Valeur moyenne de $d^2/n$

Bonjour,

A-t-on $\ \displaystyle \frac{2}{\tau(n)}\sum_{\substack{d\mid n\\ d\leq\sqrt{n}}}\dfrac{d^{2}}{n}\sim\frac{1}{2}\ $ pour de larges valeurs de $\tau(n)$ ?

Réponses

  • On ne cherche jamais d'équivalent de fonctions arithmétiques, leurs valeurs étant trop erratiques pour pouvoir espérer obtenir quelque chose. Ce que l'on peut faire, en revanche, c'est :

    (i) Chercher des majorations et/ou minorations.

    (ii) Chercher des formules asymptotiques en moyenne.

    (iii) Plus difficile, chercher des ordres extremaux.
  • Oui, des calculs sur Pari corroborent ton message. Tu aurais un minorant pour l'expression à gauche du tilde ?
  • Voire un équivalent de $f(x)=\dfrac{1}{x}\sum_{n\leqslant x}\dfrac{2}{\tau(n)}\sum_{d\mid n,d\leqslant\sqrt{n}}\dfrac{d^{2}}{n}$?
  • Là, tout de suite, j'aurais plutôt une vraie estimation de
    $$\sum_{n \leqslant x} \sum_{\substack{d \mid n \\ d \leqslant \sqrt n}} d^2.$$
    Ça t'intéresse ?
  • Oui, bien sûr !
  • Cette somme vaut :
    $$\sum_{n \leqslant x} \sum_{\substack{d \mid n \\ d \leqslant \sqrt n}} d^2 = \tfrac{1}{4} x^2 + \tfrac{1}{6} x^{3/2}+ O_\varepsilon \left( R(x) x^{\varepsilon} \right)$$

    $$R(x) = \begin{cases} \frac{5}{4}, & \textrm{si la conjecture de Chowla-Walum est vraie} \, ; \\ & \\ x^{2165/1648} \approx x^{1,3137 \dotsc}, & \textrm{sinon}. \end{cases}$$
  • Bien sûr, une simple sommation partielle permet alors d'en déduire que
    $$\sum_{n \leqslant x} \frac{1}{n}\sum_{\substack{d \mid n \\ d \leqslant \sqrt n}} d^2 = \tfrac{1}{2} \left( x + x^{1/2} \right)+ O_\varepsilon \left( S(x) x^{\varepsilon} \right)$$

    $$S(x) = \begin{cases} \frac{1}{4}, & \textrm{si la conjecture de Chowla-Walum est vraie} \, ; \\ & \\ x^{517/1648} \approx x^{0,3137 \dotsc}, & \textrm{sinon}. \end{cases}$$
  • Merci beaucoup !
  • Bonjour,
    noix de totos a écrit:
    On ne cherche jamais d'équivalent de fonctions arithmétiques

    Petite question de vocabulaire : la fonction de comptage $\pi$ est-elle une fonction arithmétique ?
  • Non : le terme fonction arithmétique est en fait synonyme de suite, dont le "caractère" est en rapport avec l'arithmétique.

    $\pi(x)$ est la fonction sommatoire d'une fonction arithmétique, en l'occurrence l'indicatrice des nombres premiers.

    Exemple. La fonction $\omega(n)$, qui compte le nombre de facteurs premiers distincts de $n$, est une fonction arithmétique. La fonction qui, à tout réel $x >0$, associe la somme
    $$\sum_{n \leqslant x} \omega(n)$$
    est sa fonction sommatoire.
  • Merci.
  • À noter que Gérald Tenenbaum définit une fonction arithmétique comme étant n'importe quelle fonction $\mathbb N^* \longrightarrow \mathbb C$ (une suite quoi).

    Mais je suis d'accord avec ce que dit ndt. Il n'y a aucune raison d'espérer obtenir un équivalent "usuel" de la plupart des fonctions d'origine arithmétique.

    En reprenant la même fonction $\omega$, elle vérifie $\liminf_{n \to +\infty} \omega(n) = 1$ et $\limsup_{n \to +\infty} \omega(n) = +\infty$, c'est ce qu'on peut appeler un comportement erratique ! D'ailleurs les fluctuations de $\omega$ sont expliquées par le théorème d'Erdös-Kac : https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_d'Erdős-Kac

    Lorsqu'on somme de telles fonctions (positives souvent puisqu'elles comptent des cardinaux), on se retrouve avec des fonctions croissantes, pour lesquels il est plus raisonnable d'obtenir des équivalents. De plus, la moyennisation (sommer jusqu'à $x$ et diviser par $x$) a souvent un effet régularisant comme on peut l'observer dans plein de contextes des maths.
  • Oui. En pratique, on distingue une fonction arithmétique de sa fonction sommatoire.

    Et il est vrai que si l'on estime des fonctions sommatoires, c'est parce que l'on compte sur "l'effet régularisant" dont parle Poirot pour espérer en tirer un quelconque bénéfice sur les fonctions arithmétiques elles-mêmes.

    On se rend vite compte que cette approche, très intéressante, est toutefois insuffisante dans bon nombre d'exemples, tout simplement parce que le comportement est tellement erratique, que même sa moyenne n'est pas assez costaud(e) pour lisser suffisamment les résultats.

    On essaie alors d'aller encore plus loin : estimer les fonctions arithmétiques pour presque tous les entiers. Cela implique de définir une densité sur les entiers (en fait, il y en a plusieurs), puis d'écarter les entiers qui sont la cause du comportement erratique de la fonction arithmétique étudiée.

    Exemple. si $\tau(n)$ désigne le nombre de diviseurs de $n$, alors en moyenne, $\tau(n)$ est "à peu prés" égale à $\log n$, alors que, en écartant les entiers pénibles, elle est "à peu près" égale à $(\log n)^{\log 2}$.

    Étonnant, non ?
  • @Poirot : je ne comprends pas ton $\lim\inf_{n\to\infty}\omega(n)=2$. Tout nombre premier $p$ vérifie $\omega(p)=1$.
  • Oui c'est $1$, j'avais en tête la fonction nombre de diviseurs, je corrige.
  • Est-ce qu'il y a des bornes explicites de la fonction sommatoire de la fonction nombre de diviseurs ?
  • Oui : par exemple,
    $$\displaystyle \sum_{n \leqslant x} \tau_k(n) \leqslant 2 x (\log x)^{k-1} \quad \left( x \geqslant 6\right) $$
    ou bien, par récurrence
    $$\displaystyle \sum_{n \leqslant x} \tau_k(n) \leqslant \frac{x}{(k-1)!} \left( \log x + k-1\right)^{k-1} \quad \left( x \geqslant 1 \right). $$
    Fais $k=2$ pour avoir celle que tu demandes.
  • Oui, je connais ce papier.

    Mais tu as remarqué que cet article ne donne que des bornes, certes très précises, concernant seulement la fonction de diviseurs $\tau = \tau_2$.

    Je t'ai donné des bornes, certes moins précises, mais concernant toutes les fonctions de diviseurs $\tau_k$, appelées fonctions de diviseurs de Dirichlet-Piltz.
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