Justification et démonstration

Bonsoir à tous,

Je cherche deux démonstrations :
1) Tout d'abord, montrer que la liste des diviseurs du PGCD de a et b (a et b entiers positifs avec b non nul) est la même que celle des diviseurs communs à a et b ;
2) Qu'est ce qui justifie / démontre que l'algorithme des soustractions successives permet d'obtenir le PGCD de a et de b ?

Ca doit vous paraître simple, mais là, je bute : impossible de mettre en place quoique ce soit.

Merci pour l'aide que vous allez m'apporter.
L1.
«1

Réponses

  • si d divise a et b il divise a-b.

    Démonstration:

    Si d divise a alors il existe n entier tel que a=dn
    Si d divise b alors il existe m entier tel que b=dm

    Donc:
    a-b=dn-dm=d(n-m) donc d divise a-b

    PS:
    Ce qui est vrai pour un diviseur commun à a et b l'est à fortiori pour leur pgcd (plus grand commun diviseur)
  • Merci Fdp pour ta réponse.
    Ceci prouve que PGCD(a ; b) = PGCD(b ; a - b) (a > b).
    Mais comment j'arrive à l'algorithme "schématisé" (ce qui me bloque, c'est comment à partir de cette propriété, on a réussi à poser / schématiser cet algorithme.
    Je sais pas si j'arrive à bien exprimer mon problème.

    Et as-tu une réponse pour ma question 1) ?

    Encore merci Fin de Partie
  • On veut montrer que:
    si $d$ est un diviseur commun de $a$ et $b$ non nuls alors $d$ divise $\lambda$ le pgcd de $a$ et $b$

    Si $d$ divise $a$ et $b$ alors il existe $a',b'$ entiers tels que: $a=da'$ et $b=db'$

    Si $\lambda$ est le pgcd de $a$ et de $b$ alors il existe $a'',b''$ entiers tels que $a=\lambda a''$ et $b=\lambda b''$ avec $a'',b''$ premiers entre eux.

    On a donc:
    $\dfrac{a'}{b'}=\dfrac{a''}{b''}$ c'est à dire $a'b''=b'a''$ or $a''$ et $b''$ sont premiers entre eux donc $a''$ divise $a'$ (théorème de Gauss)

    D'où il existe $u$ entier tel que $a'=ua''$

    Ainsi:
    $\lambda a'' =a=da'=dua''$ donc $\lambda=du$ c'est à dire que $d$ divise $\lambda$.

    En espérant ne pas avoir écrit trop d'énormités.

    PS:
    Si $a$ est non nul alors, sauf erreur, le pgcd de $a$ et $0$ est $a$
  • Licence1: teste sur un exemple et rends toi compte par toi-même en utilisant la propriété de ta question 2)


    Exemple:
    pgcd(21,27)
  • A mon avis, le fait que $d$ est un pgcd de $a$ et $b$ si et seulement si
    (*) les diviseurs communs de $a$ et $b$ sont exactement les diviseurs de $d$
    n'est qu'une reformulation de la définition de pgcd.

    Plus précisément, on dit que $d$ est pgcd de $a$ et $b$ quand
    1°) $d$ est un diviseur commun de $a$ et $b$.
    2°) c'est le plus grand pour la relation de divisibilité : tout diviseur commun de $a$ et $b$ divise $d$.

    Cette définition est bien immédiatement équivalente à (*)
  • Question subsidiaire : quel est le pgcd de 0 et 0 ?
  • Je vais m'attarder à ce que tu viens de me dire Fdp et si ca t'embete pas, Je reviendrai vers toi si J'ai d'autres questions.

    J'ai cru comprendre que la question de GaBuZoMeu est un grand débat.
    Je n'ai pas la réponse à cette question.
    Et toi ?
  • Il n'y a absolument aucun débat. Il suffit d'appliquer la définition que j'ai rappelée.
  • n'importe quel nombre entier divise 0.
  • Ce qui donne la réponse à la question du pgcd de 0 et 0, sans contestation possible.
    La réponse est ...
  • J'ignorais qu'il y avait un entier qui était plus grand que tous les autres.
  • Je vais finir par croire que tu ne sais (ou ne veux) pas lire, en particulier les définitions.
  • On peut avoir aussi comme définition du pgcd de a et b.

    a) C'est un entier positif qui divise a et b
    b) il n'existe pas d'entier plus grand que ce nombre qui divise a et b
  • En fait, c'est n'importe quel nombre non nul qui divise 0.
  • FdP,

    l'inconvénient de ta définition c'est que tu sous-entend la relation d'ordre habituelle, donc que 0 et 0 n'ont plus de pgcd.
    Or on parle de divisibilité, donc la relation d'ordre associée ("est divisible") est beaucoup plus logique. D'où la définition de GaBuZoMeu...

    Cordialement.

    NB : 0 aussi divise 0.
  • Ca, c'est la définition foireuse. Le seule, la vraie, c'est celle que j'ai donnée (robuste et tout terrain, valable par exemple pour un anneau commutatif intègre quelconque).
    La relation d'ordre (ou plus exactement de préordre) qui compte pour les questions de divisibilité, c'est bien évidemment la relation de divisibilité.
    Faut se tenir au courant, Fin de Partie ! :-D
  • GaBuZoMeu:

    Je prends au pied de la lettre l'expression plus grand commun diviseur (qui est traduit par mon b) )

    PS:
    Cela sert à quoi pratiquement de considérer le pgcd de 0 et 0? B-)-

    PS2:
    Dans un anneau où il n'y a pas de relation d'ordre, à priori, on ne peut évidemment pas prendre "ma" définition.

    PS3:
    Définition du PGCD dans le manuel de TS Math'x, éditeur Didier:

    Si $a$ et $b$ sont des entiers non tous les deux nuls. L'ensemble des diviseurs communs à $a$ et $b$ admet un plus grand élément.

    PS4:
    Dans ce bouquin, ils se gardent bien d'affirmer que $0$ divise $0$ (on peut imaginer aisément les conséquence autrement).
  • Ce qui est bien avec FdP c'est que cela permet de tester une argumentation avec un étudiant de mauvaise foi refusant d'admettre ses erreurs. La triste conclusion c'est qu'on ne peut visiblement rien en tirer.
  • H:

    Discuter des propriétés de l'ensemble vide ou du pgcd de 0 et 0, franchement je ne suis pas intéressé mais je vois qu'il y a des amateurs. :-D
  • $0 \mathbb{Z}+0 \mathbb{Z}=0 \mathbb{Z}$ donc $\mathrm{pgcd}(0;0)=0$.
  • Je me fiche du pcgd de 0 et de 0. Je parle de ton attitude générale.
  • Définition du PGCD dans le manuel de TS Math'x, éditeur Didier:
    Si a et b sont des entiers non tous les deux nuls. L'ensemble des diviseurs communs à a et b admet un plus grand élément.

    Ben oui, les lycéens sont encore trop petits pour avoir droit à la vraie définition du pgcd. Celle qui fait qu'on n'a pas besoin de redonner une autre définition ad hoc pour les polynômes à une ou plusieurs variables, pour les anneaux d'entiers de corps de nombres etc.
  • je ne comprends pas bien pourquoi PGCD(0 ; 0) = 0..
    Pourriez-vous m'expliquer plus;.. "simplement" ?
    Je ne sais pas trop ce que signifie :"est le plus grand pour la relation de divisibilité : tout diviseur commun de a et b divise d" (GaBuZoMeu).

    Merci beaucoup.
  • Mettons que 0 est divisible par n'importe quel nombre.

    Par exemple, $0$ est divisible par $1$ et$1$ aux dernières nouvelles est plus grand que $0$ donc le pgcd de $0$ et de $0$ ne peut pas être $0$ avec la définition que j'ai donnée plus haut. B-)-
  • Pour quelqu'un qui ne s'intéresse pas au pgcd de 0 et de 0 tu en parles beaucoup. La réaction d'un individu équilibré est plutôt du style "Ah oui désolé je n'avais pas réalisé cela".
  • La relation de divisibilité, c'est ça : $a\mid b$ (lire $a$ divise $b$) veut dire qu'il existe $c$ tel que $b=a\,c$.
    Sur $\N$, ça fait une relation d'ordre (partiel).
    La définition vraiment opératoire du pgcd, celle qu'on utilise quand on fait sérieusement de l'arithmétique (pas seulement de l'arithmétique des entiers naturels, mais aussi l'arithmétique des polynomes, etc.) est celle que j'ai rappelée : $d$ est un pgcd quand c'est un diviseur commun qui est le plus grand des diviseurs communs pour l'ordre donné par cette relation de divisibilité : pour tout diviseur commun $c$, on a $c\mid d$.

    (En général la relation de divisibilité est en fait un préordre, mais ne rentrons pas dans ces détails ici).

    Il y a beaucoup de raisons qui font que c'est vraiment la bonne définition de pgcd. Une de ces raisons, assez mineure mais non vide, est qu'il n'y a pas besoin de faire d'exception : le pgcd de 0 et 0 a bien un sens, c'est 0.
  • Licence 1:

    Il semblerait que ta définition du pgcd n'est pas exactement celle de H et de GaBuZoMeu B-)-
    Pour en avoir confirmation (ou infirmation), peux-tu écrire ce qu'il y a dans ton cours comme définition pour le pgcd?
  • Je viens de comprendre tes dires, merci GaBuZoMeu .
    Mais du coup, ce qu'on a vu au collège et lycée n'est pas tout à fait exact (ou incomplet) lorsqu'on définit le PGCD seulement comme étant le plus grand commun diviseur ?
  • Sur $\mathbb{Z}$, le $\mathrm {pgcd}$ de $a$ et $b$ est l'unique entier naturel $d$ tel que $a\mathbb{Z}+b\mathbb{Z}=d\mathbb{Z}$ donc $\mathrm {pgcd}(0;0)=0$.
  • Disons qu'on donne cette définition au lycée et au collège (et même en classe préparatoire) parce c'est plus simple à raconter (et ça correspond à l'usage ancien). Ce n'est pas faux bien sûr (à condition de faire une exception pour $0$) , parce qu'il se trouve que si $b$ est non nul et si $a\mid b$, alors $a\leq b$.
    Mais on fait remarquer que l'ensemble des diviseurs du pgcd de $a$ et $b$ est égal à l'ensemble des diviseurs communs de $a$ et $b$. C'est ça la propriété fondamentale (utilisée pour montrer que l'algorithme d'Euclide calcule bien le pgcd ) et cette propriété fondamentale est en fait une paraphrase de la définition du pgcd que j'ai indiquée.
  • Gai requin:

    Si tu prends cette définition du pgcd tu as le devoir moral d'expliquer pourquoi on a choisi cette dénomination pour le désigner. B-)-
  • Il se trouve que je n'ai aucune moralité. B-)-

    C'est en tout cas une définition simple et efficace qui se généralise à tous les anneaux principaux.
  • Moralement, $\mathrm{pgcd}(a,b)$ est la plus petite combinaison linéaire de $a$ et $b$ dans $\mathbb{N}^*$ (cf Bézout).
  • Licence 1 a écrit:
    Mais du coup, ce qu'on a vu au collège et lycée n'est pas tout à fait exact (ou incomplet) lorsqu'on définit le PGCD seulement comme étant le plus grand commun diviseur ?

    Du coup, je me demande si je ne vais pas donner la définition suivante en terminale :
    1) $\mathrm{pgcd}(0;0)=0$.
    2) Si $a \neq 0$ ou $b \neq 0$, $\mathrm{pgcd}(a,b)$ est la plus petite combinaison linéaire de $a$ et $b$ dans $\mathbb{N}^*$.

    Ce sera bien pratique pour démontrer le théorème de Bézout.
  • Que signifie la plus "petite combinaison linéaire"?

    Tu veux dire le minimum de l'ensemble $\{x\in\mathbb{N} \text{ tel qu'il existe u,v entiers tels que } x=au+bv\}$ ?

    De toute façon, il faudra bien avoir à un moment donné l'implication: Si $pgcd(a,b)=1$ alors il existe $u,v$ entiers tels que $au+bv=1$

    Gai requin:
    Et tu comptes zapper le sens de la dénomination: "plus grand commun diviseur"? B-) (tu as le droit de haïr son inventeur)
  • C'est plutôt $\{x\in\mathbb{N}^* \text{ tel qu'il existe u,v entiers tels que } x=au+bv\}$.
    Si $\mathrm{pgcd}(a,b)=1$, le minimum vaut $1$ par définition...
    S'il existe $u$ et $v$ tels que $au+bv=1$, alors ce minimum vaut $1$ qui est le plus petit élément de $\mathbb{N}^*$.
  • A partir de cette définition, on démontre facilement que $\mathrm{pgcd}(a,b)=d$ ssi $d$ divise $a$ et $b$ et, si $d'$ divise $a$ et $b$, alors $d'$ divise $d$.

    Tu vois, je n'occulte rien ;-).
  • Avec la définition classique, sauf erreur, le point délicat à démontrer est l'implication que j'ai rappelée ci-dessus.
    Avec ta définition, il doit bien avoir un point délicat à démontrer. :-D
  • Je n'en vois pas mais je suis sûr que tu vas en trouver un.
  • 2) Qu'est ce qui justifie / démontre que l'algorithme des soustractions successives permet d'obtenir le PGCD de a et de b ?

    On utilise un invariant de boucle.

    Ecrivons l'algorithme comme suit :
    SOUS_SUCC(a;b) := 
       Si a>b alors SOUS_SUCC(b;a)
       Sinon si a==0 alors renvoyer b
       Sinon SOUS_SUCC(a,b-a)
    

    Ou comme suit :
    SOUS_SUCC(a;b) := 
       Tant que a>0
            Si a>b alors échanger les valeurs de a et b
            Sinon b:=b-a
       Renvoyer b
    

    On remarque que, même si les valeurs de a et b changent, le pgcd de a et b est une constante tout au long de l'algorithme.
    En notant $a_0$ et $b_0$ les valeurs initiales de a et b, et $a_f$ et $b_f$ les valeurs finales, comme le pgcd est constant, on écrit que :
    $$\text{pgcd}(a_0,b_0)=\text{pgcd}(a_f,b_f)=\text{pgcd}(0,b_f)=b_f $$

    Donc la valeur renvoyée à la fin ($b_f$) est bien le pgcd des valeurs initiales de a et b.
  • NB : l'algorithme termine car la suite des valeurs de a est strictement décroissante.

  • Délicat pour un élève de terminale S.

    Dans ce que je rappelais ci-dessus, la démonstration de la réciproque, ua+vb=1 entraîne pgcd(a,b)=1 doit être connue d'un élève de terminale (je l'espère) mais le sens direct est bien plus délicat.

    Il faut que je réfléchisse au point délicat probable qu'entraine ta définition de pgcd.
  • La définition du pgcd de $a$ et $b$ comme générateur de l'idéal engendré par $a$ et $b$, qui semble avoir la faveur de Gai Requin, présente le gros inconvénient d'être limitée aux anneaux principaux et de ne plus tenir la route, par exemple, dans $\R[X,Y]$. Je le répète encore une fois, la seule définition qui tient vraiment la route (je parle de mathématiques, pas de pédagogie) est celle que j'ai rappelée, comme infimum pour la relation de divisibilité.
  • Je vais mettre mon nez dans cette discussion pour la première question de Licence1.

    L'antyphérèse (méthode des soustractions successives) est antérieure à Euclide, si Pythagore a existé, il la connaissait. Dans les éléments, Euclide l'utilise pour chercher la partie aliquote de deux grandeurs, intuitivement le plus grand segment qui divise deux segments de longueur donnée. Le réinvestissement de cette technique dans la recherche du PGCD est alors compréhensible ; rappelons que les éléments traitent de grandeurs mais pas de nombres. Bien entendu, dans la démarche initiale, il y a une hypothèse implicite : le processus s'arrête ! c'est probablement l'étude du pentagone régulier qui a mené à l'idée que le processus ne s'arrêtait pas de façon systématique.

    Dans la figure ci-dessous, la longueur $c'_0 = A_2A_5$ est le côté du pentagramme, la longueur $c_0 = A_1A_2$ celle du côté du pentagone et la longueur $c'_1 = A_1A'_1 = c'_0 - c_0$ celle du pentagramme d'ordre inférieur. Il aisé (même si cela a pu prendre du temps) de s'apercevoir que le processus ne s'arrête pas et que les grandeurs $c_0$ et $c'_0$ n'ont pas de partie aliquote.

    Bruno34941
  • Un exemple valant mieux que de long discours.

    Soit à calculer pgcd(21,28)


    On a pgcd(21,28)=pgcd(21,28-21)=pgcd(21,7)=pgcd(7,21-7)=pgcd(7,14)=pgcd(7,14-7)=pgcd(7,7)=pgcd(7,7-7)=pgcd(7,0)=7
  • Description de l'algorithme ci-dessus.
    Entrée : un couple d'entiers. Sortie : le pgcd.
    Si un des entiers du couple est $0$, retourner l'autre.
    Tant que ce n'est pas le cas, remplacer le couple par celui formé du plus petit (au sens large) et de la différence entre le plus grand et le plus petit.

    Faire marcher l'algorithme sur le couple $(0,0)$.
  • Bonjour à tous.

    @ Gai Requin. J'espère que tu te rends compte que tu ré-introduis en force les idéaux de $\Z$ en terminale !

    @ Bruno. Tu as l'air de douter de l'existence de Pythagore.
    En tant qu'individu ? En tant qu'école ? Tu peux développer ?

    Amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Gai Requin:

    N'est-ce pas délicat de montrer pour un élève de terminale S, par exemple, qu'avec ta définition du pgcd (le minimun strictement positif des "combinaisons linéaires de a et b") qu'on a d divise a>0 et b>0?

    Une démonstration possible:

    Il existe $q,r$ tels que $a=qd+r$ avec $r=0$ ou $0<r<d$ où $d=pgcd(a,b)$

    Puisque $d=pgcd(a,b)$ il existe donc $u,v$ entiers tels que $au+bv=d$
    donc: $r=a-qd=a-q(au+bv)=a(1-qu)+bqv$ ce qui entraine que $r=0$ autrement cela contredirait la définition de $d$.
  • Gai Requin:

    "ta" définition du pgcd est celle retenue dans le manuel de spé' de terminale S de chez l'éditeur Didier, Math'X
  • @ev : j'ignore si l'individu Pythagore a existé, par contre je suis convaincu de l'existence de l'école de pensée pythagoricienne.

    Bruno
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