Sujets de développements d'agrégation

Bonjour à tous,

Certains développements proposés à l'oral de l'agrégation sont archi-classiques et ont donné lieu à de très nombreux documents accessibles sur la toile. Quelle est la réaction (psychologique) du jury quand il se voit proposer un tel développement ? Se dit-il que le candidat a versé dans la facilité ? À l'inverse, quelle est sa réaction face à un développement, sinon original, du moins rarement proposé (un tel candidat ayant certainement disposé de moins de documents lui ayant mâché le travail) ? Bref, dans la proposition d'un développement au jury, y a-t-il une prime à l'originalité (donc au courage, d'une certaine façon), tant dans le choix du développement (parmi deux) que... dans la note finale ?

Réponses

  • Le jury réagit de façon très simple : si le candidat explique correctement et a compris ce qu'il explique (quelques questions judicieuses permettent de faire la différence entre un candidat qui récite une leçon apprise par cœur sans l'avoir comprise et un autre qui l'a comprise), il reçoit une bonne note. Sinon, originalité ou pas, le candidat a une mauvaise note.

    Rappelons que l'agrégation est un concours de l'enseignement : il s'agit de recruter des professeurs, qui ont vocation à enseigner au lycée, en classes préparatoires ou dans les premiers cycles de l'Université (de Bac-3 à Bac+3 suivant les slogans actuels du ministère). Il ne s'agit pas d'une thèse, d'un concours d'entrée au CNRS ou d'une sélection en vue de la médaille Fields. Le jury se fiche de savoir si le candidat propose quelque chose de classique ou non. Il a besoin de savoir si le candidat est apte à enseigner : a-t-il un recul suffisant sur les notions qu'il sera amené à enseigner ? Sait-il s'exprimer à l'écrit et à l'oral ? Peut-on lui confier des classes en toute confiance ?
  • Le jury se fiche de savoir si le candidat propose quelque chose de classique ou non.

    Ce n'est pas ce que l'on lit dans les rapports du jury, qui se plaignent année après année du peu d'intérêt des candidats pour les leçons de géomètrie.

    Dans le rapport 2014, il est écrit que le jury est mécontent de la baisse du niveau en analyse complexe.
    Or ce sont deux choses ( analyse complexe et géométrie ) qui arrivent en dernier, l'analyse complexe est étudié tard (en L3) et la géométrie presque plus.
    Il y a un manque de temmps pour les étudier et avoir du recul.
    C'est assez normal de se demander comment le jury accueillera une leçon dans la réalité.
  • Je ne pense pas : si tu es dans le sujet, au niveau du programme (pas en dessous, si le programme atteint spé sur les séries, tu traites niveau spé), tu maîtrises ton développement (résiste aux questions) et tu es capables de montrer dans l'échange que les concepts de ta leçons sont maîtrisés aussi : c'est OK
  • Je suis plutôt de l'avis de soleil_vert pour ce genre de concours où l'on sait assez précisément ce sur quoi on sera interrogé : le jury est sensible au choix du candidat et sait que ce choix n'est pas neutre. Donner le choix au candidat, c'est à la fois une faveur et un fardeau.
    Un phénomène assez similaire se produit à l'écrit : il est souvent écrit que les candidats qui cherchent à "grapiller des points" en ne traitant que les questions faciles sont sanctionné, de même que ceux qui cumulent les essais de "truanderie". On pourrait penser que le jury doit être neutre et ne noter que le fond (la question est-elle juste ?), mais ce n'est pas le cas. Le jury note aussi l'honnêteté du candidat qui transparaît ou non dans sa copie, et l'effort qu'il fournit pour essayer de résoudre des questions difficiles.
    C'est en tous les cas ce que je perçois de ma lecture personnelle des rapports...
  • Oui peut-être que ce que j'ai dit est davantage valable pour l'interne. Mais pour ce qui est des rapports, ils ont aussi pour but d'infléchir les prestations des candidats dans un sens que le jury préfère et je me demande si ces histoires de choix et de contenu original ne relève pas simplement de celà.
    Après il faut distinguer réussir le concours et viser un très bon classement, dans ce dernier cas je n'ai pas d'idée de la stratégie à adopter.
  • Il me semble aussi qu'un aspect psychologique peut encourager à proposer un développement original (dans le sens "rare").
    Après s'être assuré qu'il est en plein dans le sujet puis qu'on en maîtrise les concepts, il me semble que l'on peut enthousiasmer un jury qui aura vu, toute la journée, des choses connues.

    D'ailleurs, qui ne s'est jamais dit, en tant que jury : "Tiens, celui-là m'a appris quelque chose" ou "tiens ça je vais le garder pour des colles" etc.

    Allez je m'engage, ça peut transformer un 17 en un 18.

    Tout le monde se contentera d'un 17, oui je sais.
  • "Tout le monde ? Non, une poignée d'irréductibles etc." :-)
  • Ca ne vaut pas grand chose, et ça fait longtemps que je n'ai pas cliqué sur un fil agreg, mais je peux témoigner: lors d'un oral, j'avais proposé deux développement, l'un était un théorème fabuleux, puissant connu de personne et superriche en application, l'autre était une banalité bien connue de tous (mais le jury ne connaissait que de nom cette banalité car n'était pas spécialisé dans le domaine). Bin ils ont choisi la banalité (ce qui ne servait à rien puisque s'ils voulaient revoir ou apprendre sa preuve (que je pense ils ne connaissaient pas, suite à problème de spécialités) , il leur suffisait de faire une recherche internet le soir même). Du coup, je pense concrêtement que le post de Benoit est fort crédible.

    edit:
    * superthéorème = théorème de Hindman
    ** banalité = théorème de Tychonoff
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Heu... J'avais compris que le choix était celui du candidat dans l'idée du post original de ce fil : il vaut mieux présenter un truc rare qu'un truc que tout le monde connaît et que l'on trouve dans tous les bouquins ?

    La question reste posée (au moins dans le sens où je l'ai comprise) : vaut-il mieux proposer deux développements rares afin que l'un soit choisi (forcé) par le jury ou proposer deux développements connus ?

    Ou alors j'ai mal compris...
  • La grande majorité des candidats à l'agrégation a beaucoup de mal à comprendre et exposer les développements classiques. Un candidat qui ne fait preuve d'aucune originalité, mais qui se montre clair et solide assurera sans difficulté une excellent note, alors qu'un candidat qui cherche l'originalité à tout prix et expose de façon incompréhensible un résultat original assurera sans difficulté une note très médiocre.
    Il vaut mieux proposer un développement que l'on maîtrise et que l'on peut exposer sans avoir besoin de se pencher sur ses notes qu'un développement trop compliqué. L'originalité n'a à mon avis aucune importance.
  • @Christophe : si, si ! ton exemple est très intéressant. On peut faire plein d'hypothèses pour expliquer le choix du jury, en apparence surprenant de mon point de vue, mais ça ne servira pas à grand chose sans plus de détail sur la façon dont s'est déroulé l'oral...
    En tous les cas, je ne nie pas ton expérience. Je vais continuer à creuser le sujet... Merci :-).

    @Benoit : je me permets sans aucune méchanceté de dire que ce que tu dis m'apparait comme une lapalissade (mais sans doute faut-il le dire et le répéter !). Il est clair que de mon point de vue, si on propose un développement original, une leçon plus rare ou plus difficile, c'est "à niveau de performance quasi égal" par rapport à une leçon classique. On ne peut pas demander au jury d'être clément sur un truc annexe que le candidat a lui-même choisi s'il n'a pas "le niveau" sur le sujet. Tous les points du programme sont équivalent sauf mention expresse du contraire (que je n'ai jamais rencontré dans les programmes, justement).
    Et effectivement, c'est certainement un mauvais calcul que de choisir un sujet non classique pour espérer cacher ses lacunes dans les sujets qui le sont !

    Enfin, et c'est loin d'être anecdotique dans l'histoire, je n'ai pas envie de préparer un concours en faisant du bachotage sur des sujets que je connais depuis longtemps et qui ne m'apprendront rien. Je fais aussi cela, comme expliqué sur un autre fil, pour apprendre des choses et me faire plaisir. Et me faire plaisir avec Tychonov, qu'elle que soit la démonstration, bof... Ou alors, carrément faire une sorte d'étude comparative des démonstrations et voir quels sont les tenants et les aboutissants dans chaque cas, si toutefois cela a un sens. Mais sera-ce un développement intéressant ?...
    Cela dit, si je peux placer la démonstration de Tychonov(*) + des applications dans 3 ou 4 leçons, il y a aussi un commandement stratégique qui m'obligera à me pencher sur la question sérieusement parce que les applications originales sont rarement réutilisables...

    (*) Pour l'interne, de toute façon c'est dans le cas fini...
  • Benoit RIVET : « Un candidat qui ne fait preuve d'aucune originalité, mais qui se montre clair et solide assurera sans difficulté une excellent note, alors qu'un candidat qui cherche l'originalité à tout prix et expose de façon incompréhensible un résultat original assurera sans difficulté une note très médiocre. » Cela paraît évident. Ma question sous-entendait ceteris paribus, autrement dit : un candidat ayant exposé correctement un sujet original donnera-t-il la même impression, et donc aura-t-il la même note, qu'un candidat ayant exposé tout aussi correctement un sujet rebattu ?

    En fait, le rapport 2014 (que je n'avais lu qu'en diagonale) est explicite (c'est moi qui souligne) : « Le jury observe que d'assez nombreux candidats, dont le niveau est convenable et qui ont soigneusement préparé l'agrégation, ont répété une petite quinzaine de développements choisis pour leur caractère bien classique et répartis de façon à couvrir une bonne moitié des leçons possibles. Mais il faut souligner qu'un développement pertinent mais un peu original est bien récompensé. Les candidats sont donc invités à sortir des sentiers battus : une petite prise de risque sera reconnue et appréciée

    Voilà qui me semble clair.


    En tout cas, merci à tous pour vos réponses.
  • @Sinusix : Merci pour cette confirmation via le rapport 2014 que je n'ai pas encore ouvert (je ne suis encore qu'au rapport de l'interne 2012, et j'ai une dizaine d'années à épelucher avant d'arriver à l'externe :)o).
    Pour moi, c'était "intuitivement" clair comme je l'ai dit plus haut. Le jury est composé de mathématiciens qui aiment les maths et qui ne sont pas là pour juger mécaniquement une prestation. Ils savent ce qui est plutôt facile, ils savent ce qui est plutôt difficile, ils savent que la préparation d'un concours est une tâche herculéenne et qu'il y a plusieurs façons de le faire : en recherchant une certaine facilité ou en "se donannt à fond". Le passage va encore plus loin car il suggère qu'un candidat qui a l'air bon ne doit pas se contenter d'une certaine facilité s'il ne vise pas juste la réussite au concours mais aussi la meilleure place (ce qui est un défi pour soi, je pense).
    C'est intéressant aussi car il faut bien comprendre que malgré le fait que le concours serve à recruter de futurs enseignants, il y a probablement tout un pan de la notation qui fait complètement fi de cet aspect : à l'externe au moins (c'est peut-être différent pour l'interne), l'agrégation a une réputation à défendre...
  • En résumé, il y a plusieurs niveaux parmi les candidats susceptibles d'être reçus :
    1) ceux qui ont fait des impasses mais ont eu de la chance et sont tombés sur un truc qu'ils connaissaient à peu près et qu'ils ont réussi à expliquer
    2) ceux qui connaissaient bien un nombre de sujets suffisants pour couvrir à peu près tout et n'ont pas cherché plus loin
    3) ceux qui s'étaient cassé la tête pour pouvoir présenter de "beaux résultats" dans à peu près tous les domaines et qui les maîtrisaient

    Les candidats dans le 3ème cas sont tout de même une espèce suffisamment rares pour qu'ils soient non seulement remarqués mais aussi avantagés.

    Sans aller jusque là, on peut se rendre compte que la réussite peut dépendre de beaucoup de facteurs :

    Par exemple, quand j'ai passé mon oral de modélisation, j'ai présenté l'algorithme de Jacobi pour la recherche des valeurs propres d'une matrice symétrique. Je n'étais pas franchement satisfait du résultat car je n'avais pas eu le temps de faire tout ce que je voulais... mais j'avais quand même une belle animation qui montrait graphiquement la convergence dans le cas de matrices 4x4 et 5x5 prises au hasard.
    Le jury a semblé conquis, à ma grande surprise, car je n'avais pas grand chose d'autre à proposer.

    Comme j'étais le dernier candidat de la matinée, un observateur est sorti en même temps que moi et m'a glissé qu'en fait j'étais le premier candidat de la journée à présenter un programme qui fonctionnait !
    Ce n'était pas terminé, ce n'était pas original et encore moins extraordinaire... mais en comparaison, c'était bien mieux que les autres. Et ce fut suffisant.
  • Merci à @Sinusix pour sa lecture attentive du rapport. Notez tout de même que le passage cité compare implicitement un développement passe-partout et un développement « pertinent mais un peu original » (le « mais » est d'ailleurs assez curieux).

    Pour apporter mon petit témoignage sur le sujet (agrégation externe) : on peut avoir plus de 18 aux oraux avec des développements très classiques... Je dirais que chercher des développements qui entrent parfaitement dans le cadre d'une leçon est important, mais qu'accorder beaucoup de poids à l'originalité dans sa préparation n'est pas forcément très stratégique (le temps consacré à chercher l'originalité serait pour la quasi totalité des candidats mieux employé à éliminer les impasses voire à assurer tout simplement les bases).

    La recherche d'originalité peut par contre être une source de motivation dans la préparation.
  • mais ça ne servira pas à grand chose sans plus de détail sur la façon dont s'est déroulé l'oral...

    Routinièrement. Le jury ne connaissait pas la topologie (c'était des algébristes, je pense, ils n'arrêtaient pas de se gourrer en parlant d'isomorphismes, ne savaient pas des trucs de base sur les compacts (ils les croyaient tous métriques), etc). J'ai fait la démo, répondu aux questions (triviales) et ai eu une bonne note. Rien de notable, je ne saurais pas vraiment me souvenir d'un détail ou d'une phrase qui te renseigne plus, puis ce n'est qu'un exemple (peu significatif en plus, j'étais bourré, je suis vieux, ils me connaissaient probablement à cause du forum blabla, vue l'hostilité d'une dame, c'était assez froid et on n'a pas déconné (contrairement aux autres jurys de mes autres oraux où il y a des crises de rire et de la déconnade (je disais n'importe quoi, ça les détendait))
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • cc a écrit:
    ils les croyaient tous métriques (...) j'étais bourré

    Tu es sûr de bien te souvenir, et d'avoir correctement interprété leurs réactions et questions ?
  • @JLT :-D le mot "sûr" devient à la mode... Bof, ça fait quand-même un certain temps, disons que j'en suis sûr à 94% (ça m'avait un peu marqué, je l'avais raconté sur le forum je crois à l'époque, puis c'était pas et de loin la seule inconnaissance, il y en avait une qui n'arrêtait pas de tout confondre (les trucs prouvables avec AC, les trucs sans, etc, si je me rappelle bien il me semble qu'il m'avait fallu m'y reprendre à plusieurs reprises pour qu'elle accepte l'idée que Tychonoff nécessitait AC et même ENTRAINAIT AC (si je me rappelle j'ai même dû le prouver d'ailleurs).

    Bon, mais de toute façon, c'est très loin et je peux me tromper (mais comme je l'ai raconté sur le forum à l'époque, quelqu'un qui n'a vraiment rien à faire peut chercher :-D )

    Ce dont je suis sûr à 99,99% par contre (pour le sujet du fil), c'est bel et bien que j'avais proposé Hindman (le superthéo) et (Tycho, le classique) et qu'ils ont choisi Tycho (me rendant service d'ailleurs parce qui dit que j'aurais exposé formellement sans étape sautée Hindman au fond? Je suis pas sûr que ce soit exposable en 10mn preuve incluse, donc du coup, ma proposition était profondément idiote (mais j'avais noté comme ça à l'emporte pièce)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Mmmmh,

    Bourré après trois heures de préparation ? ça demande à être ravitaillé en vol...
    C'est les appariteurs qui avaient ouvert un bar clandé ou tu avais trafiqué la fontaine à eau la nuit précédente par pure méchanceté préméditée ?

    L'enquète ne fait que commencer. Tu as intérêt à répondre avec précision aux questions et en étant sûr à 100%, sinon je mets l'enquêteur Tarpon sur l'affaire.

    Fais gaffe à tes miches, Christophe !

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • ev a écrit:
    après trois heures de préparation

    :-D raaa, oui je me rappelle, et on est obligé d'attendre sans fumer, c'était bien relou, bien pire que les voyages en avion!
    C'est les appariteurs qui avaient ouvert un bar clandé ou tu avais trafiqué la fontaine à eau

    Je me rappelle pas le nom du bar, "dupont et dupont" je crois. A la bière. (petite remarque en passant: être bourré m'a rendu bien meilleur (et non pas moins bon), enfin pas sur le plan maths (j'ignore tout du prog stupide de l'agreg) mais sur le plan "humeur"). Je n'aurais jamais été reçu sans être bourré. 2 jurys sur 3 m'en ont même quasiment "remercié" (l'un en se tapant une crise incontrable de rire** et l'autre en me trouvant "sympathique et sanguin" (du coup au lieu d'avoir 0.25, j'ai eu 4))

    ** ça vaut le coup que je le raconte. Allez savoir pourquoi, en vla 2 (@JLT, ça je m'en rappelle très bien, c'est du sûr à 99,9%) qui se mettent dans le crâne de me demander de calculer 28×3 (parce que j'avais ça au lieu du résultat dans mon programme). Bon évidemment, (c'est l'oral où j'étais le plus bourré!!) je demande un peu de temps. La dame dit "allons, allons, tout de même, vous allez y arriver, ne vous découragez pas" (jusque là pas de crise, juste un sourire, mais on la sentait déjà tendue et les deux autres à côté aussi, seul le dernier au bout était impassible (et peu fier des trolls de ses 3 acolytes, d'ailleurs ça m'a touché car il portait le même nom (Marcel Bougé) que mon grand-père qui était un homme très sérieux). Bon bref, sur ce, j'arrive pas à calculer 28×3 (je me souviens, ce sont les nombres exactes!) et en plus la dame arrêtait pas de me conseiller pour m'encourager ce qui n'avait que pour effet de me déconcentrer. Les deux autres lascars commencaient à sérieusement étouffer une cdr. Jusque là le silence était relatif. Puis la dame, lassée (étouffant toujours sa cdr) fait à l'oral une sorte de calcul en ligne avec la distributivité pour aboutir à ..... 94. Et là, explosion générale. (Ils pouvaient même plus m'interroger après, c'est MB seul qui a essayé de prendre la relève. Mais j'étais contaminé, je n'arrivais plus à l'écouter). Je jure chaque détail de ce récit :-D (Voilà c'était la minute pour faire plaisir à ev.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bon j'arrête là, je veux pas troller le fil de sinus (et encore moins me faire effacer mes posts :-D ) . Promis, j'interviens plus dans ce fil.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Juste un détail pour JLT (non une intervention trollique)
    Citation
    cc
    ils les croyaient tous métriques

    Tu es sûr de bien te souvenir

    Hélas oui (enfin je t'ai dit à 19 chances sur 20). Mais sache même si c'est parfois décevant sur le monde, que les maths de l'infini sont particulièrement ostracisées et mal traitées, même par les pros bien payés. Sur la foule des profs de prépa, je peux t'assurer que s'il n'aiment pas ça, ils en arrivent à tout oublier des bases de la théorie des ensembles. Certains se tiennent rencardés parce que ça les intéresse. Mais ceux que ça n'intéresse pas, je peux te dire que c'est du lourd (leur ignorance) (et même chez les mcf et profs d'ailleurs). Je sais même pas si c'est triste d'ailleurs, l'infini n'étant pas de ce monde hein
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c:
    Ca me paraît *impossible* que parmi les quatre membres du jury il n'y en ait pas au moins un qui sache ça (Tychonov). Ou pire qu'aucun ne sache ce qu'est un espace topologique??!?
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Par contre les mecs sont censés tirer les vers du nez du candidat, donc il est possible qu'ils posent des questions avec l'air de l'ingénu...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Rappelons que la notion d'espace topologique n'est pas au programme de l'agrégation.
    Pour ma part, je n'ai jamais dans ma scolarité eu la possibilité de suivre un module de Topologie Générale. Et pourtant, c'était dans une grosse université (Lille), à la grande époque avec deux amphis, avec plus de 500 étudiants en L3.
  • Bon, j'avais promis de pas polluer ce fil, mais @foys: je ne sais pas, puis c'est loin, et puis si quelqu'un dit rien, je suis pas télépathe... Je reprends mes souvenirs (en général, je me trompe peu quand j'ai des impressions psy comme ça)

    [small]1) Ils connaissaient Tychonoff (au moins 3/4, peut-être pas la dame), mais apparemment pas sa démo
    2) 2 au moins étaient algébristes et se gourraient sans arrêt sur tout (et non ils ne faisaient pas les ingénus, ça c'est sûr): isomorphisme à la place d'homéomorphisme (dans un problème assez long qu'ils essayaient d'énoncer, etc), "les compacts sont métriques de toutes façons" (moi "non"), X: si enfin euuh, non pardon, etc
    3) En fait il y avait une dame, manifestement algébriste pur sang (allergie à l'analyse assez palpable (je lui dis "non, on dit homéomorphisme" elle réplique "oui enfin bon, moi je dis "isomorphisme" genre "va te faire..")) mais qui je sais pas pourquoi voulait absolument tenir le crachoir et se voulait "dure". Du coup, elle me posait des questions sur les .... corps finis jusqu'à ce qu'un autre l'interrompe en disant, "non, mais on va vous interroger sur votre sujet" (et elle de bouder assez ostentatoirement et faisant de petite remarques agressives "ah bin maintenant que vous avez effacé le tableau on peut plus vous contredire" sur un ton sec et accusateur, ou d'autres trucs, je sais plus. Bref... Fais-moi confiance, je n'ai rien contre les jurys (mais faut pas non plus trop idéaliser le monde)[/small]

    Précision: je tiens à dire que j'ai un excellent souvenir de ces moments et que c'est pour le pur plaisir de l'anecdote bien grasse que je les raconte, il n'y a aucune volonté de critiquer qui que ce soit bien entendu!
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je pense que le juré qui t'a fait penser à ton grand-père se prénommait Luc plutôt que Marcel.
  • (Tiens, il y avait quatre personnes dans le jury, avant ? Tous ceux que j'ai vus (interne/externe) cette année et l'année dernière étaient composés de trois personnes...)

    Pour des non-spécialistes allergiques du thème, comme ça a l'air d'être le cas ici, j'ai envie de dire que ceci peut expliquer cela. En effet, je préfère demander la démonstration d'un truc qui me parle un peu pour ne pas être trop à la ramasse et être à même de juger le candidat plutôt qu'un truc qui ne me parle pas du tout si j'imagine que c'est un "sous-truc" peu intéressant. Mais ce n'est qu'une hypothèse.
    Ca veut dire en tous les cas qu'il n'y a pas de méthode infaillible et que la composition et l'humeur du jury est un facteur qu'on ne peut pas maîtriser et qui fera partie de l'équation... tout comme les sujets tirés au hasard, sa propre forme au moment, l'influence de la lune, etc.
    On le sait, c'est intégré, c'est tout...

    Mais au fait, à l'externe cette année, les jurys n'étaient-ils pas spécialisés : soit algébre-géo, soit analyse-probas ?
  • curiosity écrivait:
    > (Tiens, il y avait quatre personnes dans le jury,
    > avant ? Tous ceux que j'ai vus (interne/externe)
    > cette année et l'année dernière étaient
    > composés de trois personnes...)

    Oui, c'était avant la vague de restrictions budgétaires.

    > Mais au fait, à l'externe cette année, les jurys
    > n'étaient-ils pas spécialisés : soit
    > algébre-géo, soit analyse-probas ?

    Si, sauf pour l'option D (informatique), avec une seule épreuve de mathématiques : l'option qu'avait choisie Christophe.
  • OK, donc ça voudrait dire que ce genre de situation avec un jury de géomètres ne sachant pas "apprécier" (;-) ) l'originalité du développement qu'on propose a certainement moins de chance de se produire...
  • curiosity : tu peux aussi faire Tychonoff infini à l'interne. C'est hors programme mais pas interdit !
  • @tenuki

    Je suis presque sûr que non, car, si ça n'avait été que le nom, ça ne m'aurait pas du tout marqué. Mon grand-père s'appelait Marcel Bouge (sans accent sur le "e" final). Du coup, quelqu'un qui s'appelle "Bougé, je ne fais pas tellement le rapprochement. Mais là, ça m'avait marqué à cause du "Marcel". Par ailleurs, ce Monsieur avait l'air d'être d'un sérieux inébranlable, ce qui amplifiait le parallèle avec mon grand-père (tu sais des fois on s'invente des théories de l'instant, du genre influence du nom prénom sur la caractère, etc, et bien pendant l'oral, je n'arrêtais pas de réfléchir à ça, etc). Il y a peut-être aussi un Luc Bougé, ça n'interdit rien.

    Edit: je viens de regarder, non en fait tu dois avoir raison. Mais il est possible qu'ils se soient trompé de prénom au moment d'imprimer les étiquettes
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @kioups : oui, à condition de pouvoir justifier pourquoi on le fait dans ce cadre alors que le titre de la leçon invite expressément à se placer en dimension finie ("e.v.n. de dimension finie", "parties compactes de R^n"...). Faire du hors-sujet non justifié en se plaçant dans un cadre plus général que ce qui est prescrit, c'est également sanctionné...
    Par contre, faire Tychonov en dimension finie et s'attendre à la question "Est-ce que ce résultat se généralise en dimension infinie ?" et avoir des billes à placer pour répondre à la question "Et vous avez une idée de comment on le démontre ?" ("Oui : j'ai quatre méthodes différentes... B-)"), c'est certainement tout aussi payant ;-).
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