Concours spécial Agrégation externe
dans Concours et Examens
Bonjour,
Le Ministère semble vouloir créer un nouveau concours pour l'accès à l'agrégation externe, un peu comme le Capes spécial.
https://histoiresduniversites.wordpress.com/2015/10/15/les-docteurs-recases-agreges/
Qu'en pensez-vous ?
Le Ministère semble vouloir créer un nouveau concours pour l'accès à l'agrégation externe, un peu comme le Capes spécial.
https://histoiresduniversites.wordpress.com/2015/10/15/les-docteurs-recases-agreges/
Qu'en pensez-vous ?
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Réponses
Étant dans ce cas, je peux facilement croire que des docteurs qui ont bac+8 ont autre chose à faire que de se dé-spécialiser pour passer un concours de recrutement pour lequel ils sont naturellement compétents (au moins en termes scientifiques, s'il y a quelques points de programme qui ne sont pas bien connus, ou une formation plus spécifique à l'enseignement, je pense qu'ils sont naturellement capables de pallier à cela dans le cadre d'une formation continue).
Le problème de base étant (sans doute) que nombre de docteurs trouvent peu de travail dans leur champ d'application, pour peu que celui-ci soit trop théorique ou abstrait ou fondamental ou sans retombée économique immédiate. Dans ce cas, la seule voie possible est la recherche.
Être docteur en France est un statut tellement particulier. C'est très prestigieux (sur le papier), mais peu d'entreprise semblent vouloir faire confiance à ce diplôme. Pourtant je pense qu'il témoigne de réelles capacités, à la fois sur le plan intellectuel et méthodologique.
Quand je lis ça : Je me dis que ceux qui ont écrit ce texte ne comprennent vraiment pas ce qu'est un docteur (enfin, c'est quelqu'un qui a fait des études très longues et qui a besoin de manger après sa thèse). Prévoir une porte de sortie « honorable » par le biais de l'enseignement me semble assez positif.
Évidemment, on pourrait augmenter massivement les ouvertures de poste de MCF pour recruter plus de docteurs. Je pense que les décideurs ont adopté un point de vu pragmatique. D'un côté, des gens très qualifiés, ayant des difficultés à s'insérer professionnellement, et de l'autre des besoins de recrutement considérables dans l'enseignement secondaire. Il est logique de vouloir constituer un « juste milieu » entre les deux.
Il y a quelques mois je pestais contre cet état de fait un peu imbécile d'aller jusqu'à bac+8 pour repasser un concours de niveau bac+3/bac+4. Ceci dit, je me suis fait à cette idée. À présent j'aurais donc du mal à franchement conspuer les concours externes ayant déjà investi un temps significatif dans leur préparation, je pense qu'il est quelque part légitime de demander aux candidats de se préparer spécifiquement pour cette tâche qui sera la leur. De plus cette préparation, je la trouve formatrice au fond.
C'est à dire que je suis extrêmement mitigé (comprendre partagé) dans mon opinion sur cette question. Je pense qu'il est toutefois légitime de permettre aux docteurs une voie spécifique d'accès aux concours de recrutement de l'éducation national, et si cette voie avait existé avant, je l'aurais empruntée bien en amont. edit : mon discours n'engage que moi aussi c'est juste un petit témoignage.
Même l'interne.
J'entends déjà des revendications alors je dis que cela n'engage que moi et que les directeurs de recherches demandent souvent (toujours ?) aux thésards de passer l'agrégation...
Il est certain par contre que si on passe une agrégation "spéciale" elle n'aura pas autant de prestige.
Ce mot "prestige" m'insupporte en fait.
Existe-t-il encore des doctorants à qui on ne demande pas l'agrégation ? En quelle proportion ?
Des docteurs eux-mêmes m'expliquent qu'ils sont lucides sur leur niveau très pointu dans leur domaine mais incapable de se présenter à l'agrégation. Ça me rappelle les DEA où les profs eux-mêmes disaient : "je ne prendrai qu'un seul d'entre vous pour continuer mais plusieurs auront leur DEA". Et d'ajouter "il faut bien qu'on donne le diplôme à ceux qui s'inscrivent et sont assidus".
La maîtrise était aussi quelque chose de bidon selon les modules choisis.
C'était la licence, de mon temps, qui était "dure" à avoir par rapport au DEUG qui était très accessible.
J'ai beaucoup d'affection pour le concours de l'agrégation, mais on ne peut pas le considérer comme la seule manière d'attester un haut niveau de formation (mathématique, pour ce qui nous concerne).
Autour de la trentaine, après avoir fait un doctorat, on peut assez légitimement ne pas souhaiter à passer encore un an de sa vie à potasser les classiques du programme d'agreg, qui sont oubliés assez vite par les lauréats, y compris ceux qui gagnent leur vie en enseignant des maths, en prépa ou à la fac. Car soyons clair, il y a un monde entre savoir faire tranquillou à peu près n'importe quel sujet des concours CPGE (ce qu'on peut espérer d'un agrégé), et sortir un plan et des développements raisonnables sur les 80 leçons d'algèbre ou d'analyse.
Voudrait on cependant vraiment infliger à nos enfants de tels fainéants, incapables de prendre le temps de se préparer sérieusement à l'oral de l'agrégation ?
> Voudrait on cependant vraiment infliger à nos
> enfants de tels fainéants, incapables de prendre
> le temps de se préparer sérieusement à l'oral
> de l'agrégation ?
Mais ne pas vouloir passer un an de sa vie dans le but de se réorienter, est-ce de la fainéantise ?
Soit on fait le nécessaire pour sortir la tête de l'eau, soit on continue à faire le sous-marin, au risque de se noyer.
Bon, on peut aussi faire le canard, placide au dessus, mais qui pédale comme un malade en dessous.
Cordialement,
Rescassol
Par contre, c'est peut-être dommage de créer un nouveau concours juste pour eux. Leurs études en master ne sont quand même pas si lointaines, et on demande aux autres étudiants de se financer 6 années d'études, donc eux peuvent bien le faire aussi.
De plus, actuellement, avoir l'agrégation avec un rang pas très bon en paralléle du doctorat est sans doute à la portée des docteurs. Je connais plusieurs personnes qui l'ont fait en paralléle de leur M2.
La question se pose probablement différemment dans les disciplines littéraires, où il y a moins de places. Mais les sujets de thèse y sont aussi beaucoup plus spécialisés, donc on peut imaginer que passer l'agrégation y apporte un plus.
Cela est très inquiétant. Le niveau dégringole de plus en plus.
Comment peut-on enseigner dans le supérieur sans être capable de réussir un concours en partie destiné à l'enseignement secondaire???????????
J'avoue ne pas comprendre.
Comme je m'y attendais, il y a une épreuve d'orthographe, quoique plus légère que ce que j'aurais cru. Mais il y avait, là aussi, un concours spécial sans épreuve d'orthographe (ou de calcul...) pour ceux ayant déjà travaillé quelques années dans ce secteur. Et j'imagine que c'est de là que peut venir le problème.
Le concours actuel fournit quand même une garantie de niveau, et il serait donc dommage de le contourner.
Tout cela fait sans doute suite à l'engagement du PS en 2012 de faciliter l'insertion des docteurs dans l'administration, qu'ils réalisent comme ils peuvent. Engagement pris dans le feu de l'action pour rameuter les électeurs, suivi de modifications peu souhaitables...
Je veux dire, je pense que j'aurais sans doute pu tenir ce genre de propos il y a 15 ans.
Avec le recul, j'ai un peu honte de pensées que j'ai eu à l'époque sur mes collègues docteurs qui loupaient l'agreg. Quand on sort de Polytechnique ou d'une ENS, on est prêt à croire aux concours comme on croit au bon dieu. C'est assez humain de considérer que les épreuves qu'on a réussies ont la précision d'un mètre étalon. Et c'est rassurant de penser que le monde tourne rond.
Cette foi en une identité entre la valeur mathématique d'un d'individu et la réussite ou l'échec au concours est manifeste dans ce fil, où les intervenants utilisent indifféremment "réussir le concours" et "être capable de réussir le concours".
C'est occulter le fait que le concours de l'agreg est profilé (depuis toujours) pour des étudiants qui sortent de M1/maîtrise et passent un an à la préparer. Ce n'est pas pour rien que l'on conseille aux étudiants de passer l'agreg avant de s'engager dans des études doctorales.
Il me semble que les qualités qu'on attend de quelqu'un qui s'engage dans la préparation d'une thèse ou d'une agrégation sont les mêmes, disons le niveau mathématique d'une maîtrise de maths.
Après, il y a un complément de culture
- horizontal, généraliste pour l'agreg externe
- vertical, spécialisé pour le doctorat
C'est bien d'avoir ce supplément de culture, qui donne un recul sur les maths, et qui sera profitable aux élèves. Ces deux suppléments sont différents. La capacité à acquérir l'un ou l'autre sont sans doute positivement corrélés, mais il n'y a pas d'inclusion.
Et ça ne me paraît pas choquant de dispenser un docteur d'apprendre un certain nombre de choses, dont sont d'ailleurs déjà dispensés les lauréats de l'agrégation interne ou de l'option D du concours de l'agrégation externe.
Quand je lis ce fil, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a un petit délit de sale gueule vis à vis des docteurs qui sont accusés plus ou moins ouvertement de péter plus haut que leur cul, et qui sont pris entre le feu des gens super forts, agrégés docteurs, qui ne se rendent même pas compte que les reçus à l'agrég ne sont pas pas tous à leur niveau, et des agrégés plus modestes, non docteurs, qui mettent le doctorat sur un tel piédestal qu'un docteur qui louperait l'agreg ne pourrait être à leurs yeux qu'un imposteur.
Je pense que certains éprouvent un certain plaisir à dire ce genre de slogan. Ce n'est pas le reflet même de leur pensée à eux. Il y a évidemment rien à voir (ou pas grand chose à voir) entre être un spécialiste et être un généraliste (ce serait comme comparer un crack au ping pong et un prof d'eps).
Avec la crise l'agreg externe est devenue très accessible certes, mais le programme est vaste, même s'il n'est que de niveau bac++ item par item. Un docteur, même très bon, en par exemple, "théorie descriptive des ensembles" n'a aucune raison de connaitre les centaines d'items d'algèbre et de calculs attendus à l'agreg (sans parler des formules de probas), surtout s'il ne s'est jamais destiné à enseigner dans le secondaire. Il peut toujours éventuellement en prendre connaissance et aller simuler des compétences le bref temps d'un concours, mais comme dit avant par d'autres intervenants, ce n'est pas palpitant comme perspective.
Sinon, je rejoins totalement les propos d'aléa.
On est au-delà d'une "décentralisation".
Comme je l'ai dit plus haut, c'était un peu pareil avec les maitrises et les DEA.
Seules la licence sanctionnait un "equivalent" pour tous (je sais qu'il y avait bien plusieurs licences, c'est pour donner du poids à l'idée que je développe).
L'agrégation, elle, est nationale avec un pied d'égalité (ou presque) pour tous les candidats.
Je crois que c'est pour cela.
Comme je l'ai dit à mon premier post, le problème est que le diable est dans les détails.
**reconnue : en effet ce n'est toujours pas clair dans mon propos. Inutile de demander "par qui ?". C'est plutôt un avis, là d'accord, de café du commerce.
Je suis docteur en physique (en mécanique des fluides), et si je serais tout à fait à l'aise pour enseigner la mécanique des fluides dans le supérieur, mes connaissances dans d'autres branches de la physique (et encore plus en chimie) sont, j'estime, tout à fait insuffisantes pour enseigner correctement la physique-chimie dans le secondaire, et a fortiori dans les classes post-bacs. Pourtant 8>5 hein...
Peut-être qu'après un an de prépa agreg, ça pourrait le cas (quoique pour la chimie j'ai un doute), mais ça n'a rien à voir.
[Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
Mon intervention n'a rien à voir avec un slogan.
Je n'ai aucun plaisir particulier à faire ce type de constat navrant.
Je n'ai besoin de personne pour penser ...
Je tiens malgré tout à rappeler que l'agrégation sert principalement à recruter des futurs enseignants du second degré.
Réussir l'agrégation n'est pas une épreuve insurmontable et le plus souvent, il suffit de dominer convenablement des connaissances de niveau maths spé.
C'est pour cela que je suis effrayé à l'idée que certains docteurs ne soient pas capables de décrocher ce concours.
Certes, un docteur maîtrise (en principe...) un domaine très spécialisé lié à la thèse qu'il a soutenue. Malgré tout, je considère qu'il est indispensable de bien connaître les notions de base. Dans cette perspective, l'Agrégation constitue une sorte de SMIC culturel que tout mathématicien de niveau honorable se devrait de posséder ...
D'autre part, un docteur en mathématiques peut être amené à effectuer des tâches d'enseignement dans le supérieur et donc inculquer les notions de base à des étudiants de L1 ou L2.
Que dire de tels enseignants qui n'auraient qu'une maîtrise très superficielle de l'algèbre linéaire, de la théorie des groupes ou de la résolution des équations différentielles ???
Cela ne risque pas de relever le niveau d'étudiants déjà handicapés à leur entrée dans le supérieur par la nullité crasse des programmes du secondaire ...
Ce ne sont pas les programmes du secondaire qui sont nuls (s'il n'y avait que ça...). C'est bien autre chose. On atout simplement supprimé et les maths et la physique de l'enseignement secondaire (les profs des matières portant ces noms font autre chose).
Il n'est pas difficile d'assurer des TD dans les 1ers (et même 2ie) cycles. La plupart des docteurs maitrisent les notions de base. On n'attend pas après la cérémonie de l'agreg pour évaluer ça.
Pas du tout. L'agreg est une cérémonie snob associée à un panel très large d'items culturels (même si pris séparément, ils sont faciles). De plus c'est un concours, donc ça ne peut pas être un outil de mesure de quelque chose de sérieux. De plus le snobisme inhérent à ce concours en maths l'éloigne quand-même pas mal de ce que tu voudrais appeler "smic culturel". Par exemple, les oraux sont relativement sévères pour quelqu'un qui ne connait pas du tout un sujet et on ne voit pas pourquoi (sauf à avoir préparé, mais c'est hors-sujet puisqu'on discute justement des docteurs qui n'ont rien préparé), on "devrait" connaitre ce sujet. Par ailleurs, les critères ne sont pas très bons (bien des reçus, même dans les 1ers, rédigent mal les maths, ne sont pas très logiques et ont un style maths appliquées et ont pourtant l'agrément des jurys qui cherchent autre chose)
Bref, en résumé, je n'irai pas jusqu'à dire qu'un médaille field pourrait rater l'agreg (je l'ai déjà dit), mais ce que tu dis n'a pas de sens précis: l'agreg n'est certes pas difficile (pour une certaine catégorie), mais elle est loin de représenter ce que tu veux lui faire représenter. Elle est trop horizontale et étendue pour des spécialistes lambda (avoir les bases c'est bien moins que ce programme), et pas si garant que ça qu'on "a les bases" (ça se voit que tu ne cotoies pas des agrégés lambda tous les jours toi). Ni dans un sens, ni dans l'autre, elle n'est satisfaisante.
Moi je trouve que le capes étant quasiment donné avec toutes sortes de concours (interne, 3ème concours et j'en passe), donc si les docteurs veulent se reconvertir et qu'ils ne sont pas sûrs d'avoir l'agreg, ils n'ont qu'à passer le capes en parallèle ! L'agreg doit rester un concours un minimum exigent.
Les seuls arguments que je lis ici reviennent à dire que la seule agrégation valable est l'agrégation externe canal historique (les actuelles options A,B,C). Il faudrait alors rejeter l'option D (liste de leçons simplifiée) et l'agreg interne.
Christophe a raison, le diable est dans les détails, mais a priori, il n'y a pas de raison de penser que le jury de ce concours spécial soit celui de l'école des fans du regretté Jacques Martin.
Quant à l'argument du niveau du capes, je ne vois pas très bien dans quel sens il doit pousser.
Sauf à détourner les gens du métier d'enseignant, je ne vois pas pourquoi on devrait diminuer le ratio nombre d'agrégés/nombre de certifiés. Tout le monde semble considérer comme acquis que quelqu'un incapable de réussir l'agrégation sans y passer un an de sa vie se rabattra sur le capes. Pour la population des docteurs, qui sont d'ailleurs parfois aussi des ingénieurs, ça me semble loin d'être clair, il y a quand même un facteur salaire de 1,5, ce n'est pas rien.
Et sorti du bain de l'éduc nat, l'idée de passer un an de sa vie pour une qualification qui ne peut permettre de décrocher un job que dans une unique entreprise n'a rien d'évident.
Juste pour info ce n'est pas du tout courant en math-app de demander aux doctorants de passer l'agreg. Aucun des doctorants que je connais ne l'a passée... (Mis a part deux normaliens).
Est-ce que « prof » c'est quelqu'un qui transmets un savoir, une démarche, qui est respecté par la société et par ses élèves, qui possède une exigence de qualité et de rigueur scientifique et est reconnu pour cela ?
Ou est-ce un vague médiateur entre les attentes des parents, de la société, des élèves qui ne veulent pas travailler et qui sont maternés par leurs parents et l'institution, dont la mission de transmission se résume à la récitation bien huilée d'un ersatz de science ?
Dans le premier cas, un thésard pourrait être un excellent prof. Dans le second, on ne voit pas pourquoi il devrait aller au casse-pipe et effectivement sa thèse n'aura rien à voir avec ce métier.
Par contre, il est vrai qu'un chercheur (ce à quoi forme la thèse) est avant tout un spécialiste. Être professeur est plutôt une activité à visée généraliste.
Désolé, je suis un peu acerbe...
Déjà, si celui qui passe le concours a envie d'être devant des élèves, je considère que "c'est pas mal".
Par contre, si on utilise un concours d'enseignement pour "au cas où, au moins j'aurais un boulot alors que je ne veux pas être devant des élèves mais il faut bien que je mange", alors je trouve cela déplorable.
C'est ce qui existe (existait ?) déjà dans certaines facultés, et notamment pour les doctorants. Combien d'années ai-je entendu "passez l'agrégation car on ne sait jamais" (le nombre d'étudiants voulant "aller en thèse" étant bien plus grand que le nombre de "postes offerts" par le directeur de thèse.
EDIT : apparemment d'après cette source, il y aurait eu un "rejet du principe du projet de décret par le Comité Technique Ministériel du jeudi 26 novembre 2015" ...
Les docteurs qui veulent se (re)caser dans l'enseignement (secondaire) ont
sans trop d'efforts la possibilité de passer le capes. Dans les
matières scientifiques, ça doit être une formalité. Mais l'Institution pense
que cela n'est pas assez bien, pas assez en rapport avec la hauteur de leur
grade universitaire.
Alors on crée une voie parrallèle (enfin, plutôt orthogonale...) pour
l'agrégation.
- Si ce nouveau concours est un vrai concours, dont le but est de selectionner
des gens (les meilleurs, principe du concours) qui ont une culture et un recul suffisants dans une matière, cela veut dire qu'il demandera aux docteurs du temps de préparation, qu'ils pourraient tout aussi
bien employer à préparer l'agrégation "normale", à la quelle ils peuvent se
présenter depuis toujours.
-Sinon, cela veut dire qu'on leur offre ou facilite l'accès à l'agrégation, au mépris du principe
élémentaire d'égalité.
Bref, ce nouveau concours est inique et inepte. J'espère qu'il sera considéré comme
ce qu'il est : un concours au rabais.
Le doctorat et l'agrégation n'ont strictement rien à voir. Dire "je suis docteur, donc je vaux (plus qu')un agrégé parce que c'est un concours à bac +5, et que j'ai bac +8" relève de la mauvaise foi. Imagine t'on un docteur prétendre qu'il est meilleur que quelqu'un qui a réussi ULM parce que c'est un concours à BAC +2 ?
L'agrég est un concours (le doctorat un examen). On essaye d'y recruter le meilleures possibles pour devenir enseignant. L'excuse de l'hyperspécialisation des docteurs qui les empêcherait de réussir l'agrégation est un argument bidon.
S'il ne l'est pas, cela prouve encore plus qu'il nécessaire pour eux de suivre la voie normale ...
Quand j'étais à PARIS 6, on demandait aux étudiants d'obtenir d'abord l'agrégation pour pouvoir être pris en thèse.
Cela a-t-il toujours été dans les autres facs aussi ?
Aujourd'hui, avec le semblant de réforme M1 M2 au lieu de Maîtrise puis DEA, cela n'a plus l'air possible en pratique.
Quelqu'un pourrait-il confirmer ?
Le niveau d'un concours égale le niveau de ses candidats (reçus) un point c'est marre.
J'ai déjà entendu ces même cris d'orfraie lors de la création de la grègue interne.
Ma position - dont tout le monde se fiche - attendons la création de cette filière du concours (c'est pas fait) et voyons le niveau de ceux qui en sortent.
En maths en tout cas, il serait étonnant que ce soit pire qu'aujourd'hui.
Je doute que ça résolve le problème du recrutement, faut pas exagérer.
Mais un petit mieux ne serait pas de trop.
e.v.
Dans les milieux autorisés, il semblerait qu'on se prépare à recruter avec comme leçons d'oral celles de l'option D. Ca me semble raisonnable.
Bah, si le but est de racoler des docteurs pour les envoyer au charbon dans nos riants collèges, le premier message à leur envoyer n'est pas forcément :
- fuyez ! et courez en zigzag on a fait le plein de munitions !
Mais là encore, ce n'est que mon avis : trois (quatre) publics, trois (quatre) versions différentes du concours.
e.v.
Déjà, pour l'externe, on trouve des étudiants qui ne veulent qu'enseigner en sup et spé alors que c'est un concours de recrutement de l'enseignement secondaire.
C'est assez ahurissant tout ça. Quel docteur souhaite enseigner réellement en collège-lycée ?
[small]Pour l'interne, c'est une promotion, rien de plus, même si une minorité parvient parfois à être accepté en post BAC.
Le véritable scandal reste l'agrégation par "validation d'acquis" dont les "lauréats" sont des personnels qui sont dans les petits papiers, et qui lèchent les huiles...[/small]
J'ai repris cette année mes études pour un M2R en probas-stat. Dans la promotion, mis à part les étudiants étrangers, tous sont agrégés et ont le M2 enseignement qui va avec.
La baisse de niveau aux collège, lycée et licence a fait plus de dégât que le changement de nom.
On parie !
C'est pareil à la sortie d'école d'ingénieur, beaucoup ne veulent que être chef!
[small]Et là on met le doigt sur un autre travers que je dénonçais : on demandait d'avoir l'agrégation "au cas où on te prend pas", dixit un prof. de DEA des années 2000. Ainsi, l'étudiant ne veut pas forcément enseigner dans le secondaire mais s'il n'est pas pris...et bien il fera cela. Il fallait qu'il passe l'agreg "la bonne année" pour accepter le poste d'agrégé s'il n'était pas pris. Quel absurdité. [/small]
A l'époque, en même temps que la maitrise on passait le CAPES en candidat libre puis faisait la prépa agreg...
Bin j'espère que oui, quand-même, le monde n'est pas si triste quand-même :-D
Je réponds à http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1164153,1280583#msg-1280583
Je ne comprends vraiment pas ta charge, ni tes arguments. On dirait que tu considères que l'agreg externe de maths est un concours "important" (ou je ne sais pas comment dire de "relativement haut niveau")???? Peux-tu détailler, sinon ton post apparait comme une attaque gratuite et aigrie qui se nourrit dans une intimité indevinable.
Sinon, comme je dis toujours, le diable est dans les détails. Les arguments généraux sont relativement inopérants dans ce genre de réforme. Cela dit, l'agreg est un concours avec des exigences horizontales relativement basses et idiotes (un peu de tout beaucoup de rien), l'idée d'attirer des gens qui savent "tout sur un truc, rien sur le reste" n'est pas idiote en soi, ça équilibre.
Prenons un superprogrammeur en C# qui ne fait que ça depuis 4ans, jour et nuit, payé 6000E/mois.
Si on veut l'attirer vers un job de secrétaire (parce que disons que par hypothèse, on n'a plus de secrétaire) et que de plus le compilateur C# a un dangereux bug qui oblige à licencier tous ses experts, il n'est pas choquant de lui proposer un accès qui ne l'oblige pas à se taper tous les modes d'emploi de tous les logiciels traitement de texte et bureautique de tous les métiers (phramaciens, dentiste, assurance, etc), comme peu l'être supposé le concours "standard" de secrétaire.
Mon analogie est un peu orientée, mais l'idée, c'est ça: doit-on forcer des passionnés ou des spécialistes d'un truc à se taper "les groupes de Sylow" ou "les distributions" ou "les représentations de groupe"***, etc, pour les faire accéder à un salaire-service d'agrégé? J'ai l'impression qu'on le fait à l'agreg standard, non pas parce qu'on veut que les recrutés connaissent à vie les groupes de Sylow, mais parce que c'est le seul moyen de tester une certaine culture basique.
Si d'autres types de candidats ont déjà attesté autrement de certaines compétences, il n'est pas choquant de les faire passer par une autre porte (surtout quand on sait que 90% des agrégés deviennent nuls en maths moins de 2ans après le concours, leur niveau à l'instant t ayant beaucoup dû au bachotage)
*** je suis conscient du choix orienté "logiciel de compatibilité de pharmacien == groupes de Sylow" comme analogie (pardon je n'avais rien d'autre sous la main, ce n'était pas tendancieux "de fond")
@cc
Si les exigences sont relativement basses, alors inutile de créer une autre agreg avec des exigences encore plus basses.
Ou alors je n'ai pas compris.
La suite de ton propos sur le fait que ces personnes auraient "certaines compétences" est justement ce qui me fait réagir.
Dans certains cas, ces compétences sont liées à des bonnes relations avec le directeur de thèse...ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de compétences "absolues" dans une branche des mathématiques.
Mais bon, en fait, je ne vois toujours pas l'objectif : mon premier propos (doctorant qui ne veut pas forcément enseigner) suffit à m'interroger sur cette idée, saugrenue d'après moi.