Autocensure agrégation

Bonjour,

un collègue m'a déclaré que de nombreux enseignants certifiés ne passaient pas l'agrégation par autocensure. Or l'agrégation est l'un des seuls moyens de progression rapide dans une carrière dans l'éducation nationale. Le budget non extensible de l'état ne permet pas d'ouvrir quantité de postes à l'interne.
L'autocensure proviendrait de la difficulté supposée de ce concours et du niveau des personnes le passant (il pensait certainement très fort aux normaliens).

A-t-on des statistiques sur cette autocensure (réalité ou fantasme ?)

Pour éviter cette autocensure, il propose des sanctions financières: toute personne ayant été reçue au concours et ne prenant le poste serait sanctionnée d'une amende au prix rédhibitoire. Ça éviterait que des gens prennent des places au concours aux personnes ayant un vrai intérêt à avoir l'agrégation.

Réponses

  • Les données statistiques du concours externe de l'agrégation donnent les chiffres qui suivent en excluant l'auto-censure en 2015:47685
  • Bonjour,

    comme dit dans un post récent, être lauréat de l'agreg (externe) permet aussi d'ouvrir d'autres voies. De toutes façons, en tant que certifié, autant passer l'interne où, là, il n'y a pas de normaliens.
  • Joapa a écrit:
    Ca éviterait que des gens prennent des places au concours aux personnes ayant un vrai intérêt à avoir l'agrégation.

    Il n'est pas possible de prendre la place de qui que ce soit puisque tous les postes ne sont pas pourvus à l'externe.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Les données statistiques du concours interne de l'agrégation de maths suivent et culminent à une dizaine de % d'admis en 2015.47689
  • Je confirme ce phénomène d'auto-censure sur un échantillon de ... 1 personne :-D J'ai une collègue dont je suis à peu près sûr qu'elle l'aurait eu (l'externe, pas l'interne, à l'interne, elle a très peu de chances). Elle m'a même demandé de lui faire des cours (à moi, faut le faire, je ne connais un piètre gramme des thèmes au programme). Je lui en ai donné un peu.

    Au mooment de cliquer sur Iprof, sans rien me dire, elle ... n'a pas cliqué sur "agreg externe", seulement sur "interne". J'ai halluciné lui ai demandé pourquoi. Elle m'a dit "j'ai pas le niveau, c'est trop dur pour moi". Tout ça parce qu'elle avait vu "corps finis, blabla" sur des sujets.

    J'ai eu beau l'engueuler, lui dire "tu crois que tes concurrents sont mieux lotis que toi, etc, je lui ai cité des noms d'anciens élèves à la ramasse qu'elle avait eus en TS il y a 6-7ans, "tu crois qu'ils vont te battre aujourd'hui, rappelle-toi leurs copies", rien n'y a fait.

    Je pense qu'elle n'est pas un cas isolé, beaucoup doivent se laisser impressionner par les sujets vus de loin, c'est con pour eux ( + la rumeur d'élimination par principe des vioc)

    Autre chose: les normaliens ne comptent pas, au pire celui qui veut prendre "un décision réfléchie" n'a qu'à calculer "nombre de postes $-$ nombre d'ulmiens" pour se faire une idée du "nombre concrets de postes ouverts" s'il est pessimiste (je ne mets que les ulmiens parce les autres :-D ). Ou même "nombre de postes $-$ nombre total de normaliens" s'il est vraiment pessimiste sur lui-même.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • C'est accessoirement utile de lire les rapports de jury de cet examen pour réaliser que la répartition est de 80/20 en hommes/femmes.
    En outre, la préparation et le niveaux des ENS doivent s'avérer adéquats aux passages car quasiment 100% de réussite est observée.

    - [large][size=large]le rapport de 2015[/size][/large]
    - [large]le rapport de 2014[/large]
  • Enfin, quand on regarde le rapport du jury de l'agreg externe 2015, il semble quand même beaucoup plus facile pour un certifié d'avoir l'interne que l'externe. 294 admissibles sur 886 qui ont composé (1/3 d'admissibles, c'est a priori beaucoup mieux qu'à l'interne) mais seulement 11 admis sur les 169 qui ont passé les oraux (à l'interne, ça doit plutôt tourner à 1/2).
  • Ah, oui, ce bug est connu, c'est triste. (Cela dit, je pense qu'avec un oral préparé, un style vestimentaire subtilement choisi et un air cool-jeune ultragénéreux, ça peut passer (ie d'être évalué comme un jeune))
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c a écrit:
    [...]Je pense qu'elle n'est pas un cas isolé, beaucoup doivent se laisser impressionner par les sujets vus de loin, c'est con pour eux ( + la rumeur d'élimination par principe des vioc)[...]

    Salut christophe c,

    je n'ai pas saisi la rumeur à laquelle tu fais allusion, peux-tu en dire plus ?

    Merci par avance.
  • Je te mettrai un lien de mon PC (la suis sur mon téléphone). Mais ça énerve un monsieur très très gentil quand je diffuse ça (qui est très impliqué dans l'organisation matérielle du concours donc je ne développerai pas je mettrai juste un lien vers d'anciens fils)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • ev écrivait:
    >
    Joapa a écrit:
    > Ca éviterait que des gens prennent des places au
    > concours aux personnes ayant un vrai intérêt à
    > avoir l'agrégation.
    >
    >
    > Il n'est pas possible de prendre la place de qui
    > que ce soit puisque tous les postes ne sont pas
    > pourvus à l'externe.
    >
    > e.v.

    C'est une honte. Le jury s'assoit sur le choix démocratique des citoyens. Les citoyens votent en conscience pour des élus qui ont dans le programme une augmentation du nombre de postes. Le jury refusent de pourvoir ces postes. Il y a un déni de démocratie dans ce processus.
  • Si le jury juge les candidats pas suffisamment compétents, il est au contraire plutôt sain que tous les postes ne soient pas pourvus.
  • Démocratie ?

    Les citoyens se sont exprimés pour élire un président qui a formé un gouvernement et une chambre qui a validé ce gouvernement.
    Lequel a décidé du nombre de postes et a désigné un jury pour pourvoir les postes.
    Donc le jury est une émanation - en trois bandes - des citoyens.

    Que le jury ne soit pas d'accord avec le gouvernement dont il est l'émanation, c'est un équilibre entre pouvoirs dont j'avais cru comprendre qu'il était justement un garant de la démocratie.

    Mais j'ai dû mal comprendre...

    Maintenant cette démocratie fout le camp de partout, c'est un fait, mais ce n'est pas la faute de ses institutions. C'est le défaut des citoyens qui s'en foutent un peu trop à mon sens.

    Mais est-ce bien le sujet ?


    L'auto-censure existe à tous les niveaux, pour tous les concours. En particulier pour beaucoup (trop) d'étudiantes.
    De ce fait les concours se privent de lauréat(e)s de qualité.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • @michael, j'ai peiné, mais j'ai réussi à retrouver un vieux post qui se réfère à un autre mais apparemment dans le bon fil. Bon j'avais trahi une membre du jury mais elle ne m'en a pas voulu: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1110255,1118477#msg-1118477
    En remontant le fil, tu dois pouvoir suivre une discussion avec "pour" et "contre" la vérité de l'affirmation. (Perso, je ne surenchérirai pas, j'ai assez dit du mal de ce concours comme ça dans le passé (avec des arguments, j'ai souvent dit, qu'il devrait disparaitre et être remplacé par 2 trucs*), et j'ai fait de la peine à des gens qui sont engagés dans son organisation (qui d'ailleurs ne sont pas forcément au courant de tous les petits trafalgars subjectifs des jurys, donc sont sincères quand ils sont contrariés)

    * un concours qui solennise le métier d'enseignant dans les deux années post-bac et créée un titre officiel d'expert généraliste** + une fusion avec le capes de la partie "secondaire" de l'agreg, où le 1er reçoit le même salaire que le 1er à l'agreg actuelle et le dernier reçoit le même salaire que le dernier au capes actuel.

    ** qui n'existe absolument pas aujourd'hui alors que profs de CPGE + MCF sérieux détiennent des archives propres de résultats maths et qui méritent protection.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • C'est amusant, car moi aussi je me suis dans un premier temps auto-censuré mais pour l'agrégation interne. J'ai eu mon capes au bout de deux essais, et je n'avais jamais tenté l'externe. Je pensais l'agrégation beaucoup trop difficile pour moi, hors de portée.

    Ma femme m'a poussé à passer l'interne, même en y allant sans préparation. Elle me disait qu'il n'y avait rien à perdre à essayer. J'y suis allé sans trop y croire (faute de temps pour préparer) pour faire plaisir. Au bout quatre essais, j'ai été admissible et admis !

    L'externe comme l'interne, il n'y a rien perdre. Il faut éviter de faire des complexes. Celui qui est pris ne prend la place de personne, c'est qu'il mérite de l'avoir.

    Tout ça pour encourager tous les certifiés à passer l'agrégation.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Merci pour ta réponse christophe c, je vais lire ça.
  • Cette autocensure peut venir aussi du fait que des gens sérieux ne veulent pas se retrouver à "ne rien pouvoir dire" en tirant un sujet qu'ils n'ont jamais étudié (fonctions holomorphes par exemple). J'ai entendu ça en maths mais aussi dans d'autres disciplines.
    Une sorte de peur de se faire descendre ou d'être ridicule ou de faire perdre du temps au jury etc.

    Rappelons : qu'est-ce que cela peut faire de ne rien savoir et d'être "cuisiné" (le mot est trop fort, c'est un procès d'intention ressentie) pendant 45 minutes ?
    Que peut-il arriver dans le pire des cas ?
    Ça vaut le coup de tenter (le terme "tenter" est peut-être mal choisi d'ailleure).
    Sinon remplit les conditions : il faut s'inscrire aux deux !
  • C'est sur que ça doit être un moment désagréable à passer.

    Après, tirer deux sujets ou on n'y connait absolument rien, ça doit être rare. Après, ça peut toujours arriver. J'imaginerai ma tête si je tirai le couplage "Résultant" + "Droite projective et birapport."
  • Encore une fois, c'est pénible parce que on voudrait raconter des choses que l'on sait mais franchement, aucune honte à avoir (de ne pas savoir).

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