Agrégation : entre savoir et spécialisation

Bonsoir,

Cela fait assez longtemps que je souhaitais poser mes questions sur la thématique de l'Agrégation, tout en n'étant pas convaincu de son intérêt.

Ceci étant, je voulais comprendre ce concours, de ce que j'en vois à la fac, ceux qui préparent l'agrégation passent leur temps dans les livres à bachoter. Je dis bien bachoter car il m'arrive de leur poser des questions et la réponse que j'ai, ( 90% du temps) est : "C'est fait dans X page Y".

Je me pose donc réellement la question si passer l'agrégation est un atout pour son savoir mathématique, en partant d'un élève de niveau général moyen + (pour reprendre une expression de @christophe c).
N'est-il pas plus intéressant de s'adonner à un seul domaine ? Disons, par exemple, en algèbre (groupes, corps), au lieu d'apprendre des trucs à gauche à droite sans avoir le temps de bien les comprendre et de les assimiler, donc ne pas passer l'agrégation et aller jusqu'au doctorat. Qu'en pensez-vous ?

Pour ma curiosité personnelle: Qu'en est-il du "prestige" de l'agrégation par rapport à son rang ? J'ai lu de @christophe c que celle-ci n'existait plus, mais je vois souvent sur des CV, en tout cas pour ceux qui sont super bien classés : rang 1,2,3,4,5. Surtout que "beaucoup" de ceux qui ont eu la médaille Fields sont classés premiers (exemple : Cédric Villani, Jean-Pierre Serre).

Réponses

  • Siegfried a écrit:
    au lieu d'apprendre des trucs à gauche à droite sans avoir le temps de bien les comprendre et de les assimiler

    Euh ce n'est pas ça le but de l'agrégation, en tout cas je peux te garantir que les cinquante premiers reçus ne travaillent pas comme ça. Normalement, c'est juste un "bétonnage" des quatre premières années d'études en maths, c'est-à-dire que tu revois tout le programme en ajoutant des choses adhérentes. Ca permet quand même de dire à un moment donné "je maîtrise vraiment 4 années de maths", autant pour toi que pour les autres (CV).

    Perso je me suis vraiment ennuyé en prépa agreg (beaucoup plus éclaté en M2 recherche après), mais préparer le concours m'a quand même apporté une énorme source "d'applications" des outils qu'on utilise. Et ça, mine de rien, c'est excellent pour la culture mathématique, et pour l'enseignement (tu peux quand même dire à tes élèves précisément à quoi peut servir chaque outil qu'ils voient, et ça c'est quand même ce que beaucoup d'entre eux attendent).

    D'un point de vue plus pragmatique, le prestige de l'agrégation existe quand même et je suis assez certain que le rang joue pour l'attribution des bourses de thèse par exemple (dont la politique officielle est quasi l'opposé de la politique officieuse, mais passons). Et c'est assez important pour tout ce qui est enseignement (postuler à un poste en prépa, à un poste d'AGPR...).

    Après au niveau recherche, vu qu'on en est à un point où tous les candidats sérieux sont super bons, ça ne joue plus vraiment.
  • Bin pour te répondre, il faudrait que tu précises dans quelle optique tu veux un avis: l'agreg donne des sous-sous (environ 2500/mois) et une sécurité de l'emploi de fonctionnaire (mais tu dois enseigner). Mais ce n'est pas ta question semble-t-il. Pour le reste, comme tu le dis toi-même, si tu ne veux pas t'en servir pour les gains matériels évoqués ci-dessus, effectivement, il n'y a probablement aucun intérêt de plus à y trouver (comme tu dis, c'est un énième item de bachotage).

    alea expliquait il y a quelques années que dans les campagnes le prestige de l'agreg existait à une certaine époque. On peut raisonnablement dire que dans "le monde moderne", ce n'est pas seulement ce genre de concours qui a perdu son prestige, mais la notion même de prestige tout court qui s'est beaucoup érodée. De toute façon, avec les différentes réformes du concours qu'il y a eu (les ens ne la passent presque plus, la mastérisation, etc) + le fait qu'il y a presque autant de postes que de reçus, on est sur "de l'usine" dans la matière maths (400 postes/an). Tu peux surement "trouver du prestige à revendre" sur d'autres agreg (éco, philo, droit, etc), mais pas celle de maths (trop de monde).
    mais je vois souvent sur des CV, en tout cas pour ceux qui sont supers bien classés : rang 1,2,3,4,5. Surtout que "beaucoup" de ceux qui ont eu la médaille Fields sont classés premiers (exemple : Cédric Villani, Jean-Pierre Serre).

    Attention: il faut faire la différence entre le mot "agrégé" (1) et la ligne de CV qu'on trouve couramment chez les anciens ulmiens devenus profs de facs "agrégé classé 3e" (2) ou "agrégé classé 1er" (2) (je me rappelle dans le passé avoir vu ça sur le cv de F.Sauvageot, ça m'avait fait marrer). Le gars qui dit (2), il dit juste "j'en ai une grosse" (il pourrait tout aussi bien écrire "deuxième aux olympiades internationales de telle année" ou "reçu premier au concours de l'ENS ulm paris" par exemple). C'est fait pour impressionner. Mais je pense (enfin non, je ne pense pas, je suis sûr) qu'il vaut mieux dire "ensulm1er" ou "oim1er" que "agrégé1er" :-D Mais ça participe un peu du même geste quoiqu'il en soit. (Et évidemment, vaut mieux écrire "agrégé" tout court que "agrégé 316ième" :-D )

    Bref, si tu cherches un post de fonctionnaire, ça peut valoir le coup, si tu veux aller enseigner en mpsi faut passer par la case "rang<50" ou 100, mais sinon, d'autres te diront peut-être le contraire, mais tu as raison de soupçonner que c'est trop superficiel** (euphémisme).

    ** et les "lers", ne sont pas spécialement forts, il se trouve juste que le programme de l'agreg est + ou - lui-même une spécialité (enfin 3 ou 4 agglomérées) donc les spécialisés en ça vont évidemment être reçus dans les 1ers
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Merci beaucoup pour ta réponse Welfar, celle-ci est éclairante. C'est vrai que le coté "je maîtrise vraiment 4 années de maths" est important.
    Encore merci, cela m'inspire d'autres pensées.

    EDIT: Chirstophe c, j'attendais ta réponse avec impatience, tant je suis sur la même longueur d'onde! Je pensais aussi que l'agrégation était devenu plus un moyen pour faire peu d'heures de cours et gagner des sous plutôt que investigation sérieuse de son savoir. Mais sur le fond mathématiques je n'en n'étais pas persuadé, après l'argument de Welfer est intéressant, par rapport à soi se dire qu'on a pas fait 4 années pour rien, d'un point de vue psychologique...
    En tout cas, un grand merci (pour ça et les autres messages que j'ai pu lire de toi ;) ), cela semble être en total concordance avec ce que je pensais. Comme pour le classement, d'ailleurs certains CV il est écrit rang 1 pour l'entrée à ens ulm :-D.


    Merci!
  • Si tu fais une thèse, ton directeur de thèse te renverra aussi souvent à un livre ou à un article. Ce n'est pas spécialement lié à l'agrégation.

    J'ai adore l'année où j'ai passé l'agrégation. Cela permet de solidifier ses connaissances et de découvrir de nombreux résultats qui n'entre pas dans les cours classiques. De toute façon, je pense que pour progresser en mathématiques, il faut travailler ou bachoter un peu.
  • Un truc qui explique le bachotage important pour préparer l'agreg de maths, c'est la partie "développement" de l'oral : le candidat doit avoir préparé un bestiaire conséquent de démos qui tiennent en 15 minutes.

    J'ai envie de dire que n'importe qui peut "réussir" la partie développement, qui finalement ne juge pas vraiment du niveau mathématique du candidat, mais sa préparation et son aisance au tableau (choses toutefois importantes). C'est la suite de l'oral qui va déterminer si le candidat était un perroquet ou avait une vraie maitrise du sujet.
  • @Welfar: c'est marrant, j'ai suivi en même temps une prépa agreg et un DEA, et j'ai eu l'impression inverse: l'impression qu'en agreg on faisait des trucs sérieusement alors qu'en DEA on validait des connaissances dont on n'avait qu'une compréhension superficielle. Avec le recul, je me rends compte que j'ai suivi un excellent DEA, mais ce n'était pas l'impression du moment.

    @siegried, cc : on ne peut pas voir l'agreg exclusivement par le prisme de ceux qui ne la préparent pas et/ou de ceux qui n'ont qu'une envie, c'est d'aller ailleurs qu'au lycée ou au collège (disons les normaliens et assimilés, pour faire simple), et qui ont déjà construit un lien fort avec les mathématiques.
    Certes, il y a un côté bachotage énervant, et le concours mérite certains reproches.
    Ce qui n'empêche que je vois chaque année des gamins qui s'épanouissent, qui se prennent au jeu, et qui progressent énormément, qui se découvrent parfois des ambitions qu'ils n'auraient jamais eues avant.
  • Un petit rajout : certains bachottent vraiment. Sans même parfois avoir le souci de comprendre.
    Ce sont les bons candidats. Ils savent apprendre par cœur et réciter dans tous les domaines.
    Ils sont reçus, rarement bien classés (ça c'est une opinion non fondée de ma part, mais supposée), sauf si ils tombent sur les trucs qu'ils ont compris... Mais en general ceux-là n'ont pas de bête noire : ils ont tout vu (superficiellement).
    D'autres sont très mauvais candidats : ils veulent comprendre, approfondir, savoir, apprendre. Ils ne sont pas reçus tout de suite (sauf si ça passe avec la bonne leçon ici ou là et un bon écrit). Par contre, s'ils repiquent quelques années, ils sont reçus en haut du classement (d'après moi).

    Il me semble qu'on (mais qui ?) regarde un agrégé comme quelqu'un "de grand". C'est "dur" (même si il faut entendre ce qui a été dit plus haut sur la spécificité actuelle - la conjoncture - de la matière "mathématiques"). Dans le monde É.N., cependant, tout le monde regarde n'importe quel agrégé (EPS, maths ou philo) comme "ha ouais quand même !"
    Pardon pour le "tout le monde" : je veux dire que l'on ne différencie pas selon la discipline.

    Dans une discussion, une forme de comparaison a été faite avec le doctorat (et cette comparaison n'a pas lieu d'être d'ailleurs mais c'était le fil qui voulait cela). Je pense toujours que les docteurs ont des niveaux tellement distincts selon leurs domaines. Et j'en connais quelques-uns qui avouent, eux-mêmes (et ce n'est pas de la modestie) ne pas être au niveau L2 et parfois L1.
    C'est un autre débat, peu objectif, j'en conviens puisque c'est ce que je vois et j'ai vu (et je rassure tout le monde, je ne me présente pas en celui qui a tout vu tout vécu ;-) ).

    Préparer l'agrégation apporte selon moi beaucoup de connaissances dans divers domaines.
    Comme il a été dit, l'oral minuté obligé à bachotter pour faire tenir la démo ou l'application dans le format 15/15/15.
    C'est une année de perfectionnement selon moi (même si beaucoup de candidats sont dans la première categorie citée plus haut).

    Enfin, c'est pour des sous que l'on passe l'agrégation d'après moi. Si seulement cela offrit de travailler trois heures de moins, sans hausse de salaire, je pense que peu de personnes s'y tenteraient.
    On passe aussi l'agrégation, pourv un CV, qu'on le veuille ou non.
    Je ne sais pas combien ne veulent pas du tout enseigner mais je crois qu'ils sont (très) nombreux.
    Je dis ici et là que certains (directeur de thèse par exemple) utilisent le concours pour recruter des gens qui "tiennent la route" et qui ne veulent pas du "second degré". C'est comme ça, c'est déplorable en un sens.

    À plus tard.
  • Pour ce qui est de la maîtrise, je suis toujours sceptique, comme exprimé dans d'autres fils...
    Comment en effet affirmer qu'un agrégé maîtrise jusqu'à bac+4 quand il y a des ingénieurs dans le lot qui n'ont jamais vu grand chose à partir du bac+3 ? Comment affirmer que les candidats reçus malgré des prestations très très moyennes sur des sujets bac+1/2 maîtrisent déjà le programme de L1/L2 ?
    Peut-être n'est-ce qu'une question de vocabulaire et que le terme "maîtrise" est mal choisi.
    Je me souviens d'un agrégé en physique de l'ENS Lyon raconter qu'il n'avait réellement commencé à maîtriser certains domaines, comme la thermodynamique, qu'après plusieurs années passées à les enseigner...
    De toute façon, le "programme officiel" ne couvre déjà pas tout ce qui se fait en L3, que ce soit à l'oral ou à l'écrit. Alors croire que l'on maîtrise jusqu'à bac+4 parce qu'on a réussi sur le papier à résoudre quelques questions en 6 heures... ?

    Bref : prendre du recul, découvrir des applications intéressantes, consolider ses acquis... oui. Maîtriser... mouais :-S
  • Welfar a écrit:
    Euh ce n'est pas ça le but de l'agrégation, en tout cas je peux te garantir que les cinquante premiers reçus ne travaillent pas comme ça.
    La différence est que les 50 premiers à l'agreg ont "mûri" leurs connaissances bien avant de s'inscrire en prépa agreg, et que pour eux, faire des mathématiques leur métier est un projet de longue date.
    On ne peut pas vraiment comparer le normalien qui a découvert la théorie des groupes à 14 ans dans les magazines en tentant de mieux comprendre son Rubik's cube, et l'étudiant lambda qui aborde le même sujet pour la première fois de sa vie sous la pression des concours, dans un catalogue de développements d'algèbre.

    NB: Il n'y a aucun mépris dans ce que je dis envers quiconque. Je n'aimerais pas du tout préparer l'agreg dans les mêmes conditions que certains agrégatifs. On fait ce qu'on peut, mais une année est bien trop courte pour apprendre proprement toutes les notions du programme d'agreg et comme personne ne peut s'inventer un passé de guerillero dans l'urgence: le bachotage à l'aide de la littérature dédiée est dans beaucoup de cas la seule solution réaliste.
    C'est aussi pour ça que je ne crois pas beaucoup au cliché qui voudrait que l'agreg soit l'occasion de se construire une solide culture générale de maths. Les conditions dans lesquelles on découvre ce qu'on ne connaît pas sont trop mauvaises. Je connais des gens qui sont agrégés, docteurs et qui sont devenus algébrophobes- leur seul contact avec l'algèbre étant la littérature agrégative...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys a écrit:
    Je connais des gens qui sont agrégés, docteurs et qui sont devenus algébrophobes

    Toi qui le connais, il est comment dans la vie, Remarque ?

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • foys a écrit:
    C'est aussi pour ça que je ne crois pas beaucoup au cliché qui voudrait que l'agreg soit l'occasion de se construire une solide culture générale de maths

    Bravo: par gentillesse, cette phrase répétée (celle que tu dénonces comme un cliché) 1000 fois sur le forum a toujours été un peu comique, mais je n'ai jamais osé vraiment embêter ceux qui la proféraient (il y a bien d'autres choses à argumenter de toute façon).

    On pourrait d'ailleurs suggérer à ses auteurs d'aller voir les enseignants 10ans plus tard dans leur "quotidien matheux naturel". Le pic de culture en question est très court si on dessine ça comme une courbe, il doit durer quelques mois. Comme dans tous les examens et concours d'ailleurs....
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Surtout que "beaucoup" de ceux qui ont eu la médaille Fields sont classés premiers (exemple : Cédric Villani, Jean-Pierre Serre)

    Il y a longtemps, aujourd'hui l'objectif de Ulm est de former des chercheurs pas des enseignants de classes prépas.
    C'est aussi pour ça que je ne crois pas beaucoup au cliché qui voudrait que l'agreg soit l'occasion de se construire une solide culture générale de maths. Les conditions dans lesquelles on découvre ce qu'on ne connaît pas sont trop mauvaises.

    C'est bien là le problème : découvrir des choses l'année d'un concours.
    Je connais des gens qui sont agrégés, docteurs et qui sont devenus algébrophobes- leur seul contact avec l'algèbre étant la littérature agrégative...

    Le "programme" d’algèbre de L1 à L3 vole bas, ce n'est pas difficile d'y développer une allergie.
  • ev écrivait:
    > Toi qui le connais, il est comment dans la vie, Remarque ?


    Allergique. Mais ça n'a rien à voir avec l'agreg, je l'étais déjà avant. Evidemment, ça s'est pas arrangé après...
  • curiosity a écrit:
    Comment en effet affirmer qu'un agrégé maîtrise jusqu'à bac+4

    Attention à ne pas pourfendre des ennemis imaginaires. Je ne connais personne qui prétende maîtriser uniformément le niveau bac+4, d'ailleurs quand on recrute un enseignant chercheur en maths, la référence c'est qu'il soit capable d'enseigner n'importe quoi (éventuellement avec du travail) au niveau bac+3.

    Que les gens sortent meilleurs en maths en sortant d'une prépa agreg, c'est juste un fait. On peut toujours déplorer que ce niveau ne soit pas plus que ce qu'il est, mais ça n'a rien à voir.
    Et on peut toujours se poser des questions sur la pérennité des connaissances, mais elles ne sont pas plus oxydables que celles d'autres formations. Je me souviens d'un candidat titulaire d'un M2 de théorie des nombres qui sur un oral d'agreg n'a pas su démontrer la convergence de la série de terme général $\frac{\sin n}{\sqrt n}$.
  • Que les gens sortent meilleurs en maths en sortant d'une prépa agreg, c'est juste un fait. On peut toujours déplorer que ce niveau ne soit pas plus que ce qu'il est, mais ça n'a rien à voir.

    Ils seraient bien meilleurs si ils avaient des cours pour l'enseignement dès la première année d'université, un (vrai) suivi par un tuteur et un bien plus grand nombre de sujets d'examens (comme en prépa).
  • @aléa : je rebondissais sur la phrase " Ca permet quand même de dire à un moment donné "je maîtrise vraiment 4 années de maths"" lue quelques messages plus haut.
    Histoire en effet de ne pas laisser croire qu'avoir l'agrégation permettrait d'être un maître jusqu'à bac+n (quel que soit l'entier n non nul auquel on pense), aussi bien pour ceux qui se posent la question de l'intérêt de la passer que pour ceux qui ne connaissent rien au monde de l'enseignement...
  • N'exagérons pas, "maîtriser" ne veut pas dire être le Terrence Tao du programme de M1, mais connaître tous les énoncés et démonstrations en sachant les utiliser et en ayant un peu de recul sur les notions jusqu'en M1 inclus. C'est quand même le but du concours, je pense d'ailleurs que c'est un peu l'état d'esprit des bons candidats. Mais comme dit aléa, le niveau ayant baissé, il faut aller dans le top 50 pour commencer à trouver des gens comme ça...
  • Pas convaincu qu'il suffise de démarrer au top 50 pour ça ;)...
  • Monseigneur a écrit:
    Mais ça n'a rien à voir avec l'agreg, je l'étais déjà avant.

    On m'a rapporté - mais les gens sont méchants et mal intentionnés - les propos d'un très très jeune Remarque, je cite :
    Sperme d'ours ! Qui m'a foutu des anneaux quotients dans le biberon du soir ? Je vais encore chier des massues cloutées !
    fin de citation.

    Tu confirmes ou tu fais jouer le droit à l'oubli ?

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Je ne peux pas dire que j'aie des souvenirs très précis de cet épisode spécifique, mais ça ne m'étonnerait qu'à moitié, en effet.
  • Je ne suis pas convaincu que même un professeur d'université connaisse tous les énoncés et toutes les démonstrations de L1 jusqu'au niveau M1 inclus. Personne ne peut être omniscient et maîtriser ainsi autant de domaine. Sauf peut être les trois premiers au concours (et pas les 50). Mais je suis convaincu qu'après trois ans de thèse sur un sujet très précis ils auront déjà bien oublié les thèmes de l'agrégation qui ne les intéressaient pas.
  • @Sasaki: Je crois que ce qu'écrit Alea est assez juste. J'irai plus loin, connaître c'est toujours très relatif en mathématiques vu que nous passons un peu notre temps à nous interroger sur des choses très simples.

    La profondeur de certains exemples semble infinie. Lorsque j'ai appris les fonctions holomorphes j'ai donné une démonstration de l'angle au centre avec le principe du maximum. Cette démonstration m'a conduit directement au théorème d'Abel (sur les intégrales). Chacun à une vision différente et un savoir-faire différent. Comprendre, connaître sont des notions difficiles à définir. Après il y a des gens qui ont un talent et ceux qui n'en n'ont aucun.

    Pour revenir à l'agreg, ça dépend beaucoup de la personne. Le niveau conceptuel demandé est celui d'une prépa donc bien en dessous de ce que l'on enseigne à l'université. En revanche, on voit bien de manière pratique que l'agreg est très bénéfique pour une majorité des futurs profs et pour le niveau global de l'enseignement des maths en France. Enfin, pour ceux qui se destinent à la recherche et qui ne sont pas des grandes écoles (en particulier les élèves de grandes fac comme Paris ou Grenoble), je pense qu'il vaut mieux avoir une agreg en poche.

    M.
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