devenir prof agrégé de maths après ingénieur

Bonjour à tous,

Voilà, j'ai terminé mes études d'ingénieur l'année dernière et j'hésite actuellement à me réorienter en tant que prof de maths agrégé.
Seulement voilà, j'ai entendu dire que le niveau requis pour l'agrégation était très relevé (logique en même temps) et disons que je ne saurais pas exactement "où" reprendre les études :

- Refaire une année? Je sais qu'il y a des M2 qui préparent au concours, le truc c'est que je ne sais pas (même en travaillant très dur) si je pourrais choper le concours directement.

- Refaire deux années? Faire un M1 en maths et pourquoi pas passer le CAPES puis passer le M2 qui prépare à l'agrégation. L'autre problème est que j'ai cru comprendre que les programmes de M1 de maths n'étaient pas vraiment les mêmes que le programme de l'agreg (le M1 allant "trop loin", le niveau pour avoir l'agreg nécessitant surtout les bases de la L3 et/ou d'une bonne MP*)

Voilà, j'aimerais avoir vos avis quant à la possibilité d'avoir l'agreg avec "juste" une année d'étude supplémentaire.

Pour info, je suis diplômé de l'INSA de Rouen (département Génie Mathématiques) et j'ai fait mes 5 années là-bas (je suis donc passer par une prépa intégrée).
Concernant mon niveau, j'étais plutôt moyen même si je n'étais pas hyper régulier dans mon travail (je travaillais pour les exams quoi :-D), j'avais donc un peu de marge.

Réponses

  • J'ai vu passer quelques d'ingénieurs dans la prépa agreg que je dirige, avec pas mal de variabilité, surtout chez les jeunes. Il faut que tu rencontres le ou la responsable de la prépa que tu envisages, que vous discutiez ensemble des maths que tu connais, de ton rapport aux maths (aux preuves, surtout). Les lacunes, ça se comble, mais le rapport intime qu'on entretient avec les maths, c'est plus compliqué.
    J'ai une bonne image du GM de l'INSA de Rouen, mais basée sur des choses anciennes; ça a pu changer.
  • Bonjour,
    personne ne peut dire qu'il va "choper le concours directement", c'est là tout le "charme" d'un concours.
    Pour le niveau, tu peux trouver facilement les sujets d'écrits des dernières années sur Internet, ça te donnera une petite idée.
    Après, plus que le concours et le niveau à atteindre (comme le dit très justement aléa, des compétences et des connaissances, ça s'acquiert, ce n'est qu'une question de travail), il faut te poser la question du pourquoi vouloir devenir enseignant. Pourquoi agrégé plus que certifié ?
    Pour ma part, j'ai été certifié durant 8ans puis reçu à l'agrégation interne ensuite. C'est aussi un parcours possible.
    Leisio
  • J'ai connu des ingénieurs qui ont fait directement une prépa agreg après leurs études d'ingé (formation qui maintenant se cache sous des noms du style "Master Formation des Enseignants") et ils l'ont eu. Je ne te cacherai pas qu'ils ont pris un peu cher de manière générale, mais en travaillant c'est passé.

    Tout dépend après du classement que tu vises. Pour les 100 premières places, même dans les conditions actuelles ça me paraît difficile sans avoir fait un M1, en revanche si tu veux juste être admis alors tu peux entrer directement en prépa agreg.
  • Merci pour les réponses,

    alea, tu diriges quelle prépa exactement? Est-il difficile d'y entrer (après la difficulté d'intégrer une prépa dépend selon les prépas je pense)?

    Sinon pour ma part je ne vise pas un classement particulier, être reçu me conviendrait très bien (le plus haut possible bien sur;-))
  • Je m'occupe de la préparation de Nancy. Il n'est pas très difficile d'y rentrer (il n'y a pas de problème de place), simplement quand les gens ont un dossier un peu exotique, je discute avec eux afin de savoir si leur passé mathématique est compatible, et si ils sont bien conscients du travail qui est devant eux, je leur explique comment ça fonctionne. Je les interroge aussi sur le nombre d'années qu'ils sont prêts à mettre pour avoir l'agreg. Je vois plus ça comme un processus d'orientation que de sélection, il m'arrive de conseiller de faire un L3, ou de préparer plutôt le capes. Si on pense que c'est jouable, en fonction de cette discussion, je conseille des lectures à faire avant septembre.

    Vraiment, il ne faut pas trop s'inquiéter des histoires de sélection, je pense qu'on peut compter sur les doigts d'une main les prépas qui refusent des gens qui ont une chance de réussite. Le plus important, c'est de trouver un endroit avec des gens impliqués, dans une ville où tu es bien, avec un niveau moyen des élèves compatible avec tes objectifs.
  • Chers profs, futurs profs, bien le bonjour,
    J'ai besoin de conseils... Je suis un peu perdue.
    Après un bac S obtenu en 2004, j'ai fait une classe préparatoire aux grandes écoles MPSI MP puis j'ai intégré une école d'ingénieur d'un niveau moyen (INPG). J'ai été ingé 6 ans, puis j'ai quitté mon CDI (et je suis partie 6 mois voyager en Asie :) ).
    Aujourd'hui, j'ai envie de me reconvertir et de devenir prof de maths. En partant du principe que 'qui peut le + peut le moins', mon idée est de m'inscrire en prépa agreg, pendant un an, et de me consacrer à ça et uniquement à ça pendant 18 mois en tout (remise à niveau chez moi d'aujourd'hui à septembre, puis prépa et concours de septembre à juin).
    Pourquoi l'agreg, pourquoi de maths ? Les maths, parce que ça a toujours été ma matière préférée, je l'ai toujours appréhendée comme un jeu, c'est celle que j'ai (de loin) le plus envie d'enseigner. L'agreg, parce que j'aime me donner des défis, repousser mes limites.
    Voilà, j'ai 28 ans je n'ai pas fait de maths 'poussées' depuis 7 ans, et je souhaite passer l'agrégation. Ma question est simple: suis-je folle ? Pensez vous que je peux retrouver le niveau après avoir quitté les études depuis autant de temps ? Je suis prête à m'investir à fond. Mais je n'arrive pas à estimer le niveau requis.
    J'ai regardé les sujets qui m'ont semblé très obscurs (cf conseils précédents). Et pour être tout à fait honnête, j'ai commencé depuis 2 semaines ma remise à niveau et je finis à peine l'année de terminale... Je ne sais pas si j'arriverai à retrouver le niveau prépa + acquérir des nouvelles connaissances avant sept. Cela me semble trop ambitieux.
    Voilà, je suis preneuse de tout retour d'expérience, de vos avis.
    Merci à tous
    (je précise que j'ai été prof vacataire quelques temps, ce qui a confirmé mon envie d'enseigner)
  • Bonjour.

    "suis-je folle ? Pensez vous que je peux retrouver le niveau après avoir quitté les études depuis autant de temps ?" Pour le premier point, je ne suis pas psychiatre. Pour le deuxième, je ne vois pas de raison. Par contre, les maths de l'agreg ne sont pas exactement celles des écoles d'ingénieur. Donc tu peux avoir besoin d'apprendre quelques nouvelles notions.

    Un conseil : passe aussi le capes, vu la pénurie actuelle, tu as de bonnes chances de l'avoir, avec quelques semaines pour préparer l'oral (étudier les programmes du secondaire). Et si tu le passes au troisième concours, tu pourras valoriser tes années d'ingénieure. Si tu n'as pas l'agreg directement, tu gagnes des échelons pour la réussite ultérieure.

    Ne t'inquiète pas de ne rien comprendre aux sujets, les vocabulaires et techniques reviennent vite.

    Cordialement.
  • Merci gerard0 pour ta réponse, qui me rassure pas mal.
    Du coup, ton conseil serait de m'inscrire en prépa agreg et de passer le CAPES 3eme concours en parallèle ?
  • Oui,

    car tu ne peux être sûre de réussir l'agreg. A moins que tu ne veuilles pas enseigner :-).
  • :-) La question c'est pas si je veux enseigner, c'est si j'ai une chance [size=small](mini chance)[/size][size=x-small](mini mini chance)[/size] de réussir l'agreg, et à cette question tu me dis plutôt oui (:D
  • Je ne peux rien dire sur tes chances de réussir l'agreg, seulement que d'autres, dans ton cas, l'ont réussie. Ce que je pense atteignable directement, c'est le Capes, qui a un programme bien plus réduit.
    Pour l'agreg, ça dépend essentiellement de tes apprentissages passés et de ta motivation actuelle.

    Cordialement.
  • Si tu veux savoir si tu as une chance (mini chance)(mini mini chance) de réussir l'agreg, la réponse est oui. Je pense même que tu as une chance tout court.

    Tu es ingénieur de formation, donc tu sais travailler efficacement, et je ne vois pas pourquoi tu n'y arriverais pas si tu es motivée. Après il faut bien voir que pour faire raisonnablement une prépa agreg, il faut avoir un niveau L3 maths au minimum, et que ce n'est à mon avis qu'un minimum. Donc si tu te fixes ça comme objectif d'ici septembre (et je pense que c'est réalisable par quelqu'un de motivé), il n'y a pas de raison que ça se passe mal.

    Par simple curiosité, pour quelle raison désires-tu arrêter ton métier d'ingénieur pour enseigner ?
  • Merci beaucoup pour vos réponses.
    Welfar, je ne trouve pas de sens dans les postes que j'ai pu occuper. La hiérarchie et les fonctionnements en dépit du bon sens m'ont dégoûtée. J'ai envie de bosser comme je l'entends (en respectant le programme quand même est-ce nécessaire de le préciser ?). Et puis au fond j'ai toujours eu envie d'enseigner, de transmettre, ça a toujours été ça qui me plaisait, et les maths, mais j'ai suivi les conseils que j'ai reçu à l'époque ('fais plutôt une école d'ingé'). La désillusion du monde de l'entreprise, vaste sujet et sentiment que beaucoup partagent finalement. (Je précise que je ne pense pas idéaliser notre chère éducation nationale, je ne pense pas que ce soit forcément 'mieux pensé' que l'entreprise, mais j'imagine que j'y aurai une plus grande liberté de mouvement malgré tout)
    Ainsi, voilà :-)
  • Merci pour ta réponse. Est-ce que ça t'ennuierait d'en discuter par message privé ? J'aimerais simplement discuter un peu de cette désillusion dont tu parles. Je t'envoie un message en attendant.
  • Bonjour,

    @ Bulle&Rebelle, je peux te faire part de mon retour d'expérience (qui remonte à 20 ans !) : ingénieur après une prépa M' (l'ancêtre de la MP*) dans un lycée pas top à Paris, un niveau qui n'avait rien de transcendant (classé en 5/2 entre 500 et 600 à Centrale il me semble, donc pas d'ECP, plutôt meilleur en maths qu'en physique mais pas de façon spectaculaire), j'avais décidé – autant par défi que par nécessité dira-t-on - de préparer l'agreg à 27 ans, soit après 7 ans sans faire de « vraies » maths (les maths en école d'ingé tenaient davantage du folklore, en tout cas à l'époque, j'ignore ce qu'il en est maintenant). Ne bossant pas et ayant la chance d'être gentiment hébergé chez mes parents, j'avais pu consacrer environ 18 mois à cette préparation en repartant de zéro, c'est-à-dire du niveau « entrée en sup ». Par chance, je n'avais pas bazardé mes cours de prépa et j'avais tout remonté de la cave !

    À partir de là : remise à niveau sup-spé intensive en free-lance (à raison de 6 - 7 h par jour je dirais) pendant une petite année, à partir de mes seuls cahiers de prépa. J'avais d'ailleurs constaté à cette occasion que de nombreux points assez obscurs dans mes souvenirs devenaient plus clairs avec le recul, et surtout plus de temps pour s'y consacrer en profondeur.
    J'étais aussi allé assister à des « oraux blancs » à la prépa-agreg la plus proche, puis à quelques oraux d'agreg proprement dits, mais ça m'avait plus démoralisé qu'autre chose, n'ayant pas alors les bases suffisantes pour m'imaginer à la place des candidats (les ai-je jamais eues ?)…

    Pour résumer, j'avais surtout misé sur la préparation de l'écrit en arrivant avec un niveau correct de « fin de M ' », plus quelques incursions dans l'analyse complexe via le bouquin de Cartan que j'avais trouvé bien fait et le « Que-sais-je » (véridique !) (et un peu de Rudin, mais sans aller très loin faute de temps).

    La bibliographie que j'avais utilisée était succincte, je me souviens d'avoir bossé dans le Perrin pour l'algèbre (excellent exercice pour travailler les choses en profondeur, car, ce qu'il semblait considérer comme trivial ne l'étant pas du tout pour moi, ça m'avait obligé à rédiger les preuves in-extenso), et le Pommellet en analyse, très complet malgré ses innombrables coquilles.

    Remarque importante : à l'époque, l'écrit avait un poids supérieur à l'oral (3 écrits versus 2 oraux seulement), et surtout, cette tant redoutée épreuve de modélisation avait le bon goût de ne pas exister !

    Verdict : admissible en ayant pourtant, comme beaucoup, la nette impression d'avoir bien foiré les écrits, puis des oraux que je n'avais pas vraiment eu le temps de préparer, mais pas trop malchanceux sur les tirages en sortant les deux fois des sujets plutôt « classiques » et « prépa-compatibles » (ce qui ne m'empêcha pas de bien me faire descendre, en algèbre du moins). Cependant, mes notes d'écrit n'étant finalement pas si mauvaises – un petit 10 de moyenne je crois – ça avait suffi pour un classement final dans le « ventre mou ».

    Bien entendu, j'aurais été obligé de m'y prendre autrement aujourd'hui, où cet oral de modélisation exige une préparation à part entière, ce qui m'aurait peut-être demandé une année supplémentaire.

    Tout ça pour dire que c'est parfaitement possible en s'y consacrant très sérieusement, même sans avoir un niveau de fou (de folle ?) au départ. L'important, comme en prépa, étant je crois de soigner la rédaction et de partir du principe qu'il vaut mieux ne rien écrire plutôt que des choses fausses… De même pour l'oral d'ailleurs, savoir rester modeste dans ses objectifs en évitant de bluffer et de s'aventurer en terrain mal connu… ce qui est une garantie de se faire démonter par le jury qui en a vu d'autres !

    Ensuite, concernant le métier de prof, c'est une tout autre histoire (je pourrais en écrire plusieurs tomes !), sache seulement qu'en matière de « hiérarchie et [de] fonctionnements en dépit du bon sens », l'Éduc' Nat' n'a strictement rien à envier aux entreprises les plus bizarrement dirigées !

    Cependant, je ne regrette pas d'avoir tenté cette reconversion à l'époque, un petit défi perso que j'avais été content de relever, même imparfaitement…

    Bon courage pour ceux qui se lancent dans cette aventure.
  • Merci 20th century boy pour ta réponse super détaillée, et la biblio, c'est top.
    Welfar, j'ai répondu à ton MP.
    Vos messages m'aident vraiment à y voir plus clair :-)
  • Bonjour, ingénieur géomètre de formation je suis actuellement cadre dans le privé dans la construction depuis 10 ans dans mon entreprise actuelle (je travaille depuis 16ans). La conjoncture économique ne me laisse pas entrevoir la possibilité d'un avenir lointain dans ma société ni même dans mon milieu. j'envisage donc de me reconvertir et l'enseignement des mathématiques dans le second degré m'apparaît comme une piste possible. L'envie de transmettre des savoirs, d'avoir une utilité pour quelqu'un et sortir d'un système où la hiérarchie vous met en permanence dans l'incertitude du lendemain et dévalorise vos compétences sont mes principales motivations. Je suis rqth , il y a donc pour moi une possibilité de recrutement spécifique avec mon diplôme d'ingénieur bac +5. Quelqu'un connait il cette voie ? Je suis dans l'académie de lille, il y a donc apparemment défaut de professeurs de mathématiques ce qui me donne un peu plus de chance peut-être. Ma grande question est comment savoir si je vais être capable d'enseigner à une classe? j'arrive à ré expliquer des notions à mes enfants en primaire et au collège mais ce n'est pas une classe de 30 élèves. En plus, le collège de ma fille est plutôt sans problème , nous sommes en zone assez rurale, mais comment faire face à des élèves en misère sociale, comme c'est le cas dans des secteurs assez proches de chez moi ? Vaut il mieux se tourner vers l'enseignement public ou privé? Pour cette année c'est trop tard, je me prépare donc pour l'année prochaine. Quels sont les savoirs à reprendre pour enseigner en collège? Tout conseil est le bienvenu . Merci
  • Quels sont les savoirs à reprendre pour enseigner en collège? Tout conseil est le bienvenu.

    Le concours porte sur un programme de prépa MPSI/MP avec en plus les programmes de l'année en vigueur des collèges lycées et BTS voir http://capes-math.org/ pour les détails.

    Il va aussi y avoir une épreuve d'informatique dans les sessions à venir, il faut s'y préparer.
  • Je suis de plus en plus surpris de tous ces ingénieurs qui veulent devenir prof. On ne cesse de nous rabâcher que les seuls métiers qui ont le vent en poupe sont ceux d'ingénieurs, et que plus personne veut faire prof, et pourtant on n'en trouve plein qui veulent faire le chemin inverse !

    chris77, effectivement la question d'enseigner en zone d'éducation prioritaire est une bonne question à se poser. D'autant qu'une des académies les plus en dèche de profs est celle de Versailles (ce qui fait que beaucoup de gens n'ont pas leur académie de premier choix, mais celle de Versailles...) et que bien évidemment, là où il y a des trous, c'est en ZEP...
  • Bonjour,

    qq soit ton choix, c'est le bon, et il t'appartient !!
  • w a écrit:
    Je suis de plus en plus surpris de tous ces ingénieurs qui veulent devenir prof. On ne cesse de nous rabâcher que les seuls métiers qui ont le vent en poupe sont ceux d'ingénieurs, et que plus personne veut faire prof, et pourtant on n'en trouve plein qui veulent faire le chemin inverse !

    Beaucoup d'ingénieur sont passé par la prépa et ont suivit le chemin tout tracé pour se rendre compte que ça ne leur plait pas (il y a même eu un X qui est allé faire plombier!). La "crise" économique fait réfléchir aussi.

    Quand au métier d'ingénieur, c'est cadre jeune et dynamique ça ne dure pas longtemps... Et c'est pénible à vivre.
    DanielP a écrit:
    les conseils (bateau) de soleilvert

    Malheureusement, un nombre important de candidats ignore le site du capes et le programme... certains des messages de ce forum sont affligeant sur la méconnaissance de ce qui est attendu, par exemple l'année dernière quelqu'un c'est étonné d'avoir eu des questions portant sur le tableur à l'écrit, pourtant c'est dans le programme.
    Donc avant toutes choses il vaut mieux répéter les attendues basiques.

    Regarde http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1235759 pour voir la confusion.
  • Bonjoir, merci de vos réponses.
    Pour répondre à welfar, évidemment, je vais parler pour mon cas, mais si j'envisage le professorat alors que je suis ingénieur c'est que au final , après 16 ans de carrière, assez mal payé sauf ces 3 dernières années, j'ai des semaines très chargées, je perds de plus en plus des avantages qu offrait la société et que certains collègues se sont fait virer pour des motifs douteux , tout ça pour éviter les plans sociaux.

    Alors pour une grande part, la motivation de changement est venue d'un besoin de sécurité de l'emploi même si je peux aussi envisager d'aller dans l'enseignement privé où on n'est pas fonctionnaire.
    Le secteur dans lequel je travaille est sinistré donc impossible de retrouver du travail, dans la branche sauf à partir mais j'ai un conjoint qui est fonctionnaire territorial (mutation pas possible c'est a lui de trouver un poste si on déménage) . Comme l'éducation nationale recrute ...

    Niveau salaire, il peut y avoir reprise d'ancienneté limitée donc en gros je perdrais 1/3 de mon salaire mon mari et moi en sommes conscients et sommes prêts à faire le sacrifice j'aurai au moins plus de vacances.

    A quel niveau enseignez-vous? Qu'est ce qui est le plus difficile quand on vient du privé et qu'on n'a jamais enseigné?
  • Alors loin de moi l'idée de salir ce très beau métier qu'est l'enseignement, mais il faut quand même avoir un peu conscience de la réalité du terrain.

    Transmettre des connaissances, avoir l'impression d'avoir appris à ses élèves quelque chose, c'est super gratifiant et pour le coup on peut difficilement se sentir "inutile". Mais il faut aussi voir que c'est un métier assez "ingrat", dans le sens où la société voit les enseignants comme des "glandeurs" et surtout les élèves n'ont plus vraiment de respect pour les profs en général. Je ne dis pas qu'ils vont te cracher dessus ou être insolent avec toi (normalement ça n'arrive pas, dans les conditions idéales de température et de pression...), mais par exemple s'ils sont mauvais c'est de ta faute. Du style "non mais tout le monde a foiré l'examen, c'est que c'est de votre faute". Et il faut quand même dire qu'à force de dire aux gamins qu'ils sont les plus beaux, les plus intelligents, et qu'ils doivent absolument faire des filières "difficiles" (scientifiques) et surtout pas technologique, tu te retrouves avec certains glandeurs qui pensent qu'ils auront tout sans effort et ne cherchent surtout pas à remettre ça en question, et pour qui ce n'est pas normal s'ils n'y arrivent pas sans trop se fouler.

    Alors bien sûr si tu arrives à passer outre ce côté là, et que tu es là pour la beauté du métier, ça peut très bien se passer. J'ai des exemples de potes d'agreg qui sont très épanouis aujourd'hui en enseignant au lycée. Mais à côté j'ai aussi des exemples de gens qui ont complètement déprimé, parce qu'ils étaient atterrés du niveau des élèves, de leur manque de discipline, parce que la "hiérarchie" administrative te demande de gérer ta classe (en gros c'est pas normal si tu as une moyenne vraiment en deçà de celle de l'établissement, c'est à toi de gérer s'il y a de gros problèmes de discipline...).

    Bon, et puis encore une fois, je pense qu'il faut être assez conscient du spectre des ZEP qui plane sur la campagne de "recrutement" de l'EN... S'il y a un manque de profs, il y a une raison, et franchement j'ai l'impression que ce sont ces établissements où on essaye de renflouer les effectifs à quasiment n'importe quel prix (cf la campagne de recrutement ultra-agressive à Versailles en Septembre 2015).

    A mon avis le mieux est encore que tu essayes de recueillir un maximum de témoignage d'enseignants, surtout chez les jeunes recrutés.
  • W a écrit:
    tu te retrouves avec certains glandeurs qui pensent qu'ils auront tout sans effort et ne cherchent surtout pas à remettre ça en question, et pour qui ce n'est pas normal s'ils n'y arrivent pas sans trop se fouler.
    chris77 a écrit:
    nous sommes de plus en plus tenus de remplir des tableaux , de rendre des comptes aux supérieurs hiérarchiques pour tout et n'importe quoi et que certains collègues se sont fait virer pour des motifs douteux , tout ça pour éviter les plans sociaux.

    L'un entraine l'autre, c'est d'ailleurs car ses employés étaient ingérables (trop de turn over) que Ford avait découpé le travail au maximum. L'histoire se répète.

    @Welfar il y a aussi le fait qu'aujourd'hui vers 50 ans on prend la porte dans le privée...
    Que faire après?
    Peu de candidats de cette âge y arrive à l'agreg. Il reste pour eux l'auto entrepreneuriat ou l'expatriation, et pour les ingénieurs ces problèmes commencent vers 40 ans, surtout dans l'informatique gros employeur de cadre.
  • Je suis dans le nord et je n'ai pas envie de le quitter , vu le manque d'attractivité de la région il manque des profs. J'ai vu les mouvements sur les collèges en maths pour la rentrée 2016, il n'y a pas que des postes en zep alors peut être une chance d'avoir un poste pas trop loin et dans un quartier pas trop défavorisé. Je compte surtout me présenter pour un recrutement sans concours donc forcement rester dans l'académie puisque c'est sur dossier avec entretien face à l'inspecteur d'académie.
    Après la mentalité des jeunes, je vois un peu ce dont tu parles welfar :j'ai une fille au collège et des neveux collegiens et lycéens et je suis assez surprise du changement depuis ma génération . Je n'idéalise pas le métier de prof je pense , de là mes inquiétudes sur la difficulté d'enseigner tant au niveau théorie que discipline. Mais je pense aussi que c'est faisable. Ma fille est dans le collège que j'ai fréquenté ado , il reste 2 profs que j'ai connus et eus en cours. Ils se sont adaptés au changement des élèves et ne sont pas négatifs, ils travaillent autrement , mais l'avantage c'est que c'est plutôt un secteur calme.
    Je suis preneuse de tout témoignage de profs en poste mais sur certains forums en gros c'est fuyez l'éducation nationale vous êtes mieux dans le privé et vous croyez que vous ne travaillerez que 18h par semaine . Si c'était si bien personne ne chercherait à le quitter et je ne suis pas stupide au point de croire que les cours ne se préparent pas .J'ai de la famille dans l'enseignement donc je n'en ai pa une vision idyllique.
  • Bonjour,
    J'ai fait le même chemin que celui que vous envisagez et je ne le regrette absolument pas !
    Après 15 ans en tant qu'ingénieur, j'aspirais à plus d'utilité. J'ai pris 1 an pour bosser le concours, et je suis ravie de ma situation actuelle. Certes, il y a des sacrifices: la fiche de paie en fait partie, et je passe énormément de temps à préparer mes cours car je suis en début de carrière, mais si c'était à refaire, je ferais le même choix !
    Alors si vous sentez que ce métier est fait pour vous, foncez !!!
  • Merci de votre réponse. Depuis combien de temps enseignez vous? Avez vous été formée à enseigner pendant votre année de stage ? Comment avez vous été accueillie dans votre établissement? Y a t il réticence de la part de la hiérarchie et des collègues en général ou pas de différence ressentie par rapport à ceux qui ont eu un parcours plus classique ?
  • Bonjour Chris77
    Essaie de passer le 3ème concours en parallèle du recrutement BOE car je ne crois pas qu'ils reprennent l'ancienneté en BOE...
    Bonne chance
  • je perds de plus en plus des avantages qu offrait la société ( chèques vacances, rtt, primes, vacances dont on veut nous imposer les dates, heures supp non payées..) nous sommes de plus en plus tenus de remplir des tableaux , de rendre des comptes aux supérieurs hiérarchiques pour tout et n'importe quoi

    En tout cas dans l'éducation nationale, t'auras pas l'impression de perdre ces avantages, t'en auras aucun dès le départ.
    Par contre remplir des tableaux, ça tu pourras, surtout en collège (mais le socle commun va bien finir par arriver au lycée)
  • Balix
    Peut-être aucun avantage mais forcément pas les mêmes contraintes, je ne peux pas gérer mon temps de travail (je réponds aux appels d'offres : si trois dossiers pour le même jour à 12h il faut bosser les trois même si le lendemain il n'y a rien à déposer) et par rapport aux avantages ce que je veux dire c'est que quand je suis arrivée il y a dix ans dans la société, cela valait le coup de s'investir car avantages, augmentation de salaire et prime suivaient ; cette année prime 0 , pas d’augmentation depuis 3 ans, participation nulle, intéressement ridicule, mais on nous en demande quand même toujours plus car on est de moins en moins pour faire le même boulot et aucune reconnaissance juste les critiques quand ça ne va pas (même si on n'y est pour rien : concurrence agressive, chantier qui se passe mal, maitrise d’œuvre incompétente ...)
    Nous sommes payés pour faire 37h avec normalement 1journée de rtt par mois, mais nous n'avons plus le droit de les prendre groupées et si à la fin de l'année elles ne sont pas prises elles sont perdues. Dans les faits c'est plutôt 45h mini par semaine, heures supp non payées bien sûr, et pas de compensation en congés ni de rtt supplémentaires évidemment. A chaque changement de direction, les nouvelles règles, les nouvelles notes de service et travailler plus pour gagner moins. A ce stade, mon travail ne me donne plus satisfaction et la concurrence ne recrute pas donc pas de possibilités de retrouver un travail équivalent.
    Peut-être que l'enseignement n'est pas beaucoup mieux pour le salaire, les avantages, mais au moins je n'aurai plus le casse tête de où je mets mes enfants pour les vacances. Mais j'ai surtout envie d'aller faire autre chose et j'aurai l'impression de me sentir plus utile si des élèves apprennent quelque chose grâce à moi. Si j'y parviens peut être que dans dix ans je serai dans le même état d'esprit mais au moins j'aurai essayé.

    [Inutile de recopier le message précédent. AD]
  • nina44 écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1233053,1242973#msg-1242973
    [Inutile de recopier l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]

    Bonjour Nina44 , pour le concours j'y pense aussi mais ça dépend du temps que j'aurai à y consacrer (en gros si j'ai encore ou pas un boulot d'ici là, si je suis victime de la prochaine restructuration). A priori le recrutement rqth sans concours aboutit au même statut que l'obtention du capes ou du troisième concours : 1ere année en tant que stagiaire puis titularisation (si ça va) donc même fonctionnement pour le salaire et la reprise d'ancienneté. Ce n'est pas un recrutement contractuel. Mais je pense aussi tenter l'enseignement privé.
  • Vraiment, renseigne toi, je ne pense pas qu'ils te reprennent l'ancienneté par la voie BOE. Alors que pour le 3ème concours tu peux récupérer 3 ans d'ancienneté et commencer plus haut dans les échelons donc en salaire.
  • Pour la reprise d'ancienneté c'est bon avec le recrutement sans concours. J'ai eu l'information de l'académie. Mais j'envisage quand même de préparer le concours. Je vais essayer de rentrer en m1 avec un conge individuel de formation pour m y consacrer pleinement et également montrer ma motivation pour le recrutement rqth .je veux multiplier mes chances.
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