Concours ENS 1934

Bonjour à tous,

Je cherche le(s?) concours ENS (Ulm ?) de 1934. Oui, je sais, ça fait loin, mais pour le contexte : dans les plaines de l'ouest canadien, nous avons deux problèmes. 1. Ça pèle. 2. On a des pédagogues.

Pour le froid, c'est pas gagné. Pour les pédagogues, cela fait quelques années que l'on se bat contre une tendance à l'expérimentation extrême, chez nos collègues du primaire et du secondaire. (Enfin, les idées viennent souvent de collègues universitaires en "éducation", comme on dit en anglais. Les autres se retrouvent à implémenter ces idées géniales.) Il ne faut pas apprendre par cœur (y compris les tables de multiplication), les algorithmes (y compris la division) sont à proscrire. Il faut que les gamins développent les idées par eux mêmes. Etc.

Nous pensions avoir remporté une victoire il y a deux ans, mais un article récent dans un canard local semble indiquer que la bête n'est pas morte. Dans son argumentaire, l'auteur de ce papier invoque Laurent Schwartz, un truc pris certainement hors de contexte ou extrapolé à mort (je ne vais pas traduire de l'anglais ce qui était certainement déjà une traduction du français, mais quelque chose à voir avec l'importance d'une compréhension profonde par rapport au côté fastidieux de la mémorisation).

Je me dis, donc, que le sujet de concours sur lequel Schwartz avait planché serait utile. (Je peux leur montrer un sujet plus récent et demander si ils pensent qu'un gamin qui découvre la division quand on lui fait un cours sur la division polynomiale serait capable de passer ça un an et demi plus tard, mais on me dira certainement que Schwartz parlait de son expérience personnelle..)

Merci d'avance à une bonne âme qui aurait une piste :-)

Réponses

  • Bonjour,

    En attendant le sujet, voici Schwartz en VO, extrait de "Un mathématicien aux prises avec le siècle", pages 72-73
  • Ici, les pédagogues sont là depuis tellement longtemps que 1934 n'a pas dû exister...
    Cela m'intrigue, nos théoriciens pedagogos ont percé depuis déjà un moment. Dans l'ouest canadien, cela commencerait à peine ?
  • Bonjour,

    Pour un prochain voyage à Paris : les sujets d'examen ne sont pas conservés à l'Ecole, mais aux Archives nationales (site de Pierrefittes-sur-Seine).

    La cote concernée est 61AJ, voir ce lien pour l'inventaire : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/61AJ_2007.pdf

    Ces documents sont consultables sur le site de Pierrefittes, prendre contact avec eux pour plus de renseignements : http://www.archives-nationales.culture.gouv.fr

    A moins que quelqu'un possède la RMS de 1934 et scanner le sujet.

    Laurent Schwartz a passé l'agrégation en 1937 et je possède les sujets : mathématiques élémentaires, mathématiques spéciales, calcul différentiel et intégral, mécanique rationnelle, épure et calcul numérique ! Du copieux à l'époque . Cela peut faire l'affaire ?

    Cordialement
  • Bonjour,

    Dom, les pédagogues seraient ils des créationnistes ?

    Cordialement,

    Rescassol
  • À tous: merci!

    @JFS: Je serai à Paris brièvement en octobre, mais quelques jours seulement. Mais je vais voir si je peux d'ici là envoyer ma compagne en mission archives, elle passe le semestre à Pasteur. Bon, va falloir que je promette des choses :-) En attendant, le sujet d'agrégation serait super !


    Au sujet des pédagogues: il faut se souvenir que l'ouest canadien est jeune. Mon université est assez ancienne (1877, et une composante francophone qui existe maintenant en tant qu'université en tant que telle date de 1830 et quelques) mais à peine plus ancienne que la ville où je vis.. Comme tous les jeunes, on fait des erreurs de jeunesse ;-)

    Je pense que notre problème principal vient de cette jeunesse et du manque de traditions. De plus, l'éducation est ici matière provinciale, si bien que chaque province y va de ses initiatives, même si officiellement, on a un curriculum commun. Pire encore: chaque "school board" (je ne vois rien dans le contexte français qui corresponde à ça, ce sont des gens élus qui s'occupent d'un groupe géographique d'établissements pré-universitaires) y va de son initiative.. du style "regardez, nous on gère nos trucs si bien qu'on a donné des ipads à tous nos élèves de CE2".

    Pire: pour tout le mal qu'on entend sur le capes, ici ça n'existe pas et surtout, jusqu'à la terminale, il n'est pas rare qu'un enseignant officie dans des matières qui n'ont rien à voir avec ce qu'il/elle a étudié. Le lien que je fais avec le capes, c'est parce qu'en fait, les enseignants ne se qualifient pas dans une discipline : ils font 3 ans d'université, souvent dans des diplômes génériques (donc pas maths, par exemple, mais sciences), puis intègrent la faculté d'éducation, où ils ne poussent plus aucune matière plus avant. Après, on se retrouve avec des trucs surréalistes. Un ancien étudiant de notre département était venu de Roumanie faire son MSc chez nous (le MSc, c'est comme un M2 survitaminé, plutôt à mi-chemin entre le M2 et la thèse, puisqu'ils font au minimum un an de recherche). Décidé de pas faire une thèse, parti en éducation. Embauché dans un lycée pour enseigner.. l'anglais.
  • Et merci aussi à aléa: il est clair qu'un type qui remarque tout de suite qu'une courbe n'est pas une conique mais un limaçon a ses "fondamentaux" bien en place.

    Nos étudiants actuels ont appris la division en 1) répartissant au mieux des objets entre plusieurs ensembles (histoire qu'ils arrivent eux mêmes à la notion de division) et 2) apprenant à utiliser le signe de la division sur une calculatrice. J'ai eu une fois en test en 2ème année un type qui m'a écrit "1/3*3=0.99, que j'arrondis à 1". Nul doute qu'il aurait lui aussi débusqué le limaçon..
  • Je cite Pierre Arnoult** lors d'une conversation privée: <<je ne veux pas que la France vive ce qu'on a appelé "la math war" qui s'est produite en Amérique>>

    Il réagissait à un texte où je disais qu'il faut voir comme "une guerre" le problème d'éradiquer l'invasion des impostures pedagogo***, et non comme un "débat".

    *** puisque malhonnête et se sachant malhonnêtes, il n'est pas possible de "débattre sereinement" avec elle.

    Est-ce que c'est un écho pertinent aux évènements que tu évoques, ça, je ne sais pas.

    [small]** PA est un mathématicien apprécié pour son ouverture et sa sympathie dans la communauté mathématique, considéré comme quelqu'un avec qui on peut parler (je tiens ça de plusieurs personnes ayant des avis 2 à 2 différents sur le thème et bossant à Jussieu ou simili (CNRS, etc). Il s'est investi dans le problème de l'enseignement des maths en France ces dernières décennies (il assume et reconnait le crash, mais tient à rappeler que le problème n'a pas été traité par "des faignants", mais au contraire discuté par des TAS de gens qui n'ont pas que discuté mais ont "oeuvré". Il est ancien "chef" de la SMF et actuel chef d'une société regroupant SMF et autres structures)[/small] (sauf erreur et approxiamtivement)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Précision: je n'ai pas "encore" cherché à me documenter sur cette "math war"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour,

    Les sujets de l'agrégation 1937? La dernière page fera l'objet d'un prochain post.

    Cordialement55554
    55556
    55558
    55560
  • Suite et fin55562
  • Bonjour,

    La bibliothèque de maths de l'Ecole possède (possédait?) une collection complète de RMS. Il suffirait qu'un parisien qui en a l'accès y fasse un tour.
  • @Flinydar

    J'ai regardé sur le site de la bibliothèque ici.

    D'après leur base donnée, il y a donc tout sauf les années 1934 et 1935. À vérifier sur place...
  • Le catalogue de la BnF semble assurer l'existence d'un volume de la RMS 1933-1935 ici: sauf erreur, il faut payer pour qu'ils effectuent une numérisation (envoyée en ligne).

    Si vous vous le procurez, n'hésitez pas à nous montrer ledit sujet.
  • Eh bien il y avait un peu plus de géométrie en 1937 qu’aujourd’hui :-D
  • Pour ceux qui ont accès aux bibliothèques universitaires françaises, vous pouvez aller voir sur le site du sudoc pour connaître les bibliothèques universitaires qui possèdent des RMS (qui publie ce genre de sujet).
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