Agrégation externe ou externe spéciale

Bonjour,
Après une thèse en physique et une activité en entreprise, j'ai tenté l'année dernière l'agrégation externe. Avec une préparation trop courte (mon contrat de travail se finissait en Novembre 2015), j'ai loupé le concours à un cheveu. Cependant j'ai eu le CAPES. Je suis donc enseignant stagiaire cette année et aussi jeune Papa.
Je retente le concours cette année. Je suis inscrit aux deux concours l'externe et la spéciale. Le problème est que les dates des écrits coïncident m'obligeant à faire un choix.
Mon objectif est juste d'être agrégé.
D'un côté pour l'externe, je doute de faire mieux que l'année dernière. Entre la préparation des séquences et les biberons, j'ai eu peu de temps pour réviser...
De l'autre côté pour la spéciale, il y a uniquement 15 places et ma thèse et mes articles publiées sont en physique.
Avez-vous des conseils pour faire le choix optimisant mes chances de réussite ?
Bien cordialement

Réponses

  • L’agrégation spéciale est une fausse agrégation. Ce n’est qu’un lot de consolation...........pour ceux qui n’ont pas le niveau pour obtenir la vraie...
    Passe l’externe. Si tu l’as ratée de peu l’an dernier, cela signifie que tu as les capacités de l’obtenir.
    Tu auras alors la satisfaction d’obtenir la vraie agrégation et non une contrefaçon.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Quelle attitude méprisante, il n'y a pas de faux concours d'agrégation! Un candidat qui réussit l'agreg docteur ou l'agreg interne est tout aussi agrégé qu'un candidat qui réussit l'externe, l'agreg docteur est la pour reconnaître une pluralité de parcours possibles.
    Cette année, le nombre de postes offerts au concours docteur est faible, ce qui rend le facteur aléatoire beaucoup plus grand qu'avec l'externe, d'autant plus avec une thèse de physique pour l'épreuve d'oral sur les travaux de recherche (impossible de savoir si le jury saura évaluer). Donc à votre place, j'évaluerais les chances de réussite à l'externe, si elles sont faibles, je choisirais le concours docteur.

    [Rétablissement des accents manquants]
  • Déjà je n'ai pas vraiment compris la raison d'être de l'agrégation interne. Sans parler des agrégés sans concours...
  • Bonjour,

    Je suis d'accord avec Ramon et Chaurien sur ce point.

    Cordialement,

    Rescassol
  • L'agrégation n'est pas un diplôme (certifiant quoi?) mais un concours de recrutement donnant accès à un poste de prof avec un statut plus attractif que le capes.
    L'agreg interne donne une possibilité de promotion pour les certifiés, qui n'a à mon avis que des avantages: pour les candidats évidemment, mais aussi pour l'éducation nationale en augmentant le niveau mathématique moyen des profs de maths du secondaire. L'agreg docteur c'est la possibilité de recruter des profs parmi les candidats ayant fait de la recherche, on reconnaît ainsi le doctorat tout en s'assurant du niveau nécessaire pour enseigner en lycée par le concours.

    [Rétablissement des accents manquants]
  • Bonjour Ramon, Chaurien, Parisse,

    je ne suis pas toujours indulgente avec ce qui se passe actuellement, mais il faut reconnaitre que les concours d'accès à des échelles de rémunération sont souvent à tort confondus avec des décorations.

    L'agrégation interne permet à des fonctionnaires ayant 5 ans ou plus d'ancienneté d'accéder au corps des agrégés pour être rémunérés de la même façon.

    L'agrégation pour les docteurs permet à des docteurs d'accéder au métier et à la rémunération des agrégés

    L'agrégation externe permet à des étudiants d'être recrutés comme fonctionnaires avec la rémunération des agrégés.

    Dans les faits, actuellement, pour des raisons de pénurie, c'est l'agrégation interne qui est la plus difficile à obtenir (et de loin) car elle ne permet pas à l'Etat de se fournir en nouveaux enseignants et pire que ça, elle conduit des gens qui travaillaient 18h/semaine de passer à un service de 15h/semaine.

    Il n'y a pas assez de recul pour comparer l'agrégation externe et l'agrégation pour les docteurs, mais il y a fort à parier que celle pour les docteurs sera bien plus difficile à décrocher que la classique, car cette dernière est face à une situation de crise depuis plusieurs années : autant de postes que de candidats sérieux, presque tous les candidats sont donc admissibles, et, si ma mémoire ne me trompe pas, 40% des admissibles sont admis.

    Pour toute personne qui s'interroge, à moins d'être très sûre d'elle, je conseille de choisir la voie agrégation externe classique, probablement de loin la plus facile à décrocher actuellement. Ca changera peut-être.

    Les échanges un peu chauds autour des prestiges de ces concours ne correspondent à rien en termes de règlementations et faits intitutionnels

    Bon WE à tous.
  • Je trouve ça bien qu'il y ait une agreg interne et une spéciale docteur.
    Pour l'interne c'est simple, beaucoup de monde pendant leurs études n'ont pas la chance d'avoir une bourse ou des parents aisés. De fait, certains travaillent pendant leurs études et n'ont pas la possibilité d'être acceptés en prépa agreg. Ils se dirigent alors vers le capes. Cela a été mon cas. Je pense que c'est beaucoup plus dur d'obtenir l'agreg interne que l'externe car les conditions ne sont pas les mêmes. Pour l'agreg externe les étudiants ne font que ça tandis que pour l'interne les candidats, travaillent , révisent quand ils le peuvent et ont une vie de famille.
    Je termine avec cette question: Est ce que les personnes ayant eu l'agreg à l'année $t_{0}$ sont capables de refaire les même maths à l'année $t_{5}$ ? A moins d'enseigner en prépa je ne pense pas, car la difficulté est de garder un niveau acquis. On retrouve cela dans toutes les disciplines musique, sport etc... Alors être agrégé externe ou interne est ce que cela a du sens?

    Cordialement.
  • De toutes façons comme indiqué plus haut le concours interne n'est pas spécifique aux corps enseignants.

    C'est sans doute une bonne chose que des fonctionnaires puissent être "promus" dans un autre corps sans prendre une place au niveau des concours de recrutement.

    Au passage ça permet également de changer d'administration (j'ai connu quelques cas d'agrégés devenant par la voie interne attachés ou administrateurs de l'INSEE), et je trouve cela très intéressant, même si j'imagine qu'en raison de la faible attractivité de notre métier ce sont surtout des certifiés qui passent cette agreg interne.

    Attendons de voir ce que va donner cette agrég docteurs, même si je crains la difficulté d'une évaluation objective sur la dernière épreuve.
  • Parisse a écrit:
    l'agreg docteur est la pour reconnaitre une pluralite de parcours possibles

    Bel exemple de langue de bois 100% chêne massif....j'avoue ne pas bien saisir le sens profond de cette phrase.
    Je croyais naïvement que l'agrégation servait à recruter des enseignants du secondaire ou de CPGE....

    Je me pose donc certaines questions...
    A quoi sert donc cette "agrégation spéciale"???

    1)Je ne comprends pas comment des docteurs en maths de niveau Bac+8 peuvent rater un concours de niveau Bac+5...
    Imaginez un étudiant de MPSI qui serait incapable de traiter l'épreuve de maths du brevet des collèges......

    2)Si un docteur a le niveau pour obtenir l'agrégation externe, il n'a pas besoin d'une agrégation aménagée pour docteurs. Il doit
    réussir l'agrégation externe sans problèmes.

    3)Que dire d'un docteur incapable d'obtenir l'agrégation externe et qui enseignerait les maths en L1 ou L2.
    Sa maîtrise des contenus serait certainement insuffisante.....tant pis pour les étudiants....

    4)Je connais plusieurs personnes qui on passé l'agrégation externe après avoir soutenu une thèse et tous ont réussi le concours...
    gadgad a écrit:
    L'agrégation pour les docteurs permet à des docteurs d'accéder au métier et à la rémunération des agrégés

    Pour accéder à tout cela, il suffit de réussir l'agrégation externe. Une agrégation spéciale est donc sans objet....Ou alors, cela signifie que l'agrégation spéciale est une agrégation au rabais....
    Parisse a écrit:
    L'agreg docteur c'est la possibilite de recruter des profs parmi les candidats ayant fait de la recherche, on reconnait ainsi le doctorat tout en s'assurant du niveau necessaire pour enseigner en lycee par le concours.

    A quoi sert un doctorat pour enseigner dans la secondaire ????
    Le CAPES suffit mais il existe même des docteurs recalés au CAPES....Au secours !!!!!!
    Chaurien a écrit:
    Déjà je n'ai pas vraiment compris la raison d'être de l'agrégation interne. Sans parler des agrégés sans concours..

    Je ne suis pas aussi radical que toi au sujet de l'agrégation interne qui ouvre des perspectives aux certifiés.
    Par contre, je suis entièrement d'accord avec toi concernant l'agrégation pochette surprise qui devrait être supprimée.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Pour le 3), je pense qu'on aurait énormément de surprise si l'on devait imposer l'agrégation pour recruter des MC à la fac !

    Et lorsque j'ai passé le CAPES, il y avait déjà des doctorants (pas plus bêtes que tous leurs confrères au passage) qui stressaient pour obtenir le CAPES et n'envisageaient même pas l'agrégation (externe)...

    Bref, c'est assez évident que le doctorat (= l'hyper-spécialisation verticale (*)) et le CAPES (**) ou l'agrégation externes (= l'approfondissement horizontal) n'ont pas grand chose à voir en termes de connaissances et de travail. Que penser d'un docteur qui aurait fait beaucoup d'algèbre pour faire de l'informatique théorique et auraient eu de mauvaises notes en analyse (complexe, fonctionnelle, etc.) et n'y connaîtraient rien en géométrie ??


    (*) A tel point que déjà dans les années 90, un directeur de recherche proche de la retraite me disait qu'il ne pouvait plus suivre les soutenances de thèse comme au début de sa carrière en comprenant tout des tenants et des aboutissants, quand tout sujet pas trop éloigné de sa thématique était encore à la portée de tous les mathématiciens...

    (**) Peut-être plus le CAPES d'aujourd'hui, qui a l'air de plafonner à bac+1 d'après ce que que j'ai compris, mais le CAPES d'il y a 15/20 ans au moins.
  • J 'ai connu des profs de fac qui n'avaient qu'un DEA.
  • geo écrivait:
    > J 'ai connu des profs de fac qui n'avaient qu'un DEA.

    Et c'est quoi le problème ?
    Une majorité des ATER n'ont pas soutenu. Il n'ont donc que le master II alors qu'ils enseignent à l'université.
    De nombreuses personnes de la société civile enseignent à l'université avec peu voire pas de diplômes, mais elles ont une expertise et expérience acquises au cours de leur vie qui est souhaitable de faire partager avec les étudiants. On appelle ça des vacataires, des professeurs associés ...
  • Joaopa a écrit:
    De nombreuses personnes de la société civile enseignent à l'université avec peu voire pas de diplômes

    Et après cela, on s'étonne encore du discrédit croissant dont souffrent les universités françaises.....
    Comme chantait Philippe Clay: "Mes universités, t'avais pas de diplômes mais t'étais un homme quand tu en sortais"......
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @ Ramon:
    Le doctorat est mal reconnu en France, à commencer par la fonction publique, l'existence de cette agreg docteur est un premier pas pour une meilleure reconnaissance du doctorat : on valorise le travail effectué et les connaissances et méthodes acquises. On est bien d'accord que la spécialisation d'un docteur dans son domaine de recherche dépasse largement les maths enseignées dans le secondaire et en CPGE mais on peut en dire autant de certains chapitres et leçons de l'agreg externe (standard) ou thèmes des options. L’intérêt de cette nouvelle voie, c'est aussi d'avoir un point de vue un peu différent de celui des étudiants recrutés par la voie classique parmi les lauréats de l'agrégation, y compris hors CPGE.
    Le taux de succès des docteurs à l'agreg externe est très faible (lire les rapports du jury), ce qui n'est pas si étonnant que cela, je pense que parmi les agrégés ayant un peu d’ancienneté (disons environ 6 ans correspondant à un M2 + la thèse + un peu de postdoc avant d'abandonner la voie recherche), assez peu roussiraient le concours dans des conditions de vie similaires (i.e. travail salarié, vie de famille, ...). Il faut bien voir que le format actuel des leçons à l'oral favorise beaucoup le bachotage donc les étudiants inscrits dans une prepa agreg et préparant à temps plein, je ne suis pas convaincu que ce soit la meilleure façon de recruter des enseignants de maths en lycée ... C'est d'ailleurs une des raisons qui explique le très faible taux de succès des certifiés à l'agreg externe alors qu'ils ont un taux d’admissibilité très correct.
    On verra bien ce que donnera ce concours docteur, mais le nombre de places pour cette année est quand même très timide et n'incite sûrement pas les docteurs à s'y précipiter s'ils ont des chances à l'agreg standard, car le hasard risque de jouer un rôle important sur les reçus (à commencer par le nombre des candidats docteurs qui vont se présenter au concours docteur).
  • VT a écrit:
    Après une thèse en physique et une activité en entreprise, j'ai tenté l'année dernière l'agrégation externe

    Pourquoi avoir tenté l'agrégation de maths avec ce parcours ?
    Il eût été plus cohérent de tenter l'agrégation de physique.
    Parisse a écrit:
    Le doctorat est mal reconnu en France, a commencer par la fonction publique, l'existence de cette agreg docteur est un premier pas pour une meilleure reconnaissance du doctorat

    Quels seront les débouchés autres que l'enseignement secondaire pour les reçus ????
    Dans ce cas, je ne vois pas l'utilité de consacrer plusieurs années à la rédaction d'une thèse, il suffit de passer le CAPES.
    Un doctorat n'est d'aucune utilité pour enseigner au lycée....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • >Un doctorat n'est d'aucune utilité pour enseigner au lycée

    L'agrégation n'est d'aucune utilité pour enseigner au lycée => Supprimons l'agrégation. Tu es d'accord avec moi, Ramon ;)
  • Ramon Mercader écrivait:
    > Et après cela, on s'étonne encore du discrédit croissant dont souffrent les universités françaises ...

    Quand un mec comme Niel vient à l'université parler d'économie ou d'informatique, ça te semble une incongruité ?
    Je te rappelle que Niel n'a que le bac.
  • Joaopa a écrit:
    L'agrégation n'est d'aucune utilité pour enseigner au lycée

    Cela n'a pas toujours été vrai.
    Lorsque je préparais l'agrégation en 1995, un de mes profs qui avait été membre du jury disait : "Lorsque j'évalue un candidat à l'oral de l'agrégation, la première question que je me pose est : lui confierais-je en toute quiétude mon fils qui est en TC ?"
    Aujourd'hui, étant donné le piètre niveau des programmes du secondaire, on pourrait effectivement se demander si un agrégé est réellement utile en terminale...

    L'agrégation reste malgré tout un gage de qualité. Celui qui l'a obtenue domine (en principe) le programme de TS. Cela est toujours préférable à un reçu au CAPES qui ne maîtriserait ni les raisonnements par récurrence ni les raisonnements par l'absurde ou qui croirait que si a<b et c<d alors
    a/c<b/d (ainsi que l'atteste le rapport du jury 2015 par exemple)...
    A fortiori, un agrégé est nettement préférable à un contractuel recruté sur le Bon Coin...

    De toute façon, l'agrégation est obligatoire pour enseigner en CPGE. Espérons qu'à l'avenir, cela reste le cas......et qu'on interdira l'accès des CPGE aux titulaires de l'"agrégation" spéciale docteurs....
    Joaopa a écrit:
    Quand un mec comme Niel vient à l'université parler d'économie ou d'informatique, ça te semble une incongruité?

    Il y a une différence de taille entre "parler d'informatique" et "enseigner l'informatique".....

    [Partie de message supprimée suite aux corrections orthographiques effectuées]
    Liberté, égalité, choucroute.
  • [Partie de message supprimée suite aux corrections orthographiques effectuées]

    Et tu crois que Niel n'a pas le niveau pour enseigner l'informatique (développement, programmation...)?
  • Ramon Mercader écrivait:
    >
    > Quels seront les débouchés autres que
    > l'enseignement secondaire pour les reçus ????

    Je ne comprends pas bien l'interrogation. Le débouché de l'agreg docteur, c'est l'enseignement en lycée (y compris en classes post-bac), mais aussi peut-être en licence.

    > Dans ce cas, je ne vois pas l'utilité de
    > consacrer plusieurs années à la rédaction d'une
    > thèse, il suffit de passer le CAPES.
    > Un doctorat n'est d'aucune utilité pour enseigner
    > au lycée....

    On ne peut pas savoir avant d'avoir fait plusieurs années de recherche si on va réussir a y faire sa place. Et puis, peut-être que je me trompe, mais j'ai quand même le sentiment a vous lire que vous n'avez guère de considération pour la recherche et le doctorat. Je pense pour ma part que quelqu'un qui a fait quelques années de recherche puis s'arrête et va enseigner a acquis une expérience enrichissante qui peut s'avérer utile pour enseigner. Je ne crois d'ailleurs pas être le seul, il me semble que ce type d'expérience est valorisé pour enseigner en CPGE.

    [Rétablissement des accents manquants]
  • Joapa Pas de problème, juste un témoignage pour dire qu'il existe des profs de fac sans thèse ni agreg.!

    ps: J'ai pas d'apriori sur les gens, les diplômes, et concours.
  • Parisse a écrit:
    Le debouche de l'agreg docteur, c'est l'enseignement en lycee (y compris en classes post-bac), mais aussi peut-etre en licence.

    Dans ce cas, cette agrégation ne sert à rien !!!!
    L'agrégation externe sert à recruter des profs au lycée de la 6ème à la taupe. Point n'est besoin de créer une sous-agrégation qui aurait les mêmes buts.
    Un docteur doit être capable de réussir l'agrégation externe (Bac+8 versus Bac+5....). Il me paraîtrait choquant que quelqu'un puisse enseigner en CPGE sans avoir obtenu la vraie agrégation et ne devrait son agrégation qu'à une bouée de sauvetage lancée pour des raisons politiques....
    Cette "agrégation spéciale" n'a été créée que pour masquer le taux d'échec inquiétant des docteurs à l'agrégation externe...

    Si un docteur n'est pas capable d'obtenir l'agrégation externe, il faut s'interroger sur son niveau réel ou sur la façon dont il a été recruté...
    Parisse a écrit:
    Et puis, peut-etre que je me trompe, mais j'ai quand meme le sentiment a vous lire que vous n'avez guere de consideration pour la recherche et le doctorat.

    Vous vous méprenez à mon sujet. J'ai le plus profond respect et la plus grande admiration pour les chercheurs et les titulaires d'un doctorat.
    Je ne comprends pas comment un docteur peut être incapable d'obtenir ce qu'un pauvre vermisseau comme moi a réussi sans efforts démesurés...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Je crois que le sujet a un peu dévié. Pour répondre à la question pourquoi l'agrégation de mathématiques ? C'est que j'ai préparé le concours en autodidacte ayant une vie professionnelle (les tp en physique ne peuvent pas être fait chez soi) . Il y a aussi une vieille passion des maths. Je rejoins le commentaire : avoir une année à temps plein et suivre une prépa agrég optimise les chances de succès. Quand on est docteur on n'a pas toujours cette possibilité. C'est vrai aussi pour des capétiens qui ne tente pas l'agreg externe après le capes. On doit parfois gagner sa vie... Sinon du fait de l'incertitude de la spéciale je crois que je vais tenter l'externe. Je croise juste les doigts que la géométrie ne tombe pas. Je retourne dans Gourdon pour la révision. Merci de vos réponses.
  • @VT

    Si tu as raté l'agrégation externe de très peu l'année dernière, il faut essayer à nouveau. Tu as de grandes chances de réussir.
    Bon courage !!!!
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon, vous avez une vision complètement monolithique du cursus permettant d'accéder au statut d'agrégé, en accordant une valeur intrinsèque au format actuel du concours classique de l'agreg externe en-dehors duquel il n'y aurait point de salut. Je ne partage pas cet avis. Réussir le concours externe démontre certaines qualités, mais réussir un doctorat et le concours spécial en démontre d'autres, de façon d'ailleurs un peu analogue a l'option D dont l'oral diffère sensiblement de celui des options A a C.
    Pour revenir a la question initiale, il me semble que le jury pourrait un peu lever l'incertitude en rendant public le nombre d'inscriptions au concours docteur.

    [Rétablissement des accents manquants]
  • Ramon Mercader a écrit:
    Je ne comprends pas comment un docteur peut être incapable d'obtenir ce qu'un pauvre vermisseau comme moi a réussi sans efforts démesurés...

    J'ignore ce que tu appelles sans efforts démesurés : est-ce que cela signifie sans préparer le concours, et en particulier sans suivre une préparation agreg dans une fac ?

    En ce qui me concerne, j'ai passé l'agreg avant de faire mon doctorat (avant mon M2 même). J'étais inscrite dans une prépa agreg, nous faisions des concours blancs de manière régulière et avions la possibilité d'être conseillés dans la préparation de nos leçons, enfin, last but not least, nous avions d'excellents cours de préparation à l'écrit (un cours d'analyse, un cours d'algèbre) qui récapitulaient et synthétisaient tout le programme d'agreg.
    Bref, j'y ai consacré une année de ma vie et même si je n'ai pas eu le sentiment que l'agreg avait été difficile à obtenir ni m'ait demandé un effort considérable durant cette année, je ne suis pas sûre que je l'aurais eue du premier coup si je n'avais pas suivi de prépa agreg.

    Si j'avais dû passer l'agreg après ma thèse et sans préparation, je ne suis pas sûre que je l'aurais eue : il y avait certes des domaines dans lesquels j'étais 10 fois plus à l'aise que quand je l'ai passée, mais il y avait une bonne partie du programme que je n'avais pas été amenée à manipuler depuis le début de mon M2 et sur ces parties là, je ne sais pas ce que ça aurait donné.

    Je pense que les docteurs qui échouent à l'agreg sont des gens qui la passent sans préparation, parce que comme l'ont dit d'autres, ils sont à un âge et un moment de leur vie où ils ont besoin de travailler, de gagner leur vie.

    Si on demandait à quelqu'un qui a eu l'agreg il y a 3 ans de la repasser sans préparation : est-ce qu'il l'aurait ? Probablement pas, parce que depuis 3 ans, il aurait cessé de travailler sur le programme du concours. C'est pareil pour un docteur, pendant au moins 3 ans, il a cessé de travailler sur le programme du concours.

    Imaginons un sportif qui fait du triathlon puis décide de ne plus faire que du cyclisme. Si après trois ans à n'avoir fait que du vélo, il se représente à une épreuve de triathlon, il y a peu de chance qu'il fasse un bon score par rapport aux gens qui s'entrainent quotidiennement au triathlon, est-ce que pour autant ça remet en cause ses compétences sportives ?

    EDIT : Merci Cidrolin :-)
  • On peut disserter de cela pendant très longtemps. Je n'ai rien lu dans cette discussion qui n'ai déjà été écrit sur ce même forum. Ici, je suis tout à fait d'accord avec parisse et omega.

    Toutefois, je me permets de rappeler, que personne, pas même le jury, n'a d'idée du pourcentage d'échec des docteurs en mathématiques à l'agrégation de mathématiques, les statistiques ne précisant pas la discipline d'origine.

    Or, le schéma cpge-école d'ingé-doctorat en physique, automatique...- présentation à l'agreg de maths est, de mon petit doigt mouillé, très fréquent.

    On a 'tous' vu des docteurs en maths dire de belles bêtises sur un oral (blanc ou noir) d'agreg; ça marque les esprits, mais ça ne fait pas une statistique.
  • Omega a écrit:
    Je pense que les docteurs qui échouent à l'agreg sont des gens qui la passent sans préparation, parce que comme l'ont dit d'autres, ils sont à un âge et un moment de leur vie où ils ont besoin de travailler, de gagner leur vie.

    Je connais plusieurs docteurs qui ont passé l'agrégation pendant ou après leur thèse et TOUS l'ont obtenue....
    Ce que tu dis ne me paraît pas justifier la création d'un concours spécial....
    Aléa a écrit:
    le schéma cpge-école d'ingé-doctorat en physique, automatique...- présentation à l'agreg de maths est, de mon petit doigt mouillé, très fréquent.

    Ce schéma ne me parait pas très cohérent. Pourquoi passer l'agrégation de maths dans ce cas ???
    Cela ne me paraît pas non plus justifier la création d'un concours spécial....
    Tout ce cursus pour aller enseigner dans le secondaire....cela me parait absurde.

    Les raisons de la création de ce concours spécial me semblent nébuleuses et reposent sur des considérations essentiellement politiques.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercarder a écrit:
    Je connais plusieurs docteurs qui ont passé l'agrégation pendant ou après leur thèse et TOUS l'ont obtenu....

    Et tu en déduis quoi ? L'ensemble des gens que tu connais est-il suffisamment gros pour te permettre de faire des statistiques pertinentes sur la question ?
    Ramon Mercader a écrit:
    Il me paraîtrait choquant que quelqu'un puisse enseigner en CPGE sans avoir obtenu la vraie agrégation

    Tu crois donc qu'un prof de prépa est capable d'avoir l'agreg au pied levé, sans réviser ni préparer, à n'importe quel moment de sa vie de prof ?

    Si oui, je crois que tu te trompes : quelqu'un qui n'a pas fait d'analyse complexe ni de théorie de la mesure pendant plusieurs années, finit par oublier. Et je ne parle pas du programme d'algèbre où en prépa on ne fait quasiment pas de théorie des corps (corps finis, extension corps...), très peu d'actions groupes, très peu d'algèbre générale (théorie des anneaux...).

    Bref avoir eu l'agreg à un moment donné n'est stricto sensu d'aucune utilité pour enseigner en prépa. La seule chose qui compte vraiment c'est d'avoir une bonne maîtrise et du recul sur le contenu du cours au moment où on le fait. L'agreg n'est pas du tout le seul moyen de vérifier cette capacité.
  • D'après ce que j'ai compris il n'y a que 15 places pour l’agrégation spéciale docteurs mais puisque toutes les places ne sont pas pourvues à l'agrégation externe il peut y avoir une réutilisation de ces places vacantes pour l'agrégation docteurs.

    Bon mais de là à savoir si il y aura effectivement des places en plus et combien exactement, c'est une autre affaire... De la même façon on peut se demander comment le jury évaluera un dossier de recherche de physique. Au final ça fait pas mal d'inconnues tout ça, l'avantage de l'externe, au moins pour cette année encore, c'est que tu sais exactement à quoi t'attendre.
  • Bonjour Ramon,
    Ramon Mercader a écrit:
    Citation
    gadgad
    L'agrégation pour les docteurs permet à des docteurs d'accéder au métier et à la rémunération des agrégés


    Pour accéder à tout cela, il suffit de réussir l'agrégation externe. Une agrégation spéciale est donc sans objet....Ou alors, cela signifie que l'agrégation spéciale est une agrégation au rabais....

    En général, je te lis et partage en partie ta grande inquiétude sur ce qu'est devenu l'enseignement des mathématiques. Cependant, je crains que dans ce présent fil, tu extrapoles un peu trop.

    Il n'y a pas et il n'y a jamais eu de vraie agreg à part dans les têtes, peut-être, de certains ruraux qui voyaient dans son obtention une occasion de célébrer en famille une ascension sociale ou une reconnaissance honorifique.

    Je ne sais pas à quelle époque tu as été reçu à l'agrégation de mathématique, mais probablement que c'était bien différent d'aujourd'hui et bien plus difficile.

    Tu te demandes pourquoi évaluer les docteurs de manière différente. Et je te réponds. Pourquoi ne pas le faire? Après tout, pourquoi forcer ces profils à concourir sur une culture horizontale très superficielle alors que ces mécanismes d'accès à la fonction publique ne sont calibrés que pour fixer le corps et le salaire? Finalement, en donnant un nom différent à ce concours, on a l'impression que tu serais satisfait. Si c'est une histoire de nom...

    Ce n'est pas parce qu'ils accèdent différemment au corps des fonctionnaires rémunérés comme des agrégés qu'ils passent un concours plus facile. Je ne comprends pas ta logique.

    Attendons quelques années pour voir, mais je parie qu'il sera au contraire bien plus difficile, étant donné le caractère presque donné de l'agrégation externe de maths depuis quelques années, par suite de manque de candidats et de présence d'une clientèle jeune excessivement fragile, et le peu de postes ouverts aux docteurs par cette voie différenciée.

    Si tu veux vraiment t'inquiéter pour quelque chose, je te recommande d'aller voir ce qu'est devenu le CAPES de maths. Compte-tenu des difficultés budgétaires du pays, j'ai du mal à croire que les agregs en tout genre vont continuer d'offrir beaucoup de postes, puisqu'elles ont déjà un recrutement concurrent qui assure l'arrivée de main d’œuvre enseignante.
  • Juste pour dire que je connais bien deux personnes qui ont obtenu un doctorat de mathématiques et qui, à l'âge de 30 ans, se sont inscrits à une préparation à l'agreg, et n'ont obtenu le concours qu'à la deuxième tentative. Pourtant, je pense qu'ils possèdent toutes les qualités nécessaires pour enseigner en terminale S, voire un peu au-delà : rigueur, capacité d'apprentissage,...

    Tout cela pour dire que je suis favorable à ce qu'un petit nombre de places au concours de l'agreg soit réservé aux docteurs. Par contre, comme les autres intervenants, je suis incapable de dire si ce concours spécial sera plus facile que le concours standard ou non.
  • Bonjour JLT,

    je suis d'accord avec toi et je voudrais attirer l'attention de Ramon sur un point. Il y a une petite proportion de candidats aux concours qui y vont sans rien changer à leur vie d'avant et pour qui ça constitue une formalité. Mais une plus grosse proportion parmi les candidats changent leur vie pendant la période qui précède l'agreg, car ils la préparent.

    On sait bien que qu'il y a une très grosse part de bachotage, mais c'est un bachotage qui est couteux en temps et qui n'aura qu'assez peu de conséquences bénéfiques ensuite.

    Lorsqu'on a une catégorie de profils dont on n'a pas besoin de vérifier certaines expériences ou compétences, ici les docteurs, il n'y a rien de caché ou de honteux à ne pas leur demander le même bachotage. Ca ne veut pas dire qu'on n'a aucune exigence à leur adresse, mais les exigences portant sur autre chose.

    Je prends un exemple: on veut recruter, dans une institution médico-psychologique, des hommes ou des femmes qui s'occuperont de réconforter des jeunes mères qui auront subi un traumatisme lors de leur accouchement récent. Il est alors probable qu'on va dispenser de certaines épreuves les femmes candidates ayant elles-mêmes eu un accouchement difficile.

    A l'agrégation externe de mathématique, qui recrute essentiellement des enseignants pour le lycée, on va malmener certains jeunes étudiants qui n'ont jamais fait autre chose qu'appliquer des formules scolairement lors de leurs examens récents de L3, essayer de s'assurer aussi qu'ils savent de quoi ils parlent et ne chantent pas en play back. Une partie de l'organisation des jurys est vouée à ça. Pourquoi, Ramon, voudrais-tu qu'on perde du temps et des ressources humaines à vérifier ça chez les docteurs? D'une part ça leur ferait perdre à eux du temps de vie avant le concours, d'autre part, ça ferait aussi perdre beaucoup de temps aux jurys.
  • JLT a écrit:
    Juste pour dire que je connais bien deux personnes qui ont obtenu un doctorat de mathématiques et qui, à l'âge de 30 ans, se sont inscrits à une préparation à l'agreg, et n'ont obtenu le concours qu'à la deuxième tentative. Pourtant, je pense qu'ils possèdent toutes les qualités nécessaires pour enseigner en terminale S, voire un peu au-delà : rigueur, capacité d'apprentissage,...


    Hakuna matata puisque ces deux personnes ont obtenu l'agrégation EXTERNE.
    gadgad a écrit:
    Il n'y a pas et il n'y a jamais eu de vraie agreg à part dans les têtes, peut-être, de certains ruraux qui voyaient dans son obtention une occasion de célébrer en famille une ascension sociale ou une reconnaissance honorifique.

    Je ne sais pas à quelle époque tu as été reçu à l'agrégation de mathématique, mais probablement que c'était bien différent d'aujourd'hui et bien plus difficile.

    Je suis un citadin pur et dur et j'ai obtenu l'agrégation externe en 1995.
    gadgad a écrit:
    Si tu veux vraiment t'inquiéter pour quelque chose, je te recommande d'aller voir ce qu'est devenu le CAPES de maths.

    Je sais et d'ailleurs j'ai évoqué le contenu des rapports du jury à diverses reprises.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • gad gad : (tu)
  • Ramon Mercader a écrit:
    Hakuna matata puisque ces deux personnes ont obtenu l'agrégation EXTERNE.

    Oui, je sais, mais était-ce nécessaire de leur demander de tels efforts, alors qu'ils partent avec un désavantage par rapport à des étudiants plus jeunes ?

    * 6 ou 7 ans après avoir obtenu un M1, on a perdu pas mal de réflexes.
    * l'un deux était père d'une petite fille en bas âge.

    Les deux personnes dont je parle ont effectivement obtenu l'agreg en 2 ans, mais je suppose que d'autres candidats dans la même situation se sont découragés, ce qui est dommage vu leurs qualités mathématiques.
  • Cela a déjà été dit mais à mon avis il faut le répéter, ne serait-ce que pour les lecteurs qui ne connaissent pas du tout le milieu universitaire : faire un parcours jusqu'à la thèse et faire un parcours jusqu'à l'agrégation mobilisent les compétences et les savoirs à des niveaux très différents (au-delà de la "matière", les maths, qui est la même).

    Par exemple, il arrive qu'à partir du master (2 tout du moins), les élèves aient le droit d'utiliser leurs documents ou leurs notes de cours parce qu'on ne cherche pas à savoir s'ils savent apprendre par cœur, mais s'ils savent raisonner et chercher. Cela n'a finalement rien d'absurde car durant la thèse, tous les documents seront autorisés - et même encouragés ! Il serait absurde qu'un doctorant ait l'obligation de mémoriser tous les résultats qu'il utilise.
    Au contraire, pour se présenter devant l'agrégation, les rapports insistent sur la nécessité de pouvoir énoncer sans faille toutes les définitions et les résultats utiles.

    Un autre aspect concerne la "profondeur" de maîtrise demandée. Jusqu'en M1, on voit beaucoup mais on se cantonne à l'essentiel en général. A partir du M2, on approfondit vraiment un domaine, puis un sujet précis en thèse. Au contraire, à l'agrégation, on demande que sur chaque sujet de base (au minimum tous les programmes de maths de prépas), on ait creusé suffisamment pour être à l'aise. Ce travail est énorme, et très peu d'étudiants y sont parvenus durant leurs années de fac. C'est durant l'année de préparation qu'on synthétise, qu'on approfondit, et qu'on est sensé acquérir la maîtrise.
    Ce travail sur tout le programme n'est absolument pas nécessaire pour faire une thèse où seule une partie (entre 5 et 30% ?) sera fouillée.

    Retenir (= apprendre par cœur) est un travail en soi qui demande d'y consacrer du temps et de l'énergie. Ce n'est pas le but d'une thèse où cette activité de mémorisation va être libérée au profit d'une activité nouvelle ("chercher" à temps plein). Il est intéressant d'ailleurs (et ce d'une façon générale pour tout ce qui touche aux questions d'enseignement) de citer Michel Serres expliquant que c'était parce que l'invention de l'imprimerie les avait déchargés du poids de l'apprentissage par cœur, et ainsi libéré des neurones de cette tâche, que les savants de la Renaissance avaient pu inventer les sciences physiques. La connaissance n'avait plus à être apprise par cœur, elle était devenue accessible par les livres imprimés en grand nombre (par rapport aux époques précédentes où les livres devaient être recopiés). "On a été obligé de se libérer de l'écrasante obligation de se souvenir !" commente Serres. La mémorisation, entre autres, est une exigence des concours, rarement d'une activité de recherche.

    Pour toutes ces questions (au moins), il n'est donc pas absurde de constater qu'un docteur (en mathématiques) puisse avoir des difficultés à obtenir l'agrégation de mathématiques (voire le CAPES)...
  • curiosity écrivait:
    > Ce travail sur tout le programme n'est absolument
    > pas nécessaire pour faire une thèse où seule
    > une partie (entre 5 et 30% ?) sera fouillée.

    Tu es très généreux sur tes pourcentages à mon avis. Pour certaines thèses, s'approcher de 1% est déjà un exploit ! :-D
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