Détachement sur poste d'ATER

Bonjour,

Je suis actuellement en contrat doctoral dans l'Essonne (académie de Versailles) jusqu'en août 2018, en congé sans traitement. Je souhaite postuler pour un ATER en 2018/2019 et demander pour cela un détachement. Or il est très difficile d'obtenir le détachement pour ATER en maths dans l'académie de Versailles, ce dernier n'étant pas de droit, le recteur invoquant très souvent les nécessités de service pour le refuser. Plusieurs exemples récents sont malheureusement à recenser.

Je cherche donc à assurer mes arrières avec la possibilité de prendre une dispo pour suivi de conjoint (qui est elle de droit) voire même trouver un moyen de pression sur le rectorat pour obtenir le détachement plus facilement. Mon conjoint travaille dans l'Essonne.

Si à l'inter 2018 je demande l'académie de Versailles puis fais ensuite à l'intra un vœu TZR Essonne (comme demandé par le rectorat pour obtenir un détachement pour ATER) et qu'on me refuse le détachement, je crains qu'on puisse me refuser la dispo de droit car mon conjoint n'est pas "astreint à établir sa résidence habituelle, à raison de sa profession, en un lieu éloigné du lieu d'exercice de [mes] fonctions".

Déjà est-ce que cette partie du raisonnement est correct ?

Si oui, une idée que j'ai est de contourner ce problème en demandant une autre académie. Mieux, en demandant une académie connue pour moins refuser les détachements pour ATER que Versailles. Comme ça, d'une pierre trois coups :
1) cela augmente sensiblement mes chances d'obtenir le détachement
2) en cas de refus, là je peux arguer qu'en septembre 2018, la séparation avec mon conjoint est effective et demander la dispo de droit pour suivi de conjoint. Je peux la demander dès juin 2018 pour qu'elle soit effective au 1er septembre 2018, date de début des contrats d'ATER.
3) mieux : je peux faire pression sur le recteur tout de suite après son refus du détachement, en lui expliquant qu'il n'a aucun intérêt à refuser le détachement, puisque s'il le fait, j'ai l'arme "dispo de droit" prête à être dégainée

Que pensez-vous de la démarche ? Ai-je éventuellement mieux à faire ?

Merci pour votre aide.

Réponses

  • "Mieux, en demandant une académie connue pour moins refuser les détachements pour ATER que Versailles."

    Ca change tout le temps. L'académie sympa l'année n peut être l'académie pas sympa l'année n+1.
    Pour être positif, les IG de maths ont le sentiment qu'avec les départs en retraite qui se ralentissent, ces problèmes devraient être plus rare.

    Par ailleurs, j'ai entendu suffisamment d'histoires pour ne plus trop croire en la pertinence de considérer l'administration de l'EN comme un joueur intelligent dont on pourrait anticiper les coups.

    En revanche, j'ai pu constater l'efficacité de mon syndicat (le SNESUP) dans une affaire de ce genre. N'hésite pas à les contacter si besoin.
  • En effet, rien ne me garantit a priori d'avoir plus de chances qu'à Versailles dans une autre académie pour la question du détachement.

    Néanmoins, si mon raisonnement est correct, le fait d'avoir la possibilité de prendre une dispo de droit serait un grand atout dans la négociation avec le recteur pour obtenir le détachement. Il serait beaucoup plus facile pour un syndicat comme le SNESUP de faire revenir le recteur sur sa décision avec cet atout en mains, non ?
  • Faut pas t'emmerder. Moi ça m'était arrivé pour un post-doc. Le recteur ne voulait pas me donner un congé sans solde.
    J'ai attendu la rentrée et prévenu la principale du collège que je ne viendrais pas.
    J'ai averti le rectorat que je claquais ma démission. Une semaine après, j'avais mon congé.

    Principe de base: ils ont plus besoin de toi que toi d'eux. Tu leur mets la pression, tu gagnes...
    En te lâchant la bride pour 2 ou 3 ans, ils peuvent encore espérer te récupérer après.
  • Malheureusement, ta phrase "ils ont plus besoin de toi que toi d'eux" n'est qu'en partie vraie, dans la mesure où je compte candidater sur un poste en CPGE l'année d'après.

    La menace de démission ne me fait pas peur, mais je ne pourrai pas aller jusqu'au bout dans les actes. Jouer avec les règles ne me fait cependant pas peur : contourner le système pour avoir une dispo de droit comme évoqué plus haut, poser des jours de grève, aller voir un médecin pour obtenir un arrêt en inventant une dépression (ce qui est crédible après un refus scandaleux de détachement d'ailleurs), etc...

    C'est quand même fou de devoir imaginer de telles choses alors qu'il suffirait de décréter de droit le détachement pour ATER, ce qui simplifierait la vie à tout le monde.
  • Deux questions subsidiaires qui me viennent à l'esprit :

    1) Les universités exigent un détachement pour un ATER et non une dispo. En cas de refus de détachement mais d'acceptation de la dispo, que se passe-t-il pour le contrat d'ATER ? Y a-t-il une incompatibilité légale entre le contrat d'ATER et la dispo ?

    2) Quelqu'un a-t-il un texte réglementaire qui confirme que le poste d'ATER ne doit pas nécessairement se trouver dans l'académie qui accorde le détachement ?
  • Autre question subsidiaire : es-tu sûr qu'une dépression ne plomberait pas ton dossier pour une CPGE ?
    Et d'ailleurs, si tu es en arrêt pour dépression tu n'auras pas la possibilité d'être ATER non plus...
  • Je ne savais pas que des raisons médicales pouvaient nuire à un dossier. Au passage, remarque tout à fait générale, ni le rectorat ni les inspecteurs n'ont à connaître les motifs d'un arrêt maladie : ce motif est confidentiel et n'a pas à être connu d'une autre instance que les services médicaux du rectorat, sous couvert du secret médical.

    Enfin, je voulais surtout dire que je n'étais pas opposé à user de tous les artifices dans la mesure où ils sont prévus par les textes, tout en espérant ne pas en arriver là. Je m'explique : je considère le refus de détachement pour ATER de la part d'un recteur comme un contournement de l'esprit de la loi. Utiliser les "nécessités de service" quand derrière se trouve un être humain qui a passé de très nombreuses sélections à l'université pour obtenir son contrat d'ATER, ruinant souvent les recherches de la dite personne, tout cela sans aucune considération, est profondément révoltant, même si j'en comprends les raisons.
  • Écoute,je ne sais pas, mais comme les candidats pour les postes en CPGE ne manquent pas, ça ne m'étonnerait pas qu'on hésite à donner un poste aussi lourd (en terme de charge de travail pour le prof et d'enjeu pour les étudiants) à quelqu'un qui sortirait d'un arrêt maladie prolongé, alors que les candidats qualifiés et compétents sont pléthore. Je n'imagine pas un arrêt d'une semaine ou deux pour dépression.
  • Je voulais juste dire qu'il est nullement choquant d'utiliser tous les moyens possibles et imaginables pour faire pression sur le rectorat.

    Ok, l'idée d'un arrêt maladie d'une ou deux semaines à la rentrée (ce à quoi je pensais) n'est sans doute pas très malin, et peut-être pas si productif que ça. C'était juste une idée balancée comme ça sans réflexion.

    Là où cela devient intéressant, c'est que tu évoques ici le choix pléthorique qu'ont les IG pour les candidatures en prépa. Tu dois donc savoir que ces derniers ont fait d'une thèse soutenue (en décembre au moment de leur candidature) un critère quasi-indispensable pour être nommé en prépa. Alors, je me permets de poser la question suivante :

    Comment expliquer que l'on demande aux futurs enseignants de CPGE de préparer une thèse, qui par définition s'effectue en trois ans et qui est très rarement finie en décembre de la 3ème année de thèse et qui donc doivent trouver un financement d'une année supplémentaire après leur thèse, tout en refusant systématiquement les détachements pour cette année supplémentaire ?

    Avant de demander aux agrégés de faire 4 années de recherche pour espérer obtenir un poste en CPGE (car au final, c'est de ça qu'il s'agit dans la mesure où une thèse n'est quasiment jamais soutenue en 2 ans et 4 mois et souvent en plus de 3 ans, empêchant une candidature en 3ème année de thèse et exigeant souvent une année de rallonge pour terminer sa thèse), il faut leur en donner les moyens, en rendant compatible agrégation et recherche, ce qui est très loin d'être le cas aujourd'hui.
  • Comment expliquer que l'on demande aux futurs enseignants de CPGE de préparer une thèse, qui
    par définition s'effectue en trois ans et qui est très rarement finie en décembre de la 3ème
    année de thèse et qui donc doivent trouver un financement d'une année supplémentaire après
    leur thèse, tout en refusant systématiquement des détachements pour cette année supplémentaire ?

    Rassure toi, on ne m'a pas refusé mon détachement et je connais personne à qui ça a été le cas.
  • 1) Les universités exigent un détachement pour un ATER et non une dispo. En cas de refus de détachement mais d'acceptation de la dispo, que se passe-t-il pour le contrat d'ATER ? Y a-t-il une incompatibilité légale entre le contrat d'ATER et la dispo ?
    Cela dépend des universités.
    2) Quelqu'un a-t-il un texte réglementaire qui confirme que le poste d'ATER ne doit pas nécessairement se trouver dans l'académie qui accorde le détachement ?
    C'était mon cas ces deux dernières années, ça n'a posé aucun problème - et heureusement déjà que les postes d'ATER sont rares, si tu ne dois candidater qu'à Versailles Saint-Quentin et Cergy, bon courage pour toi !
  • @Plutarque: c'est fou ce qu'on est prêt à faire pour ne pas enseigner en lycée!!!!!
    Je dis cela sans aucun jugement.
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