Exemple VS application

Beaucoup de leçons d'agrégation mentionnent les termes "exemples" et "applications" dans leur intitulé.
A priori, la différence est claire et nette, mais quand on creuse un peu, dans la pratique, on n'est plus aussi convaincu !

Quand on définit un objet, on peut en donner (ou non !) des exemples. Par contre, pour un résultat, une méthode, la question peut se poser de savoir si l'on expose ensuite un exemple, une application, ou les deux à la fois. On pourrait penser qu'une application donne un nouveau résultat, mais est-ce que dans beaucoup de cas, une illustration n'est pas un "exemple" ("d'utilisation") ?
Alors où sont les frontières ?

Exemples :-D :

Cas simple : Un groupe est commutatif lorsque patati patata.
=> Exemple : tel groupe est commutatif. (Éventuellement : "Voici pourquoi...")

Cas moins simple : Si $F$ est un espace de Banach, alors l'espace vectoriel normé (evn) des applications de $E$ dans $F$ est un Banach.
=> L'evn des applications linéaires d'un evn dans un evn de dimension finie est un espace de Banach : c'est un exemple ("d'utilisation") ou une application ?
En particulier, le dual topologique est toujours un Banach : nouvel exemple ou nouvelle application de ce qui précède ??

Question subsidiaire : et une "illustration", c'est quoi dans tout ça ?

Si vous avez un avis sur la question, merci de me donnez des exemples, des applications, voire des illustrations ;-).

EDIT : Modification de l'exemple 2 (erreur d'énoncé).

Réponses

  • Si tu considères par exemple les suites de Cauchy, tu pourras donner une définition, un cas particulier (suite constante) et des exemples. Comme application tu pourrais donner : une suite de réels converge dans $\mathbb{R}$ ssi elle est de Cauchy. Tu pourrais illustrer ce théorème avec des exemples.
  • Le "cas particulier", c'est déjà un exemple, non ?

    Et les exemples illustrant le théorème peuvent tout à fait être appelés des applications du théorème pour prouver des résultats concrets, non ?
  • Je relance ce sujet suite à une phrase lue dans la rapport 2017 de l'agrégation interne :
    page 25 a écrit:
    Plusieurs candidats confondent « exemples » et « applications », et trop souvent les applications proposées ne sont en fait que des illustrations de la notion.

    Je crois donc que mon interrogation est légitime.

    Des avis sur la différence exemple / application ?
  • => L'evn des applications linéaires d'un evn dans un evn de dimension finie est un espace de Banach : c'est un exemple ("d'utilisation") ou une application ?

    Techniquement c'est une application mais comme on parle des evn des applications linéaires et des espace de Banach on reste proche et il faut appeler cela un exemple.

    Une application c'est si tu te sers de propriétés non triviales des groupes en géométrie, ce sont deux domaines différents et éloignés.
  • Je crois que certains jurys ne savent pas non plus exactement ce qui est demandé dans "Applications".
    Lors de mon oral d'info, un membre du jury m'a demandé où étaient mes "Applications" pour les structures de données linéaires et au final il voulait que je lui donne des analogies avec le monde réel tel que :
    Une file fonctionne comme une file d'attente.
    Une pile fonctionne comme une pile de livre.
    etc...
  • Comme le dit soleil_vert la distinction entre "exemple" et "application" dans le contexte de l'agrégation est une distinction de degré pas de nature. Si un théorème d'arithmétique est utilisé pour démontrer un résultat de topologie c'est une application. Si on illustre le théorème de topologie par des exemple topologiques on reste dans les exemples. Généraliser à volonte.
  • Merci pour vos réponses. J'aime bien cette vision par "degré", elle me semble effectivement pertinente pour l'agrégation. M'en vais revoir mes leçons et changer quelques titres...

    Ce ne serait pas une mauvaise chose en tout cas que le jury explicite sa pensée si ça n'a pas été fait (je ne m'en souviens pas malgré la lecture de plusieurs rapports).
  • Pour moi, je dirais que X est une application de Y si la notion Y peut être utilisée pour montrer X mais que l'énoncé de X peut être donné sans utiliser Y.
  • Si j'ai bien compris ce que tu entendais par là, on peut dire que c'est souvent le cas dans le sens de "application" proposé par Serge, non ? Et que mon exemple avec en topologie avec les Banach lui ne serait pas une application. Ai-je bien pigé ?
  • Le mieux serait de poser la question directement au jury via webmaster@agreg.org .
  • Pas bête ça ! Je vais envoyer un message avec un lien vers cette discussion ;-)...
  • Je ne comprends pas trop l'origine de ce soucis de distinction sémantique. Pourquoi les agrégatifs se posent cette question qui personnellement consiste à définir le caractère "trivial" d'un exemple?
    Au fond, l'application d'un résultat à un exemple de problème ie une application, transforme le problème en un exemple d'application. ie un exemple.
    La distinction en terme de degré semble totalement arbitraire. Pourquoi ne pas considérer les applications que vous citez comme faisant partie du domaine des mathématiques et les traiter comme des exemples? Aprés tout; les seules applications seront celles du monde réel correspondant à des problèmes concrets.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.