Avis sujet DNB métropole juin 2017

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Réponses

  • En terme de stratégie, notre système, et c'est sans doute cela qu'il faudrait peut-être critiquer un jour ici, consiste à octroyer une éducation d'élite à une toute petite proportion de la population, et la faire accéder aux responsabilités. Ces élites resteront hyper bien formées quels que soient les sujets brevet/bac.
    Et resteront d'autant plus des élites que le reste aura eu un enseignement défaillant.
  • Si l'élite reste élite dans un enseignement défaillant soi-disant, c'est peut-être que le problème (ou la solution) est ailleurs.
  • Non, l'enseignement n'est pas défaillant pour cette partie de la population.
  • @majax: Y a un truc....

    Liberté, égalité, choucroute.
  • Si un pays comme le Mali a un tel niveau d'exigence pour ses collégiens, comment se fait-il que la France en soit incapable ??? J'avoue ne pas bien comprendre.....

    Pourtant c'est très simple, la France depuis au moins 1 génération a décidé d'avoir une politique de pénalisation de l'école publique. Il n'y a rien de magique, c'est très logique. Quelle est l'économie future (présente) de notre pays ? Une fois qu'on a compris cela, tout le reste découle automatiquement. Aucun pays n'investit énormément dans l'éducation de sa population sans s'attendre à des retombées. L'économie française est dominée par le secteur tertiaire comme la plupart des pays avancés (autrement dit on ne produit presque plus rien). On a tout délégué à l'Asie et à la Chine. Dans une telle situation il est parfaitement inutile d'investir dans un enseignement de qualité pour la masse.
    Les choses étaient différentes après la seconde guerre mondiale par exemple.
  • Bon, pardon pour le propos maladroit qui va suivre...mais il faut savoir que quand un élève Malien intègre un collège Français, il est souvent...largué ! Ce n'est pas tant le cas lorsqu'il s'agit de quelques autres pays d'Afrique.
    Alors je ne crois pas qu'il faille s'extasier du niveau d'exigence de cet examen : le niveau "réel" (pour le dire vite) est bien faible.
  • @Etoile Barre Cela se discute. Tout dépend de si on considère qu'un futur banquier ou un future médaille Fields sont toutes les deux à mettre au rang d'élite.

    @Ramon Je t'expliquerai le truc, un jour. Quand je l'aurai moi-même compris. Mais c'est sûr qu'on arrivera pas à grand chose à coup de slogan. Sinon, ce que tu dis pour le Mali est vrai également pour le Surinam.

    Il y aurait peut-être matière à parler des parents, du rôle que la société leur assigne ?
  • Majax a écrit:
    Cela se discute. Tout dépend de si on considère qu'un futur banquier ou un future médaille Fields sont toutes les deux à mettre au rang d'élite.

    Ce qui est clair c'est qu'une partie majoritaire n'a accès qu'à un enseignement défaillant (c'est rien de le dire) et qu'une petite partie de la population reste très bien formée, dans cette petite partie certains deviendront banquiers, d'autres avocats, d'autres médecins, d'autres chercheurs... et certains feront de la politique.
    Les autres n'auront pas toutes ces possibilités... C'est grave.

    Peu importe ce qu'on appelle élite, il n'est pas normal qu'une éducation à deux niveaux se soit installée, et qu'on continue à creuser le fossé.
  • omega a écrit:
    dans cette petite partie certains deviendront banquiers, d'autres avocats, d'autres médecins, d'autres chercheurs... et certains feront de la politique.
    Les autres n'auront pas toutes ces possibilités... C'est grave.

    Je connais beaucoup de gens qui ne sont ni banquiers, ni avocats, ni médecins, ni chercheurs, qui ne font pas de politique, et qui sont -comment dit-on?- "heureux".

    Pourquoi pleurer qu'il y a une élite (comme disent certain(e)s) dans la population, qui est plus intelligente, plus truc et plus machin, et qui préserve sa propre survie à travers sa descendance formée à LLG etc...

    Chaque niveau social a sa propre "merde", à savoir en autre principalement d'être des êtres humains.
    Je n'envie aucunement le PDG multimillionnaire qui passe ses journées à des coktails en déblatérant sur la stratégie futile et vitale de ses entreprises. Qui n'a même plus le temps de voir ses enfants mais qui leur paye des garderies de fou avec plein de cadeau ailleteques.

    Pour certains nationalistes (pardon, je sais qu'ils prennent ça pour une insulte, ils préfèreraient peut-être "patriotes") ça doit être dans le but de se pavaner : mon pays c'est trop le meilleur, c'est trop le plus fort, trop bien si les 'étrangers' pouvaient en dire autant. Mais à quoi bon? Mais 'faut bien avoir des idéaux, merde alors!
  • Que proposez-vous pour que l'enseignement cesse d'être un vecteur de ségrégation ?

    D'ailleurs, y a-t-il déjà eu un sujet sur ce forum dédié à une proposition de réforme ?
  • D'ailleurs, y a-t-il déjà eu un sujet sur ce forum dédié à une proposition de réforme ?

    Cherche dans les messages de CC ;-)
  • Un projet de réforme sur ce forum? Peut-être, je ne sais pas, je ne suis pas assez ancien sur le forum pour tenir un historique.

    Ce que moi je propose? Rien du tout. Et si je proposais quelque chose je suis à peu près convaincu que ça ne pourrait pas marcher. Tu vois que je ne suis pas dans l'état d'esprit pour faire de la politique B-)-
  • @Jesse Je ne te prenais pas à parti pour cette question, c'était une question ouverte ! D'ailleurs de tous les commentaires postés, c'est dans ta philosophie que je me suis le plus reconnu ;-)

    Je vais suivre la piste indiquée par soleil-vert. Je créerais peut-être un sujet à la suite.
  • je veux un thread spécial CC pour ses commentaires sur la réforme du bac 2018 qui arrive ;-) *popcorn*
  • majax a écrit:
    Que proposez-vous pour que l'enseignement cesse d'être un vecteur de ségrégation ?

    Appliquer les programmes du GRIP à l'école primaire, puis au collège (pour le collège, ils sont en cours de rédaction).
    En particulier :

    1) apprendre à nouveau l'orthographe et la grammaire afin de maitriser correctement la langue française.

    En effet, aujourd'hui on ne parle plus de COD, COI, Compléments circonstanciels et etc... on ne fait plus d'analyse grammaticale.
    Pour l'orthographe, on n'apprend plus ou très peu de conjugaison, pour les accords c'est très flou (si on ne parle pas de COD, c'est pas facile de dire comment on accorde le verbe avoir).
    Tous ces manques font qu'on voit en sixième des gamins qui ne savent pas lire. J'entends par là que si on leur donne un texte, bien sûr ils vont être capable de le lire à voix haute, mais beaucoup ne comprendront pas ce qu'ils lisent : dès qu'il y a un passé simple ou une proposition subordonnée, ou simplement une phrase un peu longue, ils sont perdus.

    2) apprendre à nouveau à compter et calculer.

    Aujourd'hui, la calculette est utilisée dès le primaire. En quatre années de primaire, on peut prendre le temps de maîtriser les quatre opérations élémentaires et de calculer à la main. On ne devrait commencer à utiliser la calculette qu'au collège, et de manière exceptionnelle.

    3) apprendre à nouveau à raisonner et réfléchir.

    Aujourd'hui, du primaire au bac, on a tendance à bannir de plus en plus les exercices qui demandent de réfléchir (je ne parle pas que des maths, je parle en général). Cela peut se faire par la grammaire, par des petits problèmes de maths, mais aussi de compréhension de textes, de jeux de logique...


    Bref, je pense que c'est surtout dans le contenu des programmes scolaires et les exercices qu'on fait faire aux élèves que se trouve la clé.

    Les enfants dont les parents ont fait des études et suivent la scolarité de leur progéniture seront toujours favorisés par rapport aux autres à l'école. Mais ce qui fait qu'aujourd'hui l'école est véritablement devenue un vecteur de ségrégation, c'est qu'on n'y apprend plus grand-chose. Ceux qui s'en sortent sont ceux dont les parents comblent les lacunes de l'école.

    Si l'école recommence à apprendre sérieusement le français, les mathématiques, et tout ce qui est nécessaire à un jeune esprit pour se construire une pensée autonome, les écarts seront moins grands.

    Je pense aussi qu'il ne faut pas hésiter à faire des classes de niveaux, l'hétérogénéité nuit à tous : ceux qui ont des lacunes ne les comblent pas, ceux qui sont en avance n'apprennent rien.
  • Bref revenir à l'école des années 60-70. Que du bon sens.
  • euh... je suis née dans les années 80 et on faisait ça quand j'étais à l'école (une petite école de banlieue ...)

    Que tu trouves-tu de choquant dans le fait d'apprendre l'orthographe, la grammaire, et les quatre opérations élémentaires ?
  • Je ne suis pas choqué, au contraire.
  • Ah pardon. J'avais pris ton "Que du bon sens" pour de l'ironie...
  • Félix a écrit:
    Bref revenir à l'école des années 60-70. Que du bon sens.

    La date charnière est en fait 1989 car c'est la date de la loi Jospin.
    Avant et après, c'est un autre monde.....le monde d'après c'est celui d'Allègre, de Meirieu et de DDCC pour les maths.....
    Jusqu'en 1989, le système éducatif français était l'un des meilleurs du monde....Il faut abroger la loi Jospin.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Le rôle des parents n'a t-il pas été aussi important avant et après la loi Jospin (que je ne connais pas...) ? Il paraît clair que tout ce merdier ambiant ne peut pas venir que d'une seule loi, si ? Cela vient probablement d'un ensemble de loi qui ont visés à déstructurer année après année la cellule familiale ainsi que son rôle, qui pour moi est le dernier rempart à l'échec scolaire. Le problème semble beaucoup plus vaste que celui des seuls programmes scolaires. Un jour j'essaierai de pondre un pavé pour ouvrir la discussion sur d'autres thèmes, mais d'ici là, je laisse le soin à Ramon Mercader de me brocarder à nouveau.
  • Bonsoir,

    je suis de votre avis sieur majax.

    S
  • Jusqu'en 1989, le système éducatif français était l'un des meilleurs du monde....Il faut abroger la loi Jospin.

    Que fais-tu des profs formés depuis cette période?
  • Ces profs n'enseignent plus les maths depuis cette funeste loi.....
    Leurs qualités et leurs compétences ne sont donc pas mises en valeur....Un agrégé ou un certifié dont l'activité principale consiste à faire joujou avec scratch et excel ne sert à rien. Autant les remplacer par des contractuels Roumains ou Bulgares payés 400 euros par mois...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @ soleil_vert
    On peut les recycler, comme on fit des PEGC naguère. Ce serait une meilleure utilisation des moyens que de faire des classes de 12 qui ne serviront à rien.
  • Majax a écrit:
    Le rôle des parents n'a t-il pas été aussi important avant et après la loi Jospin (que je ne connais pas...) ? Il paraît clair que tout ce merdier ambiant ne peut pas venir que d'une seule loi, si ? Cela vient probablement d'un ensemble de loi qui ont visés à déstructurer année après année la cellule familiale ainsi que son rôle, qui pour moi est le dernier rempart à l'échec scolaire. Le problème semble beaucoup plus vaste que celui des seuls programmes scolaires.

    Je ne comprends pas ce que tu veux dire par "un ensemble de loi qui ont visés à déstructurer la cellule familiale".

    C'est clair que le problème est bien plus vaste que celui des seuls programmes scolaires. Le rapport de la société à l'école a changé en profondeur, car la société a changé en profondeur.

    Néanmoins, je pense que commencer à changer les programmes et essayer d'assurer à nouveau une instruction raisonnable à tous est un premier pas qui est nécessaire.
  • @omega Ce n'est qu'un exemple : combien de personnes (parmi celles qui le souhaiteraient !) peuvent encore se payer le luxe d'élever leurs enfants à temps plein ? Personnellement je rêverais d'être père au foyer mais je ne peux tout simplement pas me le permettre. C'est un choix de société, d'avoir contraint homme ET femme à aller travailler tandis que leurs enfants partent à l'école à 7h00 du mat' et reviennent à 18h00.
    Je ne suis pas pour revenir dans l'autre cas extrême, mais il me semble que les parents, par une voie de conséquence complexe et qu'il faudrait définir ici grâce à notre cerveau collectif, ont déserté l'éducation et l'éveil de leurs enfants. Et c'est rien de le dire, il faut voir l'état dans lequel arrivent les gamins en maternelle, puis au CP, puis en 6ème !

    Je m'arrête là pour le moment. Salut à tous.
  • @Chaurien : dire à @soleil_vert qu'il faut recycler des profs... On est sur une pente glissante !
  • On va recycler les profs de matières technologiques qui ont déjà été recyclés en profs de maths?

    Ils n'auront plus beaucoup de saveur :p
  • Il faudrait renommer la matière que l'on enseigne en Mathématiques-Informatiques (Maths-Info).
    Comme la Physique-Chimie, l'Histoire-Géographie.
    Ce serait plus clair pour tout le monde.
  • Ce sera encore plus clair lorsque l'on sera étiquetés "centre aéré".
  • On voit déjà écrit explicitement le rôle de "coanimateur".
  • Une collègue de physique m'a parlé d'un stage où on avait conseillé aux collègues de "ludifier" leurs cours ... (inutile de tenter un jeu de mot gras, ça a déjà été fait ...)
  • Flûte ! ;-)

    On entend même des nouveaux certifiés/agrégés dire sans sourciller "si tu les intéresses, alors ça se passe bien".
    On a réussi à ancrer cela dans leurs têtes.

    Il faut donc rendre "intéressant" la propriété concernant la somme de deux nombres en écriture fractionnaire.
    Et tant pis pour celle ou celui qui parlera de "même dénominateur", quelle ringardise.
  • Je comprends qu'on puisse être tenté de rejeter en bloc tout ce qui se fait. Je suppose que ça permet de se sentir au-dessus du lot sans trop d'effort. Cependant, je ne vois pas ce qu'il y aurait de tellement positif à se dire qu'on fait un cours qui n'intéresse pas les élèves.
    Il me semble qu'on peut chercher à intéresser les élèves sans forcément baisser le niveau. Si je remplis un verre avec 1/3 de sirop et 1/2 d'eau, quelle fraction du verre reste vide ? Et subitement on a un besoin spontané de mettre deux fractions sous le même dénominateur, amené par un problème concret de la vie de tous les jours.
    Un des problèmes de l'enseignant aujourd'hui, c'est la profusion des multiples distractions et sources d'informations. Il faut rester intéressant face à youtube et wikipedia. Il faut trouver des problèmes qui les force à réfléchir, et leur montrer que la réflexion a des avantages sur la recherche google. Il faut par exemple leur faire comprendre l'utilité de l'outil informatique pour résoudre des problèmes (je ne dis pas que ça doit absolument se faire en cours de maths, on pourrait envisager une matière dédiée). Mais le problème n'est en aucun cas de chercher à intéresser les élèves.
    Un autre problème est la baisse des exigences. On ne peut pas intéresser les élèves avec des questions idiotes. Franchement, j'ai corrigé le brevet et dans le premier exercice je crois qu'il est à peu près impossible de faire la différence entre un candidat qui trouve les réponses évidentes et un candidat qui n'a pas compris mais répond au hasard. À force de leur poser des questions idiotes, les élèves passent en "mode automatique" : ils oublient de réfléchir et croient, comme dans l'exercice 4, que pour savoir si on peut caser 20 panneaux solaires d'un mètre sur un mètre sur un toit qui fait 35 m², il suffit de comparer les deux aires.
  • Personnellement je me sens en concurrence face à Youtube. Il faudrait regarder les statistiques des vidéos les plus aimées. En dehors de leurs bêtises profondes (pour les plus vues et pour une majorité d'entre elles), je suppose que ce qui fait leur succès est justement leur capacité à ne faire mobiliser aucune connaissance, le débit intense de parole, leur courte durée, etc. C'est ce qui est en train de façonner la capacité de concentration de toutes les générations qui arrivent. Il faudrait faire le clown au tableau, parler le plus vite possible, changer d'exercices toutes les 2 minutes, et que le cours n'excède pas le quart d'heure. Là on serait vraiment "intéressants" !

    Voilà la direction asymptotique que l'instruction me semble prendre.
  • En même temps, youtube est riche de contenu exploitable.
    Le dernier jour, j'ai montré e-penser, science étonnante à des 5è. Ils m'ont fait découvrir une autre chaîne, dimension, qui parlait entre autre des infinis avec l'exemple de l'hôtel de Hilbert. Évidemment, regarder la vidéo ne suffit pas et il serait intéressant de la reprendre pour vérifier ce que les élèves en ont compris. Au moins, je leur aurai donné des pistes pour enrichir leur culture scientifique, et je crois que de toutes façons il sera nécessaire dorénavant de composer avec ces technologies qui ont vocation à perdurer (et j'aurais tendance à penser que c'est tant mieux, que l'accès à l'information est un plus).
  • Il y a plein de vidéos géniales sur Youtube. Merci de ne pas dire n'importe quoi.
  • Je n'ai pas dit le contraire ! Je passe moi-même le plus clair de mon temps sur Youtube.
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