Résultats ENS 2017

Bonjour,

les résultats des concours MPI des ENS sont tombés aujourd'hui : https://banques-ecoles.fr/ Bravo aux lauréates et lauréats!

A noter comme souvent en liste principale à Ulm la présence d'anciens médaillés des Olympiades (dont le major) ou de lauréats du Concours Général, ainsi que de très jeunes candidats (15 ans et demi et 16 ans pour certains d'entre eux).
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Réponses

  • ptolemee a écrit:
    de très jeunes candidats (15 ans et demi et 16 ans pour certains d'entre eux)

    Tu veux peut-être parler du jeune tunisien Youcef Akrout ? (il doit avoir 16 ans tout juste)
    Je connais un de ses anciens professeurs: un phénomène paraît-il !

    Bravo à tous les lauréats et bel été à toutes et tous,
  • > Tu veux peut-être parler du jeune tunisien Youcef
    > Akrout ? (il doit avoir 16 ans tout juste)


    http://highlights.com.tn/a-14-ans-et-une-moyenne-de-20-54-au-bac-le-genie-de-youssef-akrout-na-pas-fini-de-nous-epater/ il s'agit de lui ? Un descendant de Gothendieck (:P) ?
  • Salut,
    Il existe des élèves (trop) sélectifs pour un système! Le gènie innovant puise en ressources pas que scolaires.
    Un descendant de Gothendieck (:P) ?
    Des récoltes et semailles, le mode de raisonnement s'exprime à défaut de résonner hors des sentiers battus :

    "Au lycée, en Allemagne d’abord la première année, puis en France, j’étais bon élève, sans être pour autant
    "l’élève brillant". Je m’investissais sans compter dans ce qui m’intéressait le plus, et avait tendance à négliger
    ce qui m’intéressait moins, sans trop me soucier de l’appréciation du "prof" concerné. La première année de
    lycée en France, en 1940, j’étais interné avec ma mère au camp de concentration, à Rieucros près de Mende.
    C’était la guerre, et on était des étrangers - des "indésirables", comme on disait. Mais l’administration du camp
    fermait un oeil pour les gosses du camp, tout indésirables qu’il soient. On entrait et sortait un peu comme on
    voulait. J’étais le plus âgé, et le seul à aller au lycée, à quatre ou cinq kilomètres de là, qu’il neige ou qu’il
    vente, avec des chaussures de fortune qui toujours prenaient l’eau.
    Je me rappelle encore la première "composition de maths", où le prof m’a collé une mauvaise note, pour
    la démonstration d’un des "trois cas d’égalité des triangles". Ma démonstration n’était pas celle du bouquin,
    qu’il suivait religieusement. Pourtant, je savais pertinemment que ma démonstration n’était ni plus ni moins
    convainquante que celle qui était dans le livre et dont je suivais l’esprit, à coups des sempiternels "on fait
    glisser telle figure de telle façon sur telle autre" traditionnels. Visiblement, cet homme qui m’enseignait ne
    se sentait pas capable de juger par ses propres lumières (ici, la validité d’un raisonnement). Il fallait qu’il se
    reporte à une autorité, celle d’un livre en l’occurrence. Ça devait m’avoir frappé, ces dispositions, pour que je
    me sois rappelé de ce petit incident. Par la suite et jusqu’à aujourd’hui encore, j’ai eu ample occasion pourtant
    de voir que de telles dispositions ne sont nullement l’exception, mais la règle quasi universelle."(A.G.(:P)p.32)

    (A suivre...)
  • Et les résultats pour l'ENS de jeunes filles, ils sont tombés ?

    Ah non pardon, il y a une fille dans la liste, c'est mixte, c'est vrai.

    Une fille sur 40 admis, c'est plus que dommage, c'est en fait assez lamentable (de mon pt de vue d'enseignant-chercheur).

    En gros, dans l'échelle :


    "c'est un problème important pour la communauté",
    "c'est un peu gênant on peut voir ce qu'on peut faire",
    "c'est un peu gênant mais bon c'est comme ça (et je m'en fous un peu)",
    "c'est pas étonnant les garçons sont souvent meilleurs en maths",
    (niveaux suivants supprimés pour ne pas insulter inutilement les collègues),
    on est pas loin du bas, et en assumant.

    Normalement, un collègue *sait* que la première phrase est déjà une façon très soft de décrire la situation.

    Pour la communauté, c'est vraiment un gros problème, ça a des effets partout (regardez le nombre de filles au concours de MCF, de prof. Ca entretient le problème, après si on essaye de corriger ça, ça introduit des contraintes inouïes au niveau des comités de sélection avec des demande de pourcentages impossibles de femmes. (Ce qui occasionne un surcharge de travail assez forte pour les quelques femmes avec en plus l'impression d'être là que parce qu'il en fallait "au moins une", bref.)
    Sans compter les autres biais à la limite de la caricature du genre les matheuses normaliennes qui vont quasiment toutes en maths appli ou qui deviennent prof de prépa.
    Et en dehors de la communauté de la recherche en maths, c'est un problème aussi : proportion de femmes qui ont l'agreg, de femmes prof de terminale S, de femmes jeunes prof de prépa, de femmes ingénieures...

    On a l'impression que la communauté ne voit pas le problème et même commence à se lasser qu'on en parle. Mais là c'est plus que ça, c'est carrément le retour à l'âge de pierre, c'est un gros bras d'honneur assumé à toutes les filles qui aiment les maths.
    Ca veut dire que ça paraît normal au jury qu'il n'y ait aucune fille admise, que ce n'est pas vu comme une anomalie du concours ou un problème à corriger du côté du concours, et selon toute probabilité çette situation se produira dans les années qui viennent.

    Je comprends pas qu'il n'y ait pas un responsable qui se fasse pourrir (même si ça doit être par un administratif du ministère, si c'est ça qu'il faut) jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il doit changer quelque chose. Normalement, il est assez intelligent pour proposer des choses, s'il le veut vraiment.
    Mais le problème est sûrement que le responsable du concours, le directeur des études ou je sais pas quoi à Ulm trouvent justement que ce n'est pas un problème ? Enfin ça je sais pas, attention, on peut pas accuser, tout ça tout ça.

    Mais tout de même, si, on peut observer le signal de sortie et trouver que les mecs s'en foutent manifestement totalement depuis des années. Les listes d'admission parlent d'elles-mêmes.

    C'est quand même pas compliqué de voir la différence hallucinante avec l'époque ENSJF. Dans l'échelle au début du message, en premier j'aurais du mettre:

    "C'est un problème important pour la communauté, pour le corriger il faudra pousser de toutes ses forces dans le sens contraire à tous les niveaux de l'enseignement secondaire et supérieur pendant des années, juste pour revenir à la situation des années 80".
  • Oui c'est un problème important et pervers, mais crois-tu vraiment qu'il suffirait de sonner les cloches d'un responsable pour faire changer les choses?
    Le problème est en amont de la sélection par Ulm: il y a déjà moins de candidates que de candidats...
  • @questions

    Que proposes-tu concrètement ? Ton message semble indiquer que tu es en faveur d'une sous-ENS réservée aux femmes.
  • Bah j'ai surtout l'impression que dire en permanence "Ah mon bon monsieur c'est compliqué, il suffit pas de faire ceci ou cela" fait pas avancer d'un iota la situation, qui en pratique recule.

    Oui, je pense que mettre la pression à des gens marche. Pas juste un responsable, et pas juste de la part d'un supérieur. Et pas juste mettre la pression, ou pas de la même façon à tout le monde : il y a ceux qui se braquent vite, ceux-là il faut juste les sensibiliser très doucement avec des exemples pour éviter que leur avis "empire" s'ils se font gueuler dessus sans comprendre pourquoi.

    Ceux qui sont un peu sensibilisés, oui il faut les mettre aux commandes de ces questions et leur mettre une pression dingue car il n'y a finalement qu'eux qui peuvent faire avancer les choses. C'est peut-être bizarre mais c'est comme ça. Un genre d'inégalité du réarrangement :-)

    Et pour finir, dans la situation présente, oui je trouverais normal qu'une grosse volée de bois revienne sur les responsables du concours à Ulm, ne serait-ce que parce qu'ils ne semblent vraiment pas avoir conscience du problème alors que ça fait des années qu'on en parle. Et je dis ça pour être gentil,: le message envoyé est plus proche de la provocation que de l'indifférence.

    Ou alors, c'est qu'on trouve qu'engueuler ces collègues c'est plus grave humainement que le problème initial.
    Ou qu'on postule que "ça ne servira à rien", ce qui est juste du bluff : au moins ces personnes comprendront que la situation paraît grave aux autres et que leurs actions ou absence d'action ont des conséquences.
  • Encore une fois, que peut faire le responsable du concours s'il n'y a pas assez de candidates? Ce problème-là ne relève pas de ses compétences. Crois-tu qu'il devrait chercher à y remédier en instaurant une discrimination positive à l'entrée d'Ulm?
  • Une corde tombe sur le sol : racontez! Une balle tombe sur un barillet..: dites ! Ce sont des oraux typiques. On aide l'Ulm à voler ou on sèvre ?
    Pourquoi les statistiques d'entrée en 1ère année de médecine ou en droit sont-elles inversées ? Questions d'éducations à l'école des femmes...
  • @questions

    Je réitère ma question, à laquelle tu n'as pas répondu. Tu as essentiellement déplacé le problème sur « les responsables du concours » : que veux-tu qu'ils fassent ? Voudrais-tu qu'ils instaurent une très violente discrimination positive, comme je crois le lire entre les lignes de ton premier message (où tu faisais référence à une ENS réservée aux femmes)
  • Oui, bien sûr pour la "discrimination positive", je mets des guillemets car ce terme est fondamentalement malhonnête : c'est une discrimination positive par rapport à quoi ? En quoi est-il impossible de qualifier le résultat actuel de "discrimination négative" à l'égard des filles ? Une discrimination négative ne vient pas forcément de la volonté des examinateurs (je suis sûr qu'ils ne sont pas en cause), ça peut être dû à la structure du concours.

    Trouver anormal une "discrimination positive" c'est essayer de faire croire que:

    -le mode de fonctionnement actuel du concours (type et nombre d'épreuves, coefficients, déroulement etc) est le meilleur pour le recrutement des normaliens, de façon absolue et immuable, un point c'est tout.
    - ce mode de fonctionnement est parfaitement impartial et ne crée pas de biais filles/garçons, un point c'est tout.

    Et là paf, on rejette la faute sur le pool de candidats qui s'inscrivent.

    Normalement si on réflechit deux secondes on comprend que c'est du bullshit pur. Essentiellement, la plupart des responsables tiennent ce discours mais c'est juste le pattern classique du "ces règles sont les bonnes parce que ça a toujours été comme ça". Après bien sûr la composition de la liste d'inscrits joue, mais si on juge que le problème est important, on peut aussi s'adapter aux candidats.

    Je ne dis pas que les candidats acceptés ne sont pas bons. Ils sont très bien. Mais il y en avait d'autres de très bien aussi, on a fait un choix, et le résultat du choix ne devrait pas convenir aux collègues. Quand une machine ne marche pas bien on la modifie.

    Je vais pas commencer à essayer d'argumenter que les problèmes longs ou les oraux d'une heure sans préparation ou le type d'exos posés à l'oral désavantagent les filles ou qu'avec préparation c'est mieux ou je sais pas quoi, j'en sais absolument rien, mais j'ai l'impression que ces questions ne sont même pas posées, pas évaluées, qu'on n'expérimente rien d'autre, qu'on essaye pas de changer *quoi que ce soit*, parce que en fait, beaucoup de personnes n'arrivent même pas à imaginer que le système de sélection doive être changé, et encore moins puisse être mauvais, ou disons puisse être améliorable. Ca peut être plein de choses : plus du poids au TIPE, autres types d'épreuves, j'en sais rien mais disqualifier d'office ce genre de débat n'est juste plus défendable. Enfin, peut-être que ces questions sont discutées mais qu'est-ce qu'il en sort ?

    Si on observe le concours comme une boite noire et qu'on voit ce qui en sort, ça crève les yeux et je pèse mes mots, que la boite noire ne fonctionne pas bien du tout à ce niveau. Alors oui il faut changer ce qu'il y a dans la boite : je sais pas comment, je m'en fous (même si c'est pas compliqué d'avoir assez vite quelques dizaines d'idées - dont certainement beaucoup inapplicables, ou certaines jugées inapplicables parce que ça nous choque trop).

    Des fois, il faut réfléchir en termes de cahier des charges; Quel devrait être le cahier des charges du concours d'entrée ? Moi dedans je mets qu'il faut (faut) qu'il y ait plus de 5% de filles, voilà. Et qu'il faut que le système de sélection comporte un biais important pour essayer d'avoir 10% de filles dès que c'est raisonnable.

    On peut imaginer plein de choses : par exemple si on est à moins de 10% de filles et qu'une autre fille pourrait être admise si on neutralise une matière non mathématique genre le français ou les langues, alors on neutralise ces notes et elle est admise. Je dis ça comme ça, je sais que les coefficients pour les maths sont déjà importants. Et ça c'est déjà compliqué comme manip, on pourrait tout simplement déterminer quelle est l'épreuve mathématique où les filles réussissent le mieux et tripler le coef de cette épreuve, faire une simulation et voir ce que ça donne. Enfin ça c'est des idées de base, j'imagine/j'espère qu'ils les ont déjà eu.

    Effectivement si on pense que c'est pas grave d'avoirs moins de 5% de filles, la discussion s'arrête.

    Bon et bien sûr, faudrait que les profs de prépa comprennent qu'il y a un problème assez grave chez eux aussi lorsqu'ils sélectionnent leurs élèves. S'il faut de la discrimination positive pour compenser l'autocensure des lycéennes lorsqu'elles envoient les dossiers aux prépas ou compenser que la majorité demandent des PCSI alors qu'elles pourraient demander des MPSI (là c'est le job des profs de lycée), ou compenser les problèmes de places en internat ou je ne sais quoi, alors oui, il faut de la discrimination positive, et il faut vraiment comprendre que ça serait peu de chose par rapport aux biais plus ou moins naturels qui vont dans l'autre sens.
  • Disposes-tu de quelques statistiques sur les taux de femmes en CPGE/inscrit/présent/admissible/admis ?
  • Le site https://www.scei-concours.fr/statistiques/stat2016/lycee_mp/x-ens_mp.html possede des statistiques X/ENS. Pour 2016 on peut arguer qu'il existe une petite discrimination positive pour les filles adminissibles. (Je n'ai pas fait les tests d'hypothese juste a vue d'oeil)
  • Bonjour @questions,

    Je suis d'accord avec ton propos. Il faut définir le problème, puis imaginer des solutions et les tester pour les améliorer dans le temps.

    Je travaille dans une grande entreprise internationale. Depuis 15 ans on essaie sérieusement de recruter plus de femmes et de les promouvoir jusqu'aux plus hauts postes. Dans les choses qui ont permi des améliorations, on trouve de tout, sauf de la 'discrimination positive' qui est inutile et contreproductive (et insultante pour les discriminés positivement).

    Voici ce qu'on a fait à notre échelle (présence dans 100 pays et 100 000 employés) :
    - communiquer dans les écoles et universités sur les femmes qui ont fait et font carrière à haut niveau dans notre entreprise ;
    - obliger les recruteurs à lister autant de femmes que d'hommes parmi les candidats pour les entretiens (par exemple un manageur recrute un trader; 6 hommes postulent et 3 femmes; le manageur doit soit chercher d'autres femmes pour qu'elles postulent soit ne retenir pour les entretiens de recrutement que 3 hommes et les 3 femmes; si parmi les 3 femmes, une seule convient pour les entretiens car les autres n'ont pas les pré-requis, alors seul 1 homme et cette femme passent les entretiens) ;
    - encourager les femmes à postuler pour des postes à responsabilité (on a observé qu'à compétence égales, les femmes s'autocensurent par rapport aux hommes, en moyenne) ;
    - exiger qu'au moins une femme participent aux entretiens de recrutement parmi le jury ;
    - exiger qu'au moins une femme participent à la définition des critères de sélection.

    Les progrès sont nets et encourageants.

    On a toujours un problème plus tard dans la carrière car le pourcentage de femmes baisse fortement dans les postes les plus hauts. On y travaille activement mais ces choses prennent du temps (et parfois les idées manquent : pourquoi n'arrive-t-on pas à garder les femmes à fort potentiel ?). Dans notre entreprise, les salaires homme-femme sont à peu près égaux à poste/ anicenneté comparables (pas de 'gap'). On interroge les femmes (et les hommes) qui quittent notre entreprise ('exit interview') pour comprendre. D'ailleurs, on vient d'essayer un nouveau truc : garantir un droit de retour à celles (et ceux) qui quittent l'entreprise ET qui ont un très bon potentiel. S'ils/ elles veulent revenir, dans les 4 ans, on les reprendra. On verra bien si des femmes à fort potentiel reviendront (et pourquoi).
  • Discussion intéressante!

    Pour des stats de 2016 voir ceci pour les ENS http://www.scei-concours.fr/statistiques/stat2016/mp.html#rg2 Pour les filles à Ulm c'était donc passé de 17% d'inscrites à 5,6% d'admissibles, et ensuite ça remonte un peu au niveau classés et admis (mais il y a un fort effet du rang en liste complémentaire).

    Donc une possible explication est qu'elles soient mal préparées aux écrits en prépa ? Si on regarde par lycée http://www.scei-concours.fr/statistiques/stat2016/lycee_mp/x-ens_mp.html et que l'on compare la 2e et la 4e colonne ça fait mal, effondrement effectivement des filles inscrites/admissibles dans les lycées de Province sauf au Parc. Le problème est probablement là, elles y sont peu nombreuses et probablement pas assez suivies...

    Corriger ça avec un changement de coeffs? Bof, mais avec pourquoi pas une épreuve de connaissance du cours, ou quelque autre format dès l'écrit, là oui il y aurait des expérimentations à faire...
  • Je suis étonné que dans un fil pareil, un intervenant ("questions") attaque le thermomètre. Peu importe que le thermomètre soit perfectible, mais il y a un truc qui est clair c'est qu'on ne guérit pas la grippe en mettant des glaçons sur le thermomètre. C'est pourtant bien connu.

    Il n'y a pas de cohérence à considérer comme un problème que peu de filles soient admises à ULM ET à dire comme si c'en était une conséquence que le protocole de sélection ne marche pas à cause de ça.

    Je pense d'ailleurs que ça va progressivement changer sur les décennies à venir, mails il faut du temps. En effet, nous vivions jusqu'à il y a peu où les filles croyaient "normal" de ne pas s'occuper de maths. Ces verrous-là ont sauté, mais il y a des décalages dans la durée ensuite pour que culturellement ça se résorbe.

    Concernant le discrimination positive, il y a surement des tas d'endroits où en faire plus profitablement qu'à une école "confidentielle" qui ne recrute que quelques dizaines "d'Asperger sympathiques" par an (ce n'est pas péjoratif, ni vrai, je fais juste une image pour rétablir l'échelle du problème).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • mais avec pourquoi pas une épreuve de connaissance du cours, ou quelque autre format dès l'écrit

    Waaaaouuuu ptolémée, c'est lourd de sens ce que tu écris!!!!!! Sache qu'essentiellement la plupart des gens liront ta phrase comme suit: <<retirons un peu de coef aux parties intelligentes et mathématiques du protocole, et ajoutons un peu de trucs pour les attardé(e)s (récitation du cours)>>

    C'est bien connu, une fille c'est bête, ça exécute et ça récite sa leçon, hein??? :-D

    Un truc auquel ulm ne survivrait pas c'est bien d'y incorporer une dose de par coeur (sans compter tous les messages désastreux que ça enverrait, on a déjà du mal à expliquer aux gens que les maths ce n'est pas de la récitation).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Le retour sur ce que font les grands groupes privés est très intéressant, je pense aussi qu'on a beaucoup à apprendre du privé là-dessus. Bien sûr dans le privé il y a d'autres choses comme l'écart de salaire mais au niveau des décisions prises, je trouve qu'il y a eu plsu de réflexion et qu'il y a une plus grande volonté d'agir.

    Et plus de pression : le manager qui doit absolument garder un ratio 1/1, il ne le fait peut-être pas juste parce qu'il trouve que c'est important : a priori c'est plutôt un ordre de sa hiérarchie. Est-ce que certaines politiques auraient été mises en place sans ordre venu du haut, lui-même poussé par une grosse gueulante ? C'est pour ça que je me dis que quelques tweets, voire un petit article du Monde bien senti qui foutrait un peu la honte à la direction de l'ENS ferait peut-être un peu avancer les choses. J'imagine qu'il y aura un tel article le jour où il n'y aura aucune admise, mais bon, quelle différence entre 1/40 et 0/40 ? Honnêtement...

    Lorsque je parlais de discrimination positive, je parlais au sens large, donc j'englobais les mesures que tu cites (forcer certains pourcentages par exemple).

    La question de la communication est très importante aussi : lorsque les collègues universitaires interviennent au lycée, ça serait important qu'il y ait au moins 50% de femmes. Evidemment, ça produit une surcharge de travail important pour nos collègues.

    Changer les coefs, pourquoi ça parait "bof" ? Il y a déjà plein de bidouilles au niveau des coefs, des bonus de points pour les 3/2 ou des choses comme ça, en fonction de ce que l'on veut. Bien sûr je dis pas que ça va résoudre le problème, loin de là.

    Le problème des filles inscrites en MPSI est important et là comme je disais il faut que les collègues le comprennent, mais surtout agissent, et vite (sachant que même en agissant vite ça va prendre 10 ans de corriger ça). Et agir, ça peut vouloir dire sélectionner différemment, forcer un pourcentage de filles, etc etc. Actuellement, les profs de prépa se plaignent beaucoup de fait que les notes sont toutes trop hautes au lycée et ont moins de signification sur la maturité face à la matière (c'est plus difficile de voir sur un bulletin de TermS si la personne va bien réussir en maths en MPSI par exemple, je me souviens notamment d'un article sur image des maths là-dessus, et tous les collègues en prépa disent ça). Du coup, ça devrait leur faire moins mal d'accorder des bonus arbitraires (par exemple aux filles, ou aux provinciaux, ou autre) pour corriger ce qui leur semble une anomalie, genre peu de brassage social, géographique, ou pas assez de filles.

    Et bien sûr, au lycée il y a un boulot titanesque à faire, les filles vont pas beaucoup en MPSI. (Peut-être que le pourcentage de filles admissibles aux concours MP par rapport aux garçons n'aide pas à demander une MPSI? Si j'étais une fille en fin de terminale je me poserais la question, sachant que je vais peut-être sacrifier pas mal de choses pour ces concours, autant ne pas jouer à handicap.)

    Remarquez que pour faire tout ce boulot de sensibilisation, ça serait bien qu'il y ait plus de femmes profs de maths en prépa et au lycée, donc à terme ça serait bien qu'il y ait plus de femmes admises à l'agregation et avec un doctorat en maths vu que le doctorat commence à devenir une condition nécessaire pour aller en prépa, etc etc.

    Mais surtout, le pire pour moi c'est de refuser d'agir tant que le problème n'a pas été réglé à "l'échelon d'avant" : ça c'est vraiment l'excuse la plus pourrie.
  • J'ai l'impression à lire certains qu'ils veulent des filles à Ulm non pas pour leurs compétences en maths mais histoire d'avoir plus de filles. C'est stupide. Si une fille brillante en a les capacités, qu'on l'encourage à passer le concours autant que les garçons ni plus ni moins. Réaliser l'égalité des sexes c'est ne pas faire de différence de traitement basée sur le sexe. Comme disait Hilbert en son temps à propos d'Emmy Noether "je ne vois pas ce que le sexe de la candidate a à voir avec la question. Après tout, nous ne sommes pas dans un établissement de bains".
  • @questions: pour la deuxième et dernière fois, relis bien ce que tu évoques et sépare la discrimination positive du reste. Parce que là, on ne te suit pas (je ne pense pas être le seul). Plein d'intervenants t'ont déjà demandé "qu'est-ce que tu proposes?", parce que tu écris à plusieurs reprises "il faut agir", mais juste après tu écris des phrases qui laissent entendre qu'il faut trafiquer les évaluations pour faire apparaitre artificiellement des bonnes notes pour les filles.

    Vus les dégâts que cette tendance consistant à s'en prendre aux thermomètres pour tenter de guérir les maladies a déjà provoqué comme catastrophes tu devrais séparer et détailler tes points de vue. On ne va pas recruter des filles "pour recruter des filles", c'est une aberration qu'il est même étonnant de voir parfois proposé et rendu public sans que ça choque. Mais plus rien ne choque aujourd'hui.

    Je pense que tu t'exprimes mal et ne veux pas vraiment dire ça, mais alors c'est à toi de préciser les choses. La question est comment faire que les filles réussissent mieux à résoudre les problèmes de maths. Mais là, dire "il est urgent d'agir", c'est inopérant: il faudrait un début de proposition technique et un inventaire des copies (anonymes je le rappelle) des candidates pour évaluer ce qu'elles ne parviennent pas à avoir comme "forces" pour marquer autant de points que les garçons dans ces concours-là.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @Christophe : c'est pas juste un thermomètre : le concours ne fait pas que mesurer le niveau, c'est un concours d'entrée tout de même. Les admis rentrent, les autres ne vont pas à l'ens. Ca influence plus ou moins fortement tout ce qui suit dans la chaîne.

    Et encore une fois je suis étonné par certaines réactions : je veux pas "casser" le thermomètre : ça serait tellement fou de penser que le thermomètre est en panne, ou qu'il devrait peut-être marcher différemment parce que là ce qu'on en fait ne convient plus ? Ou que le niveau en maths qu'on essaye de mesurer, n'est peut-être pas un nombre réel qui est défini de façon "absolue" ?

    J'ai jamais dit que c'était le seul niveau où agir. Mais les ingénieurs se retrouvent pour la plupart dans la société civile. Les normalien(ne)s restent beaucoup plus dans la boucle de l'enseignement secondaire, supérieur et de la recherche, la proportion de normaliennes en maths est un paramètre qui compte, même si ce n'est pas le seul bien sûr.
  • itt : des mecs sur la défensive. "commence par nous présenter un plan en trois parties ou ne dis rien", "c'est à toi de préciser les choses", "en lisant entre les lignes" (-> rendre l'adversaire louche), qui donnent des ordres "pour la deuxième et dernière fois", qui frisent l'insulte, "aberration", "c'est stupide", condescendance, "je pense que tu t'exprimes mal", alarmisme, "catastrophe", citations un peu sexistes "pas un établissement de bain" vieilles d'un siècle.

    Relisez juste vos messages et vous verrez (ou pas).

    Vous ne vous rendez même pas compte, ou alors c'est votre façon normale de discuter : tamponner son avis et intimider l'autre, le mettre sous pression et poser des conditions nécessaires pour que son avis puisse ne serait-ce qu'être considéré... Mais je pense que ce que la majorité des gens voit c'est une posture instantanément agressive.

    C'est en lisant vos messages que je comprends un tout petit peu mieux la merde que doivent se prendre beaucoup de femmes en permanence. Et encore il y a bien pire que vous, si ça se trouve vous ne le faites même pas exprès.

    Bon, je vais partir avant que ça déraille, je suis content d'avoir eu le retour de YvesM. Mais je vois que c'est pas gagné, si face à des listes d'admission comme ça l'avis c'est que les filles brillantes en maths n'ont qu'à passer le concours, qu'on les empêche pas.
  • Les gonzesses qui ont présenté Ulm cette année et qui ne sont pas admises sont de grosses tanches. Point barre.
  • @questions

    Merci d'avoir répondu à ma question. Il faut maintenant que je médite. Je suis assez dubitatif et je trouve dommage que tu veuilles quitter la discussion sans argumenter davantage, notamment sur les statistiques qu'il serait certainement intéressant de fouiller.

    Edit : « "en lisant entre les lignes" (-> rendre l'adversaire louche) »

    Cela s'adresse à moi. Mon "en lisant entre les lignes" ne se voulait pas agressif. Je cherchais à comprendre ce que tu voulais dire et "en lisant entre les lignes" était une précaution oratoire (apparemment maladroite) pour avertir que j'interprétais peut-être mal tes propos.
  • [Mode détente]
    "J'ai l'impression à lire certains qu'ils veulent des filles à Ulm non pas pour leurs compétences en maths mais histoire d'avoir plus de filles. C'est stupide."

    Non non, plus de filles, ce n'est pas stupide du tout :-D...
    [/Mode détente]
  • > sans argumenter davantage

    c'est une blague :-D ? Regarde la taille de mes messages par rapport aux autres ? Je crois que j'ai assez détaillé, c'est pour ça que je vais faire une pause. Et puis, c'est une question importante, j'ai pas envie que ça parte en pugilat, ça serait bien qu'il y ait d'autres intervention du genre de YvesM, je reviendrai voir d'ici demain.
  • @questions: attention malentendu, mon "pour la dernière fois" ne t'était pas destiné, il est destiné à la modération qui me bannit pour rien, donc je signale quand je me répète que je ne vais pas me rétéer 10 fois. Et non, t'inquiète, je suis un fana des filles, les mecs n'existent pour ainsi dire pas dans ma vie, je n'en cotoie pas (en dehors des maths). C'est vrai, je ne blague pas.

    Il n'en demeure pas moins que ne pas casser le thermomètre est absolument vital dans notre monde. Et attention, ça ne sous-entend nullement que le thermomètre mesure quelque chose d'objectif. Ca sous-entend juste qu'on ne résout pas le problème de rendre apte une population au test X en disant "remplaçons X par Y". Car ce faisant la seule chose que tu fais, c'est mesurer qui réussit Y (ça ne change pas le taux de réussite à X qui n'est juste plus mesuré).

    Quant à faire entrer des gens inaptes (à réussir le concours X) à l'ENS, j'ai déjà bien souvent répondu (encore hier) à ces problématiques: je ne suis pas adepte d'interdire l'accès à quelqu'un qui rate le test d'entrée dans la structure S. Je pense qu'on peut très bien organiser des systèmes d'auditions libres avec accès aux concours de sorties. La seule chose qui devrait être iompactée bien sûr c'est la prise en charge des frais qui devraient dépendre de la note au test: par exemple, si un zentil retaité cheminot veut suivre les cours à l'ENS, faut qu'il paie ce que ça coute, mais je ne suis pas contre. Et je pense que ça devrait être partout pareil.

    Tes arguments ne me touchent donc pas, ie cette idée qu'être recalé à l'examen => ne pas pouvoir suivre les cours => vie différente, etc.

    Par contre, je suis totalement opposé à cette chantilly aveuglante de détruire des protocoles de tests sous le prétexte qu'ils envoient des messages déplaisants. Généralement, ils ont été réfléchis de longue date et se sont perfectionnés. C'est idiot de vouloir les jeter sous le prétexte que les filles le ratent (ce qui n'est d'ailleurs par clair, je suis pressé et je n'ai pas cliqué sur le taux relatif "présentes / admises", je le ferai plus tard.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Toujours très naïvement (je n'ai jamais vraiment réfléchi à ces questions), j'ai l'impression que si on voulait affiner le thermomètre, il faudrait plutôt regarder sur le long terme comment se corrèlent les résultats aux différentes épreuves d'un candidat et sa carrière en tant que chercheur (si on se focalise sur la recherche). Mais ce serait sûrement difficile à analyser.

    J'avais cru entendre que le TIPE (qui entraîne à mon avis d'énormes inégalités entre les candidats bien entourés ou dans une bonne prépa et les autres) avait été introduit suite à ce genre de considérations.
  • @questions

    Ce n'est pas parce que tu as argumenté que tu ne peux pas argumenter davantage. Je ne comprends pas ta remarque. Par ailleurs la longueur des messages n'est pas une bonne mesure du niveau de l'argumentation.
  • @questions. Es-tu inscrit à la liste parité ? Il y a quelques années, une intervenante, MCF dans une ENS, avait le projet de lancer un groupe de travail là-dessus. Je ne sais pas où ça en est.

    Malheureusement, il y a en France une religion du concours, qui ne peut que dire la vérité.
    Le terme "thermomètre" employé par cc montre bien la difficulté à mettre les épreuves en question.
    Sûr, les épreuves en 6h, c'est pour les vrais, les durs, les tatoués...
    Quand tu vois que certains, à plus de quarante piges, écrivent encore dans leurs dossiers de promos qu'ils ont majoré l'X et Ulm, tu te dis qu'il y a du boulot...
  • Est-ce qu'ils écrivent aussi sur leur CV:
    J´ai risqué le bagne, faut l´avouer
    J´ai bouffé du cannibale
    J´ai même digéré des balles
    ?
  • La discrimination positive ainsi que toutes les politiques de quotas (dans les champs où un certain savoir faire est indispensable) sont une catastrophe, elles doivent être rigoureusement interdites sous toutes leurs formes, et même déclarées une bonne fois pour toutes anticonstitutionnelles (ce qu'elles sont déjà normalement vu qu'elles violent l'égalité des citoyens devant la loi).
    Dans les activités intellectuelles, en surrémunérant un travail par rapport à sa valeur la discrimination dite positive amène les populations concernées à moins s'entraîner intellectuellement sur le long terme, et à devenir médiocres, ce qui renforce dans leur convictions les individus qui à la base les méprisaient déjà en fournissant de l'eau à leur moulin. C'est ce drame qui arrive par exemple aux noirs américains, à qui on permet d'intégrer certaines universités avec des scores moindres aux tests (et massivement sous-représentés dans les accomplissements intellectuels, le raciste de base n'a qu'à se servir dans les millions d'exemples factuels. Voir aussi la situation des étudiants d'origine asiatique qui est l'inverse).

    Les quotas ne servent à rien en maths, ils privent même le "bénéficiaire" du respect ultérieur de ses capacités (qui seront toujours sujettes à caution).

    -La première femme ayant reçu la médaille Fields provient d'un pays qui ne pratique pas le féminisme contemporain occidental à base de quotas.

    -
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @rremark (avt de me déco): en fait, l'ENS n'est intéressante u'en ce qu'elle protège et paie des gens ultra - spécialisés d'avance "souvent Asperger" (je déconne, je veux juste donner l'idée). Des débats sur cette école ne me semblent pas vitaux. Il faut la laisser fonctionner, c'est tout.

    De toute façon, seuls les premiers ou ceux et celles qui y entrent les mains dans les poches et sans effort ont de réelles carrières ensuite de chercheurs. Les autres, c'est comme partout, ils "profitent" en passant de cette structure pour se loger tranquille sur le petit campus après avoir laborieusement "triché" pour y entrer, puis rebondissent + vers des carrières de profil un peu similaire à celle des professions libérales que sont les médecins spécialistes, etc, à savoir qu'ils deviennent profs de prepa ou alors se parachutent "MCF" mais "en passant". Même à ulm, il y a 50 à 70 % de "non matheux (auto-déclarés, ce n'est pas moi qui le jauge). Ces gens (qu'on trouve en bien d'autres endroits) sont peut-être d'ailleurs les plus impressionnants en ce qu'il parviennent à la force du poignet à infiltrer des zones prévues initialement pour "anormaux", sans avoir les "dons" des anormaux en question. Même si l'X ou autre GE sont plus touchées, ulm n'est pas du tout "à part" de ces phénomènes (elle est juste un peu moins touchée) et ce n'est pas bien grave.

    Vouloir "y envoyer des filles de force" en traficotant la serrure parait quand-même bizarre: j'ai envie de dire tant mieux si les meufs (comme dirait joaopa) sont moins "Asperger" que les mecs. Elles ont plein d'aurtes qualités et il n'y a pas besoin d'aller à ulm pour faire des maths, si une fille, un rappeur, un pigmée etc veulent une carrière dans les maths, plus de 1000 problèmes ouverts, peu difficiles à recenser quand on est motivés tendent les bras aux candidats. Une école ne sera jamais qu'un tout petit truc artificiel à côté de ça. si demain Messi résout RH (c'est déjà arrivé sur des problèmes moins célèbres avec carrière qui s'en est suivie), personne ne lui postillonera dessus parce qu'il n'a pas fait ulm.

    Par ailleurs, contrairement à ce que sous-entend questions, un phénomène très important est à l'oeuvre: la jeunesse. Passé 30ans, personne ne s'intéresse aux écoles que les gens ont fait. C'est ce qu'ils ont ensuite réussi entre 23 et 30ans qui compte. La jeunesse est éphémère et aveugle beaucoup les gens, c'est d'ailleurs assez un sujet en soi, une forme de fascination pour les jeunes, peu conscientes et assumée par les encadrants, etc, est à l'oeuvre.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je n'avais pas lu le post d'alea et son passage sur l'âge. Comme quoi, les grands esprits se rencontrent :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • "Le théorème du Messi". Etonnez-vous que tant de matheux aient foi en RH ! :D
  • Gender Pay Gap Statistics.

    @tous,

    Que fait-on pour filer l'envie ?

    Le QI* est une CN, pas la CS.

    (*): Idem le 19 suffit à l'ENS !

    @remark:

    L'interligne fait l'interpréteur !

    [large]Légende:[/large]
    QI : Quotient Intellectuel
    CN : Condition Nécessaire
    CS : Condition Suffisante
    ENS: Ecole Normale Supérieure
    19: Note maximale à un sous-test


    fe02ab4d5ad48333f9a20c6626e89405--equal-pay-gender-roles.jpg
  • Pour répondre à Christophe, et pour que ça ne soit pas mal compris par les lecteurs comme il l'a formulé : ma remarque vient du fait qu'on lit dans le rapport de jury 2016 d'Ulm (sur la page http://www.ens.fr/rapports-et-sujets-2016-mpi celui de maths spécifique à Ulm):
    le jury a été déçu par la méconnaissance (ou connaissance superficielle) du cours de MPSI et MP. En effet bien que tous les candidats connaissent les énoncés des théorèmes au programme, leurs démonstrations sont floues, imprécises ou oubliées
    et un peu après en gras :
    le jury constate que la connaissance précise des objets et résultats au programme est souvent négligée au profit de compléments hors-programme classiques

    Comme ces candidats-là on passé le filtre de l'écrit, c'est bien que ce filtre ne prends pas beaucoup en compte le cours. Ou alors personne ne connait le cours? Je ne pense pas. Bon, et ça c'est un vrai choix de conception des épreuves.

    Du coup mon idée (qu'on peut trouver idiote bien sûr) c'est qu'une épreuve spécifique de questions de cours, un truc d'une heure où on ne mets pas du tout de points aux réponses approximatives, pourrait au moins permettre de mieux prendre en compte le fait d'avoir bossé le programme. Cela vaudrait autant pour les garçons que les filles, mais donc en particulier pour les filles.

    Après, peut-être que l'on verrait que les filles ne connaissent pas aussi bien leur cours que les garçons. Dans ce cas, leur élimination serait justifiée sur des bases inattaquables. Mais peut-être aussi que ça révèlerait que les gens qui voient du hors-programme dans leur grosse prépa en utilisent beaucoup lors des écrits et que ça les avantage (presque un truc sociologique du genre "je montre au correcteur que je viens d'une grosse prépa qui fait du hors-programme"). Je ne sais, ce serait vraiment intéressant d'en avoir le coeur net.

    Le rapport de jury de l'épreuve spécifique à Ulm (math D) dit ceci
    la qualité de la rédaction est souvent très mauvaise. En particulier, un nombre important de candidats ne sait pas quantifier correctement. S'il le considère utile, à partir de la prochaine session, le jury pourra décider d'attribuer des points supplémentaires aux copies correctement rédigées et correctement quantifiées.
    et plus loin :
    le jury déplore qu'un nombre trop important de candidats fait preuve de peu d'honnêteté intellectuelle et cherche à faire croire au correcteur qu'une question a été résolue en cachant le point faible du raisonnement dans de longues explications

    C'est triste de lire ce genre de choses pour un tel concours! Et leur idée de points en plus va un peu dans le sens "question de cours". (Je précise, à toutes fins utiles, que je ne suis pas membre ancien ou actuel du jury, ni un prof de prépa...)
  • On lisait cela au sujet du CAPES et j'ai eu le sentiment que cela avait baissé.
    Mais pas de source à l'appui.
  • On lit cela dans les rapports de tous les concours !
    Et personnellement, je ne trouve pas que c'est plus triste dans ce concours que dans n'importe quel autre. (Comme si l'inscription à un concours (gratuit non ?) était signe d'une quelconque supériorité...)
  • Bonjour,

    @Joaopa : tu écris, avec tact, 'Les gonzesses qui ont présenté Ulm cette année et qui ne sont pas admises sont de grosses tanches. Point barre.' Quelques commentaires de ma part :
    - Les gars qui sont dans le même cas sont donc des grosses tanches aussi.
    - Le nombre de places au concours est arbitraire : j'ai du mal à comprendre en quoi le dernier pris sur la liste des admis serait une grosse tanche si le nombre de place était réduit d'une unité.

    @Sylvain : tu écris 'J'ai l'impression à lire certains qu'ils veulent des filles à Ulm non pas pour leurs compétences en maths mais histoire d'avoir plus de filles. C'est stupide. Si une fille brillante en a les capacités, qu'on l'encourage à passer le concours autant que les garçons ni plus ni moins.'

    Rassure-toi, les gens ne sont pas stupides et ton impression doit être corrigée. Tu passes à côté du problème. Puisque tu as écrit 'Si une fille brillante en a les capacités, qu'on l'encourage à passer le concours autant que les garçons ni plus ni moins' alors essaie de répondre à ta question : que faire pour encourager les filles autant que les garçons ? Comment définir cet objectif puis le mesurer pour le piloter ? C'est ce problème qui est posé. Un autre problème posé est en quoi le concours (dans son organisation) favorise-t-il les garçons par rapport aux filles ? Comment définir un concours qui n'a pas cet inconvénient ?

    Bref, on a le droit de réfléchir un peu.
  • Mais bon dieu il n'y a qu'à leur dire la même chose qu'aux gars ! On leur dit quoi aux mecs en Prépa pour qu'ils se bousculent au portillon du concours de l'ens ?
  • Bonjour @Sylvain,

    Il faut réfléchir. Prends ton temps : tu as du chemin à parcourir. Lis des articles sur ce sujet pour réussir à percevoir le problème (qui t'échappe complètement pour le moment). Tu trouveras des articles dans la presse et sur le net. La première étape est de comprendre le problème posé (et non pas les solutions proposées pour le résoudre). Bon travail.
  • @Sylvain

    « On leur dit quoi aux mecs en Prépa pour qu'ils se bousculent au portillon du concours de l'ens ? »

    J'imagine qu'on leur dit qu'il y avait cette année un peu moins de 80 postes en MCF + CR en mathématiques en France et que s'ils se lancent dans la recherche il faut qu'ils soient prêt à enchaîner plusieurs post-doc pour éventuellement ne rien avoir au bout.
  • La chute du pourcentage de femmes entre inscrits et entrants est frappante aux ENS. La chute semble avoir lieu à la première étape, l'admissibilité. C'est dommage qu'il n'y ait pas les statistiques des présents sur scei-concours.

    On n'observe pas cela pour l'X. J'ai juste jeté un coup d’œil sur les dernières années et je n'ai pas regardé pour les autres concours. Si quelqu'un avait le courage de faire une petite synthèse ce serait intéressant !
  • Quelques réflexions :

    1) Sans vouloir « casser le thermomètre », on peut se demander si le thermomètre dont on dispose actuellement fonctionne correctement. L'écrit d'un concours consiste à répondre au plus grand nombre de questions possibles en un minimum de temps. Les garçons sont en moyenne moins soigneux que les filles, et à compréhension ou capacités mathématiques égales obtiennent en moyenne plus de points car perdent moins de temps à peaufiner leur rédaction. Donc si on veut plus de filles admissibles au concours sans faire de discrimination positive, il pourrait être judicieux de sanctionner plus sévèrement les démonstrations mal rédigées ou les erreurs.

    2) Si on considère que le but principal de l'ENS est d'amener les étudiants à faire un L3, un master puis une thèse, alors le nombre de filles à l'ENS n'a pas de réelle importance puisque ce but peut être atteint par d'autres moyens, à condition qu'un nombre suffisant de bourses soit attribué en cas de difficultés financières.

    3) On constate souvent une auto-censure des filles. À niveau mathématique égal, celles-ci hésiteront plus que les garçons à commencer un M2 recherche, puis une thèse, puis à candidater comme MCF. Mon hypothèse (à confirmer ou infirmer) est que les filles ont plus d'aversion au risque. De même que sur la route ce sont souvent les hommes qui roulent trop vite et les femmes trop lentement, les filles ont peut-être peur de commencer un M2 recherche car elles risquent de ne pas obtenir de bourse de thèse, puis elles ont peur de commencer une thèse de peur de ne pas pouvoir la terminer, puis elles ont peur de s'engager dans la recherche car il faut enchaîner les postes précaires avant d'espérer peut-être décrocher un emploi permanent... Donc je pense que même si on rouvre une ENSJF, cela n'augmentera pas substantiellement le nombre de femmes travaillant dans la recherche en maths pures.

    4) Quant à encourager les filles à faire des maths ou des sciences, il y a déjà un certain nombre d'initiatives que je trouve intéressantes car permettent de lutter contre l'auto-censure que l'on rencontre plus fréquemment chez les filles : EGMO, stages de maths pour filles, stages d'informatique pour filles.
  • YvesM écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1499872,1500920#msg-1500920
    > Quelques commentaires de ma part :
    > - Les gars qui sont dans le même cas sont donc des grosses tanches aussi.

    En comparaison au niveau requis de celui des candidats admis, oui

    > - Le nombre de places au concours est arbitraire : j'ai du mal à comprendre en quoi le dernier pris
    > sur la liste des admis serait une grosse tanche si le nombre de place était réduit d'une unité.

    S'il n'y a qu'une place à pourvoir, le deuxième est une grosse tanche par rapport au premier.
  • Où il y a de la passion cultivée par l'exercice galvanisant les possibilités, la vocation arrive avec les moyens garantissant les investissements.

    Quand il s'agit de gagner sa vie tôt, on laisse la thèse incertaine en métier à l'échéance de faisabilité reléguée parfois aux calendes grecques.

    Pour avoir dîné avec les chercheurs cumulant des emplois en transit, il s'est dit que le soutien d'attitrés ne leur a pas octroyé le poste en local.

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    recrutement-MCF.png
  • Peut-être un début d'explication: d'après le rapport qui peut être téléchargé sur la page http://www.education.gouv.fr/cid57113/filles-et-garcons-sur-le-chemin-de-l-egalite-de-l-ecole-a-l-enseignement-superieur.html on lit (page 16) que en 2015 pour les enseignements de spécialité en terminale S, chez les garçons 24% font maths, 22% Physique, 10% ISN et 17% SI alors que pour les filles c'est 20% maths, 22% Physique, 4% ISN et 3% SI (je ne compte pas agro et SVT qui ne mène que rarement à une MPSI).

    C'est instructif à deux titres: tout d'abord les filles ne se censurent pas plus que ça pour la spécialité maths. Deuxièmement, elles ont une aversion aux options ISN et SI. Or en MP au concours ENS les candidats choisissent soit une épreuve Physique soit une épreuve info. Est-ce que le plus faible nombre de filles dans ces deux spécialités en terminale peut expliquer (au moins en partie) qu'un retard jamais comblé se soit développé sur l'option? Je suis du coup allé voir les rapports de jury des options à Ulm http://www.ens.fr/rapports-et-sujets-2016-mpi mais il n'y a pas de stats filles/garçons pour ces épreuves à l'écrit (ni à l'oral d'ailleurs). Dommage, avoir les chiffres détaillés pourrait permettre de mieux comprendre.

    A noter, si on revient aux maths, qu'à l'agreg externe en 2016 http://agreg.org/Rapports/rapport2016.pdf les rapports admissibles/inscrits sont de 17,8% pour les femmes et 25,6% pour les hommes. Et même si on ne regarde que ceux qui ont composé et ne sont pas normaliens (i.e. 60 hommes et 12 femmes) on a des taux admissibles/composéNonNormalien de $100\frac{202-12}{604-12}$=32,1% pour les femmes contre $100\frac{614-60}{1237-60}$=47,05% pour les hommes. Donc là encore une différence manifeste dès l'écrit.
  • En fait ce problème est assez proche d'un autre problème: la sur-représentation de certaines classes sociales pour les admissions aux grandes écoles (il suffit de voir le nombre de fils/filles de profs et/ou chercheurs admis à l'X).

    Et dans ces deux cas, il y a toujours un certain nombres de personnes (typiquement Sylvain sur cette conversation) qui balayent tout d'un revert de main avec l'idée qu'un concours est parfaitement juste et sélectionne uniquement sur le mérite (avec derrière l'idée que si les pauvres / les filles étaient plus forts ou se bougeaient plus le cul ils seraient aussi admis).

    Il y a eu des tas d'études et d'articles qui ont montré par A+B que c'est faux et qu'il y a des biais de partout (que ce soit en amont, les gens ne sont pas bien orientés quand ils sont dans des lycées pourris, il y a une forme d'auto-censure chez les filles, la société a tendance à leur faire croire que les maths c'est pas fait pour les filles...), ou même pendant le concours (forcément à l'oral, mais même à l'écrit, pour avoir corrigé plein de copies à la fac dans 90% des cas on arrive à savoir rien qu'à l'écriture si c'est une fille ou un garçon).

    Bref il faut essayer de se poser des questions et changer les choses A TOUS LES NIVEAUX. J'entends trop souvent l'argument dans le supérieur que le mal est déjà fait en amont, donc on fait rien...
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