Différences privé-public
Bonjour,
Tout ce que j'ai lu sur internet présente le concours du public comme ayant le plus d'avantages (on est fonctionnaire, salaire net supérieur, calcul des retraites plus avantageux, un syndicat très présent, etc...)
Pourtant, des personnes font le choix d'enseigner dans le privé et renoncent à tous les avantages du public. Je me pose donc la question suivante : qui sont ces personnes et pourquoi font-elles ce choix ?
Merci par avance
Bobino
Tout ce que j'ai lu sur internet présente le concours du public comme ayant le plus d'avantages (on est fonctionnaire, salaire net supérieur, calcul des retraites plus avantageux, un syndicat très présent, etc...)
Pourtant, des personnes font le choix d'enseigner dans le privé et renoncent à tous les avantages du public. Je me pose donc la question suivante : qui sont ces personnes et pourquoi font-elles ce choix ?
Merci par avance
Bobino
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Réponses
Un des avantages du privé est aussi le fait que le mouvement est diocésain (départemental quoi) et du coup on évite la région parisienne...
Il y a aussi des syndicats dans le privé qui peuvent être très actifs.
Personnellement j'ai choisi le privé essentiellement pour rester dans ma région...
Après c'est sûr que Bobino a bien cité les désavantages, on peut également rajouter les seuils plus élevé au concours (actuellement ça n'a pas toujours été le cas).
tous les collègues que je connais (parmi celles et ceux avec qui j'en ai discuté) qui ont passé le concours dans le privé avançait en première (et parfois unique) raison : ne pas être obligé-e de partir enseigner en région parisienne et/ou dans des bahuts (très (très)) difficiles (zep, rep, rar, eclair, etc.). Sur la dizaine de collègues en question (à la louche), un seul - à ma connaissance - était croyant (non pratiquant). Mais il disait clairement que s'il avait été certain d'éviter la région parisienne et les bahuts difficiles de l'académie où il souhaitait rester, il aurait passé le concours dans le public.
Et pour aller dans le sens de kioups, ce même collègue, de confession catholique, avait trouvé un poste dans un collège privé judaïque (il y faisait sa 5ème ou 6ème rentrée la dernière fois que je l'ai vu, il y a 4-5 ans de ça).
Évidemment, loin de moi l'idée de dire que cette dizaine de collègues est représentative de la population enseignante de l'école privée et qu'éviter la banlieue parisienne (ou partir loin d'où on veut être, plus généralement) et les bahuts difficiles est la raison principale pour la majorité des personnes qui passent ce concours. Je n'en sais fichtrement rien.
m.
Cependant n'est-ce pas difficile à assumer lorsqu'on est athée, de passer 40 ans à venir tous les jours travailler au collège Saint-Marie ou au Lycée Notre Dame ? Ça peut sembler dérisoire, mais je crois que j'aurais dû mal rien pour le nom !
S'il y a vraiment une grosse différence de qualité de travail, le jeu en vaut sans doute la chandelle.
Quelqu'un peut-il expliquer pourquoi certaines choses doivent être désignées par des termes entre guillemets ?
Bonne journée.
Fr. Ch.
[small]Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde[/small].
Il parle d'établissements que l'on dit "difficiles". Ils utilisent les guillemets car c'est bien plus que simplement "difficiles" parfois. Horribles, affreux, invivables seraient les qualificatifs plus appropriés ?
Sinusix parle de quartiers dit de "mixité sociale".... Même chose il cite ce terme utilisé par d'autres parfois, mais il n'en est rien, ce sont des quartiers socialement très défavorisés, il n'y a en réalité aucune mixité. Les moins pauvres mettent leurs enfants ailleurs.
C'était juste une question pour qu'on essaie de cerner le problème.
Zeitnot a la réponse, c'est bien. Moi j'ai des doutes.
Fr. Ch.
L'idée que j'ai derrière la tête, c'est de savoir s'il est plus facile d'avoir un poste dans le privé en classes prépa que dans le public, sachant que par "plus facile" (je m'auto-cite, Chaurien ;-)), j'entends qu'on ne passe pas par un mouvement un peu obscur mais qu'on discute directement avec les chefs d'établissement qui ont un besoin de recrutement.
Par ailleurs, la question du diplôme importe-t-elle ? Précisément : si l'on est agrégé interne du public, peut-on être recruté dans le privé (sous contrat/hors contrat : kesako ??) ou bien faut-il le passer le CAER-PA ?
Si quelqu'un a ce genre d'infos, ça m'intéresse. Merci par avance.
Pour obtenir un poste en CPGE privée sous contrat l'avis de l'IG n'est pas négociable ;-)
J'ai mis des guillemets pour me moquer de la bien-pensance qui nous ronge le cerveau. Mais je peux le dire sans guillemets : les "quartiers de mixité sociale", sous ma plume, faisaient en réalité référence aux quartiers dont la population est majoritairement d'origine africaine.
Et pour le privé hors contrat, on fait "ce que l'on veut" ?
Par contre, il y a aussi des établissements très privés voire hors contrat où les programmes de SVT, d'histoire sont épurés de certains contenus... Ma femme y a postulé avec un décolleté, elle n'a pas été prise...
pour le privé hors contrat à priori on fait ce que l'on veut!
Cela ne me fait pas particulièrement plaisir qu'il y ait de tels établissements, pour qui « difficiles » est l'euphémisme convenu, comme on l'a dit plus haut. Il n'y en pas toujours eu. Je préfèrerais qu'il n'y en ait plus, et qu'on fasse ce qu'il faut pour cela.
Mécréant et délégué syndical CGT, j'enseigne dans un établissement privé catholique.
Etant à l'époque (il y à longtemps) maître-auxiliaire, j'alternais les remplacements dans le public et le privé sous contrat..
Il se trouve qu'un poste s'y est libéré, j'y suis toujours....
J'assume ces contradictions (avec souvent des difficultés, je l'avoue), je crois ne rien céder, mon enseignement est scrupuleusement neutre (malgré les pressions plus ou moins ouvertes)et j'assume aussi une revendication majeure du syndicat: création d'un service publique et laic unifié de l'éducation (pour le dire vite, disparition effective du privé sous contrat par absorption et fonctionnarisation des personnels): objectif loupé en 1984 par la faute (grâce à?) d'un parti socialiste qui n'en voulait pas.
Je sais bien que ce genre de revendication n'est pas très sexy actuellement, même dans les partis politiques dits de gauche.
Mais cette dualité est mortifère à long terme pour l'enseignement public.
PG
J'avoue avoir peu de considération pour ceux qui n'accordent pas leur action et leur pensée et font passer pour "contradiction assumée" ce qui n'est, au fond, qu'un opportunisme éhonté. Je prends toutefois le temps de formuler une petite réponse à vos propos, qui sont de nature politique. L'obsession, chez les personnes comme vous, c'est la sempiternelle lutte des classes - ici laïc contre confessionnel - et la réponse collectiviste comme seul remède. Votre combat contre l'enseignement privé est d'arrière-garde.
Mortifière pour l'enseignement public, dites-vous? Ne pensez-vous pas au contraire qu'il gagnerait plutôt à observer et étudier, à défaut de combattre à toute heure et en tout lieu, les modestes initiatives pédagogiques que les établissements privés (hors contrat principalement) proposent dans le but d'offrir aux élèves une instruction que l'Etat a définitivement renoncé à proposer.
Oui, il est certain que la concurrence éducative est mortifère pour l'éducation nationale dans version politique actuelle. La mise en place d'un chèque-éducation qui permettrait aux parents de choisir librement, selon le droit naturel, l'éducation de leurs enfants le prouverait en quelques années.
Je vous offer ce délicieux propos de Frédéric Bastiat, économiste libéral français du XIXème siècle, trop peu connu en France et pour cause!
"Je voudrais qu’on fondât un prix, non de cinq cents francs, mais d’un million, avec couronnes, croix et rubans, en faveur de celui qui donnerait une bonne, simple et intelligible définition de ce mot : l’État. Quel immense service ne rendrait-il pas à la société! L’État ! Qu’est-ce? où est-il? que fait-i ? que devrait-il faire?
Tout ce que nous en savons, c’est que c’est un personnage mystérieux, et assurément le plus sollicité, le plus tourmenté, le plus affairé, le plus conseillé, le plus accusé, le plus invoqué et le plus provoqué qu’il y ait au monde.
Car, Monsieur, je n’ai pas l’honneur de vous connaître, mais je gage dix contre un que depuis six mois vous faites des utopies; et si vous en faites, je gage dix contre un que vous chargez l’État de les réaliser."
Le reste se lit comme on boit un nectar: http://bastiat.org/fr/l_Etat.html
« Tous les monopoles sont détestables, mais le pire de tous, c’est le monopole de l’enseignement. »
cb
Pour ce qui est des classes préparatoires "dans le privé", il y a celles qui préparent aux concours des grandes zécoles, et à rien d'autre. Et il y a celles qui préparent ... d'abord et avant tout à faire la suite de son cursus au sein du même établissement. Dans le deuxième cas, le statut de "classes préparatoires" est d'abord et avant tout une méthode pour recueillir les subventions de l'Etat, puisqu'il n'y a pas de contrat possible pour ce qui relève des universités privées.
Les personnes liées aux prépas du premier type racontent des horreurs variées sur les prépas du deuxième type (les "prépas intégrées"). Mais tout ne peut pas être vrai, ce serait trop horrible. Si, quand même ?
Cordialement, Pierre.
[Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
A propos, qu'aurait pensé Bastiat de l'enseignement privé sous contrat tel qu'on le connaît en France ?
dans l'ensemble, peut-être quelque chose d'assez proche
mais, une fois de plus, il y a sous contrat et ... sous contrat...
J'ai ensuite fait un remplacement dans un collège privé sous contrat laïc, et j'ai passé le CAFEP dans la foulée. Question de survie.