La réforme du bac et les maths

bonjour

le sujet n'a pas été encore abordé sur le forum ; pourtant il nous concerne bien
il s'agit d'abord de la fin de l'honorable série scientifique qui a eu pour nom : math élém, terminale C, terminale S
les enseignants de math et physique qui vont devoir supporter le choc de cette disparition
sont en droit de se poser des questions sur ce qui les attend pour le bac 2021

on parle d'une nouvelle discipline baptisée : "humanités scientifiques et numériques"
on peut penser qu'il s'agit de traiter devant les élèves de philosophie des sciences (épistémologie) et d'histoire des sciences
mais quid du programme officiel de math pour les futurs étudiants scientifiques des classes prépa ou de l'université ?

les gagnants de la réforme Blanquer sont les professeurs de français, philo, langues et histoire et géographie
dont les disciplines disposeront d'autant d'élèves et d'heures de préparation

mais il faut s'attendre en math à une baisse quantitative des heures de cours
car les futurs biologistes et médecins ne prendront que le minimum
de même les candidats à sciences politiques ou aux études historiques
qui en série ES étaient obligés de faire des math
et la baisse quantitative des cours entraînera une baisse du nombre de postes au capes et à l'agrégation

les math et la physique cessent d'être des disciplines de base pour n'être plus que des options
y compris pour les futurs étudiants en économie et sciences sociales
le niveau en math ne va pas forcément en pâtir car l'exigence sera éventuellement maintenue
et on sait que la sélection pour les classes prépa depuis longtemps se fait avant le baccalauréat
mais l'incertitude pour nous enseignants et chercheurs est maximale

cordialement
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Réponses

  • Déjà de mon temps (bac 1999) pour les lycéens en section littéraire les maths étaient une option, même si elles étaient enseignées au même titre que les sciences physiques et celle de la vie et de la terre une semaine sur 2 il me semble. On officialise une réalité occultée trop longtemps...
  • Comme les élèves ne pourront plus que suivre deux matières scientifiques au maximum, on peut craindre une forte diminution du nombre d’élèves suivant le cours de mathématiques.

    Je me demande aussi comment vont être gérer les liens entre les matières. Comment peut-on faire de la physique en terminale sans faire de mathématiques?

    On peut aussi s’interroger sur l’évolution des classes préparatoires scientifiques. Dans l’état actuel des programmes de cpge, il serait quasiment obligatoire de choisir mathématiques et physique pour pouvoir aller en cpge (ce qui implique que les élèves devront réfléchir correctement au choix de leur matières).
  • Ceux qui choisiront maths seront ceux qui seront vraiment concernés:
    -> ce seront les futurs prépas et candidats à faire informatique et devenir ingénieur (les profils S)
    -> ce seront les futurs prépa hec (profils ES)
    Un élève pourra faire juqu'à 9H de maths en Tale en choisissant maths expert.

    Je pense que libérer des maths des élèves qui les subissaient en Es et même en S n'est pas une si mauvaise chose.

    Par contre pour les profs de maths, des postes vont disparaître et le statut d'option avec les alignements de plusieurs classes risque de pourrir les emplois du temps...
  • Mr J a écrit:
    Comme les élèves ne pourront plus que suivre deux matières scientifiques au maximum
    Ce n'est pas ce que j'ai compris du rapport. Tout ça reste assez vague.

    De manière générale, les réformes de Blanquer ne prendront vraiment leur sens que lorsque les détails sur les moyens seront connus. C'est ce qui fait la faiblesse de ses opposants.
  • Il est possible que j’ai mal compris. Néanmoins j’ai lu un communiqué de l’UPS aujourd’hui qui plaidé pour laisser le choix aux élèves de terminale qui le souhaite de continuer à suivre une troisième matière facultative en terminale (ils doivent choir trois matières en première, puis deux en seconde dans ce qui est prévu pour l’instant).

    Dans les grandes lignes, je pense que cette réforme est intéressante, car elle laisse plus de liberté aux élèves sur les matières qu’ils veulent suivent. Je m’interroge juste sur les conséquences indirectes de la réforme, notammment dans le supérieur.
  • Je rappelle juste en passant :
    - que ça fait déjà quelques années (depuis la réforme Chatel) que les maths sont complètement facultatives en L, donc leur disparition du tronc commun n'est pas une vraie nouveauté ;
    - qu'il est prévu une option "maths complémentaires" de 3h hebdo en terminale pour ceux qui ne prendraient pas de maths dans leur duo de spécialités (donc théoriquement, pour ceux qui feraient Physique-Chimie/SVT par exemple).

    Par ailleurs :
    1) ne croyez pas que vous n'aurez que des élèves motivés ! Ceci car s'il y a bien un point que cette réforme ne change pas, c'est la "hiérarchie" réelle ou supposée des filières.
    En effet, comme le tronc commun contient toutes les matières littéraires + l'EPS dans les mêmes quantités qu'en S actuellement mais ne contient aucune matière scientifique (sauf l'ersatz "humanités scientifiques..." de 2h), on en déduit qu'un bon élève indécis sur son orientation aura tout intérêt à choisir 3 puis 2 spécialités scientifiques pour se garder autant de portes ouvertes qu'avec la TS actuelle.
    Pour éviter cela, il aurait fallu soit un tronc commun réduit ou inexistant (permettant à certains élèves de ne choisir que des sciences par ex) soit un tronc commun beaucoup plus équilibré entre lettres et sciences.
    2) à votre avis, quel pourrait être le programme des différents cours de maths possibles ?
  • Ma premiere impression, c'est qu'on re-cree une terminale C sans le dire, avec le choix de specialites maths-phys + l'option maths experts, et une nouveaute la possibilite de remplacer la physique par l'info. Ce qui devrait etre une petite amelioration en CPGE pour les maths mais il faudra que les programmes de physique de CPGE s'adaptent a maths-infos si ce binome monte en puissance.
    A la fac, on devrait recuperer maths-phys sans maths experts en parcours physique, ce qui ne changera pas grand chose, maths-info en parcours maths-info et les deux binomes en parcours maths, avec certains etudiants un peu plus aguerris (ceux qui auront pris maths experts). Les etudiants feront leur choix entre maths-info et phys-maths 1 annee plus tot que maintenant.
    Les futurs SVT prendront phys-bio+maths complementaires, ca ne devrait pas changer grand chose pour l'enseignement dans le superieur. J'ai plus de mal a comprendre maths+bio sans possibilite de faire de la chimie en complement.
  • On se recrée la TC, mais sans signifier le fond d'algèbre et de géométrie à acquérir, pour combler l'écart ensuite.

    Le niveau en maths des élèves de la TS en France est en baisse de 20% en 20 ans : https://www.developpez.com/actu/115741/France-en-20-ans-le-niveau-en-maths-des-eleves-de-terminale-S-est-en-baisse-de-20-pourcent-une-menace-pour-l-enseignement-superieur-en-informatique/ !:-S
  • Il est quand même ahurissant de ne voir apparaître aucune discipline scientifique, en particulier les mathématiques, dans le soi-disant "tronc commun"...et ce juste après la publication du rapport Villani-Torrossian dans lequel il est préconisé que les maths soit "une priorité nationale" (sic) !
  • Le rapport est axé sur le côté ludique du moyen comme du modèle plutôt que le plan académique : http://cache.media.education.gouv.fr/file/Fevrier/19/0/Rapport_Villani_Torossian_21_mesures_pour_enseignement_des_mathematiques_896190.pdf !
  • Une chose m'attriste un peu, dans la maigre infographie dont on dispose pour l'instant, il semble que les sciences de l'ingénieur disparaissent de la voie générale pour ne plus exister que dans les voies technologiques. Je suis des projets de SI en terminale S, et j'aime plutôt bien. Bref, c'est dommage.
    Je ne comprends pas ce choix du tronc commun. Pourquoi est-ce qu'il faut absolument de l'histoire-géo en tronc commun ET en option ? Est-ce que c'est à ce point important de former de futurs profs d'histoire-géo pour l'avenir ?
    La LV1 ok, mais la LV2 doit-elle absolument figurer dans le tronc commun ?
    1h30 d'orientation par semaine ! Ils ont réfléchi ou ils nous balancent des chiffres au hasard ?
  • Ma première impression, c'est qu'on re-crée une terminale C sans le dire, avec le choix de specialités maths-phys + l'option maths experts, et une nouveauté la possibilité de remplacer la physique par l'info. Ce qui devrait être une petite amélioration en CPGE pour les maths mais il faudra que les programmes de physique de CPGE s'adaptent a maths-infos si ce binôme monte en puissance.

    Ou là là, quel doux rêveur ! Je crois plutôt à cette citation

    1) ne croyez pas que vous n'aurez que des élèves motivés ! Ceci car s'il y a bien un point que cette réforme ne change pas, c'est la "hiérarchie" réelle ou supposée des filières.
    En effet, comme le tronc commun contient toutes les matières littéraires + l'EPS dans les mêmes quantités qu'en S actuellement mais ne contient aucune matière scientifique (sauf l'ersatz "humanités scientifiques..." de 2h), on en déduit qu'un bon élève indécis sur son orientation aura tout intérêt à choisir 3 puis 2 spécialités scientifiques pour se garder autant de portes ouvertes qu'avec la TS actuelle.
    Pour éviter cela, il aurait fallu soit un tronc commun réduit ou inexistant (permettant à certains élèves de ne choisir que des sciences par ex) soit un tronc commun beaucoup plus équilibré entre lettres et sciences.

    D'abord, les filières ES, S, L sont tellement ancrées dans l'esprit populaire, beaucoup de parents et même d'enseignants continueront de raisonner. Les étudiants qui se destinent à des études économiques (ES actuelles), qui fournissent les ranges des prépas ECE et des licences d'éco à la fac, continueront (ou voudront continuer) bien évidemment à faire des mathématiques en Première et Terminale !!

    Donc, ceux qui ne prendront pas maths seront ceux qui se destinaient à aller en L (et encore, quid de ceux qui passent en ECE grâce à l'option maths ?). Or de l'avis de tous les collègues, et de ce que j'ai vu à l'Université, il y a une différence flagrante entre une bonne classe de S et une classe moyenne de ES. Pour tous, une classe moyenne de ES, c'est plutôt le niveau STMG. Je n'ai plus l'énoncé du devoir donné l'an dernier aux étudiants de fillière éco issus de ES en première année - en gros le niveau était entre la 4ème et la seconde, plus un exercice de taux d'intérêt utilisant les logarithmes ; résultat 5,5/10 de moyenne...

    Donc, au moins pour ce qui se passera en 1ère :

    - Soit le programme se destine à être du 1ère S/TS + spé renforcé (maths "expertes" - au passage attendons le contenu avant d'utiliser des mots si pompeux) auquel cas 80 % (au moins) des lycéens qui iraient en ES n'auront pas le niveau pour suivre la première,
    - Soit le programme s'adapte face à un public si hétérogène auquel cas nous courons devant le plus grave affaissement de niveau de ces dernières années !

    Moi, je ne suis pas un optimiste de nature. Je suis à peu près certain de la deuxième option.
    Il est quand même ahurissant de ne voir apparaître aucune discipline scientifique, en particulier les mathématiques, dans le soi-disant "tronc commun"...et ce juste après la publication du rapport Villani-Torrossian dans lequel il est préconisé que les maths soit "une priorité nationale" (sic) !

    Oui, c'est ahurissant ; 42 % (sachant qu'il y a 2 heures d'EPS pour tous, ceci ne change pas, plus 1,5 heures d'orientation) d'humanités dans le parcours le plus scientifique possible - où donc les sciences représentent moins de la moitié du volume horaire), plus de 85 % dans le plus littéraire possible (avec seulement deux heures d' "humanités scientifiques et numériques", dont personne ne sait ce que cela veut dire, ni si ce seront réellement des sciences).

    Au delà de notre propre maison, la physique et SVT en ressortent totalement anémiés ! Au grand dam de nos collègues (cf communiqué de l'Udppc en pièce jointe), dont nous mathématiciens, donc scientifiques, devons soutenir sans failles.
  • @Vecteurlibre
    Mais LV1, LV2 et HG ont toujours été dans le tronc commun. (Il y en a toujours eu dans toutes les sections).
    La particularité maintenant c'est qu'il pourra y avoir des parcours scientifique avec peu de maths (phys-svt où les maths peuvent disparaître en Tale): pour des futurs scientifique biologistes ça me paraît raisonnable, il y a besoin que très peu de maths en Bio (quelques applications du log et de l'exp et de la règle de 3)
    L'autre nouveauté est qu'on pourra avoir un parcours sciences humaines (HG, Ses) sans faire maths.
    Ça ne me choque pas.
  • Ca sent surtout des suppressions de postes en sciences à tout va cette histoire.
  • Je ne trouve pas choquant que l'on puisse ne plus faire de mathématiques à partir de la première. Les élèves qui ne souhaitent pas faire d'étude scientifique n'ont pas besoin de faire de mathématiques.

    Je trouve plus embêtant que si l'on souhaite suivre une formation scientifique que l'on soit obligé de suivre autant de matière non-scientifique. Je pense que le système est en partie figé à cause des effectifs. Les horaires d'une matière ne peuvent pas trop varier pendant une réforme, parce qu'ils doivent être en adéquation avec les effectifs de professeur.

    Dans le rapport fait par Charles Torossian et Cédric Villani, il parle de "priorité nationale" pour les mathématiques au niveau de l'école primaire je pense.
  • Le niveau en maths des élèves de la TS en France est en baisse de 20% en 20 ans :

    Comme dirait Chappelle, y'a pas besoin d'avoir fait Polytechniques pour savoir que ça fait 1% par an:-D.
  • Oui, l'histoire-géo a toujours été dans le tronc commun. Il a été question à un moment d'en faire une option en S, et ça a déclenché un tollé je me demande bien pourquoi. Maintenant c'est dans le tronc commun et en option. Je suppose un fort lobbying.
    La LV1 a toujours été dans le tronc commun (et c'est très bien), mais la LV2 était une option il me semble. En tous cas moi en 1998 quand j'ai passé le bac j'avais arrêté la LV2.
    Je suis pas trop gêné si les futurs médecins n'ont pas vu les nombres complexes.
    Mais je trouve qu'on aurait pu enlever pas mal de choses du tronc commun pour en faire des options, ça aurait permis une liberté de choix plus effective. Car comme on l'a remarqué, un élève qui veut faire des sciences n'a plus tellement de choix.
  • @Schumisutil
    On est bien d'accord que l'objectif 1 de toutes ces réformes est d'économiser de l'argent. J'ai calculé que en prof de maths ils économiseront ainsi de 1 prof-maths/lycée(petit lycée) à 2 prof-maths/lycée(gros lycée).
    Après, peu importe l'intention, il faut regarder le résultat et je ne crois pas souhaitable d'imposer un enseignement de maths à tous le monde à partir de la 1ère ES, ou d'imposer une part importante de maths à tous les profils de scientifiques (séries S). C'est à mon avis un peu du gâchis de payer des profs pour enseigner à des élèves qui n'en tireront pas grand bénéfice personnel.
  • Je suis pas trop gêné si les futurs médecins n'ont pas vu les nombres complexes.

    D'accord, parfois j'ai dit qu'il y avait trop de reçus au CAPES étant donné le niveau de certains. Parfois, j'ai aussi dit que le nombre de place à l'agreg était trop important (de fait, trop important par rapport au ratio nombres d'étudiants/nombres de places).

    Mais posons nous deux minutes. Vous êtes en train de dire que seuls les futurs matheux ou physiciens (en gros ceux qui iront en MPSI/PCSI), soit moins du tiers des effectifs actuels de S, feront le module de maths de 6 heures en Terminale, les autres ne faisant que 3 heures (maths complémentaires) ?

    Mais, sans même arrêter de recruter, il y a même des lycées où il faudra directement supprimer des postes (ceux qui ont 10 classes de séries générales dont 4 S par exemple) !

    Après, peu importe l'intention, il faut regarder le résultat et je ne crois pas souhaitable d'imposer un enseignement de maths à tous le monde à partir de la 1ère ES, ou d'imposer une part importante de maths à tous les profils de scientifiques (séries S).
    C'est pourquoi il aurait fallu revenir au Tles A, B, C, D et E à mon avis, qui étaient plus équitables.


    Pour le reste, vu ce que l'on fait au collège actuellement (3h 30 de la 5ème à la 3ème, entre les AP (une heure par semaine) où certains ne font pas vraiment des maths, les mumuses avec scratch et autres inepties, les heures perdues par peur d'attentat terroriste 8-) ou autres préventions au harcèlement, à la sexualité ou je ne sais quoi d'autre, sans compter les sorties théâtres, cinéma, etc, où les exercices incendies/problèmes du à la neige, etc, et le mois de Juin où l'on fait garderie), bah le niveau moyen à l'entrée au lycée...

    Je crois que cela ne fait pas de mal aux ES de refaire posément des pourcentages, un peu de probabilités et de statistiques et d'avoir un peu de complément en étudiant des suites arithmétiques et géométriques.
  • Balix a écrit:
    Comme dirait Chappelle, y'a pas besoin d'avoir fait Polytechniques pour savoir que ça fait 1% par an:-D.

    S’il avait fait du X, il saurait que ça ne fait pas 1% par an. :-D
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @SchmuiSutil
    Pour la baisse des effectifs c'est à prévoir, je pense en moyenne au moins 1poste-1poste et demi/lycée disparaîtront. Ce qui impactera d'abord les contractuels... qui vont vivre une petite période de vaches maigres, le temps que l'effet de la baisse du recrutement par concours se fasse sentir. (Histoire de revenir aux 20% de contractuels dans la fonction publique si chers aux libéraux).
  • Ce qui est peut-être inquiétant c'est "l'orientation" en première, c'est à dire le choix des options. Quand je vois une quantité énorme d'élèves qui ne sait pas encore les voeux qu'ils vont mettre sur ParcourSup, on peut s'interroger sur la maturité des élèves en première pour choisir leur option en fonction de leur futur choix d'études.
  • De toutes façons la question sera: Sciences ou pas Sciences? Puis: Maths ou pas Maths ?
    En tout cas c'est dans cette perspective qu'ils prévoient 1h30 d'orientation/semaine dés la seconde semble-t-il...
  • Blueberry a écrit:
    En tout cas c'est dans cette perspective qu'ils prévoient 1h30 d'orientation/semaine dés la seconde semble-t-il...

    Encore 1h30 de l'emploi du temps consacrée à du baratin et de la glandouille......
    Les pédagogos et les démagogos n'ont pas fini de sévir chez EDNAT.....
    Pendant ce temps, en Chine, en Inde, en Corée, en Russie c'est travail, discipline et mérite....
    La France sera le tiers-monde de 2030....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • nicolas.patrois a écrit:
    S’il avait fait du X, il saurait que ça ne fait pas 1% par an. :-D

    Déjà, cela ne le fait pas du tout ; car 1% tous les ans sur 20 ans n'équivaut pas à 20% sur un an seul !
    $ 100 * 1,2 \neq 100 * (1,01)^{20} $
    En outre, le taux se base sur l'échantillon d'apport de sujet anciens et pas sur l'apport récent du code.
    A ce jour, qui se paie une tôle en traduction gréco-latine cartonne en informatique et en archi réseaux.
    Les élèves du XXiè siècle sont meilleurs dans les domaines modernes que leurs aînés aux classiques.
  • SchumiSutil a écrit:
    Mais, sans même arrêter de recruter, il y a même des lycées où il faudra directement supprimer des postes (ceux qui ont 10 classes de séries générales dont 4 S par exemple) !

    Je comprends cette préoccupation, mais au bout d'un moment, l'éducation nationale sert à former les jeunes à leur vie future, pas à fournir des postes à ses employés. Comme quand les voitures ont supprimé des emplois chez les fabricants de charrettes, il faut bien accepter le fait qu'un emploi n'est pas un dû et que les évolutions de la société peuvent amener des chamboulements. C'est pas à notre époque que ça va changer.
    Maintenant il reste à voir si les évolutions qu'on nous propose sont celles qui seront les plus à même de nous adapter aux changements qui s'annoncent. Les élèves qui se destinent à des études scientifiques vont pouvoir continuer à faire maths/info ou maths/physique. Ceux qui se destinent à médecine pourront faire physique/svt (ils pourront quand même faire des sciences). Ce n'est pas plus mal de ne pas forcer des élèves à faire des maths s'ils sont réfractaires.
    Mais j'aurais quand même bien aimé que ceux qui veulent en faire plus le puissent. Par exemple au lieu d'histoire-géo prendre une matière scientifique pour ceux qui veulent prendre maths/physique/si par exemple, ou maths/info/sciences-éco . Et pourquoi pas aussi droit et sciences éco à la place de la philo et de l'histoire-géo ?
    J'espère qu'on évoluera vers plus de choix.
  • Romyna écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1613298,1613478#msg-1613478
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
    C'est que le niveau des profs a baissé aussi de 20% en 20 ans X:-(
    Pour ceux qui ne connaissent pas encore...

    @Nicolas.Patrois : C'est malin, maintenant j'ai l'image du Chapel en habillé en cuir et latex dans la tête.
  • Romyna a écrit:
    Déjà, cela ne le fait pas du tout ; car 1% tous les ans sur 20 ans n'équivaut pas à 20% sur un an seul !

    Je suis au courant, hein. (:P)
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Les élèves qui se destinent à des études scientifiques vont pouvoir continuer à faire maths/info ou maths/physique. Ceux qui se destinent à médecine pourront faire physique/svt (ils pourront quand même faire des sciences). Ce n'est pas plus mal de ne pas forcer des élèves à faire des maths s'ils sont réfractaires.

    Pourquoi seulement les maths et pas (presque) toutes les matières dans ce cas ? Pourquoi forcer des élèves réfractaires à l'histoire géo ou à leur LV2 ? Pourquoi ne pas garder dans le tronc commun seulement Français, LV1 Anglais et EPS ?


    Puis pour le reste, je rejoins ce qui a été dit précédemment. Pensez-vous qu'en seconde, même première, la plupart des lycéens ont une idée claire sur ce qu'il veulent faire plus tard ? Et beaucoup de ces lycéens seront influencés par leurs parents, ou par ce qui se faisait avant. Faire admettre à 90% des élèves de seconde (et à leurs parents), que non, les mathématiques, ce n'est pas pour eux, ils n'auront plus de cours de maths, bon courage !

    Une des grandes critiques (y compris de celles qui sont la motivation de cette réforme) est que beaucoup d'élèves choisissent S car "c'est la meilleure filière", ou parce que c'est celle qui permet le plus de choix possible. Or il est bien évident que ce dernier point est empiré par la réforme. Même en faisant Maths/Physique/SVT puis Maths/Physique, le poids des lettres est plus important encore qu'actuellement en S. Alors que les sciences disparaissent ailleurs.

    Pour citer le communiqué de l'Udppc, je suis entièrement d'accord avec eux :
    Celles qui continueront, massivement, à croire que les meilleurs élèves ont intérêt à adopter une stratégie menant à un bac "équilibré" risquent de pousser leur enfant à choisir des spécialités scientifiques, par calcul bien plus que par désir ou intérêt : l'effet d’entraînement conduira à renforcer cette absurde "sélection" par les sciences qui contribue à grossir les rangs des cours scientifiques d’élèves peu motivés et à finalement abaisser, dans les faits, le niveau de formation. Ce nouveau "standard" sera vu comme celui ouvrant les portes de toutes les formations, y-compris les classes préparatoires littéraires et économiques et les filières universitaires de toutes sortes (langues, droit, philosophie, histoire, sciences économiques…).
  • @Balix, excellente vidéo! Est-ce qu'il existe une vidéo du genre "perles du bac"? Il y a quelques années, j'avais fait une étude des calculs de pourcentages par Valérie Pécresse.
  • En laissant de côté la question - loin d'être marginale j'en conviens ! - des effectifs de profs de maths, je ne serais pas contre le fait de rendre les mathématiques facultatives au lycée (voire plus tôt, à l'image du latin), ce qui pourrait les sortir de leur rôle immémorial d'épouvantail à moineaux pour des générations d'ex-collégiens/lycéens, toujours prompts à se vanter de leurs déboires passés dans cette matière.
    Quel intérêt en effet, pour les nombreux élèves de ES (et parfois de S) qui croient encore à 16 ou 17 ans que $ 2 + 3 \times 6 = 5 \times 6 $, que $ \frac{1}{2} +\frac{1}{3} = \frac{2}{5} $, que $ 2x = 2 + x $ ou que $ (1 + x)^2 = 1 + x^2 $ pour tout $x$, de s'acharner à subir des heures et des heures de maths dans une ambiance nécessairement tendue, voire bordélique ?
    L'expérience montre, du moins là où je travaille, que ces incroyables lacunes ne les empêchent nullement de décrocher le bac facilement, puis de réaliser en majorité de belles carrières dans le business, la com', etc., domaines où l'aisance relationnelle, l'audace, le culot, le réseau (familial ou créé par l'intéressé) me semblent infiniment plus déterminants que toutes les connaissances académiques du monde.
    Bref, proposer de véritables rudiments de maths et des approfondissement aux élèves qui en ressentent l'utilité et/ou l'envie, tout en laissant les autres se concentrer sur des disciplines susceptibles de les intéresser et/ou d'accompagner leur projet d'études, ne me semble pas absurde à première vue, et permettrait je pense, de travailler dans un climat plus serein.
  • Quel intérêt en effet, pour les nombreux élèves de ES (et parfois de S) qui croient encore à 16 ou 17 ans que 2+3×6=5×6, que 12+13=25, que 2x=2+x ou que (1+x)2=1+x2 pour tout x, de s'acharner à subir des heures et des heures de maths dans une ambiance nécessairement tendue, voire bordélique ?

    Quel est l'intérêt pour les nombreux élèves de 16/17 qui mettent l'infinitif "er" au passé composé, et qui confondent régulièrement "sa" avec "ça", de s'acharner à subir des heures de cours de Français ?

    Si l'on admet qu'un bachelier sur deux n'arriverait pas à faire la dictée et le problème de maths du certificat d'études de 1950, la solution est-elle de supprimer les cours de maths et de français ?
  • On en vient au fond du problème: une quantité incroyable d'élèves n'ont pas leur place en cours! Que l'on crée des garderies géantes financées par les mairies et que subsistent quelques lycées pour les élèves motivés ;-) Voilà de grosses économies en perspectives !!! Et terminée la crise du recrutement...

    NB: second degré svp... Enfin peut-être n'est ce pas si éloigné de la finalité...
  • Dans notre collège l'année prochaine certains profs de SVT on demandé à enseigner la SVT, Tecno Et Sciences en sixième.
    Je pense que le devenir des profs de math va être la polyvalence, surtout en info_math, qui au collège a déjà commencé.
    J'ai regardé hier soir le documentaire:" comment j'ai détesté les maths". Beaucoup pensent, dans ce documentaire, qu'il faut faire des maths pratiques et tangibles aux élèves en petite école pour donner le plaisir d'en faire quand ils seront grands. En fait certains mathématiciens se rendent compte que les maths sont dures et torturent les élèves.
    J'aime l'anecdote de monsieur Sauvageot prof en MP* qui expliquait, étant jeune collégien, que sa prof lui avait demandé de faire du soutien à ses camarades de classe et qu'il avait réalisé combien c'était dur d'expliquer une chose qui lui paraissait simple. En fait, tous les profs sont pour la plupart d'anciens bons élèves et on ne se rend pas souvent compte que notre passion pour les maths n'est pas forcément celle dés élèves. D'où l'incompréhension quand on réduit les programmes.
  • Je crois qu'au contraire, nous mathématiciens savons mieux que quiconque à quel point elles sont difficiles et quels efforts elles requièrent. De la même façon qu'un grand musicien passe des heures à travailler sa technique, en plus de son don naturel, avant d'exprimer son style musical, un mathématicien passe des années à comprendre les structures algébriques, la géométrie, la topologie, à étudier des séries en tout genre, à faire des changements de variables et des intégrations par parties, pour pouvoir ensuite aborder la théorie de l'intégration, l'analyse complexe, la géométrie algébrique, les probabilités, etc. Pour pouvoir ensuite faire un M2 recherche et trouver son domaine de recherche, avant de faire un doctorat et éventuellement devenir chercheur.

    Tout ceci est long, difficile, et ça ne fait peut être pas rêver les foules d"étudier les complémentaires d'hyperplans denses, le théorème de Baire et Banach-Steinhaus, etc. Mais c'est absolument nécessaire pour devenir mathématicien. Tout autant que de verser trois cônes dans un cylindre pour se rendre compte de la formule. Ça, ce n'est que le premier pas ; l'éveil de la curiosité enfantine. Derrière il faut bâtir le bagage technique et conceptuel ; c'est le rôle normalement dévolu au lycée (séries scientifiques) puis à l'enseignement supérieur.

    Et pour pouvoir faire cela, il faut sortir du lycée avec les prérequis qui vont avec - d'où la nécessité répétée d'avoir une filière, ou parcours si l'on ne veut plus parler de filières, scientifique plus exigeante qu'aujourd'hui, destinée à un nombre plus réduit d'élèves. Avec 40 % minimum du temps d'enseignement consacré aux lettres, un tronc commun vidé des sciences, et une option maths commune à tous en première, on n'en prend pas le chemin. Loin de là.
  • Tu dis bien nous mathématiciens. Sauf que pour la personne lambda les maths s'arrêtent à l'aire d'un carré, la conversion des longueurs et des masses et les pourcentages. Et les quatre opérations.:-)
  • Il faut répondre aux idées reçues. Les maths sont toujours en demeure de prouver leur utilité, et le fait que les gens en oublient l'essentiel serait une preuve de leur inutilité.
    Mais enfin tout le monde oublie à peu près tout ce qu'il a appris à l'école, toutes disciplines confondues ! Ce qui reste, eh bien c'est la culture. Et la culture, la vraie, est personnelle.

    J'ai tout oublié de ce que j'ai appris en SVT, un de mes cours en 6e expliquait comment les oiseaux faisaient pour voler.
    Evidemment, aujourd'hui je suis dans l'incapacité d'aider le moindre piaf qui aurait oublié comment voler.
    Est-ce qu'on en fait tout un fromage comme pour les maths ?!
  • Oui aléa. A l'école primaire nous avions eu une interrogation écrite sur le lombric, on nous y demandait entre autres un croquis de la coupe de l'animal. Et nous étions censés connaître les 209 (de mémoire) os du squelette humain. Quelque années après je pouvais encore les lister, mais cela n'a pas duré.
  • Ceux qui se destinent à médecine pourront faire physique/svt (ils pourront quand même faire des sciences).

    Exemple d'accompagnement personnalisé suivi par ma nièce en 1ère S : 6 semaines consacrées à la confection d'affiches relatant la vie de femmes scientifiques (autrement dit, des activités de centre aéré à caractère politiquement correct )
    Quand je vous dis que l'état de l'enseignement de la physique est pire encore que celui des maths, je me fonde sur des faits réels......
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Sans parler du fait que ces affiches montrent comment on ne sait pas découper et comment on ne sait pas coller...
    Parfois on voit aussi comment on ne sait pas centrer un titre...
  • Félix a écrit:
    Et nous étions censés connaître les 209 (de mémoire) os du squelette humain.

    Sans compter qu'entre temps le cubitus a disparu du squelette humain.

    Bon dimanche (si j'ose dire)

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • En ce qui concerne le poids des sciences, lire http://m.huffingtonpost.fr/2018/02/17/nouveau-baccalaureat-ce-graphique-resume-les-inquietudes-des-scientifiques_a_23364140/

    En particulier, outre le graphique saisissant, on notera que même les 2h estampillées "humanités scientifiques et numériques" ne seront pas forcément vraiment scientifiques puisqu'elles pourront aussi être enseignées par des professeurs d'HG ou de philo.
  • Je viens de regarder sur Eduscol les futurs volumes horaires.

    C'est tout simplement dramatique.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Tu peux mettre un lien zeitnot ? J'ai trop la flemme et le moral pas assez.
    Je les ai simplement vu passer : mon dernier va se goinfrer la réforme et je suis allé voir une conférence au collège.

    J'en ai retenu :
    Les programmes de première (et maturation) sont priés de sortir en décembre 2018.
    Personne n'a été capable de m'expliquer le rôle des conseils de classe de fin de seconde.
    Comment vont entrer en ligne de compte les différentes options lors des attributions de places post-bac (en 2021).

    Enfin, je l'ai déjà dit une mole de fois sur le phôrüm. C'est pas le contenu des programmes qui est important, ce sont les exigences.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Merci zeitnot !

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • En maths, on s'inquiète, en SVT et SP, on s'inquiète. En LV, on s'inquiète aussi. Ca va être un beau bazar !!
  • Je vais faire prof d'histoire-géo pour être moins inquiet...
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Mes principales inquiétudes sont :
    - la classe de première : comment imaginer une "majeure" de seulement 4h, et, qui plus est, commune aux actuels S et ES ? Il me semble qu'il faudrait au minimum scinder en deux majeures différentes (peut-être "maths appliquées", sous-entendu pour l'économie et peut-être pour les sciences expérimentales, avec de l'analyse et des statistiques, et "maths théoriques", sous-entendu pour les études de maths et de physique, avec moins de statistiques mais du dénombrement et de la géométrie).
    - le "risque" que certains lycées privés offrent une 3eme majeure payante en hors contrat en terminale (comme cela s'est fait en collège pour les bilingues), rendant de fait la plupart des lycées publics hors jeu.

    Je n'ai pas trop vu ces inquiétudes -là, ni ici ni sur d'autres forums. J'espère donc sincèrement me tromper.
  • Pour la partie commune S-ES, ça entraînera de traiter davantage d'analyse dés la 1ère, évidemment ce sera moins équilibré (bcp de géométrie en Tale S)
    Sinon je suis étonné des propos catastrophistes.
    Un élève qui choisit (math en 1ère et Term) + (math expert en term) a 4h en 1ère (c'est déjà ça en 1ère S actuellement) et a 9h en Tale (1h de plus que les TS Spé maths actuelles). Evidemment il ne fera plus de SVT en Tale...
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