Le carnage continue (Brevet Pondichéry 2018) — Les-mathematiques.net The most powerful custom community solution in the world

Le carnage continue (Brevet Pondichéry 2018)

Voici le sujet de "mathématiques" du Brevet des collèges 2018 Pondichéry
http://www.lfpondichery.net/web/images/sujets/2018/Bac_et_DNB_2018/Maths_Série_générale_DNB.pdf

Le sujet est presque vide de contenu mathématique digne de ce nom....et le Bac risque d'être du même tonneau.....

[Modification du titre. Titre initial : Le carnage continue]
Liberté, égalité, choucroute.
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Réponses

  • Curieusement je ne trouve pas que ce soit si catastrophique que cela.

    On peut se plaindre du "on voit que", oui.
  • C'est quand même archi-archi simple avec quasiment aucun calcul (à part du style 1+1=2).
    Les questions sont toutes du genre:
    ABC est rectangle en A, AB=2 et BC=9, calculer AC.
    Pierre est arrivé à 9h58 et il est parti à 10h15, combien de minutes est-il resté?
    Ce sont un peu des questions pour débilou...
  • La nullité de ce sujet est d'autant plus regrettable qu'il a été posé dans un pays étranger.....et constitue de ce fait une vitrine de ce qu'est l'enseignement des mathématiques en France. Les indiens qui liront ce sujet risquent d'être consternés et auront une bien piètre image de notre pays.....

    A titre de comparaison, voici ce que l'on demande aux lycéens indiens lors de la dernière année d'études secondaires (équivalent de la terminale ?)
    https://www.kv1bhuj.org/admin/downloads/2083728474micro.pdf

    Franchement, j'ai honte pour mon pays.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Et voici un exemple d'examen posé en fin de class 10 (équivalent de la seconde),pour être admis en higher secondary school.
    https://www.nextgurukul.in/downloads/BoardPapers/CBSE/2016/Maths/CBSE-X-Maths-2016.pdf
    Liberté, égalité, choucroute.
  • On peut aussi regarder le bac S Pondichéry, sorti aujourd'hui : https://www.apmep.fr/IMG/pdf/S_Pondichery_4_mai_2018.pdf
  • Ainsi que le Bac ES:https://www.apmep.fr/IMG/pdf/ES_Pondichery_4_mai_2018.pdf

    Les deux sujets rasent la moquette et comme le dirait @CC: "Les exercices sont connus à l'avance"....
    Les lycéens Indiens doivent bien rigoler en lisant ces sujets.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Blueberry a écrit:
    C'est quand même archi-archi simple avec quasiment aucun calcul (à part du style 1+1=2).
    Les questions sont toutes du genre:
    ABC est rectangle en A, AB=2 et BC=9, calculer AC.
    Pierre est arrivé à 9h58 et il est parti à 10h15, combien de minutes est-il resté?
    Ce sont un peu des questions pour débilou...
    Il est regrettable qu'en ces temps où l'on se gargarise de tâche complexe, on donne presque systématiquement la réponse à chaque question. Ainsi, exercice 4, question 1 :
    Corinne choisit le nombre 1 et applique le programme A. Expliquer en détaillant les calculs que le résultat du programme de calcul est 4.
    Il s'agit de calculer 1-3, puis d'élever le résultat au carré. Que voilà une tâche complexe !

    Exercice 6 question 4 :
    Chris a parcouru 11 km au cours de cette course. Montrer que sa vitesse moyenne est d'environ 12,5 km/h
    Il manque une donnée pour faire le calcul : la durée de la course, que l'on a calculé à la question 3. Là encore, quelle tâche complexe !

    Il est également regrettable que certaines questions posées ne soient pas des questions mathématiques. Ainsi, exercice 1, question 4 :
    Lors des deux derniers lancers, la boule s'est arrêtée a chaque fois sur la case numérotée 9. A-t-on maintenant plus de chances que la boule s'arrête sur la case numérotée 9 plutôt que sur la case numérotée 7 ? Argumenter à l'aide d'un calcul de probabilités.
    La notion d'indépendance n'est pas au programme de Mathématiques du cycle 4, la notion de test d'hypothèse non plus : peut-on rejeter l'hypothèse nulle (formulée dans l'énoncé) : «la boule a la même probabilité de s'arrêter sur chaque case.» si on observe l'événement «Lors des deux derniers lancers, la boule s'est arrêtée a chaque fois sur la case numérotée 9.» ?

    Les élèves sont ils censés inventer la notion d'indépendance ex nihilo ? Quel est le mystérieux calcul de probabilité attendu en guise de réponse ? 1/13=1/13 ? S'agit-il vraiment d'un calcul ?
  • 42 points/100 pour ces pseudo-proba..... Ce sujet est une honte !
  • Et pourtant la France occupe un rang mondial respectable en Mathématiques.
  • Parce que les gens qui sont bons en maths sont de la génération d'avant, qui n'a pas subi cet enseignement. On en reparle dans 20 ans.
  • Du moment que les sujets de concours CPGE ne sont pas plus faciles et que les sortants chercheurs de l'ens ou les ingénieurs ne sont pas moins bons qu'avant (peut-être meilleurs même ?), où est le problème ?

    Celui qui fera un BAC S aujourd'hui en ayant jamais fait de maths aura peut-être une mention et sera infiniment moins bon que son homologue d'il y a 10, 20 ou 30 ans, mais il finira sûrement en médecine, peut-être en droit, ou alors en fac de sciences et échouera, où est le problème ? Les rescapés finiront en MPSI et les bons rescapés rattraperont le retard pour finir là où il faut, en ayant juste commencer leur études à BAC+1, mais au final, rien de si grave.

    Au final, si c'est juste une histoire d'image que notre pays renvoie, c'est rassurant si c'est l'unique aspect dramatique de la chose.
  • Sur l'exercice "calculer et donner l'écriture scientifique de $8 \times 10^3 \times 3 \times 10^7$", une élève a répondu $8 + 3 + 10^3 +10^7 = 11 + 10^{10}$. Ma principale m'a dit "il y a une logique, vous n'auriez pas du lui mettre 0". B-)- B-)-


    Note moyenne de l'établissement : 9,4/50. Note médiane : 8/50. Pourcentages d'élèves ayant eu la moyenne : 3,63 %.
  • AitJoseph a écrit:
    Et pourtant la France occupe un rang mondial respectable en Mathématiques.

    Il y a - bon an mal an - entre dix et vingt étudiants en France qui sortent du lot chaque année. Ces étudiants n'ont absolument pas besoin d'aller en cours ni même de travailler dur pour être parmi ces dix ou vingt. (En général ils travaillent)

    Ces nouveaux étudiants suffisent pour entretenir l'école mathématique française et la maintenir à son rang. Ajoute à ça l'apport d'étudiants étrangers et ça fait la rue Michel.

    Le problème de la dégradation de l'enseignement - et pas seulement des maths - c'est le niveau du vingt et unième.

    Et surtout des suivants.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • SchumiSutil a écrit:
    Ma principale m'a dit "il y a une logique, vous n'auriez pas du lui mettre 0"

    De quoi se mêle-t-elle ?
    (...)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Je trouve que ce sujet est dans le niveau de difficultés moyen des élèves que nous avons actuellement.
    Il faut être réaliste les maths ne sont plus qu’un outil et bientôt une discipline qui s’éteindra au profit de l'algorithmique.
    On est à l'ere de l’intuition pas de la démonstration.
  • @Benoit Rivet
    En quoi n'est-ce pas mathématique ?
    En lisant l'intégralité du sujet, on a bien la réponse, non ? (Probabilité uniforme, qui ne dit mot consent)
    Ou alors on cherche la petite bête là où il n'y en a pas.

    On dirait des critiques préparées à l'avance (à défaut du sujet donné à l'avance (:P)).

    C'est la première fois que j'ai cette position, mais franchement vous sortez vos critiques pour pas grand chose.
    Chacun ses réflexes...mais sans réflexion cela m'étonne !
  • A priori oui la dernière année d'études secondaires est l'équivalent de notre terminale dans la mesure où elle se termine l'année des dix-huit ans. J'ai une jeune amie indienne qui termine sa première année d'études supérieures et elle aura 19 ans dans 13 jours. En revanche le bac n'est pas synonyme de repos sur les lauriers puisque les futurs étudiants doivent passer des examens d'entrée à l'université correspondant à celles qu'ils visent. Je demanderai à Rucha si elle peut me fournir le sujet de son examen de maths de première année, mais apparemment elle a passé pas mal de temps sur les matrices.
  • Geo a écrit:
    faut être réaliste les maths ne sont plus qu’un outil et bientôt une discipline qui s’éteindra au profit de l'algorithmique.

    Tu es IPR ou formateur ESPE peut-être ?
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Dom a écrit:
    vous sortez vos critiques pour pas grand chose.
    pas grand-chose, c'est bien le mot quand on lit ce sujet :-D.

    Sinon, au sujet des probas,qu'est-ce que c'est que cette histoire d'influence des 1er et 2ème résultats sur le 3ème lorsqu'on répète l'expérience ?
    C'est absurde, il faudrait partir d'un modèle qui corresponde à trois lancers et calculer une probabilité conditionnelle pour répondre à cette question, mais c'est hors de question ici. Il n'y donc a aucune réponse mathématique possible.
  • Bon, d'accord, allons-y : qui dit que lorsque l'on fait l'expérience, c'est la première fois ?
    Il faut être honnête.

    Je me contente de constater que pour une fois on dit explicitement que chaque secteur a la même probabilité d'être tiré.
    Ce n'est pas si courant.
    Et c'est en cela que j'interprète (bah oui !) que c'est comme ça à chaque tirage.

    Je sais bien que ce n'est pas parfait. J'ai même honte de défendre cette idée. Mais franchement, j'attends vos sujets.

    Je le répète : je ne défends pas ce sujet mais les critiques faites m'étonnent jusqu'à maintenant.

    Sauf pour scander que le niveau baisse (ce que je ne nie pas !)l pour faire bien.
  • Non Ramon mais c est de l’ironie quoi que c est peut être ce que pensent les faiseurs de programmes.
  • L'ire honnie, oui.
  • Je ne vois tout de même pas comment on peut « argumenter à l'aide d'un calcul de probabilités » pour répondre à la question 4 de l'exercice 1. Dom, puisque tu te fais l'avocat du diable, que répondrais-tu à cette question ?

    PS : par ailleurs, ton argument « Bon, d'accord, allons-y : qui dit que lorsque l'on fait l'expérience, c'est la première fois ? » me semble non acceptable. La loi conditionnelle n'a a priori aucune raison de coïncider avec la loi non conditionnelle.
  • Je lis que l'on a équiprobabilité : j'écris 1/13 pour chaque.
    Je ne me pose pas la question de quand je joue à ce jeu (après avoir joué ? Après avoir joué deux fois ? Après avoir joué mille fois ?).

    Je n'aime pas la manière dont c'est posé ( "argumenter...") mais c'est un autre débat.

    Vous attendez certainement que le sujet dise "c'est indépendant à chaque fois", certes.
    Moi je dis "bof".
  • @Dom

    Dans ta réponse je ne vois pas d'argumentation (qui était demandée) ni de calculs probabilistes (qui étaient demandés) et tu ne tiens pas compte de l'information donnée (on a obtenu etc.).

    L'information n'est pas : on joue pour la troisième fois. L'information est : on joue pour la troisième fois et on vient d'obtenir deux 9 (ou autre je n'ai pas relu). C'est très différent.

    Voici un modèle respectant l'énoncé : le premier nombre obtenu est uniforme entre 1 et 13, ensuite lors de chaque partie le nombre obtenu est le nombre précédant augmenté de 1 (en convenant que l'on passe de 13 à 1). On a bien « à chaque lancer, le résultat est équiprobable ». Il faudrait un modèle légèrement différent pour que l'on puisse obtenir deux 9 d'affilé mais j'espère que tu comprends l'idée.

    Si l'on demandait juste un peu de bon sens en modélisation aux élèves, cela ne me poserait pas de problème. Mais ce « argumentez à l'aide d'un calcul probabiliste » me dérange. Ou bien on attend réellement une argumentation avec un calcul probabiliste (équiprobabilité sur trois lancers puis calcul de $13^2/13^3$ ?), ou bien on ne peut qu'induire une idée fausse de ce qu'est une argumentation avec un calcul probabiliste. Comme mon pseudo l'indique, j'ai fait le vœu de n'intervenir que ponctuellement donc je vais essayer de m'y tenir ;-).
  • Comme Benoit Rivet l'a fait remarquer, le problème, c'est que l'énoncé laisse penser que c'est par un calcul qu'on va lever le "paradoxe" que la probabilité ne change pas. Or l'identification de la nouvelle probabilité avec l'ancienne ne résulte pas ici d'un calcul, mais d'un choix de modèle.

    De mon point de vue, la confusion entre le calcul et la modélisation est une confusion qui pouvait être sans conséquences quand elle était faite par Pascal ou ses semblables, mais pour la masse éduquée d'aujourd'hui, la confusion n'est pas sans conséquences.
    Je vois bien que cette confusion est dans l'esprit de certains profs et de certains responsables de l'institution scolaire; c'est un problème.
  • M Mercader,

    oui le niveau n'est pas exceptionnel mais à mon époque ce n'était pas plus difficile.
    Il y a beaucoup de sujets balayés : theoremes, probas, lecture graphique, QCM, programmes de calcul, de la programmation, utilisation du tableur, du calcul littéral, frise/pavage, repérage sur la sphère ...
    A mon époque il n' y avait pas plus de thèmes, on avait les vecteurs mais aujourd'hui il y a les triangles semblables par exemple.
    Oui on avait plus de calculs à maîtriser : systèmes d'équations, équations produit ... mais bon, cela passe en seconde maintenant.

    La réussite de cette épreuve nécessite de connaître ces leçons, et ce n'est pas si facile pour nos élèves.
    Ils ont une dizaine de matières non ?

    Je vais même dire que je préfère cette épreuve que ce que je faisais à mon époque, je serai curieux de retrouver mon DNB et de comparer ...
    Moi j'ai souvenir d'avoir fini l'épreuve en 3/4 d'heure donc ça ne devait pas voler haut.

    Je le trouve très bien ce sujet !
    La seule chose qui me manque c'est le theme des fonctions qui est absent.

    Je donnerai aux 4emes ce sujet pour voir.
  • Bon, je reprends :

    1) si on sait répondre à la première question, c'est étrange d'après ce que vous dites : on ne dit pas "c'est pour la première fois qu'on joue"

    2) "argumenter par un calcul" signifie (là d'accord, je n'aime pas cette manière de dire) "ne pas rédiger mais calculer et voir si c'est pareil".

    3) "tu n'as pas utilisé l'information" : oui je dis qu'elle ne sert à rien !
    Si on me donne l'âge du capitaine, je ne l'utilise pas non plus.

    Le modèle : oui, c'est ce qui pèche dans les programmes.
    Quoique on a la possibilité de faire un arbre avec "trois épreuves" : on pourrait très bien le faire (sur un format A1 car là ça prend de la place) et s'apercevoir que les probabilités sont égales pour avoir 9-9-x ou 9-9-y.
    Mais là encore, on va entendre "on ne dit pas que c'est indépendant".
    C'est certainement le point d'accord qu'on pourra trouver : on veut voir écrit "à chaque fois que l'on rejoue on se retrouve dans les conditions d'équiprobabilité".


    Entendons-nous bien, je ne dis pas que c'est parfait.
    J'admets même qu'il est tacite/implicite que lorsque l'on joue on se met à chaque fois dans les mêmes conditions.
    Dans quelques années ce sera écrit.
    Ma (légère) joie est que l'on ait enfin écrit une phrase qui traduit "équiprobabilité".
    Les années précédentes (un an, deux ans ?) on ne voyait que le mot "hasard" et cela m'agaçait fortement.
  • LeVioloniste a écrit:
    Il y a beaucoup de sujets balayés: théorèmes,probas, lecture graphique, QCM, programmes de calcul, de la programmation, utilisation du tableur, du calcul littéral, frise/pavage, repérage sur la sphère ...

    C'est triste de lire cela de la part d'un prof de maths....postule donc pour devenir IPR car tu es totalement dans l'air du temps...
    En fait de violon, tu nous joues plutôt là un air de pipeau.....

    Ceux qui ont conçu ce sujet détestent manifestement les mathematiques.....

    Regardez plutôt les sujets de bac indien pour mesurer l'ampleur du désastre en France....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Piètre consolation : on a au moins une question de maths dans chaque exercice X:-(
  • M Mercarder,

    je parle du brevet, vous parlez du bac.

    J'ai regardé le sujet de bac indien il s'agit de faire de la technique. Ok c'est de bon niveau mais ce ne sont pas des maths qui font rêver.

    Pour revenir au collège on a enlevé la géométrie du triangle, d'accord, mais pour de futurs citoyens :
    - qui utilise dans sa vie pro des triangles ?
    - qui utilise dans sa vie pro des ordis avec des tableurs, des programmes ...
    Oui ok c'est triste pour les puristes, mais je pense que certaines choses dans la réforme étaient nécessaires.
    Et d'ailleurs j'entraîne mes élèves aux démonstrations avec beaucoup de rigueur, j'ai gardé cela ...

    Je ne suis pas IPR et je ne souhaite pas le devenir !
  • geo a écrit:
    Il faut être réaliste les maths ne sont plus qu’un outil et bientôt une discipline qui s’éteindra au profit de l'algorithmique.

    C'est bien ça le problème, considérer que les maths sont un outil c'est bien mais il faut aussi considérer les maths comme une discipline à part entière dont le but est de former l'esprit. La majorité de ce que les ingénieurs ont appris en maths ne leur sert à rien directement, mais cela leur a appris à réfléchir face à des problèmes.

    En revanche l'algorithmique c'est super. Je trouve qu'il y a un énorme potentiel mathématique (au sens de raisonnement), et c'est très bien pour former son esprit. J'ai l'impression que beaucoup de personnes sur ce forum voient d'un mauvais oeil l'arrivée de l'algorithmique mais je ne comprends pas pourquoi.
    geo a écrit:
    On est à l'ere de l’intuition pas de la démonstration.

    Et ce n'est pas une mauvaise chose ! Les mathématiciens professionnels passent beaucoup de temps à rédiger des démonstrations, mais une grande partie de leur temps consiste à intuiter des résultats, réfléchir, créer. Ce qui est dommage c'est qu'on apprend un peu moins la partie "démonstration" au collège/lycée aujourd'hui.
    Ramon Mercader a écrit:
    Regardez plutôt les sujets de bac indien pour mesurer l'ampleur du désastre en France....

    Cet argument est ridicule. Quelle proportion de la population atteint le niveau du bac en Inde ? Et en France ? Sachant que les maths est une discipline socialement extrêmement discriminante cette information est capitale.
  • Ok c'est de bon niveau mais ce ne sont pas des maths qui font rêver.

    Pas pour défendre Ramon, mais les maths du Dnb et du bac me font pas trop rêver non plus.
  • Je suis allé revoir le sujet de maths du brevet que j'ai eu quand j'étais petit (1996 - académie de Rennes). Le style et le contenu était différent...
    Sujet Maths brevet
  • Jacky9393 a écrit:
    En revanche l'algorithmique c'est super. Je trouve qu'il y a un énorme potentiel mathématique (au sens de raisonnement), et c'est très bien pour former son esprit.
    J'ai l'impression que beaucoup de personnes sur ce forum voient d'un mauvais œil l'arrivée de l'algorithmique mais je ne comprends pas pourquoi.

    Le principal reproche fait à l'algorithmique est de vouloir remplacer certaines notions, au lieu de se rajouter à l'enseignement déjà existant.
  • "Sachant que les maths est une discipline socialement extrêmement discriminante cette information est capitale."

    Sur quels chiffres et quels rapports, appuyez-vous une telle affirmation ?

    Si j'en crois ce rapport, http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads/2016/09/dutercq_solo1.pdf

    sur les inégalités d'acccès aux CPGE, milieu typique de la surreprésentativité des classes sociale supérieures.

    En ce qui concerne la filière littéraire, je lis :

    "Les CPGE littéraires ne dérogent pas à la surreprésentation déjà évoquée, cependant celle des étudiants issus du milieu enseignant y est plus marquée, puisqu'ils sont en moyenne 17 %. C'est dans cette voie que les milieux populaires sont le moins représentés (12 %). Ces éléments marquent la forte implication du capital culturel qui semble régir le choix d'orientation"


    En ce qui concerne la filière économique, je lis :

    " Néanmoins,le poids de ces derniers reste plus important qu'il ne l'est dans les classes scientifiques (+7 à 8 points)" (Evoquant les classes supérieures.)

    Si j'en crois ces chiffres, j'ai comme le sentiment que dans un milieu élitiste comme les CPGE, (ce n'est pas une critique, je préfère préciser, car je me méfie ici, quand on dit un truc...), les maths sont socialement justement moins discriminantes que les lettres ou l'économie.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • @djedje_bzh , merci pour ce lien.

    Pour ma part, ce sujet ne me dérange pas. Le vrai problème est qu'il est fait pour que les glandeurs s'en tirent honorablement via les questions où les réponses sont données, les formules sont données ... et que la plupart des élèves ne s'en sortent pas! Pourquoi? Parce que le postulat de départ est que les élèves savent lire, qu'ils comprennent ce qu'ils lisent et qu'avec un peu de bon sens, ils réussiront à remettre les pièces dans le bon sens. Or ce que la grande majorité fait, c'est lire en diagonale, répondre en tentant vaguement un truc qui leur fait penser à des maths.
    Et comment faire pour stopper cette régression (que l'on accompagne)? Aujourd'hui la réponse est "compétences", "scratch" et "probabilités".
  • Jacky9393 a écrit:
    Cet argument est ridicule. Quelle proportion de la population atteint le niveau du bac en Inde ? Et en France ? Sachant que les maths est une discipline socialement extrêmement discriminante cette information est capitale.

    Des arguments éculés reposant sur les pires poncifs chers aux pédagogos......

    https://www.google.ch/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://m.youtube.com/watch?v=EFG1QLCzICc&ved=0ahUKEwi507C-tO_aAhWiIJoKHU9aD9kQo7QBCCQwAA&usg=AOvVaw1XP_eDrkXovbUm_KADnRxp
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Bonsoir,

    > Quelle proportion de la population atteint le niveau du bac en Inde ?

    Ramon, ceci n'est pas un argument, éculé ou non, c'est une question.
    Et j'aimerais bien aussi connaître la réponse.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Je conjecture qu'elle est proche de $\dfrac{1}{\text{d}\pi}$ par rapport à $\text{d}\pi t$, cette phrase.

    S
  • Bonjour,

    @Rescassol : la proportion est délicate à calculer parce que la base est mal définie. La majorité des indiens ne vont pas dans le secondaire. Au niveau bac on doit avoir environ 16 millions d’indiens (a vérifier). Le système est très inégalitaire : seuls les enfants dont les parents ont les moyens vont jusqu’au bac.
  • Hello tout le monde
    J'ai lu ce petit post et je n'ai pas pu m'empêcher d'y contribuer . Pour ce qui est du niveau du brevet en France je ne peux pas dire grand chose, mais en tout cas , je peux partager avec vous le point de vue des Indiens sur les brevets et bacs français , étant moi-même un peu d'origine indienne .
    Voici à quoi ressemble un examen de mathématiques niveau 3eme/ 2nd (différent du brevet des lycées Français)
    http://www.cisce.org/pdf/ICSE-Class-X-Specimen-Question-Papers-2017/Mathematics.pdf

    Ma petite cousine dont je suis de 1 ans l'aînée, savait très tôt calculer des Intégrales, pendant que moi je n'apprenais qu'à résoudre de simple équations. Et lors de mon voyage en Inde, beaucoup de ses amies me taquinaient en me disant " vous les français, vous ne vous ennuyez pas avec vos brevets?" ( J'avais honte... )
    Et mon propre grand-père, qui a également fait ses études en Inde et qui est aujourd'hui neurochirurgien à Singapour , critique souvent le système français , il le trouve pas assez élaboré...
    Par exemple en Inde, chaque année les petits Indiens doivent passer des examens pour passer en classe supérieure. (C'est un peu comme un brevet mais chaque année) et c'est vraiment source de pression, car s'ils ratent leurs parents vont devoir repayer l'année., ce qui n'est pas cool pour les classes moyennes.
    De même comme vous l'avez très bien dit , même après le bac, les élèves doivent ensuite passer d'autre examens d'entrée à l'université, chaque école/ université à son propre examen et c'est hyper stressant car il y a un classement, si par exemple l'élève fait partie des 75 premiers de la liste il sera admis, sinon tant pis pour lui, cela s'appelle les university level entrance exams. En voici des exemples : (ce sont les épreuves de Maths de différente filière d'entrée à l'université)
    http://jam.iitd.ac.in/PDFs/MS_QP_2014.pdf
    http://jam.iitd.ac.in/PDFs/PH_QP_2014.pdf
    http://jam.iitd.ac.in/PDFs/MA_QP_2014.pdf
    http://jam.iitd.ac.in/PDFs/MS_QP_2015.pdf

    Donc oui, les Indiens n'aiment pas nos bacs et brevets français et les trouvent trop faciles haha !
    Voilà voilà, j'avais envie de m'exprimer un peu sur le sujet , :) !
    Bonne nuit à tous !
  • et pendant ce temps là en France, on obtient le brevet en comptant des carreaux pour calculer une aire et si on sait que la latitude 0° c'est l 'équateur.....Voilà donc les mathématiques qui font rêver certaines bonnes âmes bien pensantes sur ce forum.....
    Désolé mais je préfère le Bac indien (produit vectoriel, trigo...avec fonctions arctan et arcsin intégrales, ékwadiphes, algèbre linéaire....). Ça au moins, c'est du solide et cela me faisait rêver quand j'étais en TC....il y a 30 ans.
    Mais manifestement beaucoup de profs de maths d'aujourd'hui n'aiment pas les maths....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Qu'on s'entende : pour mon cas personnel, non, ça ne me fait pas rêver.

    Au cas où ;-)
  • Rescassol a écrit:
    Ramon, ceci n'est pas un argument, éculé ou non, c'est une question.
    Et j'aimerais bien aussi connaître la réponse.

    Ah oui mais tu vois, il y a des question que l'on ne doit pas poser: ce serait être politiquement correct.
    Et si la réponse t'intéresse c'est que tu es un affreux jojo bobo gogo bienpensant, voilà.

    --

    [*** modéré *** propos grivois. AD]
  • on obtient le brevet en comptant des carreaux pour calculer une aire

    Ceci dit, c'est bien comme cela que l'on fait lorsque l'on définit la mesure de Lebesgue dans $\mathbb{R}^2$.
    Par définition, pour tout $x \in \mathbb{R}^2$, $\mathcal{L}_2 ( [0,1]^2 + x) = 1$, donc pour un rectangle $\mathcal{R}$ de longueur $\ell$ et de largueur $L$ entières, $\mathcal{L}_2 (\mathcal{R}) = \ell \times L$.

    Mais ensuite, en découpant un carré $[0,1]^2$ en plus petits carrés et en comptant, on étend la formule pour $\ell$ et $L$ rationnels (au moins décimaux j'ai fait cela en 6ème).

    Et au collège, seuls les nombres rationnels existent ($\pi$ on ne dit pas que ça ne l'est pas - c'est de toutes façons impossible de le justifier, $\sqrt{2}$ on le fait parfois, mais c'est très rare).

    D'ailleurs, comme avait dit mon prof en théorie de l'intégration, "un nombre réel n'a aucun sens, on ne mesure que des nombres décimaux".



    Tout ça pour dire qu'on peut quand même faire des maths un peu sérieuses au collège. Et d'ailleurs, les enfants sont souvent malléables et content d'apprendre.
  • Pour en revenir au sujet initial, je te trouve bien sévère... il me semble qu'il y a peu plus de maths que dans le DNB 2017 de métropole.

    Notamment le dernier exercice, il faut mélanger triangles semblables et trigonométrie, ce n'est pas plus facile qu'à mon époque.

    Quand aux "programmes de calculs", on peut trouver cela un peu ridicule, mais finalement il faut développer $(x-3)^2$ puis résoudre $(x-3)^2 = x^2 + 3x + 7$, ce qui n'est pas tellement plus facile qu'à mon époque (en PJ).


    D'ailleurs, à ce propos, contrairement à ce que tu dis en 3ème :
    - on enseigne encore les identités remarquables
    - on résout des équations de la forme $(ax+b)(cx+d) =0$
    - on fait un peu d'arithmétique, on voit la décomposition en facteurs premiers et le PGCD de deux nombres
    - on fait de la trigonométrie, Thalès et Pythagore comme on l'avait fait nous (moi en tout cas)
    - on voit la définition de racine carrée (même si on ne calcule plus avec)

    On fait beaucoup moins de géométrie (centre de gravité, du cercle circonscrit, inscrit, orthocentre dans un triangle), plus de trapèzes, on ne fait plus les vecteurs, c'est vrai mais on fait quand même en plus :

    - Triangles semblables,
    - Homothétie (qui s'ajoute à translations, rotations et symétrie), composition de deux homothétie

    Donc on fait sans le dire toutes les similitudes du plan.

    Il y a donc moyen avec des élèves sérieux (il y en a encore heureusement !) de prodiguer un bon enseignement tout en restant dans le programme.

    Bon cela dit, j'ai retrouvé un livre de 3ème des années 80 (donc encore ton programme Ramon) et oui cela laisse songeur ; il y avait la définition d'un groupe en fin du livre, la notion de composition d'applications avec le symbole $\circ$.

    Et des exercices des calculs avec des fonctions homographiques associées à une matrice de $GL_2 (\mathbb{Z})$ prisent en $\sqrt{3}$, dont il fallait mettre le résultat sous forme $n_1 + n_2 \sqrt{3}$, des résolutions graphiques de systèmes d'inéquations $a_1 x + b_1 y + c_1 \leq 0, \, a_2 x + b_2 y + c_2 \leq 0$, des calculs de coordonnées dans des bases orthonormées...

    J'ai beaucoup de mal à concevoir en voyant les élèves qu'on ait pu faire ça un jour dans les murs de mon collège (c'était déjà un quartier pauvre dans les années 80).
  • Petits désaccords :
    Il n'y a plus de PGCD au collège (dans les programmes).
    Je ne vois pas dans les programmes la définition de la racine carrée, de mémoire (je vais rejeter un œil).

    À part ça, ce que tu dis sont des faits, et en effet des preuves qu'il existe un peu de maths dans ce sujet sans qu'on sabre le Champagne, évidemment.

    Le sujet métropole 2017 était assez long et on avait le retour à l'exercice des années 2000 : développer, factoriser, résoudre l'équation produit, tant regretté jadis par ceux qui l'ont critiqués l'an dernier...hum...
  • Ramon, il me semble que tu es enseignant au lycée?
    Dans ce cas comment arrives-tu à vivre avec un programme aussi pauvre comme tu le dis?
    Tu fais du hors programme?
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