Questions sur l'agreg docteurs

Bonjour,

j'ai plusieurs questions auxquelles je n'ai pas trouvé de réponse en parcourant le rapport disponible sur agreg.org.

1) Une personne qui n'est ressortissante d'aucun pays européen mais qui espère être naturalisée peut-elle s'inscrire à l'agrégation (pas seulement pour docteurs) ? Par exemple, vu que les conditions de diplôme doivent être réalisées à la date de la publication des résultats d'admissibilité, on pourrait imaginer qu'il en est de même pour la nationalité.
2) Est-il possible, pour une personne titulaire d'un doctorat, de s'inscrire simultanément au concours de l'agreg externe et à l'agreg pour docteurs ? Dans le rapport, ils semblent dire qu'il est possible de s'inscrire aux deux, mais qu'il n'est possible de ne passer qu'un seul écrit... Enfin je n'ai peut-être pas bien compris.
3) Quelqu'un peut m'en dire plus l'épreuve de dossier ? Le rapport explique ce qui ne va pas dans les "prestations" de certaines candidates et certains candidats, mais ne détaille pas le format de l'épreuve... Je viens de lire l'arrêté du 28 juin 2016 qui fixe le format des épreuves, mais j'aimerais des explications approfondies.
4) Est-ce qu'en cas de succès, il y a un stage comme dans l'agreg standard ? Si une personne est titulaire d'un doctorat et peut justifier d'avoir effectué un service d'enseignement pendant son doctorat, ou, disons, a effectué une année d'ATER, ou que sais-je encore, devra-t-elle quand même effectuer un stage ?
5) Dans le rapport, il est écrit
A priori, les lauréats de ce concours sont considérés comme devant être immédiatement opérationnels et ne sont donc pas concernés par les procédures de report de stage

Est-ce qu'il y a un "corps des agrégés spéciaux docteurs" ? Sinon, est-ce légal d'effectuer une discrimination entre (agrégées spéciales docteures ou agrégés spéciaux docteurs) et (agrégés ou agrégées tout court) ? Les parenthèses de la phrase prédédente servent à délimiter la priorité de mes "et" et "ou".
6) Est-ce que la "bibliothèque de l'agrégation" peut être utilisée par les candidats et candidates de l'agreg spéciale docteurs ?

Merci pour vos réponses.

Bonne soirée !

Réponses

  • 1) Je pense que oui, mais sans certitudes
    2) Oui pour s'inscrire aux deux, pour le reste je ne sais pas
    3) Je ne sais pas
    4) Oui il y a un stage, de même qu'un certifié après X années d'exercice fait aussi un stage quand il est reçu à l'agreg...
    5) Pas de corps agrégés docteurs. Pas de report de stage, car les reports pour l'agreg externe classique sont des reports pour études doctorales ou Master 2 recherche. Or un docteur a déjà fait des études doctorales et a fortiori un M2R. Pourquoi serait-ce illégal ?
    6) Je pense que oui, mais sans certitudes

    NB : pour le 5), il faut se rappeler que le report de stage n'est pas un droit mais un vœu qui peut être refusé, de même que ceux qui mettent une académie X en choix 1 sont parfois nommés dans une autre académie.
  • @Omega : Pour 4), je ne savais pas. Pour 5), je ne dis pas que ce serait illégitime (c'est tout à fait compréhensible qu'en temps de pénurie de profs de maths, on veuille que les agrégés et agrégées prennent leur poste) mais c'est la discrimination apparente qui fait que je m'interroge. Le rapport ne dit pas que les docteurs et docteures qui réussissent l'agrégation standard n'auront pas de rapport de stage non plus ; j'ai l'impression que l'idée est "bon ben on vous fait un concours spécial pour vous faire plaisir, par contre, ne nous foutez pas dans la merde en demandant des reports de stage, ok ? on se met bien !" ce qui relève plus du petit arrangement que d'une vraie disposition légale. Mais cette question est tout à fait secondaire, c'est juste que parfois, je me sens l'âme juridique :-D Merci pour tes réponses !
  • J'ai bien compris le sens de ta question mais je persiste à ne pas voir de discrimination (et encore moins le rapport avec le droit) : le report pour l'agreg classique est pour suivre un M2R ou des études doctorales.
    L'administration considère juste que sont prioritaires pour ces reports de stage les personnes qui n'ont pas encore suivi d'études doctorales. De même que sont prioritaires sur une académie X les personnes qui ont un conjoint en CDI dans cette académie.
    Avoir des critères de priorité pour accorder des vœux n'est pas de la discrimination.
    bon ben on vous fait un concours spécial pour vous faire plaisir, par contre, ne nous foutez pas dans la merde en demandant des reports de stage, ok ? on se met bien !

    Que des docteurs qui passent l'agreg spéciale demandent un report de stage ne mettrait personne dans la merde car, encore une fois, le report n'est pas un dû mais un vœu, vœu qui peut être refusé sans aucune explication de même que nombre de candidats qui ne demandent pas de report ne sont pas affectés dans leur premier choix d'académie. Là, l'administration prévient plutôt les candidats qu'il est inutile de demander un report car celui-ci ne sera a priori pas accordé. Comme ça c'est clair et tout le monde sait à quoi s'attendre.
  • D'accord avec l'analyse de omega sur le point 5), et je trouve également très sain que ce soit annoncé.

    Après tout, il est également possible de passer l'agreg "normale" pour un docteur s'il ne veut pas que son report soit refusé ex-ante, mais il a toutes les chances d'être refusé ex-post.
  • 1) Rien n'interdit de s'inscrire à l'agrégation en n'étant pas français ou "européen", le candidat sera admis à titre étranger, sans poste dans l'éducation nationale à la clef par contre... Je ne sais pas quels sont les dates limites de naturalisation pour avoir un poste par contre.

    2) On peut s'inscrire au deux. La première année les écrits tombaient le même jour, et comme une non présentation à une épreuve est éliminatoire...

    3) Tu devrais envoyer un mp à héhéhé, il vient de passer l'agreg docteur, ça vaut aussi pour les points suivants je suppose.

    4)Oui il y a un stage, même ayant fait un ATER et des missions d'enseignements pendant la thèse. Par contre tu rentres directement avec deux années d'ancienneté, donc échelon 3 si je ne dis pas de bêtises.
  • J'ajoute une chose concernant les reports de stage, il est toujours possible de solliciter un congé sans traitement, accordé de droit, dans les cas prévus par l'article 19 du décret n°94-874 du 7 octobre 1994 :
    Article 19 a écrit:
    Le fonctionnaire stagiaire bénéficie, sur sa demande, d'un congé sans traitement d'une durée maximale d'un an, renouvelable deux fois :

    1° Pour donner des soins au conjoint ou au partenaire avec lequel il est lié par un pacte civil de solidarité, à un enfant ou à un ascendant à la suite d'un accident ou d'une maladie graves ;

    2° Pour élever un enfant de moins de huit ans ou pour donner des soins à un enfant à charge ou au conjoint ou au partenaire avec lequel il est lié par un pacte civil de solidarité ou à un ascendant atteint d'un handicap qui nécessite la présence d'une tierce personne ;

    3° Pour suivre son conjoint ou le partenaire avec lequel il est lié par un pacte civil de solidarité lorsque celui-ci est, en raison de sa profession, astreint à établir sa résidence habituelle en un lieu éloigné du lieu où le fonctionnaire stagiaire intéressé exerce ses fonctions.
  • Bonjour
    Je recherche des conseils pour la rédaction du dossier scientifique / de recherche qui servira de support à l'épreuve orale de l'agreg externe spécial docteurs.
    Merci
  • RE

    Soyons cohérents et respectueux de la langue française :
    lecteur/lectrice, donc docteur/doctrice.

    A+
    Dominant de cent coudées les philosophes des lumières, Sade fut le penseur le plus pénétrant de son temps. (Lautréamont)
  • Euh ... serveur / serveuse donc docteur / docteuse.

    la terminaison teur/trice suit un radical signifiant une action (instituteur : instituer; rédacteur : rédiger, ..); doc n'est pas de cette forme-là.

    Cordialement.
  • Soyons cohérents et respectueux de la langue française :
    lecteur/lectrice, donc docteur/doctrice.

    ajusteur/ajusteuse
    enchanteur/enchanteresse
    et je te laisse trouver le féminin d'assesseur.

    Un petit lien de l'académie Frrançaiiiseuh, pour la culture. Comme certains fans inconditionnels du dictionnaire de l'académie française et de la langue de Rabelais (nombreux sur ce forum...) n'auront certainement pas l'envie de tout lire j'en cite quelques passages. Le gras vient de moi.
    En s’efforçant ainsi d’étudier quelles évolutions pratiques il serait
    souhaitable de recommander, mais aussi à quelles difficultés linguistiques la
    démarche peut se heurter, la commission s’est conformée aux méthodes
    éprouvées à l’Académie, qui a toujours fondé ses recommandations sur le
    « bon usage » dont elle est la gardienne, ce qui implique, non pas d’avaliser
    tous les usages, ni de les retarder ou de les devancer, ni de chercher à les
    imposer, mais de dégager ceux qui attestent une formation correcte et sont
    durablement établis.
    Si la féminisation des noms de fonctions, de titres et de grades fait
    apparaître des contraintes internes à la langue française qu’il n’est pas possible
    d’ignorer, il n’existe aucun obstacle de principe à la féminisation des noms de
    métiers et de professions. Celle-ci relève d’une évolution naturelle de la
    langue, constamment observée depuis le Moyen Âge (on trouve par exemple au
    Moyen Âge « inventeure », « chirurgienne », « commandante » – ou, plus
    souvent, des substantifs féminisés par l’intermédiaire du suffixe « -esse »,
    comme dans « venderesse », « mairesse », « chanteresse » ou « devineresse »).
    S’agissant des noms de métiers, l’Académie considère que toutes les
    évolutions visant à faire reconnaître dans la langue la place aujourd’hui
    reconnue aux femmes dans la société peuvent être envisagées, pour peu
    qu’elles ne contreviennent pas aux règles élémentaires et fondamentales de la
    langue, en particulier aux règles morphologiques qui président à la création des
    formes féminines dérivées des substantifs masculins.
    [...]
    Or il convient de laisser aux
    pratiques qui assurent la vitalité de la langue le soin de trancher : elles seules
    peuvent conférer à des appellations nouvelles la légitimité dont elles
    manquaient à l’origine.
    La commission tient à rappeler que, dans ses prises de position
    antérieures, l’Académie n’a cessé d’en appeler à la liberté de l’usage
    :
    l’imposition de normes rigides en matière de féminisation méconnaît en effet le
    souhait exprimé par certaines femmes de conserver les appellations masculines
    pour désigner la profession qu’elles exercent.

    On notera que ce document mentionne à deux reprises la féminisation de "docteur", on y voit "une docteur", "docteure" et "doctoresse" (qui serait en train de disparaître). Sauf incompréhension de ma part ces formes sont toutes acceptées par l'académies françaises comme bien formées. Il n'est fait aucune mention de "doctrice" (ou "docteuse") même si je pense que cette féminisation est, elle aussi, bien formée. Il y a un paragraphe sur la féminisation des substantifs se terminant par "teur", ce sera ma dernière citation :
    Si le nom se termine en « -teur », le féminin est ordinairement marqué
    par la forme « -teuse » quand il existe un verbe correspondant (« une
    acheteuse », « une rapporteuse », « une toiletteuse ») ou par la forme « -trice »
    en l’absence de verbe ou quand le verbe ne comporte pas de « t » dans sa
    terminaison (on aura ainsi « une apparitrice », « une rédactrice »).

    Bref... faites comme vous voulez c'est l'académie française qui le dit. Et arrêtez d'embêter les autres au passage.
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