Capes salaires

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Réponses

  • Bonjour,

    Et à présent avec six ans de recul, que répondrais-tu ?
  • Je pense que l'étudiante s'attendait à

    "$\ldots = \dfrac84 = 2$ aux erreurs de mesure près."

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • @YvesM : franchement, je ne sais pas.
  • Bonjour,

    C’est ce que je pensais.

    Quand je corrigeais des Travaux Dirigés à l’ENS Lyon en physique (statistique et quantique) des étudiants posaient des questions stupéfiantes auxquelles je ne sais toujours pas répondre... je me disais : là ils déconnent, ils doivent trouver tout ça évident et ennuyeux et se foutent de ma gueule avec des questions. Mais quand les copies arrivaient, je comprenais que non, finalement, ils ne déconnaient pas...

    Ceci dit, il n’y a pas de questions stupides...
  • Ha ?
    Les questions sont : qu’est-ce que 8 ? qu’est-ce que 4 ? qu’est-ce que 2 ? qu’est-ce que la division ?

    Le « qu’est-ce que » est moche est n’est pas digne d’un style huppé, j’en conviens.
  • Quel rapport avec un style huppé, dom ?

    Si un enfant me demande pourquoi 8 divisé par 4 fait 2, je vais bien sûr essayer de répondre à sa question en lui demandant ce qu'il sait, s'il connait la division et etc... mais chez un élève de première de fac - filière scientifique qui plus est, titulaire d'un bac S qui plus est - tu avoueras que la question a de quoi laisser perplexe, non ?
  • Le passage sur le style huppé était une critique envers moi-même.

    Je suis bien d’accord avec toi sur la surprise d’une telle question à tel niveau.

    Il y a environ un an, sur ce forum quelqu’un a demandé qu’on prouve que $1+1=2$.
    C’était un troll ou une provocation mais parfois on a cette question, à table, par quelqu’un de sincère.
    Mais il ne s’est pas posé les questions « qu’est-ce que $1$ ?», « qu’est-ce que $2$ ?» et « qu’est-ce que $+$ ? ».
    S’il se les pose, il devrait comprendre que la définition de $2$ est $1+1$.
  • "Je ne trouve plus le lien vers les stats du test de prérentrée de l’université de Créteil.... "

    Les voici. Mais bon, comme écrit dans le rapport du capes 2018 (page 16), on lit régulièrement dans les copies du CAPES, si $p \geq q$, $$

    \frac{p!}{q!} = (p-q)!

    $$ Donc désormais, ce sont les profs de maths qui ne comprendront plus les fractions. Mais ce n'est pas grave, on mettra des smileys souriants et des points verts, pour ne pas traumatiser les "apprenants", et l'année prochaine, les taux de réussite au bac seront encore meilleurs (dernière année avant la réforme)...
  • Ne serait-ce pas une méconnaissance des factorielles ?
  • Une simple étourderie...
  • Mouais... enfin bon la liste des erreurs relevés n'incite guère à l'optimisme...
    - La différence de deux entiers naturels est un entier naturel,
    - Si le terme général d’une série converge vers 0 (voire converge), alors la série est convergente

    ou encore

    - La notion de division euclidienne semble mal maîtrisée
    - Le traitement des inégalités strictes est souvent insatisfaisant (la justification est passée sous silence dans
    quasiment toutes les copies.)
    - une mauvaise utilisation des quantificateurs, souvent oubliés (ce qui amène beaucoup de candidats à effectuer des divisions sans vérifier que le diviseur est non nul), ou mal placés, ainsi que des symboles d’équivalence ou d’implication, utilisés comme abréviation pour « donc ». *

    Mener un raisonnement par disjonction de cas :

    Environ 0,7% des candidats ont répondu correctement à cette question ; Environ 2,8% des candidats ayant abordé cette question y ont répondu correctement. Il est à noter que beaucoup de candidats abordant cette question ont supposé que $\theta$ était un nombre entier.

    J'ai enseigné à la fac récemment, cela corrobore ce que je vois. Je vois également des collègues plus jeunes que moi peinant à faire un exo de TS. En fait, je ne sais pas ce qui est le plus grave, dans tout cela.

    * Difficile de blâmer les élèves qui font ce genre d'erreurs, si leurs profs antérieurs faisaient les mêmes erreurs.
  • Dans un rapport de jury, on relève souvent les erreurs. Bon, et qui n'en a jamais fait ? Je suis prêt à parier que dans des copies d'admis à l'agreg, on peut trouver quelques perles.

    Et des collègues plus anciens qui ne savent pas (plus) faire un exo de TS ?
  • Entre jamais faire d'erreurs (ça n'arrive à personne), et écrire "une liste d'erreurs très souvent rencontré", que la jusitfication d'une inégalité stricte ne se voit dans "quasiment toutes les copies", ou que la convergence de $\cos(n \pi \theta )$ pose autant de problèmes...

    Si $\theta \in \mathbb{Z}$, alors $\cos(n \pi \theta ) = (-1)^{n \theta}$ et donc $c_n$ est constante si $\theta$ est pair, et sinon vaut $-1$ ou $1$.
    Si $\theta \notin \mathbb{Z}$, alors d'après la question précédente, $c_n$ converge vers $\ell$ implique que $2 \ell = 2 \ell cos(\pi \theta)$, ce qui implique $\ell = 0$ car alors $cos(\pi \theta) \neq 1$ (en effet $\theta \pi \notin 2 \pi \mathbb{Z}$). Mais alors $s_n$ converge également vers $0$ et c'est impossible car pour tout $n \geq 1$, $c_n^2 + s_n^2 =1$.

    C'est dur après 3 ans d'études supérieures en maths, plus deux autres années à préparer un concours ?
  • Pour ce qui est fait en maths en master MEEF...
  • Et avant ? Il y a au moins 2 ans d'études de maths. Au bout de 2 ans d'études supérieures, j'avais connaissance de la densité de $(\sin(n))_{n \in \N}$ dans $[-1;1]$, et même du critère d'équirépartition de Weyl, je connaissais les théorèmes de dérivation/d'intégration de série entières, la différence entre convergence simple, uniforme, absolue et normale, etc.

    Enfin, ce genre de convergence $1/(1+x)$ c'était du petit lait, une application directe du cours à savoir faire pour la semaine suivante, on faisant plutôt des transformations d'Abel et des théorèmes taubériens.

    Tout cela, pas pour paraître prétentieux, pour rappeler que le niveau des écrits du capes n'est pas haut et que les candidats devraient maitriser ces notions et faire preuve de ce que l'on attend pour des futurs enseignants : de la précision et de la rigueur aux écrits.
  • M'étonne que j'ai fait tout ça en L2 mais j'ai la mémoire qui flanche, eu égard à mon grand âge.

    Ceci dit, je suis d'accord avec la dernière phrase !
  • SchumiSutil,

    quand j'ai passé le capes, en 1972, la plupart des candidats ne connaissaient pas " la densité de $(\sin(n))_{n \in \N}$ dans $[-1;1]$" ni "le critère d'équirépartition de Weyl"; moi y compris. on ne voyait pas ces choses-là à la fac (la plupart des candidats avaient fait leurs études supérieures à l'université, les prépas c'était pour les ingénieurs, ou les super cracks) ni peut-être même en prépa; je n'ai connu la transformation d'Abel que bien après. Étaient-ce de mauvais profs ? C'était une partie des tiens, sauf si tu as fait un parcours en lycée privilégié.
    En tout cas, tu n'as pas fait une L1, ni une prépa "habituelle". Tu devrais relativiser, ta formation n'est pas celle des candidats courants du capes.

    Ceci dit ... les erreurs grossières, le stress en crée; et la faiblesse de niveau due au faible niveau du secondaire depuis le début du millénaire ne se rattrape généralement pas en 4 ans d'études.

    Cordialement.

    NB : Vers 1970, les prépas commençaient à parler d'algèbre linéaire, en retard sur les facs; et une grosse partie du programme était de la géométrie.
  • On peut rappeler aussi qu’à chaque concours on a des touristes.
    On ressort des perles, ok, mais de quelles copies ? De celles qui sont recalées ?
    Tout est relatif...
  • La question importante est : les candidats reçus ont-ils un niveau correct en mathématiques ?
    J’ai malheureusement constaté que certains stagiaires avaient des lacunes graves en mathématiques...
  • Yep, ils ont des lacunes. Enfin, des collègues plus anciens aussi (sans parler des nouveautés genre intervalle de confiance ou SNT...). Dans tous les cas, le mieux, c'est de travailler ensemble, histoire de combler les trous...
  • Étaient-ce de mauvais profs ? C'était une partie des tiens, sauf si tu as fait un parcours en lycée privilégié.
    En tout cas, tu n'as pas fait une L1, ni une prépa "habituelle". Tu devrais relativiser, ta formation n'est pas celle des candidats courants du capes.
    Ce n'est pas ce que je veux dire. Je veux juste souligner que 2,8% de réussite pour le quart des candidat qui a traité une des question pas si difficile, c'est inquiétant.
    Ceci dit ... les erreurs grossières, le stress en crée; et la faiblesse de niveau due au faible niveau du secondaire depuis le début du millénaire ne se rattrape généralement pas en 4 ans d'études.
    Cela doit pourtant suffire pour pouvoir justifier proprement que $1/(1+x) = \sum_{n \geq 0} (-1)^n x^n$ pour tout $x \in ]-1,1[$, et être à l'aise en manipulant les inégalités strictes et les connecteurs logiques.
    à chaque concours on a des touristes. On ressort des perles, ok, mais de quelles copies
    Mais as-tu lu ?

    "est très rarement justifiée, ou alors en invoquant un théorème d’inversion de signes sommes dont on ne donne pas les hypothèses. La convergence uniforme ou les théorèmes sur les séries entières semblent connus par très peu de candidats."

    "Le traitement des inégalités strictes est souvent insatisfaisant", "le fait que le reste est positif et strictement inférieur au diviseur est très souvent oublié", [...], "une liste d’erreurs très souvent rencontrées".

    Le tout sachant qu'il y a 47% pour le ration admis/présents, cela signifie qu'il y a pas mal d'admis qui font des erreurs graves pour des profs de maths.
  • "Vers 1970, les prépas commençaient à parler d'algèbre linéaire, en retard sur les facs"

    Petite digression pour les années 70. En vacances dans la maison de mes grands parents, j'ai retrouvé les DM de maths mon père (il avait fait Terminale D) en 1ere année de Licence de Physique à la fac de Pau en 1970-71. Il y en avait... 23. J'en ai tapé un, à titre d'exemple.
  • J’avais bien lu.

    Très rarement justifié : cela n’est pas une perle ni une bourde.
    En invoquant un théorème (inversion de limites) sans donner lés hypothèses : idem.
    ...semblent connus par peu de candidats : idem.

    Ces trois critères ne permettent pas de dire qu’un candidat n’a pas le niveau.
    Un oubli n’est pas une preuve d’incompétence.

    Ok pour les inégalités, mais je soupçonne le « souvent » de n’être pas quantifié.

    C’est pour moi bien trop vague pour en déduire un massacre.

    Par contre, oui, j’ai constaté aussi des lacunes plutôt que des erreurs chez quelques profs de maths.
  • Marrant : Quand on ouvre ton devoir, enfin, celui de ton père, la page web affichée a le nom "Amérique du Nord, 9 juin 2016 - 1970-71-DM10.pdf" !!
    Il y avait à l'époque des "moniteurs", chargés de corriger les devoirs des étudiants; je l'ai fait pendant un an, quand j'étais étudiant.

    Cordialement.
  • Ce n’est pas pour défendre les candidats au capes, dont le niveau, pour certains, est peut-être faible (je n’en sais rien pour cette année) mais n’oublions pas que la nature des épreuves peut conduire à des copies présentant les manques relevés par les éminents membres du jury de ce respectable concours.

    J’ai ici en tête la manie des concepteurs de sujets du capes de de proposer des suites de questions trop faciles, rabâchées et incroyablement chiantes, avec comme seule difficulté la longueur stupidement exubérante du sujet qui nécessite vingt heures pour être traité avec toutes les qualités de rédaction requises.

    Futurs capésiens : arthritiques s’abstenir !!

    Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que pour certaine question, une grande part des candidats n’aient pas tout justifié. Les mauvais ne savaient pas justifier. Les bons ont pensé qu’ils ne fallait pas perdre 5 min pour gagner 0,0001 point et se faire passer devant par un mauvais. Ou plus probablement, personne n’a perdu de temps à perdre des points en se demandant s’il fallait tout justifier. Ce faisant, ils ont fait exactement ce que demande implicitement le jury qui propose ces sujets.

  • "Une partie non négligeable des candidats montre une fragilité certaine en arithmétique : confusion entre le fait de diviser et celui d’être divisible, identification de la fraction $\frac{a}{b}$ avec le quotient de la division euclidienne de $a$ par $b$, confusion entre la division euclidienne de $n$ par $p$ avec « $p$ divise $n$ », utilisation de « si $p$ divise le produit $ka$ alors $p$ divise $a$ ou $p$ divise $k$ » sans hypothèse supplémentaire… Les calculs sur les congruences sont peu maitrisés et très mal justifiés"

    "En outre, il y a souvent, à la lecture des copies, une confusion entre « cardinal » d’un ensemble et « dimension » d’un espace (B.X.3). Peu de candidats ont traité la question B.VIII.1. La propriété « une partie non vide de $\mathbb{N}$ admet un plus petit élément » semble être mal connue."

    "De nombreux candidats ont confondu le point de coordonnées $(x ; 0)$ et le réel $x$. Les notations de géométrie élémentaire ne sont pas maîtrisées : point, segment, demi-droite, droite, longueur."

    "Les calculs sur les nombres complexes sont très diversement maitrisés. Peu de candidats se montrent capables de résoudre l’équation $z^n = 1$. Beaucoup se contentent de donner les solutions sans faire la résolution, ni même préciser les valeurs possibles pour $k$. Enfin, la somme des racines $n$-ième de l’unité (dans le problème, $n$ était égal à 5) ne semble pas être un résultat connu.

    "En outre, les candidats ont trop peu recours à un langage mathématique formalisé et à un lexique approprié. Ils ne vérifient que trop rarement les hypothèses avant d’appliquer une propriété. Trop souvent, les candidats justifient leurs affirmations par des arguments approximatifs [...] En outre, de nombreuses copies montrent un niveau de langue très insuffisant (orthographe et syntaxe)."


    Toutes ces erreurs, surtout celles écrites en gras, sont considérées comme graves par mon ancien prof de sup. Or au moment de passer CAPES, on est pas en première année.
  • Schumi a écrit:
    Or au moment de passer CAPES, on est pas en première année.

    Oh ! J'ai cru voir passer une faute de syntaxe !

    Sinon d'accord avec Schumi, Sato et Dom dont les propos ne se contredisent pas vraiment.

    e.v.

    [ Schumi pourra m'éreinter à l'occasion de ma prochaine faute de syntaxe qui ne saurait tarder. ]
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Bonsoir,
    j'ai passé le capes il y a plus de quarante ans, assez brillamment, j'étais dans les vingt premiers.
    J'avais beaucoup travaillé l'orthographe, mais mes copies étaient sans doute bourrées de fautes d'orthographes.
    Ça ne se voit pas ici, j'ai un correcteur d'orthographe, mais si je veux écrire « probabilité » j'écris volontiers « propabilité » ou « probapilité » ou $\ldots$

    Je suis assez surpris par les erreurs qui te semblent graves.

    Confondre $\frac{a}{b}$ avec le quotient de la division euclidienne de $a$ par $b$ me semble beaucoup plus grave que d’identifier $\R\times \{0\}$ à $\R$.

    Je n'aurais certainement pas détaillé la résolution de $z^n=1$. À ce niveau on est quand même censé savoir un certain nombre de choses.
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