Places en enseignement dans le supérieur

Bonsoir,

Futur agrégé (j'y compte bien), je ne passe pas par l'ENS, et je ne ferai pas top 10. J'envisage de poursuivre avec un M2 recherche, mon profil étant relativement neutre, correct partout, j'aime un peu tout.

Par contre un point crucial est que j'aimerais beaucoup enseigner dans le supérieur, pour continuer à faire des maths sympa.

Y a-t-il un domaine de recherche à viser plus qu'un autre ? Faut-il se tourner vers les maths appliquées ?

Bonne soirée :D

Réponses

  • CNU 26 sans hésitation en ce moment. Et à moyen terme, cela sera encore vraisemblablement encore le cas. Choisir la section 25 actuellement, c'est être un adepte de la sodomie avec pelle (et pas le manche) et des marques de talon sur le visage.
    Evidemment, je parlais pour les postes de MCF. Pour les postes de PRAG( même si la thèse n'est pas utile légalement, en pratique c'est quasi-obligatoire), la section n'a pas d'importance. Pour le CNRS, aucune idée.
  • Même pour les postes de PRAG, il vaut peut-être mieux faire des stats pour pouvoir les enseigner en fac de bio, de psycho, en IUT... plutôt que des maths pures.

    Mais de manière générale, il y a très peu de postes d'enseignants(-chercheurs ou non) dans le supérieur en maths comparé au nombre de jeunes docteurs capables de les occuper. Sauf peut-être en prépa mais le recrutement des profs de prépa parmi les agrégés est à la discrétion des IG, il n'y a pas de concours (donc c'est un peu opaque) et il faut souvent passer quelques années dans le secondaire avant d'atteindre un poste en prépa.

    Quoiqu'il en soit, pense au moins à un plan B (master de maths appliquées pour devenir ingénieur) voire même oublie carrément cette idée, puisque je suppose que tu comptes faire une thèse, ce que je ne recommanderais même pas à mon pire ennemi, sauf peut-être en CIFRE.
  • J'apprécie beaucoup la remarque "il vaut peut-être mieux faire des stats pour pouvoir les enseigner en fac de bio, de psycho, en IUT" quand on a lu au début "j'aimerais beaucoup enseigner dans le supérieur, pour continuer à faire des maths sympa" :-D

    Je taquine bien sûr !

    Par contre, je ne comprends pas trop qu'on ne conseille pas même à son pire ennemi de faire une thèse de maths. Les docteurs en maths applis sont très recherchés dans le monde du travail. Les docteurs en maths pures ont souvent un excellent niveau et ceux d'entre eux qui sont agrégés arrivent généralement à obtenir un poste en CPGE assez vite.
  • Pour nuancer un peu les propos de paf, je dirais que si tu aimes (beaucoup) la recherche et que tu sais où tu mets les pieds, alors la période thèse et post-docs peut très bien se passer. Ce n'est pas la situation la plus confortable, mais tu peux t'amuser à faire des mathématiques. Par contre, c'est une période où tu es nettement plus investi dans la recherche que dans l'enseignement, donc si ton profil est plus orienté enseignement et que la recherche ne t'intéresse pas plus que ça, c'est une voie à déconseiller.
  • Merci pour vos réponses et liens, c'est assez précis et ce que j'attendais !

    Je pense être plus fait pour l'enseignement que pour la recherche (pas un matheux profond et acharné...), j'aime beaucoup enseigner (divers domaines autres que les maths jusqu'à maintenant.

    Je posais la question car l'enseignement en lycée est un peu synonyme de fin des maths (mais il y a l'aspect pédagogique, et d'autres...), et je ne veux pas que ça devienne juste un gagne pain.


    Cependant, si j'ai envie de profiter un peu encore de ma jeunesse et de faire d'autres études 1 an, voire 3 si c'est possible, un report de stage pour un tout autre domaine est envisageable ? Je suppose que 1 an peut être négociable, 3 moins.

    Merci !
  • @Joaopa: as tu pensé à ceux qui appréciaient les pratiques de la section 25 ?
  • Chez nous, il manque des profs de maths et stats. Je suis dans la fac d'éco, chaque année c'est un peu la pagaille. Même les cours magistraux sont dispensés par les vacataires. Par contre je ne sais pas s'il y a assez de postes de MCF chaque année.
  • @ vorobichek : ce n'est pas parce que l'on manque d'enseignants que des postes sont créés. Chez nous, moins du tiers des heures d'enseignements sont effectuées par des titulaires, que ce soit sur leur service ou en heures complémentaires ... Pour autant un certain nombres de postes sont "gelés".

    Je partage le point de vue que d'aller en maths pures est particulièrement risqué ...

    Et effectivement concernant les postes de PRAG, j'ai été surpris du niveau des candidatures, que j'ai pu voir récemment sur un poste que nous avons eu ou qui m'ont été rapporté par d'autres camarades dans d'autres universités. La thèse est quasi-indispensable, nombre de candidats avaient même d'excellents dossiers de potentiels MCF, et parfois même un classement à l'agreg dans le top 10% en plus de la thèse accompagnées de plusieurs publis ! C'est inquiétant que de tels dossiers se retrouvent sur le carreau des recrutements MCF, et prennent des postes qui permettraient à des enseignants du secondaire d'aller vers un enseignement à l'université.
  • @ math2 : pourrais-tu nous dire les postes de PRAG particuliers auxquels tu fais référence ? Ou peut-être est-ce secret... J'essaye moi-même de trouver un poste (pas trop inintéressant) dans le supérieur et j'ai l'impression que c'est mission impossible.

    Plus généralement, les personnes qui fréquentent le forum et qui enseignent dans les universités pourraient-elles nous donner le taux approximatif de cours dispensés par des titulaires dans leur propre université, ainsi que la proportion de PU, MCF et PRAG ? Des statistiques suffisamment larges devraient permettre de se faire une idée de la situation.

    En vous remerciant.
  • Je ne sais pas si vous incluez ça dans la case PRAG, mais l'enseignement en CPGE est, je pense, une bonne option pour enseigner dans le supérieur.
  • C'est hyper-dur d'avoir un poste en CPGE quand on n'a pas un bon classement à l'agrégation (ce qui est mon cas). La thèse est aussi quasi-obligatoire (j'en ai une, heureusement).
  • J'avoue que je suis également intéressé par des infos concernant ce que font les PRAG en pratique, est-ce que ça arrive qu'ils soient chargés d'enseigner à des niveaux au moins L3 ? Car si non, la question ne se pose même pas comparé à un poste CPGE.
  • Dans mon université, prag ater et vacataires enseignent jusqu'en master.
  • Attention,

    le travail d'un prag de maths peut être très différent suivant qu'il est recruté dans une fac de sciences, dans une fac de sciences éco (surtout des stats et probas à enseigner) ou un IUT. Le recrutement se fait en fonction du profil de poste, pas essentiellement sur les qualités mathématiques du candidat. Contrairement aux prépas, une thèse n'est pas nécessaire, et un certifié très proche du travail à faire peut passer devant un titulaire d'une thèse "hors champ" de l'enseignement à faire. Enfin, dans certaines petites villes, on essaie d'abord de ne pas avoir un enseignant TGV, on a besoin de présence dans l'établissement 5 jours par semaine.

    Cordialement.
  • Notre PRAG a enseigné jusqu au M.

    @ rebellin je te réponds en mp. Mais effectivement depuis quelque temps les postes de PRAG semblent au moins aussi difficiles à obtenir que des postes en classe préparatoire et même sans doute plus.

    Après c est comme tout, tout dépend de ta mobilité, de là où tu es prêt à enseigner...
  • Sinon, c'est sans doute une évidence pour la plupart mais cela n'a pas été couché noir sur blanc, en ce moment le besoin en stats / Machine Learning / Data Science est assez important, et ces mot-clefs apparaissent dans de nombreuses fiches de postes. Ils garantissent aussi une arrivée en douceur sur le marché du travail hors enseignement/recherche.

    Après reste à savoir si c'est des maths... Et là ça dépend de ce que tu fais. Les gens comme F.Bach ou A d'Aspremont font de jolies mathématiques, d'autres font plus de l'informatique et d'autres encore pas mal d'ingénierie mathématique (ou encore de "bidouille").
  • C'est hyper-dur d'avoir un poste en CPGE quand on n'a pas un bon classement à l'agrégation (ce qui est mon cas).

    Je ne sais pas ce que tu appelles un bon classement à l’agrégation. Mais je connais plusieurs personnes, y compris de ma génération ou plus jeune (ayant eu dans l'agreg dans les années 2010), ayant obtenu un poste avec un classement entre la 110ème et la 185ème place (tous ont une thèse en revanche). Et certains (enfin certaines, ce ne sont que des filles), dans des bonnes, voire très bonnes, prépas, et pas dans le fin fond de la France..
  • Les postes de PRAG à l'IUT peuvent être très sympas. J'ai été recruté en tant que PRAG il y a quelques années dans un département où il y a beaucoup d'heures de maths à effectuer. Les points positifs que j'apprécie :

    - Les contenus mathématiques sont stimulants intellectuellement (fonctions de plusieurs variables, EDO et EDP, algèbre linéaire, analyse de Fourier, statistiques inférentielles et probas, etc...)
    - Etant dans un département où il y a beaucoup de physique, c'est l'occasion pour moi de faire des mathématiques appliquées dans ce domaine et de conjuguer maths et physique,
    - Les conditions d'enseignements sont top : effectifs en TD ne dépassant pas 26 et les TP à 13. Pour les CM, c'est en amphi, exercice que j'adore car j'apprécie ces moments où j'expose face à un auditoire,
    - On a un bureau à l'Université ce qui est très pratique pour travailler sur place et il y a au final bien moins de copies à corriger que dans le secondaire. Travailler dans mon bureau permet aussi de me concentrer intensément sur les mathématiques.
    - J'interviens en CM, TD et TP sur les 2 ans du DUT ainsi qu'en Licence professionnelle. Bien que faibles, les étudiants sont sympathiques et ont envie de progresser, le relationnel est agréable,
    - J'interviens aussi ponctuellement dans des matières a priori plus éloignées de ma formation comme en informatique ou en sciences physiques,
    - J'interviens aussi dans le monde de l'entreprise via les visites de stage, c'est très enrichissant,
    - J'ai pu aussi m'investir dans les taches administratives (direction des études, etc...), monde nouveau pour moi.

    Concernant le recrutement, après avoir passé quelques années dans le secondaire (je faisais également pas mal d'heures en colles en CPGE), nous étions nombreux à nous présenter au poste et bien que mon dossier ne soit pas extraordinaire (j'ai eu des notes tranchées à l'agrégation : 17.75 à la leçon d'algèbre et 17 celle d'analyse ; mes notes à l'écrits étaient plus modestes et mon oral de modélisation raté), j'ai eu le sentiment que tout le monde a eu sa chance.

    Au passage, rien que le fait de passer une audition pour un poste de PRAG est un exercice que je trouve intéressant. Mon objectif était de finir classé, je ne pensais pas avoir le poste en terminant numéro 1. Je pense que certes les compétences disciplinaires sont nécessaires mais qu'il y a beaucoup plus à prouver pour finir bien classé.

    Il y a tout de même des points négatifs :

    - Le salaire diminue grandement car je faisais beaucoup d'HSA dans le secondaire,
    - La charge de travail est très importante surtout la première année où il faut rédiger les polycopiés de cours et de TD (environ 400 pages de mon coté : il y a aussi tous les beamers (environ 150, à raison de 15 ou 20 frames à chaque fois....)

    Honnêtement, je ne regrette pas le choix de devenir PRAG, c'est une très belle évolution de carrière.
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