Capes : "Agir en fonctionnaire" OK à l'oral ?

Franchement, cet "entretien" contient tous les poncifs de la bien-pensance.
Ainsi, c'est assez difficile de croire qu'il existe une seule recette : selon les membres du jury, il faudra faire plus ou moins attention à ce que l'on dit.
Travailler le féminisme, l'écologie et toutes ces choses semble être une des pistes à suivre...

Franchement c'est un jeu de hasard. Je me rappelle avoir eu une question sur la différenciation et comment la mettre en place. J'ai parlé de travail en groupe, le travail en effectif réduit, l'AP, de moduler la difficulté des exercices en classe, de moduler la difficulté ou le type des devoirs (sur table ou à la maison)... et à chaque fois revenait la question "et il n'y a pas encore autre chose que vous pourriez faire ?" J'avoue que je n'ai toujours aucune idée d'où le membre du jury voulait en venir.

Mais ça c'était avant que j'apprenne que "mais sinon vous auriez pu faire ça" allait être la phrase que j'allais entendre le plus pendant mon année de stage.

Pour ma part, j'ai eu le droit à la question de savoir comment le numérique permet d'inclure les familles.
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J'ai répondu, très respectueusement, que mon expérience au contact de familles primo arrivantes m'a permis de noter que le numérique les excluait davantage puisque : pas d'accès à internet ni à un ordinateur; et quand bien même, pas capables de lire le français.
Ce n'est pas du tout ce qu'ils attendaient, mais au final, ils ont eu l'air convaincus. Je ne dis pas qu'ils ont changé d'avis après ma réponse mais qu'ils m'ont trouvé cohérent.

Par contre, la question de savoir comment utiliser le numérique pour différencier m'a permis de me ridiculiser.

Les thèmes à la mode (selon moi):
- l'inclusion
- le problème ouvert
- la différentiation
- les PAP (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie,etc) et compagnie (MDPH).

Moi à l'oral du CAFEP cette année, j'ai eu droit à la fin à une toute dernière question : « Puisque vous semblez déjà avoir enseigné, quelle [léger silence] diversité d'élèves avez-vous rencontrée ? » [avec un moulinet de la main comme pour s'excuser de n'avoir pas trouvé un terme moins clivant]. Mon sang n'a fait qu'un tour. J'avais beaucoup d'avance car je savais avoir cartonné à l'écrit. Je n'ai pas voulu me dégonfler devant les représentants officiels du système. J'ai donc mis les pieds dans le plat : « J'ai eu du collège et du lycée, mais surtout j'ai fait mon année de titularisation du CAPES [et là ils m'ont regardé bizarrement] dans le public en REP. Ce fut pénible (traduire : c'était un cauchemar), tant à cause du comportement des élèves, impertinents voire violents, que de leur niveau scolaire ou culturel, bas, voire très bas. Je n'ai pas supporté cela. J'ai démissionné illico pour aller dans le privé. C'est pourquoi je passe le CAFEP aujourd'hui. » Ils sont restés cois. Je pense qu'ils étaient trop estomaqués qu'un candidat ose parler en mal du service public et de ces fameuses zones de REP qui se trouvent dans une sorte de quatrième dimension socio-culturo-linguistique, et qui leur avoue franchement être passé « de l'autre côté ». En sortant, je me suis dit « J'ai dit ce qu'il fallait dire. Je ne me suis pas fait dessus. Ce soir dans le miroir, je ne verrai pas une lopette. ». Ils ne m'ont pas saqué. J'ai eu une très bonne note.