Reçu au troisième concours

Concernant le sujet d'oral, je préfère attendre que le CAPES soit terminé, ne sachant pas si les sujets sont "recyclés".

Voilà comment j'ai procédé :
* Lecture attentive des rapports des concours (ils sont identiques d'une année sur l'autre).
* Je n'avais pas fait de maths depuis une vingtaine d'année, donc j'avais oublié beaucoup de choses.
* Début de la préparation : septembre.
* J'ai pris des élèves en cours particulier, dont un élève en terminale S.
* J'ai fait chaque exercice du livre de terminale S (du premier au dernier). Dans le même temps, j'ai fait les épreuves du CAPES des années précédentes et quelques concours généraux.
* J'ai étudié chaque jour au minimum 1 heure, 4 à 8 heures le week-end, avec un travail très régulier. Je n'ai jamais lâché prise, tel un bull-dog. La préparation a consisté à faire des exercices, très peu à étudier le cours, car je le connaissais déjà ou j'en avais de vagues souvenirs.
* J'avais mes propres livres et j'ai sélectionné des exercices à l'avance. J'ai également fait des exercices de brevet pour me familiariser avec leur résolution et l'approche pédagogique.
* Je me suis entraîné sur CAPES OS.
* A l'écrit et à l'oral, j'ai tout justifié, faisant preuve de formalisme. Durant toute mon adolescence, mes professeurs m'ont appris à vérifier toutes les conditions d'application d'un théorème, donc je n'ai pas eu de difficultés de ce côté là. On ne dit pas "On voit que", mais "On démontre que" ou "Les conditions d'application du théorème X sont réunies car". Ma copie d'écrit était parfaitement lisible, ne nécessitant pas l'énoncé pour être lue.

A l'oral, j'ai résolu l'exercice en 5 minutes, commençant immédiatement la rédaction, ce qui est erreur. Il faut lire et analyser le sujet avec beaucoup de soin. J'ai rendu un document Libre Office très complet et rétrospectivement, j'aurais dû passer moins de temps sur Libre Office.

En fait, j'étais dans une démarche d'élève répondant aux questions et non dans une démarche d'enseignement, ce qui explique ma note, largement méritée. Par ailleurs, j'estime avoir raté l'écrit, écrivant quelques bêtises et même inventant un théorème.

A la sortie des oraux, j'ai sympathisé avec trois ingénieurs et nous sommes allés déjeuner ensemble et nous sommes restés en contact. Malgré leur bonne formation à l'origine en maths, ils se sont fait recaler, probablement par manque de préparation. Quand le jury ne sélectionne pas un candidat, il peut mettre un mauvaise note, éliminatoire, comme dans tout concours. Si par exemple, vous ne fournissez pas la solution du problème sans faire d'erreur, c'est l'élimination directe. Si vous ne justifiez pas l'emploi de théorèmes simples, c'est également l'élimination. Donc attention à cette épreuve qui peut sembler la plus simple, mais cache des difficultés.

Durant l'oral, 10 minutes sont également dévolues à un entretien, le jury me demandant de me présenter et de motiver mon choix de devenir enseignant. Je n'avais rien préparé, mais je m'en suis très bien tiré, étant habitué à ces exercices de présentation dans le domaine professionnel, faisant preuve d'ouverture d'esprit et déclinant les qualités attendues d'un professeur par rapport à mon C.V.

Globalement, ma bonne préparation m'a permis de m'en tirer avec des notes moyennes.

Donc je donnerais comme seul conseil de travailler très régulièrement, pour faire face à tous les imprévus le jour du concours. Si c'était à refaire, je potasserais également un livre d'exercices de math-sup, pour y faire des exercices calculatoires : suites, intégrales, etc ... car je me suis largement concentré sur le programme de terminale S, trop à mon goût.

Cher Sinusix,

Je suis au courant de l'état réel de l'éducation en France, notamment en zone prioritaire :
* des élèves au niveau très faible : méconnaissance des tables de multiplication, difficultés avec les opération simples,
* certains élèves qui viennent sans cahier ni stylo et perturbent les cours,
* impunité totale des perturbateurs : ni colle, ni renvoi,
* passage automatique dans la classe supérieure : ni redoublement, ni orientation,
* harcèlement des bons élèves.

On est passé d'un système basé sur la méritocratie à un système basé sur l'égalitarisme : il faut permettre à tous d'avoir de bonnes notes - et c'est d'ailleurs le professeur qu'on juge, les notes des élèves n'ayant plus aucune valeur.

J'ai donné toutes les informations, par contre, je ne me souviens pas avoir donné de justificatifs.

Concernant la situation dans l'Education Nationale, ayant suivi le hashtag #PasDeVague sur Twitter, les avis sont presque unanimes : l'Education Nationale s'oriente plus vers l'assistance sociale, que vers l'enseignement. Les mauvais élèves, les décrocheurs, les perturbateurs en tout genre, sont le centre d'intérêt principal des équipes pédagogiques, des directions et du rectorat. Même les programmes sont conçus et amendés pour permettre à ces mauvaises graines de prendre racine.

Se soucit-on encore des bons élèves méritants ? J'en doute.
Que vaut un professeur insulté ou maltraité face à un élève perturbateur ? A mon avis pas grand chose.

Cependant, si je plonge dans ce panier de crabes, c'est que j'y crois encore.

@Abdallah de Bourgogne
Le message d'Aurélie était assez encourageant et bienveillant, suggérant que ces populations ont des difficulités linguistiques, mais ne posent pas problème. C'est également mon avis.