Choix collège ou lycée pour l'année de stage

Bonjour à tous,

Pour l'année de stage, conseillez-vous le collège ou le lycée ?

Mes proches sont très négatifs sur mon choix de carrière de devenir prof de maths. Même si je maintiens mon choix, je les écoute, car pour certains, ils sont dans l'Education Nationale depuis plus de 20 ans.

Les échos de proches sont les suivants :

En lycée, si j'ai bien compris la réforme, c'est 35 par classe. En seconde, les élèves qui ne choisissent pas la spécialité arrêtent d'étudier vers Noël et certains d'entre eux pourraient être tentés de perturber les cours. Je connais un prof qui demande sa mutation au collège. Il me dit que dans son lycée, 40% des élèves inscrits en première en spécialité ont un avis défavorable et n'ont pas les bases pour suivre, donc que la réforme est une catastrophe annoncée.

Au collège, c'est la loterie. Dans certains collèges, super ambiance. Par contre, certains collèges sont très mal tenus, les mauvais élèves en ont pris le contrôle. Typiquement, un noyau de 5 à 10 perturbateurs réussissent à pourir un établissement. Dans certains collèges, les élèves n'ont plus de cahier de correspondance un mois après le début des cours et ne sont jamais sanctionnés, avec la bénédiction de la direction et du rectorat, qui ferment les yeux, bienveillance oblige.

Au stade de ma réflexion, je serais tenté d'échapper au collège et d'aller vers le lycée, malgré la réforme.

Tous vos avis sont les bienvenus

Réponses

  • Pour le lycée encore faut-il des points ou l'agrégation pour espérer l'obtenir..
  • Dans certaines académies, il n'est pas rare d'envoyer les agrégés en collège....vous êtes prévenus....et contrairement à ce que certains pourraient affirmer, ce n'est pas une "fake news".......
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Après ton année de stage, tu iras sûrement au collège quel que soit le concours obtenu. En plus des problèmes d'ambiance et de discipline, il y a la préparation des cours qui n'est pas une mince affaire. L'année de stage au collège te permettra de commencer à les préparer.
    Si tu vas au lycée (je ne savais pas qu'on avait le choix l'année de stage, moi j'avais eu une ZEP), il faudra que tu partes de zéro pour tes cours au collège à temps plein.
  • Un élève de collège qui n'aime pas (beaucoup) l'école a l'impression d'avoir pris perpète. :-D
    Un élève de lycée qui n'aime pas (beaucoup) l'école voit se profiler la fin de sa peine. Il voit le bout du tunnel même s'il n'est pas encore libérable. B-)-

    Si tu mesures un mètre soixante et que tu as une voix fluette peut-être vaudrait-il mieux éviter le collège si tu peux. B-)-
    (je sais que cela fait cliché mais dans ce boulot les apparences sont tout ou presque tout selon moi)
  • poli: non avec l'agrégation dans des académies en pénurie de postes (typiquement Versailles ou Créteil) un agrégé se retrouve au lycée s'il le demande sans souci (preuve des amis néo-certifié avec aucun point ont eu des lycées pour la rentrée de septembre).
  • Pour ma part, agrégé, stage en lycée et neotitulaire en collège (TZR en plus). Compte tenu de la réforme actuelle, il est fort probable que tu puisses commencer en collège (sauf si points liés à Pacs, enfants...), donc tant qu’à faire, autant aller en collège.
    De toute façon, les secondes c’est un peu comme des troisièmes...Après c’est un avis comme un autre...Fais confiance à ton intuition car tu auras tous les avis ici.
  • Tu es dans quelle académie ?
  • @Héhéhé, merci pour l'info. Du coup, selon l'académie, mon expérience ne se généralise pas.
    Je ne connais pas le lycée. Vu le temps que je passe sur mes préparations, et ayant lu en diagonale les programmes du lycée, je me dit que les préparations de cours au lycée doivent être très pénibles si on n' a pas un peu de bouteille. Le collège reste à mon avis une première étape raisonnable.

    Au cas où tu aurais une voix fluette, un bon remède est clope whisky clope whisky...
  • Chez nous, les stagiaires sont en collège ou au lycée (les agrégés en lycée, mais beaucoup de certifiés aussi).

    Pour ce qui est de la réforme du lycée, nous n'avons aucune recul donc inutile de tirer des plans sur la comète. 35 par classe, ça ne sera pas le cas chez nous par exemple en 1ère : pas de dédoublement mais 28 max. Et je ne parle même des sections technos qui sont toutes petites (avec effectivement beaucoup de personnes qui vont en voie générale pour se gaufrer...)
  • @ Montesquiou (attention, je vais enfoncer quelques portes ouvertes) :

    Comme il a déjà été dit, si tu as l'agrég ou une situation particulière qui t'octroie des points supplémentaires pour les mutations, ça te donne de bonnes chances d'obtenir un lycée après le stage. Sinon, tu es quasiment sûr d'aller en collège.

    Ce qui n'est pas forcément le bagne ! Simplement, la gestion de classe est un élément plus important au collège qu'au lycée. C'est à nuancer selon les établissements, mais au collège "faire cours" ne va pas de soi, on a souvent à gérer le comportement d'élèves perturbateurs et/ou perturbés. Selon ta personnalité et les élèves qui sont en face de toi, ça peut être plus ou moins simple. Il y a des techniques, ça s'apprend sur le tas mais il n'y a aucune recette miracle.

    Par contre, la préparation de cours et les corrections prennent plus de temps au lycée. Le contenu est aussi différent bien sûr, ce n'est pas la même chose d'enseigner en TS qu'en sixième.

    Ma conclusion, c'est qu'à moi d'avoir un pactole de points de mutation en poche te permettant d'être quasiment sûr d'aller ensuite en lycée, il vaut mieux aller au collège. Même si tu souhaites aller en lycée après, avec l'emploi du temps "allégé" du stagiaire tu pourras avoir du temps pour réfléchir, récupérer et préparer la suite. Et puis ça me paraît aussi plus naturel de voir d'abord ce qui se passe au collège avant d'aller au lycée. A la fois pour suivre le parcours des élèves mais aussi pour être plus facilement en position d'autorité si tu es tout jeune et que tu sors à peine de la fac.

    Bonne continuation !

    Mathematical
  • Pour l'année de stage ça va surtout dépendre des postes berceaux dans ton académie. Il y en a souvent très peu en lycée et ils sont souvent dans LaGrandeVille, donc même en tant que stagiaire il faut souvent beaucoup de points. C'est moins le cas dans des lycées un peu plus paumés.

    J'ai fait mon année de stage au lycée (c'était mon 1er voeu et comme c'était un lycée loin de toute grande ville je l'ai eu même sans pacs ni 12 enfants). Je préfère le lycée car je préfère cette tranche d'âge, et pour moi la (bonne !) relation avec les élèves est primordiale. J'avoue avoir été un peu traumatisé par un élève de 3e en bout de course, certains savent gérer ce genre d'élèves, ce n'est apparemment pas mon cas. Aucun souci en 2 ans au lycée (pas de section technologique, je précise). Si on me donnait le choix je ne prendrais que des classes de 6e ou de 2nde, d'autres ne jurent que par les classes de 3e ou du terminale... tous les goûts sont dans la nature, tu es le seul qui peut trancher.
  • Si cela peut éclairer ton choix :Au pays des sixièmes
    Blague à part, ça dépend de ce que tu ressens comme affinité selon la tranche d'âge. Tu n'as jamais enseigné encore?
  • Personnellement je suis à mon aise en lycée ou dans le supérieur, mais pas du tout au collège, sauf une jolie expérience en 6ème.
    Ca dépend de tes affinités.
    Et je ne pense pas que préparer les cours en lycée soit plus chronophage que préparer les cours en collège, et de toutes manières quand on aime on ne compte pas.
    Ce qui est plus long c'est de se farcir les copies. Ca, en collège, c'est le luxe.
    Personnellement j'ai toujours été en lycée sauf la première année de titularisation dans l'Oise. Je n'aimais pas trop le collège, par rapport au relationnel avec les élèves.
  • @ainah

    Non, je n'ai jamais enseigné. Je pense qu'à l'ESPE, on nous apprendra à gérer les situations difficiles avec certains élèves.
  • Je suis très curieux de savoir ce qu'on apprend à l'Espe.
    À l'époque en IUFM, en dehors d'un formateur formidable, nous n'apprenions rien, c'était purement théorique. Cela m'a toujours donné l'impression que le métier de prof est l'un des (rares ?) métiers où l'on est balancé sur le terrain sans aucune formation.
    Cela a-t-il changé je n'en ai aucune idée, j'aimerais bien savoir.
  • @montesquiou alors écoute, je te dirais que les deux types d'établissements iront bien, pour voir les bases. Il y aura des différences, mais franchement, le fondement restera le même, et les questionnements aussi. Si tu as une petite connaissance d'enfants/ ados des âges concernés, choisis la tranche d'âge avec laquelle tu es le plus à l'aise. Il y a de toute façon fort à parier que tu n'aies pas vraiment le choix. Emet un voeux, mais ne t'attends pas à ce qu'il soit le moins du monde respecté. Cela évite les désillusions. Pour te donner une idée, j'ai fait principalement des remplacements en lycée, de la seconde au BTS. Je pensais n'avoir aucune envie d'enseigner à des collégiens. Et finalement, mon dernier remplacement en collège a été une super expérience. Avec une équipe géniale, sans prise de tête, un encadrement chouette, des locaux neufs.... Des élèves choupi également, des bavards, des pénibles... des élèves quoi. D'expérience (pas fournie, mais tout de même), c'est plus l'équipe, l'administration, la direction qui va déterminer le devenir de ton année. Si toute la chaine hiérarchique est en mode "bienveillance pour l'élève, défiance pour le stagiaire", ça va être dur. Et ça, que tu sois en lycée ou collège. Par contre si tu es soutenu, alors les difficultés rencontrées en classe te sembleront moins rudes.
    Ce joli monologue pour te dire que ce choix (disons, ces voeux) pour l'an prochain ne sont pas déterminants. Collège ou lycée, on se souhaite juste une équipe qui nous aidera. Autant ne pas s'ajouter d'angoisse pour l'âge des futurs élèves :-D

    J'ajoute cependant que l'enthousiasme des 6eme/5eme est particulièrement rafraichissant... C'est assez marrant de les voir s'entre égorger pour passer au tableau ou te distribuer tes poly :-D. C'est quelque chose qui disparait complètement par la suite
  • Mouais, malgré quelques formateurs intéressants, ce n'est pas à l'ESPE que tu apprendras à gérer tes classes mais sur le tas !
  • Moi, perso, je préfèrerai collège. Je trouve qu'il n'est pas trop tard pour sauver les meubles. Car quand tu as un terminale qui ne sait pas faire des opérations basiques, tu t'arraches les cheveux...:-)
  • C'est beau l'optimisme !
  • On ne sauve plus les meubles. Seulement quelques poussières qui sont encore là.
    Le collège c’est dur : il faut savoir se dire « sans Direction, sans Vie Scolaire est-ce que j’y parviendrais » ?
    Certains savent que NON, certainement pas.
    Le lycée c’est dur : la classe de seconde est devenue la dernière année du collège...
    Après (1ère et Tale) c’est plus simple mais les élèves ne savent pas grand chose.
    C’est dur car le prof est démuni. Les « gentils » sont de malheureux gentils.

    Collège ou Lycée c’est un peu comme Chauffeur de bus dans le « neuf-trois » en cette période (mars-juillet) ou bien chauffeur d’une bagnole qui fonctionne mal. Dans les deux cas t’es assis : le taf est le même aux yeux de tout le monde.
    Dans les Grands Lycées, t’es dans un A380. T’es assis, tu fais le même taf aux yeux des gens.

    Pardon, la dernière métaphore n’est qu’un amusement.

    Mathématiquement : le collège contient plus de choses (il faut oser énerver les lecteurs parfois) mais les consignes ou programmes suggèrent des grands gestes.
    Attention : il se peut très bien qu’on ne puisse faire cours dans les collèges.

    Voilà voilà.

    Bien entendu je ne polémiquerai pas : c’est un avis contestable, je en conviens.
  • Merci à tous, j'ai compris que je n'aurai pas le choix et que j'irai probablement au collège.

    @Dom
    Tu parles d'un bus, mais c'est plutôt un avion sans pilote.

    L'avis de mes proches : dans la majorité des cas, on ne peut pourrait plus enseigner dans de bonnes conditions. Au lycée, la situation se dégrade très rapidement. Au collège, on peut encore enseigner, cela dépend des quartiers et de la gestion de l'établissement. Donc c'est la loterie.

    Personnellement, quand j'ai lu les témoignages de #PasDeVague sur Twitter, j'ai failli arrêter ma préparation au CAPES.

    Maintenant que je suis pris, je vais y aller, mais je sais exactement à quoi m'attendre : un système complétement dysfonctionnel, dont les (mauvais) élèves et les parents d'élèves ont pris le contrôle.

    Il y a quelques jours, j'écoutais France Inter. Un gars expliquait qu'en raison de la hausse de la délinquance, les places en prison et en centre fermé manquaient. Donc qu'il fallait bien scolariser les enfants délinquants quelque part ... sous-entendu au collège et au lycée. Il y a dans l'Education Nationale de nombreux idéologues prêts à tout pour rabaisser le niveau et qui n'ont aucune considération pour la majorité des enfants. Ils résument leur pensée par le terme "bienveillance", mais ce sont des monstres.
  • C’est ça !

    D’ailleurs je m’étonne encore que beaucoup de stagiaires ou néotitulaires découvrent ce qu’est d’être prof du secondaire.
    Ça me dépasse. J’ai même suggéré (à tort) un jour d’émettre un doute sur leurs intelligences.
  • Dom,tout le monde est au courant :

    * En fin de troisième, c'est la ruée vers le privé. Les bons élèves décrivent leur calvaire aux parents, qui les inscrivent dans la privé. A l'entrée en seconde, il ne reste plus aucun bon élève. C'est comme cela dans ma région.
    * Dans les familles d'enseignants, on parle. C'est le cas dans ma famille. Ma belle-soeur agrégée depuis 15 ans a failli arrêter cette année. Elle ne comprend pas que je plonge.
    * Il y a Twitter et #PasDeVague. Edifiant.

    Je sais qu'en devenant enseignant, je débarque dans un monde dysfonctionnel, mais j'y vais quand même.
  • Amusant :
    Je dis que je m’interroge sur l’intelligence de ceux qui ne savaient pas.
    Mais c’est peut-être encore plus grave pour ceux qui savent et qui continuent ;-)

    Humour, humour :-)
  • C’est reparti pour le couplet privé/public. C’est la même chose, c’est le lieu qui fait surtout la différence.
  • C’est une réalité.
    Ce n’est pas les adultes qui font le niveau d’un collège mais les élèves.
    Les gens savent que si on sélectionne des gamins, ça devrait aller mieux.
    Ils ne savent pas, par contre, que dans beaucoup d’établissements privés, le niveau vire à la baisse aussi tout comme la discipline à besoin d’être faite, de plus en plus.
  • Et il n’y a pas une sélection partout... loin de là !
  • Pas une sélection au sens « bonnes notes » mais, de fait, une sélection « enfant dont les parents sont inquiets ».
    Aucun parent du type « je me fous de mon gosse » ne postule dans le privé.

    Bien entendu, je il y a des chieurs dans le privé. Ce sont les enfants des parents qui pensent que « c’est à cause des autres que mon gamin a un tel comportement ».
  • Dom a écrit:
    Aucun parent du type « je me fous de mon gosse » ne postule dans le privé.

    Il y en a.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Hum...le fait de faire une démarche demande du temps. Ainsi ce n’est pas le même j’m’enfoutisme assumé.
    N’allez pas vite en besogne : je ne dis pas que rester dans le public est nécessairement une preuve de j’m’enfoutisme.


    Bon mais j’accepte le epsilon au nom du « faut jamais dire jamais ».
  • à propos de la difficulté d'enseigner et du manque de formation des enseignants :
  • Pour moi, la question du 21ème siècle c'est :

    A-t-on raison de se casser le cul ?

    Amicalement :)

    Z !
  • montesquiou a écrit:
    Maintenant que je suis pris, je vais y aller, mais je sais exactement à quoi m'attendre : un système complétement dysfonctionnel, dont les (mauvais) élèves et les parents d'élèves ont pris le contrôle.
    Non, ce sont les politiciens et les pédagogogogistes qui ont pris le contrôle. Les élèves et les parents sont juste des otages.
  • Disons que si les parents pouvaient jouer leur rôle de parents (et uniquement ce rôle-là), ça serait déjà pas mal...
  • Et que signifie ce "uniquement ce rôle-là"?
  • Pas le rôle de prof, chef d'établissement, conseiller d'orientation... Ils peuvent assister mais pas prendre le rôle.
  • Quand beaucoup de profs suivent les inepties des pedagogos on ne peut pas dire en même temps aux parents de se taire quand ils découvrent le désastre ou de leur dire de seulement assister.
  • La plupart des parents que j’ai sont loin d’avoir un niveau lycée en maths. Donc très loin des idées en vigueur (ou pas) dans l’EN. Ce qui ne les empêche pas d’avoir un avis sur tout... Le monde ne résume pas aux CSP++...
  • Franchement, pour moi aujourd'hui tu as 2 choix :

    des établissements en Rep avec des élèves dissipés mais avec du potentiel mais des situations familiales compliquées. Cependant avec une équipe pédagogique soudée ( et en général tu ne dures pas en rep sans un minimum de foi), ça peut être motivant.

    Ou alors le choix d'un établissement plus tranquille hors des villes qui se pauperisent, avec des élèves aussi dissipés que les précédents mais qui se croient tout permis car c'est déjà le roi à la maison. Et là non seulement tu dois gérer tes adorables élèves mais aussi et surtout leurs parents, qui vont remettre en cause tes méthodes, tes compétences... etc...

    Moi perso, je préfère n'avoir que les enfants à gérer.
  • je trouve cela un peu caricatural ; il y a des lycées tranquilles...
    Par contre le désir d'apprendre n'est pas là, disparu depuis longtemps.
    Du moins c'est mon ressenti
  • Dom avait fait un bon message il y a quelques mois sur l'intérêt d'une expérience en collège, mais il doit perdu dans les tréfonds du forum...

    Beaucoup disent que le lycée est calme par rapport au collège. C'est sans doute une tendance générale, mais ponctuellement, il y a des collèges très tranquilles et des lycées catastrophiques.

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