Un ex futur prag écœuré

Professeur agrégé dans le secondaire, j'aimerais obtenir un poste dans le supérieur. Je suis donc avec attention la publication des postes de prag pour la rentrée 2020. Outre le fait que ces postes sont peu nombreux, je suis écœuré par l'apparition d'un verbiage pédagogique vide de sens dans bon nombre de descriptifs de postes. Jugez par vous-même :

La personne recrutée devra montrer un intérêt pour les pédagogies innovantes mettant l’étudiant au centre de l’apprentissage, permettant la construction progressive de compétences et in fine la réussite de l’étudiant et mobilisant des approches hybrides qui intègrent les atouts du numérique. Il s’engagera à concevoir des enseignements intégrant des pédagogies actives innovantes et les nouvelles approches numériques.

ou encore :

Le/la candidat(e)sera amené-e à former de futurs enseignants du premier degré à l’enseignement des mathématiques et aux pédagogies alternatives dans le contexte particulier de l’éducation prioritaire et de l’école inclusive. Une expérience concrète d’enseignement dans ces contextes est demandée.Le/la candidat(e)interviendra en formation initiale et continue. Il accompagnera les étudiants dans la construction progressive de leurs compétences en didactique des mathématiques, à la prise en charge de la diversité des élèves (y compris à besoins éducatifs particuliers), à la mise en œuvre de pédagogies alternatives. Le/la candidat(e) accompagnera le parcours des étudiants dans la future maquette ainsi que la réalisation de leur mémoire ou Dossier professionnel réflexif. Le/la candidat-e doit pouvoir faire état d’une bonne maîtrise de la didactique des mathématiques mais aussi de compétences avérées dans la mise en œuvre d’une pédagogie innovante dans le domaine des mathématiques: pédagogies de projets, pédagogies différenciées...
«134

Réponses

  • Pour le deuxième, c'est pas étonnant... Pour le premier, bon... une fois que tu as le poste, hein...
  • Ben oui quoi, dans la startup nation il faut être innovant qu'on vous dit !

    Je suis sûr que celle ou celui qui a écrit ce truc ne gagne pas 1,2 smic dans le 93 (ou autres zup ghetto) comme prof'.
    Peut-on arriver à écrire des trucs comme ça sans en être empêché par des soubresauts provoqués par une grande hilarité?
  • Dans le « neuf-trois », les « petits-frères » qui font le « chouf » gagnent autant qu'un professeur débutant.
  • Chaurien:

    Tu penses que faire faire du chouf à des gosses est une pédagogie innovante et alternative? B-)-

    Parce qu'autrement je ne comprends pas le rapport avec le sujet du fil.
  • Bonjour,

    Il ne faut pas s'arrêter à ces conneries. Retient les mots clés. Prépare toi à devoir réciter ou écrire une petite fable. Puis obtient le poste que tu veux.
  • YvesM a raison Il faut être pragmatique. B-)-
  • Bonsoir Rebellin.

    Si tu candidates sur des postes de fac destinés à travailler en master 2 enseignement, c'est normal que tu aies ce verbiage. Si tu veux enseigner des maths (un peu), regarde plutôt les postes dans les IUT, sur des sections industrielles; à la limite, des sections commerciales. Et si par hasard, un département de mathématiques cherche un prag pour sa L1, fonce. Idem si un département d'économie cherche un prag pour sa L1-L2 et que tu aimes les stats et probas, fonce.

    Cordialement.
  • Pour avoir regardé un certain nombre d'annonces et les avoir vu évoluer sur quelques années, ce verbiage est devenu généralisé dans les annonces pour les postes de PRAG. La secte des scientologues de l'éducation a pris le contrôle de l'EN et impose son sabir à tous les niveaux et l'esprit critique a été oblitéré.

    Sur ce, je retourne lire Sokal et Bricmont ...
  • Eric:

    Je pense que ce sabir est utilisé partout il vient du monde de l'entreprise.
    Qu'on se rappelle que les gens qui écrivent cela pensent probablement à la France comme l'entreprise-France, une startup nation où tu n'es rien si tu ne traverses pas la rue en costard avec une Rolex au poignet que tu t'es payé avant ton cinquantième anniversaire. B-)-
  • Bonjour,

    Certains postes semblent épargnés :

    - Strasbourg
    - Orsay

    Il ne faut pas hésiter à montrer son intérêt pour un poste de PRAG même si le profil est déroutant. Un échange de mails avec le responsable enseignement donnera plus d'informations que le profil de poste sur Galaxie et permettra probablement de préciser un peu les choses. Le second profil que tu cites laisse très peu de place à l'interprétation mais pour le premier, il faut voir ce que contient réellement le poste de PRAG en question.
  • Bonsoir

    Étant en formation (et donc ayant un point de vue interne, c'est-à-dire que mes profs sont des prag - enfin je crois, je n'ai pas bien compris ce sigle -) pour être prof, je dois quand même signaler que ces approches pédagogiques vides de sens représentent, disons, 50% du métier que tu convoites ?

    C'est-à-dire que, concrètement, si tu me formes moi, et que derrière je me fais inspecter et que l'inspecteur me dit "qu'est-ce que c'est que ces quantificateurs, pourquoi n'utilisez vous pas l'outil numérique qui se prête particulièrement à cette séance ?" et que je ne suis pas titularisé à cause de ça, et ben, à quoi est-ce que tu m'as servi ? Si je me fais recaler à l'oral du CAPES parce que je n'ai pas projeté un fichier geogebra aux petits oignons alors que le sujet était quasiment fait pour ?

    On est tous des petits soldats, il y a dans le métier des directives officielles qui ne te plaisent peut-être pas, mais c'est la vie.
  • Conseil d'un "vieux" prof : la chose la plus importante, et de loin, est de "tenir sa classe". Si c'est le cas, tu es titularisé.
    Et le meilleur moyen d'y parvenir est de faire un cours rigoureux, clair et complet, et de montrer aux élèves que tu es le chef.
    Je n'ai rien contre les outils numériques, que j'utilise quotidiennement en cours, et qu'il est absurde d'opposer à la manipulation des quantificateurs (sur lesquels je suis pointilleux).

    Puisque tu parles d’inspecteur :
    1) Ma seule inspection qui se soit mal passée (les autres se sont simplement "passées") est la première : pendant ma première année d'enseignement, je ne savais pas gérer une classe et c'était le bazar.
    2) L'an dernier, l'inspecteur a reproché à un de mes collègues de ne pas quantifier quand il dérivait une fonction.

    Ces histoires de "pédagogie de projet" ou de "pédagogie alternative", en revanche, sont du baratin, ou des usines à gaz.

    Et non, nous ne sommes pas des soldats... On a par exemple une totale liberté pédagogique, c'est dans la loi !
  • OK, j'ignorais que c'était ce que les inspecteurs regardaient le plus, la tenue de la classe.
    Après, j'enseigne au collège, d'où l'exemple des quantificateurs qui y est hors de propos.
    Bon, ensuite, sur la pédagogie en elle-même, je ne saurais quoi dire, car effectivement il me semble à moi aussi que toutes ces histoires sont secondaires dès lors que l'on tient sa classe, toutes les pédagogies peuvent s'appliquer.

    Et effectivement, tu as raison sur l'idée que l'on n'est pas des soldats.

    Et je fais mon mea culpa dans le sens où je trouve comme toi ce verbiage assez vide car au fond il te demande de signer un chèque en blanc en t'engageant en faveur de la pédagogie dernier cri quelle qu'elle soit ou qu'elle devienne, ce qui explique pourquoi elle n'est pas explicitée. Et donc j'ai confondu ta critique avec une opposition notamment au numérique.

    Donc j'annule mon objection parce que je pense qu'une fois le numérique accepté, l'oral du CAPES est bien parti.

    Bonne nuit,
  • Les gens qui écrivent ces caprices sont les destructeurs de l'enseignement des mathématiques en France. Je ne comprends même pas comment le monde de l'enseignement supérieur ne se révolte pas.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys : En math une bonne partie du "monde de l'enseignement supérieur" ne se soucie pas ou peu de l'enseignement. Ensuite je suppose qu'il peut y avoir des pressions venant de plus haut dans l'université qui incitent à mettre des descriptions de poste ressemblant à ça, ça ne veut pas dire qu'une fois recruté on accordera tant d'importances aux pédagogies innovantes de ce PRAG. Dernier point : rebellin ne nous dit pas d'où viennent ces descriptions, si ça ce trouve c'est pour des postes en ESPE et là est-ce vraiment surprenant ?
  • Je n'ai pas mis de description parce que je ne voulais pas "attaquer personnellement" tel ou tel poste. Mais chacun peut trouver facilement en allant sur le site Galaxie.
  • Ces extraits ne proviennent pas de postes en ESPE, mais de postes récemment annoncés dans d'autres structures.
    Le premier extrait vient par exemple de postes à Clermont annoncés hier :
    Clermont - STID
    Clermont - Licence

    Je ne pense pas que rebellin s'attarde trop sur les postes en ESPE, en tant que "simple enseignant agrégé" (càd sans master + thèse en didactique ou sans CAFFA + amour de la didactique, du numérique, et des pédagogies innovantes).

    Pour les postes comme ceux de Clermont, je rejoins l'avis de YvesM : une fois l'entretien passé, ce qui comptera sera d'enseigner ce qui est à enseigner et de participer aux tâches administratives.
    Je doute qu'une licence de maths ou un IUT se lance dans un pilotage d'enseignements innovants bardés de numérique et de cochage de compétences.

    Mais il est vrai que quand on découvre les postes sur Galaxie (ce qui est mon cas aussi), voir un petit nombre de postes (modulo ceux "réservés" aux didacticiens) avec des demandes de profils parfois farfelues et des tâches administratives/"obligations d'enseignant" à rallonge n'est pas très motivant.
  • La bullshitisation du métier de prof est en marche. :-(
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour.

    A lire les profils de postes, je me demande si ce paragraphe "autres informations" n'est pas mis systématiquement dans les profils par l'université. Une sorte d'effet de mode.

    Quant aux définitions de postes avec tâches administratives et implication dans la vie de l'établissement, c'est en effet la définition des postes Prag, puisque les universités sont gérées principalement par les enseignants de tous types, donc qu'un poste prag est composé d'un partie enseignement et une partie gestion (pour les MCf et PR, il y a une troisième partie, la plus importante : recherche). Si on veut seulement enseigner, il faut rester dans le secondaire.

    Cordialement.
  • Le paragraphe "autres informations" est tout à la fin de la fiche, la phrase qui s'y réfère dans le profil détaillé est "Une expérience en pédagogie active et en innovation pédagogique serait un plus apprécié".

    Donc en gros c'est pris en compte mais ce n'est pas le critère principal, loin de là. En gros, si tu dis que te concevras des cours sur une plateforme en ligne et que tu maîtrises l'outil informatique, ça devrait suffire.
  • La personne recrutée devra montrer un intérêt pour les pédagogies innovantes mettant l’étudiant au centre de l’apprentissage, permettant la construction progressive de compétences et in fine la réussite de l’étudiant et mobilisant des approches hybrides qui intègrent les atouts du numérique. Il s’engagera à concevoir des enseignements intégrant des pédagogies actives innovantes et les nouvelles approches numériques.

    Bon c'est du verbiage, mais je pense qu'on peut remplir les cases en faisant des QCMs en ligne ou en se filmant sur des corrections d'exercice.
    Sinon tu peux parler de "classe inversée" (fondamentalement fournir un bon support de cours, demander de l'avoir lu à l'avance, commencer par un rappel de cours succint + réponse aux questions, passer du temps sur des démos / exercices). Pratiqué avec succès par un collègue sur un cours de L3.

    Ce n'est pas opposé à faire un cours rigoureux / efficace.
  • Bonjour,

    sans vouloir faire l'oiseau de mauvaise augure, il n'est pas totalement impossible que ce fameux poste soit déjà pourvu....

    Bonne journée

    F.
  • Il me semble avoir lu récemment un forumeur affirmant sans rire que le « pédagogisme » n'existe pas et qu'il est une invention du réactionnaire Brighelli...
  • C'est quoi exactement le pédagogisme?
  • « Exactement » c’est dur à dire.
    « Eux-mêmes » ne savent pas le définir. (Ne me demande pas qui !)
    C’est même génial : « ils » font de la recherche en « sciences de l’éducation ».
    Cela s’appelle le sens de l’oxymore. Bref.

    Un bouquet :
    Sur la forme de l’évaluation
    Changer les notes en smiley, corriger en une couleur moins agressive que le rouge, parler des acquis et des réussites plutôt que des échecs, privilégier les compétences, donner des points si l’on sent que l’apprenant a compris même si ce qu’il écrit est faux, ...
    Sur la forme et le fond de l’enseignement
    Les îlots bonifiés, les activités d’introduction, la mise en place de l’apprenant au centre de ses apprentissages, la construction du cours par l’apprenant, laisser trouver l’apprenant tout seul les définitions et les théorèmes, ...
    Sur le support du cours
    Proscrire le tableau noir, et même le tableau blanc au profit d’un TNI ou d’un PVI, utiliser les TICES davantage que les cahiers et les stylos, privilégier GeoGebra en laissant tomber les compas, équerres et autres règles et crayons, ...


    Suis-je dans la caricature ?
    Ai-je oublié un angle de cette magnifique discipline ?

    Entendons-nous bien : je ne suis pas contre les nouvelles technologies ni des approches différentes que le cours totalement magistral. Mais ça ne doit pas être le cœur de l’enseignement. Il est idiot de s’obliger à faire tout cela avant même de vouloir enseigner.
    C’est à l’enseignant de changer sa pratique, ses supports, seulement s’il le juge utile.
    C’est lui l’artisan de son travail.
  • Dom a écrit:
    Changer les notes en smiley, corriger en une couleur moins agressive que le rouge, parler des acquis et des réussites plutôt que des échecs, privilégier les compétences, donner des points si l’on sent que l’apprenant a compris même si ce qu’il écrit est faux, ...

    Tu as quelque chose contre? Il faudrait voir dans le détail ce dont il s'agit réellement mais cela me semble être de bonnes résolutions.

    Tu es binaire quand tu corriges? C'est $0$ ou tous les points prévus à une question?

    On devrait peut-être aussi offrir à tous les enseignants:

    https://www.eyrolles.com/Loisirs/Livre/communication-non-violente-pour-les-nuls-9782754089135/

    (je pense que cela ne serait pas du luxe pour certains )

    PS:
    Vous voudriez quoi? Une torgnole à chaque élève qui n'a pas au moins dix à un devoir sur table avec en prime le bonnet d'âne sur la tête voire une autocritique publique ? :-D
  • Tu as un smiley vert car tu as su proposer une citation.
    (Mais je ne te dis pas où tu as fait une erreur, ce serait une agression insoutenable et cela créerait des atteintes psychologiques irréversibles.)

    Ha ? De bonnes « résolutions ». Amusant. De bonnes résolutions pour quoi d’ailleurs ?
    Aucune de ces mesures ne lutte(ra) contre l’échec scolaire. Aucune.

    Amusant ton lien. Ne parlons pas de l’expression « communication non violente » qui se fait dézinguer aussitôt après par le « pour les nuls ». Merci, j’ai ri une fois de plus.

    Je réponds tout de même au PS (qui n’existe plus haha) : non, je n’ai aucune envie qu’on donne des torgnoles à des élèves ni que l’on utilise un bonnet d’âne (mais toi tu conseilles un bouquin qui s’adresse « aux nuls » :-D).

    Merci pour ta participation.
  • Dom:

    Tu te formalises parce qu'un livre, pour des raisons marketing, porte la mention "pour les nuls"?
    Je croyais qu'on devait être plein d'humilité face au savoir. B-)-
  • T'as pas compris, Dom. FdP ne cherche pas à ce que le savoir soit transmis (*), il veut juste que le savoir acquis à l'école ne serve pas à classer les élèves en deux catégories : les patrons et la chair à patrons (même si de toute façon le classement est déjà fait dès la naissance, voire depuis 400 générations).

    (*) A l'exception de quelques savoirs utiles comme : l'histoire de la lutte des classes, les droits du salarié face au patron, le fonctionnement du syndicalisme, etc.
  • JLT:

    Le savoir acquis à l'école* est un effet collatéral dans le processus de fournir de la main-d'oeuvre productive à la machine économique. La production de chair à patrons est devenue la vraie fonction de l'école.

    *: savoir qui, en effet, ne comprend pas de rudiments du droit du travail pour chaque élève proche de sa majorité et encore moins d'histoire des luttes sociales (il ne faudrait pas que se développe le sentiment d'appartenance à une classe sociale)
  • Fin de partie. a écrit:
    *: savoir qui, en effet, ne comprend pas de rudiments du droit du travail pour chaque élève proche de sa majorité et encore moins d'histoire des luttes sociales (il ne faudrait pas que se développe le sentiment d'appartenance à une classe sociale)
    Le système éducatif n'est pas conçu pour prodiguer des endoctrinements religieux.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys: Les gens ne devraient rien savoir de leur droits quand ils signent un contrat de travail?
    Beaucoup de jeunes ont un petit boulot et aucune connaissances de leur droits*.

    *j'ai un ami qui est conseiller du salarié, il accompagne les gens (de tout âge j'imagine) qui se font licencier
    Il m'a confié qu'il était effaré par l'ignorance des gens qu'il accompagne de leur droits.
    A quel moment dans leur vie les gens apprennent quelque chose de leur droits? Pas à "l'école des patrons" bien évidemment. :-D
  • Euh si, en école d’ingénieur il y avait des cours de droit du travail.
    En STMG, il y en a aussi.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • À quel moment apprennent-ils quelque chose de leurs devoirs ?

    Mot oublié... « j’ai des droits j’ai des droits »
    Mais des obligations... « non pas d’obligations, non, non... »

    « La vie pour les nuls » ça sort quand ?
  • Dom a écrit:
    Un bouquet :
    [Snip]
    Suis-je dans la caricature ?
    Ai-je oublié un angle de cette magnifique discipline ?

    Tu es loin de la caricature, non ?
    Tu as oublié l'interdiction de l'estrade, symbole de l'oppression du sachant sur les apprenants. (NB : "pas d'estrade" -> "réduction de la surface utile d'écriture disponible pour le sachent et diminituion de la recopie inintelligente pour l'apprenant", et, plus subtil : "pas d'estrade" + "ordi obligatoire pour faire l'appel" -> ... -> "prof qui tourne le dos aux élèves pour faire l'appel")
    De même, les nouvelles postures à adopter par le sachant, comme l'obligation de s'asseoir périodiquement devant la direction sur un tabouret aux côtés de l'apprenant pour écouter les exigences de celui-ci vis-à-vis du sachant.

  • Pour les devoirs, il y avait naguère le service militaire. Mais il a disparu : drapeau facho, treillis nazis, violence pas bien.
  • Nicolas:

    Et pour les autres étudiants?

    (je suis sceptique sur les cours de droit du travail en école d'ingé', c'est où dans les programmes? Spécificités locales?)
    Beaucoup de jeunes avant leur vingtième année ont déjà un petit boulot qui n'a rien à voir avec l'informatique (c'est plutôt "hôte/hôtesse" de caisse leur emploi)

    Dom:

    Par contre, aucun problème: l'école des patrons sait bien rappeler aux gens qu'ils ont des devoirs et pas uniquement des trucs à rendre à leur profs": respect des horaires, discipline: on n'interrompt pas le prof' quand il parle, punitions etc Tout ce qui prépare le futur salarié à être obéissant voire servile.

    Si l'école n'existait pas (au moins telle qu'elle est) les gens ne seraient pas aussi serviles.
    Un exemple de servilité ordinaire aperçu ce jour:
    Une femme âgée à une caisse de supermarché qui soulève son caddy (garé à l'entrée du magasin en attendant le passage en caisse, qu'elle a été récupéré avant paiement) pour montrer qu'elle n'a rien volé.
  • Sinusix : tu as peut-être une vision idéalisée de ce qu'était le service militaire lorsqu'il était obligatoire. Voici la réalité de ce que j'ai constaté quand j'ai passé quelques mois au 22e Régiment d'Infanterie, il y a une vingtaine d'années :
    • Classes sociales pas mélangées. Classes populaires parmi les militaires du rang, classes favorisées parmi les sous-officiers.
    • Circulation de drogues (cannabis). L'un des conscrits était normal lors de son arrivée, en un mois il est devenu accro et était dans un piteux état.
    • Chambres de 8, avec chaussures et chaussettes puantes.
    • Dix mois passés à suivre une formation peu efficace, sans parler de diverses corvées et punitions, de temps perdu à apprendre des règles inutiles.
    • Un multi-déserteur, marié et père d'un bébé, voyait sa femme à travers la grille de la caserne. Il appelait aussi périodiquement une cabine téléphonique où se postait sa mère car celle-ci était de condition trop modeste pour s'abonner au téléphone. Au bout de quelques semaines, ayant assez d'être détenu, il a déserté à nouveau, le capitaine n'a pas réussi à courir assez vite pour le rattraper.
    • Un petit nombre de femmes volontaires. L'une d'elles, réputée pour son aspect physique peu engageant, est tombée enceinte, le père est inconnu.
  • Fin de partie :
    Horaires ? Non ce n’est pas coercitif dans certains bahuts (« vous acceptez l’élève quelle que soit l’heure de son arrivée »)
    Ne pas interrompre le prof ? Non, ça n’existe presque plus.
    Punition ? Non plus.

    En fait t’es content de cette école, finalement.
    Je t’assure qu’on trouve des bahuts comme ça : La Direction et la Vie Scolaire t’expliquent qu’on fait du bien aux enfants en accédant à leurs requêtes tacites et implicites.

    Je remarque que tu souhaites que l’école n’existe pas.
  • JLT a écrit:
    Dix mois passés à suivre une formation peu efficace, sans parler de diverses corvées et punitions, de temps perdu à apprendre des règles inutiles.

    Cela existe toujours chez EDNAT.
    On appelle cela " l'année de stage".......
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @JLT euh tu es sûr pour le grade? J'ai le souvenir d'avoir passé 2 niveaux de tests, le premier probablement pour sous-off et un deuxième pour officier. Ce n'était pas fermé, c'était vraiment au résultat du test et à mon époque il y avait encore un peu de "QItocratie".
    Ce que j'ai constaté c'était une pyramide sociale inversée : peu d'officiers issus de milieux populaires, beaucoup de milieux privilégiés, mais il y avait quand même un certain mélange. Dans ma promo le major était d'origine algérienne et il a fait une petite carrière d'officier de réserve dans un corps réputé élitiste et fermé.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Dom: tu connais beaucoup d'écoles qui acceptent que les gosses restent chez eux? B-)-
  • @xax : oui j'ai rectifié, je voulais plutôt dire "officier". Quoiqu'il en soit, à la caserne, il y avait d'un côté l'Etat-Major, constitué de bureaux avec officiers, sous-officiers, polytechniciens, étudiants en informatique et civils. Et de l'autre côté, le reste de la caserne était vraiment un autre monde.
  • Fin de partie :
    Beaucoup, je ne sais pas. Mais elles existent. Enfin, plutôt dans le secondaire.
    On fait semblant de lutter contre l’absentéisme.
    Ça s’appelle « mimosa ». De mémoire il existe quatre paliers/stades.
    Mais d’une année à l’autre, ça repart au stade 1.
    Le stade 4 arrive...en juillet... « ça n’a plus beaucoup de sens à la fin de l’année scolaire » disent les chefs.

    Dans le primaire, je ne sais pas comment se signalent les absentéistes.
  • Fin de partie a écrit:
    l'école des patrons [...]
    respect des horaires, discipline: on
    n'interrompt pas le prof' quand il parle,
    Ne serais-tu pas en train de faire un amalgame rapide entre ce que tu appellerais école de droite, école vieillote de grand-pépé, fascisme, violence, coercition et ce que d'autres appelleraient simplement politesse ?

  • Voyons Sato : la politesse c’est être docile, c’est se soumettre, c’est un devoir, bouhhhhh
    Mieux vaut réclamer le droit d’être impoli, le droit de désobéir. C’est un progrès. Une société innovante.
  • Il s'agit moins de politesse (respect des bonnes manières, des règles de la bienséance ; bonne éducation) que d'usages, de règles de vie, voire de règlements.
  • « Règlements » ho fuyons, fuyons....

    Bon après ces petits sarcasmes gratuits, je crois qu’on est temps de sortir : je préfère la pluie !
  • Sato:

    Dans cette société la politesse est à géométrie-variable. C'est surtout les plus pauvres à qui on demande d'être bien polis.
    L'enseignement de la politesse ressemble généralement à ça: toi pas poli, toi puni. C'est une drôle de pédagogie pour apprendre aux gens à vivre ensemble. (on en voit le résultat à chaque élection). :-D
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.