Nouveaux prog maths trop durs?

http://www.leparisien.fr/societe/au-lycee-les-nouveaux-programmes-de-mathematiques-sont-ils-trop-difficiles-03-11-2019-8185653.php

Il est dit que l'article est réservé aux abonnés ;-)

Je cite un bout de l'article:
Le Parisien a écrit:
Avant la réforme, l'ancienne série S spé maths concernait 28 % des élèves. La nouvelle spécialité maths rassemble aujourd'hui 67,7 % des élèves de 1re, selon les remontées encore partielles parvenues au ministère de l'Education.
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Réponses

  • Pour le lire il faut empêcher le rechargement de la page.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • J'exerce mon droit de citation, la fin de l'article est savoureuse : "Des ajustements, selon nos informations, pourraient aussi se dessiner pour la rentrée prochaine, pour les nouveaux élèves de 1re, avec la création éventuelle d'une nouvelle spécialité maths allégée, moins ardue que celle existant actuellement. Cette possibilité, réclamée à grands cris par l'association des professeurs de maths, n'a encore pas été soumise à l'arbitrage du ministre."

    C'est moi qui souligne ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • On veut des maths dans le tronc commun, pas une spécialité allégée.....
  • avec la création éventuelle d'une nouvelle spécialité maths allégée, moins ardue que celle existant actuellement

    On pourrait appeler une telle spécialité maths pour économistes et celle existant actuellement maths pour scientifiques...il y aurait du coup des accouplements canoniques maths ES-SES et maths-physiques-svt....X:-(
  • Certains élèves jouent trop aux jeux vidéos, il ne consacrent pas assez de temps à leur travail personnel. Voilà pourquoi certains élèves ne réussissent pas bien avec le nouveau programme de 1ère.
  • Mais non, mais non, voyons :
    "Ma fille a travaillé tous les jours avec à l’appui des coups particuliers. Elle a révisé comme une dingue et le téléphone en me disant que le sujet était très difficile et que plusieurs de ses amies en pleurs. Est ce normal de foudroyer nos enfants de la sorte ? "

    https://www.change.org/p/l-éducation-nationale-sujet-maths-bac-es-jugé-trop-difficile-voir-infaisable-par-la-majorité-des-élèves

    Et puis, avant les jeux vidéos, il y a la story de l'un de ses 384 "abonnements" sur "Insta", le groupe "Snap", le "Whatsapp", peut être le "nude" de l'une de ses amies, etc...
    Bref, un programme chargé !
  • Entre « donner des coups particuliers » et « corriger ses copines », les profs sont en saignant, non ?
  • @SchumiSutil les cours particuliers peut-être dévastateur si , la personne qui fait les cours
    particulier ne fait pas dans le sens du prof de classe.
    Il faut s'assurer que l'élève sait bien résoudre ses exercices rigoureusement en toute autonomie,
    c'est à ce stade que l'élève progresse.
  • Etanche a écrit:
    Il faut s'assurer que l'élève sait bien résoudre ses exercices rigoureusement en toute autonomie,

    S'ils en étaient capables ils n'auraient pas besoin de soutien scolaire. B-)-

    (l'incapacité n'est pas due nécessairement totalement à un manque de connaissances.
    Les êtres humains ne sont pas des petits robots: il ne suffit pas de leur mettre le "bon programme" dans la tête, d'appuyer sur le bon bouton, et ils te donnent la réponse attendue )
  • Encore un fois, FdP fait de la provocation. Si tu reçois une aide, tu peux/dois en profiter et acquérir de l'autonomie, au moins sur certains exercices basiques, voire plus avancés (ce ne sont souvent pas les plus faibles qui prennent des cours particuliers !).
  • C’est vrai qu’en ce moment, il a le thermomètre oublié quelque part...
    (Pardon, c’est indélicat... et gratuitement bête...)
  • etanche a écrit:
    Certains élèves jouent trop aux jeux vidéos, il ne consacrent pas assez de temps à leur travail personnel. Voilà pourquoi certains élèves ne réussissent pas bien avec le nouveau programme de 1ère.
    Cela dit les asiatiques jouent beaucoup au jeux vidéos eux aussi et ça semble moins les pénaliser.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @malavita,
    On pourrait appeler une telle spécialité maths pour économistes et celle existant actuellement maths pour scientifiques...
    Avant de faire ceci il vaut peut-être mieux de demander les avis des économistes??? Je suis désolée pour vous, mais il n'y a pas de "maths scientifiques" ou "maths pour la physique". Soit il y a maths, soit il n'y en a pas. POINT. Tous ce qui est fait en maths "S" est une base nécessaire au future économiste. Il n'y a absolument rien à jeter. Et les élèves ES qui se retrouvent en Lincence d'éco, sont incapables de suivre les maths. Et ils ne comprennent pas pourquoi tout d'un coup on leur demande des maths S.

    Si vous voulez des maths pour les littéraires, appelez les les "maths L". Mais il ne faut pas tromper les élèves en leurs disant que les maths en économie c'est plus facile. Non, ce sont les mêmes maths. Seule différence, il n'est pas demandé de savoir tout démontrer.... mais on démontre quand même des choses.
  • vorobichek : la géométrie aussi ?
  • @kioups, oui. Tout le programme de géométrie de 1e et Tale, y compris le barycentre, c'est le b.a.-ba de l'analyse des données et économétrie. Je ne vois pas comment il est possible de faire sans.

    Après, il faut savoir, qu'enseignez-vous exactement et comment. Pourrais-tu me dire quelles notions de géométrie vues au lycée sont, à ton avis, inutiles pour les économistes ? Je pourrais alors dire si c'est utilisé et où.
  • Ben, déjà, le barycentre n'était pas au programme de TS. Et je n'ai jamais enseigné en ES, bien loin de moi l'idée de pouvoir donner un avis !
  • @kioups, je sais que tu n'es pas économiste et tu ne sais pas. Je suis juste curieuse. Quand vous, les mathématiciens, dites que la géométrie est inutile aux ES.... aux quelles notions pensez vous?
  • vorobichek a écrit:
    Tout le programme de géométrie de 1e et Tale, y compris le barycentre, c'est le b.a.-ba de l'analyse des données et économétrie.

    C'est pas "y compris les barycentres", mais "surtout les barycentres" : l'analyse convexe est effectivement très importante en économie.
    vorobichek a écrit:
    Pourrais-tu me dire quelles notions de géométrie vues au lycée sont, à ton avis, inutiles pour les économistes ? Je pourrais alors dire si c'est utilisé et où.

    Les coniques, les similitudes du plan, les isométries du plan et de l'espace : est-ce que c'est utilisé ?
  • Gimax a écrit:
    l'analyse convexe est effectivement très importante en économie.

    Mais l'utilisation de la convexité pour établir des inégalités est un truc quasi confidentiel dans le programme de TES.
    On doit pouvoir trouver des exercices qui vont dans ce sens dans des manuels mais c'est un truc anecdotique.
    A se demander pourquoi la convexité figure dans le programme de TES. :-D
  • Je donne des cours en L1 d'économie et effectivement quand je parle barycentres et produit scalaire il y a souvent un moment de panique pour les ex-ES.
  • @gimax, les coniques - oui et beaucoup en microéconomie. Quant aux similitudes du plan et les isométries du plan et de l'espace - ce n'est pas au programme du lycée, non ? Il ne faut pas oublier que les maths c'est un outil en sciences économiques. Et a priori tous les outils peuvent être utilisés.

    Ce que j'ai trouvé sur internet comme "similitudes du plan et isométries au lycée" est trop hors sol et trop à la sauce Bourbaki. C'est-à-dire dans la forêt des mots savants, des symboles maths dans tous les sens et des phrases tournées de façon à ne rien comprendre, on ne voit pas l'utilité de la chose pour aucune filière.
  • Le programme est très bien, il faut juste demander des heures en plus, mettons 1h30 par semaine, pour pouvoir le traiter.
    4h de maths en 1ère pour des gens qui ont choisi la spécialité, c'est simplement n'importe quoi.
  • Et c'est pareil pour toutes les spécialités...
  • Surtout que 4 h par semaine, chez moi c'est 4*55 + 1*50 = 3h 35. Sans compter l'impossibilité due aux nouveaux emplois du temps de rattraper les heures perdues.
  • Certes je suis d'accord mais les mathématiques en économie sont essentiellement des applications ou des problèmes d''analyse .
    Le produit scalaire, la trigonométrie et plus généralement la géométrie sont rarement utilisées en économie ou alors dans des cas très poussés .

    Ceci dit avoir supprimé le barycentre est une véritable connerie : tout est barycentre dans la vie ne serait ce qu'une moyenne pondérée ou le calcul d'une espérance en probabilités
    Tout le monde a , au moins une fois dans sa vie , mélangé de l'eau froide et de l'eau chaude dans des proportions différentes et aimerait connaître la température du mélange(:P)
  • @franckfranck ,
    Certes je suis d'accord mais les mathématiques en économie sont essentiellement des applications ou des problèmes d''analyse .
    Le produit scalaire, la trigonométrie et plus généralement la géométrie sont rarement utilisées en économie ou alors dans des cas très poussés .
    Es-tu économiste pour affirmer que c'est rarement? En physique aussi ce sont essentiellement des applications... mais personne ne vient embêter les physiciens.
    ou des problèmes d''analyse .
    Tu veux dire les dérivations, suites, limites etc (bref le chapitre d'analyse)? Si oui, que nini (:P) C'est le cas en microéconomie en 1-2 années, puis les choses deviennent rapidement complexes dans toutes les matières.
  • @ vororbichek : il y a tout de même quelques différences entre les besoins en mathématiques de mathématiciens ou de physiciens et d'économistes. J'ai été ponctuellement amené à enseigner des maths à des économistes, jusqu'à bac+5 et même ponctuellement des mises à niveau en doctorat.

    Globalement, l'algèbre générale n'est pas des plus utiles aux économistes. D'ailleurs, même les filières MIASHS et même celles très matheuses, ne font pas exactement les mêmes maths que celles de maths fondamentales. On trouvera plus de probas, de stats, d'optimisation, mais quasiment pas d'algèbre générale, et très peu de géométrie (un doigt d'affine / euclidien pour de l'optimisation ou de l'AFC, ACP ou moindres carrés).

    Cependant, il est malheureusement vrai que même à haut niveau, les connaissances des économistes même ultra formalisés en mathématiques sont quelquefois insuffisantes, même dans les maths qui leur seraient utiles. C'est ainsi que le problème d'antisélection à plusieurs paramètres inconnus donne un problème de calcul des variations sous contraintes de convexité. En dimension un, on néglige la contrainte de convexité, et ex post la solution satisfait souvent la contrainte et c'est gagné. Malheureusement, en dimension supérieure à 1 la contrainte est saturée sur un ensemble de mesure de Lebesgue non nulle comme l'ont remarqué Rochet et Choné et donc il a fallu travailler la dessus, et donc notamment trouver le cône normal aux fonctions convexes dans $H^1$. Ce problème, avec ses conséquences économiques, a été résolu par un mathématicien qui a soumis à Econometrica. L'article a été refusé, et j'ai eu l'occasion de lire les référés que l'auteur m'avait montré, le niveau mathématique des rapporteurs était clairement beaucoup trop faible. Je crois que l'auteur a fait passer son article dans une revue de maths, car il s'avère que les équations étaient les mêmes que celles provenant du transport de masse et du coup intéressaient matheux et physiciens indépendamment des problématiques économiques. Et pourtant, si on y réfléchit, en économie formalisée, le problème d'antisélection est l'un des enjeux majeurs. En l'occurrence, l'auteur avait montré qu'il était possible par un mécanisme de contrats de faire révéler une fonction d'utilité intégralement inconnue (problème linéaire en $u$) en dehors de la zone de saturation de la contrainte.

    EDIT : j'avais survolé le fil, je suis un peu HS parlant des maths pour économistes post-bac.
  • Vorobichek a écrit:
    "Quant aux similitudes du plan et les isométries du plan et de l'espace - ce n'est pas au programme du lycée, non ?"

    Ça l'était quand j'ai passé le bac dans les années 90.

    Vorobichek a écrit:
    on ne voit pas l'utilité de la chose pour aucune filière.

    Ce n'est pas parce que tu ne vois pas l'utilité de la chose, qu'il n'y en a pas. Tu connais bien l'économie, manifestement, mais à moins d'avoir eu plusieurs vies, je doute que tu connaisses autant toutes les autres filières.

    @math2 : heureusement que tu avais survolé parce que ton HS est interressant !
  • "en économie formalisée" pas qu'en économie formalisée :-) C'est une fraction importante de l'économie tout court qui est sous-tendue par l'antisélection. Très intéressante ta digression.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @gimax, il est impolie de prendre un bout de la phrase hors contexte pour me faire dire ce que je n’ai pas dit... Ton deuxième commentaire n’a aucun sens. Je critique ce que j’appelle « langage Bourbaki »...
  • https://www.bfmtv.com/societe/reforme-du-lycee-pourquoi-ca-coince-avec-les-mathematiques-1800032.html

    Notons que BFM TV est allé chercher Demailly et c'est globalement tant mieux :
    BFM TV a écrit:
    Le mathématicien Jean-Pierre Demailly estime cependant que la problématique autour de l'enseignement des mathématiques n'est que la partie émergée de la vaste question du niveau des élèves.

    "Trop d'élèves entrent en 6e sans maîtriser la langue ou les quatre opérations, et les exigences sont devenues très faibles au collège et au lycée. En sciences, les étudiants français accusent souvent plusieurs années de retard d'apprentissage par rapport aux Chinois ou Coréens qui arrivent dans nos universités. Les réformes successives n'ont cessé de malmener les contenus, les fondamentaux ne sont presque jamais acquis à la fin du lycée. Dans cette situation, la majorité des élèves n'est plus en mesure de suivre un enseignement approfondi."
  • @vorobichek : dont acte, je n'avais pas compris que tu parlais de Bourbaki, je croyais que tu parlais des similitudes et isométries du plan et de l'espace. Par curiosité, j'aimerais bien en savoir plus sur cette histoire de coniques qui interviennent beaucoup en microéconimie : tu pourrais donner des exemples concrets s'il te plait ?
  • Nous sommes d'accord
    Par exemple, les économistes ne font quasiment jamais d'arithmétique alors que les physiciens peuvent être amenés à en faire .
    De plus , la précision des calculs est plus importante voire cruciale en Physique par rapport aux besoins en Economie

    Quand on envoie un satellite ou une fusée dans l'espace, on n'a pas droit à l'erreur. .
  • Si Jean-Pierre Demailly se montre (à juste titre(1)) très critique alors qu'il passait pour un inspirateur de Blanquer, on peut effectivement s'interroger sur le niveau d'improvisation toujours très élevé des "réformes".

    La question qu'il soulève est toujours liée à l'effondrement initial au primaire.
    En maths précisément, j'ai constaté avec quelques parents d'élèves d'autres écoles que la notion de problème avait totalement disparu. Donc outre que les programmes initiaux ont été totalement vidés de leur substance (totalement ça veut dire qu'il ne reste que les titres des chapitres qui n'ont pas trop bougés depuis 30 ans - opérations, fractions, périmètre, surface, volume etc - mais il n'y a plus rien dedans), le moindre début de formation intellectuelle pour réfléchir sur une problème "inattendu" qui demande 5 minutes de mise en forme a totalement disparu.

    La conclusion de Demailly : "Dans cette situation, la majorité des élèves n'est plus en mesure de suivre un enseignement approfondi." mérite un petit commentaire. Ce n'est pas la majorité des élèves qui n'est plus en mesure de suivre un enseignement approfondi, mais la grande majorité des élèves.
    Il restera toujours assez de parents capables d'instruire leurs enfants, ou, par manque de temps, pouvant se payer d'excellents services comme ceux de Tim L. ou Denis M., afin de pourvoir les effectifs de l'enseignement supérieur de filières sélectives (et assurant une carrière professionnelle intéressante).


    (1) "Mais pour Jean-Pierre Demailly, professeur de mathématiques à l'université Grenoble-Alpes et membre de l'Académie des sciences, ne proposer qu'une seule option de mathématiques en première est une aberration."
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @math2 , attention, comme tu le dis bien, on parle ici des bacheliers qui entrent en 1ière année d'études supérieures. ;-) Si on prend ce niveau, je pense que les besoins sont les mêmes pour les ingénieurs, médecins, futurs scientifiques, économistes, informaticiens et j'en passe. Pour les mathématiciens c'est pareil à la seule exception, qu'ils doivent savoir raisonner et démontrer. Faire un cours séparés uniquement pour les futures mathématiciens - cela n'a pas de sens. Donc on met tout le monde ensemble. Et ce n'est pas grave s'ils ont appris un peu plus ce qu'il faut. Mais en France on a une logique étrange : il faut absolument, coûte que coûte, que les gens qui au lycée ne pensent pas faire CPGE/fac de sciences sachent moins de choses que ceux qui pensent y aller. Comme si les vraies maths étaient un domaine réser uniquement à ces gens-là et que les autres il faut les écarter pour qu'ils ne fassent pas la concurrence.

    Pour M2, bien sûr que les physiciens, ingénieurs et économistes savent moins de choses en maths que les mathématiciens...
    math2 a écrit:
    Ce problème, avec ses conséquences économiques, a été résolu par un mathématicien qui a soumis à Econometrica. L'article a été refusé...
    Econometrica n'est pas un journal de maths, c'est une revue top 1+++ en économie générale. Donc les articles, souvent fortement mathématiques, doivent obligatoirement :
    1) Apporter quelque chose à la théorie économique.
    2) Être pédagogue et ne pas oublier que tous les économistes liront ces articles et pas que les mathématiciens qui font maths fonda.
    Soit ton ami n'était pas assez pédagogue (y compris avec les référés), soit il manquait à la fois 1) et 2). Dans le 2) il ne s'agit pas de faire comprendre tout, mais qu'il soit possible de suivre et, à défaut, de comprendre quelle notion à apprendre pour pouvoir le lire. Par exemple dans mon domaine, les articles de McFadden sont difficiles à digérer, ces présentations sont difficiles à suivre. Mais c'est possible ! À côté j'ai une collègue, mathématicienne à la base, qui a écrit et fait publier un article qu'il est impossible à digérer. Personne ne le cite et ne le lit... et personne ne le fera.
    franckfranck a écrit:
    Nous sommes d'accord
    Par exemple, les économistes ne font quasiment jamais d'arithmétique alors que
    Mais d'où sors-tu ces affirmations ??? ::o J'ai trois collègues qui le font (microéconomie). Et de toute façon l'arithmétique vu en spé maths S est du niveau collège et était, jadis, enseigné au collège !

    @gimax , je traduis :
    Ce que j'ai trouvé sur internet comme "similitudes du plan et isométries au lycée" est trop hors sol et trop à la sauce Bourbaki.
    Pour les non initiés à la "similitudes du plan et isométries au lycée" ou pour les étrangers qui ne connaissent pas toutes les définitions en français, les textes sont incompréhensibles. "A la sauce Bourbaki" = dans les définitions et explications les jolies notations, symboles et mots priment sur la pédagogie à tel point que cela devient a-pédagogique. Si tu me donnes la traduction de "similitudes du plan au lycée" et "isométries au lycée" en anglais, je pourrais peut-être te dire si c'est utile pour les économistes. Mais si je prends cet article : https://en.wikipedia.org/wiki/Isometry , je ne vois pas puisque ce n'est pas abordable au lycée. Au moins qu'on explique ce que veut dire "metric space" au lycée ?
    P.S. Les isométries entrent dans le programme de concours d'entrée en Master d'économie en Russie.
  • @vorobichek il ne faut pas accabler Bourbaki de choses dont il n'est pas responsable :-) Les bouquins ont été faits par des mathématiciens pour des mathématiciens pour remembrer un corpus quelque peu disparate. Il est possible que le style ait malheureusement eu un retentissement sur la rédaction pour des niveaux inférieurs collèges, lycées et "undergraduate".

    Je préfère parler d'une rédaction "à la française = démerde toi pour comprendre" caractéristique de certains manuels qui sont tellement antipédagogiques qu'ils en sont inutilisables (alors que leur contenu est exact), si bien que le marché est saturé d'ouvrages colorisés mais dont le contenu ne vaut pas grand chose.

    D'ailleurs où en est la liste de manuels recommandés, je crois que c'était une proposition annexe de Villani Torossian ?

    Edit. "Peu à peu, le savoir-faire des professeurs d'école s'est érodé, et aujourd'hui, sans en avoir conscience, une majorité d'entre eux se contente de pratiques sous-performantes, souvent à l'instigation de l'institution scolaire elle-même. " voilà, j'ai trouvé dans le point un interview de Demailly qui confirme ce que j'ai moi-même observé sur l'effondrement (mesuré par la Depp) des premiers apprentissages qui conditionne grandement ce qui va suivre, puisque les acquis du primaire sont prédicteurs jusqu'en L3 !
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax , ok! Va pour "à la française = demmerde toi pour comprendre" .
    D'ailleurs où en est la liste de manuels recommandés, je crois que c'était une proposition annexe de Vilani Torossian ?
    Cela m’intéresse aussi. Torossian en a parlé sur twitter cet été en disant "bientôt". Et là, il a quitté le navire.... Vilani aussi, puisqu'il s'occupe de son élection au poste du maire.
  • @vorobichek =
    > Econometrica n'est pas un journal de maths, c'est
    > une revue top 1+++ en économie générale. Donc
    > les articles, souvent fortement mathématiques,
    > doivent obligatoirement :
    > 1) Apporter quelque chose à la théorie
    > économique.
    > 2) Être pédagogue et ne pas oublier que tous les
    > économistes liront ces articles et pas que les
    > mathématiciens qui font maths fonda.

    J'ai été plusieurs fois rapporteur pour cette revue, je connais donc un peu les attendus (sinon on ne m'aurait pas confié plusieurs articles). D'ailleurs si j'ai bonne mémoire, dans 6 cas sur 8 mes préconisations de publications ou de rejet ont été suivies, donc je ne dois pas trop me tromper quant aux attendus (tout dépend aussi de l'avis de l'autre rapporteur bien entendu).

    Pour le 2), je suis d'accord sur l'exemple que je cite, il y a un vrai problème, les économistes ont parfois besoin de davantage de maths qu'ils maîtrisent et donc les outils permettant de résoudre leurs problèmes leur passent complètement et nettement au dessus.


    Quant au 1), à partir du moment où tu résous le problème de l'antisélection de manière générale (sous le cadre de Spence-Mirrless) et que même tu expliques qu'au lieu de supposer que la fonction d'utilité a une forme particulière en le mécanisme de contrat -ce qui était supposé non pour des raisons de fond en économie, mais pour des raisons de simplicité- mais la forme la plus générale, la portée du résultat est tout à fait majeure. Tu ne connais pas ta (classe de) fonction d'utilité, mais tu es un agent rationnel ? Pas de problème, par un mécanisme de contrats, non seulement je vais te la révéler, mais en plus tu vas me la donner, sauf sur un ensemble de mesure certes non nulle mais (en général) tout de même pas trop gros. C'est sans compter que la quasi totalité des échanges en économie se font en antisélection et en aléa moral, et que supposer qu'il y a un seul paramètre inconnu pour l'échange (seule chose qui savait se faire) est rarement une modélisation acceptable. J'avoue que je n'ai pas suivi ce qui s'est fait depuis (ce que j'écris remonte à une vingtaine d'années).

    n revanche, ce qui est vrai, c'est que le cône normal des fonctions convexe dans $H^1$ fait intervenir des mesures de Radon (qui avaient en plus certaines propriétés que je n'ai plus en tête), mais que visiblement pour au moins rapporteur la seule mesure qui existait était la mesure de Borel (même les physiciens connaissent des mesures à densité, c'est rare que la densité soit uniforme). L'autre avait effectivement écrit un truc du style "incompréhensible pour le lectorat".

    Donc oui l'article aurait été lisible par très peu d'économistes, mais il aurait permis aux économistes sérieux souhaitant se former pour répondre à leurs problèmes d'avoir l'information. Je me souviens avoir fait un cours à des économistes sur l'intégrale de Bochner, ils en avaient besoin pour utiliser des résultats d'un certain Uhlig (je ne sais même plus de quoi parle l'article). Heureusement que quelques économistes sont prêts à se former pour faire des choses propres et répondre à leur problématique.
  • et paradoxalement le J. Math. Economics, qui est plus un journal de maths, a moins souvent suivi mes préconisations :-D Je dois être plus économiste que matheux ...:-D
  • @math2 , je me demande s'il ne faut pas changer la façon d'enseigner la micro en L1-L3. Parce que c'est trop basique et cela tourne trop en rond. Ce sont juste des équations faciles à traiter refaites en boucle. Alors que la vraie microéconomie commençait en M1.
  • xax a écrit:
    Il restera toujours assez de parents capables d'instruire leurs enfants, ou, par manque de
    temps, pouvant se payer d'excellents services comme ceux de Tim L.


    Pourquoi tu continues de parler de cette personne? On t'a déjà dit sur un autre fil que c'était au minimum un menteur. Je ne vois pas ce qui te permet de dire qu'il propose un excellent service et lui faire de la pub a, à mon avis, rien à faire ici.
  • @Etienne tu prends une ironie au 1er degré et tu ne t'attardes pas sur l'essentiel, à savoir que la réforme va encore aggraver les inégalités. Mais bon, si tu n'es pas socialement concerné je comprends que ce ne soit pas évident à voir.

    Edit : "On t'a déjà dit sur un autre fil que c'était au minimum un menteur." c'est moi en plus sur "l'autre fil" qui suis allé vérifier sur archive.org où j'ai trouvé d'énormes invraisemblances.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • L'ironie n'est pas flagrante car tu mets au même niveau le lycée numérique, fait par des gens reconnus (mais je ne ferai aucun commentaire sur cette plateforme), et cette personne, qui peut être un charlatan avec une probabilité non négligeable car comme je te l'ai signalé dans un autre fil il n'y a pas de demi finales du championnat de France d'échecs (et connaissant plutôt bien le milieu des échecs, cette personne m'est totalement inconnue donc la probabilité que ce soit un très bon joueur est très faible).

    Je m'attarde sur ce que je veux il me semble. Contrairement à toi, j'ai déjà perdu quelques journées de salaire pour combattre cette réforme. Mais bon, si tu penses que c'est mieux de s'attarder ici...
    Même si j'ai le temps de voir venir avant d'être concerné en tant que parent, en tant qu'enseignant en prépa dans un lycée très prestigieux je suis concerné et consterné par cette réforme (qui risque amplifier un phénomène sur notre recrutement que je trouve déjà très inquiétant).
  • @Etienne je disais simplement que si on est dans les "bonnes conditions", la question des réformes n'a pas d'importance car soit on peut pourvoir soi-même à l'instruction des enfants, soit on peut la payer.

    Vu la situation que tu exposes, tu dois être dans la triplette normalien-docteur-parisien. Je n'en tire pas de jugement, ça confirme juste que tu ne percevais pas l'ironie de mon propos en raison de ce que j'ai mentionné.

    Un point important à mon avis à développer sur ce fil : les manuels ( http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1884432,1885762#msg-1885762 ),
    p57 du rapport Vilani-Torossian :
    "Les manuels de mathématiques feront l’objet d’un positionnement sur une échelle, par un comité scientifique, en regard de chacun des critères d’une courte liste arrêtée par ce même comité."

    J'avais aussi vu un tweet de Torossian il y a quelques mois parlant de l'imminence de la publication d'une liste car des réunions avec les éditeurs auraient déjà eu lieu.

    J'ai bien cherché et je n'ai rien trouvé de concret, à part une étude très limitée ( http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia57sciences/spip.php?rubrique212&lang=fr )

    Or il y a un problème avec les bouquins, le rapport lui-même en fait état, et pas mal de constats de manuels pourris (Christophe a mentionné des bouquins qui en plus d’amasser un nombre élevée d'erreur et de coquilles, exposent faussement les concepts).
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • vorobichek : les congruences au collège ? Quand ça ?
  • Quand on apprend la preuve par 9.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @xax

    On peut parier que l'on ne verra jamais rien venant d'une instance officielle concernant les manuels actuellement distribués par les différents éditeurs et "utilisés" (ou du moins achetés au frais du contribuable) par les collèges et lycées. Et pour cause, ils ont tous le nom d'un IPR en tête de gondole et une ribambelle de profs encartés dans les ESPE et autres "formateurs" comme auteurs ... et je vois mal un "comité d'experts" formé d'IPR et de "formateurs" chapeautés par un IG dire que ce que font leurs collègues est bon pour la benne à ordure (parce qu'il n'y a rien à sauver de tout ce qui est sur le marché actuellement).
  • Etienne, tu t'inquiètes ? Des nouvelles du front. J'ai 2 groupes de 1ere, et j'ai ordre de remonter les moyennes de mes collègues à la hauteur de celles de mes collègues de 1ere, ou du moins à un niveau acceptable (i.e. < 0.5 point). Pourtant cette année, je tourne à 10 (contrairement à l'an dernier, où le niveau moyen était bien plus faible), mais mes collègues sont entre 11,2 et 12,4, donc cela ne va pas.

    Et carrément de remonter les "0,5/20". Même si l'élève n'écrit rien de mathématiquement juste et ne rend pas les DM.
    Dans ma Tle ES où j'ai les groupes de spé, 9.4/20 de moyenne en obligatoire, alors que mon collègue est d'accord avec moi "ils sont nuls". Certains ont plus de 18 de moyenne mais ne savent pas résoudre un système 2*2 à la main.

    Et pourtant, je suis sûr que le niveau moyen de mes élèves (sauf en TES, c'est catastrophique) est supérieur à la moyenne nationale (probablement largement pour la tête de classe de ma seconde).
  • @Eric : Torossian avant pourtant twitté de façon presque triomphante, vorobichek et moi-même avons vu le même communiqué (que je ne retrouve pas ...), il est IG mais n'est pas dans le business de l'édition pourrie semble-t-il, il n'avait sûrement pas en tête les intérêts de ses petits camarades. Donc il a du vraiment en ramasser dans la gueule pour s'écraser.
    En plus il a été promu et c'est pas de là qu'il s'occuper des bouquins.

    "parce qu'il n'y a rien à sauver de tout ce qui est sur le marché actuellement" absolument rien? C'est consternant.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @ Schumi

    Qui a pu te donner un ordre aussi débile ?
    La dernière fois que j'ai reçu une "invitation forte" à bidonner mes notes, cela venait directement d'un IPR. Je lui ai poliment répondu non et ça c'est arrêté là. Il lui a fallu 10 secondes pour comprendre qu'il était inutile d'insister.
    La dernière fois que j'ai reçu une" invitation molle" à bidonner mes notes, cela venait de mon chef d'établissement. Il lui fallu une demi-heure pour comprendre qu'il me faisait juste perdre mon temps pour rien. On peut dire tout le mal que l'on veut des IPR, ils comprennent manifestement beaucoup plus vite que le CE moyen ...
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