454 : applications de la notion de compact

Bonjour à tous
Je travaille sur cette leçon dans laquelle je trouve quantité d'exercices qui me semblent intéressants et dans plein de domaines différents mais qui utilisent tous la même propriété concernant les compacts, celle des bornes atteintes.

Je me doute bien que cette propriété est importante et je me vois bien lui réserver 3 voire 4 exos, mais j'aimerais quand même bien pouvoir mettre en avant une autre application des compacts (pas un truc de haute voltige si possible).
Auriez-vous des suggestions ?
Merci d'avance.

Réponses

  • Le théorème de Heine ?
    Il me semble qu’on peut enchaîner avec les théorèmes de Dini qui utilisent le théorème de Heine.
  • aaaaaaaahhhh oui super merci beaucoup !!!
  • est-ce que proposer un exemple de fonction définie par une série dont on prouve la régularité par convergence "sur tout compact" est un peu tiré par les cheveux ?
  • Romanesco,
    C’est à mentionner tout de même.
    Ça fait un exercice, je trouve.
  • ok, merci beaucoup de ton aide !
  • Le seul truc c’est que « sur tout compact » est utile car grâce au compact on majore et on minore.
    Il faut bien choisir son exemple.
    Et même si c’est une nouvelle fois une conséquence de « sup et inf existent », c’est autrement utile.

    Des pros vont arriver ;-)
  • oui c'est vrai que je tourne un peu en rond, le confinement commence à avoir raison de moi !

    la petite nuance que j'y voyais c'est que la notion de compact ici permettait de prouver la continuité sur un intervalle ouvert (par exemple) à partir de la continuité sur un compact car quelque soit x dans l'intervalle de définition de f, on peut arriver à le coincer à l'intérieur d'un compact ...
    Mais en fait c'est la densité de IR dans lui-même qui le permet. Et ensuite avoir un compact est simplement pratique effectivement pour majorer ... donc on y revient :s

    J'attends les pros alors mais merci beaucoup déjà pour Dini.
  • Dans le pire des cas, c’est une application de « sup et inf atteints » et donc il faut juste savoir hiérarchiser son plan.

    Ce que tu dis est un bon argument : on s’en sert pour démontrer des propriétés de régularité donc ça vaut le coup d’en proposer un exercice.
  • Des résultats d'analyse complexe ? Par exemple le fait que la limite d'une suite de fonctions holomorphes qui converge uniformément sur tout compact reste holomorphe.
  • Romanesco a écrit:
    est-ce que proposer un exemple de fonction définie par une série dont on prouve la régularité par convergence "sur tout compact" est un peu tiré par les cheveux ?

    Hummm, dans ce genre d'exemple il faut faire attention. Ce n'est pas toujours le caractère compact qui fait que ça marche, dès fois (souvent) c'est juste le caractère borné. Par exemple on a convergence uniforme du DL de l'exponentielle vers sa fonction "sur tout compact" mais en fait on utilise simplement que le caractère borné des compacts pour le démontrer.

    Les théorèmes de Dini sont une bonne idée, dans le même genre on peut penser au fait qu'une application continue sur une compact est uniformément continue.
  • Corto,

    Ton dernier théorème, c’est Heine, non ?

    En effet le « sur tout compact » est utilisé souvent comme « sur tout borné ».
    En prenant ses (ou ces) précautions, je pense qu’il faut en parler dans cette leçon.
  • Ah oui tu as raison Dom ! Je ne connais pas bien le nom de mes théorèmes, je pensais que c'était "de toute suite à valeurs dans $[a;b]$ on peut extraire une sous suite convergente" 8-)

    J'avais aussi pensé au résultat suivant (mais c'est encore les bornes atteintes) :
    Soit $(E,d)$ un espace métrique compact et $f :E \to E$ une application continue telle que $\forall x \neq y,$ $d(f(x),f(y))<d(x,y)$. L'application $f$ admet un unique point fixe $y\in E$ et pour tout $x \in E$ la suite $(f^n(x))_n$ converge vers $y$.

    L'existence du point fixe se démontre en étudiant la fonction continue $x \mapsto d(x,f(x))$ qui atteint son minimum et ce minimum est forcément nul.

    Ce résultat permet par exemple de démontrer que la méthode de Newton pour approximer des zéros de fonctions marche effectivement.
  • Merci à tous.

    O(K ) pour l'analyse complexe, c'est hors programme pour l'agreg interne ( et tant mieux pour moi car ça fait bien longtemps que j'ai oublié ce qu'est exactement une fonction holomorphe :( )

    Pour le th de point fixe, j'y ai pensé, mais il est plus généralement vrai sur un espace complet, donc j'hésite un peu.

    Enfin, je suis pas sûr de bien comprendre la subtilité pour la convergence sur tout compact. Je pensais tout bêtement à proposer la continuité ( même classe Cinfini ) de la fonction zêta sur ]1; +inf[.

    Pour le coup, on peut montrer la convergence uniforme sur tout [a;+inf[ ( qui n'est pas borné ) puisque le "problème" se situe en 1, puis montrer que tout compact K est inclus dans [min K, +inf[ et se ramener ainsi au théorème.
    Donc j'ai l'impression d'échapper à votre mise en garde mais du coup j'ai l'impression d'ouvrir les yeux sur le fait qu'il ne me servait à rien d'aller chercher un compact si ce n'est pour coller au cours puisque :

    s'il y a conv unif sur [a;+inf[ quelque soit a>1, la fonction est continue sur un tel intervalle.

    Soit x inclus dans ]1;+inf[, il existe a tq 1<a<x et f est continue sur [a;+inf[ donc continue en x. Et pas besoin de compact ( de segment en l'occurence puisqu'on est sur IR )
  • On dit que si en général tu peux obtenir une majoration/minoration sur un $[a;b]$ alors tu peux l’obtenir sur un $]a;b[$.
    Idem pour les $[a;+\infty[$ vers les $]a;+\infty[$.

    Mais l’expression « sur tout compact » est quand même celle utilisée et ancrée, c’est certainement pour une raison.
    Je n’ai pas réfléchi complètement à ça. Il faut le faire en zyeutant des exemples pour s’approprier un discours clair pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis.

    À plus tard.
  • Romanesco a écrit:
    Pour le th de point fixe, j'y ai pensé, mais il est plus généralement vrai sur un espace complet, donc j'hésite un peu.

    Si tu parles du théorème du point fixe de Picard il ne s'agit pas de la même chose. Les conclusions sont les mêmes (la fonction a un seul point fixe) mais les hypothèses sont relativement différentes. Il y a deux différences majeures :

    L'espace de départ. Dans le théorème de Picard il s'agit d'un espace vectoriel normé, dans l'autre théorème il s'agit d'un espace métrique (ce qui englobe les EVN). Pour picard on demande à ce que l'espace soit complet alors que dans l'autre théorème il faut qu'il soit compact (ce qui implique complet).

    La contraction de la fonction. Dans le théorème de Picard on demande à ce que l'application soit $k$-Lipschitzienne avec $k<1$, ceci est plus fort que l'hypothèse de l'autre théorème ou l'on demande simplement $\forall x\neq y $, $d(f(x),f(y))<d(x,y)$. Dans l'autre théorème l'application peut donc être potentiellement $1$-Lipschitzienne.

    Bref, aucun de ces théorème n'implique l'autre et ils sont en général "complémentaires". Voici un petit exemple qui montre que le caractère complet ne suffit pas dans le théorème que j'ai énoncé. On pose $f : \R_+ \to \R_+$ définie par $f: x \mapsto \sqrt{1+x^2}$. On sait que $\R_+$ est complet pour la distance euclidienne et on a bien $|f(x)-f(y)|< |x-y|$ car $|f'(t)|<1$ pour tout $t\in \R_+$. En revanche la fonction $f$ n'admet aucun point fixe car on a toujours $f(t) >t$.
  • Ah oui effectivement merci beaucoup pour ces explications, et le contre exemple !
    Pour l'hypothèse sur espace métrique, espace vectoriel normé, j'avoue que ce sont des subtilités dont les implications m'échappent un peu et du coup je n'y prête pas l'attention qu'elles méritent.

    Par contre ( désolé du coup je pose encore des questions ) , dans le th utilisant un compact, pourquoi l'application est potentiellement lipschitzienne ? Elle l'est nécessairement non ? ( ou alors tu sous entends qu'elle aussi peut être mieux que ça ?)

    Concernant mon exemple de la fonction zêta, du coup si mon raisonnement plus haut est correct, ce n'est pas vraiment un bon exemple à proposer alors ? Il faudrait peut-être que je trouve une suite de fonctions définies sur autre chose qu'un intervalle de IR pour mettre en évidence l'intérêt du compact ?
  • Tu n'as pas à t'excuser de poser des questions, on est là pour ça après tout ;-)

    Ce que je dis ce n'est pas que l'application est potentiellement lipschitzienne (elle l'est de toute façon), ce que je veux dire c'est que le théorème marche dans certains cas où l'application est $1$-lipschitzienne contrairement au théorème de Picard qui demande une hypothèse plus forte à ce niveau.

    Pour ton application sur $\zeta$ je ne peux pas te répondre, je ne suis pas assez au fait des attentes du jury de l'agrégation interne. Je ne sais donc pas si ce sera considéré comme trop éloigné du sujet de la leçon ou non.
  • ok merci !
  • Est-ce que Hahn-Banach géométrique ferait une bonne application de la notion de compacité ?
  • ep1 int 2006 I9. Super utilisation de la compacité. À travailler un peu, beaucoup, pour en faire un exercice.
  • Merci je vais jeter un coup d'œil à tout ça (je ne connais pas Hahn-Banach)
  • Dernière question qui s'adresse plutôt à ceux qui connaissent bien les "règles" de l'agreg interne.

    Le titre est "exemples d'applications de la notion de compacité" (en opposition à certains titres du style "exercices ...") et en fait je viens simplement de me faire la remarque qu'a priori, rien n'exige dans ce titre de mettre des exercices mais qu'un théorème classique de cours (équivalence des normes en dim finie) pourrait avoir sa place ici.

    D'ailleurs je trouve ça un peu étrange, quasi tous les titre d'algèbre commencent par "exercices" et ceux d'analyse par "exemples", y a-t-il une bonne raison à cela ou je cherche un peu trop loin ?
  • Corto écrivait :
    > Ce résultat permet par exemple de démontrer que la méthode de Newton pour approximer des zéros
    > de fonctions marche effectivement.

    Du coup, pour l'exemple de Newton, on est d'accord que les deux théorèmes de point fixe cités plus haut peuvent s'appliquer ?
  • Bonjour,
    Cela a peut-être déjà été dit, mais un résultat utile est:
    Soit f de X dans Y continue entre espaces métriques, et bijective. Si X est compact, alors f est un homéomorphisme.
    En effet, soit g = f-1; il s'agit de montrer que pour tout fermé F de X, on a g-1(F) fermé dans Y. Or ce n'est autre que f(F) qui est compact dans Y (donc fermé) puisque F est fermé dans X (donc compact).
    Lorsque X n'est pas compact, c'est faux, comme le montre l'exemple de f allant de [0, 2pi[ sur le cercle unité U, avec f(t) = (cos(t), sin(t)).
    Cordialement.
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