Agreg interne, lecons 412 et 413

Bonjour
Je ne vois pas trop la différence dans le choix des exercices de ces deux leçons.

Leçon 412 : Exemples de dvpt d'une fonction en série entière. Applications.
Leçon 413 : Exemples d'application des séries entières.


Les exercices de la leçon 413 utilisent les développements en séries entière.
J'ai le livre Ketrane qui présente la leçon 413 avec calcul de la somme d'une série, nombre de Bell, équations différentielles.

Dans ces deux leçons, je pense mettre les équations différentielles, le calcul de la somme d'une série avec le théorème d Abel, le calcul d'intégrale avec la transformée de Laplace, les fonctions génératrices, les nombres de Bell...
Quels exercices conviennent à l'une des leçons et pas à l'autre?
Merci.

Réponses

  • Je pense que tu peux présenter les preuves des résultats théoriques dans la première, pas dans la deuxième.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Dans 412 on dispose d’une fonction.
    On peut la connaître et décider de la développer en série entière.
    On peut ne pas la connaître (équation différentielle) et chercher son développement en série entière.

    Dans 413 on présente des exemple d’applications des séries entières.
    J’en déduis que 412 est inclus dans 413.
    Mais on peut trouver des choses qui seraient dans 413 mais qui ne seraient pas dans 412 selon moi (sauf si on parvient à donner un argument).
    Je n’ai pas d’idée précise : pour résoudre un problème, parfois on construit une série entière et on dégage les propriétés que l’on souhaite. Si c’est pas clair, c’est normal... j’espère être plus inspiré un peu plus tard.
    Je pense à la fonction de Weierstrass qui n’est pas une série entière mais dont l’idée est de fabriquer une fonction particulière.
    Il y a aussi tout le dossier des fonctions génératrices en Proba (dont je ne connais pas grand chose).

    En effet la différence entre les sujets est ténue mais pas existante de mon point de vue.
  • Merci pour vos réponses.
    Je vais réfléchir encore et fouiller dans les bouquins.
  • Je te propose l'exercice suivant qui pourrait rentrer (en forçant un poil ...) dans la 413 (mais pas trop dans la 412).

    Soient $x$ et $y$ deux éléments d'un anneau.

    Montrer que si $1-xy$ admet un inverse à droite (resp. à gauche), alors $1-yx$ admet un inverse à droite (resp. à gauche).

    En déduire que tout élément de l'anneau admettant un unique inverse à droite (resp. à gauche) est inversible.

    Bien sûr, on ne voit pas trop le rapport avec les séries entières (d'ailleurs, il se pourrait qu'il n'y en ait pas ...) et pourtant ...
  • Il y avait aussi des exercices de dénombrements où l'on utilisait des séries entières, non ?
  • Oui, de mémoire, on peut trouver des expressions des nombres de Catalan, ou encore du nombre d'involutions d'un ensemble fini en s'amusant avec des séries entières, ce sont des exercices sympathiques!
  • Merci Eric pour ton exercice : je ne ne suis pas bien au point sur les anneaux mais je vais y réfléchir.

    Oui, il y a les nombres de Catalan (dans le Monier) et le nombre de dérangements (dans le Dantzer), un calcul d'intégrale avec la transformée de Laplace (mais je n'ai pas encore trouvé le bouquin qui développe cette transformée), une application aux suites récurrentes linéaires.
  • Il y a une différence d'esprit entre les deux leçons : dans la première, les séries entières (SE) sont l'objet principal de l'étude, et on peut les étudier pour elles-mêmes à condition qu'elles soient issues d'un développement, les applications attendues étant les applications d'un développement en SE (à quoi ça sert de développer en SE ? qu'est-ce que ça apporte pour l'étude de la fonction par exemple, ou pour établir une égalité célèbre ?).

    Dans la seconde, les SE interviennent comme outil permettant de faire avancer le schmilblick issu d'une autre thématique (algèbre, équations différentielles, probabilités, géométrie...), le fait qu'elles proviennent d'un développement d'une fonction que l'on explicite ou qu'on les introduise de façon plus formelle étant annexe (cf. exercice proposé par Eric).

    Bref, comme souvent, c'est assez "délicat", plus subtil que la majorité des candidats ne le verront par manque de temps à consacrer à l'analyse préalable de la leçon (qui prend déjà du temps quand on la mène de façon un peu approfondie, et il y a de quoi s'arracher les cheveux sur pas mal de leçons !).
  • En pratique, si la leçon idéale du jury a une saveur différente, il me semble délicat de pointer un exercice qui aurait sa place dans l'une et vraiment pas dans l'autre. Peut-être « trouver le rayon de convergence de $\sum a_nx^n$ où $a_n$ est le $n$-ième chiffre de $\sqrt3/2$ », qui n'est vraiment pas une application ? Dans l'autre sens, je ne vois pas pourquoi une liste qui conviendrait pour la 413 ne conviendrait pas pour la 412.
  • :-S Pour les raisons que j'ai évoquées, peut-être ?
  • Salut,

    ça ne répond pas tellement à ta question (et ça ne t'intéressera peut-être pas) mais voici deux idées d'exercices où interviennent (peuvent intervenir ?) des développements en série entière, et qui sont peut-être un peu originaux (?) :

    * le calcul du dénumérant de l'équation diophantienne $x+2y+3z=n$ que tu trouveras dans Thèmes d'arithmétique d'Olivier Bordellès (je crois qu'il est aussi dans le système D d'analyse d'Eric Sorosina, à confirmer).
    Dans mon édition (je ne sais pas s'il y en a plusieurs), c'est page 35-36, juste avant les exercices du chapitre 2.

    * un exercice de calcul de déterminant que tu peux trouver dans les Oraux X-ENS, algèbre 2 (exercice 1.8, page 14 dans l'édition que j'ai sous les yeux).

    Bon courage.

    michaël.
  • Merci Michael. Je regarde ça.
    Malheureusement, je n'ai pas le Sorosina et il est introuvable ou hors de prix!
  • Math Coss,

    Je pense que tout est dans la manière de présenter les exercices dans chacune des leçons.
  • C'est à croire en lisant certains commentaires que le jury détermine les titres des leçons un peu au hasard, en ne sachant pas ce qui existe déjà...
    Tu peux présenter comme tu veux un exercice qui ne répond pas au sujet, il ne répondra toujours pas au sujet ! Si l'on demande des exercices d'application des groupes à la géométrie, un exercice qui étudie un groupe pour lui-même n'a pas sa place, pas plus qu'un groupe qu'on utilise pour résoudre une équation algébrique. On peut toujours justifier comme on veut, ça risque fort de déplaire au jury. Ça ne veut pas dire qu'on n'aura pas l'agrégation à la fin, ça veut dire qu'on perdra un pouillème de point à cet endroit dans la grille de notation.
    Les rapports sont très clairs sur ces points (et le sont moins sur d'autres, hélas...).
  • Oui, oui, je suis d'accord.
    Il est évident que parfois, faute de mieux, on modifie le plan d'un exercice pour le faire rentrer dans la leçon.
    Si les forceps se voient, c'est dommage mais un bon argumentaire sera salutaire.
  • Je reviens sur l'exercice que j'ai proposé plus haut.

    Si $z\in\mathbb{C}$ et $\lvert z\rvert<1$, alors
    \begin{equation*}
    \mathopen(1-z\mathclose)^{-1}=1+z+z^{2}+z^{3}+\dotsc
    \end{equation*}
    Soient $x$ et $y$ deux éléments de l'anneau considéré tels que $1-xy$ admette un inverse à droite noté $z$. On remplace dans l'égalité ci-dessus, sans se soucier du sens que cela peut avoir (d'ailleurs, ce qui suit n'a aucun sens, la notion de convergence d'une série n'étant pas définie dans un anneau quelconque). On obtient
    \begin{equation*}
    \begin{aligned}
    z&=1+xy+\mathopen(xy\mathclose)^{2}+\mathopen(xy\mathclose)^{3}+\dotsc \\
    &=1+xy+xyxy+xyxyxy+\dotsc
    \end{aligned}
    \end{equation*}
    Si $w$ est un inverse à droite de $1-yx$, en appliquant le non-sens précédent, on obtient
    \begin{equation*}
    w=1+yx+yxyx+yxyxyx+\dotsc
    \end{equation*}
    et, en supposant que la distributivité s'applique à ce non-sens,
    \begin{equation*}
    \begin{aligned}
    w&=1+y(1+xy+xyxy+\dotsc)x \\
    &=1+yzx.
    \end{aligned}
    \end{equation*}
    Étant donné un inverse à droite de $1-xy$, on a ainsi obtenu un potentiel inverse à droite de $1-yx$. Il ne reste plus qu'à faire un calcul (valide) de vérification.

    Soit $v$ un inverse à droite de $1-xy$. On a
    \begin{equation*}
    (1-xy)v=1,\quad\text{d'où}\quad xyv=v-1.
    \end{equation*}
    On obtient alors
    \begin{equation*}
    \begin{aligned}
    (1-yx)(1+yvx)&=1-yx+yvx-yxyvx \\
    &=1-yx+yvx-y(v-1)x\\
    &=1.
    \end{aligned}
    \end{equation*}
    On vérifie de la même façon que $(1+yvx)(1-yx)=1$ si $v$ est un inverse à gauche de $1-xy$.

    Reste à voir comment un jury d'agrégation réagit à ce qui précède (un volontaire pour essayer en septembre ?). Le mieux que je vois pour que ça passe est l'argument d'autorité (de toute façon, si vous vous lancez sur cette voie, faut pas faire semblant). Le raisonnement précédent a été publié par Halmos et ensuite été repris par Rudin (dans l'American Mathematical Monthly qui plus est).

    La deuxième question est là pour justifier la première (comme si le non-sens avait besoin de justification).
    En prenant $y=1$, on voit que, si $v$ est un inverse droite de $1-x$, alors $1+vx$ est aussi un inverse à droite de $1-x$. Si $1-x$ admet un unique inverse à droite, alors $v=1+vx$, d'où $v(1-x)=1$ et l'on conclut que $v$ est un inverse à gauche de $1-x$. Ainsi, $1-x$ est inversible. Il reste à noter que, si $z$ est un élément de l'anneau, alors $z=1-(1-z)$.
  • Le problème est le lien avec le contexte de l'épreuve : on parle de série entière dans le cadre d'un programme qui s'intéresse aux séries entières de la variable réelle ou complexe, et l'utilisation qui en est fait est assez riche dans le cadre de ce programme (équations différentielles, études de fonction, calculs de sommes, etc.).
    L'utilisation qui est fait ici des séries entières (enfin, de la série entière) est assez "pauvre" par rapport à ce contexte. Je ne suis pas persuadé que le jury apprécie l'effort à sa juste valeur.
    À la rigueur, je pense que ça peut être le 5ème ou le 6ème exercice, à la fin, plus à présenter comme une utilisation annexe des séries entières par rapport au programme pour montrer qu'on sait aussi que l'on peut faire usage d'outils de façon "formelle". Mouais... ?
  • En effet, Curiosity, il y a déjà assez de laçons à préparer, pas la peine d'en mettre deux semblables.

    Il y a aussi deux leçons qui sont sur ce thème .

    La leçon 210 Séries entières d’une variable réelle ou complexe. Rayon de convergence. Propriétés de la somme.Exemples.
    On peut y faire une partie sur les développements en séries entières

    La leçon 264 Fonctions développables en série entière. Exemples et applications. (Les résultats relatifs aux séries entières sont supposés connus . Pour les exemples et applications,, on peut mettre ceux de la leçon d'exercices mais pour les propriétés, je ne vois pas trop que dire.: opérations sur les dvpts en séries entières?
  • Bonjour,

    quelques pistes:

    Leçon 210: lemme d'Abel, règle de D'Alembert, formule de Hadamard, théorème de continuité radiale, application au calcul de sommes de séries convergentes, au calcul d'intégrales, à la résolution d'équations différentielles, exponentielle complexe, fonctions génératrices d'une variable aléatoire

    Leçon 413:

    1) Calcul de sommes de séries numériques convergentes
    ­2) Probabilités (via la notion de fonction génératrice d’une v.a.)
    3) Équations différentielles (recherche de solutions sous forme de DSE)
    4) Suites numériques (définition explicite d’une suite définie de manière implicite)
    Voir Précis Analyse MP/MP*, exercice 25 page 265, pour l'édition que j'ai sous la main.
    5) Calcul intégral (via permutation somme/intégrale)
    6) Combinatoire (problèmes de dénombrement)
    7) Exponentielle complexe (définition du nombre $\pi$)
    A défendre, car cela peut passer pour du recasage d'un résultat de cours.

    L'exercice de dénombrement du Sorosina évoqué dans ce fil, que l'on peut résumer ainsi: "De combien de façons peut-on atteindre un score de cent points dans un jeu où l'on peut marquer un, deux ou trois points?" est aussi présent sous des formes voisines dans le recueil d'exercices d'Auliac/Caby pour l'agrégation interne, ainsi que dans le Cortier (175 exercices d'algèbre et de géométrie pour l'agrégation interne).

    Cordialement.

    Y.
  • Les leçons 210 et 264 sont très différentes. Dans la 210, on "doit" rester très général et couvrir l'ensemble du thème sur les SE. Dans la 264, on se focalise sur l'aspect développement en SE d'une fonction. D'ailleurs, l'intitulé de la leçon est intéressant avec la précision entre parenthèses : "Les résultats relatifs aux séries entières sont supposés connus". Ça n'empêchera pas nombre de candidats choisissant cette leçon (par rapport à une autre qui n'aura pas été du tout préparée : probas ou équations différentielles par exemple !) de faire les trois quarts du plan sur ces généralités, et d'avoir une note en conséquence sur cette partie de la grille d'évaluation...

    Le fait que 412 = 264 ne me choque pas : ce sont deux épreuves différentes (une leçon de cours avec une partie théorique, et une séance de TP/TD avec des exercices). On a d'autres exemples de choses assez proches dans le reste du concours.

    Sinon, oui, le programme est très ambitieux avec un nombre de leçons démesurément exagéré. Préparer l'agrégation interne dans l'esprit du concours demande plusieurs années. Mais heureusement, on peut l'avoir en ne faisant que 10% de ce qui est attendu sur le papier :-D.
  • Merci ybreney.
    Ce que tu as indiqué, c'est ce que j'ai mis dans ma leçon 210 et les exos que j'ai trouvés pour la 413 ,hormis l'exponentielle complexe et l'intégrale,(je dois encore cherché les exos)

    Curiosity : il est plus clair que les leçons 210 et 264 sont différentes.Je n'ai pas encore préparé la 264 mais les applications seront celles des 412 et 413 sans doute.
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