Reconversion après X et parcours privé

Bonjour,

Je viens poser ici quelques questions pour un projet de reconversion. J'ai déjà lu plusieurs fils sur le sujet mais j'ai quelques questions complémentaires. J'ai essayé de faire court mais n'ai pas très bien réussi, j'en suis désolée.

Voilà mon profil : MP* option informatique, 5/2 et intégration de Polytechnique, j'étais aussi admise à l'ENS Lyon en maths. C'était il y a plus de dix ans. Après l'X j'ai fait un doctorat mais pas en maths puis j'ai bossé dans le privé.

Je dois dire que ces 4 dernières années je me suis un peu perdue :-D J'ai toujours aimé enseigner (d'ailleurs je l'ai fait en thèse et avant, face à des classes) et j'ai toujours aimé les maths. Donc l'envie de me reconvertir devient de plus en plus pressante (et je n'ai pas de crainte vis à vis de la perte de salaire).

Mon dilemme porte sur la marche à suivre.
J'ai regardé les épreuves de CAPES (et d'ailleurs ça m'a fait tellement plaisir de m'y mettre !) et j'ai l'impression que mes restes sont suffisants pour l'envisager en révisant de mon côté et en travaillant quand même l'oral.

Pour l'agreg', c'est bien sûr autre chose. Je n'ai pas vu tout le programme, je ne sais pas ce qu'est un "développement", bref, je ne suis pas prête mais j'ai bon espoir de pouvoir l'être dans un futur pas trop lointain.
Si j'étais seule je pourrais envisager une année de prépa en vivant sur mes économies mais ça n'est pas le cas car je suis mariée et maman, donc il faudrait de toute façon payer une garde et un seul salaire ne suffirait plus pour faire vivre tout le monde. Et avec mes horaires actuels je n'ai pas beaucoup de temps disponible pour travailler seule.

A la base je m'étais dit que je pourrais demander un poste contractuel et tenter de préparer les deux concours en parallèle.
Mais est-ce que je ne devrais pas plutôt tenter uniquement le capes dans un premier temps sans passer par la case contractuel, travailler à l'agreg ensuite, quitte à le tenter en interne si je ne trouve pas le temps de me préparer ?

Bref, si des personnes sont ou ont été dans une situation similaire et savent se positionner sur mes chances de réussite, sur le réalisme de mon projet et sur la bonne marche à suivre, ça m'intéresse !
Je crois avoir vu sur le site "devenir enseignant" qu'il peut y avoir des dispositifs de financement pour la reconversion, je ne sais pas si une prépa agreg peut entrer dedans. Enfin voilà, tout avis est bienvenu !

Merci beaucoup par avance :)

Réponses

  • Bonjour,

    Avec ton parcours, je te recommande :
    une préparation à l'agrégation externe (idéalement à plein temps) avec pour objectif de la réussir avec un bon classement (je pense que c'est réaliste pour un profil comme le tien) et viser un poste en CPGE (en dire un mot à l'inspection générale que l'on croise à l'agreg ... info à confirmer, je ne sais pas si la pratique est toujours d'usage).

    Voila, bonne préparation!
  • Bonjour,

    Je suggère d'oublier de passer par contractuelle ; de préparer Capes (un peu/ l'oral/ les questions administratives) et l'Agreg (beaucoup) et de passer ces deux concours (dès que possible et systèmatiquement, même si tu estimes ne pas être prête). Tu prends le premier que tu réussis. Et si tu as le Capes, tu passes l'Agreg externe et l'interne aussi (histoire de mobilité géographique...).

    Tu as 100% de chance de devenir professeur de maths avec une préparation sérieuse qui tient compte de tes contraintes familiale. c'est juste une question de temps.
  • J'ai lu ton message trop vite, je n'avais pas vu tes contraintes.

    Si tu démissionnes, ne peux-tu pas prétendre à des allocations dans le cadre d'une reconversion professionnelle qui serait précisément ta préparation à l'agreg ?

    Ça doit se tenter, non?
  • Sur le principe (X après MP*, admise à l'ENS Lyon) tu as très largement le profil pour être reçue à l'agrégation, d'autant plus avec le niveau actuel des candidatures.

    Cependant, compte tenu de tes contraintes familiales, il semble que tu ne pourras pas y passer un temps trop important pour la préparation.

    La question est de mon point de vue de savoir ce qui te reste de tes années de prépa, et si tu as continué à bosser les maths à l'X (je sais qu'on en fait, mais je sais aussi que tous les X ne bossent pas nécessairement tout sérieusement).

    Si jamais tu as de beaux restes de prépa, et tu as tâté un peu de variable complexe, de Lebesgue, d'EDP ou de Probas (selon l'option que tu choisiras), il y a de quoi être reçue, pas nécessairement dans un bon rang (après si tu vises un très bon rang, un qui permette une carrière en classe prépa, les places sont très chères) mais tu as l'agreg et cette question de rang ne jouera pas sur ta carrière (sauf à taper dans les très bons).

    Si en revanche tes restes de prépa sont très lointains, l'agreg sera plus difficile. Pour le CAPES, a priori je me fais aucun souci pour toi.

    Il faut surtout, tant pour un concours que pour l'autre, s'adapter aux exigences spécifiques des oraux qui sont très différents de ce que tu as connu en prépa. La lecture des rapports des jurys me semble indispensable. Je conseille aussi de manière générale d'aller voir des oraux l'année qui précède la préparation du concours (mais là pour toi c'est probablement sans objet).
  • Merci beaucoup pour vos réponses !

    @mc sbootik Effectivement c'est le temps qui me fait défaut. Mais vos messages me font quand même penser qu'essayer de trouver une solution financière pourrait valoir le coup... Honnêtement je pensais être beaucoup trop loin de l'agreg pour me dire allez, je démissionne et je prends un an pour le passer mais à y réfléchir ce n'est peut-être pas si irraisonnable.
    J'avais en tête la possibilité d'enseigner en CPGE mais je sais que les places sont très chères donc je n'y vais pas en me disant que c'est ça que je ferai !
    (de toute façon j'y vais pour enseigner, je l'ai déjà fait avec des élèves de collège en grande difficulté donc j'ai quand même une petite idée de ce à quoi je peux m'attendre)

    @YvesM Ce plan me semble pas mal en effet ! C'est vrai que je n'avais pas compris qu'on pouvait passer ces concours autant de fois qu'on le souhaite et finalement la meilleure préparation c'est peut être de le passer une première fois en essayant quand même d'être admissible pour voir la marche à l'oral... Il faut que je regarde pour l'agreg interne, si mes années de thèse comptent pour l'ancienneté vu que j'étais sous contrat public, ce qui me permettrait de la présenter plus rapidement.

    @math2 mes souvenirs de prépa doivent être réactivés mais j'ai de bons restes, notamment car j'avais tout revu il y a trois ans car j'ai passé un concours où l'épreuve de maths était sur le programme MPSI/MP. Mais clairement il y a plein de choses basiques qu'il faut que je me remette en tête !
    A l'X, j'avais bien bossé et bien réussi les maths (intégrale de Lebesgue) et maths appli (probabilités et statistiques) la première année. Après la première année je n'ai suivi qu'un seul cours de maths dont je ne me souviens même plus du contenu donc il va de toute façon falloir bien réviser, c'est sûr !

    En tout cas vous me donnez bon espoir, merci !
  • Pour un poste en prépa, je te conseille de passer l'agreg externe vu que tu as déjà une thèse. Car même si tu es admise à l'interne avec un trés bon rang, je pense que ce serait beaucoup plus difficile mais tout est possible.
    Bon courage.
  • Ah oui si tu vises un poste en prépa, tu as intérêt à viser le classement et là les places sont très chères.

    Si c'était pour moi, dans cette optique, j'envisagerais une préparation (tout de même) assez intense sur 2 années, avec l'idée d'aller voir des oraux en 2021.

    Une très bonne maitrise du programme de prépa un peu élargi, sans préparation spécifique, peut te faire espérer de très bien réussir les écrits. Donc une année sans oraux (je ne sais pas s'il y en aura en 2021) c'est techniquement possible d'être au top sans nécessairement avoir fourni un travail spécifique. Mais s'il y a des oraux, y aller sans réelle préparation qui consiste en un mûrissement de des connaissances te fera y avoir des notes médiocres, au mieux moyennes, suffisantes pour être reçue mais complètement insuffisantes pour être en tête, même avec des cartons aux écrits.
  • @Marin901 ah, merci du tuyau, je ne savais pas qu'il y avait une réelle différence sur les possibilités de carrière en fonction du type d'agreg passé. Par contre, j'ai bien un doctorat mais pas du tout en maths (et il n'y avait vraiment pas de maths dedans) donc je ne suis pas sûre que ça offre le moindre avantage, hormis les années de "service public".

    @math2 enseigner en CPGE n'est pas du tout mon objectif coûte que coûte, mais c'est vrai que je me dis qu'étant donné mon parcours, je devrais peut-être veiller à ne pas me fermer cette porte. Je n'avais pas pensé à cette histoire de concours sans oraux / avec oraux ! Je n'avais pas du tout dans l'idée de m'inscrire à l'agreg pour 2021 mais finalement ça peut être une occasion à saisir ...
    Et je suis bien consciente que, sans travail approfondi, l'oral risque d'être un grand moment de solitude.
    Il faudrait que j'étudie les solutions pour assister à des oraux, néanmoins c'est vrai que le peu de jours de congés que j'ai en ce moment, j'aurais peut-être psychologiquement un peu de mal à les consacrer à ça :-D

    Encore merci pour vos retours, c'est vraiment précieux pour moi.
  • Quand j'enseignais au lycée, le prof de MPSI avait une thèse en Physique.

    Après je n'ai pas demandé à quel rang il a fini à l'agrégation.
  • Une des idées de la thèse est que les profs de prépa pourront être amenés à enseigner à un niveau à peine inférieur que le concours qui les a recruté. A partir de là, demander que la personne ait fait preuve de compétences et/ou de maturité supplémentaires, notamment via une thèse, se comprend. Qu'elle soit en maths est presque sans importance, une thèse dans un domaine scientifique sera appréciée.

    La thèse est désormais quasi-indispensable, un bon classement à l'agrégation également.

    Après tout est question aussi d'opportunité et/ou de chances : tu es en lycée, un IG cherche un remplaçant en prépa pas loin de chez toi, tu seras peut-être contacté. Une fois, j'ai entendu parler d'un cas où les IG avaient contacté une vingtaine de profs avant qu'un n'accepte de faire un remplacement (dans une ville où pas grand monde avait envie d'aller) ; bah oui, mais tu y vas et après si ça se passe bien tu es remercié et tu finis ta carrière en prépa, avec des possibilités non nulles de mobilité. En revanche, tu as beau avoir un super cv, si tes exigences géographiques ou de classes sont très serrées, tu pourras attendre longtemps. Ca se comprend aussi, du point de vue de l'IG, tu préfères un collègue prêt à bouger, ça te simplifie les gestions de carrière, plutôt que celui qui veut absolument tel lieu. Mais souvent les cas que je connais, après des fois avoir passé un "purgatoire" à plusieurs centaines de km (même avec des super cv type Ulm+thèse+top20) sont revenus dans leur lieu d'intérêt.

    Un truc qui est arrivé à une connaissance (en physique, pas en maths), c'était avant l'existence des téléphones portables. Fin juillet, les IG s'étaient retrouvés avec une vacance de poste. En urgence, ils ont appelés un à un les nouveaux lauréats de l'agrégation, par ordre décroissant de liste. Cette connaissance était dans la deuxième moitié du classement, les IG lui ont dit "vous êtes le premier que l'on arrive à joindre, un remplacement en prépa ça vous intéresse ?". Parce qu'il n'était pas en vacances, et en plus il était chez lui lors de l'appel des IG, malgré son classement il a été directement nommé en prépa. Certes cela n'existe plus, mais cela donne une idée de l'importance du facteur "chance".
  • Apparemment un diplôme d'ingénieur est un plus aussi.

    Puis y a différents types de prépa : une prof qui a fini au rang 2 à l'agrégation interne est passée prof en prépa BCSTP.
  • Bonjour,

    Pourquoi pas un mastère de math par correspondance sur deux ans, histoire de se remettre à niveau ; avec CAPES la première année et Agreg la seconde ?

    A+
    -
    Les chefs d'oeuvre du passé sont bons pour le passé. (Antonin Artaud)
  • @Zebule: même si tu ne fais pas un score canon à l'agreg le fait que tu sois X (et admise à Lyon) est tout de même un sacré plus sur ton CV. Après tout une personne ayant brillé en CPGE est légitime à y enseigner ;-)
    Je rejoins les avis ci-dessus, tu as évidemment intrinséquement le niveau et si tu bachotes ton programme de prépa et quelques compléments déjà cités tu pourras t'en sortir aux écrits, tu vas tout de même tr retrouver dans le groupe des candidats à fort potentiel. Après tu ne peux pas inventer ce que tu ne connais pas donc à l'oral cela sera plus dur sans une intense préparation.
    Le fait est que si tu pouvais consacrer une année pleine à faire des maths tu serais surprise de ta progression!
    Bon courage en tout cas.
    PS: cela étant ne te fais pas d'illusion sur le job. Ton diplôme t'ouvre des perspectives plus intéressante amha, et je ne parle pas que de l'aspect financier mais du manque d'estime pour notre profession...
  • @math2 OK, je comprends le raisonnement sur la thèse. Bon par contre, la mienne était vraiment éloignée mais on ne sait jamais (d'ailleurs je connais un prof de maths de prépa qui avait une thèse en histoire de l'art, alors ..!)
    C'est clair que j'ai bien conscience que le facteur chance est énorme ..! Venant du privé, ce type de gestion de carrière est assez surprenant mais bon, on sait en s'engageant qu'il y a beaucoup d'incertitude.

    @OShine c'est vrai que plusieurs de mes profs de prépa avaient des diplômes d'ingénieur ! J'ai aussi entendu parler de quelques personnes de mon école qui se sont reconverties et elles ont toutes eu rapidement un poste en prépa en fait. Mais à chaque fois on m'a présenté ça comme un coup de bol.

    @Piteux_gore j'ai pensé à la formation à distance (d'ailleurs il existe même une formation du CNED spéciale Agreg si je ne m'abuse) mais il faut que j'évalue mieux la faisabilité, je n'ai pas envie de me lancer là-dedans si finalement je ne trouve pas le temps de m'y consacrer. Cela dit je n'avais pas pensé au mastère, qui pourrait être intéressant parce qu'il serait plus complémentaire de mes études initiales !

    @vincent83 à force de lire vos réponses on commence à réfléchir en famille sur la possibilité que j'y consacre une année ... Par contre je n'ai pas regardé partout mais j'ai vu que certaines prépa agreg étaient très chers pour les reconversions. Là ça deviendrait impossible !
    Sur la considération du métier, j'en ai bien conscience malheureusement (j'ai un peu enseigné à la fois dans le secondaire et dans le supérieur à l'université et en Grande Ecole, je dirais que le point commun c'est que c'est toujours une bonne école de l'humilité). Mais pour contrebalancer, tout le monde n'a pas cette vision puisqu'on voit sur ce forum des gens qui veulent se reconvertir malgré tout ce qu'on entend sur la profession :)

    Merci encore pour tous ces conseils !
  • Je suis ex ingénieur et certifié. Je prépare l'agrégation interne mais je pense que je n'aurais jamais le niveau pour enseigner en prépa même éco ou BCSTP. Déjà si j'arrive à avoir l'interne ça serait énorme.

    Je n'avais pas tes facilités en prépa, j'avais un faible niveau, 5/20 à Centrale, 7-8/20 à CCP. Après en prépa je n'avais pas compris la logique des maths. Je commence tout juste à comprendre certaines choses. Je crois qu'en prépa ça allait trop vite pour moi.

    Bonne chance, tu sembles avoir un bon niveau, admissible à l'ENS;
  • La gestion des carrières des profs de prépa n'est pas non plus complètement scandaleuse.

    Je simplifie à l'extrème. Dans l'absolu, tu as deux critères qui sont ce qu'ils sont mais qui ont le mérite d'être objectifs : classement à l'agrégation et thèse ou non. Ensuite, tu as le fait de si la personne est prête à bouger ou non, en terme de choix géographiques et demandes de classes. Un collègue qui veut absolument dès sa première affection la ville A ou la ville B sera plus "chiant" à gérer que le collègue qui est prêt à rendre service un peu n'importe où ; en plus le premier plus facile à caser te rend service, tu as envie ensuite de lui faire plaisir en retour. Dans ce sens-là, si tu contactes une vingtaine de personnes qui refusent toutes d'aller dans la ville C pour un remplacement, tu vas finir par contacter un prof qui y est déjà, qu'a priori tu n'avais pas prévu d'affecter en prépa. A l'exception d'un cas abondamment cité sur ce forum, où la nomination a sans doute été "politique", sur les quelques cas que je connais, je ne vois aucune affectation scandaleuse en prépa. Ce qui est sûr, c'est que les places sont chères voire très chères (surtout si on arrive les années avec peu de départs à la retraite), et que le fait d'avoir fait une ENS n'implique pas d'obtenir une prépa (la thèse et le rang à l'agreg compteront plus) et que les autres écoles d'ingé, X compris, sont des micro-avantages (je ne connais pas les chiffres, mais j'imagine que la majorité des candidats à une prépa, à défaut d'avoir fait une ENS, a probablement fait une école d'ingé).

    Dans le privé, mon frère ou certains de mes anciens étudiants m'ont raconté aussi des choses complètement exotiques et qui sur le coup me paraissent nettement plus scandaleuses. Pour ne citer qu'un exemple, une fois mon frère, dont l'une des missions était de recruter les ingénieurs de son service, reçoit la visite de son patron avec la DRH : "bon, tu vas recevoir la candidature de telle personne, on la connaît, tu la recrutes et tu la place sur la catégorie 1 des rémunérations". La catégorie 1 était une fourchette de rémunération réservée à ceux qui sortaient d'écoles au top (X, Mines de Paris, Centrale Paris et qq autres). Mon frère regarde le cv, la personne s'était arrêtée au baccalauréat ! La boîte a donc embauché sur un poste d'ingénieur et au sommet de l'échelle une tout juste bachelière, qui après ne savait rien faire du métier d'ingénieur donc était un poids mort dans la boîte (avec un salaire de début de carrière supérieur au mien actuel, de 20 ans de MCF). Je n'imagine pas un seul instant les IG prendre sur un coup de piston quelqu'un qui a juste le bac pour enseigner en prépa. Et j'en ai plusieurs autres dans ce style.
  • @Zebule d’abord félicitations avec du retard pour ton admission à l’X. Dommage que le monde de l’entreprise soit si ennuyeux. Je ne peux que t’encourager vivement à passer le CAPES ou le CAFEP (inscriptions d’ici peu en octobre) que tu devrais avoir les doigts dans le nez à moins de souffrir d’une grave amnésie. J’étais ingénieur pendant 8 ans, le métier d’enseignant est beaucoup plus créatif. Pour pouvoir le faire il faut aimer les enfants car ils sont insupportables. Pour une mère de famille c’est aussi intéressant de pouvoir dégager pas mal de temps que ce soit en semaine ou pendant les vacances scolaires. Une fois en poste, stage validé, je te conseille de tenter l’agrégation externe et au bout de cinq ans l’agrégation interne. Ta capacité démontrée de travail indique que tu as de grandes chances de réussir rapidement.
  • @math2 le recrutement au piston qu'a du avaliser ton frère est presque propre par rapport à ce que j'ai vu. Mais le plus souvent ça passe inaperçu, il y a un "diplôme", le dossier est placé au dessus de la pile, et voilà, quasi indécelable.

    Après j'ai un histoire rigolote : un père X copain du responsable des prépas qui vient poser physiquement le dossier du fils sur le haut de la pile d'un grand lycée parisien. Le jeune quand même très moyen parvient à l'arrache à intégrer en 5/2.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @math2 oui quand je disais "facteur chance" je parlais surtout de la pyramide des âges des enseignants en poste et de leur répartition territoriale, je suis convaincue que tous les enseignants affectés en prépa sont compétents à leur poste (au moins au début ;)). Merci pour l'explicitation des critères !
    Des histoires d'affectation ou de promotion complètement aberrantes dans le privé j'en ai vu aussi effectivement (mais également plein dans la fonction publique, pour d'autres raisons).
    Disons que quand on est dans le privé on sait que beaucoup de choses se passent sans qu'on ne puisse en comprendre les ressorts. Au moins, avec la carrière gérée par points dans l'éducation nationale, on sait davantage à quoi s'attendre... sauf en prépa où c'est moins transparent quand même si j'ai bien compris (mais c'est simplement qu'il y a moins de postes que de candidats compétents !).

    @xax L'exemple du dossier mis en haut de la pile d'une prépa par un père X, j'en ai entendu des biens pires malheureusement.

    @OShine c'est clair qu'il y a plein de gens pour lesquels la prépa n'est pas le bon mode d'apprentissage. Il y a des gens qui n'y réussissent pas puis brillent à l'université car ça leur convient mieux (plus de spécialisation, plus de temps). J'espère que tu vas progresser comme tu le souhaites en respectant ton rythme !

    @philou22 merci beaucoup pour ton message ! J'ai aussi l'impression que je m'épanouirais davantage dans ce métier que maintenant mais je réfléchis quand même bien étant données toutes les mises en garde que j'ai reçues :) J'avais expérimenté le côté insupportable au plus haut point avec des adolescents (élèves qui balancent les chaises, qui te menacent etc.) mais j'avais quand même toujours envie de les aider. Et honnêtement, je n'ai pas trouvé l'attitude de certains étudiants en grande école moins "insupportable" quand j'y ai donné des cours, pour d'autres raisons.
    Effectivement je m'ennuie en ce moment en entreprise mais en plus j'ai l'impression de n'avoir pas du tout assez de temps en famille. Je sais que le métier d'enseignant peut demander beaucoup d'heures de travail mais au moins il y en a une partie qu'on peut faire chez soi, et ça change quand même tout ! (en tout cas les enseignants que je connais voient plus leurs enfants que moi)
    J'ai noté les dates limite d'inscription au CAPES pour 2021. J'avoue n'avoir pas trop regardé le CAFEP, il faut que je réfléchisse car je ne sais pas si l'enseignement en privé me conviendrait. Il me reste donc un petit peu de temps pour réfléchir.
  • Ingénieur ou peut aussi travailler de chez soi en télétravail...

    Je bossais dans une très grand entreprise et certains collègues étaient en télétravail 2 jours par semaine.
  • Zébule il y a un certain temps un X membre du forum avait passé le Capes, mais ses conditions de travail dans le public étaient telles qu'il a fini par passer le Cafep et s'en est trouvé mieux. Sans risque de déformer son état d'esprit, il appréciait peu la diversité, mais d'après ce qu'il écrivait il semble s'être objectivement frotté à des classes difficiles.

    Le piston en prépa je n'ai connu que ce cas, raconte nous si tu as d'autres anecdotes ! :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonne chance Zebule, passe le capes et l'agreg dès 2021. Tu as des chances d'être stagiaire en septembre 2021 !

    Je te conseille de regarder le nombre de points que tu as pour les mouvements inter et intra. Histoire de ne pas être envoyée à l'autre bout de la France si tu es actuellement dans une académie très demandée, à moins d'être prête à partir. Pour moi il est important de mesurer ce risque.

    Il existe aussi un capes 3ème concours pour ceux qui ont eu un parcours dans le privé, renseigne-toi, c'est peut-être plus intéressant pour toi.
    Les années de thèse peuvent être prises en compte pour ton ancienneté mais je me demande si avec le 3ème concours ils ne prennent pas en compte les années dans le privé...
  • J'ai un parcours similaire au tien. Sache que pour « juste » être prof tu pourras passer le Capes en révisant quelques semaines (3 pour moi) et en lisant bien les rapports de jury. Le 3e concours est sans doute la voie à privilégier ; les places sont rares mais les bons candidats aussi (le niveau des candidats au Capes peut être vraiment bas pour certains).

    Tu peux espérer la reconnaissance de 3 années d'ancienneté si tu as bossé au moins 10 ans, ce qui fera passer ton salaire de misérable à médiocre.

    Ensuite pour ce qui est de l'agreg je ne pense pas que l'on puisse faire l'économie d'une prépa : l'agreg est un énorme formattage (faire un développement en 14:59 et pas en 15:20, avoir toutes les leçons et les développements prêts, etc.). Il ne suffit pas d'être bon, il faut savoir des tonnes de choses par coeur et avoir acquis le style attendu par les jurys. C'est encore plus vrai si tu espères bosser en classe prépa, ce pour quoi le classement compte et il faut être dans les tous premiers ; tu seras en compétition avec des ENSs tout juste sortis.

    Puis tant qu'à faire une prépa autant que ce soit dès maintenant pour l'externe plutôt que dans 5 ans pour l'interne, car il est à peu près impossible d'avoir l'interne sans une préparation intense incompatible avec 18h de cours par semaine (tu vas voir, le boulot de prof est "facile" pour les bêtes-à-concours, mais il prend malgré tout beaucoup de temps et d'énergie).

    Il faut voir ça comme un truc à 3 étages :

    - Capes : facile
    - Agreg : pas facile, pas très difficile mais gros volume de travail. 3h de cours en moins et un peu plus de cash.
    - Agreg bien placé : XXdifficile. Tu risques d'avoir besoin de 2 années de préparation.

    La remarque sur le Cafep est judicieuse. Le privé est plein de curés (ce qui peut plaire ou déplaire) et tu risques moins d'être confrontée à la « diversité » (idem).
  • Pour l'agrégation, il y a certes un formatage, mais si de toutes façons tu as de bonnes capacités, elles seront reconnues même si tu n'es pas tout à fait dans le moule.

    Quoiqu'il en soit, inscris-toi à tous ces concours jusqu'à être reçue. Inscris-toi en prépa agreg même si tu n'y es pas très assidue. Tu feras un effort d'assiduité si tu as le temps durant les préparations intensives aux oraux qui sont clairement la clé pour être admise.

    @Nazaire : Effectivement dans le privé il n'y a que des gens qui ont les moyens. L'emploi du "mais" dans ta dernière phrase laisse perplexe quant au sens de cette dernière.
  • Dans certains établissements privés, le public peut être très particulier. Par ailleurs, selon la région, les différences privé/public sont beaucoup moins franches que les différences campagne/centre-ville...
  • Bon je mentionnais uniquement une personne qui s'était reconvertie après l'X (Capes puis Cafep) et qui avait relaté son expérience sur ce forum. Mais il n'y a pas de généralité à en tirer sur les publics.

    Par contre dans une période où les recrutements en maths sont critiques, je trouve que c'est vraiment bien que des ingénieurs y songent en deuxième carrière. En général avec la baraque qui est déjà payée, les besoins ne vont concerner que les études des enfants, et avec deux salaires ça le fait.

    Pour la question des publics difficiles, il me semble qu'une deuxième carrière comme enseignant devrait être systématiquement proposée aux sous-offs et officiers au sortir de l'armée. Sur le forum, en maths, je n'ai vu que le cas d'un légionnaire et d'une aviatrice (après j'ai sûrement manqué des cas ou pas lu des posts anciens).
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • " l'agreg est un énorme formattage (faire un développement en 14:59 et pas en 15:20"

    Je suis d'accord avec l'aspect formatage (même si ça ne suffit pas : il faut avoir un certain niveau aussi). Par contre, l'exemple du temps de présentation du développement choisi pour illustrer ce formatage ne me paraît pas pertinent. A l'externe, on dit dans le rapport externe : "un développement de 15 minutes maximum", et dans le rapport interne : "durée maximale de15 minutes". Bref, la seule contrainte, c'est de ne pas dépasser 15 minutes, et pour la durée minimale, la philosophie est simplement de faire quelque chose de "consistant". Exposer un [size=large]très gros[/size] résultat parfaitement en 10 minutes, à mon avis ça peut donner une très bonne note (peut-être pas le maximum si le jury estime que le candidat aurait pu ajouter des exemples ou applications pour aller jusqu'à 13 ou 14...).
    Ceci étant dit, le formatage n'est pas tellement sur le temps (même maximum), qui était apprécié de façon très variable encore l'année dernière, avec des jurys qui laissent dépasser un peu les 15 minutes, et d'autres hélas qui coupent à 14 minutes et quelques epsilons...
  • xax écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,2097094,2102750#msg-2102750
    > Pour la question des publics difficiles, il me semble qu'une deuxième carrière comme enseignant
    > devrait être systématiquement proposée aux sous-offs et officiers au sortir de l'armée.

    Ca m'amuse un peu. Une fois lors de journées que nous avions organisée avec des professionnels, le seul qui n'a pas du tout été capable de tenir l'amphi, qui a été fortement chahuté, et qui même avec le micro avait du mal à se faire entendre était un général de division ; faut dire, il avait commencé son discours par un bla-bla inintéressant et n'a jamais su récupérer son auditoire. Heureusement que moi je tiens bien mieux mes amphis, qui sont sans doute d'ailleurs plus faciles à tenir que la plupart des classes du secondaire.
  • :-) HS math2, je parlais de reconversion de militaires fin trentaine - quarantaine, les généraux, nettement plus âgés, sont rarement concernés par la reconversion et ont des fins de carrière particulières.

    Bon, enfin, il y en a qui tiennent l'auditoire universitaire assez bien
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