Stratégie à adopter pendant l'écrit (agrég)

Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je passe l'agrégation externe cette année et je voulais vous demander une petite question d'ordre "stratégique".
Quelle réaction avoir en face d'une question que l'on n'arrive pas à résoudre rapidement (disons en moins de 15 minutes pour avoir un ordre de grandeur) ?
Est il préférable de passer à la question suivante, ou passer encore plus de temps sur la question ?
Le risque de la deuxième stratégie étant de perdre plus de 30 minutes pour ne rien trouver au final (sans compter que c'est démoralisant pour la suite), le gain potentiel étant de résoudre une question éventuellement discriminante et qui vaut lourd sur le barème.
J'ai toujours adopté la seconde stratégie, mais j'hésite à essayer la première, en limitant le temps passé sur chaque question à une dizaine-quinzaine de minutes vu que les épreuves sont en général très longues.

Réponses

  • Est-ce qu'en y passant 30 minutes, tu as souvent trouvé une solution ? Ou est-ce que ça a rarement apporté quelque chose, en situation de concours bien sûr ?
  • Passer 30 min sur une question, c'est du temps perdu.

    (Une exception : la question « énoncer et démontrer les propriétés de l'exponentielle que vous connaissez » au CAPES en 2004, épreuve qui a été évoquée récemment ; en voici un corrigé.)
  • On parlait parfois de la stratégie :
    1) je passe 15 minutes
    2) a) si ça a avancé de manière significative je peux retenter 15 minutes
    b) si ça n’a pas vraiment avancé, je passe.

    Évidemment « avancer de manière significative » est difficile à définir.

    Cependant, abandonner une question n’est pas si grave mais il me semble qu’on peut écrire sur la copie ce que l’on a tenté (en deux trois mots).
    Aussi, parfois dire « j’ai résolu la question seulement pour les fonctions dérivables (et montrer la preuve) » (par exemple) et assumer que l’on n’a pas terminé.
  • Je pense, Lee Sin, que tu réponds à la question en la posant.
    Est-ce que le classement au concours est tout ? Alors, si tu sais que répondre, il faut aussi jouer au Casino.
    Sinon, bah, il faut aussi se faire plaisir dans les limites du raisonnable et des contraintes de la vie.

  • Je pense que la stratégie à adopter varie pas mal d'une personne à une autre.

    Si tu sais que tu es capable de faire beaucoup de questions du sujet rapidement alors je te dirais de passer assez vite celles qui te bloquent, tu auras toujours d'autres questions à traiter dans le reste du sujet. En revanche si aux écrits blancs tu te retrouves au bout de 4h avec que des questions faites/abandonnées/infaisables pour toi il aurait probablement fallu passer un peu plus de temps sur les question abandonnées.

    Mon idée étant qu'il faut laisser peu ou pas de questions que tu aurais su faire en 10-15 minutes ou moins.

    Attention tout de même, comme on ne connait pas les barèmes mes conseilles restent basés sur mon petit doigt mouillé... à prendre avec des pincettes donc. À titre personnel je trouve que 30 minutes c'est très long, au bout de 10-15 minutes je passe.
  • Passer 30 min sur une question, c'est du temps perdu. J'ai peu de certitudes dans la vie, celle-ci en est une.
  • J'ai rarement dépassé les 5 minutes de vaine recherche sur une question que ce soit aux concours prépa ou à l'agrégation. Pour moi, le seul objectif pendant une épreuve et de chercher à marquer le plus de points possibles.
  • Attention quand même au grapillage ! Laisser systématiquement de côté les questions qui demandent de la réflexion pour aller à la pêche aux points faciles est mal vu.
    Comme Corto, je dirais qu'il n'y a pas de conseil universel. Entraîne-toi. Fais plein d'annales. Tente différentes stratégies, et vois ce qui est le mieux pour toi.
  • Je suis d'accord qu'il ne faut pas rester trop longtemps bloqué sur une question le jour du concours.

    En revanche, il s'agit tout de même de faire des pans entiers de sujet. Par exemple, faire les questions 1, 7, 18, 24, 29 est moins efficace et nettement moins apprécié des correcteurs que de faire 1, 2, 3, 5, 6 (j'ai séché sur la 4), ou 19, 20, 22, 23 par exemple.

    Le rapport de l'interne de 2016, en sa page 19 par exemple, répond me semble t-il à ta question, et est éloquent : il donne un exemple de trois questions triviales que vont traiter les candidats, qui a elles trois prennent plus de temps mais rapportent moins de points qu'une seule question normale du sujet.

    Il me semble que les conseils prodigués dans icelui sont valables pour l'externe également.

    Lorsque j'étais en prépa, circulait le bruit qu'à Centrale certaines questions, qui étaient faites pour aider les candidats, ne rapportaient pas de point du tout. Ce n'était peut-être pas vrai, et cela date d'environ 30 ans ... En tout cas, je veux bien croire qu'une question difficile ou en tout cas discriminante (car le but d'un concours est de discriminer) puisse rapporter 4 ou 5 fois plus de points qu'une question bateau que feront 80% des candidats préparés.
  • J'ai un problème avec l'idée de "mal vu" ou "pas apprécié des correcteurs", en théorie les correcteurs doivent suivre le barème et c'est tout, peu importe que la stratégie du candidat leur plaise ou non. Le candidat est là pour marquer un maximum de point, pas pour inviter le correcteur au resto.

    Ceci dit je sais que c'est la théorie, dans la pratique je pense qu'il vaut quand même mieux mettre le correcteur dans de bonnes disposition, par exemple en rédigeant soigneusement les premières parties du sujet. Mais même d'un point de vue purement pragmatique je pense que traiter uniquement les questions 1, 7, 18, 24, 29 est une mauvaise idée. Les questions ont tendance à s'enchainer et ne sont pas indépendantes, on a plus de chance de résoudre rapidement la question 6 si on a déjà traité les questions 1 à 5.
  • Ceux qui sont contre les 30 minutes (occasionnelles), que répondent-ils à ceux qui ont su répondre à une question en 26 minutes ?
  • Bonjour,
    je ne reste pas plus de 10 ou 15 mn bloqué sur une question.
    Par contre, le (mon?) cerveau travaille aussi en arrière plan; je reviens toujours sur des questions des deux premières parties sur lesquelles j’ai bloqué et cela m'est souvent arrivé de trouver la bonne idée.
    Souvent aussi, une pause toilettes (j'en prend au moins une dizaine sur les 6 heures) est bénéfique.
  • Dom a écrit:
    Ceux qui sont contre les 30 minutes (occasionnelles), que répondent-ils à ceux qui ont su répondre à une question en 26 minutes ?
    Que je peux répondre à plus de question en abandonnant au bout de 10 minutes et en passant aux suivantes pendant les 16 minutes qui restent :-P

    Dans tous les cas ça reste un pari.
  • Tout est pari.
    Croire qu’on va prendre 10 minutes sur les autres aussi.

    J’en connais qui passent toutes les 3 minutes et qui arrivent à la partie III assez vite ;-)
  • Bonjour.

    Je suis toujours surpris par ce genre de question. Si on ne sait rien faire sur une question, on ne va pas passer 30 mn, ni même 15 à rester devant, comme une poule devant un couteau. Au pire, on peut avoir plusieurs pistes et mettre du temps à trouver la bonne. Par contre, s'il faut 20 mn pour rédiger proprement la question, le jury va en tenir compte, et "payer" correctement ceux qui l'ont faite. Donc le temps à passer sur une question est quelques minutes si on ne voit pas comment faire (le temps de relire ce qui a été fait, ou de mobiliser sa mémoire si c'est une question indépendante) à "le temps nécessaire pour la traiter correctement".
    Sauf bien sûr si on a fait tout ce qu'on savait faire et qu'il reste des questions à traiter.
    (Expérience vécue).

    Cordialement.
  • Bonjour,

    @Corto : je m'inscris un peu en faux sur ton idée d'application directe du barème. mais je n'ai jamais été correcteur donc peut être tu as des infos :-) Il me semble que le correcteur corrige normalement copie après copie, et chaque copie en entier. Il va ainsi pouvoir différencier rapidement deux types de candidats.
    - Celui qui grapille, va à toute vitesse et justifie peu, passe les questions un peu plus ambitieuses. Le correcteur va être bien attentif et ne pas mettre tous les points à la première occasion (quantificateur oublié, cas au limite mal justifié...).
    - Celui qui prend le temps de faire des pans cohérents (cf remarque de math2) genre qui fait "toute la partie I et II sauf questions II.3a et II.4". Même s'il sèche sur la question touchy II.3 de la partie en question.

    La question est un peu mal posée :-) ? Car un peu large donc on peut répondre tout et son contraire en fonction du contexte. Qu'on n'arrive pas à résoudre en 15mn c'est "sécher pendant 15mn ?" ou "avancer vers la solution pendant 15mn mais ne pas être au bout ?"

    30mn c'est beaucoup mais 15mn ne paraît pas tant que ça dans certains cas.
    - Toute question un peu calculatoire, pas forcément difficile mais un tantinet relou, genre réduction matricielle avec des sous-espaces propres à dimensionner, conditions de recollement d'une équa diff, recherche d'une solution particulière un peu tordue...

    - La question calculatoire qui clôt une partie. Ex après avoir travaillé sur les Formules de Cardan et la réduction d'une équation du 3è degré dans une partie on arrive à . Résoudre Z^3- 4Z^2 - Z - 20 = 0. C'est calculatoire, ca prend 15 à 20mn mais assurément après avoir fait 5 questions préparatoires ca doit rapporter des points si c'est juste en montrant au passage.

    - Typiquement je vois tout à fait un correcteur, qui voyant que le candidat a su faire cette question REVENIR deux questions avant et bonifier une réponse qui ne semblait pas totalement démontrée a priori, voyant que le candidat comprend visiblement ce qu'il fait, sait appliquer la méthode vue précédemment et aboutit à la résolution de cette partie.

    - La question de la partie qui permet de COMPRENDRE ce qui se passe dans un problème. Par exemple démontrer le lemme des noyaux dans un problème de réduction qui l'utilise ensuite. C'est pas forcément du temps perdu. Mais des jokers comme ça dans un devoir de 4H tu en as un ou deux, donc faut quand même arriver à identifier que cette question là a de la valeur pour la compréhension globale. Et même si on la résoud pas, on comprend parfois ce qui se passe et cela débloque d'autres questions, on a trouvé au passage un exemple ou contre-exemple.

    Bref, mon retour d'expérience perso, technique qui a bien marché en prépa, moins bien aux écrits de l'agreg (que je n'avais pas préparé non plus, donc 9 c'est pas si mal comme note quand on ne se prépare qu'aux oraux ;-) )
  • Il y a toujours des zones d'ombres dans des interprétations de barème, fussent-il très précis.

    J'ai fait un test une (seule !) fois avec une collègue sur des copies de fac en double correction, les points attribués à chaque question étaient tous divisés par 10, c'est dire l'extrême précision du barème. Barème effectué en lecture de 10 copies bien fournies. Sur les 80 copies, les écarts étaient la plupart du temps très faibles, mais pas toujours, et dans l'absolu chacun a respecté le barème.

    J'ai alors tendance à penser que lorsque le correcteur hésite, il vaut mieux l'avoir dans de bonnes dispositions pour qu'il attribue le plus de points à chaque hésitation, ça rapporte au final sans doute plus que trois ou quatre grappillages.
  • @Ronan
    10 pauses toilettes ? ::o

    Les surveillants doivent te suspecter de triche non ?
  • Il faut être totalement stupide de tricher dans un tel concours, celui qui se fera attraper prendra très cher.
    Un collègue à été radié pour avoir utilisé une brochure non autorisée à l'oral.
    il lui a fallu des années de procédure pour être réintégré.
    J'ai peut-être un peu alourdi le trait mais j'y vais au moins 7 ou 8 fois.
    A mon âge, les surveillants peuvent penser que j'ai des problèmes de prostate 8-)
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