Leçon 110 agreg interne

Bonjour à tous
J'aimerais avoir des pistes pour préparer la leçon 110 pour l'agreg interne " Polynôme d'endomorphisme en dimension finie. Applications."

Le rapport du jury de 2019 précise que << le jury a regretté que les leçons
151 (Réduction d’un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension finie. Applications.),
156 (Valeurs propres. Recherche et utilisation.),
163 (Endomorphismes diagonalisables. Exemples et applications.) et
110 (Polynômes d’endomorphismes en dimension finie. Applications.)
donnent lieu à des plans identiques>>.

Mis à part les classiques polynômes annulateurs, minimaux et caractéristiques, quelles notions utiliseraient les polynômes d'endomorphisme ?

Merci d'avance pour les retours.

Réponses

  • Bonsoir,
    mon plan simplifié sur cette leçon, en essayant de ne pas le centrer sur une application où une autre était:
    1) algèbre $\Bbb{K}[{u}]$.
    2) polynôme annulateur
    3) Théorème de Cayley-Hamilton
    4) Théorème de décomposition des noyaux.
    j'évoquais aussi la décomposition de Dunford

    J'avais trouvé un exercice intéressant comme développement dans le "Pulkowski Montagnon" (31 p 144):
    "Montrer qu'un endomorphisme de rang r possède un polynôme annulateur de degré n+1".

    Je ne prétends pas que mon choix était idéal.
    En tapant l110 sur le moteur de recherche, tu trouveras une discussion sur les développements.
  • Hello
    Merci Ronan pour tes précisions.

    J'avais en tête à peu près le même plan (assez proche du Gourdon et du début de Rombaldi Algèbre).
    Pour l'exercice c'est rang r et degré r+1 non ? (il me semble l'avoir vu dernièrement).

    Je vais essayer de mettre en forme et poster mon plan.
  • oui, c'est bien ça.
  • On peut démontrer au niveau L1 qu’il existe un polynôme annulateur d’un endomorphisme (en dimension finie $n$) ou d'une matrice carrée.
    Sauf que le degré n’est pas du tout optimal ($n^2$ :-D).
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour Matrixx
    Je me souviens d'avoir présenté cette leçon lors de ma préparation à l'université il y a 3-4 ans...
    J'ai été interrogé par un membre du jury de l'agrégation interne (il n'était pas jury cette année là mais il l'avait été et il l'est encore !)
    Je te relate mes vagues souvenirs :

    - bien introduire la notion de polynôme minimal comme le noyau d'une application :
    c'est fait ici : http://www.bibmath.net/ressources/index.php?action=affiche&quoi=mathspe/cours/polynomeendomorphisme.html
    (je ne l'avais pas fait comme cela et il m'a allumé! c'était central pour lui !)

    - incontournable : lemme des noyaux ; polynômes annulateurs...
    J'avais choisi de développer le théorème qui dans la décomposition d'un espace E en somme direct de sous-espace caractéristique Ei d'un endomorphisme u; la projection sur Ei parallèlement à la somme directe des autres sous-espace est un projecteur qui est un polynôme en u...
    C'est dans le Gourdon, tu trouveras facilement et il en découle la décomposition de Dunford (plus forte avec des polynômes...)

    - C'était un bon choix de développement pour le préparateur (peu présenté à l'oral...)

    Quant aux applications, il y en a une multitude !

    -> J'aime beaucoup celle-ci (tu pourras la recaser dans d'autres leçons)
    Toutes matrices symétriques positive admet une unique racine carrée :
    Pour l'existence c'est assez facile...
    Pour l'unicité, tu pourras faire intervenir des polynômes (interpolateur de Lagrange...)

    Bonne préparation.
  • Wronskien a écrit:
    Toutes matrices symétriques positive admet une unique racine carrée :

    Tu risques de te prendre une balle perdue sur ce fil.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Haha, ev ;-)

    Attention tout de même aussi : l’unicité est sous contrainte, car si R en est une, -R en est une aussi et bien d’autres d’ailleurs.
  • Bonjour à tous,

    Merci pour vos retours

    Je fini la rédaction et je poste mon plan pour avis d'ici quelques minutes.

    Pour le developpement , je ferai celui du Gourdon comme indiqué par Wronskien.

    En fait , c'est une leçon très riche ( et du pain béni pour les questions du jury ^^ )
  • Le second critère de trigonalisation (il existe un polynôme annulateur scindé) est un bon exemple d'utilisation de polynômes d'endomorphismes qui ne repose pas entièrement sur le lemme des noyaux. C'est sans doute un peu court pour un développement, mais cela peut être couplé à la démonstration du second critère de diagonalisation (il existe un polynôme annulateur scindé à racines simples) qui, lui, repose entièrement sur lemme des noyaux.
  • Voici la première version de ce que j'ai fait comme plan.

    En rédigant au propre, je me rends compte qu'il y a beaucoup de choses à dire et donc j'ai du faire des choix (pertinents ou pas ? à vous de me dire ce que vous en pensez).
    Par exemple je n'ai pas parlé de trigonalisation.
    J'ai un peu hésité pour la partie en application de Dunford.
    Il faut quand même arriver à tout exposer en 15 min...

    Qu'en pensez-vous ?117172
  • J'aurais parlé du morphisme d'algèbres $\Phi_f:P\mapsto P(f)$ dans la définition au début. Cela permet d'introduire plus naturellement l'algèbre $\K[f]$, ainsi que l'idéal annulateur, égal à $\ker(\Phi_f)$.
    Cela permet également d'évoquer plus simplement le sous-espace vectoriel $\K[f](x)$ comme étant le plus petit sous-espace vectoriel contenant $x$ et stable par $f$, qui est utile dans la démo de Cayley-Hamilton (enfin, celle qui est intéressante dans cette leçon).

    Je ne crois pas qu'il soit utile de parler de l'équivalent en termes de matrices, à moins que tu t'en serves dans l'une de tes démos.

    Par ailleurs, je pense que Dunford arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, à la fin.
    J'aurais plutôt parlé de trigonalisation...

    Attention, il y a une coquille dans ton plan pour le calcul de $f^{-1}$.
  • Entièrement d'accord avec bisam d'ailleurs c'est exactement ce que m'avait dit le préparateur à l'époque !
    J'avais fait un plan similaire au tien et il a bien insisté sur le morphisme d'algèbre qu'évoque bisam, il m'a allumé la dessus !
    (C'est bien fait sur le lien de mon précédent message...)
    Je me souviens de la première question qu'il m'avait posé par après :
    Pourquoi en dimension finie, un endomorphisme admet au moins un polynôme annulateur non nul ?
    Plus tard j'avais des questions sur le calcul des puissances n-ième d'une matrice avec division euclidienne de polynôme...
  • Bonjour ,

    En fait je pensais parler du morphisme d'algèbre P->P(f)
    oralement mais compte tenu de vos remarques , je vais expliciter les choses à l'écrit .

    Je vais essayer aussi de parler de trigonalisation mais je ne vois pas trop ce que je peux enlever à la place.

    J'aime beaucoup la preuve de Dunford donc je pense la garder comme developpement.

    Pour moi le lien avec la leçon est que justement dans la décompostion de Dunford f=d+n on a que d et n sont des polynômes en f.... donc je n'ai pas compris pourquoi cela arrive comme un cheveux sur la soupe ?

    Je vais réfléchir à tous cela .

    Merci encore pour vos contributions
  • Ne prends pas non plus tout ce que je dis pour argent comptant :)o
    Je me souviens que cette leçon était une des rares que j'avais vraiment travaillées... mais c'était il y a 21 ans, j'ai peut-être mauvaise mémoire et toi peut-être raison.

    Un des leitmotivs de nos formateurs était que si l'on faisait des choix, il fallait savoir les argumenter. Tu as su argumenter le tien : ça se tient.
  • Bonjour,
    je n'ai clairement pas le recul suffisant pour juger du bien fondé de ton plan.
    Si je suis là, c'est que ce questionnement m'intéresse...

    L'existence du morphisme d'algèbre commutatif $\Phi_f$ légitime ensuite pas mal de choses, tout particulièrement le $(PQ)(f)=P(f)\circ Q(f)=Q(f)\circ P(f)$, d'où la nécessité de l'écrire plutôt que de l'évoquer à l'oral, c'est bien ça ?

    Autre question, au sujet de la proposition 6 : le polynôme $P$ est, dans ce cas, le polynôme minimal non ?... Ne pourrait-on simplement énoncer: "un endomorphisme est diagonalisable si son polynôme minimal est scindé à racines simples" ou même, pour gagner un peu de temps en écriture : "$f$ est diagonalisable si $\pi_f$ est scindé à racines simples"

    Enfin, dans l'énoncé de Dunford, puisque $n$ et $d$ sont des polynômes en $f$, ils commutent nécessairement ... donc pour iii) ne pourrait-on simplement écrire: $d \in \K[f]$ et $n \in \K[f]$ ?

    Ce sont plus des questions que des suggestions... et merci pour ce plan qui me semble tenir la route.
  • Bonjour,

    Pour la proposition 6 , il n'est pas nécessaire que le polynôme en question soit le polynôme minimal.

    Par contre si tu remplaces "polynôme scindé simple" par "polynôme minimal" , tu peux remplacer le "si" par " si et seulement si "...enfin je crois ^^
  • .... je suis bloqué là... si le polynôme est scindé, à racines simples et qu'il est annulateur de f...
    je n'arrive pas à voir comment il pourrait différer du polynôme minimal (à un scalaire près) ...

    P scindé, à racines simples, donc tous les $(X-\lambda_i)$ sont premiers entre eux... et $\pi_f$ divise P si il est annulateur de f... ??? Merci de m'éclairer, parce que là je sèche! Une subtilité m'a échappée...
  • Ah, non, ok, je viens de saisir... tous les $P = \pi_f Q$ avec Q scindé lui aussi en racines simples distinctes de celles de $\pi_f$... qui peut le plus peut le moins quoi !
  • Voilà , j'ai voulu mettre une proposition avec les hypothèses le plus faible possible.

    Sinon TrackTrick tu prépares aussi l'agreg interne ?
  • Matrixx
    Non... et oui... !
    non, car pas inscrit cette année. Oui car l'idée fait doucement son chemin depuis que je me suis remis à faire des maths par ci par là.
    Mon niveau est encore trop loin (pour l'instant :-S) de celui requis je pense ... pour preuve, j'ai bien tenté de faire les épreuves écrites, mais j'ai bloqué très tôt dans les 2 cas, sans compter les quelques bêtises que j'ai pu noter !
    Ma "préparation" est de m'intéresser ponctuellement à une leçon de la liste d'oral, et d'essayer de préparer un plan comme si je devais vraiment enseigner cette leçon... ce qui m'amène d'ailleurs à des plans qui dépasseraient 15 mn si je devais vraiment les présenter.

    Tu auras compris que je me suis penché sur la leçon 110 suite à mon "échec" sur l'épreuve 1 des écrits... la sous-algèbre engendrée par u...

    [Inutile de reproduire le message précédent. AD]
  • Voici la version modifiée du plan d'origine. Une petite coquille : la proposition 6 est mal placée , elle est censé etre avant la 5..117356
    l110.jpg 163.6K
  • Là, je trouve que le plan se tient très bien : on voit une progression et chaque résultat est utile.

    Des points de détails à ajouter (ou pas) : $\K[f]$ est l'image de $\varphi_f$ et $I_f$ son noyau.

    Prévoir des réponses à la question : "Est-ce que l'ensemble des endomorphismes qui commutent avec $f$ est égal à $\K[f]$ ?"
  • Bonjour,

    Une coquille s'est glissée dans la def.3 : "On le note $\chi_{f}\left( f \right)$" à remplacer par : "On le note $\chi_{f}$" .
    Le plan est cohérent (peut-être écrire plutôt que $A^{-1}$ est un polynôme en $A$).
    Une petite question amusante : Com(A) est-elle un polynôme en A?
    Si vous développez "Dunford", il faut certainement s'attendre à le faire sur un exemple.

    Bonne continuation!
  • La remarque de Id Est m'a fait penser à un autre truc, qui m'avait été signalé par un inspecteur lors d'une visite.

    Il est sans doute également un peu "casse-gueule" de définir le polynôme caractéristique de $f$ comme étant $\det(f-X Id_E)$.
    En effet, dit ainsi, cela sous entend que le calcul du déterminant est fait dans l'anneau $M_n(\K)[X]=M_n(\K[X])$, ce qui pose plein de problèmes : peut-on définir un déterminant ? a-t-il les mêmes propriétés qu'habituellement (en particulier la propriété essentielle de morphisme) ?

    Il vaut mieux définir la fonction polynomiale $x\in\K\mapsto \det(f-xId_E)$ puis le polynôme associé.
  • Concernant la remarque sur le polynôme caractéristique,
    j'avais en tête qu'on définissait le polynôme caractéristique d'une matrice, puis que l'on montre que c'est "invariant" par conjugaison et ensuite on définit le polynôme caractéristique d'un endomorphisme en choisissant une base quelconque (comme on est en dimension finie tout est possible). Je ne sais pas s'il faut tout expliquer dans cette leçon ou juste le mentionner à l'oral.
    Qu'en pensez-vous ?
  • Inutile de faire tout cela si tu le définis comme j'ai dit à l'aide de la fonction polynomiale.
    Tout découle des propriétés du déterminant (que l'on peut admettre dans cette leçon).
  • Entièrement d'accord, car je m'étais déjà fait cette réflexion en retournant à une question assez naïve (et très fausse surtout) qui consisterait à dire pour démontrer Calley Hamilton : on remplace X par A dans la formule du polynôme $\chi_A$, ce qui donne: $\chi_A(A)=\det(A-A)=\det(0)=0$

    Cette difficulté est sans doute liée à ma mauvaise habitude de vouloir trop vite, trop souvent, identifier le polynôme avec sa fonction polynomiale associée...

    J'ai depuis bien compris mon erreur, qui réside en fait dans l'ordre des étapes :
    1. évaluation du déterminant dans $M_n(\K[X])$ avec toutes les bonnes questions à se poser sur ce qu'est alors un déterminant dans $M_n(\K[X])$
    2. on obtient donc $\chi_A \in \K[X]$
    3. substitution de $A$ à l'indéterminée $X$, on passe dans $M_n(\K)$

    Donc si je dois l'écrire proprement, $\chi_A(A)=\det(A-XI_n)(A)$... mais même ainsi, on "masque" un peu les problèmes.

    Donc Bisam lève cette problématique avec sa proposition! Et les questions embarrassantes disparaissent par la même occasion...
  • Ok merci @bisam, je retiens cela, je ne l'avais pas en tête.
  • Bonjour à tous,
    Merci pour les remarques et pour les coquilles aussi.

    Pour le déterminant, il y a un souci car j'ai écrit (f-Xid) au lieu de (Xid-f) pour qu'il soit unitaire.

    Si le jury tique un peu sur la définition 3, on peut lui dire que 2 matrices semblables ont même polynôme caractéristique (même si je ne l'ai pas défini dans la leçon) et qu'on définit alors le polynôme caractéristique de l'endomorphisme associé.

    J'ai découvert dans le livre d'algèbre de mr ROMBALDI, la décomposition de Dunford multiplicative d'une matrice inversible(p.680). Cela m'a rappelé certaines questions du sujet de l'interne de cette année.
  • Bonjour à tous ,

    J'ai trouvé en exercice que si E est un ev de dimension n et f est un endomorphisme de E ayant n valeurs propres distinctes alors C(f)=IK[f] (où C(f) désigne le commutant de f).

    Donc je suppose qu'en toute généralité le commutant n'est pas toujours égal à IK[f], mais pourquoi ?
  • Regarder le commutant de l’application nulle ?
  • Dom : le commutant de l'application nulle est L(E) donc on a un contre-exemple.

    Merci
  • Matrixx écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,2180904,2180904#msg-2180904
    [Inutile de recopier le message initial. Un lien suffit. AD]
    Une bonne occasion de causer d'exponentielle d'endomorphisme / de matrice et de montrer que le développement en séries entières est fini. Dire quelque chose des endomorphismes nilpotents à cet égard.

    Polynômes célèbres : $\mu$ (générateur d'un certain noyau) et $\chi$.
    Structure d'algèbre de $K$.
  • Quelle est votre démonstration préférée du théorème de Cayley-Hamilton ?
  • Matrice compagnon ?
    Bon je dis ça mais j’ai déjà oublié... c’est juste quelque chose de simple (peu stratosphérique) et assez habile.
  • J'ai vu passer une fois une démonstration élégante, qui utilise le fait que l'ensemble des matrices diagonalisables (dans C) est dense dans M_n(C).
    Par passage à la limite, cela se fait plutôt bien !
  • Personnellement je trouve un peu dommage d'utiliser des concepts avancés comme les espaces vectoriels ou la densité pour prouver un résultat purement algébrique (au sens de l'addition et de la multiplication dans un anneau commutatif). Le déterminant étant défini avec les permutations, pour une matrice $A$ de dimension $n \times n$, pour un $n$ donné, de coefficients $(a_{i,j})$ indéterminés, l'évaluation en cette matrice $A$ de son polynôme caractéristique $\chi_A$ tombe toujours sur 0 par les simples règles des anneaux commutatifs appliquées aux $(a_{i,j})$. Par contre, comme le fait remarquer @TrackTrick, la démonstration associée basée sur $^{t\!} \mathrm{com}(M) M= \det(M) I$ est un peu "casse gueule" au niveau de la nature des objets manipulés. $M$ étant à coefficients dans un anneau de polynômes $K[X]$, on plonge cet anneau intègre dans son corps des fractions $K(X)$ pour justifier $^{t\!} \mathrm{com}(M) M= \det(M) I$ ou comme on lit dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_de_Cayley-Hamilton#Une_démonstration_purement_algébrique Cette relation reste encore vraie si les coefficients de $S$ appartiennent à un anneau, puisqu'on n'a pas fait de division.
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