Les maths à l'université et dans les classes prépa
Titre initial : Les maths à l'université et dans les classes préparatoires.Quelles différences?
[Un titre doit être concis. Tu as tout le cor du message pour poser tes questions. AD]
Bonjour à tous ! Je désirerais savoir quelles sont les différences entre l'enseignement des mathématiques dans une banale université et celui qu'on dispense dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Merci d'avance pour vos réponses.
p.s Je suis belge et par conséquent pas très au courant des spécificités de l'enseignement français , donc pardonnez moi à l'avance pour la naïveté de ma question.
[Un titre doit être concis. Tu as tout le cor du message pour poser tes questions. AD]
Bonjour à tous ! Je désirerais savoir quelles sont les différences entre l'enseignement des mathématiques dans une banale université et celui qu'on dispense dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Merci d'avance pour vos réponses.
p.s Je suis belge et par conséquent pas très au courant des spécificités de l'enseignement français , donc pardonnez moi à l'avance pour la naïveté de ma question.
Réponses
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Bonjour.
Sans rentrer dans les détails (je laisse ce soin à ceux qui connaissent vraiment les deux), les enseignements des deux premières années d'université et des classes préparatoires se distinguent par :
* Les contenus : Les prépas ont des programmes de concours à traiter, les facs une formation à long terme à assurer. Il n'y a pas de programme national pour les facs.
* La forme d'enseignement : Classes + colles pour les prépas, CM, TD éventuellement TP en fac. Le temps d'enseignement est aussi différent.
* Le public : Trié pour les prépas (de moins en moins pour les "petites" prépas), tout bachelier pour les facs, y compris les bacs professionnels qui ont en moyenne 0% de réussite. De plus, les "bons élèves" de terminale ont fui les universités (au moins les 2 premières années) depuis 20 ans.
Mais un bon élève qui veut réussir en fac le peut parfaitement.
Cordialement. -
C'est surtout le qualificatif de "banal" associé à "université" qu'on va difficilement pardonner .
Bruno -
S'il est accompagné de « vulgaires » classes prépas, ça va.
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Je n'avais pas relevé, notre questionneur étant belge : Banal a aussi le sens de "ouvert à tout le monde".
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Bonjour,
Et entre les universités flamandes et wallonnes, entre les universités catholiques et "laïques", sont-ce les mêmes programmes de mathématiques ?
Pas de prépas, ni de "grandes écoles" en Belgique ?
Quel est le diplôme de mathématiques le plus prestigieux décerné en Belgique ?
Amicalement. -
Merci pour la réponse. Donc un type qui fait des maths à l'université et qui voudrait par la suite intégrer une grande école , il n'aurait presque aucune chance de réussir le concours d'entrée alors?
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message supprimé
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Ben Deligne, il vient d'où déjà ?
Et pour la philo, on a quand même BHL !:D -
Orvalus, comme la bière au goût étrange ?Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
-- Schnoebelen, Philippe -
remarque> Ca, c'est pas gentil
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message supprimé
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Et les frites une fois, sais-tu !
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message supprimé
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Oui, Pierre Deligne est un Belge médaillé Fields, et l'impressionnant Jean Bourgain aussi. Pour mémoire, l'Allemagne n'a qu'un médaillé, l'Italie également... La France est le pays ayant le plus de médaillés par habitants, et probablement par matheux actifs, pour des raisons particulières (ENS, Bourbaki...et justement le système de prépas) donc quelque part c'est difficile de comparer les pays de la sorte. D'autres matheux Belges de premier plan: Jacques Tits et David Ruelle, pour ne parler que des séniors.
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Bonsoir Orvalus.
Attention aux généralisations hâtives : "Donc un type qui fait des maths à l'université et qui voudrait par la suite intégrer une grande école , il n'aurait presque aucune chance de réussir le concours d'entrée alors?" Faux. Il existe d'ailleurs des concours spécifiques pour les étudiants des universités.
De plus, intégrer une grande école n'a rien à voir avec la réussite professionnelle. Même si ça aide souvent. Et certaines formations d'universités (sans parler d'universités spécifiques, genre Dauphine) sont aussi cotées, voire plus que la plupart des grandes écoles.
Cordialement. -
Je me permets de proposer mon point de vue sur la question posée par Orvalus.
J'ai la chance d'avoir pu expérimenter les deux systèmes (prépa/fac), l'un comme étudiant, l'autre comme enseignant.
Il faut tout de même avoir en tête une chose :
1) La prépa est une classe où l'on est formé à passer un concours d'entrée à une école d'ingénieur. L'objectif premier est donc celui de la performance.
2) L'université a pour vocation essentielle de former de futurs enseignants ou chercheurs.
Ainsi, les deux formations sont assez éloignées dans leurs approches respectives d'une même discipline.
En prépa, on forme l'efficacité, la rapidité, l'adaptabilité dans les situations tordues,...
En université, on forme l'étudiant à la compréhension approfondie des notions, quitte à ce que sur le plan technique, cela pêche un peu.
Pour être caricatural, en fac on fait de la théorie, en prépa de la pratique.
Dans les faits, la sélection n'étant pas du tout la même à l'entrée des formations, on observe souvent que les étudiants de prépa sont souvent aptes à subir les deux types de formations, alors qu'un universitaire n'est capable d'en suivre aucune (les 2 premières années uniquement !)
Pour illustrer, sur une classe de 33 étudiants de L1, 11 se sont présentés à l'examen final, et 6 ont validé. Le secrétariat s'est félicité de ce "bon" résultat !
En maths sup, le taux de réussite (passage en spé) est bien meilleur, et même le taux d'intégration en école est meilleur.
En revanche, on croise de temps à autres, en université, des étudiants brillants pour qui la formation est idéale, car fondamentale, contrairement à la formation des classes prépa.
Ce que je déplore, c'est l'inadéquation entre les profils d'étudiants entrant en université et ce que l'université peut faire pour eux.
La fac est la formation la moins professionnalisante qui soit, mais la plus intellectualisante qui soit !
Quand un bachelier débarque en L1 de maths pour faire ingénieur, je reste convaincu qu'il s'est trompé de voie. Ce genre d'étudiant va me balancer en cours "apprenez moi à diagonaliser une matrice, ça suffira, votre théorie sur les anneaux tout le monde s'en fiche !", à celui-là, je réponds, "fallait aller en prépa, ici, je forme de futurs enseignants/chercheurs !!"
Bien sûr, tout ceci n'engage que moi. -
Bonjour,
Trop fort orvalus, le même soir, un message sur les différences entre classe prépa et fac, puis un autre sur la logique des tests de QI
¨
Par contre, tu n'as pas répondu à mon message:
"différence entre les universités flamandes et wallonnes, entre les universités catholiques et "laïques", est-ce que ce sont les mêmes programmes de mathématiques ?
Pas nécessaire de parler de philosophes ou sociologues, uniquement mathématiques !
Dernière question: comment sont appelés les "théorèmes belges" en Belgique ?
Amicalement. -
message supprimé
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Bonjour,
Quand j'étais en prépa, on s'inscrivait aussi en fac (pour nous, c'était Jussieu et Orsay). Notre réussité en fac érait une formalité.
Je me souviens qu'en première année j'avais remis ma copie une demi-heure après le début des épreuves et j'ai quand même eu 18.75/20 en maths. En physique, j'ai eu 19.75/20.
Rares furent mes camarades de taupe à ne pas avoir eu un deug A avec au moins une mention bien.
C'était le bon temps ! -
Pour te répondre précisément, en prépas, il y a bcp plus d'heures obligatoires et d'exigences "obligatoires". C'est un régime plus "hard". Sans surprise, à la fin, les élèves des prépas, statistiquement, sont plus entrainés et cultivés. En fac, les gens sont libres.
Cela dit, rien n'interdit de prendre des livres à un étudiant de fac et de s'autosoumetre à un régime "hard" similaire... Le reste est de l'histoire humaine en quelque sorte.Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi -
Il ne faut pas se voiler la face non plus, l'absence de sélection à l'entrée en fac (sélection ! horreur, malheur !) et la sélection parfaitement acceptée par tout le monde sans aucun problème à l'entrée en classes prépas induit nécessairement un fort biais dans les populations respectives.
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Sans vouloir trop nous envoyer des fleurs, il me semble que l'accessibilité du professeur aux étudiants peut être meilleure à l'Université qu'en classe préparatoire. Bien sûr, cela dépend grandement des personnalités des uns et des autres et des affinités, mais si l'on considère qu'un étudiant a facilement 4,5,6 enseignants de maths en même temps, il est bien rare qu'il n'en trouve pas un qu'il n'aborde pas facilement.
Et, bien sûr, chacun a sa spécialité, mais jusqu'en L3 au moins, on doit être capable de répondre à une bonne partie des questions classiques.
Au contraire, en prépa, bien souvent, le prof de maths, unique, est un peu sacralisé (avec les légendes vraies ou fausses, genre Machin il était major à l'agreg), ce qui fait que les élèves peuvent hésiter à lui poser des questions. -
Mouais, bof. Les profs de prépa sont quand même là pour ça : ils enseignent à plein temps, n'ont qu'une classe, etc. C'est leur job d'être le plus disponible possible pour leurs élèves. Les profs de fac, par contre, ont en général bien d'autres responsabilités à côté, ce qui marque plus une frontière avec les élèves (qui ne représentent qu'une partie de leur boulot). En tout cas, c'est ce que j'ai ressenti en tant qu'élève pendant mes études.
De plus, question intimidation, j'ai été nettement plus intimidé par certains profs d'université reconnus internationalement comme des pontes dans leurs domaines que par mon prof de prépa qui a été major à l'agreg. -
La France est le pays ayant le plus de médaillés par habitants
2 médailles fields, 1 prix Abel, ça fait plus proportionnellement au nombre d'habitants, non ? -
Guego a écrit:De plus, question intimidation, j'ai été nettement plus intimidé par certains profs d'université reconnus internationalement comme des pontes dans leurs domaines que par mon prof de prépa qui a été major à l'agreg.
Je crois que tu étais en ENS, non ? Or, quand tu rentres à l'ENS, tu apprends tout un code de valeurs universitaires qui restent complètement étrangères à l'étudiant lambda. (Genre, major de l'agreg, ça t'impressionne plus autant que ça, par contre, passer PRCE (*)à 35 ans, ça le fait.)
(*) je suppose que du côté obscur de la force, on dirait chaire sup...
Ceci étant, c'est vrai que je te parle de souvenirs déjà un peu anciens, il est possible que les sentiments des élèves de prépa envers leurs profs se soient assainis depuis. -
Bin pour avoir été étudiante en prépa et à la fac, j'ai trouvé les mcf et pr beaucoup plus accessibles, plus cools et plus calés (ça, c'est sûrement normal) que les profs de prépa :S Bon ok je n'ai pas expérimenté toutes les prépas, ni toutes les facs, mais le fait est que ça a été beaucoup plus agréable à la fac
Et on s'épanouit plus à la fac, car en prépa c'est plus axé sur le bachotage...
My 2 cents -
X:-( C'est l'éternel débat entre la cigale et la fourmi. La question est: est-ce qu'il y a un traité philosophique sérieux qui a réussi à faire avancer ce genre de débat avec une idée clé inédite et qui apporte réellement un avancement à la question.
Sinon, il est pas mal notre petit système, car il génére un genre d'équilibre en mettant les "bons" à la fac** à enseigner aux pas bons ou cigales et les pas bons (ou besogneux) en prépas à enseigner aux "bons" ou motivés. Je pense qu'il y a des endroits moins équilibrés où les bons enseignent aux bons ce qui laisse plus de côté les pas bons***. Par temps de crise ça peut sembler "gauchiste" de dire ça, mais bon, c'était la minute de troll.
*** bon; pas bons, ça veut rien dire, je trolle, mais juste je voulais exprimer cette petite affection pour notre "étrange" équilibre.
** fac ou GE, c'est pareil, ils parlent aux cigales et se parlent entre eux.Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi -
Il est facile de vite troller sur ce sujet, mais je vais juste donner mon impression personnelle.
J'ai été en prépa et à l'université
- Les profs que j'ai eu en prépa ont toujours été disponibles, et c'est justement leur job.
- A l'université, j'en ai eu plusieurs types. Des non disponibles qui ne consacrent qu'une infime partie de leur temps aux étudiants, aux excellents pédagogues toujours présent.
- De manière générale, en prépa, la rigueur est de mise. A l'université, ca dépend des professeurs. J'en ai eu de très bon, très rigoureux, comme des plaisantins, qui ont raté leur vocation physicienne.
- En prépa les élèves sont meilleurs globalement à niveau d'étude comparable. (et pour cause: sélection).
- Le mode de travail en prépa et à l'université est différent, l'un n'est pas forcément meilleur que l'autre. D'un coté on est encadré, de l'autre on a du temps libre. (pour travailler ou pour glander, c'est à double tranchant)
Ceci dit, je retire beaucoup de bien de mon passage en prépa, tandis qu'à l'université c'était en demi-teinte, les profs jemenfoutdesélèves gachent la qualité des autres professeurs.
Ce sont deux systèmes différents, et les deux se complètent.
Pour des personnes comme moi, je pense que la prépa est très utile pour introduire les méthodes de travail et les bases de rigueur. Une fois qu'on a un peu de recul et appris à travailler par ce biais, la méthode de travail de l'université est préférable. -
Bonsoir,
The question: Je désirerais savoir quelles sont les différences entre l'enseignement des mathématiques dans une banale université et celui qu'on dispense dans les classes préparatoires aux grandes écoles
An answer: (lue un jour sur notre bien-aimé phörûm, mais pas envie de faire de recherches pour retrouver) : celui qui participe à une banale classe prépa paiera plus tard trois à cinq fois plus d'impôts que celui qui a suivi les cours dans une "banale université"
Amicalement. -
3 à 5 fois, ça fait bcp quand même, surtout si c'est en moyenne
-
bonsoir
je suis surpris et choqué qu'un Belge parle de son propre pays dans ces termes
la Belgique est un petit pays charmant qui a offert de véritables mathématiciens;
on pense à La Vallée Poussin qui a trouvé le théorème des nombres premiers la même année (1884) que le français Hadamard
qui a donné à la communauté francophone un véritable poète en la personne de Jacques Brel
et le père de la ligne claire en bandes dessinées en la personne d'Hergé
d'autre part la Belgique en la personne de Paul-Henri Spaak fut dans les années 1950 l'une des nations phares du militantisme européen
l'expression de "Bourdieu du pauvre" ne veut rien dire
je ne comprends pas dans quel sens il faut la saisir
quant au rattachement de la Wallonie à la France, elle n'est pas d'actualité même si c'est vrai une minorité de Belges y songe
la Belgique connaît des problèmes institutionnels, un découpage du pays signifierait la fin de la monarchie
un parjure à la devise nationale (l'union fait la force) et la fin d'une histoire commune qui date des Romains
et concrètement un isolement de Bruxelles capitale européenne
comment un Belge peut-il envisager une telle extrémité?
cordialement -
J'ai un peu dérapé c'est vrai.Les messages insultants ont été supprimés.
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Pour avoir fréquenté les 2 côtés également, je trouve que le message de Rémi Chautard synthétise bien la différence entre les deux formations. Il ne faut effectivement pas confondre leurs objectifs...
... pourtant, au delà des classes prépa, les écoles d'ingénieurs offrent de multiples possibilités d'intégrer la formation universitaire, et certains cours d'écoles d'ingénieurs sont plus des cours d'université que des cours à vocation "pratique" pour l'ingénieur (et je dis bien "certains cours" car j'admets qu'ils ne représentent pas la majorité).
Quant à l'intégration par l'université de grandes écoles : effectivement l'université ne prépare pas aux concours, ce n'est pas sa vocation, et un élève d'université serait sans doute bien désemparé devant certains sujets... c'est pourquoi des épreuves spéciales leurs sont destinées (pourquoi se priver de recruter des élèves de qualité ).
Maintenant que j'ai brouillé un peu le côté "les objectifs sont séparés", je continue en ajoutant que les objectifs personnels des étudiants sont très loin d'être clairs pour eux mêmes à l'âge de ce choix : ils ne l'étaient pour moi, et j'ai fait prépa comme tout le monde parce que "c'était mieux". Je ne regrette nullement ce choix car la formation y est extrêmement enrichissante, tout comme celle qui suit en école d'ingénieur. Mais parfois, l'élève un peu curieux est effectivement un peu laissé sur sa faim (... mais il est alors rapidement rattrapé par l'un des labos qui fleurissent dans les écoles d'ingénieur).
Le vrais gros intérêt, selon moi, du système classes prépa - école d'ingénieur, c'est que l'on se retrouve dans un environnement privilégié. On est ensuite libre de rester sur des choses "pratiques" ou de choisir d'approfondir... dans une formation universitaire, on est souvent plus livré à soi, dans un environnement moins richement doté, et certaines portes peuvent être dures à ouvrir.
Cette discussion a été fermée.
Bonjour!
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