Conseil pour année de stage

2

Réponses

  • Je trouve ça malsain au collège.
  • C'est ce que je me suis dit, mais j'avoue que c'était efficace en Prepa suroît qu'on se préparaient pour passer les concours d'ing. Par contre, donner aléatoirement aux élèves sauf au top 3, je ne sais si ça peut stimuler le top dix avec des recommences à la clé à imaginer, mais j'avance des choses juste du à mes souvenirs d'étudiants car je n'ai pas encore d'expériences dans l'enseignement. Merci encore
  • C'est ce que je fait avec mes classes de lycée et de collège.
    Les copies sont rangées par ordre croissant des notes. Quand j'appelle l'élève je dit le nom mais pas la note (je précise juste là où ça commence la moyenne). Moi je l'ai trouvée efficace du moment que ça crée de la concurrence entre les élèves. Celui qui est appélé le 1er va essayer de ne pas être appelé la prochaine fois le 1er..;etc et puis j'entend entre les élèves des phrases comme : "moi je t'ai battu cette fois-ci" ..etc
    c'est peut être pas une bonne idée pour l'année de stage mais aprés je crois que c'est tout à concevable.
  • @Melanie : Tu sembles souvent te référer à la prépa, et c'est vrai que c'est un modèle en terme de cours magistraux et d’efficacité, mais le travail au collège et même au lycée est très loin de ce modèle... Il faut le savoir pour ne pas tomber de haut !
  • Mon avis qui ne concerne que moi et tu en feras ce que tu veux. Je pense qu'il vaut mieux oublier vite cette histoire de concurrence. C'est une histoire de grands, tu vas avoir la responsabilité d'enfants dont les capacités sont bien plus hétérogènes que celles des élèves d'une classe de prépa qui ont été à peu près soigneusement sélectionnés sur dossier. Tu peux jouer à "pas de bras, pas de chocolat" si ça te chante, mais je ne trouve pas que ce soit une bonne idée. Donner le max, la moyenne, voire le min, ce sont loin d'être des secrets, avec les logiciels de saisie de notes, nombreuses sont les familles qui ont d'ores et déjà accès à ces infos. Moi je rends les copies suivant le plan de classe, ça me fait perdre moins de temps, et je fais généralement mes commentaires par écrit, sur la copie, comme ça les parents, si ça les intéresse, peuvent aussi voir ce que je pense.
  • Pour ma part, tout dépend des contrôles mais je ne donne pas la moyenne des contrôles, préférant donner la médiane. C'est d'ailleurs lors de mon cours de présentation que je leur explique que la moyenne ne sert à rien car mathématiquement, elle n'a aucune valeur. Et bizarrement, ils le comprennent très vite et finissent par demander la médiane des contrôles et non les moyennes.

    Je ne sais pas si c'est une bonne chose d'enlever le côté compétition entre les élèves car hélas, notre système d'éducation est un système de mise en concurrence des compétences rien qu'au moment de l'orientation (place dans les établissement, note, ....).

    Je suis d'accord avec Kioups que nous allons vers le sans note ce qui serait peut-être une très bonne chose mais le système tel qu'il est fait n'est pas prêt à l'accepter. En effet, les parents ne sont pas prêts pour beaucoup comme certains professeurs à laisser les notes de côté. Et que dire des élèves qui réclament la comparaison à autrui: quelle est la meilleure note de la classe ? Rien que cette question montre une mise en concurrence de façon inconsciente.

    J'avais fait lors de ma deuxième année d'enseignement et durant 4 mois, une notation par compétence avec mise en place de devoir personnalisé. C'est à dire que celui qui avait validé telle compétence n'avait plus d'exercices sur celle-ci au contrôle suivant et avait un exercice sur une nouvelle compétence et ainsi de suite alors que celui qui n'avait pas validé la compétence en question, retrouvait un exercice sur la compétence en question mais n'avais pas l'exercice supplémentaire (sinon, le temps n'était pas adapté pour tout faire). Les élèves avaient adoré l'idée et en redemandaient mais j'ai craqué au bout de 4 mois à cause de la banque d'exercices et de la gestion des compétences élève par élève que je n'ai pas réussi à maintenir sur le long terme.
  • Je l'ai fait pendant un an avec 2 classes de 6ème. Deux collègues (sur 4) le faisaient en 6-5-4. D'autres collègues le faisaient également en anglais (et peut-être en français), je crois. Les parents ont été mis au courant dès le début d'année.

    Je faisais la même chose que toi. Une compétence devait être vérifiée deux fois pour être validée. Enfin, ce n'était pas des compétences, mais plutôt des connaissances. On avait une bonne soixantaine d'items... Un joli tableur nous permet de gérer ça de manière plutôt efficace. Si des élèves n'avaient pas vérifiée de manière correcte un item au bout de 4 essais, on passait... Ca évitait les trop grands décalages. Enfin, il y avait quand même souvent un gros décalage. Certains élèves avaient 8 items à valider en une heure alors que d'autres, meilleurs, n'en avaient que 4... Ce que j'ai trouvé sympa, c'est qu'il n'y avait pas de distinction entre interros et devoir sur table. Une évaluation, toutes les une ou deux semaines.

    Les deux autres collègues bossaient ensemble sur ça depuis un ou deux ans et avaient déjà créé une belle base d'exercices. Que je n'ai pas utilisée, d'ailleurs. C'était un complément de service, je n'étais pas là souvent et j'ai quitté l'établissement au bout d'un an. Je n'ai pas retenté le coup depuis...
  • @gigi2014
    Ecrire "Moi je l'ai trouvée efficace du moment que ça crée de la concurrence entre les élèves." me choque un peu, voire beaucoup. Le but est certes de faire avancer la classe, créer une émulation, une dynamique mais cela ne nécessite pas de mettre les élèves en concurrence, ce qui me semble d'ailleurs assez malsain comme état d'esprit dans une classe.

    Personnellement je donne la moyenne de classe, je distribue les copies alétaoirement et quand c'est une bonne note je la dis à voix haute. D'autre part beaucoup d'élèves seraient eux même choqués ou se sentiraient humiliés que l'on donne leur note à voix haute, cela pourrait te créer des soucis avec les élèves qui le prendraient mal et avec les parents. Sincèrement je pense qu'il vaut mieux éviter.

    @Melanie7
    D'autre part tu te réfères tout le temps à ta prépa, mais il vaut mieux oublier la comparaison sinon tu vas tomber de très très haut. Dis toi que tu ne te destines absolument pas à faire le même métier que ton prof de prépa de l'époque. Tu vas probablement enseigner à des collégiens, dont beaucoup ne seront pas intéressés par les maths, certains seront largués depuis longtemps, mettre 2 fractions au même dénominateur sera compliqué pour certains, calculer 3-9 semblera insurmontable pour d'autres ... Je ne veux ni te faire peur ni te stresser mais oublie la prépa et essaie plutôt de te dire qu'il va falloir construire des cours et un fonctionnement pour essayer de faire travailler et progresser des collégiens qui n'iront pas forcément dans le même sens que toi et pourront être récalcitrants. Maintenant il semble difficile de trop se projetter ou de commencer à trop préparer dès maintenant. Souffle un peu de ton concours et commence à préparer des cours en juin ou juillet, tranquillement, sans trop de pression, à feuilleter des manuels de collège et à réfléchir à quelques règles simples et tenables de fonctionnement dans ta classe. Et tu mettras le turbo quand tu connaîtras ton affectation et les classes que tu auras.
  • @Rémi_pas_logué
    Tu sembles favorable à la suppression des notes. Quels en seraient les réels avantages ?
  • Les remplacer par des évaluations de compétences ? Ah, vous n'avez pas acquis les bases du raisonnement mathématiques, vous restez donc en quatrième !
  • Tout à fait d'accord avec Lucienne.
    Classer les élèves ne me semble pas une bonne chose; je dirai même classer les élèves au collège /lycée n'estpas une bonne chose.
    Il faut imaginer que des élèves vont vivre très mal le fait d'avoir de très mauvaises nôtes, en général car ils ne travaillent pas assez. Certains ne travaillent pas car ils vivent des choses dures à la maison. (attention je n'ai pas dit que tous ceux qui vivaient des choses dures ont des mauvaises notes...)
    Ce système de classement va faire croitre leur souffrance en affichant devant la classe leur médiocirté, et leur souffrance ils te la renverront...Et cela ne sera pas agréable ! je ne détaille pas tout le processus...

    Si de bonnes choses ont lieu en prépa et peuvent être adpatées au college/lycée, un grand nombre de manière de fonctionner ne peuvent pas s'appliquer (notament tout ce qui est lié au concours de prépa , alors qu'au lycée c'est un examen et qu'au collège c'est l'école de fans).
  • superfly a écrit:
    Ce système de classement va faire croitre leur souffrance en affichant devant la classe leur médiocirté, et leur souffrance ils te la renverront...Et cela ne sera pas agréable ! je ne détaille pas tout le processus...

    Ce n'est pas ça le problème. C'est que aussi nuls scolairement soient-ils, on les enverra jusqu'en seconde générale pour peu que les parents l'exigent.
  • L'autre effet pervers de classer les notes, c'est d'avoir le concours de celui qui aura la plus mauvaise note... Ca donne une émulation, mais pas vraiment celle souhaitée...

    Aglaé : avec une classe sans note, il n'y avait pas de premier de la classe. C'était beaucoup plus dur de se situer par rapport aux autres. Ca va complètement à l'opposé de l'idée de "classer les notes" et ce n'est peut-être pas plus mal. Je n'évaluais pas par compétence, mais par connaissances. A la fin du trimestre, les élèves avaient une note en fonction des items validés ou en cours de validation. Et les meilleures notes correspondaient aux meilleures notes avec une notation classique. Et pour les élèves en difficultés, le système de couleur (rouge-orange-jaune-vert) apportaient une petite motivation (du moins, moins de démotivation que par rapport à de mauvaises notes à chaque évaluation...).

    Perso, j'ai bien aimé, mais je ne sais pas ce qu'en pensent les élèves ou les parents...
  • @ pi : Je ne sais pas à quoi ça te choque ! ça n'a choqué ni les élèves ni leurs parents qui ne sont pas faciles à gérer ni personne, il ne faut pas rester dans la théorie. Moi j'ai gardé ça depuis ma scolarité (la moitié de mes professeurs faisaient ça à l'époque). Il ne faut pas croire une concurrence comme dans les dessins animés ou je ne sais où !. Y en a malgré ça s'enfichent complètement
  • Il y a ceux qui s'en fichent complètement donc ça ne sert à rien.
    Il y a ceux qui auront l'impression d'être montrés du doigt par le prof parce qu'ils sont toujours dans les derniers.
    Il y a même ceux qui peuvent être dénigrés par les autres, non pas parce qu'ils sont toujours les moins bons, mais parce qu'ils sont toujours les meilleurs et ce n'est pas toujours bien vu d'être premier de la classe ...
    Bref je ne vois pas ce que cela apporte de positif dans la classe et je ne comprends pas non plus l'argument " j'ai gardé ça depuis ma scolarité ", il me semble (mais ce n'est que mon avis) qu'il ne faut pas sans cesse chercher à reproduire ce que l'on a vécu dans sa scolarité, il y a des choses qui heureusement évoluent.
    Je comprends encore moins la phrase : "Il ne faut pas croire une concurrence comme dans les dessins animés ou je ne sais où !.", je ne dois pas avoir tous mes neurones connectés à cette heure mais là c'est encore plus énigmatique pour moi comme argumentaire ...
    Après de toute façon, chacun fait ce qu'il veut, moi je suis contre comme chacun l'aura compris.
  • @Kioups, cool si tu as réussi à le faire avec soutien de ta direction et de tes collègues. J'étais pour ma part le vilain petit canard à cette époque avec mes idées et du coup, seul pour créer l'ensemble des items et de la banque de données, j'avoue qu'au bout de 4 mois j'étais à genoux tout simplement. J'avais géré un site internet sur lequel les élèves comme les parents pouvais visualiser l'évolution de la validation des compétences au fur et à mesure. J'étais pour ma part en micro-compétence et j'en avait donc une bonne 60aines par niveau (5ème et 4ème ce qui fait 120 items à gérer en solitaire).

    @Aglaé, pour l'avoir tester, les élèves étaient bien plus motivés sans les notes et du coup, l'apprentissage était bien plus formateur pour les élèves eux-même tout en gardant la concurrence des meilleures (tout valider du premier coup ce qui est une motivation en solitaire bien plus formatrice que la concurrence direct qui rabaisse toujours cleui qui joue le rôle du lièvre). Lorsque j'ai arrêté les élèves me l'ont redemandé pendant longtemps et certains qui sont maintenant en 3ème m'en parle encore "c'était bien mieux lorsque vous faisiez des contrôles par compétences au moins on pouvait s'en sortir un peu malgré nos difficultés avec moins de pression". A côté de cela je faisait aussi des contrôle avec des notes pour garder la double motivation au cas où.
    Les compétences sont maintenant réellement dans les sujets de brevet et il faudra donc qu'on s'adapte pour ceux qui n'ont pas encore franchi le pas et de plus si tu regardes le sujet de Pondichéry de cette année (tombé la semaine dernière), tu constateras aussi qu'on augmente le nombre de problème non guidé. C'est la deuxième phase de mon point de vu des programmes (faire des problèmes et valider des compétences). Pour le coup, je suis plutôt pour ce genre de sujet car il oblige à réfléchir mais poru cela il faut que tous les collègues fasse des résolutions de problème et non des évolutions avec des exercices déjà faits en classe. Il faut faire évoluer nos pratique si on veut faire avancer les choses tout comme à une époque il a fallu faire passer le côté fonctionnel des mathématiques pour résoudre certains problème de géométrie.
  • Je ne voudrais pas raconter de bêtises mais il me semble que l'association Sesamath propose un outil pour la gestion des compétences, je l'avais regardé il y a quelques mois, je ne me souviens plus du nom de l'appli
  • nina : c'est Sacoche.

    Rémy : Je n'ai rien fait, j'ai juste suivi ce que faisaient déjà 2 collègues. Les items étaient créés, les tableurs aussi, j'ai juste suivi le mouvement. Par contre, on n'avait pas réellement de suivi pour les parents... Les élèves avaient leur feuille personnelle...
  • @bob morane :
    Quand j'ai débuté dans le métier, j'appliquais ce régime à toutes mes classes de collège.
    A l'époque, on avait 4 heures par semaine.
    Semaine A : je débutais chaque heure par une petite interro sur 5 portant sur le cours précédent ;
    Semaine B : un DS d'une heure en milieu de semaine.
    Méthode qui s'est révélée très efficace.
  • @pi : Je dis : il ne faut pas rester dans la théorie je m'explique : les méthodes et les systèmes appliqués à une classe ne sont pas soumis à des théorèmes mathématiques ou des axiomes. Personne dans la planète ne peut démontrer un tel système. ça se passe dans l'expérimentation. On fait des essais et on constate. soit ça marche soit ça ne marche pas. Tout cela pour revenir à cette histoire de classement des notes. Avant cela, il faut que le professeur installe un lien très fort de confiance entre lui et les élèves pour se faire respecter et respecter surtout sa méthode de travail. Ensuite tout en découle naturellement. Si un tel professeur n'arrive même pas à gérer ses classes ou débutant, il n'est pas conseillé qu'il utilise une telle méthode.
  • La dernière série de posts aurait pu donner lieu plutôt à un fil séparé du genre "utilité des notes", etc.

    L'erreur (à mon avis grave) des idéologies antinotes a une racine qui est dans la volonté inconsciente de certains profs d'être des gourous. Ils s'auto-déifient.

    Toute la vie est jalonnée de notes et de "résultats" imposés à un moment donné par l'extérieur. La femme (ou l'homme) qui dit oui ou non à ta proposition amoureuse, ton revenu et ton compte en banque qui te donne une idée du genre de vie que tu peux espérer mener à l'instant t, tes examens médicaux qui te disent si tu vas rester encore en vie ou en bonne santé, les mimiques de tes interlocuteurs qui t'annoncent si tu les gonfles ou non, la jauge de ta voiture qui t'indique d'aller en station...

    Cette "idéologie" qui n'a d'ailleurs pas démarré très anciennement et qui n'a pas encore pris bcp d'ampleur tant elle est dangereuse puise sa source dans la vague et subliminale auto-qualification de certains profs qu'ils sont autre chose que des renseigneurs, ou informateurs de l'enfant sur son chemin personnel (individuel). Ils s'estiment placés pour lui dire ce qu'il doit penser, placés pour le rendre un peu plus heureux, capables de lui offrir des plages, à travers l'école, de sérénité durant lesquelles il réfléchirait en toute quiétude "pour l'honneur de l'esprit humain", capables de lui offrir un monde, après ces doux moments d'encadrement, où il rencontrerait la continuité, grandeur nature de ce paradis intellectuel, etc.

    Le crash du système secondaire (due à une addition de fausses bonnes idées de ce genre dont on ignore la pondération de chacune dedans, mais à coup presque sûr la cessation des "résultats" ou des évalautions y tient une certaine bonne place) devrait amener à plus de modération dans les fantasmes post-modernes pédagogo étalés sur des forums. Je rappelle que si nos tailles (quand on enseigne en clg ou à la primaire) et nos âges nous différencient des auditeurs de "nos journaux non-télévisés", on ne fait que croiser "vite fait" des êtres qu'on informe juste de divers choses. En particulier de où ils en sont, même si ça doit faire mal, etc. Qu'il y ait une nouvelle matière intitulée "comment réagir à une note ou à un échec?" serait éventuellement une bonne chose (de nos jours, tout l'art d'enseigner est l'art d'apprendre à échouer avec quiétude), ou "comment vivre une note de soi?" serait elle une idée correcte. Mais soustraire une info à quelqu'un, ça s'appelle le violer, l'envahir, l'effacer du rang des respnsables et des égaux. C'est une prise de pouvoir consécutive à une envie de gourrou. C'est une maladie du prof qui rève sans trop l'avoir analysé, d'avoir à la fois des seins (pour donner le sein) et une sorte de trône. C'est une excroissance de l'envie de donner la vie vers l'envie en plus de donner la mort.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • alors là : j'avoue je n'ai pas compris grand-chose. C'est de la philo ? socio ? poésie !
  • gigi2014 a écrit:
    Y en a malgré ça s'enfichent complètement
    ça devient un peu scabreux, non ?
  • Quoi scabreux ? le fait que quelques élèves s'enfichent ! il n y a pas de surprise, tout le monde sait qu'il y a quelques uns qui occupent des chaises et l'état n'a pas les moyens pour les mettre dans des structures spéciales.
  • Je crois que c'est tout bêtement le verbe "s'enficher" qui a fait réagir gérard0.
  • Merci à gerard0 dans le rôle du clown blanc et gigi2014 dans celui de l'auguste, j'ai bien rigolé :)
  • Eh oui !

    Et Gigi2014 continue à ne pas se rendre compte de ce qu'il (elle) écrit.
    C'est quand même dommage, un prof qui connaît tellement peu le français !
    s'enficher n'est pas s'en ficher

    Voir un dictionnaire ....
  • j'ai eu des doutes, je m'étais dit comment ça se fait ce gerard plonge directement sur cette phrase. aprés j'ai répondu spontanément, ce n'est du tout une question de français. Mon français n'est pas excellent certe, mais il n'est pas mauvais à ce point non plus. parfois je me dis "c'est la tchatche" je me lâche un peu, c'est tout

    amicalement,
  • C'est bien pourquoi j'étais parti sur une intervention humoristique ...

    Cordialement.

    NB : Même sur un forum, on est jugé sur son français.
  • Je ne comprends pas tout (euphémisme) au message de christophe. Pour avoir testé, j'ai trouvé ça pas mal. Je ne trouve pas ça gênant pour les élèves... Pourquoi pas ??
  • De mon telephone plus courtement: a l'extrême rigueur métaphorer élèves par animaux je veux bien accepter mais en aucun cas par "animaux domestiques".

    La seule espèce que je connais qui ne chasse pas pour manger ce sont les animaux domestiques. Quand tu les abandonnes ils plongent dans la detresse
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • D'un pc, je précise un peu mon post bizarre: il faut bien analyser les fondements profonds et pratiques de l'école d'un pays.

    Elle n'a pas pour finalité d'offrir un "paradis" aux enfants pendant qu'ils sont encore enfants (et ados). Ca mérite d'être précisé parce qu'avant son crash en France, par exemple, son fondement n'était pas rappelé et l'état d'esprit qui a contribué à la crasher avait probablement redéfini en filigrane ce fondement (involontairement, inconsciemment, ou volontairement subliminalement, je ne sais), lui attribuant de manière incantatoire des extensions quasi-divines (un enseignant n'était plus seulement censé informer les nouveaux venus dans notre monde, il devait aussi le façonner, le domestiquer, le formater, le rendre heureux, l'épanouir, bref, tout un tas de délires auto-déifiant l'institution)

    Dès lors la porte s'est ouverte à tout un tas de délires théoriques (ce qui a, en passant, donné "des emplois" à des intellos rejetés avant, en mal de reconnaissance) qui au final aboutissent plus ou moins tous au message qui identifie l'enseignant au gourrou-institutionnel.

    Attention, je ne fais pas de politique: je ne juge pas le fait de transformer un élève en animal domestique généré et appelé par cette idéologie, animal domestique qui serait ensuite "pris en charge" par une supposée société bienveillante et protectrice qui aurait su s'émanciper du fonctionnement "jungle" où un petit staf d'érudits ou de "ministres" se chargerait de produire et encadrer un monde agréable et épanouissant débarrassé des contraintes naturelles (les gens ne "chasseraient" plus pour manger, ils iraient à la cantine des gourmets institutionnelle, les gens ne vendraient plus leur travail, ils seraient "inscrits" au club d'activité qui correspondrait le mieux à leurs vocations, etc. Un staff d'érudits ferait fonctionner le tout en arrière-plan, tel des dieux protecteurs et capables de le faire)

    Hélas, ce monde n'existe pas (ou du peu qu'il a tenté de faire semblant, n'existera bientôt plus, et n'a pas longtemps existé (peut-être 70-100ans grand max), les livres d'histoire, s'ils existent se rappelleront avec curiosité gourmande ces 150 années 1900-2050 où les sociétés s'étaient payées de mots)

    Qu'un milliardiaire saoudien "s'achète" au marché noir des abstract-pédophiles une colonie d'enfants à qui il offre une école sans note, etc "se conçoit" dans un cadre où il prétend "au moins" les domestiquer et les castrer à vie et ne les trahit pas ensuite en les relâchant dans la nature où la castration politique qu'ils ont subi les plongera dans la mort. Quand je dis "se conçoit" ça n'a pas de connotation morale, je veux dire par là, que quitte à illusionner, il faut assurer derrière (abandonner l'animal domestique quand il a grandi est terrible pour lui)

    Mais que quelques "associations loi 1901" institutionnalisées (entendre par là, quelques braves fonctionnaires ayant réussi un vague concours de la fonction publique qui les nomme enseignant), viennent 4.5 jours / semaine entre 8H et 18H jouer aux gourrous [small]"oui, oui mon petit, je viens avec de beaux triangles de couleurs te faire découvrir de belles choses intellectuelles, ne t'inquiète pas ,tu ne seras pas "évalué"[/small] du moment, puis reprenne son métro ou sa caisse le soir, rentre regarder arte et ne puisse même pas peser qu'il vient de balancer ça à une personne qu'il ne croisera que quelques mois de sa vie, qui ne vit peut-être pas du tout dans la même ambiance, ne mange peut-être pas tout à fait ce qu'il voudrait, et peu de temps après se retrouve laché dans la jungle des chaises musicales de la société soft qui les présente avec un sourire poli, on est bien au delà du crime du saoudien abstract-pédophile.

    Il ne faut pas concevoir les écoles comme des SAS de dédommagement provisoires et orphelins de la violence "appelée compétition" qui vient après. Ou bien tu changes d'abord le monde pour que l'amour et l'eau fraiche des ludiques triangles colorés en classe offerts par les GO de l'E.N. ne soit qu'une préparation à jouer paisiblement au volet sur la plage dans un tel nouveau monde paradisiaque ou bien tu arrêtes les conneries et conçoit l'école comme quelque chose d'assez désagréable certes, mais relativement franc et honnête avec le nouveau venu que tu informes de la façon dont l'impérialisme humain sur la planète s'est installé, tout en, ne pouvant inventer autre chose, restant dans un genre de loi de la jungle un poil, juste un poil plus compliquée que celle de la forêt amazonienne. Un enseignant n'est pas un éducateur, c'est un porte parole. Les porte-paroles qui travestissent la parole dont on attend d'eux qu'ils la portent doivent être écartés (ils s'en écartent de facto) de ce rôle
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je ne trouve pas ça gênant pour les élèves... Pourquoi pas ??

    Ca ne l'est pas... sur le moment. (Pas plus que ne l'est de donner à manger à ton Médor adoré. Le problème vient, s'il vient, quand Médor ne te retrouve plus, l'été suivant, sur l'aire d'autoroute)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @christophe c : Le crash du collège provient principalement du crash de l'école primaire, explicable aisément par des effectifs toujours plus importants, des programmes toujours plus étendus, et une absence de moyens pour aider les élèves en difficultés sur les fondamentaux. Et pas du tout de l'idéologie antinote.

    Pour le reste tout travail n'est pas aisément notable, et nos contrôles sont des listes de recettes de cuisine à appliquer. Si on demande à des élèves de 4ème de donner la longueur de l'hypoténuse ils vont appliquer leur recette et on pourra noter la question sur 1,5, mais si on demande une valeur approchée de l'aire de la tâche d'encre se trouvant sur la copie de Kevin, 90% des élèves vont laisser tomber l'affaire car elle ne correspond pas à une des recettes de cuisine de leur cahier et qu'il faut prendre une initiative et accepter le "risque" d'une erreur de méthode.

    Nous ne sommes pas que des renseigneurs ou des informateurs, notre rôle est aussi de les pousser vers une plus grande autonomie, vers l'acceptation de l'effort, vers l'utilisation de plusieurs outils mathématiques dans une seule et même question. Et c'est toute cette partie qui est difficile et ingrate pour le professeur, on en a d'ailleurs un petit aperçu lorsqu'on fait des démonstrations à plusieurs chaînons, on se restreint souvent à ce chapitre pour faire des questions à plusieurs étapes (aussi appelées tâches complexes, c'est plus stylé) parce qu'on voit bien qu'ils galèrent (et aussi parce que pour les démonstrations à plusieurs chaînons, on peut quand même les noter facilement !!!)

    Mais va noter le calcul de l'aire approchée de la tâche d'encre de Kevin...compliqué. Alors on fait pas.

    Dommage, non ?
  • C'est une chose d'évaluer les élèves (et on peut le faire de différente façon, même si je pense qu'effectivement il faut faire tout ce qu'on peut pour être clair et honnête), cela en est une autre de les priver de la maîtrise de la diffusion - ou non diffusion - du niveau qu'ils ont atteint à l'évaluation, ce qui était un des questionnements de départ.
  • lucienne : mes élèves savaient où ils en étaient grâce à un code couleur (compétence validée, en cours de validation, non évaluée...) après chaque évaluation. Et ils avaient une note en fin de trimestre.
  • @lucienne : ce qui me paraît clair, c'est que l'évaluation "par la note" nous pousse à éviter un grand nombre de situations complexes et pertinentes mathématiquement parlant, ou bien à les décomposer de façon à pouvoir noter chaque étape mais cela étant de mâcher le travail à l'élève, qui s'habitue à une sorte de confort intellectuel et est perdu dès qu'il faut prendre une initiative.
    C'est amusant d'ailleurs de constater que les élèves nous arrivant d'écoles Freinet sont globalement plutôt mauvais, mais dénués de cette crainte de l'erreur (au moins au début, le temps qu'on les formate...)

    Il est en effet en France très confortable pour un prof de bien vivre le fait de faire cours avec le cahier de punition dans la main droite et le cahier de notes dans la main gauche, parce que tout sera alors facile pour lui. Mais je reste persuadé qu'il passera à côté de beaucoup d'expériences enrichissantes pour les élèves.
  • Je n'ai jamais dit qu'ils ne savaient pas où ils en étaient. Je voulais juste dire que quand on affiche les codes couleurs de chacun ou quand on rend les copies en les classant ou en donnant les notes, les élèves n'ont plus la liberté de choisir s'ils ont envie ou pas que leurs copains sachent s'ils ont réussi/progressé (ou pas). Quand on ne dit rien, c'est à eux de gérer et moi je trouve ça plus simple. Mais c'est valable tout aussi bien avec des notes qu'avec des codes couleur. La question "faut-il publier le résultat individuel d'une évaluation" n'a pas de lien avec la question "comment faut-il évaluer les élèves" (par compétences ou autre).
  • Je n'ai pas trop le temps de détailler. Il me semble que tout est dit quand tu écris le déni suivant:
    frand a écrit:
    Le crash du collège provient principalement du crash de l'école primaire, explicable aisément par des effectifs toujours plus importants, des programmes toujours plus étendus, et une absence de moyens pour aider les élèves en difficultés sur les fondamentaux. Et pas du tout de l'idéologie antinote

    Les effectifs n'ont aucune influence sur l'essentiel, une classe qui fonctionne, parce que des moyens pour installer (au sens imposer, il est malsain de convaincre et ça échoue, l'enfant a raison de ne pas dire "oui" à tout) la discipline ont garanti ça vaut infiniment mieux qu'un groupe de 8 qui ne marche pas.

    Les programmes scolaires n'ont vraiment pas beaucoup d'influence non plus en situation "normale" (qui fonctionne), ils sont juste une convention pour que les uns et les autres n'enseignent pas tout et n'importe quoi au petit bonheur la chance. Seule certaines grandes lignes ou cohérences sont décisives. Tu peux tripler les moyens (en période crash) sans rien arranger, voire empirer les choses (en mettant plus de moyens , appelant plus de pilote pour piloter un avion crashé, la seule chose que tu fais c'est, non content de ne pas évacuer les blessés rescapés vers les hôpitaux, te ridiculiser et envoyer le message que tu es dans le déni face aux grave blessures des accidentés.

    J'ai un peu la flemme de re-raconter le film du crash des 30 dernières années. D'autant qu'il ne s'est pas opéré en sciences pareil qu'ailleurs (où il a été bcp moins définitif), donc je résume de manière bâclée (nul doute que de ce baclage on pourra tirer quelques contre-arguments rhétoriques):

    Il n'a probablement existé aucun âge d'or en sciences [small](ie d'époque où 100% des enfants scolarisés en science écoutaient un cours, faisaient quelques exos à la maison, recevaient la bonne information sur la science**), puis se rendaient aux DST-examens divers pour y rencontrer 3-4 exercices précis libellés "démontrer (sous-entendu irréfutablement) que blabla" auxquels ils réfléchissaient, se demandaient s'ils avaient une position prouvable face à l'énoncé, si oui, déroulaient leur preuve irréfutable, sinon, passaient à l'exercice suivant sans rien écrire)[/small]

    On a à toutes les époques probablement trouvé ce que tu appelles "les recettes de cuisine" [small](ce que tu décris mal d'ailleurs, rappelons pour le public non scolaire qu'il ne s'agit pas du "doux euphémisme" consistant à apprendre des formules valables aux enfants, qu'ils "appliqueraient" ensuite, mais d'une tricherie institutionnalisée tacitement, consistant à acheter la paix sociale d'un côté en faisant semblant d'exposer des choses concrètes (on fait écrire quelques formules), mais en demandant, lors de DST factices aux élèves de réciter un corrigé essentiellement distribué avant)[/small]

    Bon, mais là n'est pas "le résumé" du crash. Le crash s'est opéré au départ complètement indépendamment des matières scientifiques (la perte de contrôle du pouvoir politique face à l'axiome principal: un enfant, ça ne se tient bien en classe que s'il y forcé (comme un parisien ça ne se gare correctement que s'il craint les pervenches)). Ce "petit détail" a conduit le système à, plutôt que résoudre le problème (oubliant qu'il le pouvait, c'est juste une histoire de BO, mais je crois que les politiques de l'époque ont oublié qu'il y en avait et qu'il suffisait de les changer), essayer de trouver de alibis pour démissionner de leurs responsabilités ("veuillez bien excuser les enfants de banlieue d'être fougueux", ou encore "séduisez, captivez", ou encore "pas d'injustice" (si on devait être juste à chaque amende de stationnement, elles n'existeraient pas, la Justice a besoin d'en commettre des petites (injustices) pour en éviter des grandes) ou encore "parlez de citoyenneté", etc).

    Dans la foulée, la communauté de diseurs et diseuses de bonne aventure dits "pédagogues des maths" se saisissaient probablement de cette chute anxiogène pour ramener leur grain de sel. Par exemple ceux qui avaient eu à essuyer des échecs face au langage abstrait des maths modernes se "vengeaient" en les critiquant.

    Personne n'a vraiment voulu ou eu conscience d'être un criminel à ce moment-là (certains, bien qu'il y ait eu des prises de conscience et des gens qui ne l'ouvrent plus conscients des dégats qu'ils ont faits, l'ouvrent encore beaucoup), chacun était animé de bonnes intentions (à part peut-être les politiques)). C'est un mécanisme que j'appelle souvent le "y a qu a" sur le forum.

    Probablement après une période intermédiaire où les enseignants (en science) ont tenté d'obéir aux impératifs nouveaux circulant dans les années 80-90 (c'est à peu près à ce moment que le crash a commencé), [small](impératifs, en gros: soyez concrets, donnez du sens (les maths ne sont pas que formelles), arrêtez de juste démontrer, expliquez, multipliez les exemples, soyez empathiques, montrez à quoi ça sert, etc")[/small]. Ca, en gros, ces conneries (qui ont l'air d'ailleurs, en première lecture, tout à fait inoffensives, faut analyser le cancer mental qu'elles contiennent pour voir leur bêtise) c'était plutôt côté sciences (et même maths).

    Tout autour, autre matière, mais aussi autre thémtique "E.N." se développait une cacophonie comment dire "post-moderne" (en gros, un vaste mouvement disant que quand on a de la fièvre, c'est le thermomètre qui déconne) qui permettait aux idiots précedemment décrits d'agir en toute impunité car les autres avaient d'autres chats à fouetter. Cette période de chute "de 10000m à 1000m" disons a dû durer en gros de 95 à 2003- 2004 (à la louche).

    La rencontre avec le sol a dû s'effectuer il y a guère plus de 8-9ans, je pense, ie quand tout a été détruit, [small](quand "captivez, expliquez le sens, faites du concret, dialoguez, citoyennisez, etc" a montré (en moins de 15ans) l'impasse catastrophique où ça menait (la physique a probablement (au sens propre) disparu, les maths cherchent à sauver les apparences dans une danse secrète que je détaille ci-dessous, les matières sans formalisme s'en tirent un peu moins mal, car elles consistent de toute façon à "raconter ses vacances d'été en saupoudrant un peu de culture (l'orthographe n'est plus évalué, c'est une directive qui a le mérite de la clarté) ))[/small]: à partir de ce moment, sans d'ailleurs que personne ne le clame, avec une sorte d'accord silencieux et jamais publié, les acteurs (ipr, profs, familles), ont tous convergé vers le statu quo "en attendant des jours meilleurs, maintenons la vitrine, mettez des bonnes notes (d'un côté), on bouge pas de l'autre. Pour assurer la cérémonie, comme il n'y a bien sûr quasiment rien qui puisse passer et être enseigné, la tricherie idéale a été trouvée: on distribue le corrigé avant, on donne le DST après (essentiellement), de sorte qu'on peut se permettre de ne pas donner des sujets "de niveau CP" dans lesquels le journaliste lambda de 45-50ans détecteraient de suite la gravité de situation [small](j'invite ceux qui sont en dehors de l'EN à lire un sujet du bac: on y donne les réponses (ou le no de corrigé à réciter), mais on les camoufle sous des tonnes de romans feuilleton "je parle comme une grande personne" pour empêcher les journalistes qui suivent lascivement l'actualité en juin de tiquer et faire un papier)[/small].

    Chacun s’accommode de ça, car il y a une convergence d'intérêts communs (au bac, bcp de gens ont des enfants ados qui vont le passer, etc). Globalement on peut dire que la période "post touché le sol" ne ressemble même plus vraiment à la période "chute", puisque comme tu le dis, plus personne ne s'illusionne (plus personne ne revendique (à part surles forum ou dans les diners) "je fais ds trucs intéressants, je dis le pourquoi du comment des choses").
    Comme dit un film célèbre, le plus dur, c'est pas la chute c'est l'attérissage".

    Alors tu me dis "c'est pas l'idéologie antinote". Bon, c'est vrai qu'explicitement, le crash n'a pas une date de début de chute explicitement titrée "démocratisons, à bas la sélection", etc. C'est une addition de plusieurs facteurs. Mais ce que je mets par extension dans l'idéologie antinote c'est ce que j'ai tenté de décrire dans mes 3 posts précédents: l'autodéification du corps enseignant (qui a fini par s'identifier à, dis-je en caricature, le milliardaire saoudien qui s'achète des colonies d'enfants au marché abstract-pédophile). En gros, n'importe quel matheux de base sait bien qu'il ressent "une forme de plaisir d'excitation intellectuelle" devant des suites formelles de symboles. Au lieu de se mettre à la place de l'autre (pour qui elles ne signifient rien), avec qui il faut s'attarder pour qu'il en apprenne le langage (donc en parler souvent et les avoir toujours d'actualité), un commandement "yakafokon" une incantation "magique" a fait semblant (c'est une arnaque) de souhaiter "que la substantifique moelle" débarassée de ces symboles,juste ce qu'il y a derrière*** soit "partagée".

    [small]*** comme si les mathématiciens auraient eu la bêtise de perdre leur temps à créer une symbolique hiéroglyphique pour parler de choses qui pouvaient se dire autrement[/small]

    Ce n'est qu'un exemple trivial. Des "directives idéologiques" il y en a eu des tonnes ainsi. Je pense (vu tout ce que j'ai déjà écrit surle forum et comment j'échange parfois avec des étudiants) que tu imagines bien qu'en tant que logicien, je suis plutôt bien placé pour détecter et analyser les idées même les plus informelles des copies d'élèves et les évaluer de manière riche. Je ne discute pas ici des différentes nuances (qui sont un pur détail) de structure $(E,\leq, etc)$ qui pourraient se substituer à $([0,20]\cap \N, \leq_\R)$, mais des ambiguités et des malentendus autrement plus graves qui se glissent immédiatement dans une thématique dès qu'on lit "supprimer les notes".

    Une note n'est pas une mesure objective, ni même juste ou sincère d'une oeuvre. C'est juste le message qu'il y a une réaction à l'oeuvre qui a une conséquence "accept/reject" sur elle (sur le principe), ie c'est la simulation d'un monde où les réponses à tes initiatives ou tes actions contraintes et forcées auront ce type (au sens informatique). Que tu mettes des couleurs, des formes, des cartes postales, que tu "évalues" (capircieusement ou subjectivement) jusqu'à la pensée (que tu auras récupérée avec des pouvoirs télépathiques) ne change rien au schmilblick général. A mon avis, ce qu'il faut avant tout combattre, ce ne sont pas les détails de ce genre, mais les fondements robustes:

    1/ il y a encore (malgré la triche que j'ai décrite ci-dessus, massivement installée et connue de tous) des profs aujourd'hui, en 2014, qui peuvent venir sur un forum et dire "j'enseigne, j'éduque, mes élèves m'écoutent" (certes sous pseudo anonyme). On croit rêver parfois (la semain d'avant, ils ont donné un énième corrigé à réciter)

    2/ il y a encore des enseignants (et même beaucoup!!!) qui se prennent pour des gourrous (et non de simples informateurs provisoires et honnêtes) et se croient écoutés$_{as.a.gourou}$ (et prêts à se battre pour). Récemment, j'entendais un témoignage "je suis pour dire aux élèves de prendre la décision machin au risque de 5%, même en tant que prof de maths, ça ne me choque pas faire cette politique là à l'école, j'irai même jusqu'à leur faire croire que les stats [small](les fausses du secondaire, j'entends pas les vraies qu'on commence un poil à capter à bac + 5 spécialisé)[/small] sont des maths" (à quand les profs d'éco qui diront avec couverture légale (je ne parle pas de ceux qui dérogent, mais savent qu'ils dérogent) "il faut augmenter les impôts car ça relance la consommation" en cours de SES

    Et tout ça, j'ai essayé de le faire sentir de manière plus concise dans mes posts précédents. Ce ne sont pas les détails qui comptent mais le fondement qui fait commettre impunément des crimes. Je le redis, si tu es pour prendre en charge la conscience et le confort de ton élève, pour le priver de "son dossier médical" (métaphore on n'est pas médecins, peu importe la "vérité de ce dossier"), en métaphore, si tu donnes à manger, si tu domestiques Médor, alors ne l'abandonnes pas sur une aire d'autoroute l'été suivant; métaphore off--> adopte-le et nourris-le jusqu'à 60ans si ses parents n'y parviennent pas. Quand tu notes un élève, ce n'est pas la justesse ou la résolution de la note qui est importante, la seule chose qui compte est que tu lui apprends qu'il a des ennemis institutionnels, que tu en fais partie et qu'il devra "chasser pour manger" et "peut-être, entre autres stratégies, se mettre ses ennemis" dans sa poche. En le notant, tu ne le transformes pas en animal domestique, tu le respectes pour ce qu'il est: un sauvage. Et c'est de cette sauvagerie (éventuellement canalisée ensuite) qu'il se servira pour prendre sa place dans nos sociétés, du reste très imprévisibles. En défendant mes posts, je viens d'ailleurs de mieux comprendre les rèves coupables que caressaient probablement subconsciemment un certain nombre de politiques des années 80-90 en payant des spots sur la citoyenneté aux chaines TV: après le large succès rencontré lors de la domestication des animaux les millénaires précédents, ils ont tenté d'inventer et produire l'humain domestique. D'où probablement une partie de l'explication du fondement du crash ci-dessus décrit.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • "il est malsain de convaincre et ça échoue"
    "il y a encore (...) des profs aujourd'hui, (..) qui peuvent (...) dire "j'enseigne, j'éduque, mes élèves m'écoutent" (...). On croit rêver"
    "il y a encore des enseignants (... qui ... ) se croient écoutés (et prêts à se battre pour)"


    Mouais ... Je crois que, malgré tes postes de plus de 2000 mots, tu ne pourras rien démontrer. On entre ici dans un débat idéologique.
  • Avec des citations sorties de contexte... (Il est vrai que la longueur de mon post est un bon alibi :)-D )

    J'aurais dû écrire, en parlant de ceux que je dénonce qui disent "mes élèves m'écoutent-comme-un-gourou". J'aurais été moins ambigu. Mais bon en tapant vite et je pense qu'avec le contexte tout lecteur qui veut comprendre le comprend dans ce sens (j'ai dû utilisé le mot "gourou" 4-5 fois avant dans ce cadre)

    Tu as raison. Il est sûr et certain que je ne peux rien prouver, ce ne sont pas des maths. Par contre, quand tu dis:
    On entre ici dans un débat idéologique.

    je ne suis pas d'accord. Il y a des trucs reproductibles dans ce débat, pas dans les débats idéologiques ou philosophiques. Par exemple, je peux faire une prédiction relativement factuelle simple, et je parie dessus (et là ce n'est pas de l'idéologie, ça peut assez bien ou bien êre démenti par les faits, ou bien être non démenti par les faits). Voici une prédiction de ce type (qui peut accompagner ce que j'ai dit):

    On prend un lycée (ou un collège), le plus merdique possible (je ne le choisis pas). Pendant 5ans, on impose qu'il soit imperméable à toutes pressions extérieures (je veux dire par là, qu'il est autorisé par dérogation officielle à faire ce que je vais décrire sans qu'on ne tienne aucun compte des pressions (parentales, démagos, ipr, etc). Pendant 5 ans, il donne de vraies évaluations et recommence à noter "froidement" dans toutes les matières "à l'ancienne". Voici le pari: au début, évidemment tout le monde se tapera des 0.25/20 ou à peu près (le niveau actuel sur des contrôles non téléphonés 1 semaine avant, ni ne contenant des trucs à réciter), ça gueulera un peu. Son coprs enseignant y fait la sourde oreille et continue. Le pari que je fais c'est que tout ira "bien" au bout de 0.7 à 1.5 an. Les moyennes de classes reviendront à 10/20 comme partout, les niveaux correspondant seront authentiques, pas plus de gens souffriront, pas plus ne prendront de CPart, etc (Autrement dit, à côté du niveau d'aujourd'hui, en gros, ça correspond à 175/20 :-D pour les élèves d'un tel établissement).

    Quelle est la nature de cette prédiction? Et bien tout simplement, le pari est que les gens s'adaptent à l'environnement (quand il est imposé), c'est tout. C'est une absurdité sans nom l'idée (trop répandue) qu'il y aurait des idiots indécrottables et que le niveau 0 d'aujourd'hui aurait été "naturellement" atteint parce qu'on se serait mis "à la portée" des populations handicapées mentales nouvelles qui atterrissement dans les écoles. Le pari (reproductible) que j'énonce ici n'est pas une affaire d'idéologie. A l'épreuve des faits, il peut très bien être falsifié, comme il peut ne pas l'être. Tu pourras faire descendre le niveau aussi bas que tu voudras, les moyennes de classes seront toujours à 8-10-12 parce que les gens s'adaptent au signal "accept/rejact" à minima. Le crash est en partie dû, me semble-t-il, au fait que des "gourrous" (peut-être inconsciemment le sont-ils) trouvent plus de pouvoir dans la domestication de l'humain (qui passe par un processus de crétinisation pour mieux lui être indispensable).

    Evidemment "idéologie" n'est pas synonyme de non-reproductibilité des idées, mais tout de même, il y a un conflit entre l'hypothèse que je fais (je l'appelle ainsi puisque c'est un pari non consommé) et la qualification "idéologique" de mon propos. Même le plus à l'opposé de moi ne peut pas rester dans son idéologie opposé s'il ADMET cette hypothèse.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je n'ai lu que le dernier message, mais assez clairement, à partir du moment où on met des points pour des réponses foireuses, on apprend aux élèves à donner des réponses foireuses. On leur apprend à être intelectuellement malhonnête.

    C'est le truc qui m'a le plus surpris quand j'ai commencé à corriger des copies : la plupart des étudiants donnent des réponses même quand ils ne sont pas sûrs de leurs réponses (et ils ne le font pas en précisant les passages dont ils ne sont pas sûr !).
  • Je trouve que ce que tu dis Christophe est en grande partie vrai mais tu ne tiens pas du tout compte du passage de 20% d'une classe d'âge en lycée à 60%. Je ne pense pas que les nouveaux arrivants ait été ''bêtes'' mais ils n'étaient pas prêts à faire des études générales et théoriques car il y a des personnes qui ne le voudront jamais. Donc la baisse des exigences est venue en partie de là, pour rendre supportables ces années de lycées à ce nouveau public qui ne comprenait pas pourquoi apprendre tout ça donc qui ne s'appropriait pas le savoir, il a donc fallu avec eux ''contractualiser'' l'effort : tu apprends tel truc (un peu bêtement) tu te poses pas de questions et en échange tu auras ta note minimale et au bout le bac et ta famille sera fière de toi.
    Maintenant ta description de la situation actuelle (tout est téléphoné, donné à l'avance, c'est quasi-un contrat tacite etc.. , c'est vrai. Tiens tout récemment, j'ai mis une toute petite question pas traitée à l'avance dans un contrôle. Une élève scolaire et du profil de ce ''nouveau public'' (qui à l'époque faisait des études courtes, voie professionnelles) m'a dit en toutes sincérité que ça ne faisait pas !)
  • christophe c a écrit:

    La seule espèce que je connais qui ne chasse pas pour manger ce sont les animaux domestiques. Quand tu les abandonnes ils plongent dans la detresse


    Il y a beaucoup d'espèces herbivores, qui de fait ne chassent jamais. Ex: éléphants...
    L'homme (à l'exclusion d'une petite minorité de peuples primitifs) ne chasse plus pour se nourrir depuis l'invention de l'agriculture. Et ça ne date pas d'il y a 150-200 ans. La représentation de l'être humain autonome mise en avant dans certains courants philosophiques (disons libertariens pour simplifier) est quand même pleine de lyrisme.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • BLue a écrit:
    Donc la baisse des exigences est venue en partie de là, pour rendre supportables ces années de lycées à ce nouveau public qui ne comprenait pas pourquoi apprendre tout ça donc qui ne s'appropriait pas le savoir, il a donc fallu avec eux ''contractualiser'' l'effort : tu apprends tel truc (un peu bêtement) tu te poses pas de questions et en échange tu auras ta note minimale et au bout le bac et ta famille sera fière de toi.

    @Blue, j'accepterais de prendre en compte cette spécificité s'il y avait eu tout d'abord une tentative de ne pas modifier ni l'esprit ni le contenu des exposés faits à "cette population nouvelle",puis devant un échec, une réaction d'adaptation des pouvoir publiques consistant à lightiser ces contenus, pour les rendre "plus doux" à ces "supposées populations".

    Mais attention: ce n'est absolument pas du tout ce qu'il s'est passé. Pour ce qui concerne l'école en général, son seul et unique problème est venu d'une démission, particulièrement lache, du pouvoir public face à une plus grande résistance des écoles de banlieue devant l'implémentation de la discipline en classe. Absolument rien dans les programmes, la pédagogie, ou je ne sais quelles idées "subtiles" de salon sur des contenus intellectuels ou non d'enseignement n'étaient en cause. Il y a eu une sorte de "panique abstraite" des PoPu et des parasites intellectuels, qui ont trouvé là une occasion de se faire promouvoir par livres, fausses études sociologiques et autres, qui dans le bruit ont pesé sur l'évolution de la culture de l'E.N.

    Parallèlement, comme présenter les choses de manière franche et formelle permet à tout le monde de comprendre (pas forcément de s'intéresser**) et ne cause des différences ensuite de sélection que sur l'effort et l'attention du public, la tendance générale qui a été d'évoluer vers des présentations (essentiellement incompréhensibles) "dites pédagogiques" ensuite, s'est certes prétendu légitimée par des intentions de démocratisation, mais a été en fait une sorte de "ruse" collective pour rétablir une inégalité et une "domestication" des uns par les autes. Si j'osais caricaturer, je dirais que des gens, par exemple, qui avaient peiné à comprendre les maths, mais y étaient finalement un peu parvenu, le jour, de leur point de vue trop tardif, où ils ont réalisé que Bourbaki était une succession d'évidences et le seul livre parfaitement compréhensible (à une clé près, même sinon motivé) ont ressenti une telle aigreur de ne l'avoir pas réalisé avant qu'il leur était insupportable qu'on puisse à ce point respecter un auditoire un lecteur ou un "enseigné", à ce point insupportable l'hypothèse même (sans parler de la confirmer ou de l'infirmer) que la simple précision franche, soit accessible à tous (ce qui aurait pour effet de les redescendre au rang des "moyens" insignifiant) qu'ils se sont farouchement battu pour conserver leur privilège, leur envie de dire à l'enseigné "tu as besoin de moi, tu dois dépendre de moi". C'est ce que j'ai appelé dans mon premier post "envie de donner le sein".

    Tous ces mini cancers sociétaux ont bien sûr germé sur un problème "de l'école" qui n'avait rien à voir avec au départ, mais dont l'entropie qu'il générait permettait aux sentiments les plus aliénés de s'exprimer. Dans la durée, ces positions invasives se sont renforcées très progressivement, et ce n'est bien sûr que depuis récemment qu'on trouve des manuels incompréhensibles pour un matheux, mais tournés de manière à rendre indispensable et séducteur l'enseignant qui les accompagne. Je ne crois pas absolument pas (et j'ai de l'expérience) que 20% 60% ou 100% sont une différence (à part pour les batiments et l'implémentation de la discipline comportementale de groupe dans les classes). Je ne crois absolument pas (et je parle avec de l'expérience) à la notion "d'intelligence" ou "d'aptitude à l'abstrait". Ce sont des fantasmes.

    Le prétexte de "baisser le niveau" pour rendre l'école supportable aux idiots issus des couches misérables de la société supposément motif légitime, je le crois invalide mais surtout volontaire donc malhonnête et surtout une diversion pour atteindre auter chose. C'est de plus une tendance qui a toujours eu plus ou moins cours, mais en des quantités moindres (si tu compares par exemple des cours écrits pour l'ENS ou X (exemple: Basdevant 12 leçons de MQ", etc) qui sont clairs et nets et parfaitement faciles d'accès et limpides, aux cours sur les mêmes thématiques, et censé présenter des choses de même niveau, complètement engoncés, compliqués, incompréhensibles et flous, il est impossible de ne pas démasquer cette VOLONTE explicite de maintenir nulles ou incultes des couches de population dont on ne veut pas que les avis comptent)

    Cette technique est d'ailleurs très bien connue dans les relations individuelles. Rien de tel qu'adopter un ton ridiculisant l'interlocuteur pour le "détruire": lui parler comme à un triso, utiliser plein de couleurs, plein d'exemples, utiliser le tutoiement et les sobriquets, faire de la pédagogie, etc. Tu fais ça à quelqu'un et t'es sûr ensuite de pouvoir l'accuser de n'avoir rien compris. L'information est l'information. La rajouter, c'est la rajouter, point. Quand tu mets des tonnes de couleurs, ou quand tu structures un doc, tout ça, ça rajoute des informations, et cache l'information à l'interlocuteur (puisque détourne son attention vers ces impasses).

    Le fait est que ces subterfuges ont immédiatement été mis en place (et non après une phase où on aurait attendu de voir si les gosses de pauvres comprenaient les signes [$\forall ; \exists$ (par exemple))]. On est donc très loin d'une évolution d'adaptation. De toute façon, aujourd'hui, les résultats sont sans appel. Le sucre et les soit disant couleurs rendant digeste ne sont reçus sans aucun enthousiasme par les publics, l'E.N. s'est crashée (dans sa mission enseignante) et elle en est rendue à tricher (boujour le message) en attendant des jours meilleurs hypothétiquement probable.

    @foys, excellent argument. J'utilisais bien sûr "chasser" de manière métaphorique. La chasse au végétal (ou par délégation) est évidemment un peu différente. Mais "nourriture" est aussi une métaphore (j'ai détaillé dans mon tout premier post sur le sujet)
  • L'écriture en mode stress (parce qu'on veut avoir fini avant de commencer) n'est pas bonne conseillère. J'ajoute quelques propos modérés et moins cryptiques à ce que j'ai déjà dit.

    Avez-vous déjà vu certains adultes parler à des chiens ou des bébés (dans des salles d'attente de médecins, etc)? Ils marquent ce qui semble être "leur supériorité" (culturelle ou intellectuelle) sur l'interlocuteur, par un style spéficiquement réservé à lui*****:

    $<<$ bonjour mon chienchien, ça va, oh mais c'est qu'il est mignon le chienchien, mais voui, il est gentil, il est gentil (quelques tapes sur le flan)$>>$

    j'ai la flemme d'écrire un exemple de dialogue spécifique avec un bébé.

    Ils semblent estimer (contre toute logique) que ce style est plus accessible au chien (ou au bébé). Cette position ne résiste pas 3 secondes à la moindre réflexion. Ce n'est pas parce qu'on va doubler le vocable "chien" et énoncer "chienchien" ou "toutou" que l'interlocuteur (ici un chien) va mieux comprendre. La tape sur le flan semble certes un code de paix admis par de nombreux chiens, mais je ne suis pas sûr que ce soit à l'initiative de l'humain qu'il ait été adopté comme convention (de nombreuses femmes font de même avec leurs amants, sans y avoir, je pense, réfléchi).

    Ce que j'ai essayé de te dire Blue, c'est que même si ce n'est pas vraiment un truc ultraconnu, il ne faut pas se leurrer sur les intentions prétendument pédagogiques des style et contenus qu'une communauté ou une partie d'une communauté déclare adopter dans sa communication avec une autre qu'elle prétend prendre en commandement et "nourrir/élever".

    Le crash (ou l'échec si tu préfères) des différentes démarches qui ont fleuri depuis 25-30ans ne doit être d'office analysé comme un échec d'une stratégie qui avait été élaboré avec l'intention de réussir. Ce n'est pas forcément très conscient, mais il n'est pas exclu qu'une attente subconsciente de ses promoteurs était justement l'échec que nous observons. C'est d'ailleurs l'hypothèse la plus raisonnable tant cet échec est un grand chelem parmi les échecs et tant il faudrait être vraiment battre des records de stupidité pour échouer à ce point tout en étant une société de millions d'individus (avec moult spécialistes à la veille) qui aurait prétendu n'avoir pas eu secrêtement cette intention et avoir très sincèrement essayé.

    Si, par exemple, on se place dans une hypothèse fictive et de film "fantastique", dans la décomposition du visage du patient de la salle d'attente de médecin à qui le chien répondrait sur un ton docte "t'arrêtes de me parler en bétifiant, (aux autres patients) Messieurs dames, vous pouvez demander à cet individu d'adopter un style normal quand il me parle", il n'y aurait pas que l'effroi de se sentir plonger dans la quatrième dimension. Il y aurait aussi le soudain désespoir de perdre son statut "dominant intellectuellement" sur son interlocuteur (qu'il avait jusqu'ici imaginé plus bête que lui)

    Peut-être que j'hallucine, mais je trouve qu'on observe énormément de similitudes dans les dialogues tenus sur les tribunes ou les forums pédagogiques, avec ces situations inexplicables (autrement que par mon hypothèse vaguement psy, mais ce n'est qu'une hypothèse). Par exemple, je n'ai pas tout lu, mais je me suis demandé comment, dans ce fil, subitement, des faiseurs de bonheur (je ne sais qui a commencé) ont dérivé vers l'abolition des notes (comme certains dames âgées décrètent que leur chien a froid et lui inflige une gilet (je ne sais pas si elles ont tort, là n'est pas la question)).

    Bien que j'étais encore jeune au début du crash***, je n'ai vraiment pas eu le sentiment que ton argument d'adaptation (l'idée qu'il y aurait eu tentative d'en rester aux exposés normaux et de ne seulement bifurquer vers un discours pour trisos, suite à échec constaté) ait eu une réalité historique entre 85 disons (c'est + ou - le tout tout début du crash) et 2000.

    *** :)-D j'aime bien parler comme dans Terminator avec des nuages sombres en fond d'écran

    ***** de manière analogue, la suppression de l'information $<<\forall a\forall b>>$ dans (je ne sais pas dans quelle classe, je pense en primaire) aux moments où les premières affirmations mathématiques sont exposées comme $(\forall a(\forall b(a\times b=b\times a)))$, etc. Cette perte d'information est complètement une confiscation et rien d'autre. il n'y a aucune raison pour qu'un jeune humain par principe le considère comme sous-entendu. A contrario, dans l'affirmation $a\times b=b\times a$, qu'il peut bien (après la séance où ça lui est "prouvé") accepter, il est probable qu'il la comprenne correctement (et elle ne veut pas dire $(\forall a(\forall b(a\times b=b\times a)))$) mais doive se faire violence ensuite qu'on y réfère invalidement pour, en réalité appliquer $(\forall a(\forall b(a\times b=b\times a)))$. Ce n'est qu'un exemple, ils sont plus que nombreux, ils occupent quasiment 90% du délire "chienchien" que des être humains infligent à d'autres humains.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Blueberry a écrit:
    Je trouve que ce que tu dis Christophe est en grande partie vrai mais tu ne tiens pas du tout compte du passage de 20% d'une classe d'âge en lycée à 60%.

    Sauf que ce n'est pas vraiment vrai. En 95, quand on a flingué le bac C, le taux d'accès au bac général était à 37,2; il est aujourd'hui à 37,1 .

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Baccalauréat_en_France

    La seule catégorie qui a nettement augmenté; c'est le bac pro; et ce n'est clairement pas à lui qu'on pense quand on pleure le niveau qui baisse.
  • @ aléa : tu oublies les bacs technologiques non ? qui ont absorbé beaucoup d'élèves dans les lycée qui allaient en pro avant et qu'on retrouve en seconde et qui a induit quand même de sacré changements dans les exigences au niveau de la seconde. Dans mon lycée cela représente plus de 50% des élèves par exemple.
    @ Christophe
    J'avais compris. Mais ton explication n'exclue pas ce que je disais (qui de toutes façons pourrait n'être que marginal.) Après historiquement, je pense que la catastrophe vécue accrédite plutôt ton point de vue. La perversité inconsciente des enseignants (satisfaction de dominer face à des personnes qui ne comprennent pas bien) j'ai plutôt du mal à y croire à grande échelle mais je l'ai vue telle quelle en fac avec un prof (le côté on simplifie et on enlève de l'info et puis on est un peu condescendant etc..) du coup je ne comprenais plus bien je détestais ses cours. (J'ai 43 ans donc c'était vers 90 ) c'était le début du crash : j'ai eu au bac (1988) les premières épreuves débiles surnotée etc.., ça a quasi commencé cette année là. Pour y revenir, figure-toi que ce prof était très apprécié de beaucoup d'élèves, réputé comme pédagogue. Donc je pense quand même que le public a sa part de responsabilité (bon là nous étions adultes, c'est différents des lycéens). C'est un peu comme en politique : un type est élu et on lui crache dessus parce qu'il n'a pas fait de miracles, ça encourage bien des mensonges, les gens attendent l'impossible ou le maternage.
    On est bien d'accord sur l'ignoble pédagogogisme qu'on constate, dans certains manuels par exemple qui en prenant les jeunes pour des crétins les empêchent d'avoir une information rigoureuse et claire et dépouillée dans un livre.
  • @ aléa : tu oublies les bacs technologiques non ? qui ont absorbé beaucoup d'élèves dans les lycée qui allaient en pro avant et qu'on retrouve en seconde et qui a induit quand même de sacré changements dans les exigences au niveau de la seconde.

    @Blue
    Bonjour
    Ce que tu dis est clairement contredis par les tableaux donnés dans le lien d'alea, non ? ;-)

    Amicalement.
  • @alea,

    En ce qui me concerne, je me garde d'évoquer des tableaux de nombres. De plus, je n'évoque pas 95, mais plutôt un début de crash que je situe aux alentour de 85 (je sais qu'autour de moi, on parle souvent de 95, mais je ne sais pas pourquoi cette date est retenue)

    J'imagine que tu veux contredire Blue sur son chiffre. Je précise que le tableau vers lequel tu mets un lien est composé comme suit (tableau qui prétend présenter la proportion d'une génération ayant eu le bac):

    Bac2013: général: 37.1, techno: 15.7, pro: 23.9, total: 76.7
    Bac1995: général: 37.2, techno: 17.6, pro: 7.9, total: 62.7
    Bac1985: général: 19.8, techno: 9.6, pro: existe pas, total: 29.4

    Quoiqu'il en soit, en aucun cas des données parlant de proportion d'admission ne peuvent donner la moindre information sur le niveau**. Quand tu écris ce n'est clairement pas à lui qu'on pense quand on pleure le niveau qui baisse, ce qui peut sembler (même si je pense que ce n'est pas ta position) être une mise en doute de cette baisse par le style de ta phrase "..pleurer..", je pense que les gens ne pensent pas du tout "au bac" mais à ce qu'ils voient au quotidien (collèges, lycées). Ils ne l'utilisent comme argument formel dans telle ou telle conversation, parce que c'est comment dire "verbalisable".

    Mais ces derniers veulent avant tout témoigner un ressenti (et je ne pense pas que ce soit une "baisse" qu'ils veulent dénoncent mais un truc plus grave qu'ils ont du mal à verbaliser).

    ** une proportion de reçus est indépendante du niveau du filtre, elle indique la même chose qu'un concours "combien ont passé le filtre". Par exemple, ça ne répond pas à la question "quelle serait la moyenne des candidats de 95 au bac S (en le passant dans les mêmes conditions que ceux d'aujourd'hui, mais avec leur niveau de 95?" par exemple (dont bcp pensent probablement que la réponse est "19.8/20", je mets deux dixième en dessous pour le style et faire comprendre le principe). A l'autre bout: "quelle serait la moyenne des candidats de 2014 au bac S de 95 (en le passant dans les mêmes conditions que ceux d'alors, mais avec leur niveau d'aujourd'hui?" (le tableau ne répond pas). (Bcp pensent, j'en fais partie, entre 2 et 4/20).

    Vraies ou fausses ces réponses n'ont aucune possibilité d'être arbitrées par ces tableaux.

    (Remarque: moyennes dans les matières scientifiques bien évidemment. Il n'y a plus de physique (devenue pour la forme une épreuve de commentaire de texte) et le mot "math" encore utilisé a très largement changé de sens dans sa spécification bac)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.