une similitude indirecte

Bonsoir à tous
Je suppose que ce sujet ou d'autres similaires ont été déjà traités, maintes et maintes fois, sur ce forum et je présente toutes mes excuses de "béotien" à ceux qui pourraient à juste titre être agacés par d'énièmes redites ...
Le problème que je me suis posé est assez simple d'énoncé: soient un triangle ABC, et un point P quelconque du plan du triangle par lequel on mène les parallèles aux trois côtés. Ces parallèles à BC, AC et AB coupent respectivement la A-hauteur en D, la B-hauteur en E et la C-hauteur en F. Comment expliquer que le triangle DEF soit indirectement semblable à ABC ?
Merci de vos lumières
Bien cordialement
JLB68412

Réponses

  • Bonsoir,
    Le triangle de référence:
    $A,B,C\simeq\left[\begin{array}{c} 1\\ 0\\ 0 \end{array}\right],\left[\begin{array}{c} 0\\ 1\\ 0 \end{array}\right],\left[\begin{array}{c} 0\\ 0\\ 1 \end{array}\right]$
    P point quelconque du plan:
    $P\simeq\left[\begin{array}{c} u\\ v\\ w \end{array}\right]$
    Le point D:
    $D\simeq\left[\begin{array}{c} 2 a^2 u\\ (a^2 + b^2 - c^2) (v + w)\\ (a^2 - b^2 + c^2) (v + w) \end{array}\right]$
    Le point E:
    $P\simeq\left[\begin{array}{c}-(a^2 + b^2 - c^2) (u + w)\\ -2 b^2 v\\ (a^2 - b^2 - c^2) (u + w) \end{array}\right]$
    Le point F:
    $F\simeq\left[\begin{array}{c} -(a^2 - b^2 + c^2) (u + v)\\ (a^2 - b^2 - c^2) (u + v)\\ -2 c^2 w \end{array}\right]$

    On a :
    $\dfrac{DE}{AB} = \dfrac{FE}{BC} = \dfrac{DF}{CA} .$

    Les triangles $DEF$ et $ABC$ sont semblables.
    Cordialement
  • Bonne Nuit
    Les points $D$, $E$, $F$, (mauvais étiquetage, il aurait mieux valu les appeler $A'$, $B'$, $C'$!), sont sur le cercle de diamètre $HP$, où $H$ est l'orthocentre du triangle $ABC$.
    Donc d'après le théorème de l'angle inscrit relatif aux défunts angles orientés, on a avec mes notations:
    $(A'B',A'C')=(HB',HC')$ puis $(HB',HC')=(AC,AB)$ car $HB'\perp AC$ et $HC'\perp AB$
    D'où:
    $(A'B',A'C')=(AC,AB)=-(AB,AC)$ et de même $(B'C',B'A')=-(BC,BA)$ et $(C'A',C'B')=-(CA,CB)$ prouvant que les triangles $ABC$ et $A'B'C'$ sont inversement semblables.
    Evidemment si on a pas le début du commencement de l'idée d'un angle orienté, ce qui est sans doute le cas de la majorité de nos étudiants, c'est mission impossible!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Cet exercice devrait faire la joie de Rescassol.
    Si $S$ est le centre de similitude, étudier la correspondance $P\iff S$, ($S$ est l'isogonal du complément de $P$), et chercher le lieu des points $P$ pour lesquels le rapport de similitude est donné.
    Etudier aussi le gudule, (terminologie de Pierre), formé par les axes de cette similitude.
  • Bonne Nuit
    Bouzar, tu as seulement prouvé que les triangles étaient semblables et non qu'ils le sont indirectement!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    C'est le moment de Rescassoliser ou alors on ne le fait jamais!
  • Bonsoir pappus
    C'est exact. Les triangles $ABC$ et $DEF$ sont parallélogiques et orthologiques. Donc les triangles sont indirectement semblables.
    Amicalement
  • Bonne Nuit
    Sur ma figure, j'ai tracé le complément $P'$ de $P$ c'est à dire l'homothétique de $P$ dans feue l'homothétie de centre $G$, (le centre de gravité du triangle $ABC$), et de rapport $-\dfrac 12$.
    Le centre $S$ de la similitude indirecte définie par JéloBreuil est alors le point isogonal de $P'$ par rapport au triangle $ABC$.
    Soit $s_A$ la similitude directe de centre $A'$ envoyant la droite $AC$ sur la droite $AB$.
    Soit $s_B$ la similitude directe de centre $B'$ envoyant la droite $BA$ sur la droite $BC$.
    Soit $s_C$ la similitude directe de centre $C'$ envoyant la droite $CB$ sur la droite $CA$.
    Montrer que:
    $$s_C.s_B.s_A=id$$
    On définit ainsi une $FLTI$ sur les côtés du triangle $ABC$.
    Déterminer le centre aréal, l'équicentre et le point pilier de cette $FLTI$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus68414
  • Merci Bouzar
    Tu aurais pu faire ce raisonnement dès le début et t'épargner des calculs inutiles!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Voici le raisonnement tenu par Bouzar:
    Les triangles $ABC$ et $A'B'C'$ sont orthologiques parce que les perpendiculaires respectives issues de $A'$ à $BC$, de $B'$ à $CA$, de $C'$ à $AB$ sont concourantes en l'orthocentre $H$.
    Les triangles $ABC$ et $A'B'C'$ sont parallélogiques parce que les parallèles respectives issues de $A'$ à $BC$, de $B'$ à $CA$, de $C'$ à $AB$ sont concourantes au point $P$.
    Orthologie + Parallélogie entrainent Similitude Indirecte.
    Evidemment ce raisonnement est incompréhensible pour nos étudiants qui ne sauront jamais ce que sont la parallélogie et l'orthologie mais le mien pourrait être à la rigueur compris par le résidu fini qui a eu le courage d'apprendre la notion d'angles orientés.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonne nuit,

    La similitude indirecte transformant $ABC$ en $A'B'C'$ a pour expression avec Morley circonscrit:
    $f(z)=\dfrac{(\overline{p}s_3 - s_2)\overline{z}+(p+s_1)}{2}$.

    Cordialement,

    Rescassol
  • On a $S(a^2 (u + v) (u + w) : b^2 (u + v) (v + w) : c^2 (u + w) (v + w)).$
  • Merci Bouzar
    Ceci montre mon affirmation puisque ce point est l'isogonal du point $P'(v+w:w+u:u+v)$ qui est le complément de $P$.
    Peux-tu calculer le rapport de la similitude ainsi que les équations des axes?
    Il ne restera plus qu'à refaire les calculs en complexes qui devraient être plus simples car mieux adaptés que les coordonnées barycentriques pour faire de la géométrie euclidienne.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Je vois que mon message a croisé celui de Rescassol que je salue.
    Comme je l'ai dit, l'écriture complexe de cette similitude indirecte est particulièrement simple surtout en comparaison de son écriture barycentrique qui doit être absolument monstrueuse!
  • Bonjour
    Il y a des choses que l'on peut déjà dire sur cette similitude sans utiliser les barycentres ou les nombres complexes.
    Par exemple, puisque elle est circulaire, elle envoie le cercle circonscrit au triangle $ABC$ sur le cercle circonscrit au triangle $A'B'C'$.
    Le rapport de similitude est donc $\dfrac{HP}{2R}$ où $R$ est le rayon du cercle circonscrit au triangle $ABC$.
    Puisqu'elle est affine, elle envoie le centre $O$ du cercle circonscrit au triangle $ABC$, à savoir le point $O$, sur le centre du cercle circonscrit au triangle $A'B'C'$, à savoir le milieu de $HP$.
    Tout ceci se lit évidemment trivialement sur la formule de Rescassol.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Grand MERCI à vous trois, et spécialement à Pappus, de m'avoir fait bénéficier de vos brillantes lumières !
    C'est vrai qu'en me réveillant ce matin, il m'était venu à l'idée que le fait d'avoir défini deux jeux de trois droites concourantes devait avoir quelque chose à voir avec la solution de ce problème ...
    Les explications de Bouzar et Pappus (parallélogie + orthologie ou angles orientés) sont les plus immédiates et les plus compréhensibles pour moi. Merci de m'avoir indiqué cette piste ! Je vais essayer de la creuser et de réfléchir aux développements proposés par Pappus.
    Quant aux calculs barycentriques et complexes de Bouzar et Rescassol, je n'ai jamais eu l'occasion d'en faire quand j'étais étudiant (dans le premier lustre 70, en DUES physique-chimie, puis école d'ingénieurs chimistes), mais j'envisage de m'y mettre assez prochainement, dans quelques mois, pour m'occuper quand je serai en retraite, à l'aide des manuels de Bruno (Ingrao) et de JD Eiden que je me suis procurés il y a déjà quelque temps ...
    Merci encore et bon dimanche (ensoleillé à Saint-Ouen) !
    JLB
  • Bonjour
    Je voudrais expliquer la formule de Rescassol pour ceux qui n'ont jamais entendu parler du truc de Morley (Morley trick) ou Morley circonscrit ou inscrit dans le jargon de Rescassol.
    Le truc de Morley consiste à travailler dans le plan complexe $\mathbb C$ muni de sa structure euclidienne usuelle.
    L'écriture des symétries par rapport aux sécantes du cercle-unité est alors particulièrement simple.
    Soient $a$ et $b$ deux complexes de module $1$.
    Soit $s(z) =-ab\overline z+a+b$
    $s$ est l'écriture d'une similitude indirecte mais comme $s(a)=a$ et $s(b)=b$, c'est l'écriture de la symétrie par rapport à la droite joignant $a$ et $b$
    Ainsi la symétrie par rapport au diamètre joignant les points $u$ et $-u$ est:
    $s(z)=u^2\overline z$
    Sur la figure du milieu: $b=u^2\overline a=u^2.\frac 1 a$ et par suite: $ab=u^2$ et de même $cd=u^2$.
    La relation $a.b=c.d$ a donc lieu si et seulement si la droite joignant $a$ et $b$ est parallèle à la droite joignant $c$ et $d$.
    La figure de droite montre alors que la relation $a.b=-c.d$ a lieu si et seulement si la droite joignant $a$ et $b$ est perpendiculaire à la droite joignant $c$ et $d$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus68426
  • Bonjour
    On est bon maintenant pour prouver la belle formule de Rescassol.
    Sur ma figure où $p'$ est le symétrique de $p$ par rapport à la hauteur issue de $a$, on lit:
    $p'=-a.\dfrac{-bc}a.\overline p+a-\dfrac {b.c}a=b.c.\overline p+a-\dfrac{b.c}a$
    Par suite si $a'$ est la projection orthogonale de $p$ sur la hauteur issue de $a$, on obtient:
    $a'=\dfrac 12(p+b.c.\overline p+a-b.c.\overline a)$.
    La vraie astuce de Morley est alors de symétriser le second membre en faisant intervenir les fonctions symétriques de $(a,b,c)$:
    $s_1=a+b+c$
    $s_2=b.c+c.a+a.b$
    $s_3=a.b.c$
    $a'=\dfrac 12(p+s_3.\overline p.\overline a+a-s_2.\overline a+a(b+c)\overline a)$
    Donc:
    $a'=\dfrac 12(p+s_3.\overline p.\overline a+s_1-s_2.\overline a)$
    $a'=\dfrac 12((s_3.\overline p-s_2)\overline a+p+s_1)$
    Par suite $a'=s(a)$ où $s$ est la similitude écrite par Rescassol.
    De même par permutation circulaire, (d'où l'importance d'avoir mes notations au lieu de celles de JeloBreuil): $b'=s(b)$, $c'=s(c)$
    Ceci montre que le triangle $A'B'C'$ est l'image du triangle $ABC$ par une similitude indirecte!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Il resterait à détailler la méthode de Bouzar!68424
  • Bonjour
    Déterminons maintenant le centre $S$ de la similitude indirecte.
    Son affixe vérifie l'équation:
    $2z=(\overline p.s_3-s_2)\overline z+p+s_1$
    D'autre part, on a la relation suivante entre les affixes de $P$ et de son complément $P'$:
    $p+2p'=s_1$.
    Ainsi: $p=s_1-2p'$ puis en conjuguant: $\overline p=\dfrac{s_2}{s_3}-2\overline{p'}$
    Par suite: $\overline p.s_3-s_2=-2\overline{p'}.s_3$
    Donc $2z=-2\overline{p'}.\overline z.s_3+s_1-2p'+s_1$
    Donc $s_3.\overline{p'}.\overline z+p'+z-s_1=0$
    C'est la relation du couplage isogonal d'après Morley.
    Les points $S$ et $P'$ sont bien isogonaux par rapport au triangle $ABC$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Mon ordinateur ayant rendu l'âme, impossible pour moi d'être très bavard (et heureusement pour vous).
    Les axes de la similitude ont même direction que les droites de Simson des extrémités du diamètre du cercle circonscrit parallèle à la droite $HP$. (Rescassol? ... ?)
    Amicalement. Poulbot
  • Bonjour,

    Pappus, merci d'avoir été pédagogue à ma place.
    Poulbot, je vais regarder ce que tu dis de plus près.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonsoir Pappus, Rescassol, Bouzar,
    Merci beaucoup de votre grand intérêt pour ce modeste problème : je ne pensais pas soulever autant de questions importantes !
    Et merci spécialement à Pappus de toutes ces explications sur la méthode de Rescassol !

    Une petite remarque d'ordre terminologique : ne faudrait-il pas parler de triangles orthologues ou parallélogues plutôt qu'orthologiques ou parallélogiques, puisqu'une homologie donne des figures homologues ?
    Bien cordialement
    JLB
  • Mon cher JeloBreuil
    L'adjectif homologues a le sens très général d'éléments se correspondant dans une transformation qui n'est pas nécessairement une homologie!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    De toutes façons l'homologie des géomètres a définitivement disparu de notre culture en compagnie de la géométrie projective. Il n'est donc pas nécessaire de trop se fatiguer à son sujet!
    Il ne reste plus que l'homologie en topologie algébrique, encore heureux!
  • Bonjour Rescassol
    Je me suis servi du petit résultat suivant :
    Si $f$ est l'application affine orthologique $z\rightarrow uz+v\overline{z}+w$ où $u\in \mathbb R$ et $v,w\in \mathbb C$,
    les axes de $f$ sont dirigés par les droites de Simson relativement à $ABC$ des points d'affixe $\pm \dfrac{\overline{v}}{\left\vert v\right\vert }s_{3}$,
    c'est-à-dire les extrémités du diamètre du cercle circonscrit dirigé par le vecteur d'affixe $\overline{v}s_{3}$.

    Avec la valeur de $f\left( z\right) $ que tu as donnée plus haut, on a $2\overline{v}s_{3}=p-s_{1}$ et le diamètre est parallèle à $HP$.
    Amicalement. Poulbot
  • Bonjour.

    Quelques calculs pour retrouver des résultats déjà donnés.

    Les parallèles par $P$ passent par $P$. Les perpendiculaires par $H$ passent par $H$. Donc l'intersection entre une parallèle par $P$ et d'une perpendiculaire par $H$ se trouve sur le cercle de diamètre $\left[H,P\right]$. Supposant que $ABC$ et $DEF$ soient semblables. Alors le carré du rapport de similitude est le carré du rapport des rayons.

    Au passage, le cercle $DEF$ a pour description barycentrique:$\def\Sa{S_{a}} \def\Sb{S_{b}} \def\Sc{S_{c}} \def\Sw{S_{\omega}}$ \[ \left(\Sa\,\left(q+r\right):\Sb\,\left(r+p\right):\Sc\,\left(p+q\right):p+q+r\right) \] et on retrouve $\left(P+H\right)/2$ comme centre.

    $\def\ptv{~;~} $ Or on a: \[ \phi:\left(A,B,C\right)\mapsto\left(D,E,F\right)\ptv\boxed{\phi_{b}}\simeq\frac{1}{p+q+r}\left[\begin{array}{ccc} p & \dfrac{\left(r+p\right)\Sc}{b^{2}} & \dfrac{\left(p+q\right)\Sb}{c^{2}}\\ \dfrac{\left(q+r\right)\Sc}{a^{2}} & q & \dfrac{\left(p+q\right)\Sa}{c^{2}}\\ \dfrac{\left(q+r\right)\Sb}{a^{2}} & \dfrac{\left(r+p\right)\Sa}{b^{2}} & r \end{array}\right] \] On en déduit que \begin{eqnarray*} \boxed{\phi_{z}} & \simeq & \left[\begin{array}{ccc} 0 & {\displaystyle \frac{\alpha\,p+\beta\,q+\gamma\,r}{p+q+r}}\sigma_{3}+\sigma_{1}\sigma_{3} & {\displaystyle \frac{\beta\gamma p+\gamma\alpha q+\alpha\,\beta r}{p+q+r}}\sigma_{3}-\sigma_{2}\sigma_{3}\\ 0 & 2\,\sigma_{3} & 0\\ {\displaystyle \frac{\alpha p+\beta q+\gamma r}{p+q+r}}-\sigma_{1} & {\displaystyle \frac{\beta\,\gamma p+\gamma\,\alpha q+\alpha\,\beta r}{p+q+r}}+\sigma_{2} & 0 \end{array}\right]\\ & \simeq & \left[\begin{array}{ccc} 0 & z\,\sigma_{3}+t\,\sigma_{1}\,\sigma_{3} & \zeta\,\sigma_{3}^{2}-t\,\sigma_{2}\,\sigma_{3}\\ 0 & 2\,\sigma_{3}\,t & 0\\ z-t\,\sigma_{1} & \zeta\,\sigma_{3}+t\,\sigma_{2} & 0 \end{array}\right] \end{eqnarray*} On voit que cette transformation permute les ombilics et que son polynôme caractéristique est \[ \left(X-1\right)\left(X^{2}-\frac{1}{4}\,\left(\frac{z}{t}-\sigma_{1}\right)\left(\frac{\zeta}{t}-\frac{\sigma_{2}}{\sigma_{3}}\right)\right) \] What a surprise !

    Ensuite de quoi, le centre de similitude est $a^{2}/(q+r):b^{2}/\left(r+p\right):c^{2}/\left(p+q\right)$, autrement dit: l'isogonal du complémentaire de $P$.

    Dans le repère de Lubin, la similitude $s_{A}$s'écrit \[ \left[\begin{array}{ccc} \dfrac{\left(\alpha+\gamma\right)\beta}{\left(\alpha+\beta\right)\gamma} & \dfrac{\left(\gamma-\beta\right)\left(\alpha\,\beta\,\gamma\,\zeta+\alpha^{2}t-\beta\,\gamma\,t+z\,\alpha\right)}{2\gamma\,\left(\alpha+\beta\right)t} & 0\\ 0 & 1 & 0\\ 0 & \dfrac{\left(\beta+\gamma\right)\left(\alpha\,\beta\,\gamma\,\zeta-\alpha^{2}t+\beta\,\gamma\,t+z\,\alpha\right)}{2\alpha\,\beta\,\gamma\,\left(\alpha+\beta\right)t} & \dfrac{\alpha+\gamma}{\alpha+\beta} \end{array}\right] \] Le produit des trois prend la valeur voulue. Cela permet de définit une LFIT qui s'écrit (en barycentriques):
    \[ \left[\begin{array}{ccc} 0 & 1-\dfrac{t}{b^{2}\Sb}-\dfrac{\Sb\,b^{2}r-\Sc\,\Sa\,\left(p+q\right)}{b^{2}\Sb\,\left(p+q+r\right)} & \dfrac{t}{\Sc\,c^{2}}-\dfrac{\Sa\,a^{2}q-\Sb\,\Sc\,\left(r+p\right)}{c^{2}\Sc\,\left(p+q+r\right)}\\ \dfrac{t}{\Sa\,a^{2}} & 0 & 1-\dfrac{t}{\Sc\,c^{2}}+\dfrac{\Sa\,a^{2}q-\Sb\,\Sc\,\left(r+p\right)}{c^{2}\Sc\,\left(p+q+r\right)}\\ 1-\dfrac{t}{\Sa\,a^{2}} & \dfrac{t}{b^{2}\Sb}+\dfrac{\Sb\,b^{2}r-\Sc\,\Sa\,\left(p+q\right)}{b^{2}\Sb\,\left(p+q+r\right)} & 0 \end{array}\right] \] $ \def\slov{\mathcal{S}} \def\equi{\mathcal{E}} \def\pilcon{\mathfrak{C}} \def\pilpt{\Omega}$ On voit aisément que le slowness center est $\slov=$X(3). On calcule l'équicentre et l'on vérifie aisément que $\equi=\left(P+H\right)/2$. Et le cercle $DEF$ est le cercle de similitude, lieu des points de Miquel (intersection des cercles $Ab_{t}c_{t}$ etc.

    [size=large]Gudules[/size]

    On se donne quatre points sur le cercle unité $\alpha,\beta,\gamma,\delta$. Le $\omega^{2}$ de la droite $AB$ est $-\alpha\beta$. Celui de la droite $CD$ est$-\gamma\delta$. Les $\omega^{2}$ des directions du gudule sont les racines carrées de $\alpha\beta\gamma\delta$... et $D$ est le point gudulique définissant cette paire de directions orthogonales.

    Ici, les deux points à décrire sont $\dfrac{\pm W\sigma_{3}}{z_{0}-t\,\sigma_{1}}:0:1$. Leur carré commun est \[ {\displaystyle \tau^{2}\doteq W^{2}\,\frac{\sigma_{3}^{2}}{\left(z-t\,\sigma_{1}\right)^{2}}=\dfrac{\left(z-t\,\sigma_{1}\right)\left(\zeta\,\sigma_{3}-t\,\sigma_{2}\right)}{\sigma_{3}}\,\frac{\sigma_{3}^{2}}{\left(z-t\,\sigma_{1}\right)^{2}}=\sigma_{3}\,\dfrac{\zeta\,\sigma_{3}-t\,\sigma_{2}}{z-t\,\sigma_{1}}} \] On en déduit que le point gudulique de ces directions est $\dfrac{\zeta\,\sigma_{3}-t\,\sigma_{2}}{z-t\,\sigma_{1}}$.

    Le coup des droites de Simson. Soit $\pm\mu$ deux points diamétraux du cercle unité. La droite de Simson du premier est \[ \left[-\mu,-\left(\alpha\,\beta+\beta\,\gamma+\gamma\,\alpha\right)+\left(\alpha+\beta+\gamma\right)\mu,\alpha\,\beta\,\gamma\right] \] et les directions correspondantes sont $\pm\sigma_{3}/\mu:0:1$. Et son carré est $\sigma_{3}^{2}/\mu^{2}$. Pour retrouver $\tau^{2}$, il faut \[ \mu^{2}=\frac{\sigma_{3}^{2}}{\tau^{2}}=\frac{z-t\,\sigma_{1}}{\zeta-t\sigma_{2}/\sigma_{3}} \] Et cela, on sait faire: c'est le $\omega^2$ caractérisant la direction de la droite $HP$ (c'est la propriété déjà donnée par Poulbot).

    Cordialement, Pierre.68484
  • Chapeau les artistes!
    Poulbot, l'élégance personnifiée!
    Pierre, le grand prêtre de l'algèbre linéaire à qui rien ne résiste avec ses calculs implacables!
    Il me semble que tu as oublié de nous donner le point pilier de la $FLTI$, lui aussi sur la figure, mais ce n'est pas grave!
    JeloBreuil va se sentir un peu moins bête ce soir!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Mon cher pappus.

    Alignement entre les notations actuelles et les notations standardisées des fils LFIT.
    • $A,B,C$ le triangle fixe. $a_t,b_t,c_t$ les triangles de la LFIT. $\def\slov{\mathcal{S}} \def\equi{\mathcal{E}} \def\pilcon{\mathfrak{C}} \def\pilpt{\Omega}$
    • $O,H,K=(P+H)/2$ le slowness center $\slov$, son isogonal $\slov ^*$ et l'équicentre $\equi$.
    • $D,E,F$ les centres de similitude $O_a,O_b,O_c$ ; les points fixes $P_a,P_b,P_c$.
    • $\omega\doteq (\slov+\equi)/2$ le centre de la conique pilier $\pilcon$ (en mauve)
    • $\pilpt\doteq A+B+C-\slov-\equi$ le point pilier, point de service de la conique pilier. On a ici: $ \pilpt=A+B+C-(P+H)/2-O = (3G-P)/2$ soit le complément de P. Déja noté $Om$ sur la figure précédente.
    • $Per$, isotomique du précédent et perspecteur de la conique pilier.
    • $S_1$ le centre de la similitude $A,B,C \mapsto O_a,O_b,O_c$. Ce point est l'isogonal de $\pilpt$.
    • Les cercles de Miquel n'ont pas encore été utilisés (mais cela ne saurait tarder ?).

    Cordialement, Pierre.68488
  • Merci Pierre
    Effectivement le point pilier est le complément $P'$ de $P$.
    Cela m'avait amusé de voir que cette $FLTI$ se dévissait aussi bien!
    Grand merci pour ta figure!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir Pappus
    Et merci pour cet éloge flatteur.
    Une (petite) explication pour
    Si $f$ est l'application affine orthologique $z\rightarrow uz+v\overline{z}+w$ où $u\in \mathbb R$ et $v,w\in \mathbb C$, les axes de $f$ sont dirigés par les droites de Simson des points d'affixe $\pm \dfrac{\overline{v}}{\left\vert v\right\vert }s_{3}$ :
    La droite de Simson de $m$ (où $\left\vert m\right\vert =1$) étant dirigée par $X=\dfrac{s_{3}}{m+s_{3}}$, elle dirige un axe de $f$ si $v\dfrac{\overline{X}}{X}=\dfrac{vm}{s_{3}}$ est réel, soit $\left( \dfrac{m}{s_{3}}\right) ^{2}=\dfrac{\overline{v}}{v}=\left( \dfrac{\overline{v}}{\left\vert v\right\vert }\right) ^{2}$.
    Amicalement. Poulbot
  • Bonsoir à tous,
    Non, Pappus, contrairement à ce que tu penses, je ne me sens pas moins bête ce soir, car je suis complètement largué, mais en même temps admiratif devant les beautés dont j'aurai eu au moins le mérite de déclencher l'exposition ... La dernière figure de Pierre, surtout, me fait rêver !
    Et excuse-moi de revenir à des choses plus terre à terre : un centre de similitude, je vois bien à quoi cela peut ressembler, dans la mesure où une similitude est le produit d'une rotation et d'une homothétie. Mais un axe de similitude ?? Mais, j'y pense en écrivant ceci, c'est vrai, une rotation n'est autre que le produit de deux symétries axiales d'axes concourants ! et tu dis bien "les axes" de similitude ! Décidément, quand on commence à réfléchir ...
    Bon, il est temps pour moi de cesser mes platitudes.
    Bonne nuit, bien amicalement
    Jean-Louis B.
  • Mon cher JeloBreuil
    Une similitude indirecte du plan a en général un point fixe et deux droites globalement invariantes orthogonales que j'aurais appelées (?) axes. Là j'ai fait une erreur car seule la droite invariante correspondant à la valeur propre strictement positive du spectre de la partie linéaire est appelée axe de la similitude.
    Je dis en général car il y a des cas d'exceptions à savoir les symétries glissées qui sont sans points fixes et n'ont qu'une droite invariante correspondant à la valeur propre $1$. C'est donc l'axe de la symétrie glissée.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Salut à tous
    avec Jelobreuil je fais PSCHUUTT!

    je vais courir après slowness center, etc....
  • Pour JCR.

    Lorsqu'un centre se note $E$, on lui trouve un nom en $E$. Cela donne équicentre. Lorsqu'un centre $f:g:h$ se note $S$, on lui trouve un nom en $S$. Comme on a des quantités $t/f, t/g, t/h$ les quantités $f,g,h$ sont les inverses de 3 vitesses. Et l'inverse de la vitesse, c'est la lenteur !
    A part cela, le centre $S$ est le centre des aires, c'est à dire que les aires $Sa_ta_s$, $Sb_tb_s$, $Sc_tc_s$ sont égales (pour deux dates $t$ et $s$).

    Quant à l'équicentre (de Neuberg), c'est le point dont les barycentriques sont $f:g:h$ par rapport à chaque triangle inscrit $a_tb_tc_t$.

    Cordialement, Pierre.
  • Bonsoir
    merci Pierre
    j'apprends beaucoup, mais aucune base en barycentriques! Il me faut travailler ça, mais plus tard.
    cordialement
    JCR
  • Mon cher Pierre
    pldx1 a écrit:
    Lorsqu'un centre se note $E$, on lui trouve un nom en $E$. Cela donne équicentre. Lorsqu'un centre
    $f:g:h$ se note $S$, on lui trouve un nom en $S$.
    Comme on a des quantités $t/f, t/g, t/h$ les quantités $f,g,h$ sont les inverses de 3 vitesses. Et l'inverse de la vitesse, c'est la lenteur !
    A part cela, le centre $S$ est le centre des aires, c'est à dire que les aires $Sa_ta_s$, $Sb_tb_s$, $Sc_tc_s$ sont égales (pour deux dates $t$ et $s$).
    Je t'avoue que je n'ai jamais aimé ton néologisme de slowness center, je ne sais trop pourquoi, peut-être parce que parce qu'on peut parler de vitesse lente mais surtout parce que la lenteur n'avait jamais été utilisée en cinématique.
    Par contre, je l'avais appelé centre aréolaire, (areal center), pour la raison que tu dis, à savoir: les vitesses aréolaires par rapport au point $S$ des trois mouvements sont égales. Cela me semblait plus logique! Je lui avais donné le nom $S$ parce que $S$ est la première lettre de surface. C'était difficile de l'appeler $A$ comme aire.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Une construction facile (à la règle et au compas) inspirée par ce qui précède.
    Les données sont deux droites $D$ et $D^{\prime }$ se coupant en $U$ et deux points $V$ et $M$.
    Construire les droites passant par $M$ et coupant $D$ et $D^{\prime }$ en $P$ et $P^{\prime }$ de sorte que $U,V,P,P^{\prime }$ soient cocycliques.
    Amicalement. Poulbot68562
  • Bonne Nuit Poulbot et fais de beaux rêves bien mérités!
    On oublie provisoirement le point $M$.
    La correspondance $P\iff P'$ est affine et la droite $PP'$ enveloppe la parabole de foyer $V$ tangente aux droites $D$ et $D'$. Sa directrice $\Delta$ est donc facile à tracer.
    Ton problème revient à construire les tangentes issue de $M$ à cette parabole.
    Pour avoir la solution, feuilleter le Lebossé-Hémery.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Pappus et merci
    Une variante :
    Si $\Delta $ est une solution et $N$, $N^{\prime }$ sont les projections orthogonales de $V$ sur les droites $D$, $D^{\prime }$, les points $N$,$N^{\prime }$ et la projection de $V$ sur $\Delta $ sont alignés (Simson). So, $\Delta $ passe par un point commun à la droite $NN^{\prime }$ et au cercle de diamètre $\left[ VM\right] $.

    Remarque : On retrouve au passage ton résultat : les droites solutions sont les tangentes à la parabole de foyer $V$ et de tangente au sommet $NN^{\prime }$. D'où le nombre de solutions suivant la position de $M$ dans le plan,
    Amicalement. Poulbot68614
    es.jpg 50.1K
  • Bonjour
    Tu n'as fait que répéter l'argument du défunt cours qui montre que la droite $PP'$ enveloppe une parabole.
    Il est vrai que tout ceci date d'un autre siècle et a disparu, à savoir: les objets: cercles, paraboles, coniques..., les transformations: translations, homothéties, rotations, similitudes, inversions...et les groupes qu'elles engendrent, depuis des décennies.
    On peut se consoler (?) en se disant que la géométrie nous a quitté en bonne compagnie: l'orthographe, la grammaire, l'étude de textes, l'histoire, etc, etc,...., fabriquant ainsi des générations d'analphabètes.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • "tout ceci date d'un autre siècle" n'est que trop exact après un demi-siècle de non-exercice...

    cordialement
    JC R
  • Bonjour Pappus
    "Tu n'as fait que répéter l'argument du défunt cours qui montre que la droite $PP^{\prime }$ enveloppe une parabole."
    Si je l'ai fait, c'est comme Mr Jourdain de la prose. Je voulais simplement montrer que la droite de Simson donnait immédiatement la construction.
    J'aurais du me dispenser de la remarque sur le nombre de solutions.
    J'envisage d'ouvrir un fil pour poser la même construction, $U$ n'étant plus supposé être $D\cap D^{\prime }$ (il faudra probablement dans ce cas utiliser l'intersection d'une conique et d'un cercle)
    Amicalement. Poulbot
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