Construction d'une $FLTI$

Bonjour
Je pars de la situation suivante.
Je me donne un triangle $ABC$, une paire de points $(a,a')$ sur la droite $BC$, une paire de points $(b,b')$ sur la droite $CA$ et un point $c$ sur la droite $AB$..
On suppose que les points $a$, $b$, $c$ ne sont pas alignés.
Construire le (ou les) point(s) $c'$ sur la droite $AB$ pour que la $FLTI$ définie sur les côtés du triangle $ABC$ n'ait pas d'équicentre à distance finie.
2° Alors soit $f:abc \mapsto a'b'c'$ l'application affine envoyant $a$ sur $a'$, $b$ sur $b'$ et $c$ sur $c'$.
Montrer qu'en général, $\vec f$ est diagonalisable et construire les éléments de réduction de $f$.
Bien sûr, on peut se servir des calculs de Pierre (voir son glossaire page 233 et suivantes) mais j'insiste sur l'aspect constructif de mes questions.
Amicalement
[small]p[/small]appus

Réponses

  • Une petite figure.69176
  • Bravo Gai Requin
    Comme on a le choix du point $E$, ta figure aurait été plus parlante en prenant $E=c$.
    Maintenant il faut dévisser l'application affine $f:abc\mapsto a'b'c'$.
    Tu n'as pas étiqueté les points $E_a$, $E_b$, $E_c$, c'est un tort!
    On peut déjà dire pas mal de chose sur $f$ compte tenu du théorème bourbakiste que j'ai cité sur ses éventuels points fixes.
    La droite $E_aE_bE_c$ joue un grand rôle pour $f$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Pour le 2°), on sait déjà que $1$ est valeur propre de $\vec{f}$ qui a donc ses valeurs propres réelles et qui est diagonalisable, à moins que $1$ ne soit valeur propre double.
    On sait aussi que $f$ n'a pas de point fixe.

    Je ne sais pas construire les directions propres de $f$. :-S
  • Mon cher Gai Requin
    Oui, $1$ est valeur propre de $\vec f$ est une chose acquise!
    Quand tu dis: on sait que..., je commence à me méfier.
    Qui est ce mystérieux on sur l'autorité duquel tu t'appuies?
    C'est un de tes amis?
    Non, tout ce qu'on peut dire pour le moment, c'est que soit $f$ n'a pas de points fixes soit il en a une infinité et pour pouvoir trancher entre ces deux possibilités, il va falloir se creuser les méninges!
    Les applications affines $f$ et $g$ sont très liées.
    En particulier $\vec f= Id +\vec g$
    L'image de $g$ est une droite affine $E_aE_bE_c$.
    Donc $g$ est de rang $1$ et $0$ est valeur propre de $\vec g$.
    Le spectre de $\vec g$ est donc de la forme: $\{0,\lambda\}$
    En général, $\lambda\ne 0$ et $\vec g$ et donc aussi $\vec f$, sont diagonalisables, le spectre de $\vec f$ étant $\{1,1+\lambda\}$
    $\Im(\vec g)$ est le sous -espace propre de $\vec g$ correspondant à la valeur propre $\lambda\ne 0$, c'est la droite vectorielle associée à la droite affine $E_aE_bE_c$ . C'est aussi le sous-espace propre de $\vec f$ pour la valeur propre $1+\lambda$.
    J'en ai dit assez pour qu'on puisse maintenant dévisser $f$ et $g$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Sur cette nouvelle figure, les droites bleues sont les directions propres de $f$ et $g$.69190
  • Merci Gai Requin
    Mais cela mérite quelques explications!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Soit $\beta,\gamma$ de somme $1$ tels que $E_a=\beta E_b+\gamma E_c$.
    Soit $m$ le point de $bc$ tel que $m=\beta b+\gamma c$, de sorte que $g(m)=E_a$.
    De plus, $g(a)=E_a$ donc $\vec{g}(\overrightarrow{am})=\vec{0}$ soit $\vec{f}(\overrightarrow{am})=\overrightarrow{am}$.
  • Bravo Gai Requin
    Fais la même chose avec les côtés $bc$ et $ca$.
    Montre que $f$ est alors le produit commutatif d'une translation et d'une affinité à déterminer.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Comment choisir les six points $a$, $b$, $c$, $a'$, $b'$, $c'$ pour que $\vec f$ soit non diagonalisable.
    Montre alors que $f$ est le produit (non canonique) d'une translation et d'une transvection.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • J'avoue que je ne sais plus exactement ce que sont une affinité et une transvection. :-S
    Je vais donc avoir besoin d'un peu de temps...
  • Mon cher Gai Requin
    Prends ton temps!
    Je crois que tu n'es pas le seul dans ce cas avec une géométrie affine réduite en gros à l'axiome de Thalès!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir pappus.

    Dans le cas de ma figure, d'après l'étude de ses valeurs propres, $\vec f$ est une affinité vectorielle de base $\langle\overrightarrow{am}\rangle$ et de direction $\langle\overrightarrow{E_aE_b}\rangle$.
    Comme $f$ n'a pas de point fixe, c'est donc une affinité glissée $t\circ g$, où $g$ est une affinité de base parallèle à $am$ et de direction $E_aE_b$ et $t$ est une translation de vecteur colinéaire à $\overrightarrow{am}$.

    Je dis n'importe quoi ou je peux continuer ?
  • Bonsoir Gai Requin
    Ce que je te demande est de construire sur la figure, l'axe de l'affinité et le vecteur de la translation.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    Le titre étant Linear Family of Inscribed Triangles, nous savons qu'il va être question de triangles $a_{t}b_{t}c_{t}$ dont les triangles $abc$ et $a'b'c'$ seront les instanciations $t=0$ et $t=1$. $\def\atbt#1{a_{#1}b_{#1}c_{#1}} \def\ptv{~;~} $ Autant noter ces deux triangles par $\atbt 0$ et $\atbt 1$. Nous posons: \[ \boxed{\atbt 0}\simeq\left(\begin{array}{ccc} 0 & 1-q & r\\ p & 0 & 1-r\\ 1-p & q & 0 \end{array}\right)\ptv\boxed{\atbt 1}\simeq\left(\begin{array}{ccc} 0 & 1-q_{1} & r_{1}\\ p_{1} & 0 & 1-r_{1}\\ 1-p_{1} & q_{1} & 0 \end{array}\right) \] Alors les lenteurs sont données par: \[ f:g:h\simeq\frac{1}{p_{1}-p}:\frac{1}{q_{1}-q}:\frac{1}{r_{1}-r} \]

    Nous en déduisons: $\def\slov{\mathcal{S}} \def\equi{\mathcal{E}} \def\etc{,\:\mathrm{etc}} \def\linf{\mathcal{L}_{\infty}}$ \begin{eqnarray*} \slov\doteq\boxed{ABC}\cdot lenteurs & \simeq & \left(\begin{array}{c} f\\ g\\ h \end{array}\right)=\left(\begin{array}{c} \left(q-q_{1}\right)\left(r-r_{1}\right)\\ \left(r-r_{1}\right)\left(p-p_{1}\right)\\ \left(p-p_{1}\right)\left(q-q_{1}\right) \end{array}\right)\\ \equi\doteq\boxed{\atbt t}\cdot lenteurs & \simeq & \left(\begin{array}{c} u\\ v\\ w \end{array}\right)=\left(\begin{array}{c} \left(p-p_{1}\right)\left(r_{1}\,q-q_{1}\,r+r-r_{1}\right)\\ \left(q-q_{1}\right)\left(p_{1}\,r-r_{1}\,p+p-p_{1}\right)\\ \left(r-r_{1}\right)\left(q_{1}\,p-p_{1}\,q+q-q_{1}\right) \end{array}\right) \end{eqnarray*} On remarquera que nous avons donné des définitions "en dur" pour $f,g,h,u,v,w$. Les formules montrent en fait que $f+g+h$ et $u+v+w$ sont nuls en même temps, montrant que $\slov$ et $\equi$ sont à l'infini en même temps. Cela permet d'imposer $u+v+w=f+g+h$. On constatera par la suite que cela simplifie énormément les formules (paramétrisation asymétrique de Poulbot).

    La propriété équicentrique est simplement que $\equi$ possède les mêmes coordonnées barycentriques par rapport à tous les triangles inscrits. La propriété aréolaire est que les trois triangles $\slov a_{0}a_{t}$, $\slov b_{0}b_{t}$ et $\slov c_{0}c_{t}$ ont la même aire... lorsque $\slov$ est à distance finie, et sinon que les bandes $\slov a_{0},\slov a_{t}\etc$ ont même largeur.

    Nous posons $p_{1}=p+1/f\etc.$ Avant de se lancer dans plus de calculs, il convient de remarquer que l'aire du triangle $\atbt t$ est du second degré en $t$ lorsque $\slov,\equi\notin\linf$, est constante lorsque $\slov=\equi\in\linf$ et du premier degré en $T$ lorsque $\slov,\equi$ sont à l'infini, mais distincts. Il est donc raisonnable de prendre l'origine des temps à la date $T=0$ où l'aire est nulle. Par ailleurs, la condition $f+g+h=u+v+w=0$ ne suffit plus à synchroniser les deux colonnes. On est donc amené à poser: \[ \slov=\left(\begin{array}{c} f\\ g\\ h \end{array}\right)\ptv\equi=\left(\begin{array}{c} rh-qg+g\\ pf-rh+h\\ qg-pf+f \end{array}\right)=K\,\left(\begin{array}{c} u\\ v\\ w \end{array}\right) \]

    La famille des triangles inscrits est alors décrite par: \[ \boxed{\atbt t}=\left[\begin{array}{ccc} 0 & -\dfrac{T}{g}+\dfrac{u\left(Kw+h\right)}{gw-hv} & +\dfrac{T}{h}-\dfrac{u\left(Kv+g\right)}{gw-hv}\\ +\dfrac{T}{f}-\dfrac{v\left(Kw+h\right)}{gw-hv} & 0 & -\dfrac{T}{h}+\dfrac{v\left(Ku+f\right)}{gw-hv}\\ -\dfrac{T}{f}+\dfrac{w\left(Kv+g\right)}{gw-hv} & +\dfrac{T}{g}-\dfrac{w\left(Ku+f\right)}{gw-hv} & 0 \end{array}\right] \] Considérons la transformation $\linf\mapsto\linf,\;a\left(T_{0}\right)\mapsto a\left(T\right)\etc$. Sa matrice est donc $\boxed{\psi}=\boxed{\atbt{}\left(T\right)}\cdot\boxed{\atbt{}\left(T_{0}\right)}^{-1}$. De façon évidente, $\linf$ est une droite propre, et $\equi$ est un point propre, pour la valeur propre $\mu=1$. Cela est est indépendant de $\slov\in\linf$. Mais pour $\slov\in\linf$, $\mu=1$ est valeur multiple. $ \def\where{\qquad\mathrm{where}\;}$ On a la factorisation \[ \boxed{\psi}=\boxed{P}^{-1}\cdot\left(\begin{array}{ccc} \dfrac{T}{T_{0}} & 0 & 0\\ 0 & 1 & T-T_{0}\\ 0 & 0 & 1 \end{array}\right)\cdot\boxed{P}\where\boxed{P}=\left(\begin{array}{ccc} f & u & u\,\left(Kw+h\right)\\ g & v & 0\\ h & w & -w\left(Ku+f\right) \end{array}\right) \]

    La troisième colonne de $\boxed{P}$ est un élément parmi d'autres de $\ker\left(\psi-1\right)^{2}\setminus\ker\left(\psi-1\right)$. Le calcul montre qu'il s'agit d'un point de la droite $\left[K+\dfrac{f}{u}\ptv K+\dfrac{g}{v}\ptv K+\dfrac{h}{w}\right]$. Rappelons que, avec nos conventions, on a \[ aire\left(\atbt T\right)=\dfrac{\left(gw-hv\right)K\,T}{ghf}\;aire\left(ABC\right) \] Autrement dit, l'aire est le paramètre naturel d'une famille de type II.

    Introduisons la construction du Rouché-Comberousse. En posant $E=x:y:z$, on a \[ E_{a},E_{b},E_{c}\simeq\left(\begin{array}{c} x\\ y+p_{1}-p\\ z-p_{1}+p \end{array}\right),\;\left(\begin{array}{c} x-q_{1}+q\\ y\\ z+q_{1}-q \end{array}\right),\;\left(\begin{array}{c} x+r_{1}-r\\ y-r_{1}+r\\ z \end{array}\right) \] On vérifie que $\slov\in\linf$ si et seulement si $E_{a},E_{b},E_{c}$ sont alignés. En pareil cas, la droite \[ E_{a}E_{b}\simeq[yf+yg+zg+1\ptv-xf-zf-xg+1\ptv yf-xg+1] \] admet $\slov$ comme point à l'infini. Cela donne un moyen de construire le point $\slov$. Ensuite, $T_{a}=\slov A\cap BC$, $S_{a}=\left(A+T_{a}\right)/2\etc$ et cela nous donne $S_{a}S_{b}S_{c}$ le triangle anticévien de $\slov$. Cela redonne les directions des graphes hexagonaux: le lieu des points $\alpha_{t}=b_{t}+c_{t}-A$ est parallèle à $S_{b}S_{c}\etc$.

    Pour ce qui est du point $\equi$, on construit $E_{0}\doteq\left(g\,b_{0}+h\,c_{0}\right)/\left(g+h\right)$ et alors $a_{0}E_{0}$ a la direction voulue.

    Cordialement, Pierre.
  • Bonjour.
    Je pense que cette figure répond à la question de pappus mais il me reste à le prouver.
    Je poste quand même.
    L'axe de l'affinité est en rouge et le vecteur de la translation est en magenta.69212
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  • Merci Gai Requin
    Peux-tu quand même commenter ta construction en faisant intervenir les sous -espaces propres de $\vec f$ ou $\vec g$ matérialisés d'une façon ou d'une autre (par des couleurs différentes par exemple) sur ta figure?
    Merci aussi Pierre pour tes calculs et je conseille à tes lecteurs de lire ton glossaire à partir de la page 233.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Ces sous-espaces propres sont en vert.69216
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  • Quelques explications :

    Soit $D$ le point de $E_aE_b$ tel que $\vec g(\overrightarrow{ED})=\vec 0$.
    Soit $t$ la translation de vecteur $\overrightarrow{ED}$.
    Soit $a_1=t(a),b_1=t(b)$ et $c_1=t(c)$.
    Soit $f_1:a_1b_1c_1\mapsto a'b'c'$ et $g_1=D+f_1-\rm{Id}$, de sorte que $g_1:a_1b_1c_1\mapsto E_aE_bE_c$.
    Soit $d_1$ le point de $b_1c_1$ tel que $g_1(d_1)=D$.
    Alors $f_1(d_1)=d_1$ donc $f_1$ est une affinité dont l'axe passe par $b_1c_1\cap b'c'$ et par $a_1c_1\cap a'c'$.
    Enfin, par construction, $$f=f_1\circ t=t\circ f_1.$$
  • Bonjour.

    Et une figure. Les points $S$ et $E$ sont à l'infini. $S$ est donné par la droite $Da,Db,Dc$. Les bandes a,b,c ont la même largeur. On en déduit le triangle anticevien $Sa,Sb,Sc$.

    Sous Geogebra, $E$ ne se place pas par barycentration de $a,b,c$. On barycentre $b,c$ et on joint avec $a$.

    Cordialement, Pierre.69252
  • Merci Pierre.
    Il y a quelque chose qui me chagrine quand tu parles de la largeur des bandes, non pas que ce soit faux, mais cela sous-entend qu'on utilise une métrique euclidienne.
    La théorie des $FLTI$ est au moins au départ une théorie affine et on ne peut parler de largeur.
    Cette "égalité des largeurs" traduit justement le fait qu'ici l'application affine $(a_0,b_0,c_0)\mapsto (a_t,b_t,c_t)$ est le produit commutatif d'une translation et d'une affinité.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour.
    On peut aussi faire un produit non commutatif (cf ma preuve).69258
  • Mon cher Gai Requin
    Tu ne commentes pas assez ta preuve!
    Comment veux-tu qu'on sache si c'est commutatif ou non puisque tu ne nous cites aucune application.
    Sur ta figure, que peut-on dire des droites $a_1a'$, $b_1b'$, $c_1c'$?
    Ton coloriage ne me semble pas très pertinent.
    Dans une figure affine, je m'efforce toujours de colorier de la même couleur les droites parallèles.
    Sur ta figure, il n'y a que deux directions qui comptent, celles des sous-espaces propres de $\vec f$.
    Refais ta figure et explique toi!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • As-tu bien lu mon post [ici] où je définis deux APPLICATIONS $t$ et $f_1$ ?

    Si on choisit $D$ sur $E_aE_b$ tel que $\vec g(\overrightarrow{ED})=\vec 0$, alors le vecteur de la translation (en magenta) $t$ est directeur de l'axe de l'affinité (en rouge) $f_1$, ce qui implique que $f_1$ et $t$ commutent.
    En revanche, si on choisit $D$ ailleurs sur $E_aE_b$, on obtient encore $f=f_1\circ t$, mais sans commutativité.

    De plus, les droites propres de $f$ sont en vert mais j'avais déjà donné la correspondance couleurs-objets...
  • Mon cher Gai Requin
    Il faut que sur ta figure finale apparaisse clairement la décomposition de $f$ en produit commutatif: translation+ affinité parce que c'est la seule décomposition qui fasse intervenir les deux directions propres de $f$.
    Donc sur ta figure doivent intervenir coloriées toutes les droites qui sont parallèles à l'une ou l'autre de ces deux directions.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Sur cette nouvelle figure, $\Delta$ est l'axe de l'affinité $f_1$ et $\vec u$ le vecteur de la translation $t$ pour lesquelles $$f=f_1\circ t=t\circ f_1.$$69264
    FLTI.png 133.2K
  • Merci Gai Requin pour ce bel effort.
    Un tout petit reproche que pourrait te faire Pierre, tu n'as pas fait apparaître ses bandes de "même largeur".
    En fait pour la paire $(a,a')$, le bord de la bande passant par $a'$ se déduit du bord de la bande passant par $a$ par la translation de la décomposition canonique de $f:(abc)\mapsto a'b'c'$. Il en est de même pour les deux autres bandes.
    Voici ma propre figure!
    Le centre aréolaire est à l'infini dans la direction bleue associée à la valeur propre différente de $1$ qui est le rapport de l'affinité.
    L'équicentre est à l'infini dans la direction rouge associée à la valeur propre $1$. C'est la direction de l'axe de l'affinité
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Maintenant refaire la figure dans le cas où $\vec f$ est non diagonalisable!!69270
  • Il faut voir à quelle(s) condition(s) les deux directions propres de $f$ dessinées à de multiples reprises sont parallèles.
    Je n'ai pas encore la réponse.
  • Bonsoir.

    A-t-on déjà mentionné la situation suivante ?69300
  • Bonjour à tous,

    je me permets d'intervenir brièvement.

    J'ai essayé de retrouver les théorèmes invoqués dans le fil "exercice sur la théorie des groupes " et dans celui consacré aux FLTI.

    Il y a d'abord le théorème démontré par pappus dans l'autre fil:

    Soit $X$ et $Y$ deux espaces affines réels de dimensions finies et d'espaces vectoriels associés $\overrightarrow{X}$ et $\overrightarrow{Y}$.

    •Théorème 1
    Soit $f: X \to X$ une application affine. $f$ a un unique point fixe si et seulement si 1 n'est pas valeur propre de $\overrightarrow{f}$, la partie linéaire de $f$.

    Quand il n'est pas vide, l'ensemble des points fixes de $f$ est un espace dirigé par $Ker(\overrightarrow{f} - id_{\overrightarrow{X}})$.

    Il y a les théorèmes sur la décomposition canonique de $f$:

    •Théorème 2
    Soit $f: X \to X$ une application affine et un vecteur $\overrightarrow{u} \in \overrightarrow{X}$.
    $f$ et $t_{\overrightarrow{u}}$ commutent si et seulement si $u \in Ker(\overrightarrow{f} - id_\overrightarrow{X})$.

    J'en ai trouvé une variante:

    •Théorème 3
    Si $f: X \to X$ vérifie $\overrightarrow{X} = Ker(\overrightarrow{f} - id_{\overrightarrow{X}}) \oplus Im(\overrightarrow{f} - id_{\overrightarrow{X}})$, alors $f$ s'écrit de manière unique sous la forme $f = t_{\overrightarrow{u}} \circ g$ où $u \in Ker(\overrightarrow{f} - id_{\overrightarrow{X}})$, $g$ est une application affine admettant un point fixe et $g$ et $t_{\overrightarrow{u}}$ commutent.

    Mais pourriez-vous donner une définition (sous forme de lexique) de la direction propre d'une application affine et de l'axe d'affinité ?
    Peut-être que ça a déjà été fait mais je n'ai pas tout saisi.
    Est-ce que la direction propre est celle du sous-espace propre de $f$ ?

    Pardonnez la naïveté de ma question mais je (re)découvre les espaces affines...

    Cordialement
  • Mon cher df
    C'est un abus de langage de parler de direction propre d'une application affine $f$.
    Une application affine $f$ a une partie linéaire $\vec f$ qui possède éventuellement des sous-espaces propres, lesquels n'ont le choix qu'entre les dimensions 1 ou 2. On écarte le cas de la dimension 2 qui correspond aux homothéties.
    Si donc $\vec f$ possède un sous-espace espace propre de dimension 1, les vecteurs de ce sous-espace propre définissent une direction du plan affine qu'on peut appeler direction propre de l'application affine $f$.
    Pierre, qui croit encore à la géométrie moderne, dirait plutôt que c'est un point fixe de l'extension projective de $f$.
    La réduction d'un endomorphisme en dimension 2 est très simple et a des conséquences (intéressantes) en géométrie affine. Je mets intéressantes entre parenthèses car ce n'est que de la dimension 2 et ce n'est pas très très glorieux et même si tristounet qu'on en parle pas du tout sauf sur ce forum!
    En ce qui concerne les affinités, tu devrais les trouver dans tout bon cours de géométrie préparant à l'agrégation.
    Ci-dessous une figure de la géométrie affine.
    C'est si simple la géométrie affine plane, seulement l'axiome de Thalès et pas d'axiome de Pythagore pour nous embêter.
    Les données sont le triangle $ABC$, les points $a$ et $a'$ sur la droite $BC$ et les points $b$ et $b'$ sur la droite $CA$, c'est tout!
    On reconnait sur la droite de la figure la construction du Rouché-Comberousse datant des années 1890-1900.
    Ca fait un bail!
    Sur la droite $AB$, la paire de points $(c,c')$ vérifie: $\overrightarrow{cc'}=\overrightarrow{O\gamma}$.
    On vient de voir que l'application affine $f:abc\mapsto a'b'c'$ était le produit commutatif d'une translation et d'une affinité, courtesy of Gai Requin.
    Sauf que, manque de pot, j'ai choisi pour point $c$ le seul point de la droite $AB$ pour lequel $\vec f$ est non diagonalisable.
    Les 3 paires $(a,a')$, $(b,b')$, $(c,c')$ définissent alors une $FLTI$ sur le triangle $ABC$.
    J'ai tracé un triangle $mnp$ de cette $FLTI$ et l'aire de ce triangle est constante, surprenant n'est-il pas?
    C'est une des conséquences (intéressantes) dont je parlais!
    La question est, comment ai-je fait pour construire (affinement) le point $c$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus69302
  • Merci pappus ! Je vois plus clair pour la "direction propre". J'imprime ta réponse et je me replonge dans les cours pour réfléchir à ton problème.

    df.
  • Bonne nuit.
    Comme d'habitude, on écrit $c$ comme barycentre des deux points de $AB$ qui sont sur les droites bleues passant par $a$ et $b$.69304
  • L'insomnie permet parfois d'avancer !
    Dans le nouveau cas qui nous intéresse, $f$ est par exemple la composée de la transvection d'axe $\Delta$ et de la translation de vecteur $\overrightarrow{aa'}$.69306
  • Merci Gai Requin
    Tu t'améliores de jour en jour!
    Mais mon problème, c'est la construction du point $c$ à partir des données $A$, $B$, $C$, $a$, $a'$, $b$, $b'$.
    C'est cette construction qui doit être expliquée dans les moindres détails!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour pappus.

    Soit $\alpha,\beta$ de somme $1$ tels que $E_c=\alpha E_a+\beta E_b$.
    On a $g(D)=E_a$ et $g(F)=E_b$.
    Donc $g(\alpha D+\beta F)=E_c$ et comme la restriction de $g$ à $AB$ est une bijection $AB\rightarrow E_aE_b$, on a $$c=\alpha D+\beta F.$$69314
  • Merci Gai Requin
    Peux-tu nous rappeler la définition de $g$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Pour tout point $M$ du plan, $$g(M)=E+f(M)-M.$$
  • Merci Gai Requin pour ta précision et pour ta belle construction.
    Si cela continue, tu vas devenir un vrai spécialiste des $FLTI$.
    Je te conseille vivement de télécharger le glossaire de Pierre si tu ne l'as pas déjà fait.
    C'est un document indispensable non seulement en ce qui concerne les $FLTI$ mais aussi pour tout le reste.
    C'est dans cet esprit que la géométrie devrait être enseignée chez nous mais hélas, ce n'est pas demain la veille!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • C'est plutôt à moi de te remercier d'avoir laissé entrer ici un non-géomètre. ;-)

    Une question ma taraude encore : que fait-on quand $E_c$ est rejeté à l'infini comme on peut le voir [ici] ?
  • Merci Gai Requin
    Maintenant tu devances mes propres questions, c'est un comble!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir pappus.

    Je ne sais pas trop comment aborder cette nouvelle situation. :-S
    Peut-être faut-il étudier l'homographie $f$ de la droite complexe projective telle que $$f(a)=a',f(b)=b',f(c)=\infty.$$
  • Mon cher Gai Requin
    Restons modestement dans la géométrie affine réelle et ne nous égarons pas dans le groupe projectif de la droite complexe c'est à dire dans le groupe circulaire.
    Et à l'impossible nul n'est tenu!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • En effet, dans ce cas-là, si on prend $c'$ quelconque sur $AB$, on se retrouve avec un équicentre à distance finie donc on est hors-sujet.
  • Bonjour,

    On se donne $a_0,b_0,c_0,a_1,b_1$. Alors, il existe un et un seul $c_1$ tel que $$
    \overrightarrow {a_0a_1}+\overrightarrow {b_0b_1}+\overrightarrow {c_0c_1}=\overrightarrow {0}$$ Les points $E_aE_bE_c$ sont alignés, définissant une direction de droite, qui est le slowness center. On récupère $f,g,h$ par les déterminants et l'on place les $d_t=(f\,a_t+g\,b_t)/(f+g)$. Alors les droites $c_td_t$ déterminent une direction, qui est l'équicentre. On ramène ces droites en $E$ et l'on voit que les deux centres sont différents. Cela, c'est la généralité du cas particulier.

    Le cas particulier du cas particulier s'obtient en imposant en outre que les triangles $a_0b_0c_0$ et $a_1b_1c_1$ aient la même aire. L'aire de $a_tb_tc_t$ est alors constante, au lieu d'être du premier degré en le paramètre (cas "particulier général") ou du second degré (cas général). Cette aire constante ne peut être choisie à volonté: son quotient par l'aire de $ABC$ doit être inférieure à 1/4.

    Et il reste le cas cubiquement particulier, où l'aire est la constante nulle.


    Cordialement, Pierre.69362
  • Merci Pierre.

    Donc l'équicentre est $\infty_{E_1}$, où $E_1$ est la direction propre de $f$ associée à la valeur propre $1$.
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