Involutions

Bonjour,
il y a peu, ici même, il était question d'involutions. La littérature sur la question n'est pas très abondante.
Je l'avais oublié mais je possédais un vieux fascicule rafistolé avec du scotch et trouvé un Dimanche matin dans une brocante de quartier: "Exercices de géométrie moderne" par G. Papelier, édition Vuibert-Paris 1947. Le tome VIII est consacré aux involutions et je voulais donner à titre d'exemple de leurs utilisations un exercice y figurant.

Problème. On donne deux axes orientés rectangulaires $Ox$, $Oy$, un point $A$ sur $Ox$ et un cercle $\mathscr{C}$ tangent à $Oy$ au point $O$.
Par le point $A$, on mène une droite quelconque rencontrant le cercle aux points $B$, $B'$; les tangentes en ces points coupent $Oy$ aux points $M$, $M'$.
Démontrer que le produit $$
\begin{equation}
\overline{OM} \cdot \overline{OM'}
\end{equation}
$$ a une valeur constante quand la sécante $ABB'$ tourne autour du point $A$, et calculer cette valeur en fonction du rayon du cercle et de l'abscisse du point $A$.

Il faut démontrer que les points $M$, $M'$ tracent sur $Oy$ des "divisions en involution" dont le point central est le point $O$. Ce dernier est défini comme "l'homologue du point à l'infini". Encore faut-il savoir en quoi consistent exactement ces "divisions en involution"...
Il y a plusieurs cas à distinguer selon la position du point $A$: d'abscisse négative ou positive, intérieure ou extérieure au cercle etc.
Bon week-end.


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Réponses

  • Bonsoir df.

    Je ne sais pas si cela répond à tes questions.

    Les points $B$ et $M$ sont en involution car la correspondance entre eux est bijective et algébrique ; même chose pour les points $B$ et $B'$ (involution de Frégier) quant aux points $B$' et $M'$, il en est de même d'après le début.

    Si tu n'acceptes pas la caractérisation de l'involution, tu peux faire quelques calculs mais l'angle polaire du vecteur $\overrightarrow{IB}$ (en désignant par $I$ le centre du cercle) un calcul simple montre que l'abscisse de $A$ est liée homographiquement à l'angle polaire de $B$.

    La composition de trois involutions reste une involution ; enfin les point à l'infini de la droite $(Oy)$ a pour image le points $O$ ce qui justifie la relation proposée. Finalement, le calcul des tangentes en $B_1$ et $B_2$ permettent d'évaluer le produit d'involution en fonction de l'abscisse de $A$.
  • Bruno
    Je pense que tu fais une erreur en affirmant que la correspondance $B\iff M$ est involutive.
    Les espaces de départ et d'arrivée ne sont pas les mêmes!
    Cette correspondance est seulement homographique.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bruno écrivait:

    > Les points $B$ et $M$ sont en involution
    :-S C'est quoi, une involution ?
    > quant aux points $B$' et $A'$,
    qui est $A'$ ? $M'$ ? Alors même question que ci-dessus.
  • D'accord, mais alors on compose trois homographies donc et la correspondance entre $M$ et $M'$ est sa propre réciproque non ?

    [Edit : fatigue ! Pour une fois que je ne me suis pas relu. merci GaBuZoMeu]

    Bruno
  • Je ne comprends pas ton "donc".
  • Bonsoir Bruno
    Cela fait longtemps que nous n'avions pas dialogué!
    Je pense que comme on est face à une droite et un cercle, il vaut mieux se placer dans l'agonisante géométrie circulaire.
    L'application $M\mapsto M'$ se prolonge de façon unique en une transformation circulaire directe hyperbolique $f$ dont les points fixes et les points limites sont très faciles à identifier.
    Au total on doit calculer le conjugué $f^{-1}\circ \sigma_A\circ f$ où $\sigma_A$ est l'involution de Frégier du cercle relative au point $A$.
    Le conjugué d'une involution a des chances sérieuses d'être aussi involutif.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    On identifie le plan euclidien au plan complexe de façon que le cercle devienne le cercle unité et que le point de contact de la droite et du cercle ait pour affixe $-1$.
    Alors $f(z) =\dfrac z{z+2}$
    Quant à l'involution de Frégier associée à $A$, elle s'écrit:
    $s_A(z)=\dfrac{z-a}{\overline az-1}$.
    Le reste est une affaire de calcul.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Merci à tous pour vos interventions ! Merci Bruno.

    De part la nature même de la construction, à tout point $M$ ne peut correspondre qu'un seul et unique point $M'$. Et inversement.
    Et ils sont algébriquement liés.

    •Recherche du "point central".
    Tout est dans le dessin de mon premier post.
    Si le point $M$ s'éloigne indéfiniment sur $Oy$, le point $B$ a pour limite le point $C$, diamétralement opposé à $O$. La droite $AB$ se rapproche indéfiniment de $AC$ et le point $B'$ tend vers le point $O$.
    Par suite le point $M'$ a aussi pour limite le point $O$ et le produit $\displaystyle \overline{OM} \cdot \overline{OM'}$ a bien une valeur constante.

    En toute transparence !

    Je vais étudier en détail les éléments que vous apportez, notamment l'involution de Frégier, mais ils me semblent un brin "complexes" pour des lycéens Français de l'après-guerre ! C'est à eux que ce petit recueil était destiné.

    Cordialement.
  • Bonne Nuit
    Il est vrai que cet exercice était réservé à des lycéens de Terminales qui ne connaissaient ni les homographies ni les transformations circulaires.
    Donc la preuve de Bruno et la mienne tombent à l'eau.
    Quant à la preuve de df, elle n'en est pas une.
    Il faut donc prouver de façon élémentaire que le produit $\overline{OM}.\overline{OM'}$ est constant.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Comment démontrer de manière élémentaire que $M$ et $M'$ sont les points homologues d'une involution de point central $O$ ?

    Dans le cas où $M$ est l'intersection de $Oy$ avec la polaire du point $M'$ par rapport au cercle $\mathscr{C}$ tangent à $Oy$, il y a une possibilité de prouver que $\displaystyle \overline{OM}\overline{OM'}$ est constant.

    On peut aussi tracer la polaire du point $A$ par rapport au cercle tangent à $Oy$ en prolongeant les tangentes en $B$ et $B'$ jusqu'à leur intersection.
    Mais je ne vois pas trop comment "tourner" la démonstration.

    ...
  • Bonjour
    A défaut de disposer d'une preuve élémentaire probablement tirée par les cheveux, je trouve que cet exercice est excellent pour ceux de nos agrégatifs qui veulent savoir du groupe circulaire un peu plus que son nom.
    Soit $s$ l'inversion par rapport au cercle $\Gamma$ et $h$ l'homothétie de centre $O$ et de rapport $2$ et soit $f=s.h.s$.
    Alors $f(M)=M'$.
    $f$ est une transformation circulaire directe, conjuguée de l'homothétie $h$ par l'inversion $s$. C'est donc une transformation hyperbolique
    Je vous laisse le plaisir de trouver ses points fixes et ses points limites.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus74870
  • Bonjour
    On s'y essaye un peu.
    $s(O) =O$, $h(O)=O$, $s(O)=O$, au total $f(O)=O$, $O$ est un point fixe de $f$.
    $s(\Omega)=\infty$, $h(\infty)=\infty$, $s(\infty)=\Omega$, au total $f(\Omega) =\Omega$, $\Omega$ est l'autre point fixe de $f$.
    $s(\infty)=\Omega$, $h(\Omega)=J'$, $s(J')=J'$, donc $f(\infty)=J'$ qui est le point limite image de $f$.
    D'après le défunt cours, si $I$ est le point limite objet (ou pôle) de $f$, on sait que les segments $IJ'$ et $O\Omega$ ont même milieu $K$ ce qui équivaut à dire que $O$ est le milieu de $I\Omega$
    $s(I)=K$, $h(K) =\Omega$, $s(\Omega)=\infty$, donc $f(I)=\infty$
    Si comme je l'ai dit, on identifie le plan au plan complexe en prenant $\Gamma$ pour cercle unité en sorte que l'affixe de $O$ soit $-1$, alors $f$ s'écrit: $f(z)=\dfrac z{z+2}$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus74878
  • Bonjour
    Maintenant qu'on a élucidé la nature de l'application $M\mapsto M'$, on va s'intéresser à l'involution de Frégier.
    L'involution de Frégier était un terme générique qui concernait au premier chef les coniques projectives.
    Si on se donne une conique projective $\Gamma$, alors on montre que pour toute involution $f$ de $\Gamma$ respectant sa structure de droite projective, la droite $mf(m)$ passe par un point fixe $\Omega$ appelé point de Frégier de l'involution.
    Mais comme on le sait, les coniques projectives se sont fait la malle, exit donc les involutions de Frégier, finies, kaput pour toujours.
    Heureusement il nous reste provisoirement les cercles du plan circulaire.
    Si on se donne un cercle $\Gamma$ et une application involutive $f:\Gamma\mapsto \Gamma$ telle que:
    $(m_1,m_2,m_3,m_4)=(f(m_1),f(m_2),f(m_3),f(m_4))$ pour tout quadruplet $(m_1,m_2,m_3,m_4)\in\Gamma^4$, alors la droite $mf(m)$ passe par un point fixe $\Omega$, appelé encore le point de Frégier de l'involution, ouf, il a survécu.
    Ici le birapport $(m_1,m_2,m_3,m_4)$ désigne le birapport des affixes quand on identifie le plan euclidien au plan complexe par choix d'un repère orthonormé: $M(x,y)\mapsto z=x+\imath y$
    En fait l'involution $f:\Gamma\mapsto \Gamma$ se prolonge de façon unique en une transformation circulaire directe involutive c'est à dire une transposition circulaire notée $s_A$ où $A$ est le point de Frégier de l'involution.
    Et ces $s_A$, ce sont les seules involutions de Frégier qui restent à nous mettre sous la dent.
    Etant donné un cercle $\Gamma$ et un point $A$, il nous faut identifier les éléments caractéristiques de cette transposition $s_A$, à savoir son pôle et ses points fixes.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Pappus
    "Etant donné un cercle $\Gamma $ et un point $A$, il nous faut identifier les éléments caractéristiques de cette transposition $s_{A}$, à savoir son pôle et ses points fixes"
    Son pôle $J$ est l'inverse de $A$ par rapport à $\Gamma $; quant à ses points fixes $F,F^{\prime }$, cela dépend de la position de $A$ par rapport à $\Gamma $.
    Amicalement. Poulbot

    PS : Dans le cas d'une conique projective $\Gamma $, $s_{A}$ est la restriction à $\Gamma $ de l'homologie harmonique de centre $A$ et d'axe la polaire de $A$ par rapport à $\Gamma $.74908
    74906
  • Merci Poulbot pour tes excellentes remarques.
    Faisons le point.
    L'application $\Delta\mapsto \Delta; M\mapsto N$ est la restriction à $\Delta$ de la transformation circulaire directe: $f^{-1}.s_A.f\ $ qui est le conjugué de l'involution (de Frégier) $s_A$ par $f^{-1}$. C'est donc aussi une involution c'est à dire une transposition circulaire.
    Son pôle est $O$.
    En effet $(f^{-1}.s_A.f)(O)=(f^{-1}.s_A)(O)=f^{-1}(J')=\infty$
    So far so good!
    Quels sont maintenant les points fixes de $f^{-1}.s_A.f\ $?
    Et il y aura deux cas de figures d'après Poulbot!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus74918
  • Bonjour Pappus
    Ci-dessous les deux cas de figures selon la position de $A$ par rapport à $\Gamma $.

    Une suggestion : reprendre la même question sans supposer $A$ sur la droite $O\Omega $.

    Amicalement. Poulbot74932
    74934
  • Merci Poulbot
    Je reviendrai sur ta suggestion.
    On a le résultat ensembliste:
    $Fix(f^{-1}.s_A.f)=f^{-1}(Fix(s_A))$
    Les points fixes de $f^{-1}.s_A.f$ sont les images par $f^{-1}$ de ceux de $s_A$.
    D'où l'importance de la détermination des points fixes de $s_A$ par Poulbot selon que $A$ est à l'extérieur ou à l'intérieur du cercle $\Gamma$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Regardons ce que nous pouvons dire de général sur l'involution de Frégier;
    L'application $f:\Gamma\mapsto \Gamma; m\mapsto m'$ est clairement bijective et involutive.
    Elle se prolonge naturellement par l'inversion $i_A$ .de pôle $A$ et de puissance $\overline{Am}.\overline{Am'} =\Gamma(A)$, la puissance de $A$ par rapport à $\Gamma$. Malheureusement $i_A$ est une transformation circulaire indirecte.
    Qu'à cela ne tienne, soit $i_{\Gamma}$ l'inversion par rapport au cercle $\Gamma$, les transformations circulaires directes $i_{\Gamma}.i_A$ et $i_A.i_{\Gamma}$ prolongent $f$ et sont en fait égales car elles coïncident sur $\Gamma$ donc en plus de trois points.
    Ainsi $s_A =i_{\Gamma}.i_A =i_A.i_{\Gamma}$
    Enfin $s_A$ est involutive puisqu'elle l'est déjà sur $\Gamma$.
    Soit $A'=i_{\Gamma}(A)$ l'inverse de $A$ par rapport au cercle $\Gamma$.
    Alors $s_A(A')=(i_A.i_{\Gamma})(A')=i_A(A)=\infty$
    De même $s_A(\infty)=(i_{\Gamma}.i_A)(\infty)=i_{\Gamma}(A)=A'$
    montrant que $A'$ est bien le pôle de $s_A$ et en plus si on en était pas encore convaincu que $s_A$ est involutive.
    Evaluons $s_A(O)$ où $O$ est le centre de $\Gamma$.
    $s_A(O)=(i_A.i_{\Gamma})(O)=i_A(\infty)=A$
    Ainsi $s_A$ est la transposition de pôle $A'$ échangeant les points $O$ et $A$.
    On sait que cela suffit pour déterminer $s_A$.
    On en déduit immédiatement l'écriture de $s_A$ quand on identifie le cercle $\Gamma$ au cercle-unité du plan complexe:
    $$s_A(z)=\dfrac{z-a}{\overline az-1}$$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus74946
  • Bonsoir
    On doit donc composer des homographies de la droite projective complexe, c'est épouvantable.
    On sait (ou on savait?) que cela revient peu ou prou à composer des matrices de taille $2$:
    $$\begin{pmatrix}2&0\\-1&1\end{pmatrix}.\begin{pmatrix}1&a\\\overline a&-1\end{pmatrix}.\begin{pmatrix}1&0\\1&2\end{pmatrix}=\begin{pmatrix}
    2-2a&-4a\\a+\overline a-2&2a-2\end{pmatrix}$$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Pappus,

    est-ce que $\displaystyle( f^{-1} \circ s_A \circ f)(z) = -s_A(z)$ ?
    ...
  • Mon cher df
    Bien sûr que non!
    As-tu regardé le calcul matriciel que je viens de faire?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Pappus, Je cherchais une expression de la composée en fonction de $s_A$ mais je me suis fourvoyé.

    PS: Je me demandais aussi si la composée $f^{-1} \circ s_A \circ f$ est bien la symétrie centrale par rapport au centre $O$ du cercle unité.
    ...
  • Mon cher df
    J'ai calculé la transposition circulaire $f^{-1} \circ s_A \circ f$ et j'ai même donné son pôle.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    Ce n'est pourtant pas sorcier!
    Dans le cas de l'exercice du Papelier, $A$ est situé sur l'axe réel et on a donc, avec mon identification du plan euclidien au plan complexe: $a=\overline a$.
    Si on pose $g=f^{-1}\circ s_A\circ f$, alors compte tenu des calculs matriciels déjà faits:
    $$Z=g(z)=\dfrac{(2-2a)z-4a}{(2a-2)(z+1)}$$
    Par suite $(Z+1)(z+1)=\dfrac{1+a}{1-a}$
    Dans le cas du Papelier, $M(z) \in \Delta$, donc $z=-1+\imath t$ avec $t\in \mathbb R$.
    De même $N(Z)\in \Delta\ $, donc $Z=-1+\imath T\ $ avec $T\in \mathbb R$
    Il en résulte que: $Tt=\dfrac{a+1}{a-1}$, ce qui résout l'exercice du Papelier et même largement plus.
    Comme Papelier a choisi $R$ pour rayon de son cercle, il faut faire une similitude de rapport $R$ dans mes formules et on trouve avec les notations du Papelier: $\overline{OM}.\overline{ON}=\dfrac{a+R}{a-R}R^2$.
    Il se trouve que je possède les exercices de géométrie moderne de Papelier.
    Pauvre Papelier, s'il savait ce que sa géométrie moderne est devenue mais passons!
    Il serait intéressant de comparer sa solution avec la mienne, il y aurait beaucoup beaucoup de choses à dire!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Merci Pappus ! Très impressionnant, comme d'habitude.
    Je ne peux le faire pour l'instant mais il serait intéressant de scanner la solution de Papelier pour la publier ici.
    Cordialement...
  • Bonjour df
    On voit qu'il n'était pas nécessaire de calculer les points fixes de $g$. Je reviendrai sur cette question un peu plus tard.
    Notons quand même que, sur la formule:
    $$\overline{OM}.\overline{ON}=\dfrac{a+R}{a-R}R^2$$
    l'involution de Papelier est sans points fixes si $A$ est intérieur à $\Gamma$ et possède deux points fixes si $A$ est à l'extérieur.
    Il ne sera pas nécessaire non plus de scanner le Papelier puisque nous allons discuter de sa preuve.
    Le Papelier est divisé en neuf fascicules:
    1° Géométrie dirigée
    2° Transversales
    3° Division et faisceau harmoniques
    4° Pôles, polaires, plans polaire dans le cercle et la sphère.
    5° Rapport anharmonique.
    6° Inversion
    7° Homographie
    8° Involution
    9° Géométrie projective.
    On voit qu'il n'en reste pas grand chose aujourd'hui, sûrement les fascicules 1°, 2°, 5° et 6° et peut-être, peut-être une toute petite partie des fascicules 7° et 8°.
    A part le fascicule 6°, Papelier ne fait pas de géométrie circulaire proprement dite. Donc ma démonstration est forcément différente de la sienne.
    D'autre part, le fascicule 8° sur les involutions vient avant le 9° sur la géométrie projective.
    Donc Papelier ne peut faire le raisonnement de Bruno qui compose des homographies projectives entre cercles et droites et entre cercles.
    Alors comment s'y prend-il?
    C'est là la question passionnante!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Papelier s'appuie sur le résultat suivant qu'il cite mais ne démontre pas en totalité.
    Article 15, page 13, fascicule VII, Homographie
    Remarque importante
    Si pour construire le point $m'$ de la droite $L'$ correspondant à un point $m$ de la droite $L$, on utilise des droites, des cercles, des plans, des sphères, on peut affirmer que les abscisses des points $m$ et $m'$ sur les droites $L$ et $L'$ sont liées algébriquement.
    En effet, nous avons vu (I, 100-125) que les équations des droites, des cercles, des plans, des sphères sont algébriques par rapport aux coordonnées des points de ces lignes ou de ces surfaces, les axes de coordonnées étant quelconques. Par suite, les coordonnées du point $m'$ seront liées algébriquement aux coordonnées du point $m$; on en conclut que les abscisses des points $m$ et $m'$ sur les droites $L$ et $L'$ sont aussi liées algébriquement.
    En conséquence, si cette construction fait correspondre un seul point $m'$ de $L'$ à un point quelconque $m$ de $L$, et si la construction inverse fait correspondre un seul point $m$ de $L$ à un point $m'$ de $L'$, on pourra affirmer que $m$ et $m'$ tracent sur $L$ et $L'$ des divisions homographiques.
    Le style est délicieusement rétro, les arguments un peu filandreux, peut-on réécrire ce texte de façon moderne?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir Pappus,

    Dans l'exemple 2 (page 3 du fascicule VIII), l'auteur donne l'exemple de points en "divisions homographiques" lorsqu'ils appartiennent à une même droite ( ou "base" ) $L$.

    "Sur une droite $L$ on donne deux points fixes $a$ et $b$ et on considère deux points variables $m$ et $m'$, conjugués harmoniques par rapport à $a$, $b$.
    Les points $m$, $m'$ sont des points homologues de deux divisions en involution."

    C'est-à-dire qu'à tout point $m$ de la première division correspond un unique point $m'$ de le deuxième.

    "De plus, les abscisses des points $m$, $m'$ sont liés algébriquement.
    Quelque soit la division à laquelle appartient le point $m$, il a le même homologue, qui est le conjugué harmonique de $m$ par rapport aux points $a$ et $b$."

    Qu'est-ce qu'une division homographique ? Comment la définirait-on aujourd'hui ?

    Cordialement...
  • Bonne Nuit df
    Tu remarques déjà qu'autrefois on parlait de divisions pour n'avoir pas à parler d'applications!
    De façon moderne, tu te donnes deux droites $L$ et $L'$ du plan projectif et une application bijective $f:L\mapsto L'$ telle que pour tout quadruplet de points $\{m_k\in L\vert 1\le k\le 4\}$, on ait l'égalité entre birapports: $(m_1,m_2,m_3,m_4)=(f(m_1),f(m_2),f(m_3),f(m_4))$, alors $f$ est par définition une homographie.
    Papelier travaille sans le dire dans le plan affine euclidien complété projectivement
    Il dirait que les points $m\in L$ et $m'=f(m)\in L'$ tracent ou décrivent des divisions homographiques sur $L$ et $L'$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Bien sûr, en appliquant ce résultat à son exercice, Papelier n'a aucune difficulté à montrer que l'application $\varphi:\Delta\mapsto \Delta; M\to N$ est homographique et donc une involution. Comme il est clair que $O$ est le point central puisqu'il correspond à $\infty$, il peut affirmer sans le moindre calcul que le produit $\overline{OM}.\overline{ON}$ est constant et il détermine la valeur de la constante en donnant une position particulière au point $M$.
    J'avoue que la première fois que j'ai lu ce texte dans les années cinquante n'avoir pas été convaincu par ce raisonnement qui s'appuyait sur un résultat très fort qu'il ne démontrait pas.
    Il aurait été plus logique de placer cet exercice dans le dernier fascicule consacré à la géométrie projective où il aurait pu appliquer le raisonnement de Bruno de composition des homographies.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Merci Pappus,

    •On a l'axe $Oy$, des points $O$, $M$, $M'$ alignés sur cet axe et tout d'un coup, le point $M$ part "en expédition à l'infini" (l'expression est de M.Berger).
    Ce qui n'est possible que dans un plan affine complété projectivement.

    •Quand le point $M$ s'élève sur $Oy$, le point $B$ se rapproche de $C$ et la tangente en $B$ se rapproche de la parallèle à $Oy$.
    Quand "le point $M$ s'éloigne indéfiniment sur $Oy$", la tangente en $B$ coupe l'axe $Oy$ au point à l'infini de ces deux droites car nous sommes dans le plan projectif et dans ce plan, il existe un point à l'infini pour chaque direction de droite. Dans ce cas limite, le point à l'infini de $Oy$ a pour homologue le point central $O$.
    Par le point à l'infini d'une droite $D$ passe toutes les droites parallèles à $D$. Donc par chaque point à l'infini du plan projectif passe une infinité de droites.
    Tout cela te parait-il exact ?

    •Ma démonstration (qui n'est pas la mienne mais celle que j'ai honteusement volé à l'auteur) est donc bien valide à condition de se placer sans ambiguités dans le plan projectif.

    •Ce petit fascicule est une excellente introduction aux homographies. On y trouve des résultats importants relatifs aux divisions homographiques comme celui-ci: tout point d'une même division, y compris le point à l'infini, possède un unique homologue si et seulement si ces divisions sont en involution.

    PS:une excellente présentation du plan projectif ci-dessous.
    http://images.math.cnrs.fr/L-infini-est-une-droite-comme-les-autres


    ...
  • Bonjour df
    Une involution est une transformation projective. Donc quand on parle d'involution sur une droite du plan, c'est que cette droite est projective et que le plan qui la contient est lui même projectif.
    Pratiquement, ce plan projectif dans tout le Papelier est le complété projectif du plan euclidien.
    A part cela, je ne trouve rien à redire à tes arguments qui me paraissent un peu folkloriques.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Ben, sans préjuger du contenu de la présentation, le titre la fout mal : "la droite de l’infini est une droite comme les autres" ! C'est un titre accrocheur, mais la "droite de l'infini" est toujours une droite projective alors que les "autres" sont toujours des droites affines qui ne deviennent projectives qu'en leur ajoutant un point de la droite de l'infini justement ; c'est comme ça qu'on la reconnaît (:D.

    Bruno
  • pappus a écrit:
    Le style est délicieusement rétro, les arguments un peu filandreux, peut-on réécrire ce texte de façon moderne?

    Bonsoir,

    Ne serait-ce pas là une vraie question particulièrement intéressante ? La méthode de Papelier résumée par pappus [url=http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,1637158,1638946#msg-1638946]ici[/url] n'illustre-t-elle pas à merveille le propos de Poincaré (cf. [url=http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,1631304,1635202#msg-1635202]là[/url]) disant que : " Les longs calculs d’autrefois sont devenus inutiles, car on peut le plus souvent en prévoir le résultat." ?

    Ce n'est pas forcément parce que les logiciels de calcul formel rendent, eux aussi, les longs calculs d'autrefois inutiles, que des progrès dans une formalisation "moderne" de cet aspect "synthétique" des méthodes d'un Duporc ou d'un Papelier sont devenus obsolètes. Au contraire...

    Cordialement
    C.N.
  • Bonjour à tous,

    les aides apportées par ordinateur sont précieuses quand les formules sont difficiles voir impossibles à vérifier "à la main". Il semblerait que la "massification" des données n'épargne pas non plus la "vieille géométrie". On ne l'associe pourtant pas spontanément au calcul informatique !

    Quelqu'un a-t-il déjà entendu parler des "transformations cyclocéviennes" $\phi$ par rapport à un triangle. Un géomètre, Patrick Morton, s'est illustré dans ce domaine.
    Je n'ai pas tout compris mais ça a l'air passionnant:

    https://arxiv.org/pdf/1504.00210.pdf

    Si j'en crois l'article ci-dessus, le calcul (en coordonnées barycentriques homogènes) de $\phi(P)$ sur l'un des côtés étendus du triangle $ABC$ aboutit à une fraction rationnelle de degré 8 ! Ce degré peut tomber à 2 sous certaines conditions.
    D'où le recours "intensif" à l'ordinateur. L'apport nécessaire de l'informatique ne dissuade pas pour autant les géomètres de rechercher des équivalents synthétiques de leurs preuves.
    ...
  • Bonjour df
    Le théorème 2.7 de l'article permet de trouver les coordonnées barycentriques du transformé cyclocévien de $M=\left( x:y:z\right) $ sans avoir recours à un ordinateur (et d'ailleurs sans avoir à effectuer le moindre calcul).
    Ce sont $\left( \dfrac{1}{b^{\prime }+c^{\prime }-a^{\prime }}:\dfrac{1}{c^{\prime }+a^{\prime }-b^{\prime }}:\dfrac{1}{a^{\prime }+b^{\prime }-c^{\prime }}\right) $ où $a^{\prime }=a^{2}\dfrac{yz}{y+z},b^{\prime }=b^{2}\dfrac{zx}{z+x},c^{\prime }=c^{2}\dfrac{xy}{x+y}$.
    Amicalement. Poulbot
  • Bonjour,

    Je me suis amusé à en déduire cette transformation cyclocévienne avec Morley circonscrit.
    Ça donne une horreur de degré $8$ au numérateur comme au dénominateur, que je vous épargnerai.

    Cordialement,

    Rescassol
  • •Rescassol: je dois dire que c'est bien cette monstrueuse fraction rationnelle qui m'intrigue le plus dans l'histoire ! Pardonnez la naïveté de mes questions mais comment le degré peut-il monter à ce point alors qu'on parle intersections de droites et de cercles ?

    •Poulbot: le théorème 2.7 dit que si 2 points sont conjugués cyclocéviens alors les compléments $Q_1$ et $Q_2$ des conjugués isotomiques et les conjugués isogonaux sont identiques par rapport à $ABC$.

    Si un point $P$ a pour coordonnées barycentriques: $P(x:y:z)$ alors son conjugué isotomique $\displaystyle P'=\iota(P)=\iota(x,y,z)$ a pour coordonnées barycentriques:

    \begin{equation}
    \large{P'}\large{(\frac{1}{x}:\frac{1}{y}: \frac{1}{z}\large)=(yz: \ xz: \ xy), \ xyz \neq 0}
    \end{equation}

    alors que son conjugué isogonal a pour coordonnées barycentriques:

    \begin{equation}
    \large{P^*}\large{(\frac{a^2}{x}: \frac{b^2}{y}: \frac{c^2}{z} \large) = (a^2yz: b^2zx: c^2xy)}
    \end{equation}

    Enfin le complément du conjugué isotomique du point $P$ est le point $\displaystyle Q= K(P')=K( \iota(P))$ dont les coordonnées barycentriques en $x,y,z$ sont:

    \begin{equation}
    \large{\displaystyle Q=K(yz: \ xz: \ xy)^t=(x(y+z): \ y(x+z): \ z(x+y))} \\
    \large{\displaystyle Q'=K(\iota(P'))=K(P)=(y+z:\ x+z:\ x+y)}.
    \end{equation}

    J'essaye de mettre en ordre les pièces du puzzle mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi les coordonnées barycentriques du conjugué de $P$ sont de la forme $\displaystyle \frac{1}{b'+c'-a'}$,...
    Cela provient-il du fait que si deux points sont conjugués cyclocéviens alors leurs triangles Céviens partagent le même cercle circonscrit ?

    •Enfin, pour ceux qui se demandent ce qu'est une transformation cyclocévienne (il doit bien y en avoir !) la définition est plutôt simple:

    Soit un vrai triangle $ABC$ et un point $P$ non situé sur ses côtés.
    Soient $A'$, $B'$, $C'$ les points d'intersection des Céviennes $AP$, $BP$, $CP$ avec les côtés $BC$, $AC$, $AB$ du triangle de référence $ABC$.
    Le cercle passant par les points $A'$, $B'$, $C'$ recoupe les côtés du triangle en $A''$, $B''$, $C''$.
    Les céviennes $AA''$, $BB''$, $CC''$ se coupent au point $X$, conjugué cyclocévien de $P$.

    Cordialement.

    PS: Bon, je me suis peut-être éloigné du sujet initial... De plus j'ai réédité mon message car j'ai assimilé à tort "complément du conjugué isotomique" et "conjugué isotomique".
    Ces notions sont nouvelles pour moi. J'ai apporté toutes les modifications nécessaires et je crois être proche de (re)trouver les coordonnées barycentriques du transformé cyclocévien de $M(x:y:z)$ fournies par Poulbot.


    ...75354
  • Bonsoir df
    Le complément de l'isotomique de $M$ est $\left( \dfrac{1}{y}+\dfrac{1}{z}:\dfrac{1}{z}+\dfrac{1}{x}:\dfrac{1}{x}+\dfrac{1}{y}\right) $;
    l'isogonal de ce point est $\left( a^{\prime }:b^{\prime }:c^{\prime }\right) $ où $a^{\prime }=a^{2}\dfrac{yz}{y+z},b^{\prime }=b^{2}\dfrac{zx}{z+x},c^{\prime }=c^{2}\dfrac{xy}{x+y}$.
    Le transformé cyclocévien de $M$ est l'isotomique de l'anticomplément de ce dernier point, soit $\left( \dfrac{1}{b^{\prime }+c^{\prime }-a^{\prime }}:\dfrac{1}{c^{\prime }+a^{\prime }-b^{\prime }}:\dfrac{1}{a^{\prime }+b^{\prime }-c^{\prime }}\right) $.

    Il suffit de savoir que, si $M=\left( x:y:z\right) $, alors
    - l'isotomique de $M$ est $\left( \dfrac{1}{x}:\dfrac{1}{y}:\dfrac{1}{z}\right) $
    - l'isogonal de $M$ est $\left( \dfrac{a^{2}}{x}:\dfrac{b^{2}}{y}:\dfrac{c^{2}}{z}\right) $
    - le complément de $M$ - son image par l'homothétie $\left( G,-\dfrac{1}{2}\right) $ - est $\left( y+z:z+x:x+y\right) $
    - l'anticomplément de $M$ - son image par l'homothétie $\left( G,-2\right) $ - est $\left( y+z-x:z+x-y:x+y-z\right) $
    Amicalement. Poulbot
  • Bonjour
    Ce Théorème 2.7 n'est pas difficile à prouver en utilisant les coordonnées barycentriques.
    $M=\left( x:y:z\right) $ et $M^{\prime }=\left( x^{\prime }:y^{\prime }:z^{\prime }\right) $ étant conjugués cyclocéviens, soient $DEF$ et $D^{\prime }E^{\prime }F^{\prime }$ leurs triangles céviens, $U=\left( u:v:w\right) =\left( x\left( y+z\right) :y\left( z+x\right) :z\left( x+y\right) \right) $ le complément de l'isotomique de $M$, $U^{\prime }=\left( u^{\prime }:v^{\prime }:w^{\prime }\right) =\left( x^{\prime }\left( y^{\prime }+z^{\prime }\right) :y^{\prime }\left( z^{\prime }+x^{\prime }\right) :z^{\prime }\left( x^{\prime }+y^{\prime }\right) \right) $ le complément de l'isotomique de $M^{\prime }$.
    On a $\overline{AE}\cdot \overline{AE^{\prime }}=\overline{AF}\cdot \overline{AF^{\prime }}$.
    Or $\overrightarrow{AE}=\dfrac{z}{x+z}\overrightarrow{AC},\overrightarrow{AF}=\dfrac{y}{x+y}\overrightarrow{AB},...$; on a donc $\dfrac{b^{2}zz^{\prime }}{\left( x+z\right) \left( x^{\prime }+z^{\prime }\right) }=\dfrac{c^{2}yy^{\prime }}{\left( x+y\right) \left( x^{\prime }+y^{\prime }\right) }$ ou encore $\dfrac{vv^{\prime }}{b^{2}}=\dfrac{ww^{\prime }}{c^{2}}$.
    De même, $\dfrac{ww^{\prime }}{c^{2}}=\dfrac{uu^{\prime }}{a^{2}}$.
    Finalement $U$ et $U^{\prime }$ sont bien conjugués isogonaux.

    La transformation cyclocévienne est involutive de degré $8$. Il est clair géométriquement que ses points fixes sont les $4$ points de Gergonne (centres de perspective de $ABC$ et des triangles de contact du cercle inscrit et des cercles exinscrits); ses points singuliers sont $A,B,C$ et les sommets du triangle anticomplémentaire.
    L'image d'une droite est en général rationnelle de degré $8$ avec des simplifications possibles.
    Quelle est, par exemple, l'image de la $A$-médiane du triangle $ABC$?

    Amicalement. Poulbot
  • Bonjour,

    L'image de la $A$-médiane du triangle $ABC$ est l'hyperbole équilatère circonscrite de centre le milieu de $[BC]$.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonjour Rescassol et merci
    Effectivement, si $i$ et $\gamma $ sont les transformations isotomique et isogonale, $h$ l'homothétie $\left( G,-\frac{1}{2}\right) $ et $G_{a}=h^{-1}\left( A\right) $ le symétrique de $A$ par rapport au milieu de $\left[ BC\right] $, $\gamma hi\left( AG\right) =\gamma \left( AG\right) $ est la symédiane $AK$ ($K$ point de Lemoine).
    Puisque $h^{-1}\left( K\right) =i\left( H\right) $, la transformée cyclocévienne $ih^{-1}\left( AK\right) $ de la médiane $AG$ est la conique $ABCG_{a}H$ qui est bien l'hyperbole de Rescassol.
    Amicalement. Poulbot
  • Merci beaucoup Poulbot !
  • Bonjour,

    En passant, voilà une équation complexe de l'hyperbole en question:
    $z^2-s_3a\overline{z}^2-(b+c)z+a^2(b+c)\overline{z}+(bc-a^2)=0$

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonjour
    On est un peu sorti des limites de ce fil!
    Sans aller chercher des difficultés cyclocéviennes, peut-on refaire l'exercice de df sous la forme suivante en restant dans les limites des programmes actuels?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus75486
  • Bonjour
    Bon le plan projectif a disparu et avec lui exit les homographies et les involutions mais,il n'est pas interdit de faire de la géométrie analytique dans le plan affine et ceux auxquels ce plan ne dit rien peuvent utiliser le plan euclidien plus sécurisant. Ce faisant ils manipuleront des homographies et des involutions tout comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir.
    Sur ma figure, j'ai utilisé un repère dans lequel la conique a pour équation:
    $$y^2=ux^2+2vx$$
    En coupant par des droites de pente $t$ passant par l'origine d'équation: $y-tx=0$, on obtient la paramétrisation:
    $$t\mapsto (\dfrac{2v}{t^2-u},\dfrac{2vt}{t^2-u})$$
    La tangente au point $M'$ de paramètre $t$ s'obtient par la règle du dédoublement des termes, (est-ce encore enseigné au 21ème siècle?):
    $y\dfrac{2vt}{t^2-u}=ux\dfrac{2v}{t^2-u}+v(x+\dfrac{2v}{t^2-u})$
    La tangente au point $M'(t)$ coupe donc l'axe des $y$, c'est à dire la tangente $T$ en $O$ à la conique au point $M(0,y)$ tel que:
    $$yt=v$$
    Incroyable, une première relation homographique, on se demande bien où on va chercher tout ça!!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus75574
  • Bonjour pappus,

    On trouve le résultat qui nous intéresse dans le Sidler p.28 !

    Soit $f$ l'homographie de la tangente $\cal T$ à $\Gamma$ en $O$ telle que $f(M)=N$.
    $f$ est une involution et $f(O)=\cal T_{\infty}$.
    Donc $O$ est le point central de $f$, i.e. il existe un réel $k$ tel que pour tout $M\in\cal T$,$$\overline{OM}\cdot\overline{ON}=k.$$
  • Bonjour Gai Requin
    Félicitations pour ton acquisition du Sidler.
    C'est sans doute le meilleur livre pour apprendre la géométrie projective plane.
    Mais comme la géométrie projective a définitivement disparu de notre culture, j'essaye de me débrouiller avec les maigres moyens du bord qui nous restent.
    La suite est vraiment épouvantable. Il faut écrire que la droite $M'N'$ passe par un point fixe $A$.
    Il nous faut donc obtenir l'équation de cette droite qui passe par le point $M'(x_1=\dfrac{2v}{t_1^2-u}, y_1=\dfrac{2vt_1}{t_1^2-u})$ et $N'(x_2=\dfrac{2v}{t_2^2-u}, y_2=\dfrac{2vt_2}{t_1^2-u})$.
    C'est un problème redoutable abordé pour la première fois en classe de Troisième et nos collégiens doivent sans doute y passer le plus clair de leur temps.
    On forme la pente $\dfrac{y_2-y_1}{x_2-x_1}$ de la droite et on est ramené à écrire l'équation d'une droite passant par un point et de pente donnée:
    $$y-y_1=\dfrac{y_2-y_1}{x_2-x_1}(x-x_1)\ $$
    Ceux qui ont totalement oublié la notion de pente ont encore une petite chance de se rattraper en Taupe s'ils savent développer un déterminant de taille $3$ suivant la règle de Sarrus, il leur suffit d'écrire:
    $$\begin{vmatrix}
    x&y&1\\
    x_1&y_1&1\\
    x_2&y_2&1
    \end{vmatrix}=0
    $$
    On comprend que devant la complexité de tels calculs, on ait décidé de réduire la géométrie à la portion congrue!
    Aussi vais-je suivre une autre méthode!
    J'écris a priori l'équation de $M'N'$ sous la forme: $y=mx+n$
    Je forme l'équation aux $t$ des points d'intersection de cette droite avec la conique:
    $\dfrac{2vt}{t^2-u}=m\dfrac{2v}{t^2-u}+n$ ou encore:
    $$nt^2-2vt+2mv-nu=0$$
    On écrit les relations entre coefficients et racines d'une équation du second degré, (est-ce encore enseigné?):
    $t_1+t_2=\dfrac{2v}n$, $t_1t_2=\dfrac{2mv-nu}n$
    On en tire:
    $n=\dfrac{2v}{t_1+t_2}$
    puis:
    $m=\dfrac{t_1t_2+u}{t_1+t_2}$
    Et enfin au bout du bout du bout, on obtient l'équation de la droite $M'N'$:
    $$(t_1t_2+u)x -(t_1+t_2)y+2v=0$$
    Notons au passage que la théorie de l'intersection d'une conique et d'une droite est basée sur les relations entre coefficients et racines dans une équation du second degré, c'est ce qui doit sans doute expliquer sa disparition.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Si on exige que la droite $M'N'$ passe par le point $A(a,b)$, on obtient la relation de Frégier:
    $$a(t_1t_2+u)-b(t_1+t_2)+2v=0$$
    qui est une relation homographique involutive c'est à dire tout bêtement une involution si elles étaient encore au programme.
    La relation entre les points $M(0,y_1)$ et $N(0,y_2)$ est simple à écrire puisqu'on sait que:
    $$y_1t_1=y_2t_2=v$$
    On trouve: $a(\dfrac{v^2}{y_1y_2}+u)-b(\dfrac v{y_1}+\dfrac v{y_2})+2v=0$
    c'est à dire en définitive:
    $$(au+2v)y_1y_2-bv(y_1+y_2)+av^2=0\ $$
    Dans le cas de l'exercice du Papelier, le repère est orthonormé avec $u=-1$, $v=R$ et $b=0$, on obtient:
    $$\overline{OM}.\overline{ON}=y_1y_2=-\dfrac{av^2}{au+2v}=\dfrac{aR^2}{a-2R}$$
    Si on fait maintenant le point sur les deux méthodes que j'ai exposées, quelle est la morale à tirer?
    La première me parait off limits puisqu'en France, la géométrie circulaire n'est plus connue que par son nom, la seconde ne vaut pas mieux puisque la connaissance des coniques se limite à leur classification!
    Quant à la solution du Papelier, il me semble que Dieudonné en a dit pis que pendre mais je n'arrive pas à me souvenir où
    Bref un exercice à oublier!!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir pappus,

    Peut-être qu'il faut chercher dans "Algèbre linéaire et géométrie élémentaire" dans lequel Dieudonné raconte que la plupart des problèmes de géométrie se ramènent souvent à quelques calculs très simples d'algèbre linéaire. :-D

    P.S. : Dans la dernière figure, la polaire de $A$ par rapport à $\Gamma$ est la parallèle à la tangente $\cal T$ à $\Gamma$ en $O$ passant par $MM'\cap NN'$.
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