$n$ points de contact cocycliques

On donne $n$ points successifs $T_i$ sur le cercle unité $U$.
Construire $_{i=1}^n$ (un cercle $K_i$ tangent à $U$, à $K_{i-1}$ et à $K_{i+1}$).

Le cas $n=3$ se résout avec une petite construction rigolote.

Pour le cas $n=4$ il semble que les $T_i$ doivent vérifier une condition, mais qu'alors il y ait une infinité de solutions.

Pour $n$ impair, il me semble qu'il y a toujours une solution à cause du th. de la valeur intermédiaire.77846

Réponses

  • Bonsoir Soland
    Pour le second cas, les quatre points de contact forment un quadrangle harmonique: $(a_1,a_3,a_2,a_4)=-1$
    J'ai suggéré la construction. Il y a effectivement une infinité de solutions.
    J'ai tracé le lieu des points de contact $t$ et $u$.
    On obtient en fait une figure de la géométrie hyperbolique avec ses droites rouges et ses horicycles noirs, les points $t$ et $u$ sont symétriques par rapport à la droite hyperbolique d'extrémités $a_1$ et $a_3$ mais on a rien à cirer de la géométrie hyperbolique, basta!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Au dessus le modèle demi-plan et en dessous le modèle du disque d'une géométrie disparue!77866
  • @pappus. Merci pour tes commentaires.
    Je connais le modèle "Disque" de la géométrie hyperbolique,
    les droites étant modélisées par des cordes.

    PS: et les horocycles par des ellipses, le bord du disque en
    étant un grand cercle de courbure (Sauf erreur).
  • Mon cher Soland
    Le modèle de disque dont tu parles est celui de Klein où le groupe hyperbolique apparaît comme un sous-groupe du groupe projectif du plan. Celui que j'ai utilisé est le modèle du disque de Poincaré où le groupe hyperbolique apparaît comme un sous-groupe du groupe circulaire du plan. Il va sans dire que puisque les géométries projective et circulaire ont disparu de notre culture républicaine, la géométrie hyperbolique a sombré avec elles, à croire qu'elle n'a jamais existé un jour!
    C'est notre grand bond en avant à nous et nous en sommes fiers! Au moins n'a-t-il pas causé des millions de morts mais seulement des analphabètes!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    Voici maintenant le cas $n=5$.
    Les conditions de contact dans le demi-plan (de Poincaré) supérieur donnent successivement:
    $d_1^2=4r_1r_2$, $d_2^2=4r_2r_3$, $d_3^2=4r_3r_1$
    On en déduit:
    $r_1=\dfrac{d_1d_3}{2d_2}$, $r_2=\dfrac{d_1d_2}{2d_3}$, $r_3=\dfrac{d_2d_3}{2d_1}$
    Et c'est ainsi que j'ai fait cette belle figure de Soland.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus77884
  • Bonjour
    Voici la figure pour $n=6$. Elle est assez délicate à tracer et difficile à lire.
    Là encore, les points $a_1$, $a_2$, $a_3$, $a_4$, $a_5$, $a_6$ doivent vérifier une condition pour que la configuration soit possible et il y a alors une infinité de solutions.
    Saurez vous trouver cette condition?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus77950
  • Bonjour
    Voici comment se traduit en pointillé dans la défunte géométrie hyperbolique la condition de fermeture (ou porisme de Soland) dont je parlais dans mon précédent message.
    Autrement dit, c'est pas demain la veille qu'on aura la démonstration!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus77952
  • Bonjour
    Sur cette nouvelle figure, j'ai effacé, pour plus de clarté, les horicycles pourtant à l'origine du problème de Soland.
    J'ai superposé les disques de Klein et de Poincaré.
    Les droites hyperboliques dans le disque de Poincaré sont tracées en bleu et les droites hyperboliques dans le disque de Klein sont tracées en rouge.
    La condition de fermeture pour $n=6$ se lit sur la figure. Il ne faut pas être miro!
    Que cela entraîne-il sur l'homographie $a_1a_2a_3\mapsto a_4a_5a_6$ du cercle horizon?
    Expliciter l'application $\Omega_P\mapsto \Omega_K$!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus77954
  • Bonjour
    Je reprends ma figure pour $n=6$.
    Les conditions de contact successives dans le demi-plan (de Poincaré) supérieur s'écrivent:
    $d_1^2=4r_1r_2$
    $d_2^2=4r_2r_3$
    $d_3^2=4r_3r_4$
    $d_4^2=4r_4r_1$
    On en tire:
    $r_2=\dfrac{d_1^2}{4r_1}$
    $r_3=\dfrac{d_2^2r_1}{d_1^2}$
    $r_4=\dfrac{d_3^2}{4r_3}=\dfrac{d_3^2d_1^2}{4d_2^2r_1}=\dfrac{d_4^2}{4r_1}$
    Le système sera donc compatible si et seulement si:
    $$d_1d_3=d_2d_4$$
    C'est la condition de fermeture cherchée pour une infinité de solutions. Il y a donc porisme.
    Comment cette condition se lit-elle sur les points $a_1$, $a_2\ $, $a_3$, $a_4$, $a_5$, $a_6$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus77958
  • Merci pappus pour toutes ces précisions...
    et la technique.
  • Heuristique :

    Pour $n$ impair je me suis dit :
    Les $C_i$ sont ici des disques. $C_1$ tout petit implique $C_2$ gros implique $C_3$ petit ... $C_n$ petit.
    L'intersection de $C_1$ et $C_n$ est sûrement vide.
    Si $C_1$ est gros etc. l'intersection de $C_1$ et $C_n$ est probablement non vide.
    Le contexte étant continu il y a un cas limite où $C_1$ et $C_n$ sont tangents.

    Idée à transformer en raisonnement rigoureux.
  • Merci Soland pour ton raisonnement heuristique qui traduit bien les formules dont je me suis servi.
    A vrai dire, je n'ai pas montré la condition de contact: $d^2 = 4rr'$ de la configuration ci-dessous.
    Elle devrait être assez facile à montrer avec ce qui nous reste de la géométrie euclidienne, à savoir l'axiome de Pythagore.
    Par contre, tracer cette figure est un autre problème sans doute hors de portée de la plupart de nos lycéens et aussi de nos taupins.
    On se donne la droite $L$ et le cercle $\Gamma$ de centre $O$ tangent en $T$ à la droite $L$.
    On se donne le point $T'\in L$ et il s'agit de construire le point $O'$ pour que le cercle $\Gamma'$ de centre $O'$, tangent en $T'$ à la droite $L$ soit aussi tangent extérierement au cercle $\Gamma$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus77964
  • Bonsoir
    Pour traduire la relation de fermeture en termes des $\{a_k,\ 1\le k\le 6\}$, il faut passer du demi-plan de Poincaré à son disque via l'inversion dont j'ai tracé le cercle des points fixes en pointillé noir.
    Pour calculer la distance des images de deux points dans une inversion $s$ de pôle $O$ et de puissance $k$, la formule à utiliser est la suivante:
    $$M'N'=\vert k\vert\dfrac{MN}{OM.ON}$$
    où $M'=s(M)$ et $N'=s(N)$
    La relation de fermeture: $d_1d_3=d_2d_4$ s'écrit: $a'_5a'_6.a'_3.a'_4=a'_4a'_5.a'_2a'_3$
    Donc puisque notre inversion a pour pôle $a_1$, on a:
    $\dfrac{a_5a_6}{a_1a_5.a_1a_6}.\dfrac{a_3a_4}{a_1a_3.a_1a_4}=\dfrac{a_4a_5}{a_1a_4.a_1a_5}.\dfrac{a_2a_3}{a_1a_2.a_1a_3}$
    Après les simplifications réglementaires et les suppressions des dénominateurs, on trouve finalement comme relation de fermeture:
    $$a_1a_2.a_3a_4.a_5a_6 = a_6a_1.a_2a_3.a_4a_5\ $$
    formule sur laquelle je vous laisse méditer.
    Petite question vicieuse: on se donne les points $a_1$, $a_2$, $a_3$, $a_4$, $a_5$, construire le (ou les) point(s) $a_6$ tel(s) que la relation de fermeture soit vérifiée!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Avec $a'_1$ à l'infini, on peut interpréter \[\frac{d_4}{d_3}=-\frac{a'_3-a'_2}{a'_3-a'_4}=-\frac{a'_1-a'_2}{a'_1-a'_4}\frac{a'_3-a'_2}{a'_3-a'_4}=[a'_1,a'_3,a'_2,a'_4],\] et de même $\frac{d_1}{d_2}=[a'_1,a'_5,a'_6,a'_4]$. Par une inversion, le birapport est envoyé sur son conjugué, on peut enlever les « prime » : \[[a_1,a_3,a_2,a_4]=[a_1,a_5,a_6,a_4].\]Il y a peut-être moyen de retrouver l'égalité de Pappus avec le théorème de Ptolémée mais ce n'est guère convaincant pour l'instant.
  • Bonjour
    Je vais maintenant aborder l'aspect hyperbolique de la relation de fermeture.
    Voici la figure à contempler et à justifier!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus77980
  • Je ne comprends pas tout mais c'est dingue !
    Je vois, je vois... un élément d'ordre 3 (ou 6) dans le stabilisateur de $\Omega_p'$ et sans doute une division harmonique indiquée en bleu.
    Ci-joint la reproduction de la figure avec quelques cercles tangents pour revenir au problème initial.
  • Mon cher Math Coss
    Le stabilisateur de $\Omega'_P$ dans quel groupe?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Cher Pappus,
    Vu que (cette partie de) la figure se déroule dans le demi-plan de Poincaré, il s'agit des isométries du plan hyperbolique. Si on choisit un repère, on peut le voir comme $\mathrm{PSL}_2(\R)$. Le stabilisateur d'un point est isomorphe à $\mathrm{SO}_2(\R)$ (géométriquement, c'est à peu près évident sur le modèle du disque quand le point en est le centre, le reste suit par conjugaison ; avec des formules, c'est facile avec $\mathrm{PSL}_2(\R)$ et le point $\mathrm{i}$ du demi-plan $\{\mathrm{Im}(z)>0\}$).

    L'inversion de centre $a_1$ par rapport au cercle pointillé noir transforme le disque initial noir (un avatar du plan hyperbolique) en le demi-plan délimité par la droite $\Delta$ des $a'_k$ qui ne contient pas le disque noir (un autre avatar du plan hyperbolique).
    Voici comment on poursuit la figure :
    1. on choisit un point $\Omega'_P$ arbitraire dans le demi-plan ;
    2. on projette $\Omega'_P$ orthogonalement sur $\Delta$, ce qui détermine $a'_4$ ; la demi-droite $[a'_4\Omega'_P)$ est une géodésique, plus précisément celle qui passe par $\Omega'_P$ et (a dans son adhérence) l'image $a_1$ de $a'_1$ par l'inversion, c'est-à-dire le point à l'infini (dans la sphère de Riemann) ;
    3. on trace les images de cette géodésique par les deux éléments d'ordre $3$ du stabilisateur de $\Omega'_P$ ; pour cela, on trace les images de la demi-droite par les rotations de centre $\Omega'_P$ et d'angles $\pm2\pi/3$ ; les perpendiculaires à ces droites coupent $\Delta$ aux centres des cercles qui sont les supports des géodésiques cherchées ;
    4. les intersections des géodésiques avec $\Delta$ sont les points $a'_2$, $a'_3$, $a'_5$ et $a'_6$ cherchés ; (abus de langage : les géodésiques s'arrêtent avant d'atteindre $\Delta$ mais dans le plan euclidien ambiant, on peut les prolonger ; )
    5. on termine en traçant les inverses $a_k$ des $a'_k$, ce qui à ce stade se fait à la règle seule.

    Si on généralise hardiment, on se dit que l'on peut jouer au même jeu pour un nombre pair quelconque de points (au lieu de $6$) pour construire des chaînes de $2n$ cercles tangents : on part d'un point $\Omega'_P$ du demi-plan, on construit $n$ droites passant par $\Omega'_P$ qui forment des angles $2\pi/n$ entre elles, puis les géodésiques tangentes à ces droites ; les points des géodésiques avec $\Delta$ définissent $2n$ points qui doivent permettre de faire une chaîne de $2n$ cercles tangents. On doit pouvoir partir de n'importe quelle géodésique si on n'insiste pas pour un point de tangence précis pour le premier cercle de la chaîne.

    Il faudrait comprendre pourquoi. Un ingrédient doit se voir dans cette figure : si un cercle du faisceau des cercles tangents à $\Delta$ en $a'_k$ intersecte un cercle du faisceau tangent à $\Delta$ en $a'_{k+1}$ en un point de la géodésique $(a'_ka'_{k+1})$, ces cercles sont tangents car ils sont tous deux orthogonaux à la géodésique (qui est dans les faisceaux orthogonaux aux faisceaux précédents) ; un autre ingrédient doit être la division harmonique suggérée par les traits bleus ici mais ça m'échappe.
  • Mon cher Math Coss
    Je ne comprends pas très bien ce que tu fais avec tes éléments d'ordre $3$.
    Certes tu tombes sur la configuration de Soland mais ce n'est pas le cas général que j'ai décrit dans la figure ci-dessous que je rappelle:
    On se donne arbitraiement les points $a_1$, $a_2$, $a_3$ sur le cercle horizon et le point $\Omega_K$ à l'intérieur du cercle horizon et on récupère les points $a_4$, $a_5$, $a_6$.
    Les six points $a_1$, $a_2$, $a_3$, $a_4$, $a_5$, $a_6$ vérifient alors les conditions du porisme de Soland.
    Il n'y a nul besoin d'exhiber les éléments d'ordre $3$ du stabilisateurde $\Omega_K$!
    Ce que tu fais ressemble peu ou prou à la façon dont j'ai traité le point de Lemoine et les centres isodynamiques dans ce fil:
    Le point de Lemoine
    il y a huit ans.78014
  • Cher Pappus,
    En effet, j'ai perdu de vue les données ($a_1$, $a_3$, $a_5$) et je me suis contenté de fabriquer des chaînes à partir d'un seul point ($a_1$) ou aucun. Il me faudrait y revenir, comme d'habitude je ne vais pas le faire tout de suite, et je crains que comme d'habitude ce ne soit reporté aux calendes. Rendez-vous bientôt quand même...
  • Bonjour
    Pour prouver que les droites hyperboliques tracées en pointillé dans le demi-plan de Poincaré sont concourantes, il suffit de se rappeler les diverses relations existant dans un triangle rectangle, quoique je subodore que chez nous la géométrie euclidienne se réduise peu ou prou à l'axiome de Pythagore.
    Ici on a la relation
    $$AH^2=HB.HC$$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus78016
    78018
  • Bonsoir
    La relation de fermeture: $d_1d_3=d_2d4$ peut aussi s'écrire:
    $$(d_1+d_2)d_3=(d_3+d_4)d_2$$
    et on applique le lemme précédent sur le triangle rectangle.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus78030
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.