Jacobienne "facile" entre variétés à bords

Bonjour à tous,

Soit $\Omega$ un ensemble strictement convexe de bord $C^1$ dans $\mathbb{R}^3$. Étant donnés deux points $x$ et $y$ de $\partial \Omega$, je souhaitais dans un premier temps trouver le vecteur unitaire qui pointe de $x$ vers $y$. Celui-ci est donné par $$ u = \frac{y - x}{\|x - y \|}.
$$ Du fait de l'hypothèse de convexité sur $\Omega$, la condition $u \cdot n_x < 0$, où $n_x$ est le vecteur normal à $\Omega$ au point $x$ pointant vers l'extérieur, est toujours satisfaite lorsque $u$ est construit ainsi.

Je souhaite calculer explicitement le Jacobien de l'application $$
\psi_x: \partial \Omega \setminus \{x\} \to \{u \in \mathbb{S}^{n-1}, u \cdot n_x < 0\}, \qquad
\psi_x(y) = \frac{y-x}{\|x - y \|}.
$$ Cette application est bien un $C^1$-difféomorphisme, puisque partant d'une hypersurface, elle envoie tout point sur une autre hypersurface, il n'y pas (ou alors je l'ai raté) de problème du point de vue dimensionnel. En revanche, n'étant pas du tout un spécialiste de ce genre de problème, je ne sais pas calculer la jacobienne d'un difféomorphisme entre deux variétés à bord comme celui-là. Quelqu'un a-t-il une piste à proposer ?

Réponses

  • Bonjour Etilo
    Personnellement, pour le vecteur qui pointe de $x$ vers $y$, j'aurais plutôt choisi le vecteur opposé $\dfrac{y-x}{\parallel x-y\parallel}$.
    Pour mesurer la difficulté du cas général, pourrais-tu nous présenter tes calculs dans le cas particulier où $\Omega$ est la boule unité de $\mathbb R^2$ eucldien usuel et $x=(1,0)$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Pappus et merci pour ton aide. Tout à fait, c'est corrigé.

    Même ce cas simple ne l'est pas tant que ça... Mais par exemple je crois que le calcul explicite fonctionne bien pour le choix précis $y = (-1, 0)$.

    Dans ce cas, le vecteur normal correspondant pour $y$ est $n_y = -e_1$, où $(e_1, e_2)$ est la base canonique de $\mathbb{R}^2$, et c'est également $n_u$ car sur la demi-sphère telle que $\ u \cdot n_x < 0,$ le $u$ correspondant a le même vecteur normal. Calculons donc la Jacobienne. D'abord je crois savoir que l'on peut ``oublier`` la première colonne de cette dernière puisque l'on calcule une application partant d'une hypersurface et que pour mon choix de $y$ la normale est colinéaire à $e_1$. De même, on va pouvoir ``oublier`` la première ligne puisque dans l'hypersurface d'arrivée le vecteur normal est encore donné par $-e_1$. Finalement (et si j'ai bien compris, ce qui n'est pas garanti), on trouve donc ( $\partial_{y_2} u_2$ ) (une seule coordonnée donc) comme Jacobienne. Ce qui donne a priori $$ |\partial_{y_2} u_2| = \frac{y_2}{\|y - x\|}.
    $$ Évidemment ce cas est très particulier. Si je considère maintenant le point $y = (0,1)$, le vecteur normal à $y$ est très clair, celui à $u$ beaucoup moins... Je ne suis même pas sûr qu'il y ait un espoir de s'en sortir sans rajouter une carte pour $u$.

    Je m'excuse d'avance si je dis des âneries, mon bagage dans ce genre de notions géométriques est un $\epsilon$ pas bien élevé.
    Amicalement,
    EtIlo
  • Bonjour Etllo
    Ce qu'il y a de bien dans cet exemple, c'est qu'on peut faire une belle figure de géométrie plane!
    Es-tu capable de nous la tracer?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Etllo
    En tout cas, pour la "jacobienne (facile)" au point $(-1,0)$, je ne trouve absolument pas la même chose que toi.
    Je trouve un brave et honnête rationnel compris strictement entre $0$ et $1$.
    Cette jacobienne serait-elle aussi facile que tu le dis?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour pappus,

    Pardon j'ai mal recopié mon calcul. Je trouve $\partial_{y_2} u_2 = \frac{1}{\|y-x\|} = \frac{1}{2}$.
    S'agit-il de la bonne valeur ? Et comment faire ne serait-ce que pour le point $(0,1)$ ?

    Pour ce qui est de la figure, on a le disque unité et le demi-disque de centre $(1,0)$ et de rayon 1, coupé par la droite $x = 1$.

    Amicalement,
    Etilo
  • Merci Ettlo!
    Oui, c'est ce que j'avais trouvé!
    Quand $y=(-1,0)$, $\psi_x(y)=y$ et $T\psi_x(y)$ est un endomorphisme de $TS^1(y)=\mathbb R(0,1)$ et cet endomorphisme est bien une homothétie vectorielle de rapport $\dfrac 12$ comme tu l'as dit.
    J'aurais bien aimé que tout cela fut étayé par quelques calculs convaincants et une belle figure.
    Si $y=(0,1)$, $\psi_x(y)\not=y$ et on ne peut plus parler d'endomorphisme!
    Voici ma figure de $\psi_x$ dont j'ai tracé l'image en rouge
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80290
  • Ok on est d'accord pappus! Merci pour la figure, c'est bien cela que j'avais en tête.

    Pour les calculs je n'ai rien fait de plus que dans le post d'au dessus, j'avais juste mal recopier mon $\partial_{y_2} u_2$ avec $u_2 = \frac{y_2 - x_2}{\|x - y\|}$... Aurais-je dû procéder autrement ?

    Dans le cas plus général, on n'a pas d'endomorphisme, mais est ce qu'on ne peut pas calculer le déterminant d'un changement de variable quand même ? A priori je voudrais, partant d'une intégrale sur la demi-sphère $\{u \in \mathbb{S}^{n-1}, u \cdot n_x < 0\}$, changer de variable pour l'exprimer plutôt comme une intégrale sur l'ensemble $\partial \Omega$.

    Je ne vois pas d'obstacle théorique à le faire, au moins en prenant l'application $\psi_x^{-1}$ et en restreignant sur un sous-ensemble de la demi-sphère, par exemple les $u$ tel que $|u \cdot n_x| \leq \frac{\pi}{4}$ ( sur la demi-sphère entière j'ai des craintes par rapport aux $u$ situés très près de la droite qui coupe la sphère en deux).

    Mais, pour faire le changement de variable, il me faut une expression explicite pour le déterminant de la Jacobienne. Le cas que l'on vient de faire est relativement simple parce que les normales se comportent bien, mais dans le cas général, je ne vois absolument pas comment faire (d'autant que pour me ramener au cas simple il faudrait changer deux fois de systèmes de coordonnées, une pour $y$ et une pour $u$).

    Ma question est en fait la suivante: Ce genre de calcul est-il habituel en géo diff ? et a-t-il une chance d'aboutir à quelque chose de relativement explicite ? si oui comment ?
  • Mon cher Etllo
    On est là au coeur de la théorie des variétés.
    Une application linéaire tangente n'a pas de déterminant en général mais il n'est pas interdit d'évaluer son rang si c'est seulement cette bestiole qui t'intéresse.
    Dans le cas particulier que nous regardons, on peut chercher à savoir si $\psi_x$ est un difféomorphisme sur son image tracée en rouge et calculer éventuellement le difféomorphisme inverse.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    A défaut de faire des calculs convaincants, je fais la figure correspondante.
    Sur ma figure, l'application $y\mapsto m$ est une carte de $S^1$, projection stéréographique de pôle $(1,0)$.
    En $2018$, après la disparition à tout jamais de la géométrie circulaire , plus personne ne connait la signification de cet adjectif, si tant est qu'on arrive encore dans notre enseignement de la langue française à distinguer les adjectifs, des noms ou des verbes.
    Heureusement cela n'a pas trop d'importance pour ce qui nous concerne.
    Bref, techniquement l'application $m\mapsto m'$ est l'écriture de $\psi_x$ dans cette carte.
    Dire que la jacobienne (facile) vaut $\dfrac 12$ en $(-1,0)$ revient à montrer que:
    $$\lim_{m\to o}\dfrac{\overline{om'}}{\overline{om}}=\dfrac 12$$
    Je qualifierai celle méthode d'interne puisqu'on vient d'utiliser la structure de variété abstraite de $S^1$. Mais il y a une autre façon, externe celle là, de présenter les choses, c'est d'utiliser la structure de sous variété de $S^1\subset \mathbb R^2$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80302
  • Bonjour pappus,
    Merci beaucoup pour ton aide et ta patience.

    J'avais déjà réussi à montrer que l'application en question est bien de rang $n-1$ si l'on se restreint à l'ensemble pré-cité des points de $\partial \Omega$ assez loin de $x$ et que l'on regarde uniquement l'image de cet ensemble comme ensemble d'arrivée.

    J'ai en tout cas ma réponse, si une telle application n'a pas de déterminant en général, il va falloir que je procède complètement autrement pour mon problème.

    Merci beaucoup pour ton aide, et pour les calculs qui m'aident au moins à comprendre un peu comment ce genre de problème se traite.
  • Mon cher Etllo
    Merci de nous avoir présenté ton problème.
    Il se trouve que le cas très particulier que nous envisageons mène à des considérations de géométrie plane très intéressantes qui manquent beaucoup à l'étudiant novice en théorie des variétés puisque tout ce qu'il connait de la géométrie se limite aux axiomes de Thalès et de Pythagore.
    J'attends maintenant l'écriture explicite de l'application: $m(0,t)\mapsto m'(0,t')$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Voici ma nouvelle figure dont j'ai modifié les notations car celles d'Etllo n'étaient pas très bien adaptées à la situation.
    Il s'agit d'abord de décrire la carte de $S^1$ qu'on utilise c'est à dire la correspondance entre les points $\{M(x,y)\in S^1\setminus A\}$ et $\{m(0,t)\vert\ t\in \mathbb R\}$.
    On en a rien à cirer qu'elle soit stéréographique, tout ce qui importe sont les calculs au demeurant fort connus!
    L'alignement des points $M$, $m$, $A$ se traduit par:
    $\begin{vmatrix}
    x&y&1\\0&t&1\\1&0&1\end{vmatrix}=0$
    On développe par rapport à la première ligne pour obtenir:
    $y=t(1-x)$
    On cherche l'intersection de cette droite avec le cercle unité:
    $x^2-1+t^2(x-1)^2=0$
    On se débarrasse de la solution $x=1$ qui donne $A$ et il reste:
    $x+1+t^2(x-1)=0$ c'est à dire: $x=\dfrac{t^2-1}{t^2+1}$ et $y=t(1-x)=\dfrac{2t}{t^2+1}$
    L'application $M\mapsto m$ est décrite par: $t=\dfrac y{1-x}$
    L'application $m\mapsto M$ est décrite par $t\mapsto(\dfrac{t^2-1}{t^2+1},\dfrac{2t}{t^2+1})$
    Venons en maintenant à l'écriture de $\psi$:
    On doit chercher l'intersection $p$ de la demi-droite $AM$ d'équation: $y=t(1-x)$ avec le cercle de centre $A$ passant par l'origine et d'équation $x^2+y^2-2x=0$
    On obtient: $x^2+t^2(1-x)^2-2x=0$ c'est à dire: $x^2-2x+\dfrac{t^2}{1+t^2}=0$ dont il nous faut choisir la plus petite racine $x=1-\dfrac 1{\sqrt{1+t^2}}$
    On en déduit les coordonnées de $p$: $(1-\dfrac 1{\sqrt{1+t^2}},\dfrac t{\sqrt{1+t^2}})$ puis celles de $M'$:
    $x'=-\dfrac 1{\sqrt{1+t^2}}$, $y'=\dfrac t{\sqrt{1+t^2}}\ $
    Et enfin au bout du bout:
    $t'=\dfrac{y'}{1-x'}=\dfrac t{1+\sqrt{1+t^2}}$
    Quelle est l'ensemble de définition, quel est l'ensemble image et si difféomorphisme il y a, calculer le difféomorphisme inverse?
    On voit bien que $\lim_{t\mapsto 0}\dfrac{t'}t=\dfrac 12\ $
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80324
  • Bonjour
    En principe, un lycéen de Première devrait être capable de tracer le graphe de $\{\mathbb R\longmapsto ]-1,1[;\ t\mapsto t'\}$ et sa tangente à l'origine et celui de Terminales de montrer qu'il existe une fonction réciproque $\{]-1,1[\longmapsto \mathbb R; t'\mapsto t\}$.
    Enfin, en principe, car je ne sais trop le contenu des programmes actuels!
    Mais quelle est cette fonction réciproque explicitement?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80338
  • Bonjour pappus,

    Merci beaucoup pour tous les détails de calculs, effectivement je suis tout à fait dans le cas que tu cites (pas fait de géométrie depuis Thalès et Pythagore ou presque...), je trouve ça très intéressant.

    La fonction réciproque me semble être
    $$ t = \frac{2t'}{1 - (t')^2}, $$
    j'espère ne pas avoir fait d'erreur de calcul.

    J'ai encore une question. Si par exemple je souhaitais faire le changement de variable évoqué plus haut, qui transforme donc un point de coordonnées $(x,y)$ en un point de coordonnées $(x',y')$, ton calcul suggère que l'on peut obtenir les coordonnées $x'$ et $y'$ en fonction de $x$ et $y$ seulement. Ne peut-on en déduire une matrice de passage et donc faire le changement de variable ? J'imagine que non car on a un problème de rang de la matrice si l'on essaie de dériver dans toutes les directions...
  • Merci Etllo
    Oui, c'est bien cela à peu de choses près et tu sais qu'en Math, le diable est dans les détails!
    Je suis très intéressé par ta rédaction qui devrait être assez courte!
    Pourrais-tu nous fournir les détails de tes calculs?
    Ce que tu dis ne me surprend pas. Nos étudiants, novices dans la théorie des variétés, sont très handicapés par leur manque de connaissance en géométrie, puisque la plupart des exemples de variétés qu'on leur donne sont issus de la géométrie: sphères, quadriques, tores, surfaces réglées, espaces projectifs, grassmanniennes, groupes de Lie, etc...
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Ne t'inquiète pas, je vais traiter ce petit problème sous toutes ses facettes.
    Il ne t'est pas interdit de chercher tout seul pour le moment et d'utiliser la variable complexe.
    Tu peux aussi t'investir dans le cas de la boule unité de $\mathbb R^3$ euclidien usuel en t'inspirant des calculs que nous venons de mener.
  • @pappus,
    Interessant...
    Je me suis toujours demandé si maitriser la géometrie élémentaire plane était essentiel pour ésperer un jour se familiariser avec les notions plus avancées.
    J'avais l'impression que ce n'étais pas du tout le cas !
  • Mon cher Phare
    Il s'agit moins de maîtriser les subtilités des belles configurations de la géométrie du triangle que les théories qui les secrètent comme par exemple les angles orientés, les mesures algébriques: distances et aires et surtout les groupes de transformations et leurs invariants.
    On en voyait une partie autrefois en Terminales, ce n'est plus le cas aujourd'hui avec l'Analphabétisme Républicain qu'on nous impose dans tous les domaines. Il suffit de lire les messages de ce forum pour s'en rendre compte!
    Amicalement
  • Bonjour
    Je ne sais pas trop comment Etllo s'y est pris pour calculer la fonction réciproque et c'est pourquoi je suis si intéressé par ce qu'il a fait, qui devrait être compréhensible par un bon élève de Terminales.
    Voici une autre méthode purement géométrique, il suffit de suivre le chemin $m'\to M'\to p\to m$ sur ma dernière figure.
    On part de $m'(0,t')$ pour arriver à $M'(\frac{t'^2-1}{t'^2+1},\frac{2t'}{t'^2+1})$
    On y va de sa petite translation pour arriver au point $p'(x=\frac{t'^2-1}{t'^2+1}+1=\frac{2t'^2}{t'^2+1},y=\frac{2t'}{t'^2+1})$
    On arrive enfin au point $m(0,t)$ avec $t=\frac y{1-x}=\frac{2t'}{1-t'^2}$
    La géométrie, c'est aussi simple que cela, encore faut-il savoir comment s'en servir!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    On voit que la fonction inverse de
    $$\mathbb R\longmapsto ]-1,1[; t\mapsto \dfrac t{1+\sqrt{1+t^2}}$$
    est:
    $$]-1,1[\longmapsto \mathbb R; t\mapsto\dfrac{2t}{1-t^2}$$
    Il est impératif de mettre les ensembles de départ et d'arrivée et c'est pourquoi je disais que le diable se cachait dans les détails!!
    Arrivé à ce stade, au point de vue de la théorie des variétés, on a vraiment montré que $\psi$ était un difféomorphisme de $S^1\setminus \{(1,0)\}$ sur son image tracée en rouge sur ma figure, à savoir $\{(x,y)\in S^1\vert\ x<0\}$
    En général, on ne peut calculer le déterminant de l'application linéaire tangente:
    $$T\psi_M: TS^1_M\mapsto TS^1_{\psi(M)}$$, tout simplement parce que les espaces tangents $TS^1_M$ et $TS^1_{\psi(M)}$ sont différents sauf si $M=(-1,0)$ auquel cas on a vu que l'application linéaire tangente était une homothétie vectorielle de rapport $\frac 12\ $ et donc de déterminant $\frac 12$
    Entre parenthèses, je signale que les seules homothéties qui nous restent encore, sont justement les homothéties vectorielles d'un espace vectoriel qui font partie de l'axiomatique de la théorie!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80346
  • Bonjour
    On cherche toujours à montrer que $\psi: M\mapsto M'$ est un difféomorphisme de $S^1\setminus A$ sur son image mais cette fois-ci en utilisant la structure de sous-variété de $S^1\subset \mathbb R^2$.
    La figure sur laquelle il faut méditer est celle ci-dessous.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80352
  • Bonjour
    Que dit la géométrie sur ma dernière figure?
    On a un losange $AoM'p$, donc on a l'égalité ente angles orientés de droites: $(AB,AM')=(AM',AM)$.
    D'après le théorème de l'angle inscrit, (est-il encore enseigné celui-là?), $oM'$ est la médiatrice de $BM$.
    La géométrie a parlé, le calcul différentiel et la théorie des variétés suivent, le petit doigt sur la couture du pantalon!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Si le théorème de l'angle inscrit est passé à la trappe, ce qui ne m'étonnerait guère, on peut encore s'en tirer de la façon suivante:
    $oM'\parallel AM$, (côtés opposés du losange).
    $AM \perp BM$, ($M$ est sur le cercle de diamètre $AB$), est-ce encore enseigné?, je me méfie beaucoup!
  • Bonsoir
    Pour avoir quelque chose de particulièrement simple, il suffit de Rescassoliser:
    $M(x,y)$ et $z=x+\imath y{\ }$, $M'(x',y')$ et $z'=x'+\imath y'$
    Quelle relation lie les complexes $z$ et $z'$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Voici ce que devient ma figure après Rescassolisation de notre bien aimé et unique cercle trigonométrique.
    Que l'affixe du point $N$ diamétralement opposé au point $M$ soit justement $z'^2$ posera sans doute problème à certains de nos étudiants mais qu'y puis-je?
    Quoiqu'il en soit, la relation demandée est:
    $$z=-z'^2$$ une des fonctions holomorphes qu'on étudie en tout premier dans un cours de variables complexes.
    La géométrie a encore parlé, c'est au tour du calcul différentiel et de la théorie des variétés d'intervenir!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80382
  • Bonjour
    L'idée que j'ai derrière la tête est d'appliquer la proposition ($\bf 16.8.3.4$) page 40 du chapitre XVI, Variétés différentielles, Tome III des Eléments d'Analyse de J.Dieudonné.
    Ce n'est pas la peine d'aller farfouiller dans la littérature anglaise!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Que dit cette fameuse proposition ($\bf 16.8.4.3$) du Dieudonné, pape de l'Analyse?
    En gros ceci, on dispose de deux sous-variétés: $i:X\hookrightarrow X'$ et $i':Y\hookrightarrow Y'$ où $i$ et $i'$ sont les morphismes d'injections canoniques.
    Maintenant soit $g:X'\mapsto Y'$ un morphisme tel que: $g(X)\subset Y$.
    Au point de vue ensembliste, $g.i:X\mapsto Y'$ se factorise à travers $i'$ pour secréter une application $f:X\mapsto Y$ telle que $g.i=i'.f$.
    Alors la proposition ($\bf 16.8.4.3$) dit que $f$ est aussi un morphisme (de variétés).
    Il y aurait là matière à écrire un beau diagramme commutatif mais je ne sais pas les faire en $\LaTeX$.
    Cette proposition est très intéressante car si les sous-variétés $X$ et $X'$ sont plus ou moins compliquées, il peut être difficile ou assommant de montrer que $f$ est un morphisme. Par contre il se peut que $g$ soit, lui, un morphisme pour des raisons évidentes.
    Donnons un exemple simple d'application.
    Soit $S$ une sphère de l'espace euclidien $E$. On sait, (en principe car c'est une question de cours), que $S$ est une sous-variété de $E$
    Soit $O$ un point quelconque de $E$ n'appartenant pas à la sphère. On définit une application $f:S\mapsto S$ de la façon suivante:
    Soit $M\in S$. La droite $OM$ recoupe la sphère au point $f(M)$.
    Comment montrer que $f$ est un morphisme de $S$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Il est simple de comprendre pourquoi la grande majorité de nos étudiants sera désemparée devant cet exercice.
    Soit $M'=f(M)$.
    1° Il faut connaître la notion de puissance $p$ du point $O$ par rapport à une sphère:
    $$p=\overline{OM}.\overline{OM'}=k=d^2-R^2$$ pour tout point $M\in S$
    Ici $d$ est la distance de $O$ au centre de la sphère et $R$ est son rayon.
    Comme le cours de géométrie euclidienne se limite en gros à l'axiome de Pythagore, ce ne sont pas nos étudiants qui auront l'idée d'utiliser cette notion!
    2° Ensuite il faut connaître la notion d'inversion $g$ de pôle $O$ et de module $k$:
    $$g(M)= O+\dfrac k{OM^2}\overrightarrow{OM}$$ pour $M\not=O$.
    Si $M'=g(M)$, les points $O$, $M$, $M'$ sont alignés et $\overline{OM}.\overline{OM'}=k$, prouvant que $f$ est la restriction de $g$ à la sphère $S$ au départ et à l'arrivée.
    Comme les inversions viennent de disparaître de notre culture en compagnie du groupe circulaire qu'elles engendrent, (et un groupe de plus, un!), il est difficile de reprocher à nos étudiants de ne pas y avoir pensé!
    3° Il faut savoir que $g$ est différentiable sur son domaine de définition: $E\setminus\{O\}$.
    $$g'(M).h=\dfrac k{OM^2}.\big( h-2\dfrac{\langle \overrightarrow{OM}\vert h\rangle}{OM^2}.\overrightarrow{OM}\big)$$
    Pour montrer cette formule simplement, il faut connaître le calcul différentiel à la Cartan, un très très grand Monsieur. Ce calcul est-il encore enseigné?
    L'avantage de cette formule est qu'elle ne fait pas apparaître la dimension de $E$ et qu'elle est donc valable en toute dimension.
    On identifie alors facilement (?) $g'M)$ comme une similitude indirecte (vectorielle) de $E$ dont je vous laisse le plaisir de donner son module et ses sous-espaces propres.
    Il suffit alors d'appliquer la proposition ($(16.8.4.3$) du Dieudonné pour affirmer que $f$ est un difféomorphisme involutif de $S$ puisque $f=f^{-1}$.
    Maintenant qu'on s'est fait la dent sur les inversions de la sphère, il est facile de venir à bout de l'exercice d'Etllo dans le cas très particulier que nous envisageons.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    C'est l'application: $\mathbb C\to \mathbb C:z\mapsto -z^2$ qui va jouer le rôle des inversions que nous venons de voir puisqu'elle laisse stable le cercle trigonométrique $S^1$.
    On montre d'abord que sa restriction $\Phi$ au demi-plan $\{(x,y)\in \mathbb R^2\mid x<0\}$ est un difféomorphisme sur son image.
    Et quelle est cette image, au fait ?
    Amicalement.
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    $\Phi$ est un difféomorphisme du demi-plan ouvert $U=\{(x,y)\in \mathbb R^2\vert\ x<0\}$ sur l'ouvert $V=\mathbb R^2\setminus D$ où $D$ est la demi-droite $\{x,0)\in \mathbb R^2\vert \ x\ge 0\}$
    L'équation $x'+\imath y'=-(x+\imath y)^2$ s'écrit:
    $x'=-x^2+y^2$, $y'=-2xy$
    dont on doit chercher les solutions $(x,y)$ dans $U$.
    On a d'abord $x'^2+y'^2=(x^2+y^2)^2$
    Donc $x^2+y^2=\sqrt{x'^2+y'^2}$ et $-x^2+y^2=x'$
    On en tire:
    $2x^2=\sqrt{x'^2+y'^2}-x'>0$ car $(x',y')\in V$
    D'où la solution unique dans $U$:
    $x=-\sqrt{\dfrac{\sqrt{x'^2+y'^2}-x'}2}$ et $y=-\dfrac {y'}{2x}$
    Maintenant si $\Psi$ est le difféomorphisme réciproque de $\Phi$, on voit que $\Psi$ induit sur $S^1$ le morphisme $\psi$ d'Etllo et on applique la proposition ($\bf 16.8.4.3$) du Dieudonné pour conclure.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80516
    80518
  • Bonjour
    Il existe une troisième façon de montrer que $\psi$ est un morphisme, c'est d'utiliser la paramétrisation:
    $$p: \mathbb R\longmapsto S^1; t\mapsto(\cos(t),\sin(t))$$
    Ce n'est qu'une simple paramétrisation dans l'enseignement secondaire mais c'est quelque chose de plus important dans la théorie des variétés.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    On joue sur le fait que $p$ est un revêtement (universel) du cercle trigonométrique $S^1$.
    Il est n'est pas question ici de décrire toutes les subtilités du revêtement.
    Disons seulement que si $p$ n'est pas bijective, loin de là, il le devient si on restreint $p$ à un intervalle suffisamment petit $I=]\alpha,\beta[$ pour que $0<\beta-\alpha<2\pi$.
    La restriction $p\vert_I$ devient alors un homéomorphisme de $I$ sur son image $\Omega=p(I)$ qui est ouverte car on montre que $p$ est une application ouverte.
    L'homéomorphisme réciproque $(p\vert_I)^{-1}:\Omega\mapsto I\subset \mathbb R$ devient alors une carte de $\mathbb S^1$.
    Dans le cas qui nous occupe, on choisit: $I=]0,2\pi[\ .$ et $\Omega=p(I)=S^1\setminus\{A\}$.
    Puis $J=]\frac{\pi}2,\frac{3\pi}2[$ et $\Omega'=p(J)$ est le demi-cercle rouge de ma figure, privé des points $C$ et $D$.
    Sur ma figure, on lit: $\theta'=\dfrac{\theta}2+\dfrac{\pi}2$
    L'application: $I\longmapsto J; \theta\mapsto \dfrac{\theta}2+\dfrac{\pi}2$ est donc l'écriture de $\psi$ dans les deux cartes de $S^1$: $(p\vert_I)^{-1}$ et $(p\vert_J)^{-1}$ envisagées et par suite $\psi$ est un morphisme.
    Après s'être bien échauffé avec le cercle, on peut s'attaquer au cas où $\partial B=S^2\subset \mathbb R^3$ avec $x=(1,0,0)$ avec les notations d'Etllo.
    Notre boule $B$ strictement convexe ressemble bien à une véritable boule de pétanque.
    On peut encore continuer à utiliser ma figure à condition de lui donner une autre interprétation.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus80570
  • Bonjour
    Il suffit de faire tourner ma dernière figure autour de l'axe $Ox$.
    Il reste à faire les calculs à vrai dire assez insipides mais je pense avoir assez donné en la matière!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    Personne ne veut se dévouer?
    Serait-ce trop difficile ou trop simple pour qu'on s'y investisse?
    Un simple petit morphisme de la sphère de Riemann, la seule sphère que nous pouvons encore nous mettre sous la dent!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    Pour récupérer notre bien-aimée sphère de Riemann, il suffit sur ma dernière figure, de faire tourner le divin cercle trigonométrique autour de l'axe des $x$.
    On voit alors que le point $M(x,y,z)$ est l'image du point $B(-1,0,0)$ par le demi-tour d'axe $OM'$ où $M'(x',y',z')$.
    Voilà encore autre chose, un demi-tour? Qu'est-ce encore que cette bestiole? Au secours!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Je vois que les demi-tours sont aussi populaires que les variétés dans notre beau pays!
    On peut les trouver dans un espace vectoriel préhilbertien $(E,\langle\bullet\vert\bullet\rangle)$, ça fait quand même plus classe que notre misérable $\mathbb R^3$.
    Si $D$ est la droite vectorielle dirigée par le vecteur unitaire $u$, on sait qu'on a une décomposition en somme directe orthogonale:
    $E =D\oplus^{\perp} D^{\perp}$
    où un vecteur quelconque $x\in E$ se décompose en: $x=\lambda.u+y$ où $y\in D^{\perp}$.
    Donc $\lambda=\langle u\vert x\rangle$
    Si $p_D$ est le projecteur sur $D$ associé à cette somme directe, on a:
    $p_D(x)=\langle u\vert x\rangle u$ et par suite le projecteur $p_{D^{\perp}}$ sur $D^{\perp}$ vaut:
    $p_{D^{\perp}}(x)=x-\langle u\vert x\rangle u$
    Le demi-tour par rapport à la droite vectorielle $D$ est défini par:
    $s_D=p_D-p_{D^{\perp}}=2p_D-id_E$
    $D$ est donc le sous-espace propre de $s$ pour la valeur propre $1$ et l'hyperplan $D^{\perp}$ est le sous-espace propre pour la valeur propre $-1$.
    Il est clair que $s$ est involutif et $s_D(x)=2\langle u\vert x\rangle u-x$
    Dans le modeste cas qui nous occupe, $E=\mathbb R^3$ euclidien usuel.
    J'ai dit que $M(x,y,z)$ était l'image de $B(-1,0,0)$ par le demi-tour d'axe $M'(x',y',z')$
    Donc si on maîtrise bien $(?)$ le produit scalaire canonique de $\mathbb R^3$, on trouve:
    $x=-2x'^2+1=-x'^2+y'^2+z'^2$
    $y=-2x'y'$
    $z=-2x'z'$
    On note $\Phi$ cette application de $\mathbb R^3$ dans lui -même qui, laissant globalement invariante notre bien aimée sphère de Riemann $\mathbb S^2$ induit sur elle un morphisme $\psi$ d'après la proposition ($\bf 16.8.4.3$) du Dieudonné.
    On montre maintenant que la restriction de $\Phi$ à l'ouvert $U=\{(x,y,z)\in \mathbb R^3\vert \ x<0\}$ est un difféomorphisme.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonne Nuit
    Le calcul est simple. Il suffit de tirer sur la ficelle
    Tout d'abord:
    $x^2+y^2+z^2=(-x'^2+y'^2+z'^2)^2+4x'^2y'^2+4x'^2z'^2=(x'^2+y'^2+z'^2)^2$
    On en tire:
    $x'^2+y'^2+z'^2=\sqrt{x^2+y^2+z^2}$
    En combinant avec $-x'^2+y'^2+z'^2=x$, on obtient:
    $2x'^2=\sqrt{x^2+y^2+z^2}-x$ et enfin
    $x'=-\sqrt{\dfrac{\sqrt{x^2+y^2+z^2}-x}2}$
    puis $y'=-\dfrac y{2x'}$ et $z'=-\dfrac z{2x'}$
    prouvant que $\Phi$ est un difféomorphisme de $U$ sur son image, quelle est cette image au fait?
    La restriction $\psi$ de $\Psi=\Phi^{-1}$ à $\mathbb S^2\setminus \{A\}$ est un difféomorphisme de $\mathbb S^2\setminus \{A\}$ sur $\mathbb S^2\cap U$ et c'est exactement l'application d'Etllo.
    Si on a du temps à perdre, on peut chercher les écritures de $\phi$ et $\psi$ dans la carte stéréographique de pôle $A=(1,0,0)$.
    Quelle est la morale de cette histoire?
    Tout d'abord, il n'existe pas de jacobienne facile ou difficile entre variétés.
    Ensuite, les étudiants dont le niveau en géométrie est insuffisant en baveront dans la théorie des variétés.
    Mais cela est une autre (bien triste) histoire!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
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