TGV Circulaires

Bonjour
Voici la figure point de départ de mes nouvelles élucubrations.
On a trois heptagones réguliers, aucun problème pour les tracer n'en déplaise aux trisecteurs qui nous surveillent mais je me suis arrangé pour que toutes les aires algébriques $\{S(a_k,b_k,c_k)\vert\ 1\le k\le 7\}$ soient égales!
Je n'en ai dessiné que trois pour laisser une certaine clarté à la figure
Essayez de faire pareil!
Amicalement
[small]p[/small]appus83468
«13

Réponses

  • Bonsoir
    Bien sûr, les heptagones ne sont que du tape à l'oeil, juste pour faire enrager ceux qui ne savent pas les tracer.
    La véritable figure est là ci-dessous.
    Pour tout angle orienté de vecteurs $\theta=(\overrightarrow{Aa_0},\overrightarrow{Aa_{\theta}})=(\overrightarrow{Bb_0},\overrightarrow{Bb_{\theta}})=(\overrightarrow{Cc_0},\overrightarrow{Cc_{\theta}})$,
    on a l'égalité suivante entre aires algébriques:
    $$S(a_{\theta},b_{\theta},c_{\theta})=S(a_0,b_0,c_0)$$
    Etant donnés les cercles $\Gamma_A$, $\Gamma_B$, $\Gamma_C$, tout le problème est de construire la (ou les) famille(s) de triangles $(a_{\theta}b_{\theta}c_{\theta})$ satisfaisant cette relation.
    J'imagine nos aïeux s'exclamant: bien sûr il s'agit de reconstituer la fameuse con...
    Nous ne saurons jamais qu'elle était la fameuse con...puisqu'elle a disparu à tout jamais de notre culture mais il nous reste quand même quelques atouts: en principe nous savons encore calculer les aires algébriques, du moins très provisoirement jusqu'à nouvel ordre venu d'en haut.
    Alors profitons en vite.
    C'est toujours la même histoire:
    1° Faire les calculs
    2° Interpréter géométriquement les résultats obtenus.
    3° Faire la figure c'est à dire dévoiler tous les éléments que j'ai soigneusement cachés sur la mienne!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Si on se donne la loi horaire $\theta=\omega t$, on a trois petits trains tournant en rond sur leurs circuits à la même vitesse angulaire $\omega$.83488
  • Bonjour à tous
    Sur cette figure où il y a deux familles de solutions, (j'ai d'ailleurs tracé des triangles $abc$ et $a'b'c'$ de chacune des deux familles), j'ai fait apparaître les objets que j'avais cachés dans ma première. Cela devient tout de suite assez compliqué à gérer et encore j'ai utilisé un logiciel.
    Imaginez le lycéen d'il y a cent ans bavant sur cette configuration avec sa règle et son compas!
    Je pense quand même que ce problème aurait été posé au niveau du concours général ou bien de l'épreuve de géométrie de l'agrégation.
    Je le dis tout de suite, ce problème a $0$, $1$, $2$ ou une infinité de solutions!
    Cela ne vous rappelle pas quelque chose?
    Un minable problème du second degré tout aussi infaisable par les agrégatifs que par les membres du jury!
    Heureusement cela n'a aucune importance puisque la géométrie a pratiquement disparu.
    D'ailleurs à défaut du second degré devenu hors de portée, il nous reste les glorieux anneaux de polynômes!
    Faute de savoir calculer une aire algébrique, (qu'est-ce encore que cette bestiole?), pouvez vous au moins, au moins, exhiber sans aucun calcul des cas où il y a une infinité de solutions?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus83492
  • Bonjour
    Pour passer le temps, je me suis attaqué au cas de trois manèges identiques placés aux sommets d'un triangle équilatéral.
    A droite la première solution évidente par translations, à gauche la seconde l'est beaucoup moins mais ma construction générale se simplifie quand même!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus83508
  • Bonsoir
    Une infinité de solutions?
    Facile!
    $\Gamma_A=\Gamma_B=\Gamma_C$ et donc $A=B=C$
    On choisit un triangle inscrit $a_0b_0c_0$ quelconque et les petits trains se suivent sagement à la queue leu leu, tout le monde s'éclate...mais faut croire que non!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus83512
  • Bonne Nuit
    Voici la formule donnant l'aire algébrique d'un triangle $A_1A_2A_3$ en fonction des coordonnées de ses sommets dans un repère orthonormé d'un plan euclidien orienté.
    $$
    S=\pm\dfrac 12
    \begin{vmatrix}
    x_1&x_2&x_3\\
    y_1&y_2&y_3\\
    1&1&1
    \end{vmatrix}
    \ $$
    On choisit le signe $+$ pour les repères directs et le signe $-$ pour les repères indirects.
    Le facteur $\pm\dfrac 12$ est inessentiel puisqu'on ne s'intéressera qu'aux égalités entre aires algébriques.
    On montre même que cette formule reste vraie dans un repère quelconque $r$ à condition de remplacer la constante $\pm\dfrac 12$ par une autre $K_r$ ne dépendant que du repère $r$ éventuellement non orthonormé choisi.
    C'est tout ce dont vous avez besoin pour faire cet exercice.
    Bon courage!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Si j'ai bien compris la figure (ICI) de Pappus où il fait apparaître les objets qu'il avait cachés.
    Les trois cercles de similitude de $\Gamma _{B}$ et $\Gamma _{C}$, $\Gamma _{C}$ et $\Gamma _{A}$, $\Gamma _{A}$ et $\Gamma _{B}$ sont membres d'un même faisceau (pour $M$ appartenant au cercle de similitude de $\Gamma _{B}$ et $\Gamma _{C}$, on a $\dfrac{MB}{MC}=\dfrac{r_{B}}{r_{C}}$, …).
    $D$ et $D^{\prime }$ sont les points communs, supposés réels, à ces $3$ cercles de similitude (représentés en pointillés).
    $\alpha ,\beta ,\gamma $ sont les symétriques de $D$ respectivement par rapport aux droites $BC,CA,AB$; étant donné un point $a\in \Gamma _{A}$, $b$ est son image par la similitude directe de centre $\gamma $ qui transforme $A$ en $B$ et $c$ est son image par la similitude directe de centre $\beta $ qui transforme $A$ et $C$. On obtient ainsi les triangles $abc$ de la première famille.
    Ceux de la seconde famille sont obtenus en utilisant les symétriques $\alpha ^{\prime },\beta ^{\prime },\gamma ^{\prime }$ de $D^{\prime }$ par rapport aux droites $BC,CA,AB$.

    Amicalement. Poulbot
  • Merci Poulbot
    Je sais que tu as des yeux de lynx mais là tu m’épates en reconnaissant ces objets dans le fatras de ma figure.
    Tu as parfaitement décrit ma construction qui reste à justifier par les calculs que je suggère.
    Nos aïeux qui connaissaient la fameuse con..n’en avaient pas besoin pour la trouver mais nous, pauvres ignares, n’ayant pour tout viatique que les axiomes de Thalès et de Pythagore, comment allions nous faire?
    C’est là que j’ai eu l’idée d’utiliser ce fameux déterminant et je peux te dire que cela marche très bien.
    C’est donc un petit exercice de style que je demande!
    Tu te rends compte! On a mis plus de 2000 ans pour passer de la formule $\mathrm{Base }\times\mathrm{Hauteur}$ à celle en $\mathrm{Determinant}$ et on s’apprête à fermer boutique!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    Il s'agit avec des notations évidentes (?) d'écrire que l'application ci-dessous est constante:
    $$f:\theta \longmapsto
    \begin{vmatrix}
    x_A+r_A\cos(\theta+u_0)&x_B+r_B\cos(\theta+v_0)&x_C+r_C\cos(\theta+w_0)\\
    y_A+r_A\sin(\theta+u_0)&y_B+r_B\sin(\theta+v_0)&y_C+r_C\sin(\theta+w_0)\\
    1&1&1
    \end{vmatrix}
    $$
    On quitte provisoirement les terra incognita marécageuses de la défunte géométrie pour le terrain solide et connu de la glorieuse et bien vivante Analyse!
    Est-ce à dire que cela sera moins épouvantable que d'habitude?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Avant d'utiliser la Divine Analyse, il y a quand même un déterminant à se farcir, fut-il de taille $3$ et je vois d'ici les besogneux appliquer la règle de Sarrus!
    Mais il y a un détail qui change tout, notre déterminant est un polynôme en $r_A$, $r_B$, $r_C$ autrement dit un élément de $\mathbb R[r_A,r_B,r_C]$, magnificat anima mea polynum et exulta vit spiritus meus!
    Après avoir pataugé ici dix ans dans les fondrières de la géométrie, je me retrouve dans les prairies verdoyantes des anneaux de polynômes où volettent deci delà des valuations irisées.
    Alors je propose pour calculer ce polynôme d'appliquer la formule de Taylor, béni soit son Saint Nom!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    Comme petit exercice de style, je vais donc appliquer la formule de Taylor à l'origine au polynôme:
    $$g(r_A,r_B,r_C)= \begin{vmatrix}
    x_A+r_A\cos(\theta+u_0)&x_B+r_B\cos(\theta+v_0)&x_ C+r_C\cos(\theta+w_0)\\
    y_A+r_A\sin(\theta+u_0)&y_B+r_B\sin(\theta+v_0)&y_ C+r_C\sin(\theta+w_0)\\
    1&1&1
    \end{vmatrix}
    $$
    Le terme constant $T_0$ est facile à calculer, cela commence bien!
    $$T_0=g(0,0,0)= \begin{vmatrix}
    x_A&x_B&x_ C\\
    y_A&y_B&y_C\\
    1&1&1
    \end{vmatrix}
    \ $$
    Pour les termes homogènes du premier degré, il va falloir se fatiguer un peu plus!
    $$(1)\quad \dfrac{\partial g}{\partial r_A}(r_A,r_B,r_C)
    =\begin{vmatrix}
    \cos(\theta+u_0)&x_B+r_B\cos(\theta+v_0)&x_ C+r_C\cos(\theta+w_0)\\
    \sin(\theta+u_0)&y_B+r_B\sin(\theta+v_0)&y_ C+r_C\sin(\theta+w_0)\\
    0&1&1
    \end{vmatrix}$$
    On en déduit aussitôt:
    $$(2)\quad \dfrac{\partial g}{\partial r_A}(0,0,0)
    =\begin{vmatrix}
    \cos(\theta+u_0)&x_B&x_ C\\
    \sin(\theta+u_0)&y_B&y_ C\\
    0&1&1
    \end{vmatrix}=(y_B-y_C)\cos(\theta+u_0)-(x_B-x_C)\sin(\theta+u_0)$$
    On peut maintenant évaluer les termes $T_1$ de $g$ homogènes de de degré $1$:
    $$T_1=\dfrac{\partial g}{\partial r_A}(0,0,0)r_A+\dfrac{\partial g}{\partial r_B}(0,0,0)r_B+
    \dfrac{\partial g}{\partial r_C}(0,0,0)r_C$$
    Donc:
    $$T_1=\big((y_B-y_C)\cos(\theta+u_0)-(x_B-x_C)\sin(\theta+u_0)\big)r_A+\big((y_C-y_A)\cos(\theta+v_0)-(x_C-x_A)\sin(\theta+v_0)\big)r_B\\+\big((y_A-y_B)\cos(\theta+w_0)-(x_A-x_B)\sin(\theta+w_0)\big)r_C$$
    On termine par les dérivées partielles secondes!
    De l'équation $(1)$, on tire:
    $\dfrac{\partial^2g}{\partial r_A^2}=0$ et $\dfrac{\partial^2g}{\partial r_A\partial r_B}(0,0,0)
    =\begin{vmatrix}
    \cos(\theta+u_0)&\cos(\theta+v_0)&x_C\\
    \sin(\theta+u_0)&\sin(\theta+v_0)&y_C\\
    0&0&1
    \end{vmatrix}=\sin(\theta+v_0)\cos(\theta+u_0)-\sin(\theta+u_0)\cos(\theta+v_0)\\=\sin(v_0-u_0)$
    Finalement les termes homogènes du second degré valent:
    $$T_2=\sin(w_0-v_0)r_Br_C+\sin(u_0-w_0)r_Cr_A+\sin(v_0-u_0)r_Ar_B$$
    Pour écrire la constance de la fonction $\theta\mapsto f(\theta)$, il va donc falloir s'intéresser d'un peu plus près à $T_1$!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Pappus
    Il y a quelque chose qui m'échappe : pourquoi ne pas utiliser le fait que, en dérivant "en lignes", si
    $f\left( \theta \right) =\begin{vmatrix}x_{A}+r_{A}\cos \left( \theta +u_{0}\right) &x_{B}+r_{B}\cos \left( \theta +v_{0}\right) & x_{C}+r_{C}\cos \left( \theta +w_{0}\right) \\ y_{A}+r_{A}\sin \left( \theta +u_{0}\right) & y_{B}+r_{B}\sin \left( \theta +v_{0}\right) & y_{C}+r_{C}\sin \left( \theta +w_{0}\right) \\1&1&1\end{vmatrix}$, alors

    $f^{\prime }\left( \theta \right) =\begin{vmatrix}-r_{A}\sin \left( \theta +u_{0}\right) &-r_{B}\sin \left( \theta +v_{0}\right) & -r_{C}\sin \left( \theta +w_{0}\right) \\y_{A}+r_{A}\sin \left( \theta +u_{0}\right) & y_{B}+r_{B}\sin \left( \theta +v_{0}\right) & y_{C}+r_{C}\sin \left( \theta +w_{0}\right) \\1&1&1\end{vmatrix}$
    $ +\begin{vmatrix}x_{A}+r_{A}\cos \left( \theta +u_{0}\right) &x_{B}+r_{B}\cos \left( \theta +v_{0}\right) & x_{C}+r_{C}\cos \left( \theta +w_{0}\right)\\ r_{A}\cos \left( \theta +u_{0}\right) & r_{B}\cos \left( \theta +v_{0}\right) & r_{C}\cos \left( \theta +w_{0}\right) \\1&1&1\end{vmatrix}$?
    Amicalement. Poulbot
  • Bonjour Poulbot
    Tu penses bien que quand j'ai attaqué ce minuscule problème pour la première fois, j'ai essayé par curiosité toutes les façons de faire.
    A la limite, il n'y a même pas besoin de dériver. Le besogneux dont je parlais développe son déterminant par la règle de Sarrus pour obtenir $24$ termes qu'il regroupe ensuite vaille que vaille, grand bien lui fasse, pour séparer le bon grain de l'ivraïe c'est à dire les termes qui contiennent $\theta$ de ceux qui ne le contiennent pas.
    En retrouvant très momentanément le paradis des valuations, je n'ai pu résister à appliquer la formule du génial Brook Taylor, ne serait-ce que pour montrer qu'elle sert à quelque chose même dans un anneau de polynômes.
    En regroupant naturellement les termes suivant leurs graduations, elle permet de voir aussitôt que ceux du second degré ne dépendent pas de $\theta$!
    Finalement on tombe sur l'expression $T_1=U\cos(\theta)+V\sin(\theta)$ où $U$ et $V$ ne dépendent plus de $\theta$.
    $T_1$ sera constant si et seulement si $U=V=0$.
    Dois-je vraiment le montrer ou faut-il me croire sur parole?
    En tout cas les calculs sont terminés! Il nous faut quitter tristement les prairies verdoyantes pour retourner crapahuter dans les fanges de la défunte géométrie!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    C'est dur de remettre les mains dans le cambouis de la géométrie après une telle excursion paradisiaque!
    Il faut interpréter géométriquement les équations $U=V=0$.
    Ayant lu les écrits de nos aïeux sur la fameuse con.., je sais évidemment ce qu'il faut trouver.
    Mais il m'est difficile de présenter les choses de façon naturelle.
    Alors pour faire plaisir à Rescassol, le mieux est encore d'identifier le plan euclidien au plan complexe.
    Les relations $U=V=0$ équivalent alors à la relation $U\pm \imath V=0$
    Quant au complexe $U\pm \imath V\ $, il se met naturellement sous la forme d'un déterminant de taille $3$ et c'est la nullité de ce déterminant qu'il faut interpréter géométriquement.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Voici les détails, j'ai juste permuté $U$ et $V$ mais ce n'est qu'une question de notations!
    On a $T_1=V\cos(\theta)-U\sin(\theta)$ avec:
    $U=\big((y_B-y_C)\sin(u_0)+(x_B-x_B)\cos(u_0)\big)r_A+\big((y_C-y_A)\sin(v_0)+(x_C-x_A)\cos(v_0)\big)r_B+\big((y_A-y_B)\sin(w_0)\\+(x_A-x_B)\cos(w_0)\big)r_C$
    $V=\big((y_B-y_C)\cos(u_0)-(x_B-x_B)\sin(u_0)\big)r_A+\big((y_C-y_A)\cos(v_0)-(x_C-x_A)\sin(v_0)\big)r_B+\big((y_A-y_B)\cos(w_0)\\-(x_A-x_B)\sin(w_0)\big)r_C$
    J'avoue que la première fois que je suis arrivé là, j'ai séché pendant pas mal de temps et j'ai eu enfin l'idée de regarder ce que donnait $U+\imath V$!
    Qu'obtient-on?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    C'est triste à dire, mais il faut croire que même les complexes ne font plus recette!
    En introduisant les affixes $z_A=x_A+\imath y_A$, $z_B=x_B+\imath y_B$, $z_C=x_C+\imath y_C$ des sommets, on obtient:
    $(z_B-z_C)r_A(\cos(u_0)-\imath\sin(u_0))+(z_C-z_A)r_B(\cos(v_0)-\imath\sin(v_0))+(z_A-z_B)r_C(\cos(w_0)-\imath\sin(w_0))=0$, ce qui est déjà plus sympathique.
    Un dernier petit effort et ceci s'écrit:
    $$\begin{vmatrix}
    z_A&r_A(\cos(u_0)-\imath\sin(u_0))&1\\
    z_B&r_B(\cos(v_0)-\imath\sin(v_0))&1\\
    z_C&r_C(\cos(w_0)-\imath\sin(w_0))&1
    \end{vmatrix}
    =0
    $$
    C'est la nullité de ce dernier déterminant qu'il faut interpréter géométriquement et c'est là que les Athéniens s'atteignirent, que les Perses se percèrent et que les Mèdes se médirent!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Posons
    $e_{a_0}=r_A(\cos(u_0)+\sin(u_0))$
    $e_{b_0}=r_B(\cos(v_0)+\sin(v_0))$
    $e_{c_0}=r_C(\cos(w_0)+\sin(w_0))$
    La condition de déterminant s'écrit:
    $$\begin{vmatrix}
    z_A&\overline{e_{a_0}}&1\\
    z_B&\overline{e_{b_0}}&1\\
    z_C&\overline{e_{c_0}}&1
    \end{vmatrix}=0
    $$
    On considère alors le système linéaire suivant de trois équations à deux inconnues $\{\lambda,\mu\}$:
    $\lambda.\overline{e_{a_0}}+\mu=z_A$
    $\lambda.\overline{e_{b_0}}+\mu=z_B$
    $\lambda.\overline{e_{c_0}}+\mu=z_C$
    Que peut-on en dire?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Pappus,

    On reconnaît l'écriture complexe d'une similitude indirecte : $z'=\lambda . \overline{z}+\mu$, et donc $z_a, \ z_B, \ z_c$ sont les images respectives de $e_{a_0}, e_{b_0}, e_{c_0}$ par cette similitude.

    C'est ma petite contribution.

    Amicalement.


    Jean-éric.
  • Bonjour
    Faudrait-il croire que le cours d'algèbre linéaire se soit fait la malle lui aussi?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Merci Jean-Eric
    Il faut d'abord dire que ce système linéaire est compatible à cause de la nullité du déterminant et alors, on en déduit l'existence de cette similitude indirecte.
    C'est à partir de là que la géométrie a enfin, enfin son mot à dire jusqu'à l'explication de ma construction!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Ainsi c'est de cette misérable similitude indirecte que nous allons trouver le secret de cette construction!
    Il faut quand même se rappeler que les similitudes ont disparu à jamais de notre enseignement et avec elles le groupe des similitudes dont l'étude d'après Felix Klein s'identifierait avec celle de la géométrie euclidienne. Autant dire que la géométrie euclidienne a chez nous sombré corps et bien.
    On ne peut plus ânonner à propos d'elle que quelques recettes de cuisine à savoir par coeur: par exemple, axiome de Thalès, axiome de Pythagore!
    D'après Daniel Perrin, les similitudes seraient un petit miracle qui n'existe pas dans les géométries non euclidiennes, un petit miracle dont nos étudiants sont bien obligés de se passer!
    Et comme les géométries non euclidiennes ne sont pas, elles non plus, enseignées, c'est un petit miracle dont ils ne sauront jamais rien!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Même si ce n'est pas obligatoire, il est quand même utile de faire une figure avant de faire quelque calcul que ce soit
    Vous remarquerez que depuis mes débuts sur ce forum de géométrie, il est très rare que j'envoie un message sans figure!
    En voici une donc:
    Les complexes que j'ai notés:
    $e_{a_0}=r_A(\cos(u_0)+\sin(u_0))$
    $e_{b_0}=r_B(\cos(v_0)+\sin(v_0))$
    $e_{c_0}=r_C(\cos(w_0)+\sin(w_0))$
    sont les affixes respectifs des vecteurs $\overrightarrow{Aa_0}\ $, $\overrightarrow{Bb_0}$, $\overrightarrow{Cc_0}$,
    Par le point $O$ d'affixe $0$, (qui est donc un point quelconque du plan), on mène les vecteurs équipollents:
    $\overrightarrow{OE_{a_0}}=\overrightarrow{Aa_0}$, $\overrightarrow{OE_{b_0}}=\overrightarrow{Bb_0}$, $\overrightarrow{OE_{c_0}}=\overrightarrow{Cc_0}$.
    Nos anciens qualifiaient ce triangle $E_{a_0}E_{b_0}E_{c_0}$ de premier triangle modulaire car il en avait derrière encore un autre à se farcir dont nous n'aurons heureusement pas besoin.
    C'est ce triangle dont nous venons de montrer grâce au génial Taylor qu'il est inversement semblable au triangle.
    $ABC$.
    Bien sûr en faisant tourner les points $a_0$, $b_0$, $c_0$ d'un angle $\omega$ sur leurs cercles respectifs, on obtient les trois nouveaux points que j'ai notés $a_{\omega}$, $b_{\omega}$, $c_{\omega}$.
    On peut faire la même construction pour obtenir un autre triangle modulaire $E_{a_{\omega}}E_{b_{\omega}}E_{c_{\omega}}$ qui se déduit de l'autre $E_{a_0}E_{b_0}E_{c_0}$ par la rotation de centre $O$ et d'angle $\omega$.
    Tous ces triangles modulaires sont donc directement isométriques entre eux et inversement semblables au triangle $ABC$.
    On a vu que les aires algébriques $S(a_{\omega}, b_{\omega},c_{\omega})$ étaient constantes et en fait:
    $$S(a_{\omega}, b_{\omega},c_{\omega})=S(A,B,C)+S(E_{a_0},E_{b_0},E_{c_0})$$
    Vite dit, l'aire algébrique $S(a_{\omega}, b_{\omega},c_{\omega})$ est la somme de l'aire algébrique du triangle $ABC$ et de l'aire algébrique du triangle modulaire.
    Pourquoi?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus83698
  • Bonne Nuit à tous
    On a déjà pratiquement démontré cette formule d'aire.
    On a vu que grâce au Divin Taylor:
    $$S(a_{\omega},b_{\omega},c_{\omega})=\dfrac 12T_0+\dfrac12 T_2$$
    On sait que le premier terme est égal à $S(A,B,C)$
    Quand au second terme, il s'écrit:
    $$\dfrac 12\big(\sin(w_0-v_0)r_Br_C+\sin(u_0-w_0)r_Cr_A+\sin (v_0-u_0)r_Ar_B\big)=
    \dfrac 12\begin{vmatrix}
    r_A\cos(u_0)&r_B\cos(v_0)&r_C\cos(w_0)\\
    r_A\sin(u_0)&r_B\sin(v_0)&r_C\sin(w_0)\\
    1&1&1
    \end{vmatrix}=S(E_{a_0}, E_{b_0},E_{c_0})$$
    C'est bien l'aire algébrique du triangle modulaire.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Venons en maintenant au coeur du sujet, à savoir le défunt programme d'Erlangen de Felix Klein.
    On s'intéresse d'abord au groupe affine. On sait que ses éléments ont l'amabilité de conserver les barycentres.
    La rotation $E_{a_0}E_{a_0}E_{a_0}\mapsto E_{a_{\omega}}E_{b_{\omega}}E_{c_{\omega}}$ est affine et son centre est $O$ qui a donc les mêmes coordonnées barycentriques dans les deux triangles modulaires, donc:
    $x\overrightarrow{OE_{a_0}}+y\overrightarrow{OE_{b_0}}+z\overrightarrow{OE_{c_0}}=x\overrightarrow{OE_{a_{\omega}}}+y\overrightarrow{OE_{b_{\omega}}}+z\overrightarrow{OE_{c_{\omega}}}=0$
    Cette égalité peut aussi s'écrire:
    $$x(a_0-A)+y(b_0-B)+z(c_0-C)=x(a_{\omega}-A)+y(b_{\omega}-B)+z(c_{\omega}-C)=0$$
    Ce qui entraine:
    $$D=x.a_0+y.b_0+z.c_0=x.a_{\omega}+y.b_{\omega}+z.c_{\omega}=x.A+y.B+z.C=f_{\omega}(O)$$
    où $f_{\omega}$ est la similitude indirecte $E_{a_{\omega}}E_{b_{\omega}}E_{c_{\omega}}\mapsto ABC$.
    C'est un point qui ne dépend pas de $\omega$.
    On remarque que c'est le point fixe de toutes les applications affines $a_{\omega}b_{\omega}c_{\omega}\mapsto ABC$ et de toutes les applications affines: $a_0b_0c_0\mapsto a_{\omega}b_{\omega}c_{\omega}$
    Nos aïeux qualifiaient ce point $D$ de point directeur.
    Maintenant on va voir ce qu'on peut dire de ce point $D$ du point de vue de la géométrie euclidienne c'est à dire du point de vue du groupe des similitudes d'après le toujours défunt programme d'Erlangen.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous.
    Venons en aux propriétés euclidiennes de la similitude indirecte :
    $$f_0: E_{a_0}E_{b_0}E_{c_0}O\mapsto ABCD$$
    Comme $f_0$ multiplie les distances par le rapport de similitude $k$, les relations:
    $$\dfrac{OE_{a_0}}{r_A}=\dfrac{OE_{b_0}}{r_B}=\dfrac{OE_{c_0}}{r_C}=1$$
    entraînent les relations:
    $$\dfrac{DA}{r_A}=\dfrac{DB}{r_B}=\dfrac{DC}{r_C}=k$$
    D'autre part une similitude indirecte change un angle orienté en son opposé:
    $(\overrightarrow{OE_{b_0}},\overrightarrow{OE_{c_0}})=-(\overrightarrow{DB},\overrightarrow{DC})$
    Intéressons nous à l'application: $b_{\omega}\mapsto c_{\omega}$ qui est une similitude directe de centre $\alpha$.
    Sa partie linéaire envoie le vecteur $\overrightarrow{Bb_0}=\overrightarrow{OE_{b_0}}$ sur le vecteur $\overrightarrow{Cc_0}=\overrightarrow{OE_{c_0}}$
    L'angle de cette similitude est donc: $(\overrightarrow{OE_{b_0}},\overrightarrow{OE_{c_0}})$
    Le rapport de cette similitude est égal à $\dfrac{r_C}{r_B}$.
    Comme cette similitude directe envoie le centre $B$ sur le centre $C$, on a:
    $\dfrac{\alpha C}{\alpha B}=\dfrac{r_C}{r_B}$ et $(\overrightarrow{\alpha B},\overrightarrow{\alpha C})=(\overrightarrow{OE_{b_0}},\overrightarrow{OE_{c_0}})$
    Ces résultats sont à comparer avec ceux que nous avons trouvés pour $D$:
    $\dfrac{DC}{DB}=\dfrac{r_C}{r_B}$ et $(\overrightarrow{DB},\overrightarrow{DC})=-(\overrightarrow{OE_{b_0}},\overrightarrow{OE_{c_0}})\ $.
    La conclusion s'impose d'elle même:
    $\alpha$ est le symétrique de $D$ par rapport à la droite $BC$ et de même $\beta$, le centre de la similitude directe $c_{\omega}\mapsto a_{\omega}$, est le symétrique de $D$ par rapport à la droite $CA$ et $\gamma$, le centre de la similitude directe $a_{\omega}\mapsto b_{\omega}$, est le symétrique de $D$ par rapport à la droite $AB$.
    Il reste maintenant à faire la synthèse de ce que je viens de dire pour aboutir à ma construction.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    On voit que tout tourne autour de l'existence du point $D$.
    Je vais y consacrer un certain temps et essayer plusieurs approches.
    Tout ce qu'on sait du point $D$ et c'est déjà pas mal, c'est qu'il doit vérifier les équations:
    $$\dfrac{DA}{r_A}=\dfrac{DB}{r_A}=\dfrac{DC}{r_C}$$
    Dans le jargon de nos anciens, on disait que le triplet $(r_A:r_B:r_C)$ était un système de coordonnées tripolaires du point $D$.
    La question est donc la suivante:
    Etant donnés un triplet $(\ell,m,n)$ de trois réels strictement positifs, déterminer et construire le (ou les) point(s) $M$ tels que:
    $$\dfrac{MA}{\ell}=\dfrac{MB}{m}=\dfrac{MC}{n}$$.
    Il va sans dire que c'était un problème bien connu des bacheliers d'autrefois dont j'ai fait partie, un minable problème du second degré mais est-il encore accessible à nos capésiens et nos agrégatifs d'aujourd'hui?
    J'en doute fort!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    On voit qu'il faut s'investir dans le lieu $\delta_A$ des points $M$ tels que:
    $$\dfrac{MB}{r_B}=\dfrac{MC}{r _C}$$
    Ce lieu est en général un cercle si $r_B\not= r_C$ et une droite (la médiatrice de $BC$), si $r_B=r_C$
    Autrefois on connaissait ce lieu très tôt dès l'introduction de l'axiome de Thalès.
    Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui mais je pense qu'on préfère ânonner l'axiome de Thalès jusqu'à plus soif plutôt que d'en donner la moindre application géométrique réellement intéressante.
    Il existe aussi une démonstration via les barycentres dont Rescassol et moi avions parlé dans un fil récent, je ne sais plus lequel, mais les barycentres s'étant faits la malle, cette démonstration est devenue caduque et pourtant les barycentres sont au coeur de la géométrie affine, comprenne qui pourra!
    Il existe encore une autre façon de faire!
    $\delta_A$ est aussi le lieu des points $M$ tels que:
    $$r_C^2 BM^2-r_B^2CM^2=0$$
    L'application $\delta_A: M\mapsto r_C^2 BM^2-r_B^2CM^2$ est techniquement ce qu'on appelle une fonction scalaire de Leibniz.
    Les fonctions scalaires de Leibniz ont disparu depuis longtemps tout comme les fonctions vectorielles de Leibniz.
    Les fonctions vectorielles servaient à construire le prolongement vectoriel de l'espace affine.
    Les fonctions scalaires servaient à construire l'espace des sphères si utile en géométrie circulaire.
    Ce sont sans doute deux raisons plus que suffisantes pour qu'elles disparaissent à tout jamais de notre culture.
    On montre ainsi que toute droite ou tout cercle du plan est une ligne de niveau d'une fonction scalaire de Leibniz.
    Maintenant pourquoi le cercle $\delta_A$ est-il appelé le cercle de similitude des cercles $\Gamma_B$ et $\Gamma_C$?
    Tout simplement parce qu'il est le lieu des centres des similitudes directes ou indirectes envoyant $\Gamma_B$ sur $\Gamma_C$
    Toutes ces similitudes ont pour rapport $\dfrac{r_C}{r_B}$.
    Toute similitude $s$ envoyant $\Gamma_B$ sur $\Gamma_C$ envoie le centre $B$ de $\Gamma_B$ sur le centre $C$ de $\Gamma_C$.
    Donc si $P$ est le centre de $s$, on a:
    $\dfrac{PC}{PB}=\dfrac{r_C}{r_B}$ et par suite $P\in \delta_A$
    Réciproquement soit $P$ un point quelconque de $\delta_A$.
    La similitude directe $s_P^+$ de centre $P$ envoyant $B$ sur $C$ envoie $\Gamma_B$ sur $\Gamma_C$ et la similitude indirecte $s_P^-$ de centre $P$ envoyant $B$ sur $C$ envoie $\Gamma_B$ sur $\Gamma_C$.
    Que sont les points $I_+$ et $I_-$ de ma figure.
    Les droites invariantes de $s_P^-$ sont celles tracées en pointillé, pourquoi?
    Enfin le cercle de similitude $\delta_A$ appartient au faisceau de cercles engendré par $\Gamma_B$ et $\Gamma_C$, pourquoi?83834
    83836
  • Bonjour à tous
    On a vu que le cercle de similitude $\delta_A$ des cercles $\Gamma_B$ et $\Gamma_C$ était associé à la nullité de la fonction scalaire de Leibniz:
    $$\delta_A: M\mapsto r_C^2 BM^2-r_B^2 CM^2$$
    On introduit de la même manière les fonctions scalaires de Leibniz:
    $$\delta_B: M\mapsto r_A^2 CM^2-r_C^2 AM^2$$
    $$\delta_C: M\mapsto r_B^2 AM^2-r_A^2 BM^2$$
    L'identité linéaire:
    $$r_A^2\delta_A+r_B^2\delta_B+r_C^2\delta_C=0 0$$
    montre que ces trois cercles de similitude font partie d'un même faisceau linéaire de cercles.
    On a donc trois cas de figures selon que ce faisceau est à points de base, à points limites ou formé de cercles tangents.
    Notons que le cercle de similitude $\delta_A$ appartient au faisceau de cercles à points de base $B$ et $C$ et en tant que tel est orthogonal à tout cercle passant par $B$ et $C$.
    Il en résulte que le cercle circonscrit $\Gamma$ au triangle $ABC$ est orthogonal aux cercles $\delta_A$, $\delta_B$, $\delta_C$. Il appartient donc au faisceau de cercles conjugué du faisceau $\mathcal F$ engendré par ces trois cercles de similitude.
    J'ai tracé ci-dessous les trois cas de figure possibles.
    Sur chacune de ces trois figures, j'ai tracé en bleu la ligne des centres du faisceau $\mathcal F$ et en violet son axe radical.
    On remarque déjà que dans le cas qui nous intéresse, à savoir quand $\mathcal F$ est à points de base $D$ et $D'$, ceux-ci son inverses par rapport à $\Gamma$.
    Dans la discussion qui va suivre, on a deux choix possibles:
    1° Soit on discute de l'intersection de l'axe radical violet avec un des cercles de similitude.
    2° Soit on discute de l'intersection de la ligne des centres bleue avec le cercle circonscrit $\Gamma$.
    On sent confusément que le deuxième choix sera plus simple mais comme exercice de style, quelles sont les équations de l'axe radical et de la ligne des centres en coordonnées barycentriques par rapport au triangle $ABC$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus83878
    83880
    83882
  • Bonsoir à tous
    En ce qui concerne l'axe radical violet, on peut s'intéresser à la fonction scalaire de Leibniz:
    $$\delta_A+\delta_B+\delta_C$$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    $$(\delta_A+\delta_B+\delta_C)(M)=(r_B^2-r_C^2)AM^2+(r_C^2-r_A^2)BM^2+(r_A^2-r_B^2)CM^2$$
    La somme des coefficients est nulle:
    $$(r_B^2-r_C^2)+(r_C^2-r_A^2)+(r_A^2-r_B^2)=0$$
    Ceci entraînait autrefois que la fonction $\delta_A+\delta_B+\delta_C$ était affine!
    Aujourd'hui je ne sais pas!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir
    Les lignes de niveau de $\delta_A+\delta_B+\delta_C$ sont donc des droites.
    Celle qui correspond à $\{M\vert (\delta_A+\delta_B+\delta_C)(M)=0\}$ appartient au faisceau $\mathcal F$ engendré par $\delta_A$, $\delta_B$, $\delta_C$: c'est donc l'axe radical de ce faisceau.
    Comment en déduire son équation barycentrique homogène dans le triangle $ABC$?
    Encore une nouvelle question épouvantable?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Il n' y a rien là de particulièrement épouvantable sauf que disposer de formules de distances en coordonnées barycentriques n'est plus très à la mode et qu'on ne sait plus faire de la géométrie euclidienne que dans des repères orthonormés.
    Ici on va travailler en coordonnées barycentriques normalisées.
    $\overrightarrow{AM}=y.\overrightarrow{AB}+z.\overrightarrow{AC}$
    En passant au carré scalaire, on obtient avec les notations habituelles, ($BC=a$, $CA=b$, $AB=c$):
    $AM^2=c^2y^2+b^2z^2+2yz\langle\overrightarrow{AB}\vert\overrightarrow{AC}\rangle$
    Quant au produit scalaire $\langle\overrightarrow{AB}\vert\overrightarrow{AC}\rangle$, il est donné par le symbole de Conway:
    $\langle\overrightarrow{AB}\vert\overrightarrow{AC}\rangle=\dfrac 12(b^2+c^2-a^2)$
    Cette dernière équation n'est pas autre chose que l'identité de polarisation bien connue:
    $$b(x,y)=\dfrac 12(q(x+y)-q(x)-q(y))$$
    Il aurait peut-être été préférable d'appeler ce symbole, symbole de polarisation, ou bien si on veut être très très à la mode et dans le vent de la vacuité de nos réformes, symbole d'Al Kashi!
    Quoiqu'il en soit, on obtient:
    $AM^2=c^2y^2+b^2z^2+(b^2+c^2-a^2)yz$
    C'est l'avantage d'utiliser les coordonnées barycentriques, il n'est pas besoin de recommencer les calculs pour obtenir les expressions de $BM^2$ et $CM^2$, il suffit de faire les permutations circulaires adéquates: $x\to y\to z\to x$ et $a\to b\to c\to a$ pour obtenir:
    $BM^2=a^2z^2+c^2x^2+(c^2+a^2-b^2)zx$ et $CM^2=b^2x^2+a^2y^2+(a^2+b^2-c^2)xy$
    L'écriture de $\delta_A+\delta_B+\delta_C$ peut sembler assez monstrueuse mais on part le coeur tranquille puisqu'on sait que cela doit se factoriser par $x+y+z$, (pourquoi?).
    On trouve finalement pour cette écriture:
    $$(x+y+z)\big((b^2-c^2)r_A^2-b^2r_B^2+c^2r_C^2)x+(a^2r_A^2+(c^2-a^2)r_B^2-c^2r_C^2)y+(-a^2r_A^2+b^2r_B^2+(a^2-b^2)r_C^2)z\big)$$
    J'ai fait les calculs à la main mais les fainéants peuvent toujours utiliser un logiciel de calcul formel!
    En résumé l'équation barycentrique de l'axe radical du faisceau $\mathcal F$ est:
    $$((b^2-c^2)r_A^2-b^2r_B^2+c^2r_C^2)x+(a^2r_A^2+(c^2-a^2)r_B^2-c^2r_C^2)y+(-a^2r_A^2+b^2r_B^2+(a^2-b^2)r_C^2)z=0$$
    Y avait-il un moyen d'arriver immédiatement à cette équation?
    Ben oui!
    Même pas besoin de savoir calculer une distance en barycentriques, na!
    On savait autrefois que $f=\delta_A+\delta_B+\delta_C$ était affine, donc:
    $f(M)=f(x.A+y.B+z.C)=f(A)x+f(B)y+f(C)z$ et on retrouve tout de suite l'expression précédente!
    C'est une toute toute petite satisfaction que d'avoir obtenu l'équation de cet axe radical, yes we can, mais devant son aspect rébarbatif, on a pas très envie de discuter de son intersection avec l'un des cercles $\delta_A$, $\delta_B$ ou $\delta_C$.
    Alors on se tourne vers la deuxième méthode que je préconisais, former l'équation de la ligne des centres de $\mathcal F$ et discuter de son intersection avec le cercle circonscrit!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Le cercle $\delta_A$ est le lieu des points $P$ tels que:
    $\dfrac{PB}{PC}=\dfrac{r_B}{r_C}=k$
    Pour $k\not =1$, il coupe la droite $BC$ en deux points $M$ et $N$ tels que $\dfrac{MB}{MC}=\dfrac{NB}{NC}=k>0$.
    C'est une vieille histoire: diviser un segment $BC$ dans un rapport donné $k$. De mon temps on apprenait cela en Seconde, et les deux points $M$ et $N$ qu'on trouvait formaient une division harmonique avec les points $B$ et $C$.
    Dans la foulée, on apprenait la définition des faisceaux harmoniques
    C'était la modeste intrusion de la géométrie projective au lycée.
    On apprenait cela en Seconde car on avait besoin de ces notions en Première en Optique de Gauss.
    Aujourd'hui tout ceci a disparu de notre culture et que font les physiciens?
    Eh bien ils se démerdent.
    De toutes façons, ils peuvent toujours se référer à l'expérience pour justifier leurs formules!
    C'est peut-être une bonne idée: faire de la géométrie euclidienne une science expérimentale qu'on laisserait aux physiciens le soin d'enseigner!
    Pour fixer les idées: $\dfrac{\overline{MB}}{\overline{MC}}=k$, $\dfrac{\overline{NB}}{\overline{NC}}=-k$.
    Le centre $I_A$ de $\delta_A$ est le milieu du segment $MN$, on a donc:
    $2\overline{I_AB}=\overline{MB}+\overline{NB}=k\overline{MC}-k\overline{NC}=k\overline{MN}$
    $2\overline{I_AC}=\overline{MC}+\overline{NC}=\dfrac 1k\overline{MB}-\dfrac 1k\overline{NB}=\dfrac 1k\overline{MN}$
    Et finalement:
    $\dfrac{\overline{I_AB}}{\overline{I_AC}}=k^2=\dfrac{r_B^2}{r_C^2}$
    Par permutation circulaire en faisant intervenir les centres $I_B$ de $\delta_B$ et $I_C$ de $\delta_C$, on a:
    $\dfrac{\overline{I_BC}}{\overline{I_BA}}=\dfrac{r_C^2}{r_A^2}$
    $\dfrac{\overline{I_CA}}{\overline{I_CB}}=\dfrac{r_A^2}{r_B^2}$
    Ceux qui connaissent le quart de leur cours de géométrie affine peuvent appliquer le théorème de Ménélaüs pour montrer que les centres $I_A$, $I_B$, $I_C$ sont alignés mais cela on le savait déjà puisqu'ils sont alignés sur la ligne des centres du faisceau $\mathcal F$.
    Ceux qui sont un peu plus futés calculeront les coordonnées barycentriques des centres $I_A$, $I_B$, $I_C$.
    Par exemple de la relation:
    $r_C^2 \overline{I_AB}-r_B^2 \overline{I_AC}=0$, on en déduit que les coordonnées barycentriques homogènes de $I_A$ sont: $(0:r_C^2:-r_B^2)$ puis par permutations circulaires celles de $I_B(-r_C^2:0:r_A^2)$ et $I_C(r_B^2:-r_A^2:0)$
    Ils montreront ensuite la force brute de l'algèbre linéaire sur le sieur Ménélaüs en écrivant:
    $\begin{vmatrix}
    0&r_C^2&-r_B^2\\
    -r_C^2&0&r_A^2\\
    r_B^2&-r_A^2&0
    \end{vmatrix}=0
    $
    comme déterminant d'une matrice antisymétrique de taille $3$ prouvant une nouvelle fois l'alignement des centres $I_A$, $I_B$, $I_C$.
    Enfin ceux qui ne veulent pas perdre de temps à de telles futilités écriront l'équation de la ligne des centres:
    $\begin{vmatrix}
    x&y&z\\
    -r_C^2&0&r_A^2\\
    r_B^2&-r_A^2&0
    \end{vmatrix}=r_A^2(r_A^2x+r_B^2y+r_C^2z)=0
    $
    Donc une équation de la ligne des centres de $\mathcal F$ est:
    $$r_A^2x+r_B^2y+r_C^2z=0$$
    ce qui est quand même plus simple que celle de son axe radical!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Faisons le point. On veut que le faisceau de cercles $\mathcal F$ engendré par les cercles $\delta_A$, $\delta_B$, $\delta_C$ soit à points de base $D$ et $D'$. Ceci revient à dire que le faisceau conjugué $\mathcal F^{\perp}$ soit à points limites $D$ et $D'$.
    Or nous connaissons deux éléments de ce faisceau $\mathcal F^{\perp}$:
    1° Son axe radical qui est la ligne des centres du faisceau $\mathcal F$.
    2° Le cercle circonscrit $\Gamma$ au triangle $ABC$
    Le faisceau $\mathcal F^{\perp}$ sera donc à points limites si et seulement si $\Gamma$ et la ligne des centres du du faisceau $\mathcal F$ ont une intersection vide.
    On tombe sur une nouvelle question dramatique:
    Quelle peut bien être une équation barycentrique homogène du cercle circonscrit $\Gamma$ avec le triangle $ABC$ pour triangle de référence?
    Autrefois au siècle dernier, il était de notoriété publique que cette équation était:
    $$a^2yz+b^2zx+c^2xy=0$$
    avec comme d'habitude les conventions:
    $BC=a$, $CA=b$, $AB=c$
    Aujourd'hui je ne sais pas ce qu'il en est puisque cela fait des décennies que je suis rangé des voitures.
    Je suppose quand même qu'on doit trouver cette équation dans les quelques livres qui servent de préparation au Capes ou à l'Agrégation?
    En tout cas le calcul se présente bien!
    Les variables $r_A$, $r_B$, $r_C$ sont concentrées dans l'équation de la ligne des centres et les variables $a$, $b$, $c$ le sont dans l'équation du cercle circonscrit!
    L'intersection d'une droite et d'un cercle, ce n'est pas la mer à boire mais aujourd'hui nous sommes tombés si bas que tout est envisageable!
    En tout cas les calculs sont une chose mais leur interprétation géométrique en est une autre!!
    Avant de vous laisser chercher dans la littérature une preuve de cette équation, je voudrais faire le lien avec un autre théorème autrefois fort connu mais aujourd'hui tombé dans l'oubli puisque sa preuve appartient à la défunte géométrie circulaire.
    Quitte à changer les notations des sommets, on peut toujours supposer que le point $M(x:y:z)$ appartient à celui des deux arcs $BC$ qui ne contient pas le sommet $A$.
    On a donc $x<0$ et $y>0$, $z>0$
    $x=-Aire(MBC)=-\dfrac 12MB.MC.\sin{\widehat{MBC}}=-\dfrac 12MB.MC.\sin(\widehat A)=-\dfrac 12MB.MC.\dfrac a{2R}$
    De même $y=+\dfrac 12MC.MA.\dfrac b{2R}$ et $z=+\dfrac 12MA.MB.\dfrac c{2R}$
    où j'ai utilisé le théorème de l'angle inscrit et la loi des sinus. Sont-ils encore enseignés?
    Bref au total l'équation du cercle circonscrit se lit:
    $$BC.AM=AC.BM+AB.CM$$
    Quel est ce théorème?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    Ptolémée, mais a-t-on tout le cercle ?

    Cordialement,

    Rescassol
  • Merci Rescassol
    Bien sûr qu'on a tout le cercle puisque le point $M$ ne peut pas faire autre chose que d'être situé sur l'un de ces trois arcs de cercles.
    Il faut seulement adapter les notations à ces trois cas de figures, (quitte à changer les notations des sommets, etc....).
    Traditionnellement le théorème de Ptolémée se démontrait comme application de l'inversion mais comme la géométrie circulaire a disparu, le théorème de Ptolémée s'est fait la malle lui aussi.
    Logiquement avec les programmes de géométrie actuels, la seule chose qui devrait nous rester de Ptolémée est son système géocentrique. On ne s'en porterait pas plus mal.
    Ce que nous savons aujourd'hui des coniques est largement insuffisant pour que nous puissions comprendre les lois de Képler!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    C'est ce que je voulais dire, Pappus, on n'a pas $BC.AM=AC.BM+AB.CM$ sur la figure suivante:

    Cordialement,

    Rescassol84066
  • Bonsoir
    Pour être plus terre à terre, l'équation barycentrique homogène du cercle circonscrit au triangle $ABC$: $a^2yz+b^2zx+c^2xy=0$ se lit:
    1° $BC.AM=CA.BM+AB.CM$ quand $M$ est sur l'arc $BC$ ne contenant pas $A$.
    2° $CA.BM=AB.CM+BC.AM$ quand $M$ est sur l'arc $CA$ ne contenant pas $B$.
    3° $AB.CM=BC.AM+CA.BM$ quand $M$ est sur l'arc $AB$ ne contenant pas $C$.
    Et dans ces trois cas de figure, on retrouve le théorème de Ptolémée.
    Autrement dit, équation barycentrique du cercle circonscrit et théorème de Ptolémée, c'est exactement la même chose!
    Il reste maintenant à discuter de cette intersection droite-cercle, encore un nouveau drame épouvantable en perspective?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Dans ce fil rien ne me sera épargné!
    On doit chercher les solutions communes non triviales éventuelles des équations:
    $r_A^2x+r_B^2y+r_C^2z=0$ et $a^2yz+b^2zx+c^2xy=0$
    Grosso modo si on veut se consoler de ne connaître en géométrie comme cercle que le cercle trigonométrique, cela revient à étudier la restriction d'une forme quadratique à un hyperplan, c'est quand même plus glorieux pour un taupin!
    On élimine $z$ par exemple entre ces deux équations.
    On calcule $z$ dans la première équation:
    $$z=-\dfrac{r_A^2x+r_B^2y}{r_C^2}$$
    et on reporte dans la seconde, c'est d'une difficulté inouïe:
    $$(a^2y+b^2x)(r_A^2x+r_B^2y)-r_C^2c^2xy=0$$
    c'est à dire:
    $$q(x,y)=b^2r_A^2x^2+(a^2r_A^2+b^2r_B^2-c^2r_C^2)xy+a^2r_B^2y^2=0$$
    On tombe sur une forme quadratique à 2 variables, (sont-elles encore enseignées?), dont le discriminant est:
    $$\Delta=a^2b^2r_A^2r_B^2-\dfrac{(a^2r_A^2+b^2r_B^2-c^2r_C^2)^2}4$$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Le faisceau $\mathcal F$ est à points de base $D$ et $D'$ si et seulement si la forme quadratique $q$ est définie positive c'est à dire si et seulement si $\Delta>0\ $.
    On verrait de même que pour $\Delta=0$, le faisceau $\mathcal F\ $ est formé de cercles tangents et que pour $\Delta<0$, le faisceau $\mathcal F$ est à points limites.
    On introduit le polynôme $\mathcal H\in \mathbb Z[X,Y,Z]$:
    $$\mathcal H=2Y^2Z^2+2Z^2X^2+2X^2Y^2-X^4-Y^4-Z^4$$
    On a:
    $$\Delta=\dfrac{\mathcal H(ar_A,br_B,cr_C)}4$$
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Le polynôme $\mathcal H$ était autrefois très célèbre car si $a$, $b$, $c$ sont les longueurs des côtés d'un triangle, alors:
    $$\mathcal H(a,b,c)=16S^2$$
    où $S$ est l'aire ce ce triangle, c'est la formule de Héron. C'est pourquoi j'appelle $\mathcal H$ le polynôme de Héron.
    On sait qu'il se factorise complètement:
    $$\mathcal H=(X+Y+Z)(Y+Z-X)(Z+X-Y)(X+Y-Z)$$
    Réciproquement si on se donne trois réels strictement positifs, $a$, $b$, $c$ tels que $\mathcal H(a,b,c)>0$, ces trois réels sont-ils les longueurs des côtés d'un triangle?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonne Nuit
    Si $\mathcal H(a,b,c)=(a+b+c)(b+c-a)(c+a-b)(a+b-c)>0$, l'un des trois réels $b+c-a$, $c+a-b$, $a+b-c$ est strictement positif.
    On peut toujours supposer que c'est $b+c-a$.
    Si on avait $c+a-b<0$ et $a+b-c<0$, en additionnant on aurait $2a<0$, ce qui est absurde.
    Résultat des courses: on a bien $b+c-a>0$, $c+a-b>0$ et $a+b-c>0$ et les scalaires strictement positifs $a$, $b$, $c$ sont bien les longueurs des côtés d'un triangle.
    Conclusion:
    Le problème de départ c'est à dire l'existence de familles de triangles $a_{\omega}b_{\omega}c_{\omega}$ d'aire algébrique constante $S(a_{\omega},b_{\omega},c_{\omega})$ est assurée si et seulement si il existe un triangle dont les longueurs des côtés sont $ar_A$, $br_B$, $cr_C$.
    Ma construction que Poulbot a si bien déchiffrée fournit alors deux familles de solutions.
    J'entends déjà les objections de certains: on a jamais vu les barycentres et encore moins les coordonnées barycentriques.
    Les seules coordonnées que nous connaissons sont les coordonnées cartésiennes et encore, encore seulement dans le cas où le repère est orthonormé et direct, (direct car on est jamais trop prudent!).
    Et qui c'est ce Ptolémée dont on nous rebat les oreilles avec son théorème à la noix? On en a jamais entendu parler et il nous tape sur le système!
    Existe-il une solution qui évite ces calculs débiles?
    Ben oui, il en existe une et elle est sous nos yeux!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Pendant que certains s'escriment, du moins, je l'espère, à prouver l'équation barycentrique du cercle circonscrit ou à trouver la preuve synthétique qu'ils ont sous les yeux, je vous propose un autre problème voisin!
    Quand c'est fini, n.i ni ni, ça recommence!
    Sur la figure ci-dessous, trouver les familles de triangles $a_{\omega}b_{\omega}c_{\omega}$ tels que l'aire algébrique du triangle $T_{\omega}$ formé par les tangentes respectives aux points $a_{\omega}$, $b_{\omega}$, $c_{\omega}$ aux cercles $\Gamma_A$, $\Gamma_B$, $\Gamma_C$ soit constante avec $(\overrightarrow{Aa_0},\overrightarrow{Aa_{\omega}})=(\overrightarrow{Bb_0},\overrightarrow{Bb_{\omega}})=(\overrightarrow{Cc_0},\overrightarrow{Cc_{\omega}})=\omega$
    Mais maintenant, nous sommes prévenus et armés pour ce faire!
    Nous connaissons les bienfaits de l'Algèbre avec la théorie des polynômes et des formes quadratiques et de l'Analyse avec la dérivation des déterminants.
    Cette fois-ci, il existe quatre familles de solutions qui s'échangent sous l'action d'un groupe commutatif à quatre éléments tout aussi défunt que le groupe à deux éléments précédent qui était un sous-groupe du défunt groupe circulaire!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Nous venons de voir comment la solution de notre problème était liée à l'existence des coordonnées tripolaires. Il semble me rappeler que ces coordonnées étaient le sujet d'un problème du Concours général autour des années 1950. Ce problème devrait figurer dans le Lebossé-Hémery!84116
  • Bonjour à tous
    Il s'agit de reconstituer le triangle modulaire $E_aE_bE_c$.
    Que sait-on de ce triangle modulaire?
    $E_a\in \gamma_A$ cercle de centre $O$ et de rayon $r_A$.
    $E_b\in \gamma_B$ cercle de centre $O$ et de rayon $r_B$.
    $E_a\in \gamma_C$ cercle de centre $O$ et de rayon $r_C$.
    Le triangle $E_aE_bE_c$ est indirectement semblable au triangle $ABC$.
    Si $s$ est la similitude indirecte $E_aE_bE_c\mapsto ABC$, alors $D=s(O)$ où $D$ est le point directeur.
    Tout tourne donc autour de l'existence de ce triangle modulaire.
    Notons comme d'habitude, $a=BC$, $b=CA$, $c=AB$.
    On se donne arbitrairement le point $E_a\in \gamma_A$.
    Le point $E_c$ doit être situé à l'intersection du cercle $\gamma_C$ et du cercle $\gamma'_B$, image du cercle $\gamma_B$ par la similitude directe de centre $E_a$, de rapport $\dfrac {AC}{AB}=\dfrac bc$ et d'angle $-(\overrightarrow{AB},\overrightarrow{AC})$.
    Il faut donc discuter de l'intersection de deux misérables cercles, on sent bien que cela va être épouvantable!
    Soit $O'$ le centre de $\gamma'_B$.
    Comme le triangle $E_aOO'$ est (indirectement) semblable au triangle $ABC$, on a:
    $\dfrac{OO'}{BC}=\dfrac{E_aO}{AB}$ et par suite: $OO'=\dfrac{ar_A}c$
    D'autre part le rayon de $\gamma'_B$ est égal au rayon $r_B$ de $\gamma_B$ multiplié par le rapport de similitude $\dfrac bc$, il est donc égal à $\dfrac{br_B}c$.
    Donc les deux cercles $\gamma'_B$ et $\gamma_C$ auront une intersection si et seulement si, (est-ce encore enseigné?):
    $$\vert r_C-\dfrac{br_B}c\vert\le \dfrac{ar_A}c\le r_C+\dfrac{br_B}c$$
    ou encore:
    $$\vert br_B-cr_C\vert \le ar_A\le br_B+cr_C$$
    ce qui signifie qu'il existe un triangle éventuellement aplati dont les longueurs des côtés sont $ar_A$, $br_B$, $cr_C$.
    Si $s:E_aE_bE_c\mapsto ABC$ et $s':E_aE'_bE'_c\mapsto ABC$ sont les similitudes indirectes associées, j'ai tracé sur ma figure les points $D=s(O)$ et $D'=s'(O)$ dont on a vu qu'ils sont inverses par rapport au cercle circonscrit $\Gamma$ au triangle $ABC$.
    C'est un peu triste à dire mais cette solution suppose qu'on sache d'une part ce qu'est une similitude alors que le groupe des similitudes a disparu pour toujours de notre culture et d'autre part discuter de l'intersection de deux cercles, ce qui me parait un peu duraille quand on ne connait que le cercle trigonométrique!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus84126
  • Bonsoir à tous
    Ce second problème admet aussi comme le premier une solution synthétique mais, pour des raisons évidentes d'analphabétisme national, il faudra en passer par une solution calculatoire!
    Raison de plus pour commencer à réfléchir sur l'évaluation de l'aire du triangle $T_{\omega}$.
    On se doute bien que si on ne connait que la formule $\mathrm{Aire}(\Delta)=\dfrac 12 \mathrm{Base}\times \mathrm{Hauteur}$ cela ne va pas être de la tarte et même l'expression, que nous avons déjà utilisée, de l'aire d'un triangle en fonction des coordonnées de ses sommets risque d'être insuffisante.
    Enfin avant de commencer quelque calcul démentiel que ce soit, il n'est pas interdit de réfléchir sur la figure qu'on doit disséquer, cela ne mange pas de pain!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    J'ai déjà dit qu'il y avait toujours quatre familles de solutions associées à quatre configurations des trois similitudes
    Pour vous donner une idée de la complexité de la figure, je n'ai tracé qu'une seule de ces quatre familles avec son point directeur $D$, ses centres de similitudes $\alpha$, $\beta$, $\gamma$, les points invariables étant les points $A$, $B$, $C$.
    Pour la terminologie, on peut se rapporter au livre de Trajan Lalesco: Géométrie du triangle ou bien au Rouché-Comberousse, (le livre le plus complet sur le sujet et de loin!).
    Pour avoir les autres solutions, on remarque que les points directeurs forment une orbite harmonique dans le triangle $ABC$ c'est à dire que leurs coordonnées barycentriques dans ce triangle sont de la forme $(x:\pm y:\pm z)$.
    Ces points directeurs s'échangent donc sous l'action d'un groupe commutatif d'ordre $4$, le fameux groupe de Klein, réalisé comme sous groupe du défunt groupe projectif du plan.
    Enfin les cercles pointillés sont la base et la roulante d'un mouvement plan sur plan, lequel?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus84138
  • Bonjour à tous
    Voyons ce que nous pouvons dire en général de ces triangles $T_{\omega}$!
    On a les égalités suivantes entre angles orientés de droites:
    $(T_{a_{\omega}}T_{b_{\omega}},T_{a_{\omega}}T_{c_{\omega}})=(Cc_{\omega},Bb_{\omega})$ comme angles à côtés perpendiculaires, (est-ce encore enseigné?).
    Mais on sait que par définition:
    $(Bb_0,Bb_{\omega})=(Cc_0,Cc_{\omega})=\omega$
    Il en résulte que:
    $(Bb_0,Cc_0)=(Bb_{\omega},Cc_{\omega})$
    et $(T_{a_{\omega}}T_{b_{\omega}},T_{a_{\omega}}T_{c_{\omega}})=(T_{a_0}T_{b_0},T_{a_0}T_{b_0})$ et de même: $(T_{b_{\omega}}T_{c_{\omega}},T_{b_{\omega}}T_{a_{\omega}})=(T_{b_0}T_{c_0},T_{b_0}T_{a_0})$ et $(T_{c_{\omega}}T_{a_{\omega}},T_{c_{\omega}}T_{b_{\omega}})=(T_{c_0}T_{a_0},T_{c_0}T_{b_0})$
    Je n'ai pas dessiné sur ma figure le triangle $T_0$ pour ne pas la surcharger mais tout le monde a compris que les triangles $T_0$ et $T_{\omega}$ sont directement semblables.
    Autrement dit les triangles $T_{\omega}$ sont directement semblables entre eux!
    Finalement on cherche les configurations des trois similitudes dont les triangles $T_{\omega}$ sont des triangles à côtés homologues. Ce sont les seconds triangles modulaires de nos aïeux. Je rappelle que dans mon premier exercice, on avait eu affaire aux premiers triangles modulaires. On aura donc fait le tour de ces triangles.
    Maintenant si on exige de ces triangles d'avoir la même aire, que peut-on en dire?
    Encore une question épouvantable?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus84148
  • Bonjour
    Arrivé à ce stade, il est clair que tous les triangles $T_{\omega}$ sont directement isométriques entre eux.
    On a bien affaire à un mouvement plan sur plan, le plan mobile étant celui du triangle indéformable $T_{\omega}$.
    On pourrait alors appliquer cette théorie et exhiber le $C.I.R$ tel que je l'ai fait par exemple dans le fil initié par Siméon-Urbain:
    Un trapèze?
    Mais il ne faut pas y songer car cette théorie (cinématique) du mouvement plan sur plan est l'une des toutes premières à avoir disparu de notre culture depuis des décennies au point qu'on pourrait dire que Descartes s'est vraiment fatigué pour pas grand chose en écrivant au père Mersenne.
    Je pense qu'une démarche synthétique serait possible si on maîtrisait bien la défunte théorie des similitudes mais ce n'est pas le cas non plus. Il est sans doute préférable de se replier sur l'Algèbre et l'Analyse comme nous l'avons fait dans le traitement du premier exercice, deux disciplines qui nous restent provisoirement mais pour combien de temps encore?
    Techniquement les côtés du triangle $T_{\omega}$ sont les tangentes respectives aux points $a_{\omega}$, $b_{\omega}$, $c_{\omega}$ aux cercles $\Gamma_A$, $\Gamma_B$, $\Gamma_C$. Il est donc facile de former leurs équations puis de récupérer les coordonnées des trois sommets et enfin d'appliquer la formule que nous avons déjà utilisée. Mais c'est un travail de romains sans doute possible avec un logiciel de calcul formel.
    Je pense appliquer la formule peu connue donnant l'aire d'un triangle en fonction des neuf coefficients apparaissant dans les équations de ses trois côtés.
    Je ne l'ai pas trouvée dans le Commissaire et Cagnac et je ne me souviens pas l'avoir apprise quand j'étais en Taupe mais je sais l'avoir vue dans le cours de Niewengllowski qui doit dater des années 1880-1890.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Sur la figure ci-dessous, je me suis amusé à tracer le lieu d'un des sommets du triangle $T_{\omega}$. On se doute bien que non seulement les deux autres sommets mais aussi tout point rigidement lié au triangle ont des lieux analogues.84178
  • Bonne Nuit
    On est donc face au problème suivant.
    On se donne trois droites du plan par leurs équations dans un repère orthonormé (direct):
    $D_1$ d'équation: $a_1x+b_1y+c_1=0$
    $D_2$ d'équation: $a_2x+b_2y+c_2=0$
    $D_3$ d'équation: $a_3x+b_3y+c_3=0$
    Calculer l'aire (algébrique) du triangle formé par ces trois droites.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour pappus,
    L'aire est donnée par la relation :
    $\mathcal{A} = \dfrac{\begin{vmatrix}

    a_1&b_1&c_1\\

    a_2&b_2&c_2\\

    a_3&b_3&c_3\\

    \end{vmatrix} ^2}{2\begin{vmatrix}

    a_1&b_1\\

    a_2&b_2\\

    \end{vmatrix}\begin{vmatrix}

    a_2&b_2\\

    a_3&b_3\\

    \end{vmatrix}\begin{vmatrix}

    a_3&b_3\\

    a_1&b_1\\

    \end{vmatrix} }.$

    Amicalement
  • Merci Bouzar
    Oui, c'est cette formule là que je veux utiliser!
    En connais-tu la démonstration?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
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