Dit-on "deux à deux" ou "deux par deux" ?

Bonsoir,

Dans le cadre des triangles isométriques (ou encore égaux), l'on peut trouver ceci dans un certain nombre d'ouvrages de cycle 4 :

Si deux triangles ont leurs côtés deux à deux de même longueur, alors ces deux triangles sont égaux.

Du point de vue métamathématique, ce "deux à deux" a, à mon avis, un caractère universel, ce qui ne convient pas ici ; au même titre qu'il ne conviendrait pas d'écrire ceci : "Tout polynôme à coefficients réels possède des racines dans $\C$ deux à deux conjuguées", car c'est faux. En revanche, écrire ceci : "Tout polynôme à coefficients réels possède des racines dans $\C$ deux par deux conjuguées" me semble correct.

Partant, il me semble plus juste d'écrire ceci :

Si deux triangles ont leurs côtés deux par deux de même longueur, alors ces deux triangles sont égaux. (*)

Précisons ce dernier point (enfin essayons !). Considérons deux triangles et l'ensemble $\text{C}$ constitué des côtés de ces deux triangles. Considérons également la relation binaire $\mathcal{R}$ sur $\text{C}$ définie par\[{\bf x}\in\text{C}\text{ et }{\bf y}\in\text{C}\text{ et }{\bf x}\text{ a même longueur que }{\bf y}\]qui est clairement une relation d'équivalence sur $\text{C}$. Alors, (*) peut encore s'écrire comme suit :

Soit deux triangles et $\text{C}$ l'ensemble constitué des côtés de ces deux triangles. S'il existe une partition en paires de $\text{C}$ modulo $\mathcal{R}$, alors ces deux triangles sont égaux.

Qu'en pensez-vous ?

Bien cordialement,

Titi
Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).

Réponses

  • Bonjour.

    L'expression conventionnelle "2 à 2" signifie qu'on peut faire des paires (un objet de l'un, un objet de l'autre) qui vérifient ce qui suit. Remplace "à" par "par"ne change rien à la signification.
    De ce fait, les deux formulations pour les polynômes que tu as utilisées sont également fausses, ce sont les racines non réelles éventuelles qui sont 2 à (par) 2 conjuguées.

    Cordialement.

    NB : Rentrerais-tu dans une tendance actuelle du forum d'y faire du français plus que des maths, sans tenir compte de la souplesse naturelle de la langue ?
  • Il me semble qu'il faudrait d'abord se renseigner sur le sens exact, en français, de l'expression deux à deux, expliciter les contextes dans lesquels elle est employée, et voir alors dans quelles mesures on peut la rapprocher - ou l'éloigner - des propositions mathématiques que tu rappelles.
  • @gerard0 : on sait depuis belle lurette que si les réponses des élèves sont fausses c'est aussi à cause du fait que les questions sont mal posées. Chaque mot doit être pesé, chaque tournure de phrase examinée.
  • Ludwig,

    en 60 ans j'ai vu les explications aux élèves se multiplier, se raffiner, se stéréotyper, se stériliser, sans que les élèves soient meilleurs. Aucun mot ne remplace la volonté de comprendre de l'élève, aucune rédaction ne peut servir à celui qui s'en moque. Les grandes époques où on a cherché sans arrêt "le mot juste" (vers 1970, puis depuis 2000) sont celles où le maximum d'élèves (très triés vers 1970, plus du tout après 2000) s'est montré en défaut de compréhension.

    Avec "le juste mot", le prof se fait plaisir.

    Cordialement.
  • Merci pour vos réponses qui ne me conviennent pas. La Mathématique est à mes yeux la science de la rigueur par excellence.

    Peu importe. Quel sens donner à ceci

    Les élèves doivent se ranger dans le couloir deux par deux

    qui est congru, face à ceci

    Les élèves doivent se ranger dans le couloir deux à deux[/b]

    qui est incongru ? Il y a vraiment quelque chose qui me chiffonne dans l'énoncé mathématique :

    Si deux triangles ont leurs côtés deux à deux de même longueur, alors ces deux triangles sont égaux.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Vers 1970, l'incompréhension des élèves était sans doute due à la réforme des maths modernes, enseignées par des gens qui ne les maitrisaient pas.
  • gerard0, tu corrèles comme ça t'arranges..
    Une consigne claire et bien écrite c'est quand même mieux non ?
    Et je constate qu'aujourd'hui encore les livres sont truffés de consignes illisibles, totalement incompréhensibles car mal formulées.
  • Bonjour,

    @Titi : le polynôme $(x-1)(x-2)$ ne me semble pas posséder des racines deux à deux conjuguées ni deux par deux conjuguées.
  • @YvesM : Tu as raison. J’aurais dû écrire ceci : "les solutions imaginaires d'un polynôme réel sont deux par deux conjuguées." Désolé, c'est la fatigue.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Comme quoi on ne lit des autres que ce qu'on a envie de voir ! L'erreur de cette formulation (celle sur les racines imaginaires n'est pas fausse, mais bien trop restreinte) est dénoncée dès mon premier message.

    Il vaut mieux faire attention au vocabulaire mathématique (complexe, imaginaire, non réel) que perdre son temps à vouloir interpréter de façon stricte une langue qui ne l'est pas (le français). Pour moi qui suis d'une génération où les étudiants en mathématiques avaient une solide formation en français faite en primaire, collège et lycée, voir des questions de ce genre m'atterre !

    Mais il est vrai qu'en ce moment, on fait tellement peu de maths avec les élèves qu'il faut bien trouver à pinailler en dehors des maths. Je vous laisse jouer ...
  • Bonjour tout le monde,

    Je remercie tous les intervenants. Je viens de trouver ceci, où il me semble que je vais dans le même sens que Bu en qui j'ai pleinement confiance. Bu se repose sur de nombreux exemples en les assortissant d'explications rigoureuses. Je vais également dans le même sens que Bu quand il écrit qu'en "mathématiques, on s'efforce d'utiliser un vocabulaire technique sans ambigüité".

    Pour hier soir, je suis vraiment désolé d'avoir proposé un exemple complètement foireux. Il fallait lire que "les solutions (ou racines) imaginaires d'un polynôme réel sont deux par deux conjuguées." Enfin, je termine en citant implicitement Bu par ceci.

    Bu, j'espère seulement t'avoir bien lu et compris.

    Je tiens à te remercier également, AD, pour ton incroyable investissement. Je t'en remercie.

    Bien cordialement,

    Titi
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Bonjour

    Il y a toujours moyen de rigourer une proposition jusqu'à la rendre incompréhensible. La proposition "si deux triangles ont leurs côtés deux à deux de même longueur, alors ces deux triangles sont égaux" semble être une façon d'éviter la proposition "si deux triangles ont leurs côtés homologues égaux, alors ces deux triangles sont égaux". Et cela parce que
    * le concept de côtés homologues est "trop difficile" (il est déjà difficile de disposer les uns sous les autres des chiffres ayant des positions homologues dans une addition).
    * si l'on numérote de travers deux triangles qui sont néanmoins égaux, les côtés zomologues ne seront pas égaux.
    * et enfin (raison de fond) remplacer la formulation traditionnelle par des mantras rénovés permet de faire cantiner les péd à gogos.

    Par ailleurs, si l'on veut vraiment rigourer à donf, il semble qu'utiliser "égaux" dans ce contexte revient à faire preuve d'un laxisme inadmissible. Ou bien on parle d'un triangle qui est égal à lui-même, concept lisse et rond (et totalement inutile). Ou bien on parle de deux triangles qui se correspondent dans une isométrie. Et alors on arrive à : "si il existe trois isométries linéaires, chacune envoyant un côté du premier triangle sur son homologue dans le deuxième triangle, alors il existe une isométrie plane envoyant le premier triangle sur le deuxième". Cétipaplubo ?

    Cordialement, Pierre.
  • Bonjour ,
    je me souviens avoir étudié "si deux triangles ont leurs côtés respectivement égaux ..."
    Cordialement
  • Bonjour,
    Quand j'ai commencé à enseigner, en 2004, en classe de seconde, je parlais de côtés homologues avec les élèves (et de triangles isométriques et semblables).
  • Auparavant, on parlait (cas d'égalité des triangles en quatrième, triangles semblables en troisième) de côtés correspondants.
    On pourrait croire que les élèves actuels sont carrément à la masse !

    Cordialement.
  • Bonsoir à tous
    Si j'ai bien compris, contempler deux triangles isométriques est devenu un véritable cauchemar sémantique.
    Alors que dire de la figure ci-dessous où on peut en voir trois.
    La donnée de départ est le triangle $ABC$.
    A défaut de faire de la géométrie en expliquant comment j'ai construit cette figure, on peut évidemment se contenter d'ergoter indéfiniment sur la façon de la présenter!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus93206
  • Bonsoir à tous !
    deux à deux ? deux par deux ? question "bête et méchante", à mon modeste avis ... car qui peut croire qu'employer l'un pour l'autre trompe l'élève le moins doué, si peu que ce soit ? Ce n'est encore qu'une dispute insignifiante de plus !
    Mieux vaut étudier la construction que nous offre Pappus, ce serait nettement plus instructif !
    Pappus, je dois avouer que je ne vois pas comment tu y es parvenu ... cela m'intrigue au plus haut point ! j'ai l'impression que b2A = AC = Cb1, c2B = Ac1, Ba2 = a1C, mais je me trompe probablement ...
    Bien cordialement
    JLB
  • Mon cher Jelobreuil
    Les triangles inscrits $a_1b_1c_1$ et $a_2b_2c_2$ appartiennent à la $FLTI$ dont l'équicentre est le cercle circonscrit et le centre de lenteur est l'orthocentre.
    Quelles sont les rotations qui échangent les triangles $ABC$, $a_1b_1c_1$ et $a_2b_2c_2$?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Mon cher Pappus,
    Te connaissant un peu, j'aurais dû me douter qu'il y avait quelque histoire de transformation ...
    Ignorant tout de la théorie de tes bien-aimées FLTI, tu me vois dans la plus totale incapacité "d'articuler le quart de la moitié du commencement d'une" esquisse de réponse à ta question !
    J'espère que d'autres, plus avertis que moi, pourront apporter les éclaircissements nécessaires !
    Bien amicalement
    JLB
  • Mon cher Jelobreuil
    Les $FLTI$ sont du tape à l'oeil et ne sont là que pour épater le client.
    Plus simplement c'est la famille des triangles inscrits directement semblables au triangle $ABC$ ayant le centre du cercle circonscrit pour centre permanent de similitude ou pivot. Le triangle médial fait partie de cette famille.
    Les triangles $a_1b_1c_1$ et $a_2b_2c_2$ sont situés sur une même conique dont on calculera l'excentricité.
    Son centre a de grandes chances d'être le point $X(14993)$ dans $ETC$. J'ai vérifié la coïncidence jusqu'à la dixième décimale fournie par mon logiciel.
    En regardant dans $ETC$, on s'aperçoit que ce point est le centre de la conique d'Ehrmann.
    Je soupçonne donc fortement que la conique qu'on a sous les yeux est justement la conique d'Ehrmann même si je ne connais pas sa définition!
    Amusant de voir jusqu'où ces ridicules problèmes de sémantique nous ont entraîné!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus93226
  • $\def\Sa{S_{a}} \def\Sb{S_{b}} \def\Sc{S_{c}} \def\Sw{S_{\omega}}$

    Mon cher pappus, tu n'as pas répondu à la question. Doit-on dire j'ai comparé deux à deux les décimales du centre de la conique
    \[ \left[\begin{array}{ccc} 1 & {\dfrac{3\,{\Sc}^{2}+4\,S^{2}}{3\,{\Sc}^{2}-4\,S^{2}}} & {\dfrac{3\,{\Sb}^{2}+4\,S^{2}}{3\,{\Sb}^{2}-4\,S^{2}}}\\ {\dfrac{3\,{\Sc}^{2}+4\,S^{2}}{3\,{\Sc}^{2}-4\,S^{2}}} & 1 & {\dfrac{3\,{Sa}^{2}+4\,S^{2}}{3\,{\Sa}^{2}-4\,S^{2}}}\\ {\dfrac{3\,{\Sb}^{2}+4\,S^{2}}{3\,{\Sb}^{2}-4\,S^{2}}} & {\dfrac{3\,{\Sa}^{2}+4\,S^{2}}{3\,{\Sa}^{2}-4\,S^{2}}} & 1 \end{array}\right] \]

    avec les décimales de X(14993), ou bien j'ai comparé deux par deux les décimales du centre avec les décimales de X(14993) ?

    Question subsidiaire: doit-on dire les trois triangles sont égaux, ou bien doit-on dire qu'ils sont déplacés les uns des autres, ou encore qu'ils sont isométriques directs deux par deux ?

    Cordialement, Pierre.
  • Mon cher Pierre
    Je t'avoue que cette petite question de sémantique m'intéresse peu et je te la laisse volontiers.
    Je me garde la géométrie.
    Je dirais simplement que nos trois triangles $ABC$, $a_1b_1c_1$, $a_2b_2c_2$ se déduisent les uns des autres par des rotations dont je demande d'expliciter les centres et les angles.
    Autrefois on aurait dit qu'ils étaient égaux deux à deux pour les uns ou deux par deux pour les autres sans que cela suscite beaucoup d'émoi dans les chaumières.
    Les familles de triangles directement semblables (deux à deux ou deux par deux) ayant un centre permanent de similitude ont disparu de notre enseignement en compagnie du groupe des similitudes directes, il y a bien longtemps.
    Jelobreuil aura donc du mal à trouver cette construction basée essentiellement sur la théorie des groupes de transformations et sur le fait que $\cos(60°)=\dfrac 12$, (est-ce encore enseigné?).
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir à tous
    La figure ci-dessous montre un triangle inscrit $abc$ directement semblable au triangle $ABC$ donc directement semblable au triangle médial$A'B'C'$, le centre de similitude étant le centre $O$ du cercle circonscrit, donc centre permanent de similitude ou pivot.
    Il est facile d'en déduire la construction de ma première figure!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus93264
  • Bonjour
    Quel est le lieu du centre $\Omega$ de la similitude directe $ABC\mapsto abc$?
    Quel doit être le rapport de similitude et l'angle de similitude de la similitude directe $A'B'C'\mapsto abc$ pour que le triangle $abc$ soit isométrique au triangle $ABC$?
    On sent confusément qu'on va avoir besoin d'un antalgique!
    Composer des similitudes, ça va pas la tête!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    On regarde la famille linéaire LFIT engendrée par les triangles $
    \def\tri#1{\mathcal{T}_{#1}} \def\trim#1{\boxed{\mathcal{T}_{#1}}} \def\slov{\mathcal{S}} \def\equi{\mathcal{E}} \def\ptv{~;~}

    $ $\tri 1,\tri 2$. Elle contient deux triangles (directement) semblables entre eux. Et par conséquent elle est formée par l'ensemble des triangles inscrits ayant la forme prescrite. En particulier elle contient le triangle médial $A'B'C'$. On intuite que ce triangle est le triangle critique de la famille.

    Pour en être certain, on utilise le fait que $\slov$ et $\equi$ sont isogonaux l'un de l'autre (isogonaux deux à deux ?). Les contraintes de normalisation imposent: \[ \slov=\left(\begin{array}{c} f\\ g\\ h \end{array}\right)\ptv\equi=\dfrac{f+g+h}{ga^{2}h+b^{2}fh+gc^{2}f}\,\left(\begin{array}{c} a^{2}gh\\ b^{2}hf\\ c^{2}fg \end{array}\right) \] Il reste à identifier \[ A'B'C'=\frac{1}{2}\left(\begin{array}{ccc} 0 & 1 & 1\\ 1 & 0 & 1\\ 1 & 1 & 0 \end{array}\right)\;\mathrm{avec}\;\trim t=\left(\begin{array}{ccc} 0 & -\dfrac{t}{g}+1-\dfrac{w-f}{g} & \dfrac{t}{h}+1-\dfrac{v}{h}\\ \dfrac{t}{f} & 0 & -\dfrac{t}{h}+\dfrac{v}{h}\\ 1-\dfrac{t}{f} & \dfrac{t}{g}+\dfrac{w-f}{g} & 0 \end{array}\right) \] On trouve que $\slov=H$=X(4) tandis que $\equi=O$=X(3). Intuition justifiée, $A'B'C'$est le triangle pédal de $\equi$.

    On détermine les dates de passage par $\det\trim t=1$, on reporte et cela donne: $
    \def\Sa{S_{a}} \def\Sb{S_{b}} \def\Sc{S_{c}} \def\Sw{S_{\omega}}

    $ \[ \trim p=\left[\begin{array}{ccc} 0 & \dfrac{1}{2}-\dfrac{\sqrt{3}\Sb}{4\,S} & \dfrac{1}{2}+\dfrac{\sqrt{3}\Sc}{4\,S}\\ \dfrac{1}{2}+\dfrac{\sqrt{3}\Sa}{4\,S} & 0 & \dfrac{1}{2}-\dfrac{\sqrt{3}\Sc}{4\,S}\\ \dfrac{1}{2}-\dfrac{\sqrt{3}\Sa}{4\,S} & \dfrac{1}{2}+\dfrac{\sqrt{3}\Sb}{4\,S} & 0 \end{array}\right]\ptv\trim m=\left[\begin{array}{ccc} 0 & \dfrac{1}{2}+\dfrac{\sqrt{3}\Sb}{4\,S} & \dfrac{1}{2}-\dfrac{\sqrt{3}\Sc}{4\,S}\\ \dfrac{1}{2}-\dfrac{\sqrt{3}\Sa}{4\,S} & 0 & \dfrac{1}{2}+\dfrac{\sqrt{3}\Sc}{4\,S}\\ \dfrac{1}{2}+\dfrac{\sqrt{3}\Sa}{4\,S} & \dfrac{1}{2}-\dfrac{\sqrt{3}\Sb}{4\,S} & 0 \end{array}\right] \] On sait par avance que ces deux matrices sont des matrices de rotation. Leur polynôme caractéristique est $\left(X-1\right)\left(X^{2}+X+1\right)$: rotations de $\pm120°$. Les centres de rotation sont: \[ P5,U5=\sqrt{3}\,vX(5)+4S\,vX(523) \]

    Pendant que l'on y est, on calcule les centres des cercles circonscrits à ces triangles. On trouve \[ P173,U173=\sqrt{3}\,vX(5)+12S\,vX(523) \] et l'on constate que les triangles $H,O,P173$ et $H,O,U173$ sont deux triangles équilatéraux adossés l'un à l'autre.

    Lorsque l'on garde les mêmes centres de rotation, mais que l'on tourne dans l'autre sens, on obtient deux triangles circonscrits au triangle $ABC$. Leurs 6 sommets sont également conconiques, cette fois-ci sur le cercle de rayon $R$ et centré en $H$. See ETC, just after X(18299).

    Cordialement, Pierre.93280
  • Merci Pierre!
    Ceux de tes lecteurs qui ont téléchargé ton glossaire apprécieront ton petit tour de force.
    Quant à moi qui suis insomniaque, je vais faire quelques rappels sur le défunt groupe $G$ des similitudes directes du plan euclidien à ceux qui font de beaux rêves!.
    Tout d'abord le sous-groupe de $G$ fixant un point $O$ est commutatif.
    Démonstration?
    Cela entraîne que si $s$ est une similitude directe de centre $O$, alors tous les triangles $OMs(M)$ sont directement semblables.
    Démonstration?
    Nos aïeux devaient sans doute appeler ces triangles, triangles de la similitude.
    Par exemple sur ma figure si $s$ est la similitude directe $A'B'C'\mapsto abc$, les triangles $OA'a$, $OB'b$, $OC'c$ sont des triangles de la similitude et sont donc directement semblables
    $\theta=(\overrightarrow{OA'}, \overrightarrow{Oa})=(\overrightarrow{OB'}, \overrightarrow{Ob})=(\overrightarrow{OC'}, \overrightarrow{Oc})$ est l'angle de la similitude $s$. Quant au rapport de similitude, il vaut $\dfrac 1{\cos(\theta)}$
    Soit $\Omega$ le centre de la similitude directe $r:ABC\mapsto abc$.
    Il est clair que:
    $$r=s\circ h$$
    où $h$ est l'homothétie de centre $G$, le centre de gravité et de rapport $-\dfrac 12$.
    On a: $\Omega=r(\Omega)=(s\circ h)(\Omega) =s(\omega)$ où $\omega =h(\Omega)$
    Ainsi le triangle $O\omega\Omega$ est un triangle de la similitude $s$ et à ce titre possède un angle droit en son sommet $\omega$
    Donc le lieu de $\omega$ est le cercle de diamètre $OG$, (est-ce encore enseigné?).
    Via l'homothétie de centre $G$ et de rapport $-2$, on voit que le lieu de $\Omega$ est le cercle (dit orthocentroïdal) de diamètre $GH$ où $H$ est l'orthocentre du triangle $ABC$. Evidemment arrivé à ce point, il faut être au courant de la droite du Suisse de droite!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    On sent bien que composer des similitudes a été un moment affreux qu'il a fallu surmonter avec une grande répugnance!93298
  • Bonjour
    Quelques remarques, plusieurs ayant été faites par Pappus ou pldx1. $ABC$ est supposé direct.
    Tout d'abord sur les triangles inscrits $A_{1}B_{1}C_{1}$ et $A_{2}B_{2}C_{2}$ isométriques ave $ABC$. $A^{\prime }B^{\prime }C^{\prime }$ étant le triangle médial, on a $\left( OA^{\prime },OA_{1}\right) =\left( OB^{\prime },OB_{1}\right) =\left( OC^{\prime },OC_{1}\right) =+\dfrac{\pi }{3}$ et $\left( OA^{\prime },OA_{2}\right) =...=-\dfrac{\pi }{3}$.
    $A_{1}B_{1}C_{1}\rightarrow A_{2}B_{2}C_{2}$ est la rotation $\left( O,-\dfrac{2\pi }{3}\right) $
    Si $O_{1}$ et $O_{2}$ sont les points du cercle de diamètre $\left[ GH\right] $ pour lesquels $\left( GH,GO_{1}\right) =-\left( GH,GO_{2}\right) =\dfrac{\pi }{3}$,
    $ABC\rightarrow A_{1}B_{1}C_{1}$ et $ABC\rightarrow A_{2}B_{2}C_{2}$ sont les rotations $\left( O_{1},-\dfrac{2\pi }{3}\right) $ et $\left( O_{2},+\dfrac{2\pi }{3}\right) $
    La conique $A_{1}B_{1}C_{1}A_{2}B_{2}C_{2}$ est une hyperbole d'axe focal la parallèle à la droite d'Euler passant par l'isogonal de son point à l'$\infty $.
    Les angles de cet axe focal avec les asymptotes étant $\pm \dfrac{\pi }{3}$, elle est d'excentricité $2$.
    Quant au centre de cette hyperbole, aux coordonnées barycentriques peu ragoutantes, merci à Pappus de l'avoir déniché en tant que $X\left( 14993\right) $ dans ETC. J'avoue qu'il y a bien longtemps que j'ai perdu le fil des nouveaux ajouts de points dans cette encyclopédie, tant il y en a.
    Amicalement. Poulbot
  • Merci Poulbot
    J'avais bien vu expérimentalement que son excentricité valait $2$ ce qui entraîne que l'angle de ses asymptotes est égal à 120°.
    Mais je suis trop paresseux pour faire le moindre calcul et de toutes façons Pierre est là!
    Il est facile d'exhiber un triangle de similitude $\Omega Mr(M)$ de la similitude $r:ABC\mapsto abc$ sans avoir à construire le triangle $abc$.
    Il suffit de remarquer que $r(H) =O$ puisque $O$ est un orthocentre commun à tous les triangles inscrits $abc$.
    Ainsi si $\Omega$ est un point du cercle orthocentroïdal, (si j'étais un sectateur de la géométrie du triangle, j'éprouverais une certaine jouissance à prononcer cet adjectif et ce d'autant plus que ce cercle a été étudié en long, en large et en travers), l'angle de $r$ est $(\overrightarrow{\Omega H},\overrightarrow{\Omega O})$ et son rapport est $\dfrac{\Omega O}{\Omega H}$
    Il est maintenant évident de trouver les points $\Omega$ pour lesquels $r$ est une rotation!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour
    Une tentative de Rescasolisation
    On a $A_{1}=-j^{2}\left( b+c\right) ,A_{2}=-j\left( b+c\right) ,...$ où $j=\exp \left( \dfrac{2i\pi }{3}\right) $.
    On en déduit l'équation rescassolienne de la conique :
    $s_{2}^{2}z^{2}+s_{1}s_{2}s_{3}z\overline{z}+s_{1}^{2}s_{3}^{2}\overline{z}^{2}-s_{1}\left( s_{1}s_{3}+s_{2}^{2}\right) z-s_{2}s_{3}\left( s_{1}^{2}+s_{2}\right) \overline{z}+s_{1}s_{2}\left( s_{1}s_{2}-s_{3}\right) =0$

    et l'affixe de son centre $\omega =\dfrac{2s_{1}^{3}s_{3}+s_{1}^{2}s_{2}^{2}-s_{2}^{3}}{3s_{1}s_{2}^{2}}$.
    La suite au prochain numéro.
    Poulbot
  • Bonjour,

    dans son fameux tube de jeunesse , Françoise Hardy dit : deux par deux .

    Bien cordialement.

    kolotoko
  • Oui, c'est le lien qu'a mis Chaurien. Mais en math, la construction est "deux à deux" + adjectif, par exemple deux à deux égaux, deux à deux premiers entre eux, deux à deux distincts. Je ne vois pas de phrase dans le langage courant qui serait de la forme "deux par deux" + adjectif.
  • Bonjour
    Ils s'en vont deux par deux amoureux? fous furieux? malicieux? malheureux? insoucieux? luxurieux?
    J'aurais dû me lancer dans la chanson!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    Pour ce qui est de suivre ETC, les trois pages$ \def\etc{,\:\mathrm{etc}}$ https://faculty.evansville.edu/ck6/encyclopedia/Search_6_9_13.html$\etc$ donnent les valeurs numériques des trois searchkeys des points. On peut alors classer les points en trois catégories
    (0) ordinaires $6x+9y+13z=8\sqrt{35}$
    (1) à l'infini $6x+9y+13z=0$
    (2) valeurs complexes. Il y en a 25 en tout actuellement.

    Donc, à part ces 25 points, on dispose quasi-gratuitement des trois barycentriques de ces points, c'est à dire d'une identification qui constitue une quasi-preuve et pas seulement une indication. Ensuite de quoi, un peu de travail permet d'obtenir les coordonnées complexes de ces points à partir de leurs barycentriques littéraux.

    Pour ce qui est de l'excentricité des coniques, on a la formule $
    \def\Adjoint{\operatorname{Adjoint}} \def\tra#1{{{\vphantom{#1}}^{t}{#1}}} \def\linf{\mathcal{L}_{\infty}} \def\met{\boxed{\mathcal{M}}} \def\coni{\mathcal{C}} \def\conim#1{\boxed{\coni_{#1}}}

    $ \[ \tan^{2}\left(\Delta_{1},\Delta_{2}\right)=\left(-4\right)\,\frac{\linf\cdot\Adjoint\,\conim{}\cdot\tra{\linf}}{\left\langle \met\mid\conim{}\right\rangle ^{2}}=-\frac{4\left(1-e^{2}\right)}{\left(2-e^{2}\right)^{2}}=-4\,\dfrac{a^{2}b^{2}}{\left(a^{2}+b^{2}\right)^{2}} \] L'angle "intuitif" est l'angle non orienté de l'un des secteurs où se loge la conique. Mais cela ne résiste pas à une déformation continue. La quantité accessible est $\tan^{2}$ parce que la donnée de la conique ne permet pas de distinguer entre $\left(\Delta_{1},\Delta_{2}\right)$ et $\left(\Delta_{2},\Delta_{1}\right)$. Et alors, on trouve deux excentricités possibles lorsque $\tan^{2}>0$. Dans notre cas, on "voit bien" que la conique est dans l'angle obtus... au moins dans le cas de la figure.

    Procéder de la sorte dans un fil destiné à discuter de la rigourance des formulations... semble légèrement abusif. Comment faire mieux ?

    Cordialement, Pierre93346
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