Tripo558

Bonjour à tous
Je poursuis au petit bonheur la chance ma visite des Tripos presque deux siècles après!
C'est à un exercice d'anglais et de géométrie que je vous convie.
1° Traduire correctement en français l'énoncé du Tripo558 que je vous propose ci-dessous!
2° Faire la figure!
3° Résoudre le problème!
Amicalement
[small]p[/small]appus110108

Réponses

  • Bonjour Pappus
    Effectivement, la difficulté est de comprendre l'énoncé.
    $ABC$ est un triangle de longueurs des côtés $a,b,c$ et d'aire $\Delta ABC$; $A^{\prime },B^{\prime },C^{\prime }$ sont les projections orthogonales de $A,B,C$ sur une droite $d$. Si $x=\overline{AA^{\prime }},y=\overline{BB^{\prime }},z=\overline{CC^{\prime }}$, on a ta relation.
    Amicalement. Poulbot110110
  • Merci Poulbot pour ta figure et tes explications.
    Maintenant j'attends une preuve du niveau de l'agrégation!!!
    Amicalement
    [small]p[/small]apus
  • Bonjour,

    Morley suppose que la transversale est l'axe des ordonnées:
    clc, clear all, close all
    
    syms a b c;
    syms aB bB cB; % Conjugués
    
    aB=1/a;
    bB=1/b;
    cB=1/c;
    
    a2=(b-c)*(bB-cB);
    b2=(c-a)*(cB-aB);
    c2=(a-b)*(aB-bB);
    
    x=(a+aB)/2;
    y=(b+bB)/2;
    z=(c+cB)/2;
    
    X1=Factor(a2*(x-y)*(x-z)+b2*(y-z)*(y-x)+c2*(z-x)*(z-y))
    X2=4*Factor(Aire(a,b,c,aB,bB,cB)^2)
    
    Nul=Factor(X1-X2)  % Égal à 0, donc c'est gagné
    
    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonsoir Rescassol
    Juste histoire de pinailler : la droite $d$ n'est pas censée passer par le centre du cercle $ABC$. Cela n'empêche pas de procéder comme tu l'as fait.
    Bien cordialement. Poulbot
  • Bonjour,

    Oui, Poulbot, mais les différences $x-y$ ... sont invariantes par les translations de vecteurs orthogonaux à $d$.

    Cordialement,

    Rescassol

    Edit: En posant $vdm=(a-b)(b-c)(c-a)$ (Vandermonde), la valeur commune est $-\left(\dfrac{vdm}{2s_3}\right)^2$ qui est un réel positif.
  • Mais cela va mieux en le disant, ce qui cloue le bec à l'odieux pinailleur que je suis.
    Bien cordialement. Poulbot
  • Bonjour Pappus, Poulbot, Rescassol, et les autres,
    Et merci, Poulbot, pour la traduction, effectivement ardue, de cet énoncé, ainsi que pour la figure !
    Pappus, de quand exactement datent ces "Tripo" ? et d'où les sors-tu ?
    Je crois que celui-ci va m'occuper un certain temps ...
    Bonne soirée, bien cordialement
    JLB
  • Bonjour à tous
    J'aime bien Rescassol et c'est un excellent ami mais je n'arrive jamais à me faire à ce genre de démonstration.
    Je suis sans doute trop vieux jeu!
    N'oublions pas que cet exercice a été donné dans les années 1840-1850 et que les professeurs de l'université de Cambridge attendaient un tout autre genre de preuve!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    Pourtant, Pappus, pour une fois, ce calcul était faisable à la main.Il suffisait de savoir (merci JDE p.223) que l'aire d'un triangle $ABC$ est $\dfrac{(a-b)\overline{c}+(b-c)\overline{a}+(c-a)\overline{b}}{4i}$.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Merci Rescassol!
    Bien sûr.
    Tu es face à deux expressions apparemment compliquées, celle que tu appelles $X_1$ et l'autre que tu appelles $X_2$.
    Tu les rentres dans ton logiciel qui te crache $X_1-X_2=0$.
    Tu dis: donc c'est gagné.
    Je doute fort que les examinateurs de Cambridge auraient été satisfaits.
    Il doit y avoir une raison plus profonde soit de nature géométrique soit de nature algébrique qui entraîne cette identité!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Mon cher Rescassol
    En gros, tu as montré, (sans t'en apercevoir (?)), que la fonction à étudier $X_1$ était la restriction d'une certaine forme quadratique au cercle unité..
    Or il y a trois points distincts à antipodie près de ce cercle où cette forme quadratique prend la même valeur.
    Résultat des courses?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    Depuis mon dernier message, je me suis amusé à refaire mon calcul à la main, distraitement, à cause de Roland Garros. En factorisant aux bons endroits, sans trop développer, ça se fait.
    Sinon, je ne vois pas trop de quoi tu veux parler dans ton dernier message, je ne me suis aperçu de rien.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonsoir à tous,
    Je suis aussi sur ce problème assez intéressant. Il est évident que $X_1$ (notation Pappus) qui dépend quadratiquement de la droite $d$. Je m'explique : sI $V=(u,v)$ est un vecteur unitaire orthogonal à $d$, $X_1$ est une forme quadratique de $V$ (plutôt sa restriction au cercle unité. Dès lors, si elle prend 3 fois la même valeur, elle est constante et ...
    Je n'ai pas terminé (la flemme) le calcul.
    Amicalement,
    zephir.
    P.S.1 Il me semble que le produit scalaire était connu en 1850 ?
    P.S.2 si $d$ =$AB$,$AC$ ou $BC$ alors l'égalité est triviale (CQFD ?)
  • Mon cher Rescassol
    Tu as raison de regarder Roland Garros.
    J'attendrai les quarts avant d'y jeter un petit coup d'oeil.
    Félicitations pour les simplifications que tu aurais faites.
    Elles ne me semblent guère évidentes et tu aurais eu intérêt à être très méticuleux avec ces vieux grincheux de l'Université de Cambridge.
    D'autre part dans les années 1840-1850, on en était au début de l'utilisation des nombres complexes en Mathématiques et en particulier en Analyse.
    Les applications des nombres complexes en géométrie dont tu es un si brillant utilisateur ne devaient pas être enseignées mais sait-on jamais?
    On dispose donc de ta solution mais comme je l'ai dit, plus on dispose de solutions différentes d'un problème et mieux on se porte.
    Poulbot a bien montré avec ses pinailleries que tu t'étais restreint aux droites passant par le centre du cercle unité via ton petit argument de translation.
    Une telle droite est définie par un point $\pm u$ du cercle unité.
    Je prétends que ta fonction $X_1$ est la restriction au cercle unité d'une certaine forme quadratique définie sur tout le plan.
    Peux-tu m'écrire cette forme quadratique?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Merci Zephyr
    Oui c'est cela mon idée.
    Tout comme moi, tu vois naturellement que $X_1$ est la restriction d'une forme quadratique au cercle unité.
    Mais en cette période analphabète, ce n'est sans doute pas aussi évident que tu le penses pour tes lecteurs.
    C'est pourquoi j'ai demandé à Rescassol d'exhiber cette forme quadratique.
    Supposons que cela soit prouvé!
    Comment fais-tu pour prouver qu'elle est constante sachant qu'elle prend la même valeur sur trois droites distinctes?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir Pappus,
    Tu n'a ps pu lire mon message avant de poster le tien. Je te livre la solution que tu souhaites sur un plateau.
  • Mon cher zephyr
    Merci mais je connais la solution.
    Par contre je n'ai pas compris ton postscriptum PS2!
    Je viens enfin de comprendre ce que voulait dire $d$, c'est OK!
    Maintenant qu'on sait que notre forme quadratique prend la même valeur sur trois droites distinctes, comment prouves-tu qu'elle est constante?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonne question : j'ai l'impression que c'est évident, un polynôme du second degré ne prenant la même valeur en plus de deux points sauf à être constant.
  • Merci zephyr
    Oui c'est plus ou moins cela!
    Mais il faudrait détailler et donner une rédaction impeccable!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Je vais tenter une rédaction, depuis le début. Je note $\vec V=(u,v)$ un vecteur unitaire, au signe près, orthogonal à la droite $d$. dans ces conditions, $x-y=\vec {BA}.\vec V, y-z=\vec {CB}.\vec V, z-x=\vec {AC}.\vec V$ et on a :
    $$X_1(\vec V)=a^2(\vec {BA}.\vec V)(\vec {CA}.\vec V)+b^2(\vec {CB}.\vec V)(\vec {AB}.\vec V)+c^2(\vec {AC}.\vec V)(\vec {BC}.\vec V)$$
    C'est bien une forme quadratique en $V$ de la forme $X_1=lu^2+2muv+nv^2$, avec $(u,v)=(\cos \phi,\sin \phi)$ puisque $\vec V$ est unitaire.

    Si $\vec V$ est orthogonal à $\vec {AB}$, $h_C= (\vec {AC}.\vec V)= (\vec {BC}.\vec V)$ est la longueur de la hauteur issue de $C$ et on a : $X_1(\vec V)=c^2h_c^2=(2\Delta ABC)^2$. Il en est de même quand $\vec V$ est orthogonal à $\vec{BC}$ ou $\vec{CA}$.
    La forme quadratique prend bien la même valeur $k$ pour trois directions différentes de $\vec V$.
    La suite est à venir.
    Posons $t=\tan \phi$. On a $l+2mt+nt^2=k(1+t^2)$ pour trois valeurs distinctes de $t$, donc $m=0, l=n=k$ et la forme quadratique devient $k(u^2+v^2)=k$, CQFD.

    La rédaction n'est pas parfaite, je le concède. Maintenant qu'elle est faite, il faudrait la reprendre.
  • Mon cher zephyr
    Connais-tu le théorème spectral?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Vous avez dit "théorème spectral" ? pourquoi faire ?
    Bien sûr que je le connais, mais j'ai cherché à rester le plus élémentaire possible et le plus proche possible des mathématiques de 1850.

    Question : Le produit scalaire était-il pratiqué en 1840 ? et le théorème spectral ?

    Amicalement,
    zephir.
  • Mon cher zephyr
    Ce n'est pas un exercice élémentaire!
    Il ne s'agit pas de le résoudre à la mode de 1840 mais avec celle de 2020.
    Pourquoi se priver du plaisir d'utiliser le théorème spectral?
    Ta forme quadratique est diagonalisable dans une base orthonormée.
    Quitte à faire tourner les axes, elle possède une écriture de la forme: $\lambda x^2+\mu y^2$.
    Et comme tu le dis si bien:
    CQFD
    Je ne sais pas trop quelle était la solution attendue en 1840, en tout cas ni celle de Rescassol ni la nôtre!
    Si quelqu'un a une idée?
    Je penche pour une solution à la Bouzar avec des coordonnées barycentriques!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonne Nuit à tous et faites de beaux rêves.
    Faire tourner les axes pour faire disparaître le terme rectangle d'une forme quadratique de deux variables, c'était le pont aux ânes quand j'étais en Taupe.
    Rappelez vous qu'on ne connaissait pas l'algèbre linéaire!
    Cette méthode suffisait pour la dimension $2$!
    Pour la dimension $3$, je ne me souviens plus du tout comment on faisait. On devait surement pédaler dans la semoule.
    Si quelqu'un pouvait me rafraichir la mémoire?
    D'après mes vagues souvenirs, on ne devait pas perdre de temps à vasouiller et comme aujourd'hui où on en réduit à admettre les théorèmes de Thalès et de Pythagore, le théorème spectral qui ne portait pas encore son nom était piteusement cantonné au rang d'axiome!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Une indication peut-être sur la solution attendue.
    L'exercice n°558 apparait dans le chapitre consacré à la trigonométrie plane, i.e: Plane Trigonometry.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Pappus,

    Il me semble que ma méthode est proche de la solution attendue en 1850.
    l'équation d'une droite sous la forme $x\cos \phi + y\sin \phi = p$ était connue à l'époque et utilisée.
    Aujourd'hui, effectivement, je réduirai la forme quadratique, mais cela n'apporte pas grand chose de mieux à la solution trigonométrique que je mets en oeuvre.
    Amicalement,
    zephir.
  • Bonjour à tous
    Comme je le pensais, la solution barycentrique est d'une tristesse désolante à condition de savoir calculer la distance algébrique du point $M(X:Y:Z)$ à la droite $D$ d'équation barycentrique homogène: $ux+vy+wz=0$.
    Déjà qu'on ne sait pas le faire dans un repère orthonormé, alors en barycentriques, n'en parlons pas!
    Et d'ailleurs, barycentres et coordonnées barycentriques, qu'est-ce que c'est que ces bestioles inconnues au bataillon depuis des décennies.
    Le demander peut -être aux candidats à l'agrégation interne qui cherchent à étoffer leur leçon sur les applications de l'algèbre à la géométrie. Il n'est pas interdit de rire!!!
    Plus sérieusement, on peut consulter le glossaire de Pierre, article 5.6, page 74!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Mon cher zephyr
    Si tu le dis.
    Il ne reste plus qu'à rédiger tes idées!
    Tu peux aussi t'attaquer à la solution barycentrique.
    J'ai indiqué le chemin à suivre!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Mon message (le 9eme avant celui-ci http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,2100658,2101486#msg-2101486 ) il y a une rédaction de la solution "trigonométrique".
    J'ai l'impression, mon cher Pappus, que tu ne l'a pas lu.

    Par ailleurs, je trouve que faire de la géométrie euclidienne en coordonnées barycentrique est malvenu, mais on peut.
    Je me suis tapé la rédaction de la solution euclidienne. Pour travailler en coordonnées barycentrique, il faut connaître quelques formules de distance et ... je ne les ai jamais connues.
  • Bonjour,

    $Distance(M,D)^2=\dfrac{Num}{Den}$ avec:
    Num=(a+b+c)*(a+b-c)*(a-b+c)*(b-a+c)*(p*X+q*Y+r*Z)^2
    Den=4*(X + Y + Z)^2*(a^2*p^2 + b^2*q^2 + c^2*r^2  + (-a^2-b^2+c^2)*p*q + (-a^2+b^2-c^2)*p*r+ (a^2-b^2-c^2)*q*r)
    
    Cordialement,

    Rescassol
  • Merci Rescassol,
    Tu comprendras mon peu d'appétit pour le calcul barycentrique.
  • Mon cher zephyr
    J'ai parfaitement lu tous tes messages.
    Ce que je voulais dire, c'est qu'il ne reste plus qu'à les mettre en forme de façon définitive.
    Tu as tort de ne pas vouloir t'investir dans le calcul barycentrique car si tu l'avais utilisé, tu aurais vu que tout était d'une tristesse désolante!
    Amicalement
  • J'ai oublié de rappeler la formule de trigonométrie $\dfrac 1 {(\cos \phi)^2} =1 +(\tan {\phi})^2$.
    A part ça, je ne vois pas ce que tu reproche à ma démonstration.
  • Merci Rescassol
    Oui, c'est cela!
    Mais si tu veux une distance algébrique, il faut passer à la racine carrée et ta formule se lit avec mes notations, j'ai remplacé $(p,q,r)$ par $(u,v,w)$:
    $$d(M,D)=\dfrac{2S(uX+vY+wZ)}{\sqrt {\Delta}},\qquad
    $$ avec $$\Delta=a^2u^2+b^2v^2+c^2w^2+(a^2-b^2-c^2)vw+(b^2-c^2-a^2)wu+(c^2-a^2-b^2)uv.\qquad
    $$ Comme la formule de Rescassol est homogène de degré $0$ en $(X,Y,Z)$, on peut toujours supposer $X+Y+Z=1$ c'est-à-dire qu'on travaille en coordonnées barycentriques normalisées et j'ai tenu compte de la formule de Héron.
    C'est la formule du glossaire de Pierre que Rescassol a dû trouver dans ses archives, qui, visiblement, sont bien fournies !
    Maintenant l'astuce qui va rendre tout trivial est la suivante :
    $\Delta=a^2(u-v)(u-w)+b^2(v-w)(v-u)+c^2(w-u)(w-v)$
    Ainsi
    $x=d(A,D)=\dfrac{2S}{\sqrt{\Delta}}u$, $y=d(B,D)=\dfrac{2S}{\sqrt{\Delta}}v$, $z=d(C,D)=\dfrac{2S}{\sqrt{\Delta}}w$
    Il en résulte immédiatement que :
    $$\Delta=\Delta.\dfrac{X_1}{4S^2}.\qquad
    $$ Finalement
    $$X_1=4S^2.\qquad
    $$ CQFD
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    On a déjà trois solutions.
    D'autres idées ?
  • Mon cher zephyr
    Je ne te reproche rien, absolument rien!
    Pourquoi t'es-tu mis cela dans la tête?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Effectivement, Pappus, avec les outils adhoc, le barycentrique devient moins rebutant.
    Je te cite
    Pappus a écrit:
    Ce que je voulais dire, c'est qu'il ne reste plus qu'à les mettre en forme de façon définitive.
    je me cite
    zephir a écrit:
    A part ça, je ne vois pas ce que tu reproche à ma démonstration.
    je te cite
    Pappus a écrit:
    Je ne te reproche rien, absolument rien!
    Bon, on ne va pas polémiquer inutilement. Avec mon cerveau ramolli, je fais ce que je peux.
    Les mathématiques restent un plaisir et ne doivent pas se transformer en corvée.

    Cela dit, il doit y avoir une solution synthétique (1850) car le second membre est le carré de la surface du parallélogramme construit sur le triangle $ABC$. Il faudrait reconnaître au premier membre des produits de surfaces bien choisies, en utilisant au besoin la trigonométrie.

    J'ai la flemme de creuser.

    Amicalement,
    zephir.
  • Soit $E$ l'espace vectoriel sous-jacent à l'espace affine contenant $ABC$. On plonge $E$ dans un espace Euclidien à trois dimensions. Soit $\overrightarrow{W}=\overrightarrow{AB}\wedge\overrightarrow{AC}$.

    Par ailleurs, soit $F$ l'espace vectoriel $\{(x,y,z)\in\R^3\mid x+y+z=0\}$ muni de la norme Euclidienne $||(x,y,z)||^2=-a^2yz-b^2zx-c^2xy$. Il est bien connu que l'application $\psi :F\to E$ définie par $(x,y,z)\mapsto xA+yB+zC$ est isométrique.

    D'autre part, soit $\varphi : E\to F$ définie par $\varphi(\overrightarrow{u})=(\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{BC},\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{CA},\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{AB})$.

    On vérifie grâce à la formule du double produit vectoriel que $\psi\circ \varphi(\overrightarrow{AB})=\overrightarrow{W}\wedge \overrightarrow{AB}$ et $\psi\circ \varphi(\overrightarrow{AC})=\overrightarrow{W}\wedge \overrightarrow{AC}$, donc $\psi\circ \varphi$ est l'application $\overrightarrow{u}\mapsto \overrightarrow{W}\wedge \overrightarrow{u}$ qui est une similitude directe de rapport $|| \overrightarrow{AB}\wedge \overrightarrow{AC}||=2\Delta(ABC)$. Par conséquent, $\varphi$ est une similitude directe de rapport $2\Delta(ABC)$. On a donc pour tout vecteur $\overrightarrow{u}$ :

    $$-a^2(\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{CA})(\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{AB})-
    b^2(\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{AB})(\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{BC})-
    c^2(\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{BC})(\overrightarrow{u}\cdot\overrightarrow{CA}) = (2\Delta)^2 ||\overrightarrow{u}||^2.$$

    Il suffit de prendre un vecteur unitaire $\overrightarrow{u}$ orthogonal à la droite $d$ pour conclure.
  • Merci JLT pour ta solution originale qui me laisse le sentiment que tu aurais pu l'adapter en restant dans le plan.
    On en est donc à quatre solutions et ce n'est peut-être pas fini!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour,

    > C'est la formule du glossaire de Pierre que Rescassol a dû trouver dans ses archives,
    > qui, visiblement, sont bien fournies !

    Non, Pappus, je me suis constitué, petit à petit, une bibliothèque barycentrique, pour pouvoir faire du Bouzar, et je n'ai pas encore fini.
    J'ai le glossaire de Pierre, mais je ne l'ai pas encore lu en entier, et je ne sais pas si cette formule y est.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Mon cher Rescassol
    Je t’ai donné le numéro de l’article ainsi que la page de son glossaire!
    S’il y a un document sur la géométrie barycentrique où on peut tout trouver, c’est bien celui-là
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonsoir,

    Effectivement, Pappus, ça m'avait échappé, et comme je l'avais déjà recalculée ...

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonne nuit à tous et faites de beaux rêves.
    Comme je m'ennuie un peu, je me suis lancé un petit défi.
    Adapter la solution de JLT en restant dans le plan.
    Voilà mon idée.
    Si $\bf u$ est un vecteur et $O$ un point quelconque du plan, on définit l'application $f$ par:
    $$f({\bf\mbox u})=({\bf\mbox u}.\overrightarrow{BC})\overrightarrow{OA}+({\bf\mbox u}.\overrightarrow{CA})\overrightarrow{OB}+({\bf\mbox u}.\overrightarrow{AB})\overrightarrow{OC}\qquad$$
    Cette application ne dépend pas de $O$ (à peu près évident) et c'est un endomorphisme (évident).
    Tout ce qu'on a à faire est de démontrer directement que c'est une similitude vectorielle d'angle droit et de rapport $2S$.
    Voilà un minuscule pour ne pas dire ridicule exercice dont un agrégatif, véritable professionnel affuté d'algèbre linéaire, ne devrait faire qu'une bouchée!
    Vous vous rendez compte?
    La dimension deux, c'est de la gnognotte!!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • On prend O=A et on calcule le produit scalaire de f(u) avec u, ce qui donne 0, donc f est une similitude d'angle droit. Puis on calcule le déterminant de f.
  • Bonjour à tous,

    Je ne connaissais pas ce résultat : si $f$ non nulle est linéaire avec $f(\bf u)\cdot u=0$ pour tout $\bf u$, alors $f$ est une similitude d'angle droit.
    En effet, on a $f^*=-f$ donc, dans une b.o.n, il existe un réel $\lambda\neq 0$ tel que la matrice de $f$ soit $\begin{pmatrix}0&\lambda\\-\lambda&0\end{pmatrix}$.

    Par ailleurs, le déterminant de $f$ se calcule très bien dans $\big(\overrightarrow{AB},\overrightarrow{AC}\big)$ et on trouve $\lambda^2=4S^2$ en utilisant le théorème du cosinus.

    Bon Roland-Garros !
  • Voici comment j'ai raisonné : soit $R$ une rotation d'angle droit. Pour tout vecteur $u$, le vecteur $R\circ f(u)$ est parallèle à $u$. Il est bien connu que $R\circ f$ est nécessairement une homothétie, et donc $f$ est une similitude directe d'angle droit.
  • Bonjour JLT
    Je constate que tu es donc en pleine forme. Bravo!
    Je vais suivre tes suggestions
    1° $O=A$
    Donc
    $$f({\bf\mbox u})=({\bf\mbox
    u}.\overrightarrow{CA})\overrightarrow{AB}+({\bf\mbox
    u}.\overrightarrow{AB})\overrightarrow{AC}\quad$$.
    2° On calcule le produit scalaire $f({\bf\mbox u}).{\bf\mbox u}$
    Allons y
    $$f({\bf\mbox u}).{\bf\mbox u}=({\bf\mbox
    u}.\overrightarrow{CA})(\overrightarrow{AB}.\bf\mbox u)+({\bf\mbox
    u}.\overrightarrow{AB})(\overrightarrow{AC}.\bf\mbox u)=0\qquad$$
    3° Que se dit l'agrégatif affuté?
    $f$ est un opérateur antisymétrique.
    Bof!
    En toute dimension et dans toute base orthonormée, les opérateurs symétriques (resp. antisymétriques) sont exactement ceux dont la matrice est symétrique (resp.antisymétrique) dans cette base orthonormée.
    Résultat des courses:
    Dans une base orthonormée du plan (vectoriel), la matrice de $f$ est de la forme:
    $$\begin{Vmatrix}
    0&-\alpha\\
    \alpha &0
    \end{Vmatrix}
    \qquad\qquad$$
    Alors là évidemment on sait ou on ne sait pas et plus probablement on ne sait pas!
    C'est la matrice d'une similitude directe d'angle droit.
    Et j'ai alors une petite pensée émue pour Odile0502!!!
    Et je ne sais trop s'il faut en rire ou en pleurer!!!
    4°On calcule le déterminant de $f$.
    J'aime bien le on comme si c'était une formalité.
    Il faudrait poser cet exercice en colle pour le savoir!!
    On calcule la matrice du couple $(f({\overrightarrow{AB}},f({\overrightarrow{AC}}))$ dans la base $(\overrightarrow{AB},\overrightarrow{AC})$
    On trouve pour cette matrice:
    $$
    \begin{Vmatrix}
    -\overrightarrow{AB}.\overrightarrow{AC}&-\overrightarrow{AC}^2\\
    \overrightarrow{AB}^2&\overrightarrow{AB}.\overrightarrow{AC}
    \end{Vmatrix}
    \qquad\qquad
    $$
    Le déterminant de cette matrice qui, d'après le cours, est le déterminant de $f$ vaut:
    $$\overrightarrow{AB}^2.\overrightarrow{AC}^2-(\overrightarrow{AB}.\overrightarrow{AC})^2=4S^2\qquad$$
    Combien connaissent cette dernière formule?
    5° On termine à la manière de JLT
    On a donc $f({\bf\mbox u})^2=4S^2{\bf\mbox u}^2$
    et on applique la formule:
    Si $x+y+z=0$, alors on a:
    $$\parallel x \overrightarrow{OA}+ y\overrightarrow{OB}+ z \overrightarrow{OC}\parallel^2=-a^2yz-b^2zx-c^2xy$$
    Dans le glossaire de Pierre, c'est le théorème 5.2.4, page 67.
    CQFD
    C'est le moment de réfléchir sur cet exercice des Tripos.
    On ne saura jamais quelle était la solution attendue mais ce qui est certain, c'est la qualité des exercices proposés à cette époque et qui n'a rien à voir avec celle des exercices proposés habituellement sur ce forum et là il y a de quoi pleurer!.
    Je suis content de voir qu'il a suscité l'intérêt de beaucoup et quand j'avais dit que j'attendais des solutions du niveau de l'agrégation, je ne m'étais pas trompé!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
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