Trisection

Bonjour à tous
Dans un fil voisin, Eric se posait la question suivante:
De toute façon, qui se soucie encore de démontrer quoi que ce soit dans l'enseignement secondaire ?
Bonne pioche!
Il y a bien longtemps que j'ai quitté l'enseignement secondaire et je ne sais pas très bien ce qu'on y fait: certainement pas de géométrie et quand je constate l'orthographe et la syntaxe absolument ahurissantes de la plupart des messages de ce forum, certainement pas de français non plus.
En tout cas, sur ce forum, on y trouve des gens qui se décarcassent à démontrer ce qu'ils peuvent.
Je propose cet exercice qui mélange harmonieusement aire et géométrie affine.
On se donne dans le plan un triangle $ABC\ $, un point $a\in BC\ $ et un point $b\in CA.\qquad$
Il s'agit de construire (éventuellement à la règle et au compas) les points $c\in AB\ $ tels que:
$$S(a,b,c)=-2S(A,B,C)\ $$
où la notation $S(\bullet,\bullet,\bullet)\ $ désigne l'aire algébrique des triplets de points.
Amicalement
[small]p[/small]appus123160

Réponses

  • Bonsoir,

    Je n’y connais rien. Donc je vais bricoler et encore bricoler.
    Mon idée serait d’abord de construire le triangle $abc$ indirectement semblable à $ABC$.
    Selon l’aire obtenue, j’augmente ou je diminue la hauteur issue de c, je rebaptise ce nouveau point en c.
    Puis le point c peut se déplacer parallèlement à (ab) sans changer l’aire du triangle.

    Je n’obtiens qu’une famille de solutions car j’ai ordonné mes points.
    Il faudrait recommencer en rendant $bca$ indirectement semblable à $ABC$ (ordre des points changés), puis $cab$, etc.

    Mon cher [small]p[/small]appus, je ne sais pas si je saurais aller beaucoup plus loin que cette méthode certainement peu académique et surtout laborieusement poussive.

    Cordialement

    Dom
  • Mon cher Dom
    Ta méthode n'est pas poussive et au moins au moins as-tu proposé quelque chose à l'encontre de ceux, les plus nombreux qui passent leur temps à ne rien dire!
    Dans mon énoncé, j'ai parlé d'aire algébrique.
    Est-ce que cette notion te dit quelque chose?
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Tu as les moyens de proposer quelque chose de plus efficace en te servant de la formule bien connue:
    $$\mathrm{Aire}(\Delta)=\dfrac 12 \mathrm{Base}\times \mathrm{Hauteur}\qquad$$
  • L’aire algébrique, elle est liée à une orientation (du nom) du triangle.
    J’avais cru être dans le cahier des charges en parlant de triangles indirectement semblables.
    Elle possède un signe : $\mathcal A(ABC)=-\mathcal A(ACB)$.

    Mais peut-être essayes-tu de me mettre la puce à l’oreille... en me dirigeant vers une transformation particulière... ?
    Ou peut-être (ce doit être ça !) faut-il considérer des déterminants ?
  • Si $c$ existe, l'application affine $ABC\mapsto abc$ est telle que sa partie linéaire est une affinité vectorielle de rapport $-2$.
  • Ha ok.

    N’est-ce pas plutôt $-\sqrt{2}$ d’ailleurs ?
    Ou bien suis-je en train de tout mélanger... certainement...
  • Bonsoir,

    Je tente malgré mon minable niveau...
    Je suis un peu comme Dom, attiré par cette hauteur issue de c (j’appelle h’ le pied de la hauteur issue de c dans le triangle abc)
    Soit L l’intersection de (AB) et (ab) et j’essaye de placer ce h’.
    Est-ce que je suis sur une bonne voie ou c’est froid?:-D (Je place ensuite le point K intersection (AB) et de la perpendiculaire à (ab) passant par b et on a Lh’=(ch’×Lb)÷bK) ( édit : mauvaise frappe j’avais écrit ×bK et I au lieu de L)
    Comme ch’=4×aire(ABC)÷ab on a Lh’=(4×aire(ABC)×Lb)÷(bK×ab)
  • Je ne sais pas si cela peut aider : $A$, $B$ et $C$ sont trois points du cercle $(O)$.
    Le point $a$ est sur $(BC)$, $P$ sur $(OC)$ et $Q$ sur $(OB)$.
    $(AC)$ recoupe le cercle de centre $P$ passant par $C$ en $b$,
    $(AB)$ recoupe le cercle de centre $Q$ passant par $B$ en $c$.
    Alors le quotient $ \frac{\mathcal A(abc)}{\mathcal A(ABC)} $ ne dépend pas de la position de $A$ sur le cercle.123164
    aire.jpg 221.1K
  • Bonsoir à tous
    Ce qui est fascinant dans cet exercice, c'est qu'on peut l'aborder élémentairement à la façon de Dom ou bien de manière plus élaborée à la façon de Gai Requin mais quel que soit le chemin adopté, il faut le suivre jusqu'au bout!
    Amicalement
  • Mon cher Ludwig
    Pourquoi as-tu l'esprit si compliqué?
    Dans mon exercice, les points $A$, $B$, $C$ sont donnés et ne bougent pas.
    Les points $a$ et $b$ servent de paramètres!
    Il y a une discussion à mener suivant leurs positions sur les droites $BC\ $ et $CA.\qquad$.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    La façon la plus naturelle est d'utiliser la notion d'aire élémentaire ou habituelle avec calcul de l'aire d'un triangle par la formule que j'ai rappelée. Peut-être n'est-elle plus enseignée du tout?
    Le chemin proposé par Gai Requin conduit à une construction très élégante!
  • Je te rassure comme je le peux, [small]p[/small]appus : ladite formule est encore présente dans les programmes du collège, dès la 6e, au pire en 5e.

    J'ai quelques travaux urgents et j'ai dû renoncer à poursuivre ce fil qui pour une fois m'avait inspiré quelque peu.

    Cordialement
  • Une construction affine qui part de $Aa$.
    Je peux construire une autre solution en partant de $Bb$.123174
  • Merci Gai Requin
    Comme tu n'expliques rien, c'est comme si tu n'avais rien fait.
    Encore une fois la construction finale m'importe peu!
    C'est le chemin suivi pour y arriver qui m'intéresse avant tout.
    Tout peut se faire élémentairement par la géométrie contemplative en adoptant une définition raisonnable et maniable de l'aire algébrique.
    L'aire algébrique d'un triangle $ABC$ est son aire géométrique habituelle multipliée par $+1$ si le triangle $ABC$ tourne dans le sens des aiguilles d'une montre et par $-1$ dans le cas contraire.
    Ce n'est pas plus idiot que la définition des angles orientés que j'avais dû subir quand j'étais en classe de Mathématiques et qui m'avait occasionné maints torticolis!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    Ah, j'oubliais!
    N'oubliez pas votre montre!!!!!123190
  • Une affinité de direction rouge pour multiplier l'aire par $-2$, une transvection d'axe bleu passant par $a$ pour qu'un côté soit $ab$ et une parallèle verte pour récupérer $c$.
  • Bonsoir pappus,

    $A, B, C\simeq \left[\begin{array}{c} 1\\ 0\\ 0\end{array}\right],\left[\begin{array}{c} 0\\ 1\\ 0\end{array}\right],\left[\begin{array}{c} 0\\ 0\\ 1\end{array}\right].$

    Pour $u, v, w$ réels, on a :

    $a, b, c\simeq \left[\begin{array}{c} 0\\ 1-u\\ u\end{array}\right],\left[\begin{array}{c} v\\ 0\\ 1-v\end{array}\right],\left[\begin{array}{c} 1-w\\ w\\ 0\end{array}\right].$

    Par suite, pour $u+v \neq 1,$ on a :

    $\dfrac{S(a,b,c)}{S(A,B,C)}= -2 \iff \left|

    \begin{array}{ccc}

    0& v& 1-w\\

    1-u& 0& w\\

    u& 1-v& 0

    \end{array}

    \right|= -2 \iff w=1+\dfrac{2+uv}{1-(u+v)}.$

    Amicalement
  • Je clarifie les étapes de ma construction.
    1) La parallèle à $Aa$ passant par $B$ (resp. $C$) coupe $AC$ (resp. $AB$) en $\beta$ (resp. en $\gamma$).
    On a $S(a,\beta,\gamma)=-2S(A,B,C)$ (un bel exo en soi).
    2) Soit $\Delta$ la parallèle à $AC$ passant par $a$.
    La transvection d'axe $\Delta$ qui envoie $\beta$ sur $b$ envoie $\gamma$ sur $\gamma'$ et on a $S(a,b,\gamma')=S(a,\beta,\gamma)$.
    3) La parallèle à $ab$ passant par $\gamma'$ coupe $AB$ en $c$ et on a $S(a,b,c)=S(a,b,\gamma')$.123180
  • Ah ok merci. Je pensais que $(b\gamma')$ était parallèle à $(BC)$..
  • Merci Gai Requin.
    C'est déjà un peu mieux!
    Tu avais entendu parler de ce bel exo, bravo!
    Mais on ne peut dire que c'est une démarche très naturelle.
    Tu mets sous le nez de n'importe qui, fut il le meilleur des agrégatifs, les cinq points $(A,B,C,a,b)\ $, il va certainement rester sec pendant un bon bout de temps.
    Depuis le temps que tu fréquentes notre forum, on peut dire que tu en as bien profité!
    C'est pourquoi je ne suis toujours pas satisfait d'autant plus qu'il y a des cas où ta construction devrait tomber en défaut, la formule trouvée par Bouzar m'en est témoin!!!
    En proposant cet exercice, j'avais une petite idée derrière la tête!
    Demander à des lycéens de le résoudre avec les maigres moyens dont ils disposent.
    Puis utiliser toute l'artillerie de l'algèbre linéaire mise à la disposition de nos agrégatifs!
    Donc je suggère de suivre ce chemin difficile mais qui me semble intéressant d'un point de vue pédagogique!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • D'après Bouzar, $c$ existe ssi $\big(\overrightarrow{ab},\overrightarrow{AB}\big)$ est libre.
    Dans ce cas-là, ma construction donne toujours $c$.
    Par ailleurs, cette construction m'est venue naturellement (i.e. en dix minutes) suite à [cette remarque].
    Elle a aussi le mérite d'être affine comme ton joli problème.
  • Furtivement :
    - construire l’homothétique (Thalès) : règle et compas.
    - construire l'indirectement semblable à l’homothétique (c’est simple, en une symétrie axiale et une translation ça doit se faire)
  • Bonjour,

    Avec Morley circonscrit au triangle $ABC$, puis $\overrightarrow{BA'}=u\overrightarrow{BC}$ et permutation circulaire, je trouve $2(uv+vw+wu) - 2(u+v+w) + 3=0$.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Merci Rescassol
    C'est la même formule que Bouzar naturellement!
    @Gai Requin
    Tu dis:
    D'après Bouzar, $c$ existe ssi $\big(\overrightarrow{ab},\overrightarrow{AB}\big)$ est libre.
    En bon français, cela veut dire qu'on rencontre de sérieux ennuis quand ces deux vecteurs sont liés et d'un point de vue affine, nous savons que ceci équivaut à dire que les droites $ab$ et $AB$ sont parallèles.
    Et en principe car je ne suis plus sûr de rien aujourd'hui, le parallélisme est encore (provisoirement(?)) aux programmes des lycées puisque nos lycéens ânonnent religieusement ad nauseam l'Axiome de Thalès.
    C'est d'ailleurs tout ce qu'on leur demande!
    Donc normalement nos lycéens devraient se rendre compte par eux mêmes que dans le cas $ab\parallel AB\ $, on tombe sur un gros problème de construction!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • J'ai écrit la condition de Bouzar comme tu l'as recopiée parce qu'on peut tomber sur $a=b$ si on est très malchanceux.
    Bref, nous chipotons ;-)
  • Bonjour Gai Requin
    Il ne s'agit pas de chipoter mais d'agir!
    Mets toi à la place d'un collégien.
    Il connait $\mathrm{Aire}(abc)\ $ puisqu'elle vaut $2\mathrm{Aire}(ABC).\qquad$
    D'autre part il connait les points $a\ $ et $b\ $ et donc la longueur $ab.\qquad$
    Par suite il connait la longueur de la hauteur issue de $c.\qquad$
    Se pose alors le problème de la construction de cette hauteur.
    Si notre collégien a une intelligence normale, il peut alors construire le point $c\ $ et entamer la discussion de son existence éventuelle!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
    PS
    C'est cette discussion, niveau collège que j'attends!!!!!
  • H étant le pied de la hauteur issue de A, celle (ch) issue de c sur (ab) a pour mesure (AH*BC*2)/ab.
    Il existe deux parallèles situées à cette distance de la droite (ab), qui coupent (AB), donc deux points c.
    On prendra celui pour lequel les triangles (a,b,c) et (A,B,C) sont de sens inverse.
  • Mon cher Léon Claude Joseph
    Bravo, tu as indiqué la marche à suivre!
    Elle fonctionne parfaitement si $ab\not\parallel AB\ $, le seul problème (non trivial) étant de construire la hauteur ayant la longueur adéquate!
    Maintenant tu es dans le cas $ab\parallel AB.\qquad$
    Que fais-tu?
    Et c'est justement là la partie la plus intéressante et la plus difficile de la discussion pour des collégiens!!!!!!!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    J'ai le pressentiment que la méthode collégienne n'ira pas plus loin.
    Discuter de l'intersection éventuelle de deux droites parallèles semble être un cauchemar épouvantable pour certains qui à défaut d'ânonner l'Axiome de Thalès se contenteront de marmonner le Postulat d'Euclide!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Ce n'est pourtant pas très difficile!
    Sur ma figure, le point $c\ $ est un point fixe de la droite $AB.\qquad$
    Le point $a\ $ se promène sur la droite $BC\ $ et $ab\parallel AB$
    Il s'agit pour des agrégatifs d'évaluer le rapport des aires algébriques:
    $$\dfrac{S(a,b,c)}{S(A,B,C)}\qquad
    $$ en fonction du rapport (de section):
    $$x=\dfrac{\overline{Ca}}{\overline{CB}}\qquad
    $$ et pour des collégiens d'évaluer le rapport des aires géométriques:
    $$\dfrac{\mathrm{Aire}(abc)}{\mathrm{Aire}(ABC)}\qquad
    $$ en fonction du rapport:
    $$\vert x\vert=\dfrac{Ca}{CB}\qquad
    $$ Ce qui est formidable, c'est qu'on dispose aujourd'hui de logiciels de géométrie dynamique que n'avaient pas les collégiens autrefois.
    Sur l'écran vous pouvez déplacer le segment $ab$ parallèlement au segment $AB$ et regarder ce qui se passe en affichant simultanément les valeurs des différents rapports!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus123212
  • Donc, il ne me reste plus que les cas particuliers. En voici un en pièce jointe.

    [Contenu du fichier pdf joint. AD]123220
  • Mon cher Léon Claude Joseph
    Dans le cas général, il reste à donner une construction convaincante de la hauteur.
    Il faut maintenant donner tous les cas particuliers, tu en as trouvé un sans justification d'ailleurs, il faut les trouver tous sans en oublier un seul!!!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    C'est quand même incroyable que personne ne veuille faire un calcul aussi simple.
    Sans doute est-il hors de portée de nos étudiants?
    Sur la figure ci-dessous, on a la solution $a_1b_1\ $ trouvée par Léon Claude Joseph (l'a-t-il dénichée par hasard ?) et en rabiot celle qu'il a oubliée $a_2b_2.\qquad $
    Si $a\not = a_1$ et $a\not =a_2$, il n'existe aucun $c\in AB\ $ tel que $S(a,b,c)=-2S(A,B,C)$ sinon tous les points $c\ $ de la droite $AB\ $ conviennent!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus123232
  • Ah tiens je ne connaissais pas ce mot, rabiot, qui a engendré le plus connu rab (on dit que rab est une apocope de rabiot). Et rabiot alors, de quoi s'agit-il ? : c'est une soupe que les soldats laissaient quelquefois au fond de la gamelle (1859). Ceci explique cela donc.
    Quant au mot Apocope, vous vous en doutez, il est lié à la coupure : le rabiot s'est fait raboter.
    Mais attention : rabot n'est pas né d'une coupure, on ne lui la fait pas !
  • Pappus, tu m'épuises! Je n'ai pas relu ce qui suit. C'est sans garantie de justesse et sans accompagnement de figures.

    Donc je reprends le cas général.

    Dans les triangles ABC et abc, H et h étant les pieds des hauteurs issues respectivement de C et c, on doit avoir ch = 2*AB*CH/ab. C’est à cette distance de (ab) que l’on trouve c sur (AB). Posons cette distance égale à x.
    Construction :
    Si ABC est de sens direct j’effectue une rotation de b en b’, de centre a et d’angle de -90°. (Si ABC est de sens indirect l’angle de rotation est de +90°.)
    Sur la demi-droite [ab’) on place a’ tel que aa’ = x.
    La parallèle à (ab) passant par a’ coupe (AB) au point c sauf si les droites (ab) et (AB) sont parallèles.

    Cas où les droites (AB) et (ab) sont parallèles.
    Le sommet c est quelconque sur (AB). Prenons-le confondu avec A.
    Il y a une solution évidente si a est pris symétrique de B par rapport à C. En effet le parallélogramme AabB est partagé en quatre triangles de sommet C de même aire. Le triangle abc recouvre deux de ces triangles et est de sens inverse de celui de ABC. Tout autre position sur la demi-droite ]BC) augmente ou diminue l’aire de abc par rapport à la valeur demandée et de plus la position du point a est sur le segment ]BC[ donne un triangle abc de même sens que ABC.
    Si H’ est le symétrique de C par rapport au point H, la parallèle à (AB) passant par A’ coupe (BC) en a et (AC) en b. Le triangle abc convient : la longueur ab est le double de AB, la hauteur ch est égale à CH et son sens est inverse de ABC.
  • Léon Claude Joseph
    Personnellement je n’arrive toujours pas à voir comment on peut placer ce a’ tel que aa’=x avec seulement la règle et le compas.
    Ludwig
    Ne demande pas à tes élèves ’’Rabiot, de quoi s’agit-il?’’ car tu risques d’être surpris par la réponse.:-D
  • Une question annexe qui m'intéresse : une personne doit résoudre ce problème. Malheureusement elle ne connaît pas la formule qui donne l'aire d'un triangle à partir de sa base et de sa hauteur. L'aire comme une boîte noire donc. Elle dispose cependant d'un logiciel de géométrie dynamique, logiciel qui bien évidemment calcule l'aire d'un triangle (comment ? ce n'est pas son affaire). Peut-elle se débrouiller pour trouver quand même la réponse ? Je n'y suis pas encore arrivé.
  • biely,
    Pappus a précisé au départ une construction "éventuellement à la règle et au compas". Je n'ai pas cherché à la faire ainsi.
    Attendons le verdict du patron.
  • Bonsoir à tous
    J'ai déjà dit que quelqu'un possédant un logiciel de géométrie dynamique et sachant s'en servir n'a aucun mal à découvrir les solutions.
    Ce qui est triste dans cette histoire, c'est que pas plus le lycéen sachant calculer l'aire d'un triangle en fonction de sa base et de sa hauteur que l'agrégatif connaissant son cours d'algèbre linéaire sur le bout des doigts n'est capable de résoudre ce très simple problème, faute d'un enseignement adéquat au moment voulu.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour Léon Claude Joseph
    J'ai lu attentivement ton dernier message.
    En ce qui concerne le cas général, tout serait parfait si tu donnais une construction effective de la hauteur!
    Tu justifies bien les cas particuliers mais tu ne montres pas qu'il n'y en a pas d'autres faute de faire ls calculs nécessaires!
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Bonjour à tous
    Je n'ai pas vraiment critiqué la solution de Gai Requin!
    J' hésite toujours entre exposer une méthode élémentaire compréhensible par des lycéens ou une méthode plus élaborée basée sur l'algèbre linéaire.
    Il est plus facile pour moi de rédiger la seconde de façon concise alors que la première est un véritable casse-tête pédagogique qui exige de nombreux détours.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
  • Cher Pappus tu m'obliges à faire des heures supplémentaires.

    On translate b en C et de même a en X.
    Le symétrique de C par rapport à H est C’.
    CC’/ab = ch/AB.
    Sur la demi droite CX on construit Y tel que CY = AB.
    La parallèle à XC’ passant par Y coupe CC’ en Z.
    CZ =ch.

    J'ai joint une figure.123280
  • Merci Léon Claude Joseph
    Les heures supplémentaires sont réservées à ceux qui tiennent à rester élémentaire.
    L'algèbre linéaire mène à des constructions affines beaucoup plus simples, l'inconvénient étant évidemment non seulement de savoir son cours d'algèbre linéaire mais aussi de connaître ses applications à la géométrie, ce qui, on le conviendra, est difficile dans un pays où l'enseignement de la géométrie a totalement disparu.
    La formule à connaître est la suivante:
    $$S(f(A),f(B),f(C))=\det(\overrightarrow f)S(A,B,C)\qquad$$
    où $f\ $ est un endomorphisme affine du plan.
    Donc s'il existe un triangle inscrit $abc$ vérifiant:
    $$S(a,b,c)=-2S(A,B,C)\qquad$$
    cela signifie:
    $$\det(\overrightarrow f)=-2\qquad$$
    où $f$ est l'application affine $ABC\longmapsto abc.\qquad$
    Comme $abc\ $ est un triangle inscrit, on sait que:
    $$\mathrm{Trace}(\overrightarrow f)=-1\qquad$$
    Il en résulte que le polynôme caractéristique de $\overrightarrow f\ $ est:
    $$X^2+X-2\qquad$$
    Le spectre de $\overrightarrow f\ $ est donc:
    $$\{1,-2\}\qquad$$
    D'autre part on sait que les endomorphismes affines du plan forment eux-mêmes un espace affine.
    Soit donc:
    $$g=\dfrac 23 id+\dfrac 13f\qquad$$
    On sait que:
    $$\overrightarrow g=\dfrac 23Id+\dfrac 13\overrightarrow f\qquad$$
    Le spectre de $\overrightarrow g$ est donc:
    $$\{0 ,1\}\qquad$$
    Or $g$ envoie le triangle $ABC$ sur le triplet $\alpha\beta\gamma\ $ où les points $\alpha\ $, $\beta\ $, $\gamma\ $ trisectent respectivement les segments $Aa\ $, $Bb\ $, $Cc.\qquad$
    Comme $g\ $ est de rang $1$, les points $\alpha\ $, $\beta\ $, $\gamma\ $ sont alignés sur une droite $L.\qquad$
    On en déduit deux choses:
    1° Le titre de ce fil!!
    Trisecter des segments , c'est évidemment moins glorieux que trisecter les angles mais au moins on savait autrefois le faire avec la règle et le compas. Aujourd'hui, je ne sais pas mais j'en doute beaucoup!!!
    2° La construction elle même!!!!!
    On trisecte les segments $Aa\ $ et $Bb.\qquad$
    On récupère la droite $L=\alpha\beta.\qquad$
    On trisecte le segment $CB\ $ en $u.\qquad$
    On trisecte le segment $CA\ $ en $v.\qquad$
    On récupère:
    $$\gamma=L\cap (uv).\qquad$$
    Puis:
    $$c=AB\cap C\gamma.\qquad$$123276
  • Merci Pappus.
    C'est très simple et très beau!
  • Bonsoir à tous
    Pour les algébristes distingués, il reste à décrire la décomposition canonique de la transformation affine $f:ABC\mapsto abc\ $ en un produit commutatif d'une translation et d'une affinité.
    Amicalement
    [small]p[/small]appus
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