Théorie des cordes

Bonjour,

Je lis un livre de théorie des cordes. Il y a le théorème suivant admis.
Soit une surface de caractéristique d'Euler $0$: un tore, une bouteille de Klein, un cylindre, un ruban de Moebius, plongé dans $\R^n$ muni de la métrique plate de signature $ (n-1,1)$. Pour la métrique induite (sur cette surface) supposée de signature $(1,1)$, il existe un changement de repère tel que dans le nouveau repère la métrique soit la métrique plate.
Déjà, je ne sais pas ce qu'est un changement de repère global : Un difféomorphisme de la surface dans elle-même, peut-être ?
Quel est le genre de mathématiques nécessaire pour démontrer le théorème ?

Merci d'avance

Réponses

  • Un tore de genre 0 ?:S
  • Merci, Sylvain, pour la correction. J'ai rectifié: il s'agit de la caractéristique d'Euler.
  • Je fais remonter le sujet, si quelqu'un sait.
  • Désolé, ce n'est pas dans mes cordes.
  • Par métrique plate tu entends métrique genre celle de Minkowski pour l'espace-temps (pas de courbure) ?
  • Oui, c'est ca: la metrique plate est $-dx_0^2+dx_1^2+...+dx_{n-1}^2$ au signe près.
    Moi, non plus ce n'est pas dans mes cordes, mais je voulais juste savoir quel type de mathématiques, ce théorème nécessitait.
  • Je vois que vous ne connaissez pas les ficelles du métier.
  • ça me fait un peu penser au fait qu'en relativité générale on peut contrer les effets de la gravitation (=métrique non plate) par un changement de référentiel approprié.
  • Oui, peut-être.
    En fait, il y a quand même une explication de donné: une métrique sur une surface est donné par une matrice symétrique $2 \times 2$, où deux termes sont égaux, donc cela correspond à la donnée de trois fonctions de la surface dans $\R$. Un changement de repère correspond à deux fonctions $x,y$ de la surface dans $\R$ (en gros). Donc en faisant varier ces deux fonctions, on peut se ramener à une métrique définie par une seule fonction $\lambda$. La matrice est alors $((\lambda, 0), (0, -\lambda))$. Et par un changement de coordonnées holomorphes sur la surface, on se ramène à $((1,0),(0,-1))$.
  • On suppose que la métrique de $\R^n$ est de signature $(n-1,1)$ et qu'elle induit sur la surface une métrique de signature $(1,-1)$.
    En tout point $M$ de la surface, on peut donc définir deux directions principales de cette métrique dirigées par $u_+(M)$ et $u_-(M)$ : dans $(u_+(M),u_-(M)$ on aura bien la métrique plate $dx^2 + dy^2$. C'est exactement ce que dit marco dans le messge précédent.
    Il reste à montrer que l'on peut passer du local au global en maillant la surface, sans singularité, de telle sorte que les lignes des champs $u_+(M)$ et $u_-(M)$ soient les lignes coordonnées. C'est là que doit intervenir la nullité de la caractéristique d'Euler... mais je ne sais pas comment. Il suffit vraisemblablement d'adapter la démonstration du maillage d'une telle surface par des géodésiques.
  • Merci pour ta réponse, gb.
    Par directions principales, tu veux dire les directions où la forme quadratique vaut 0 ?
    Pourquoi en se déplacant d'une unité selon l'axe $+$ puis d'une unité selon l'axe $-$, se retrouve-t-on au même point qu'en se déplacant d'abord selon l'axe $-$, puis selon l'axe $+$ ?
    Faut-il utiliser les propriétés du tenseur de courbure et montrer qu'il est nul, comme en relativité comme le disait Sylvain ?

    Peut-être le théorème n'était-il pas bien énoncé, et il voulait dire, que si la caractéristique d'Euler était non nulle, il y avait toujours un point où la métrique induite n'était pas de signature (1,1), et que si la caractéristique était nulle, et la métrique induite de signature (1,1), alors la métrique était plate par un changement de coordonnées local (et pas global).
  • Finalement, le théorème est faux. C'est lorsque, la surface est l'évolution d'une corde dans l'espace-temps qu'on peut définir une métrique plate, en utilisant ce qu'a dit gb.
  • Bonsoir,

    Je ne suis pas spécialiste mais d'après ce que j'ai essayé de comprendrede la théorie des cordes l'hypothèse de nullité de la caractéristique d'Euler est inacceptable.

    L'objectif de la théorie des cordes comme en théorie des champs est de calculer les coefficients de la "matrice d'intéraction"
    $$
    \langle \Psi_{in}| S | \Psi_{out} \rangle = \int_{\{x:\Sigma\to M\}} e^{iS(x)} d\mu
    $$
    Ici
    - $x:\Sigma\to M$ désigne un plongement de $\Sigma$ (la surface d'univers, on y pense comme a la surface parcouru par notre corde lors entre des instants $t_1$ à $t_2$) dans un espace-temps $M$.
    - $S$ est l'action: une fonctionelle dépendant de $x$ et d'autres paramètres
    - $d\mu$ est une mesure sur l'espace des plongements $x:\Sigma\to M$ (c'est le plus difficile à définir mathématique car c'est un espace de dimension infinie).

    Généralement $S$ est exprimé en fonction d'une métrique $\gamma$ sur la surface $\Sigma$ (i.e. $\gamma$ est l'un des paramètre $a_i$). Mais toute la théorie (pertubative?) est basée sur l'idée que $S(x,\gamma)$ ne dépend que de la classe conforme de $\gamma$, i.e.
    $$
    S(x,e^{\sigma}\gamma) = S(x,\gamma).
    $$
    pour $\sigma: X\to \RR$. L'exemple typique d'une telle action est
    $$
    S(x) = \int_\Sigma \|\nabla x\|^2 d\rm{vol}_\gamma
    $$
    C'est en quelque sorte, la mesure de la surface d'univers $x(\Sigma)$.


    Le fait est que la donnée d'une classe conforme de métriques riemanienne sur une surface équivaut à la donnée d'une struture complexe. Ceci signifie qu'on est réduit d'une intégrale sur l'espace de dimension infinie des plongements $x:\Sigma \to M$ d'une surface de Riemann dans $M$ à une intégrale sur $M_{g,n}$ l'espace de module des surfaces de Riemann dont le bord est formée de $n$ cercles ($p+q = n$ foralisant $p$ cordes entrantes puis interaction puis $q$ cordes sortantes).

    Ceci permet de réduire la théorie des cordes à la théorie des champs conforme en dimension 2. Cette dernière plutot bien comprise car la symétrie conforme est très puissante en dimension 2 (cf. le théorème d'uniformisation).

    Les théorie des champs conforme correspondent alors (avec grosses approximations) aux foncteurs qui associent
    - à un cercle (notre cordes) un espace $V$
    - à un cobordisme $\coprod_p S^1 \to \coprod_q S^1$, i.e. une surface de Riemann orientée $\Sigma$ à bord $\partial \Sigma = \coprod_p S^1 \amalg \coprod_q S^1$.
    Intuitivement, un cobodisme représente une intéraction entre $p$ cordes ($\Psi_{in}$) qui donne $q$ cordes à l'arrivée ($\Psi_{out}$).

    La caractéristique d'Euler d'un tel cobordisme (indépendant de la métrique, qu'elle soit riemannienne ou pseudo-riemannienne) est $\chi(\Sigma) = 2g - 2 + (p+q)$ où $g$ est le genre de $\Sigma$.

    Se restreindre à une caractérique d'Euler nulle exclurait donc du calcul des intéraction tout cas où $2g-2+p+q \neq 0$. Physiquement, c'est absurde: la propagation sans intéraction (correspondant à une courbe de genre $g=0$, $p=q=1$ i.e. un cylindre) d'une corde est exclue.


    Il me semble que la théorie traite le cas $2g-2+n \geq 0$ d'un coté et les cas particuliers $(g,n) = (0,0), (0,1), (0,2), (1,0)$ à part. Géométriquement, ces cas correspondent aux cas où l'espace $M_{g,n}$ des surfaces de Riemann de genre $g$ à $n$ disques marqués n'est pas bien défini (ce n'est pas un orbifold ou champ de Deligne-Mumford).
  • Bonjour


    Marco , Puis je avoir le nom de ce livre , j'ai envie de lire qq chose au sujet de la Théorie des cordes .


    Merci
  • Salut,

    Pour afk, je pense que le sujet proposé par Marco n'est pas incompatible
    avec ta remarque. Il faudrait avoir plus de detail sur le contexte dont
    il a extrait ce "theoreme admis", mais tel que je comprend son post
    il s'agit plutot d'un theoreme qui precise justement un certains nombre
    de situations non physiques, dont le point commun est cette fameuse
    caracteristique d'Euler nulle, non?

    eric
  • Bonjour Aitjoseph,

    Le livre est "String theory demystified" de David Mac Mahon, édition Mac Graw Hill.

    Bonjour Eric et afk: je n'y connais pas grand chose deja. Il s'agit de cordes non quantifiées, et du modèle à 26 dimensions. Pourquoi une corde ne pourrait-elle pas tracer une sorte de cylindre dans l'espace-temps, même si ensuite elle se dédouble ou en rejoint une autre?
  • Salut marco,

    En theorie des cordes, les cordes remplacent les particules.
    L'interet c'est que quand tu calcules la probabilité d'une interation
    entre particules (par exemple 2 particules qui en donnent 2 autres
    ou plus), la theorie classique fait intervenir des integrales
    qui sont divergentes. On les rend convegentes de differentes facons, en
    argumentant que la partie coupée correspond a des modes d'energie
    infinis qui sont de toute facon inaccessibles a l'experience.
    Cette technique impose d'ajouter dans le lagrangien initial des termes
    qui compensent les morceaux qu'on a coupé, c'est la renormalisation.
    Une alternative a ce modele c'est la theorie des cordes pour lesquelles
    les integrales mentionnées avant deviennent convergentes (c'est
    relié a la longueur finie de la corde), et on n'a plus besoin
    de la renormalisation.
    Maintenant comme on s'interesse a des interactions de cordes (fermée
    en général), un processus physique d'interaction comporte des
    particules entrantes et sortantes, dont l'evolution dans le temps
    dessine des "cylindres". Donc si ton processus se représenta par un
    tore, c'est comme si tu n'avais ni particule entrante ni particule sortante,
    on peut donc l'assimiler a une "fluctuation du vide" comme on dit
    en theorie des champs, et qui ne contribue donc pas aux processus
    "physiques" auquels on s'interesse (sauf peut etre en gravité quantique
    puisque la l'energie du vide est importante car intervient
    dans les equations d'Einstein).

    A+

    eric
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