Construction des foyers

Après avoir donné dans le fil sur les points critiques la construction des foyers d'une conique inscrite dans un triangle au moyen du groupe circulaire, il me semble préférable de consacrer un fil particulier à ce sujet sensible un peu galvaudé dans la littérature classique.
Je rappelle le théorème concernant le triangle:

file.php?8,file=22695

Cette figure montre une conique $\Gamma$ inscrite dans le triangle $ABC$, les points de contact respectifs étant $A'$, $B'$, $C'$.
Le point $\alpha$ est défini par $(B', C', A, \alpha) = -1$.
Autrefois on aurait dit que le quadrangle $B'C'A\alpha$ était harmonique.
D'un point de vue moderne ou bourbakiste, on dirait que le point $\alpha$ est l'image de $A$ par la transposition circulaire de points fixes $B'$ et $C'$.
On construit de même les points $\beta$ et $\gamma$ tels que: $(C', A', B, \beta) = -1$ et $(A', B', C, \gamma) = -1$.
Soit $\tau$ la transformation circulaire directe définie par: $\tau(A) = \alpha$, $\tau(B) = \beta$, $\tau(C) = \gamma$.
Alors:
1° $\tau$ est involutive, autrement dit $\tau$ est une transposition circulaire.
2° Les points fixes de $\tau$ sont les foyers de $\Gamma$.
Ainsi toute construction des points fixes d'une transposition circulaire même à une construction de ces foyers.
Voici une autre figure concernant cette fois les coniques inscrites dans un parallélogramme:


file.php?8,file=22697

On construit les quadrangles harmoniques $daA\alpha$, $abB\beta$, $bcC\gamma$, $cdD\delta$.
Alors il existe une transposition circulaire $\tau$ telle que $\tau(A) = \alpha$, $\tau(B) = \beta$, $\tau(C) = \gamma$, $\tau(D) = \delta$, $\tau(O) = \infty$ dont les points fixes sont les foyers de la conique inscrite dans le parallélogramme $ABCD$ et dont les points de contact respectifs sont les points $a$; $b$, $c$, $d$.
J'ai tracé en rouge le lieu des foyers quand les points de contact varient. C'est une hyperbole équilatère.
Historiquement, il me semble que le seul cas traitant des foyers d'une conique inscrite dans un parallélogramme est celui de la construction des foyers d'une ellipse connaissant deux diamètres conjugués.
Il correspond sur ma figure au cas où les points $a$, $b$, $c$, $d$ sont les milieux des côtés du parallélogramme sur lesquels ils se trouvent.
Il serait intéressant de comparer ces deux constructions: la mienne avec l'historique.
La mienne a l'avantage de marcher aussi quand la conique inscrite est une hyperbole.
Mais le plus important à mon avis est de souligner le rôle capital que joue le groupe circulaire dans ces constructions des foyers d'une conique tangentielle.
Amicalement
Pappus22695
22697

Réponses

  • Bonjour,

    Pappus, es tu sûr de ce que tu dis à propos du triangle ?
    J'ai beau le tourner dans tous les sens, je ne trouve pas une involution.

    Regardons d'abord les deux outils nécessaires:

    Le conjugué harmonique de $C$ par rapport à $A$ et $B$, c'est à dire le point $D$ tel que $(A,B,C,D)=-1$ est donné par $d=\dfrac{(a+b)c-2ab}{2c-(a+b)}$. On peut facilement vérifier que ceci est bien l'expression d'une transposition circulaire dont $A$ et $B$ sont les points fixes.
    J'ai écrit une fonction Matlab $Harmonique(a,b,c)$ qui calcule celà.

    Ensuite la transposition circulaire directe qui envoie $ABC$ sur $A'B'C'$ est donnée par $f(z)=\dfrac{pz+q}{rz+s}$ où $p$, $q$, $r$, $s$ sont calculés par (à un coefficient multiplicatif près) $q=1$ et: \[ \left[\begin{array}{cccccc} p\\r\\s \end{array}\right]=\left[\begin{array}{cccccc} a & -aa'& -a'\\b & -bb'& -b'\\c & -cc'& -c' \end{array}\right]^{-1}\times \left[\begin{array}{cccccc} -1\\-1\\-1 \end{array}\right]\]
    Je sais, il y a un problème si $q$ est nul, mais on verra ça plus tard.
    J'ai écrit une fonction Matlab $TransfoCirculaire(a,b,c,a',b',c')$ qui calcule celà.

    Revenons au problème posé:
    Si je teste tout ça dans le cas particulier où $a'=\dfrac{b+c}{2}$ et permutation circulaire,
    je trouve bien $\tau(z)=\dfrac{s_1z-s_2}{3z-s_1}$ qui est une involution dont l'équation des points fixes est $3z^2-2s_1z+s_2=0$, dérivée de $(z-a)(z-b)(z-c)$, on retombe sur l'ellipse de Steiner inscrite, ce qui me conforte dans l'idée que je n'ai pas fait d'erreur.
    Ensuite, je teste dans le cas particulier où $a'=\dfrac{2b+c}{3}$ et permutation circulaire, et à mon grand désarroi, $\tau$ n'est plus une involution.
    Où est le problème ?

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonjour,

    D'un autre côté, je me dis que $3$ points $A'$, $B'$, $C'$ et $3$ tangentes $(BC)$, $CA$, $(AB)$, ça fait $6$ conditions et il n'en faut que $5$ pour définir une conique. Il y en a donc une de trop.
    Dit autrement, si on choisit $A'$ quelconque sur $(BC)$ et $B'$ quelconque sur $(CA)$, $C'$ ne peut plus être quelconque sur $(AB)$. Il faut donc que tu nous dises comment le choisir.
    Ne nous réponds pas que tu les choisis de telle sorte qu'il existe une conique répondant à la question, ce serait de la triche, ou déplacer le problème.
    Donc nouveau problème: Comment choisir $A'$ sur $(BC)$, $B'$ sur $(CA)$ et $C'$ sur $(AB)$ pour qu'il existe une conique etc...

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonjour,

    Via le théorème de Brianchon: il faut et il suffit que les droites (AA'), (BB') et (CC') soient concourantes ou parallèles.
  • Bonjour,

    J'ai testé à nouveau avec $A'=Bar\{B(1);C(u)\}$ et permutation circulaire, et j'ai découvert que $\tau$ est une involution si et seulement si $uvw=\pm1$.
    Ménélaüs et Céva entrent donc dans la danse.

    @gb: je n'ai vu ton message qu'après coup.
    Il semblerait que le cas où $A'$, $B'$, $C'$ sont alignés marche aussi.

    Cordialement

    Rescassol
  • Trois points A', B', C' alignés sur une conique ???
  • Bonjour,

    Non, bien sûr, mais $\tau$ est aussi une involution s'ils sont alignés.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonjour,

    Si on suppose $uvw=1$, donc $w=\dfrac{1}{uv}$, on obtient:
    $\tau(z)=\dfrac{-((b+c)+(a+b)v+(c+a)uv)z+2(bc+abv+cauv)}{-2(uv+v+1)z+((b+c)+(a+b)v+(c+a)uv}$
    C'est bien une involution et les points fixes $F_1$ et $F_2$ vérifient:
    $f_1+f_2=\dfrac{(b+c)+(a+b)v+(c+a)uv}{uv+v+1}$ et $f_1f_2=\dfrac{bc+abv+cauv}{uv+v+1}$

    Ces formules sont encore valables si $u$, $v$, et donc $w$ ne sont pas réels, mais alors la conique n'est plus tangente aux côtés du triangle $ABC$, et c'est une autre configuration.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Mon cher Rescassol
    Tout cela fait un peu fouillis et j'ai du mal à m'y retrouver.
    Je critique d'abord une de tes affirmations:
    Rescassol a écrit:
    Ensuite la transposition circulaire directe qui envoie $ABC$ sur $A'B'C'$ est donnée par $f(z)=\dfrac{pz+q}{rz+s}$ où $p$, $q$, $r$, $s$ sont calculés par (à un coefficient multiplicatif près) $q=1$ et: \[ \left[\begin{array}{cccccc} p\\r\\s \end{array}\right]=\left[\begin{array}{cccccc} a & -aa'& -a'\\b & -bb'& -b'\\c & -cc'& -c' \end{array}\right]^{-1}\times \left[\begin{array}{cccccc} -1\\-1\\-1 \end{array}\right]\]
    Je sais, il y a un problème si $q$ est nul, mais on verra ça plus tard.
    J'ai écrit une fonction Matlab $TransfoCirculaire(a,b,c,a',b',c')$ qui calcule celà.
    Attention au terme de transposition circulaire.
    Par définition une transposition circulaire est involutive mais l'unique transformation circulaire qui envoie $ABC$ sur $A'B'C'$ n'a aucune raison de l'être!

    Je suis absolument sûr des propositions que j'avance.

    Ces constructions des foyers via la géométrie circulaire sont à mettre en perspective avec le résultat calculatoire que nous avons vu dans le fil sur les points critiques:
    La conique $\Gamma$ est donnée dans $\C$ euclidien usuel par son équation barycentrique homogène dans le repère affine défini par le triangle $abc$:
    $$ (1) \quad \alpha^2x^2 + \beta^2y^2+\gamma^2z^2-2\beta\gamma yz -2\gamma\alpha zx-2\alpha\beta xy = 0.$$
    et d'autre part les foyers de cette conique sont les racines de l'équation:
    $$(2)\quad \dfrac {\alpha}{Z-a} + \dfrac{\beta}{Z-b} + \dfrac{\gamma}{Z-c} = 0$$
    La première équation vit dans le prolongement projectif du plan réel $\C$ mais la seconde vit dans le prolongement projectif de la droite complexe $\C$.
    Bien que ce ne soit pas très naturel, on peut imaginer une démonstration de "mes" théorèmes à partir des deux équations précédentes.
    D'autre part, il y a quelque chose qui me tracasse à propos de ces équations:
    On est parti des foyers donnés par l'équation $(2)$ pour obtenir l'équation $(1)$ de la conique $\Gamma$. ce n'est pas très naturel.
    Il me semble que logiquement on devrait partir de l'équation $(1)$ pour obtenir l'équation $(2)$.
    Calculer les coordonnées des foyers d'une conique à partir de son équation tangentielle, c'était pain bénit pour nos aïeux, la seule difficulté ici est qu'on travaille en barycentriques et non dans un repère orthonormé.
    Pierre devrait avoir quelques idées sur ce sujet, lui qui nous a décrit en long et en large les points cycliques en coordonnées barycentriques.
    Enfin je rappelle ici le théorème fondamental qui fait marcher la boutique:


    file.php?8,file=22706
    file.php?8,file=22707

    On voit que ce théorème n'est pas très récent et qu'il est passé aux oubliettes alors qu'il aurait mérité de rester dans les mémoires, lui qui se trouve au carrefour de trois géométries, l'euclidienne, la projective et la circulaire.
    Amicalement
    Pappus22706
    22707
  • Je croyais que le théorème de Brianchon était suffisamment connu pour qu'il ne soit pas la peine d'insister.
    Les calculs de Pierre étaient pourtant suffisamment explicites!
    Alors je refais la figure avec le tracé des droites $AA'$, $BB'$, $CC'$ qui concourent au point de Brianchon $J$ et que Pierre appelle le perspecteur.

    22711
    36615
  • Bonsoir,
    Pappus a écrit:
    Attention au terme de transposition circulaire.
    Par définition une transposition circulaire est involutive mais l'unique transformation circulaire qui envoie $ABC$ sur $A'B'C'$ sur n'a aucune raison de l'être!
    Oui, ce n'est qu'un lapsus.
    Pappus a écrit:
    Je suis absolument sûr des propositions que j'avance.
    D'accord, Brianchon m'avait échappé.
    La suite à demain ...

    Cordialement,

    Rescassol
  • Puisqu'on parle des complexes. Soient $a, b, c$ les affixes des sommets du triangle $ABC.$ Considérons les complexes $A', B', C'$ d'affixes $\frac{bc-a^2}{b+c-2a},$ $\frac{ac-b^2}{a+c-2b}$ et $\frac{ab-c^2}{a+b-2c}.$ Alors $f$ la transformation circulaire directe telle que:
    $f(A) = A'$, $f(B) = B'$, $f(C) = C'$ est involutive et ses points fixes sont les foyers de l'ellipse de Steiner inscrite dans le triangle $ABC$.
    En effet, on a $\displaystyle f(z)=\frac{-s_1z+s_2}{-3z+s_1}$. $f$ est alors involutive de façon évidente, son point limite est $G\left(\displaystyle \frac{s_1}{3}\right)$ et d'autre part, on sait que les foyers de l'ellipse de Steiner sont les solutions du polynôme dérivé du polynôme $(z-a)(z-b)(z-c)$. Or ce polynôme dérivé est égal à $3z^2-2s_1z+s_2$, exactement ce que l'on trouve en écrivant l'équation $f(z)=z$. Bien sûr, $G$ est au milieu des foyers.
  • Mon cher Bouzar
    Tu ne t'es pas beaucoup fatigué en te limitant à l'ellipse de Steiner: $\alpha = \beta= \gamma$.
    J'attendais plutôt l'étude du cas général.
    Amicalement
    Pappus
  • Mon cher Bouzar
    En fait, tu aurais pu tenir ton raisonnement dans le cas général sans difficultés!
    On cherche une involution $\tau$ dont on connait le point central, qui est le centre de la conique $\Gamma$, ayant pour affixe: $\dfrac{(\beta + \gamma)a + (\gamma + \alpha)b + (\alpha + \beta) c}{2(\alpha+\beta+\gamma)}$
    Donc apriori, on a:
    $$\tau( Z) = \dfrac{((\beta + \gamma)a + (\gamma + \alpha)b + (\alpha + \beta) c) Z- \rho}{2(\alpha+\beta+\gamma) Z -((\beta + \gamma)a + (\gamma + \alpha)b + (\alpha + \beta) c)}$$
    Il suffit maintenant d'ajuster $\rho$ pour que les racines de l'équation $\tau(Z) = Z$ soient celles de l'équation:
    $$(2)\quad \dfrac {\alpha}{Z-a} + \dfrac{\beta}{Z-b} + \dfrac{\gamma}{Z-c} = 0$$
    et on trouve $\rho = 2(\alpha bc + \beta ca + \gamma ab)$ et finalement:
    $$\tau( Z) = \dfrac{((\beta + \gamma)a + (\gamma + \alpha)b + (\alpha + \beta) c) Z- 2(\alpha bc + \beta ca + \gamma ab)}{2(\alpha+\beta+\gamma) Z -((\beta + \gamma)a + (\gamma + \alpha)b + (\alpha + \beta) c)}$$
    Il resterait à prouver que l'on a:
    $(a,\tau(a), b',c') = (b,\tau(b), c', a') = (c,\tau(c), a',b') = -1$, ce qui visiblement n'est pas la très grande joie!
    Mais ce n'est pas par cette méthode calculatoire que j'ai montré ce théorème!
    Amicalement
    Pappus
  • Bonjour,

    Par ma méthode, j'ai obtenu l'expression complexe de $\tau$ et j'ai écrit l'équation du second degré que vérifient ses points fixes, le tout en fonction de $a$, $b$, $c$ et des coefficients barycentriques $u$, $v$, $w$ vérifiant $uvw=1$, à savoir $rz^2+(s-p)z-q=0$.
    Le point de Brianchon est alors barycentre de $A(uv)$, $B(1)$ et $C(u)$ dont les coefficients sont proportionnels à $\dfrac{1}{\alpha}$, $\dfrac{1}{\beta}$ et $\dfrac{1}{\gamma}$.
    On peut donc choisir $\alpha=1$, $\beta=uv$ et $\gamma=v$ et les foyers de la conique sont solutions de l'équation $\dfrac{1}{z-a}+\dfrac{uv}{z-b}+\dfrac{v}{z-c}=0$, et Ô miracle, après réduction au même dénominateur, je suis arrivé à la même équation du second degré que voilà:
    $(uv+v+1)z^2-((b+c)+(a+b)b+(c+a)uv)z+(vc+abv+cauv)=0$

    Cordialement,

    Rescassol
  • Je viens de m'apercevoir que les notations de ma première figure sont en conflit avec une démonstration par les complexes où la conique inscrite $\Gamma$ est déterminée par le triplet $(\alpha, \beta, \gamma) \in \R_*^3$.
    Il est vrai que j'avais tracé cette figure en disposant d'une démonstration synthétique.
    Alors je refais cette figure dans l'optique d'une démonstration calculatoire à la Bouzar:

    file.php?8,file=22719

    Cette figure montre une conique $\Gamma$ inscrite dans le triangle $ABC$, les points de contact respectifs étant $A'$, $B'$, $C'$.
    Le point $U$ est défini par $(B', C', A, U) = -1$.
    Autrefois on aurait dit que le quadrangle $B'C'AU$ était harmonique.
    D'un point de vue moderne ou bourbakiste, on dirait que le point $U$ est l'image de $A$ par la transposition circulaire de points fixes $B'$ et $C'$.
    On construit de même les points $V$ et $W$ tels que: $(C', A', B, V) = -1$ et $(A', B', C, W) = -1$.
    Soit $\tau$ la transformation circulaire directe définie par: $\tau(A) = U$, $\tau(B) = V$, $\tau(C) = W$.
    Alors:
    1° $\tau$ est involutive, autrement dit $\tau$ est une transposition circulaire.
    2° Les points fixes de $\tau$ sont les foyers de $\Gamma$.

    Les points $A'$, $B'$, $C'$ ont pour affixes respectifs:
    $a' = \dfrac{\gamma b + \beta c}{\beta + \gamma}$, $b' = \dfrac{\alpha c + \gamma a}{\gamma + \alpha}$, $c' = \dfrac{\beta a + \alpha b}{\alpha + \beta}$.
    La relation $(B', C', A, U) = -1$ se traduit par l'équation reliant les affixes: $2(au + b'c') = (a+u)(b'+c')$.
    Cette relation fournit une équation du premier degré en $u$ permettant son calcul et on trouve ainsi:
    $u = \dfrac{(\beta +\gamma)a^2 + (\alpha - \gamma) ab+(\alpha - \beta)ac-2\alpha bc}{(2\alpha + \beta+\gamma)a-(\alpha + \gamma)b-(\alpha + \beta)c}$
    D'autre part un calcul trivial montre que $u = \tau(a)$ où
    $$\tau( Z) = \dfrac{((\beta + \gamma)a + (\gamma + \alpha)b + (\alpha + \beta) c) Z- 2(\alpha bc + \beta ca + \gamma ab)}{2(\alpha+\beta+\gamma) Z -((\beta + \gamma)a + (\gamma + \alpha)b + (\alpha + \beta) c)}$$
    avait été déterminé dans un précédent message.
    Amicalement
    Pappus
    PS
    Ce n'est évidemment pas ainsi que j'ai prouvé ce théorème22719
    36617
  • Bonjour,

    Venons en au parallélogramme.
    Je renomme tes points $a$, $b$, $c$, $d$ en $A'$, $B'$, $C'$, $D'$ car j'ai besoin de poser
    $A(a)$ etc.... Je pose $B(b)$ avec $b=2-a$ , $C(c)$ avec $c=-a$ et $D(d)$ avec $d=a-2$.
    Cela signifie que je mets l'origine en $O$, le milieu de [AB] en $1$ et $[BC]$ horizontal.
    Tu ne précises pas comment sont choisis les points de contact. Je suppose que $A'$ et $C'$ sont symétriques par rapport à $O$, ainsi que $B'$ et $D'$.
    Je pose $a'=a+u(b-a)$ et $b'=b+v(c-b)$ avec $u$ et $v$ réels.
    Bien sûr, ça ne suffit pas, $u$ et $v$ ne pouvant pas être indépendants.
    Je lance la machine, je calcule $\alpha$ etc ... puis la transformation circulaire $\tau$ et je constate que les conditions pour qu'elle soit involutive, pour qu'elle transforme aussi $D$ en $\delta$, ou $O$ en $\infty$ sont les mêmes. J'obtiens deux cas:
    Soit $u+v=1$, ce qui s'interprète simplement.
    Soit $(2u-1)(2v-1)+1=0$, ce qui est plus mystérieux.
    Dans le premier cas, on a $\tau(z)=\dfrac{a^2-4au+4u}{z}$, les points fixes sont alors les racines carrées du numérateur.
    Dans le second cas, on a $\tau(z)=\dfrac{a(a-2)(2au-2u-a)}{(2au-2u-a+2)z}$

    Cordialement,

    Rescassol
  • Mon cher Rescassol
    Il n' y a rien de mystérieux.
    Regarde attentivement ma seconde figure concernant le parallélogramme et tu remarqueras que les côtés du parallélogramme $abcd$ sont parallèles par paires aux diagonales du parallélogramme $ABCD$.
    C'est la partie affine de cette configuration comme le point de Brianchon était la partie projective dans le cas de la configuration du triangle.
    D'autre part la configuration du parallélogramme est (sans calculs) une conséquence directe de celle du triangle
    Amicalement
    Pappus
  • Bonjour,
    Pappus a écrit:
    Il n' y a rien de mystérieux.
    Pour le premier cas, où on a $u+v=1$, d'accord, je l'avais remarqué.
    Par contre, comment interprètes tu le second cas, où on a $(2u-1)(2v-1)+1=0$ ?
    On peut simplifier la relation en repérant $A'$ par rapport au milieu $I$de $[AB]$, ce qui donne $\overrightarrow{IA'}=u'\overrightarrow{IA}$ avec $u'=1-2u$, et de même pour $B'$.
    La relation devient alors $u'v'=-1$. Je ne sais pas plus comment l'interpréter.
    Et je ne me suis pas encore occupé de l'ellipse.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Bonjour,

    D'accord, les points $A'$, $B'$, $C'$, $D'$ sont alignés dans ce cas, donc ne peuvent pas être sur une conique, à part dégénérée. J'ai vérifié que $\dfrac{a'-b'}{a'-c'}=\dfrac{u-1}{2u-1}$ et que $\dfrac{a'-b'}{a'-d'}=\dfrac{u-1}{u}$ qui sont réels car $u$ l'est.
    On se concentre donc sur l'autre cas.

    Cordialement,

    Rescassol
  • J'en viens maintenant à la démonstration synthétique de la construction des foyers des coniques inscrites. En fait je n'ai rien vraiment démontré me contentant d'utiliser des faits connus sur les propriétés des foyers des coniques.
    Vous pouvez en retrouver certaines dans le JDE, page 209, dans le paragraphe intitulé Foyers des coniques tangentes à quatre droites, même si JDE n'a malheureusement pas traité faute de place le cas qui nous intéresse ici.
    Voici la figure dont je me suis servi:

    file.php?8,file=22742

    La donnée de départ est le triangle $ABC$ et on s'intéresse à l'ensemble $\mathcal E$ des coniques tangentes en $B$ à la droite $AB$ et en $C$ à la droite $AC$.
    En fait cette configuration est donc un cas particulier de celle étudiée dans le JDE et c'est pourquoi nous allons en retrouver beaucoup de propriétés.
    Cette figure se lit à plusieurs niveaux: projectif, affine, euclidien , circulaire et c'est ce qui en fait tout son intérêt!
    Evidemment nos aïeux ne se préoccupaient pas vraiment de toutes ces structures.
    Ils avaient sous les yeux leur feuille de papier sur laquelle était tracée la figure et qui modélisait le plan euclidien.
    En lui ajoutant un point à l'infini, on obtient le plan conforme ou circulaire .
    En oubliant la structure euclidienne, on obtient le plan affine sous-jacent.
    En lui rajoutant la droite de l'infini, on obtient le complété projectif du plan affine.

    Au niveau projectif, l'ensemble $\mathcal E$ est à la fois un faisceau linéaire de coniques ponctuelles et un faisceau tangentiel de coniques tangentielles.

    Au niveau affine, le lieu des centres des coniques de $\mathcal E$ est une droite, la fameuse droite de Newton, (eh oui, Sir Isaac avait déjà résolu la question), qui se réduit ici à la médiane $A\alpha$ issue de $A$ du triangle $ABC$.

    Au niveau euclidien, le lieu des foyers des coniques de $\mathcal E$ est une cubique circulaire, en fait une strophoïde droite ayant un point double en $A$ et passant par les points $B$ et $C$.
    Cette strophoïde est la transformée par isogonalité par rapport au triangle $ABC$ du $A$-cercle d'Appolonius, noté $\Gamma_A$. Ce fait m'a été communiqué par J.P Ehrmann.
    Rappelons ici que $\Gamma_A$ est le cercle orthogonal en $A$ au cercle circonscrit $\gamma$ au triangle $ABC$ et centré sur la droite $BC$. Il a pour diamètre les pieds des bissectrices issues de $A$, que je n'ai pas tracées pour des raisons de lisibilité.
    Les cercles $\Gamma_A$ et $\gamma$ se recoupent en $A'$.
    La droite $AA'$ est la polaire du centre $T$ de $\Gamma_A$ par rapport à $\gamma$.
    Du point de vue de la géométrie circulaire, le quadrangle $AA'BC$ est harmonique, autrement dit le point $A'$ est dans le plan conforme le conjugué harmonique de $A$ par rapport aux points $B$ et $C$.
    J'ai tracé les isogonaux respectifs $F_*$ et $F'_*$ des foyers $F$ et $F'$ de la conique.
    Ils se trouvent bien sur $\Gamma_A$, la droite $F_*F'_*$ étant orthogonale à $BC$.
    D'après le théorème de Poncelet, les triplets $(A, F, F'_*)$ et $(A, F', F_*)$ sont formés de points alignés.
    D'autre part les droites $FF'$ et $F_*F'_*$ se coupent sur la droite $BC$.
    Finalement, j'en viens aux propriétés circulaires de cette cubique qui entrainent la construction des foyers que j'ai citée.
    Le quadrangle $AA'FF'$ est harmonique!
    Ceci entraine que la cubique, lieu des foyers, est invariante par la transposition circulaire de points fixes $A$ et $A'$.
    En particulier, elle passe par le point central $\Omega$ de cette transposition, milieu de $AA'$.
    Le point $\Omega$ est le foyer de l'unique parabole appartenant à $\mathcal E$.
    Amicalement
    Pappus22742
  • Bonjour.

    L'un des premiers proverbes de Ledgard est "programmez pour l'éternité". Les notations usuelles servent à pouvoir feuilleter un document six mois plus tard sans devoir le réétudier en détail pour comprendre ce que note une notation. Mieux que tout, on peut faire un "grep" sur un ensemble de répertoires pour retrouver quelque chose dont on a gardé un vague souvenir. Dans ce qui suit, j'ai "ré-usualisé" les notations employées. Les longueurs sont $BC=a,b,c$, les sommets sont $z_{A}=\alpha,\beta,\gamma$, les coordonnées du "point de service" sont $Q=u:v:w$.

    [size=large]1. La méthode algébrique[/size]
      $\,$
    1. $\def\trb#1{{\vphantom{#1}}^{t}{#1}}$ $\def\tra#1{\trb{#1}} \def\qq{\mathbb{Q}} \def\rr{\mathbb{R}} \def\vz{\mathrm{\mathbf{Z}}} \def\vzz{\overline{\mathcal{Z}}} \def\vt{\mathrm{\mathbf{T}}} \def\ds#1{{\displaystyle #1}} \def\cc{\mathbb{C}} \def\Sa{S_{a}} \def\Sb{S_{b}} \def\Sc{S_{c}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\linf{\mathcal{L}_{\infty}} \def\pccd{\mathbb{P}_{\cc}\!\left(\cc^{2}\right)} \def\pcct{\mathbb{P_{C}\left(C^{\mathrm{3}}\right)}} \def\prrt{\mathbb{P}_{\rr}\!\left(\rr^{3}\right)} \def\kub{\mathcal{K}_{A}} \def\pglcd{\mathbb{PGL}\!\left(\cc^{2}\right)} \def\kuba{\mathcal{K}^{A}} \def\pyth{\boxed{Pyth}} \def\ww{\boxed{W}} \def\orthh{\boxed{OrtH}} \def\met{\boxed{\mathcal{M}}} \def\kshi#1{\boxed{\mathcal{K}_{#1}}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\linfz{\boxed{\begin{array}{ccc} 0 & 1 & 0\end{array}}} \def\wwz{\boxed{W_{z}}} \def\ortoz{\boxed{OrtO_{z}}} \def\metz{\boxed{\mathcal{M}_{z}}} \def\pythz{\boxed{Pyth_{z}}}$ Commençons par exposer le calcul algébrique des foyers d'une ellipse inscrite. Nous partons des coordonnées barycentriques du point de service $Q=u:v:w$. Le perspecteur est donc $P=1/u:1/v:1/w$ et le centre est $U=v+w:w+u:u+v$. Les contacts sont $0:w:v$, $w:0:u$, $v:u:0$ et donc les équations tangentielles et ponctuelles sont: \[ \boxed{\mathcal{C}^{*}}=\left(\begin{array}{ccc} 0 & w & v\\ w & 0 & u\\ v & u & 0 \end{array}\right)\;;\;\boxed{\mathcal{C}}=\left(\begin{array}{ccc} -u^{2} & uv & uw\\ uv & -v^{2} & vw\\ uw & vw & -w^{2} \end{array}\right) \]


      $\,$
    2. Nous cherchons les foyers sous la forme: \[ F\simeq\left(\begin{array}{c} v+w\\ w+u\\ u+v \end{array}\right)\pm2\left(u+v+w\right)\sqrt{\frac{K}{a^{2}t^{2}+2\Sc t+b^{2}}}\,\left(\begin{array}{c} 1\\ t\\ -1-t \end{array}\right) \] la variable $t$ fixe les directions d'axe, et le multiplicateur est écrit de façon à ce que $\left|UF\right|=\sqrt{K}$ (la distance focale). Nous écrivons que la droite $F\Omega$, joignant un foyer et un ombilic, est tangente à la conique. Cela donne deux équations réelles, qui se séparent en une équation fixant les directions: \[ \left(\begin{gathered}\left(\left(v-w\right)\left(v+2\, u+w\right)a^{2}+\left(w+v\right)^{2}b^{2}-\left(w+v\right)^{2}c^{2}\right)t^{2}\\ 2\left(\left(v+w\right)^{2}b^{2}-\left(u+w\right)^{2}a^{2}\right)t\\ -\left(w+u\right)^{2}a^{2}-\left(u-w\right)\left(u+2\, v+w\right)b^{2}+\left(w+u\right)^{2}c^{2} \end{gathered} \right)=0 \] et une équation donnant alors la valeur de $K$. Celle-ci s'écrit $K=numer\left(u,v,w\right)\div denom\left(t\right)$. Le numérateur est une forme quadratique en $u,v,w$. Sa matrice est: \[ \negthickspace\negthickspace\left(\negthickspace\negthickspace\begin{array}{ccc} a^{4}\left(c^{2}\!-\! b^{2}\right)\left(b^{4}\!+\! c^{4}\!-\!\left(b^{2}\!+\! c^{2}\right)a^{2}\right) & a^{2}b^{2}\left(a^{2}-b^{2}\right)\left(a^{2}b^{2}-c^{4}\right) & c^{2}a^{2}\left(c^{2}a^{2}-b^{4}\right)\left(c^{2}-a^{2}\right)\\ a^{2}b^{2}\left(a^{2}-b^{2}\right)\left(a^{2}b^{2}-c^{4}\right) & \negthickspace\negthickspace\negthickspace\negthickspace b^{4}\left(a^{2}\!-\! c^{2}\right)\left(c^{4}\!+\! a^{4}\!-\!\left(c^{2}\!+\! a^{2}\right)b^{2}\right) & b^{2}c^{2}\left(b^{2}c^{2}-a^{4}\right)\left(b^{2}-c^{2}\right)\\ c^{2}a^{2}\left(c^{2}-a^{2}\right)\left(c^{2}a^{2}-b^{4}\right) & b^{2}c^{2}\left(b^{2}c^{2}-a^{4}\right)\left(b^{2}-c^{2}\right) & \negthickspace\negthickspace\negthickspace\negthickspace c^{4}\left(b^{2}\!-\! a^{2}\right)\left(a^{4}\!+\! b^{4}\!-\!\left(a^{2}\!+\! b^{2}\right)c^{2}\right) \end{array}\negthickspace\negthickspace\right) \] avec le facteur de normalisation $1/\left(u+v+w\right)^{2}$. Le "dénominateur" est donné par: \[ \frac{\left(a^{2}\left(a^{2}\left(b^{2}+c^{2}\right)-b^{4}-c^{4}\right)t+b^{2}\left(a^{4}+c^{4}-b^{2}\left(a^{2}+c^{2}\right)\right)\right)\left(a^{2}\left(b^{2}-c^{2}\right)t+b^{2}\left(a^{2}-c^{2}\right)\right)}{a^{2}t^{2}+2\Sc t+b^{2}} \]


      $\,$
    3. Au passage: le "facteur de normalisation" vient nous rappeler que $Q\in\linf$ est la condition pour qu'une conique inscrite soit une parabole. Le "centre" vient lui aussi se confondre avec le point à l'infini, tandis que le perspecteur est sur outSteiner, et le foyer sur le cercle circonscrit.

      $\,$
    4. On sait écrite la matrice $\orto$ transformant une direction (donnée par ses barycentriques) en la direction orthogonale. Lorsque les deux directions sont paramétrées par $1:t:-1-t$ et $1:s:-1-s$, la condition d'orthogonalité devient: \[ a^{2}st+\left(s+t\right)\Sc+b^{2}=0 \] On constate que la substitution de $t$ par son expression en $s$ laisse inchangée l'équation aux directions (les axes sont orthogonaux), tandis que le "dénominateur" est changé en son opposé (seuls deux foyers sont visibles, les deux autres attendant que le perspecteur retraverse l'ellipse de Steiner).

      $\,$
    5. Ce calcul montre (à nouveau) que le corps de rupture des foyers est une extension algébrique bicarrée, la première extension concernant une paire de directions orthogonales. Ce résultat est un fait intrinsèque: il va réapparaître immanquablement, quelles que soient les transformations admissibles utilisées.

      $\,$
    6. Le fait qu'en partant d'un foyer tout soit simple, tandis que cela se passe plus mal en partant du centre $U$ ou du perspecteur $P$ ou du point de service $Q$ est simplement le fait que dans le corps de rupture, tout se passe rationnellement ! Ce n'est pas pour autant que les expressions obtenues seront de plus petite taille.

    [size=large]2. Homographies et correspondances homographiques entre paramètres[/size]
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    1. Une homographie est un élément du groupe projectif linéaire $\pglcd$ qui agit sur $\pccd$. Ce n'est pas autre chose.

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    2. Appeler un chat "un chat" et "homographie" une homographie est la simple mise en oeuvre de la méthode discursive de Descartes: "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". Si vous appeler votre chat "homographie", il ne va pas devenir conformiste pour si peu et si vous appelez "chat" une homographie, elle ne va pas subitement attraper des souris.

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    3. Garder des définitions bien claires et bien tranchées est d'autant plus indispensable lorsque l'on veut comparer plusieurs plongements du rantanplan de la géométrie affine, de façon à transférer des résultats d'un plongement vers un autre..

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    4. La sphère de Riemann est l'espace $\pccd$ obtenu en sphérifiant le plan $\cc=\rr+i\rr$ par ajout d'un pôle sud. Dans ce contexte, l'écriture $h\left(z\right)=\left(a\, z+b\right)/\left(c\, z+d\right)$ est une abréviation pour \[ h\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt \end{array}\right)=\left(\begin{array}{cc} a & b\\ c & d \end{array}\right)\cdot\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt \end{array}\right) \] Les bijections homographiques de la sphère $\overline{\cc}$ sont conformes et sont cycliques, c'est à dire transforment les cycles (droites ou cercles) en cycles (droites ou cercles) et le point à l'infini sert à caractériser les droites au sein de la famille des cycles.

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    5. Au contraire, les plans projectifs $\prrt,\,\pcct$ sont obtenus en complétant le plan utilisé (soit $\rr^{2}$ soit $\cc^{2}$) par la droite (à l'infini) des directions de droites (ordinaires). Le tout premier intérêt de $\prrt$ est de permettre de calculer avec les directions en utilisant les outils déjà développés pour les points ordinaires (applications à la peinture et aux fortifications). Ensuite de quoi, $\pcct$ --l'espace de Morley-- permet d'introduire toute une kyrielle de points invisibles dont les ombilics. Dans ce contexte, un cercle n'est plus un cycle qui {*}ne passe pas{*} par l'infini, mais au contraire une conique qui {*}passe{*} par les deux ombilics.

      $\,$
    6. Considérons deux droites visibles $D,\Delta$ plongées dans $\pcct$. Nous pouvons utiliser une homographie $\psi$ de $\pccd$ pour définir une bijection $\Psi$ entre les deux droites complétées en suivant le schéma: \[ D\cup\left\{ \infty_{D}\right\} \hookrightarrow D\cup\left\{ \infty_{\cc}\right\} \overset{\psi}{\hookrightarrow}\Delta\cup\left\{ \infty_{\cc}\right\} \hookrightarrow\Delta\cup\left\{ \infty_{\Delta}\right\} \] Nous pouvons même continuer à utiliser $\psi$ pour noter cette {*}nouvelle{*} transformation. Mais nous ne pouvons pas appeler cela une "homographie" sous le prétexte que "les ennuis sont loin". Mettre du flou dans la nomenclature revient à transformer les raisonnements en autant de croisières Costa où rien n'est vraiment certain, pas même le pire.

      $\,$
    7. Lorsque l'on prend un repère sur les droites visibles $D,\Delta$, engendrant les paramétrisations réelles $k,\, K$, une transformation $\Psi$ engendre une correspondance homographique $\phi\in\mathbb{PGL}\left(\rr^{2}\right)$ entre les paramètres $k,\, K$. Mais il n'y a aucun espoir de prolonger cela en une homographie (parce que $\infty_{D}\neq\infty_{\Delta}$).

      $\,$
    8. Dans le même genre d'idées, appeler transformations circulaires les éléments de $\mathbb{PGL}\left(\cc^{2}\right)$ au motif que le terme homographies est déjà utilisé à autre chose ne va pas aider à la compréhension de la suite. Les éléments de de $\mathbb{PGL}\left(\cc^{2}\right)$ sont cycliques, mais ils auraient le plus grand mal à être circulaires. Quelle pourrait bien être l'image d'un ombilic par une homographie de la sphère de Riemann ?

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    9. Insistons sur le fait qu'il s'agit d'une impossibilité topologique, et non "un phénomène malheureux que l'on résoudra plus tard". On part d'une bijection conforme de la sphère de Riemann. Elle s'écrit \[ \psi\,:\, z\mapsto\frac{a\, z+b}{c\, z+d}\quad;\quad\left(\vz,\,\vt\right)\mapsto\left(a\vz+b\vt,\, c\vz+d\vt\right) \] On se demande ce que devient $\vzz$ dans tout cela et l'on obtient: \[ \Psi\,:\,\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt\\ \vzz \end{array}\right)\mapsto\left(\begin{array}{c} \left(a\vz+b\vt\right)\left(\overline{c}\,\vzz+\overline{d}\,\vt\right)\\ \left(c\,\vz+d\vt\right)\left(\overline{c}\,\vzz+\overline{d}\,\vt\right)\\ \left(\overline{a}\vzz+\overline{b}\,\vt\right)\left(c\,\vz+d\vt\right) \end{array}\right) \] On est donc amené à gérer un triplet de formes quadratiques. Où vont les ombilics ? On obtient $\Psi\left(1:0:0\right)=\left(0:0:0\right)$ : les ombilics vont où bon leur semble. Plus généralement, où vont les points à l'infini ? On obtient $a\overline{c}:c\overline{c}:c\overline{a}$ : une seule image pour tout le monde, ce qui n'est pas très bijectif. Où va le "pôle de l'homographie" ? On obtient $\left(0:0:0\right)$ : le pôle s'est liquéfié (la fonte des glaces, sans doute). En résumé, $\pccd$ ne supporte pas ces tentatives de lui élargir l'horizon à plus d'un point.

    [size=large]3. Correspondances entre tangentes[/size]
      $\,$
    1. Revenons à nos coniques inscrites et considérons les droites $D=AB$ et $\Delta=AC$. Nous les paramétrons par: \[ M\simeq\left(\begin{array}{c} k\\ 1-k\\ 0 \end{array}\right),\: N\simeq\left(\begin{array}{c} K\\ 0\\ 1-K \end{array}\right) \] et nous lions les points en demandant que la droite $MN$ soit tangente à la conique. Un calcul immédiat donne: \[ K=\dfrac{kw}{\left(u+v+w\right)k-v} \] conduisant à une correspondance homographique entre paramètres. On remarquera que sa forme se simplifie dramatiquement dans le cas d'une parabole.

      $\,$
    2. Voyons comment cette relation se transforme en une relation entre les affixes complexes des points $M$ et $N$. Nous avons: \begin{eqnarray*} M_{z} & \simeq & \boxed{aller}\cdot\left(\begin{array}{c} k\\ 1-k\\ 0 \end{array}\right)\simeq\left(\begin{array}{c} \alpha\, k+\beta\,\left(1-k\right)\\ 1\\ \dfrac{k}{\alpha}+\dfrac{1-k}{\beta} \end{array}\right)=\left(\begin{array}{c} z\\ t\\ \zeta \end{array}\right)\\ N_{z} & \simeq & \boxed{aller}\cdot\left(\begin{array}{c} K\\ 0\\ 1-K \end{array}\right)\simeq\left(\begin{array}{c} \alpha\, kw+\gamma\,\left(ku+vk-v\right)\\ k\left(u+v+w\right)-v\\ \dfrac{kw}{\alpha}+\dfrac{ku+vk-v}{\gamma} \end{array}\right)=\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt\\ \vzz \end{array}\right) \end{eqnarray*}


      $\,$
    3. Déterminer une relation "à la sauce homographique" revient à déterminer une matrice $\boxed{\psi}$ telle que la relation: \[ \left(\begin{array}{ccc} 1 & 0 & 0\\ 0 & 1 & 0\\ 0 & 0 & 0 \end{array}\right)\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt\\ \vzz \end{array}\right)=\left(\begin{array}{ccc} \psi_{11} & \psi_{12} & 0\\ \psi_{21} & \psi_{22} & 0\\ 0 & 0 & 0 \end{array}\right)\left(\begin{array}{c} z\\ t\\ \zeta \end{array}\right) \] devienne une identité par rapport au paramètre $k$. On obtient: \[ \boxed{\psi}=\left(\begin{array}{ccc} +\left(\gamma\, u+\gamma\, v+\alpha\, w\right) & -\left(\beta\gamma\, u+\gamma\alpha\, v+\alpha\beta\, w\right) & 0\\ u+v+w & -\left(\beta\, u+\alpha\, v+\beta\, w\right) & 0\\ 0 & 0 & 0 \end{array}\right) \]

      $\,$
    4. On détermine les points fixes par les méthodes usuelles de diagonalisation. Et l'on trouve que $z:t:\zeta$ est un point fixe lorsque \[ -z\,\alpha\, wt-z\,\gamma\, ut-z\,\gamma\, vt+t^{2}\alpha\, v\gamma+t^{2}\alpha\, w\beta+t^{2}\beta\, u\gamma+z^{2}u+z^{2}v+z^{2}w-z\, t\,\beta\, u-z\, t\,\beta\, w-z\, t\,\alpha\, v=0 \] Organisé en $z^{2},\, z\, t,\, t^{2}$ d'une part, et organisé en $u,v,w$ d'autre part, cela donne: \[ z^{2}-2\,\dfrac{\left(\beta+\gamma\right)u+\left(\gamma+\alpha\right)v+\left(\alpha+\beta\right)w}{2\left(u+v+w\right)}\, t\, z+\dfrac{\left(\beta\gamma\, u+\gamma\alpha\, v+\alpha\beta\, w\right)t^{2}}{u+v+w}=0 \] \[ \dfrac{u}{\alpha\, t-z}+\dfrac{v}{\beta\, t-z}+\dfrac{w}{t\,\gamma-z}=0 \] On voit que le milieu des points fixes est au centre de la conique et qu'en fait, les points fixes ne sont autres que les foyers de celle-ci.

      $\,$
    5. Au passage, on identifie l'homographie involutive dont les points fixes (sur la sphère de Riemann) sont les foyers de la conique (dans le plan de Morley): il suffit de répartir équitablement les termes du premier degré. Cela donne: \[ \boxed{\psi_{0}}=\left(\begin{array}{ccc} \left(\beta+\gamma\right)u+\left(\gamma+\alpha\right)v+\left(\alpha+\beta\right)w & -2\left(\beta\gamma\, u+\gamma\alpha\, v+\alpha\beta\, w\right) & 0\\ 2\left(u+v+w\right) & -\left(\beta+\gamma\right)u-\left(\gamma+\alpha\right)v-\left(\alpha+\beta\right)w & 0\\ 0 & 0 & 0 \end{array}\right) \]

    [size=large]4. Construction des points fixes d'une homographie involutive[/size]
      $\,$
    1. Le produit de deux involutions n'a aucune raison d'être une involution. Comme nous n'avons pas un groupe, il n'y a aucune gène à exclure l'identité de l'ensemble des involutions.

      $\,$
    2. Le groupe des homographies opère sur lui-même par transmutation. Une classe de transmutation contient une multiplication ($z\mapsto p\, z$) ou une addition $\left(z\mapsto z+q\right)$ selon qu'il y a deux points fixes ou un seul (double). Lorsqu'une homographie $\psi_{0}$ est involutive, sa classe contient $z\mapsto-z$. Appelant $z_{1},z_{2}$ ses deux points fixes, nous pouvons généraliser le résultat précédent et nous obtenons: \begin{eqnarray*} \psi_{0}\left(\vz\right) & = & \left[\left(\vz\mapsto\dfrac{\vz z_{2}-z_{1}}{\vz-1}\right)\circ\left(\vz\mapsto-\vz\right)\circ\left(\vz\mapsto\dfrac{\vz-z_{1}}{\vz-z_{2}}\right)\right]\,\left(\vz\right)\\ & = & \dfrac{\vz\, s-2\, p}{2\,\vz-s}\qquad\mathrm{avec}\qquad s=z_{1}+z_{2}\,;\, p=z_{1}\, z_{2} \end{eqnarray*}

      $\,$
    3. Lorsqu'une homographie $\psi_{0}$ est involutive, les deux points fixes, le point courant et son image forment un quadrangle harmonique. En effet, permutons $\vz$ et $\psi_{0}\left(\vz\right)$. Le birapport est à la fois conservé (propriété générale) et transformé en son inverse (action de $\mathfrak{S}_{4}$). De plus, il ne vaut pas $1$.

      $\,$
    4. Posons nous un problème d'ingénierie inverse et cherchons à retrouver les deux points fixes $F,G$ de $\psi_{0}$ en connaissant leur milieu $U$ et un couple $M,N$ de points en correspondance par $\psi_{0}$. Les quatre points $F,G,M,N$ sont sur le même cercle capable de l'angle $\left(MF,MG\right)$. Par ailleurs les points $M,N$ sont sur le même cercle isotomique du rapport $MF/MG$. Ces deux cercles sont orthogonaux. Appelons provisoirement $A$ et $B$ leurs centres. La droite des centres $AB$ est la médiatrice de $\left[M,N\right]$.

      $\,$
    5. Par ailleurs, les axes radicaux des isotomiques et des capables sont orthogonaux, et le point $O$ voit $\left[A,B\right]$ sous un angle droit. Comme les cercles sont orthogonaux entre eux, les cinq points $A,B,O,M,N$ sont cocycliques. Or nous connaissons $O,N,M$. Nous avons obtenu une construction biquadratique : un premier radical pour les intersections du cercle $OMN$ et de $AB$, puis un deuxième radical pour l'intersection du cercle $A\left(M\right)$ et de la droite $BO$.

      file.php?8,file=22747
      cercleOMNAB.png



      $\,$
    6. Une légère modification permet de passer à une construction gudulique. Une fois la construction réalisée, les arcs $MB$ et $BN$ du cercle $OMN$ sont égaux, puisque $AB$ est le diamètre orthogonal à la corde $MN$. Par conséquent, les droites $OA,\, OB$ forment le gudule bissecteur du couple de droites $OM,\, ON$. On commence par tracer celui-ci et cela donne $A,B$. On constate l'un des points $X=A,B$ donne un cercle $X_{1}\left(M\right)$ trop court pour couper la droite $OX_{2}$ : il n'y a que deux foyers géométriques parmi les quatre foyers analytiques.

    [size=large]5. Les points $A',B',C'$[/size]
      $\,$
    1. Pour appliquer la construction précédente, il reste à obtenir un couple $M,N$ avec $N=\psi_{0}\left(M\right)$. En fait, nous allons en fabriquer trois.

      $\,$
    2. Une conique inscrite est donnée par un trigone de tangentes $BC,\, CA,\, AB$ et un triangle de contacts $P_{a},P_{b},P_{c}$. Il se trouve que le triangle des contacts est nécessairement en perspective avec le triangle $ABC$, qui est le dual du trigone des tangentes. Autrement dit, une conique inscrite dans un triangle se caractérise par son perspecteur. Si l'on y réfléchit bien, cette caractérisation est la seule caractérisation projective possible. Dans le fil précédent, on aurait pu envoyer le triangle $ABC$ sur le triangle des racines cubiques de l'unité et le perspecteur sur l'origine, transformant la conique inscrite en le cercle inscrit (et l'ancien cercle circonscrit en une banale conique circonscrite).

      $\,$
    3. Les barycentriques des contacts sont les colonnes de l'équation tangentielle. Les affixes de Lubin de ces points s'obtiennent par: \[ \boxed{aller}\cdot\boxed{\mathcal{C}^{*}}=\left(\begin{array}{ccc} \beta\, w+\gamma\, v & \alpha\, w+\gamma\, u & \alpha\, v+\beta\, u\\ v+w & u+w & v+u\\ \dfrac{w}{\beta}+\dfrac{v}{\gamma} & \dfrac{w}{\alpha}+\dfrac{u}{\gamma} & \dfrac{v}{\alpha}+\dfrac{u}{\beta} \end{array}\right) \]

      $\,$
    4. Au vu de ce qui précède, l'involution à la sauce homographique ayant les points $P_{b},P_{c}$ comme points fixes s'écrit: \[ \boxed{\psi_{a}}\simeq\left(\begin{array}{ccc} \dfrac{\alpha\, w+\gamma\, u}{u+w}+\dfrac{\alpha\, v+\beta\, u}{v+u} & -2\,\dfrac{\left(\alpha\, w+\gamma\, u\right)\left(\alpha\, v+\beta\, u\right)}{\left(u+w\right)\left(v+u\right)} & 0\\ 2 & -\dfrac{\alpha\, w+\gamma\, u}{u+w}-\dfrac{\alpha\, v+\beta\, u}{v+u} & 0\\ 0 & 0 & 0 \end{array}\right) \] Et l'on calcule $\left(\boxed{\psi_{0}}-\boxed{\psi_{a}}\right)\left(A\right)$. Si l'on a programmé son simplificateur de Groebner pour émettre un \texttt{tada.waw} chaque fois qu'une expression de petite taille est obtenue, on entend alors le bruit caractéristique : yet another coffee pot has been turned into a theorem !

      file.php?8,file=36569
      construction02.png (ex 22748)

      $\,$
    5. Pour obtenir les points $A',\, B',\, C'$ nous commençons donc par tracer les cercles $AP_{b}P_{c}$ etc. Leurs équations sont: \[ a^{2}\, yz+b^{2}\, zx+c^{2}\, xy-\left(x+y+z\right)\left(\dfrac{c^{2}v}{v+u}\, y+\dfrac{b^{2}w}{w+u}\, z\right)\; etc. \] Digression. On voit bien que ces cercles sont concourants. On calcule leur point commun et on obtient: \[ D\simeq\left(\begin{array}{c} \dfrac{a^{2}}{u\left(v+w\right)}\left(-\dfrac{a^{2}}{v+w}+\dfrac{b^{2}}{u+w}+\dfrac{c^{2}}{v+u}\right)\\ \dfrac{b^{2}}{v\left(u+w\right)}\left(-\dfrac{b^{2}}{u+w}+\dfrac{c^{2}}{v+u}+\dfrac{a^{2}}{v+w}\right)\\ \dfrac{c^{2}}{w\left(v+u\right)}\left(-\dfrac{c^{2}}{v+u}+\dfrac{a^{2}}{v+w}+\dfrac{b^{2}}{u+w}\right) \end{array}\right) \]

      $\,$
    6. Pour obtenir le point $A'$ nous pourrions tracer la tangente $At$ au cercle, voir son intersection avec $P_{b}P_{c}$, obtenir le centre du Poncelet, puis couper les deux cercles. Et finalement arriver aux coordonnées barycentriques de $A'$: \[ \left(\begin{array}{c} \dfrac{\left(v+w\right)b^{2}}{u+w}+\dfrac{\left(v+w\right)c^{2}}{v+u}-a^{2}\\ \dfrac{2\, ub^{2}}{u+w}\\ \dfrac{2\, c^{2}u}{v+u} \end{array}\right) \]

      $\,$
    7. On s'évite tout cela en remarquant que $AA'$ est tout bonnement la $A$-symédiane du triangle $AP_{b}P_{c}$, parce que[/] la $A$-médiane de $AP_{b}P_{c}$ passe par $U$. On en déduit que le triangle $A'B'C'$ est en perspective avec le triangle $ABC,$ le perspecteur $E$ étant précisément l'isogonal du centre $U$: \[ E\simeq\dfrac{a^{2}}{v+w}:\dfrac{b^{2}}{w+u}:\dfrac{c^{2}}{u+v} \]

      $\,$
    8. Finalement, le détour par la sphère de Riemann est une méthode efficace pour trouver les idées à mettre en oeuvre. Par la suite, les objets et les raisonnements vivent dans le projectif usuel.


    Cordialement, Pierre.22747
    22748
  • Bonjour,

    Étudions maintenant, à la demande de pappus, le faisceau des coniques qui sont tangentes en $B$ à $AB$ et tangentes en $C$ à $AC$.
      $\,$
    1. Les matrices ponctuelles et tangentielles s'écrivent donc: \[ \boxed{\mathcal{C}_{b}}=\left(\begin{array}{ccc} Q & 0 & 0\\ 0 & 0 & 1\\ 0 & 1 & 0 \end{array}\right)\:;\:\boxed{\mathcal{C}_{b}^{*}}=\left(\begin{array}{ccc} 1 & 0 & 0\\ 0 & 0 & Q\\ 0 & Q & 0 \end{array}\right) \] et le triangle $ABC$ est autopolaire par rapport à chacune de ces coniques.

      $\def\trb#1{{\vphantom{#1}}^{t}{#1}}$ $\def\tra#1{\trb{#1}} \def\qq{\mathbb{Q}} \def\rr{\mathbb{R}} \def\vz{\mathrm{\mathbf{Z}}} \def\vzz{\overline{\mathcal{Z}}} \def\vt{\mathrm{\mathbf{T}}} \def\ds#1{{\displaystyle #1}} \def\cc{\mathbb{C}} \def\Sa{S_{a}} \def\Sb{S_{b}} \def\Sc{S_{c}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\linf{\mathcal{L}_{\infty}} \def\pccd{\mathbb{P}_{\cc}\!\left(\cc^{2}\right)} \def\pcct{\mathbb{P_{C}\left(C^{\mathrm{3}}\right)}} \def\prrt{\mathbb{P}_{\rr}\!\left(\rr^{3}\right)} \def\kub{\mathcal{K}_{A}} \def\pglcd{\mathbb{PGL}\!\left(\cc^{2}\right)} \def\kuba{\mathcal{K}^{A}} \def\pyth{\boxed{Pyth}} \def\ww{\boxed{W}} \def\orthh{\boxed{OrtH}} \def\met{\boxed{\mathcal{M}}} \def\kshi#1{\boxed{\mathcal{K}_{#1}}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\linfz{\boxed{\begin{array}{ccc} 0 & 1 & 0\end{array}}} \def\wwz{\boxed{W_{z}}} \def\ortoz{\boxed{OrtO_{z}}} \def\metz{\boxed{\mathcal{M}_{z}}} \def\pythz{\boxed{Pyth_{z}}}$
    2. Si nous utilisons les affixes de Lubin, ces matrices deviennent: \[ \boxed{\mathcal{C}_{z}}=\tra{\boxed{retour}}\cdot\boxed{\mathcal{C}_{b}}\cdot\boxed{retour}\:;\:\boxed{\mathcal{C}_{z}^{*}}=\boxed{aller}\cdot\boxed{\mathcal{C}_{b}^{*}}\cdot\tra{\boxed{aller}} \] Les expressions sont un peu longues (respectivement 2264 et 604). Écrivons que $F\simeq\vz:\vt:\vzz$ est un foyer, autrement dit que les isotropes $\left[0,-\vzz,T\right]$ et $\left[T,-\vz,0\right]$ sont tangentes à la conique. Par élimination, on obtient une cubique $\kub$: \begin{multline*} \kub^{z}\doteq\left(\ds{\frac{2}{\alpha}}-\ds{\frac{1}{\beta}}-\ds{\frac{1}{\gamma}}\right)\vz^{2}\vzz+\left(\gamma+\beta-2\,\alpha\right)\vz\vzz^{2} +\cdots\phantom{x} \\
      +\left(\dfrac{1}{\beta\,\gamma}-\ds{\frac{1}{\alpha^{2}}}\right)\vz^{2}\vt+\left(\alpha^{2}-\beta\,\gamma\right)\vzz^{2}\vt
      +2\left(\dfrac{\alpha}{\gamma}+\dfrac{\alpha}{\beta}-\dfrac{\beta+\gamma}{\alpha}\right)\vz\vzz\vt +\cdots\phantom{x} \\
      +\left(\dfrac{\beta+\gamma}{\alpha^{2}}-\dfrac{2\alpha}{\beta\,\gamma}\right)\vz\vt^{2}+\left(\dfrac{2\,\beta\gamma}{\alpha}-\dfrac{\alpha^{2}}{\gamma}-\dfrac{\alpha^{2}}{\beta}\right)\vzz\vt^{2}+\left(\dfrac{\alpha^{2}}{\beta\,\gamma}-\dfrac{\beta\,\gamma}{\alpha^{2}}\right)\vt^{3} \end{multline*}

      $\,$
    3. Son équation en barycentriques est un peu plus courte, mais n'est pas plus facile à étudier: \[ \kub^{b}\doteq yz\left(-z+y\right)a^{2}-z\left(zy+zx+y^{2}\right)b^{2}+y\left(yx+zy+z^{2}\right)c^{2}=0 \] (notation peu claire: $A$ (en opposition avec $B$) désigne le sommet, $b$ (en opposition avec $z$) désigne les barycentriques. Une meilleure façon de faire serait bienvenue...)

      $\,$
    4. On voit que la courbe est circulaire. On sait que l'équation des tangentes et asymptotes sont données par le gradient au point concerné. Le foyer singulier est \[ \frac{\alpha}{\left(2\,\alpha-\beta-\gamma\right)}:\frac{\alpha}{\left(\alpha^{2}-\beta\,\gamma\right)}:\frac{1}{\left(\alpha\,\beta+\gamma\,\alpha-2\,\beta\,\gamma\right)} \] Le troisième point à l'infini est \[ \frac{\alpha\,\beta\,\gamma\,\left(2\,\alpha-\beta-\gamma\right)}{2\,\beta\,\gamma-\alpha\beta-\alpha\gamma}:0:1 \] (la direction de la $A$-médiane) et les barycentriques de l'asymptote visible sont: \[ \left[c^{2}-b^{2},a^{2}-3\, b^{2}-c^{2},-a^{2}+b^{2}+3\, c^{2}\right] \]

      $\,$
    5. On vérifie sur l'équation $\kub^{b}=0$ que $A$ est sur la cubique. En reportant dans le gradient, on voit que $A$ est un point double. On en profite pour paramétrer la cubique par $F=\alpha+k\tau:1:\alpha^{-1}+k$ (droite mobile passant par $A$), et l'on obtient: \[ F\simeq\left(\begin{array}{c} \left(\alpha-\gamma\right)\left(\alpha-\beta\right)\tau^{3}+\alpha^{2}\left(\alpha\,\beta+\gamma\,\alpha-2\,\beta\,\gamma\right)\tau^{2}+\alpha^{2}\beta\,\gamma\,\left(\alpha^{2}-\beta\,\gamma\right)\tau\\ \alpha\,\left(\alpha\,\beta+\gamma\,\alpha-2\,\beta\,\gamma\right)\tau^{2}+\alpha^{2}\beta\,\gamma\,\left(-\beta-\gamma+2\,\alpha\right)\tau\\ \left(\alpha^{2}-\beta\,\gamma\right)\tau^{2}+\alpha\,\beta\,\gamma\,\left(2\alpha-\beta-\gamma\right)\tau-\alpha^{2}\,\beta\,\gamma\left(\alpha-\beta\right)\left(\alpha-\gamma\right) \end{array}\right) \]

      $\,$
    6. On se demande quels sont les $\tau,\mu,\nu$ tels que $F\left(\tau\right),\, F\left(\mu\right),\, F\left(\nu\right)$ soient alignés. On trouve: \begin{multline*} \left(\alpha^{3}\beta\,\gamma+\left(\mu\,\nu+\mu\,\tau+\tau\,\nu\right)\alpha\right)\left(\alpha\,\beta+\gamma\,\alpha-2\,\beta\,\gamma\right)-\left(\beta\,\gamma\,\left(\tau+\nu+\mu\right)\alpha^{2}+\tau\,\nu\,\mu\right)\left(\beta+\gamma-2\,\alpha\right)=0 \end{multline*}

      $\,$
    7. En reportant $F\left(\tau\right)$ dans l'équation aux foyers, on trouve la valeur de $Q$ en fonction du paramètre $\tau$: \[ Q=\dfrac{-\left(\alpha-\gamma\right)\left(\alpha-\beta\right)\left(\beta\,\alpha^{2}\gamma-\tau^{2}\right)^{2}}{2\left(\tau+\alpha\gamma\right)\left(\tau+\alpha\beta\right)\left(\alpha^{2}\gamma+\alpha\,\tau-\gamma\,\tau-\alpha\beta\gamma\right)\left(\alpha^{2}\beta+\alpha\,\tau-\beta\,\tau-\alpha\beta\gamma\right)} \] L'équation $Q\left(\tau\right)=Q\left(\nu\right)$ possède quatre solutions dont $\nu=\tau$. Deux d'entre elles sont invisibles lorsque $\tau$ est visible (leur $z\overline{z}$ est différent de $1$): ce sont les foyers analytiques. L'autre foyer géométrique (notons le $G$) est caractérisé par $\tau'=\alpha^{2}\beta\gamma/\tau$. Comme les turns des droites $AB$ et $AC$ sont respectivement $-\alpha\beta$ et $-\alpha\gamma$, ceci montre que les droites $AF$ et $AG$ sont également inclinées sur les droites $AB$ et $AC$.

      $\,$
    8. Lorsque les droites $AF$ et $AG$ sont égales, elles viennent se confondre avec l'une des $A$-bissectrices. Cette condition conduit à $\tau^{2}=\alpha^{2}\beta\gamma$ d'où $Q=0$ et $A=F=G$. On en déduit que les tangentes en $A$ à la cubique $\kub$ forment le gudule bissecteur de l'angle $A$ du triangle. En portant $\mu,\nu=\pm\alpha\sqrt{\beta\gamma}$ dans la formule d'alignement, on constate que cette-ci est vérifiée pour toute valeur de $\tau$ (comme il convient pour un point double).

      $\,$
    9. On peut vérifier que le milieu de $F\left(\tau\right),G\left(\tau\right)$ (length=1906, degré $4$ en $\tau$) est sur la $A$-médiane du triangle $ABC$.

      $\,$
    10. La cubique $\kub$ ayant six points en commun avec le circonscrit (le maximum possible, au vu des degrés), il ne peut qu'être intéressant d'examiner son image par transformation isogonale. Le résultat est de degré six, mais il se factorise en: \[ \left(\vz-T\gamma-T\beta+\vzz\,\gamma\,\beta\right)\times\mathcal{K}_{3}\times\Gamma_{a} \] où $\mathcal{K}_{ABC}$ et $\Gamma_{a}$ sont respectivement la cubique triangulaire et un cercle (causé par les ombilics) dont les équations respectives sont: \[ \mathcal{K}_{ABC}=\dfrac{\left(\vz-T\gamma-T\beta+\vzz\,\gamma\,\beta\right)\left(\vz-T\gamma-T\alpha+\vzz\,\gamma\,\alpha\right)\left(\vz-T\beta-T\alpha+\alpha\,\vzz\,\beta\right)}{\beta^{2}\gamma^{2}\alpha^{2}} \] \[ \boxed{\Gamma_{a}}=\left(\begin{array}{ccc} 0 & \gamma+\beta-2\,\alpha & \alpha^{2}-\beta\,\gamma\\ \gamma+\beta-2\,\alpha & 2\,\left(\alpha^{2}-\beta\,\gamma\right) & -\alpha\,\left(\alpha\,\beta+\gamma\,\alpha-2\,\beta\,\gamma\right)\\ \alpha^{2}-\beta\,\gamma & -\alpha\,\left(\alpha\,\beta+\gamma\,\alpha-2\,\beta\,\gamma\right) & 0 \end{array}\right) \]

      $\,$
    11. Il y a plusieurs méthodes pour identifier le cercle $\Gamma_{a}$. Le plus simple est de tracer les cercles $\Gamma_{b},\,\Gamma_{c}$ relatifs aux deux autres sommets et de constater que ces trois cercles passent par les deux mêmes points. Un calcul simple donne: \[ \left(\begin{array}{c} 6\,\sigma_{3}\sigma_{1}-2\,\sigma_{2}^{2}\\ 9\,\sigma_{3}-\sigma_{1}\sigma_{2}\pm i\sqrt{3}\, Vdm\\ 6\,\sigma_{2}-2\,\sigma_{1}^{2} \end{array}\right) \] qui sont X(15) et X(16), les points isodynamiques. Le cercle $\Gamma_{a}$ est donc le $A$-cercle d'Appolonius, ayant pour diamètre les pieds des bissectrices $J_{a},K_{a}$ ($0:\pm b:\pm c$) et pour centre $0:b^{2}:-c^{2}$.

      $\,$
    12. Appelons $A'$ l'image isogonale du point à l'infini de $\mathcal{K_{A}}$. C'est la quatrième intersection de $\Gamma_{a}$ avec le circonscrit. On a: \[ A'\simeq\left(\begin{array}{c} \dfrac{\alpha\,\left(\beta+\gamma\right)-2\,\beta\,\gamma}{2\,\alpha-\left(\beta+\gamma\right)}\\ 1\\ \dfrac{2\,\alpha-\left(\beta+\gamma\right)}{\alpha\,\left(\beta+\gamma\right)-2\,\beta\,\gamma} \end{array}\right) \] Si l'on projette $\pcct$sur $\pccd$ en faisant $\vzz=0$, on obtient: \[ \left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt \end{array}\right)_{A'}=\left(\begin{array}{cc} \beta+\gamma & -2\beta\gamma\\ 2 & -\beta-\gamma \end{array}\right)\left(\begin{array}{c} \alpha\\ 1 \end{array}\right) \] Ceci confirme que le quadrangle $BCAA'$ est harmonique. Nous savions déjà que $ABCA'$ sont cocycliques et que le cercle $\Gamma_{a}$ est un Poncelet par rapport à $B,C$. En outre $AA'$et $AG_{a}$ (avec $G_{a}$milieu de $BC$) sont également inclinées sur $AB$ et $AC$, ce qui revient à dire que $A'$ est sur la $A$-symédiane du triangle $ABC$ (aligné avec X(6)).

      $\,$
    13. Le conjugué isogonal de $F\left(\tau\right)$ est donné par: \[ F'=\left(\begin{array}{c} \alpha^{2}\beta\gamma\,\left(\left(\alpha\beta+\alpha\gamma-2\,\beta\gamma\right)\tau+\beta\gamma\,\left(\alpha-\gamma\right)\left(\alpha-\beta\right)\right)\\ \tau\,\left(\alpha^{2}-\beta\,\gamma\right)\alpha\,\beta\,\gamma\\ -\tau\,\left(\left(\alpha-\gamma\right)\left(\alpha-\beta\right)\tau-\alpha\,\beta\,\gamma\,\left(\beta+\gamma-2\,\alpha\right)\right) \end{array}\right) \] Nous appelons $G$ le deuxième foyer et $G'$son isogonal. Alors:

      1. Les droites $AF$ et $AG$ sont également inclinées sur $AB$ et $AC$

        $\,$
      2. Par conséquent $AFG'$ et $AGF'$ sont alignés.

        $\,$
      3. Les points $F',G'$ sont symétriques par rapport à la droite $BC$ (action notée $\sigma_{BC}$ par la suite).

        $\,$
      4. Les droites $FG,$ $F'G'$, $BC$ sont concourantes.
      $\,$

      file.php?8,file=22771
      strophoïde.png

      $\,$
    14. Nous avons vu que $BCAA'$ est harmonique. Donc $B$ et $C$ se correspondent dans l'homographie involutive $\psi_{a}$ ayant $A,A'$ pour points fixes. Or $B,C$ sont deux foyers en correspondance sur la cubique $\kub$. Ceci donne envie de voir quelle est, en général, l'action de $\psi_{a}$ sur les foyers. Nous pouvons vérifier que \[ \left(\begin{array}{ccc} 1 & 0 & 0\\ 0 & 1 & 0\\ 0 & 0 & 0 \end{array}\right)\cdot G\left(\tau\right)=\left(\begin{array}{ccc} \beta\,\gamma-\alpha^{2} & \alpha\left(\alpha\beta+\alpha\gamma-2\,\beta\gamma\right) & 0\\ \gamma+\beta-2\,\alpha & \alpha^{2}-\beta\,\gamma & 0\\ 0 & 0 & 0 \end{array}\right)\cdot F\left(\tau\right) \] La cubique est donc invariante sous l'action de $\psi_{a}$.

      $\,$
    15. Dans le même genre d'idées, il est aisé de voir que $\psi_{a}$ permute les points isodynamiques. Par conséquent, le cercle $\Gamma_{a}$est globalement invariant, tandis que $\Gamma_{b}$ et $\Gamma_{c}$ sont permutés entre eux.

      $\,$
    16. Demandons nous quel est l'ensemble des points de l'espace de Morley tels que: \[ M\simeq\left(reconj\circ\psi_{a}\circ isogon\circ\sigma_{BC}\circ isogon\right)\left(M\right) \] où nous avons désigné par $reconj$ l'opérateur qui associe à un point fini $\left(\vz:\vt:0\right)$ de $\pccd$ l'unique point visible $\left(\vz:\vt:\vzz\right)$ dont le premier est la projection (les espaces fibrés ne sont pas loin...). Ceci revient à compléter $\left(z:t:0\right)$ par $t\,\overline{z/t}$. En éliminant, on trouve en facteur la cubique triangulaire et la cubique $\kub$ : il n'y a pas d'autres possibilités.

      $\,$
    17. En résumé, nous disposons de deux transformations permettant de passer d'un foyer à l'autre. Toutes deux utilisent le fait que les droites $AF$ et $AG$ sont également inclinées sur les droites $AB$ et $AC$. L'une consiste à projeter $\pcct$ sur $\pccd$, appliquer une homographie de $\pccd$ et repasser dans dans $\pcct$ en utilisant le fait qu'un point visible fini est caractérisé par sa fibre $\vz:\vt:?$. L'autre consiste à envoyer la cubique sur le cercle unité par une paramétrisation unicursale, puis à utiliser $\tau\mapsto\alpha^{2}\beta\gamma/\tau$... qui est, à sa façon, une homographie involutive.

      $\,$
    18. Nous pouvons animer tout cela de la façon suivante. Le point mobile sera le point $Y\in\left[K_{a},J_{a}\right]$ avec $K_{a}$ et $J_{a}$ pieds des $A$-bissectrices intérieures et extérieures. La droite issue de $Y$ perpendiculairement à $BC$ coupe le cercle $\Gamma_{a}$ en deux points $F',G'$. Et on trace les coniques passant par $C$ et ayant pour foyers les isogonaux $F,G$ des deux points $F',G'$. L'une des deux coniques passe aussi par $B$ et est tangente aux droites $AB,\, AC$.

      $\,$
    19. Discussion. Appelons $C',B',A',A''$ les réintersections respectives des droites $AB,\, AC,\, AX\left(6\right),\, AX(2)$ avec le cercle $\Gamma_{a}$. Le point $C'$ est "l'isogonal par continuité" du point $C$, de même $B'$ pour $B$. Le point $A'$ a déjà été introduit. Le point $A''$ est l'isogonal du point $H$, milieu de $\left[A,A'\right]$. La droite $AB$ est médiatrice des segments $\left[A,A'\right]$ et $\left[B',C'\right]$. Appelons $Y_{a}$ le milieu de $\left[A,A'\right]$ et $Y_{bc}$ le milieu de de $\left[B',C'\right]$. Alors la "bonne" conique est d'une nature lorsque $Y$ est à l'intérieur du segment $\left[Y_{bc},\, Y_{a}\right]$ et de l'autre nature lorsque $Y$ est à l'extérieur. Les deux points $Y_{bc}$ et $Y_{a}$ correspondent aux deux paraboles du faisceau, l'une d'elles étant dégénérée en la droite double $\left(BC\right)^{2}$ et l'autre étant une "vraie" parabole. Pour avoir une visualisation correcte, il faut positionner une clause d'affichage sur les coniques. Pour Geogebra, cela s'écrit: \begin{cases} x(Y)<x(Ybc)\,\vee\, x(Ya)<x(Y) \\ x(Ybc)<x(Y)\,\wedge\, x(Y)<x(Ya) \end{cases}

    Cordialement, Pierre
    Pierre : ce code LaTeX ne compile pas chez moi. Il semble manquer une définition de trb ? AD
    @AD : j'ai repris le tout à partir du texte source, c'est le plus simple. Au passage, j'ai réécrit $\kub^{z}$sur 3 lignes au lieu de 2 (il semble y avoir une limitation sur la largeur d'un "multiline"). Cordialement.22771
  • De retour dans ma yourte, je retrouve l'odeur des yacks tutélaires et je vais essayer de proposer d'autres méthodes que celles de Pierre, (enfin, je l'espère!), pour former l'équation de la cubique circulaire, lieu des foyers.

    La première est celle qui était enseignée aux taupins, il y a plus de soixante ans et je l'ai hélas connue!
    On se donne une conique $\Gamma$ en coordonnées barycentriques homogènes par son équation: $q(X) = 0$ où $q$ est une forme quadratique adéquate et $X = (x,y,z)$.
    Soit $b$ la forme bilinéaire symétrique associée à $q$ et pour $X$ fixé, on note:
    $r(X' ) = q(X)q(X') -b(X, X')^2$.
    Il est clair que $r$ est une forme quadratique et l'équation $r(X') = 0$ représente le faisceau $\gamma$ des tangentes issues du point $X = (x,y,z)$ à la conique $\Gamma$.
    Pourquoi?!!
    D'après la définition plückérienne des foyers, le point $X$ sera un foyer si et seulement si $\gamma$ est formée de droites isotropes c'est à dire si et seulement si $\gamma$ est un cercle qui sera alors de rayon nul.
    Bravo
    Oui, mais comment écrire en coordonnées barycentriques qu'une conique donnée par son équation:
    $Ax^2 + By^2 + Cz^2 + 2Dyz + 2Ezx+ 2Fxy = 0$ est un cercle.

    Les deux autres méthodes sont basées sur l'un des deux théorèmes de Poncelet, le premier ou le second, je ne me souviens jamais de leur numérotation.
    En tout cas, il en résulte que si $F$ est un foyer, la droite $FA$ est une bissectrice de la paire de droites $(FB, FC)$.

    La seconde méthode utilise les coordonnées barycentriques par rapport au triangle $ABC$.
    On se donne donc le point $F(x,y,z)$. On forme les équations des droites $FB$ et $FC$ et on écrit que $A$ est équidistant des droites $FB$ et $FC$.
    OK, mais comment écrit-on en coordonnées barycentriques la distance du point $M(x,y,z)$ à la droite $D$ d'équation homogène $ux+vy+wz = 0$, ce qui veut dire que les coordonnées tangentielles de $D$ sont $(u,v,w)$.

    La troisième méthode se fait dans le plan complexe où les affixes des sommets du triangle de référence sont $\alpha$, $\beta$, $\gamma$, (il n'est même pas nécessaire de les supposer de module $1$!).
    Que dit alors le même théorème de Poncelet sur le rapport $\dfrac{(z-\beta)(z-\gamma)}{(z-\alpha)^2}$ où $z$ est l'affixe du foyer $F$?
    Amicalement
    Pappus
  • Bonjour pappus

    En coordonnées barycentriques le carré de la distance du point $M(x,y,z)$ à la droite $D$ d'équation homogène $ux+vy+wz = 0$, s'écrit :

    $d(M, D)^2 = \dfrac{ (b^2c^2-S_a^2)( ux+vy+wz )^2 }{(x+y+z)^2(a^2u^2+b^2v^2+c^2w^2-2vwS_a-2uwS_b-2uvS_c) }$

    où $S_a =\dfrac{b^2+c^2-a^2}{2}$ (notation de Conway) et permutation circulaire et $4S^2 = b^2c^2-S_a^2.$
  • Bonjour,

    Après avoir montré que l'utilisation, en général, d'homographies de $\def\pccd{\mathbb{P}_{\C}\left(\C^{2}\right)} \def\pcct{\mathbb{P}_{\C}\left(\C^{3}\right)}$$\pccd$ dans le contexte de $\pcct$ était problématique, il reste à comprendre pourquoi on peut néanmoins obtenir des résultats en utilisant des homographies involutives.

    [size=large]1. Isoconjugaisons homographiques[/size]
      $\def\trb#1{{\vphantom{#1}}^{t}{#1}}$ $\def\tra#1{\trb{#1}} \def\qq{\mathbb{Q}} \def\rr{\mathbb{R}} \def\vz{\mathrm{\mathbf{Z}}} \def\vzz{\overline{\mathcal{Z}}} \def\vt{\mathrm{\mathbf{T}}} \def\ds#1{{\displaystyle #1}} \def\cc{\mathbb{C}} \def\Sa{S_{a}} \def\Sb{S_{b}} \def\Sc{S_{c}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\linf{\mathcal{L}_{\infty}} \def\prrt{\mathbb{P}_{\rr}\!\left(\rr^{3}\right)} \def\kub{\mathcal{K}_{A}} \def\pglcd{\mathbb{PGL}\!\left(\cc^{2}\right)} \def\kuba{\mathcal{K}^{A}} \def\pyth{\boxed{Pyth}} \def\ww{\boxed{W}} \def\orthh{\boxed{OrtH}} \def\met{\boxed{\mathcal{M}}} \def\kshi#1{\boxed{\mathcal{K}_{#1}}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\linfz{\boxed{\begin{array}{ccc} 0 & 1 & 0\end{array}}} \def\wwz{\boxed{W_{z}}} \def\ortoz{\boxed{OrtO_{z}}} \def\metz{\boxed{\mathcal{M}_{z}}} \def\pythz{\boxed{Pyth_{z}}}$
    1. Si les points fixes de $\psi$ sont $z_{1}:t_{1}$ et $z_{2}:t_{2}$ alors $\psi$ s'écrit: \[ \psi\left(\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt \end{array}\right)\right)\simeq\boxed{\psi}\cdot\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt \end{array}\right)\quad avec\quad\boxed{\psi}\simeq\left(\begin{array}{cc} +\left(z_{1}\, t_{2}+z_{2}\, t_{1}\right) & -2\, z_{1}\, z_{2}\\ +2\, t_{1}\, t_{2} & -\left(z_{1}\, t_{2}+z_{2}\, t_{1}\right) \end{array}\right) \]


      $\,$
    2. Si l'on veut plonger $\psi\in\mathbb{PGL}\left(\cc^{2}\right)$ en une application $\Psi$ agissant sur l'espace de Morley, il faut décider d'une action sur $\left(\vzz,\,\vt\right)$. Il est naturel d'utiliser l'action conjuguée de celle de $\psi$, de façon à ce que, pour les points visibles à distance finie, on ait: \[ \Psi\left(\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt\\ \vzz \end{array}\right)\right)\simeq\left(\begin{array}{c} \psi\left(\vz/\vt\right)\\ 1\\ \overline{\psi}\left(\vzz/\vt\right) \end{array}\right) \] Réécrivant cela sous forme polynomiale, nous obtenons: \[ \Psi\left(\left(\begin{array}{c} \vz\\ \vt\\ \vzz \end{array}\right)\right)\simeq\left(\begin{array}{c} \left(\left(z_{1}\, t_{2}+z_{2}\, t_{1}\right)\vz-2\, z_{1}\, z_{2}\,\vt\right)\left(2\, t_{1}\, t_{2}\,\vzz-\left(\zeta_{1}\, t_{2}+\zeta_{2}\, t_{1}\right)\vt\right)\\ \left(2\, t_{1}\, t_{2}\,\vz-\left(z_{1}\, t_{2}+z_{2}\, t_{1}\right)\vt\right)\left(2\, t_{1}\, t_{2}\,\vzz-\left(\zeta_{1}\, t_{2}+\zeta_{2}\, t_{1}\right)\vt\right)\\ \left(2\, t_{1}\, t_{2}\,\vz-\left(z_{1}\, t_{2}+z_{2}\, t_{1}\right)\vt\right)\left(\left(\zeta_{1}\, t_{2}+\zeta_{2}\, t_{1}\right)\vzz-2\,\zeta_{1}\,\zeta_{2}\,\vt\right) \end{array}\right) \]


      $\,$
    3. Les points fixes de $\Psi$ sont au nombre de quatre. Il y a évidemment les points visibles $F_{1}\simeq z_{1}:t_{1}:\zeta_{1}$ et $F_{2}\simeq z_{2}:t_{2}:\zeta_{2}$, mais il y a aussi les points invisibles: $F_{3}\simeq z_{2}\, t_{1}:t_{1}\, t_{2}:\zeta_{1}\, t_{2}$ et $F_{4}\simeq z_{1}\, t_{2}:t_{1}\, t_{2}:\zeta_{2}\, t_{1}$. Dans le cas générique, ils peuvent aussi s'écrire $z_{1}/t_{1}:1:\zeta_{2}/t_{2}$ et $z_{2}/t_{2}:1:\zeta_{1}/t_{1}$, montrant que ces points apparaissent par croisement des points fixes de $\pccd$.

      $\,$
    4. Le triangle diagonal des quatre points fixes se compose de $D_{1}\simeq z_{2}t_{1}+z_{1}t_{2}:t_{1}t_{2}:\zeta_{2}t_{1}+\zeta_{1}t_{2}$ (milieu commun de $F_{1},F_{2}$ et de $F_{3},F_{4}$) tandis que $D_{2}$ et $D_{3}$ ne sont autres que les deux ombilics.

      $\,$
    5. Il existe une et une seule collinéation qui fixe les ombilics et envoie $z_{1},z_{2}$ sur $\pm1$. C'est une similitude. En transmutant $\Psi$ par cette similitude on arrive à la transformation: \[ \left(\vz:\vt:\vzz\right)\mapsto\left(\frac{1}{\vz}:\frac{1}{\vt}:\frac{1}{\vzz}\right) \] Autrement dit, $\Psi$ est l'isoconjugaison ayant les quatre foyers pour points fixes. Dans ce contexte, le faisceau des coniques "rouges" (par $F_{1},\, F_{2},\, D_{2},\, D_{3}$) et le faisceau des coniques "bleues" (par $F_{3},\, F_{4},\, D_{2},\, D_{3}$) ne sont autres que les faisceaux admettant respectivement $F_{1},F_{2}$ comme points de base et comme points de Poncelet.

      $\,$
    6. En résumé, on permute les foyers de même nature d'une conique inscrite par l'isoconjugaison ayant les quatre centres inexinscrits pour points fixes (conjugaison isogonale). Le fait que ces points soit fixes traduit le fait que les cercles n'ont qu'un seul foyer. Dans le même temps, l'isoconjugaison par rapport aux quatre foyers permute le concours de deux tangentes avec son quatrième harmonique par rapport aux contacts.

    [size=large]2. Les coniques circonscrites[/size]

    Faisons tourner cette machinerie avec l'ensemble des coniques circonscrites par rapport à un triangle $ABC$ donné.
    1. Considérons une conique circonscrite et son perspecteur $P=p:q:r$. Les matrices des équations ponctuelles et tangentielles sont: \[ \boxed{\mathcal{C}}=\left(\begin{array}{ccc} 0 & r & q\\ r & 0 & p\\ q & p & 0 \end{array}\right)\;;\;\boxed{\mathcal{C}^{*}}=\left(\begin{array}{ccc} -p^{2} & pq & pr\\ pq & -q^{2} & qr\\ pr & qr & -r^{2} \end{array}\right) \]

      $\,$
    2. Nous allons utiliser le triangle anticévien $\mathcal{A}=\left(A_{p},\, B_{p},\, C_{p}\right)$ défini par le fait que $ABC$ est le triangle cévien de $P$ par rapport à $\mathcal{A}$. Construction Geogebra: si $P_{a}$ est le $ABC$ cévien de $P$ alors $A_{p}$ est l'inverse de $P$ dans le demi-cercle $\left[A,\, P_{a}\right]$. Les barycentriques normalisés du triangle anticévien sont: \[ \boxed{\mathcal{A}}\simeq\left(\begin{array}{ccc} \dfrac{-p}{q+r-p} & \dfrac{p}{p+r-q} & \dfrac{p}{p+q-r}\\ \dfrac{q}{q+r-p} & \dfrac{-q}{p+r-q} & \dfrac{q}{p+q-r}\\ \dfrac{r}{q+r-p} & \dfrac{r}{p+r-q} & \dfrac{r}{p+q-r} \end{array}\right) \]

      $\,$
    3. On peut alors utiliser les formules de changement de base dans une forme quadratique pour obtenir les matrices des équations ponctuelles et tangentielles par rapport au triangle $\mathcal{A}$: \[ \boxed{new\,\mathcal{C}}\simeq\left(\begin{array}{ccc} -\dfrac{\left(p+r-q\right)\left(p+q-r\right)}{q+r-p} & p+q-r & p+r-q\\ p+q-r & -\dfrac{\left(q+r-p\right)\left(p+q-r\right)}{p+r-q} & q+r-p\\ p+r-q & q+r-p & -\dfrac{\left(q+r-p\right)\left(p+r-q\right)}{p+q-r} \end{array}\right) \] \[ \boxed{new\,\mathcal{C}^{*}}\simeq\left(\begin{array}{ccc} 0 & \dfrac{1}{p+q-r} & \dfrac{1}{p+r-q}\\ \dfrac{1}{p+q-r} & 0 & \dfrac{1}{q+r-p}\\ \dfrac{1}{p+r-q} & \dfrac{1}{q+r-p} & 0 \end{array}\right) \] Il suffit donc d'adopter le point de vue "anti-cévien" pour pouvoir appliquer les méthodes valables pour les coniques inscrites.

      $\,$
    4. Par propriété générale des coniques, le centre se trouve sur la droite joignant le sommet $A_{p}$ avec le milieu de la corde $\left[B,C\right]$. Ce point est donc le cevadiv des points $P$ et $G=$X(2,$ABC$). On obtient: \[ U\simeq\left(\begin{array}{c} p\left(q+r-p\right)\\ q\left(p+r-q\right)\\ r\left(p+q-r\right) \end{array}\right) \] Il est remarquable que $U$ possède les mêmes barycentriques vis à vis de $\mathcal{A}$. On obtient évidemment le même résultat en prenant le pôle de la droite de l'infini, ou en passant par le point de service (isotomique de $P$ par rapport à $\mathcal{A}$).
      $\,$

      file.php?8,file=36573
      circonscrite.png (ex-22816)


      $\,$
    5. Nous construisons alors le point $E$, isogonal de $U$ vis à vis de $\mathcal{A}$. On obtient ses barycentriques en écrivant que les droites $A_{p}U,\, A_{p}E$ sont également inclinées sur les droites $A_{p}B_{p},\, A_{p}C_{p}$ (formule des tangentes), ou bien en faisant les calculs dans le triangle $\mathcal{A}$, en substituant les carrés des longueurs, puis en transmutant le tout par la matrice $\boxed{\mathcal{A}}$. On obtient: \[ E\simeq\left(\begin{array}{c} p\left(\left(\dfrac{q+r-p}{p}-2\right)a^{2}+\dfrac{p+q-r}{q}\, b^{2}+\dfrac{p+r-q}{r}\, c^{2}\right)\\ q\left(\dfrac{p+q-r}{p}\, a^{2}+\left(\dfrac{p+r-q}{q}-2\right)b^{2}+\dfrac{q+r-p}{r}\, c^{2}\right)\\ r\left(\dfrac{p+r-q}{p}\, a^{2}+\dfrac{q+r-p}{q}\, b^{2}+\left(\dfrac{p+q-r}{r}-2\right)c^{2}\right) \end{array}\right) \]

      $\,$
    6. Traçons les cercles $\Gamma_{a}$ etc. passant par $A_{p},B,C$ etc. Leurs équations sont: \[ \Gamma_{a}\simeq yza^{2}+b^{2}zx+c^{2}xy-\left(x+y+z\right)x\,\dfrac{rp\, b^{2}+pq\, c^{2}-rq\, a^{2}}{p\left(q+r-p\right)} \] Digression. Ces cercles concourent en: \[ D\simeq\dfrac{p\left(q+r-p\right)}{rp\, b^{2}+pq\, c^{2}-rq\, a^{2}}:\dfrac{q\left(p+r-q\right)}{rqa^{2}+pqc^{2}-b^{2}rp}:\dfrac{r\left(p+q-r\right)}{rqa^{2}+b^{2}rp-pqc^{2}} \]

      $\,$
    7. Le point $A'$ est la deuxième intersection du cercle $\Gamma_{a}$ et de $A_{p}E$. Ses barycentriques sont: \[ A'\simeq\left(\begin{array}{c} p\left(p-q-r\right)\, a^{2}\\ q\left(p+r-q\right)a^{2}-2p\left(p-q\right)\, b^{2}-2pq\, c^{2}\\ r\left(p+q-r\right)a^{2}-2p\left(p-r\right)\, c^{2}-2rp\, b^{2} \end{array}\right) \]

      $\,$
    8. Écrivons les axes focaux de la conique sous la forme $U+k\,\overrightarrow{V\left(t\right)}$ avec $\overrightarrow{V\left(t\right)}\simeq1:t:-1-t$. Alors les $\overrightarrow{V}$ dirigent le gudule bissecteur du couple de droites $UA_{p},UA'$. On trouve: \[ Eq\left(t\right)\doteq\left(\left(q-r\right)a^{2}+p\left(c^{2}-b^{2}\right)\right)t^{2}+2\left(qa^{2}-pb^{2}\right)t+\left(q\left(a^{2}-c^{2}\right)+\left(r-p\right)b^{2}\right) \] Comme il se doit, cette équation est invariante par la transformation: \[ t\mapsto\dfrac{-\Sc\, t-b^{2}}{a^{2}t+\Sc} \] qui est l'homographie involutive entre paramètres correspondant au passage à l'orthopoint. On remarquera que les points fixes correspondent aux ombilics dont les paramètres sont: \[ t_{\Omega}=-\dfrac{\Sc}{a^{2}}\pm\dfrac{2\, iS}{a^{2}} \]

      $\,$
    9. Évidemment, on trouve les mêmes directions en utilisant les couples $UB_{p},UB'$ ou $UC_{p},UC'$. Ou encore en utilisant le gudule bissecteur du couple $BC,\, AG_{u}$ où $G_{u}$ est le point gudulique de la conique circonscrite (sa quatrième intersection avec le cercle circonscrit). Lorsque $P=$X(6), l'équation $Eq\left(t\right)$ est identiquement nulle: ce point est le perspecteur du \emph{cercle} circonscrit.

      $\,$
    10. Dans la base de données de Kimberling, on trouve 66 points $P$ en tout tels que le discriminant en $t$ soit un carré, autrement dit tels que $V_{1},V_{2}$ soient rationnels en $a,b,c$. Parmi eux, il y a le cercle ($P=$X(6)), huit paraboles ($P$ sur inSteiner) et 57 autres cas.

      $\,$
    11. L'étape suivante consiste à obtenir les centres $\omega_{1},\omega_{2}$ des deux cercles de base. Ils sont situés sur la médiatrice de $\left[A_{p},\, A'\right]$ et, respectivement, sur les droites $UV_{1}$ et $UV_{2}$. Lorsque l'un des points $\omega$ est à l'infini, la conique est une parabole. Sinon, on calcule les cercles $\gamma_{1}\left(\omega_{1},A'\right)$ et $\gamma_{2}\left(\omega_{2},\, A'\right)$, et leurs intersections avec, respectivement, les droites $UV_{2}$ et $UV_{1}$. Les discriminants de ces deux intersections droite-cercle sont opposés, rappelant que seuls deux des quatre foyers analytiques sont des points visibles.

      $\,$
    12. Parmi les 57 coniques bifocales, il y en a 37 pour lesquelles le deuxième discriminant n'est pas un carré. Il arrive que ce discriminant change de signe lorsque le triangle change de forme, avec, par exemple, des facteurs $\left(b^{2}+c^{2}-a^{2}\right)$. En de tels cas, la nature de la conique change avec la forme du triangle. D'autres fois, les termes non carrés sont néanmoins définis, par exemple $a^{2}+b^{2}+c^{2}$, pour $P=$X(694).

      $\,$
    13. Pour les 20 cas "sans problèmes", nous avons ($Df$ direction focale visible, $Do$ direction orthogonale): \[ \begin{array}{rrrrrr} P & U & Do & Df & F_{1} & F_{2}\\ 7 & 3160 & 514 & 516 & 175 & 176\\ 101 & & 517 & 513 & 109\\ 106 & & 513 & 517\\ 281 & & 522 & 515 & 4\\ 294 & & 514 & 516 & 105\\ 644 & & 519 & 3667 & 100\\ 645 & & 740 & & 99\\ 651 & & 516 & 514 & 934\\ 666 & & & 812 & 927\\ 1017 & & 513 & 517\\ 1178 & & 512 & 511\\ 1783 & & 515 & 522 & 108\\ 1989 & & 523 & 30 & 265\\ 2311 & & 512 & 511 & 741\\ 2316 & & 513 & 517 & 106\\ 2338 & & 3900 & 971 & 103\\ 2341 & & 523 & 30 & 759\\ 3939 & & 518 & 3309 & 101\\ 4627\\ 4845 & & & & 2291 \end{array} \] Nous remarquons qu'un seul centre est nommé, alors qu'il existe 139 points $P$ dont le $cevadiv\left(X\left(2\right),P\right)$ est nommé.



    Cordialement, Pierre22816
  • Mon cher Bouzar
    Plus symétriquement
    $d(M, D)^2 = \dfrac{4S^2( ux+vy+wz )^2 }{(x+y+z)^2(a^2u^2+b^2v^2+c^2w^2-2vwS_a-2uwS_b-2uvS_c) }$
    où $S$ est l'aire du triangle $ABC$
    Le terme important se trouve au dénominateur, à savoir:
    $\varphi(u,v,w) = a^2u^2 + b^2v^2+c^2w^2+(a^2-b^2-c^2)vw+(b^2-c^2-a^2)wu+(c^2-a^2-b^2)uv$
    en sorte que:
    $d(M, D)^2 = \dfrac{4S^2( ux+vy+wz )^2 }{(x+y+z)^2\varphi(u,v,w)}$
    Pierre a dû nous donner cette expression mais je ne sais plus s'il nous en a donné une démonstration.
    Je suis curieux de savoir s'il en existe une qui ne soit pas trop calculatoire.

    Avis aux amateurs!

    On retrouve la forme quadratique $\varphi$ dans le JDE page 208, 4ème ligne, sous la notation $\Phi '$.
    La droite $D$ de coordonnées tangentielles $(u,v,w)$ est isotrope si et seulement si:
    $\varphi(u,v,w)=0$
    Autrement dit, cette équation est l'équation tangentielle de la conique tangentielle décomposée en les deux points cycliques c'est à dire la condition nécessaire et suffisante pour que la droite $D(u,v,w)$ passe par l'un ou l'autre des deux points cycliques.
    Ainsi la forme quadratique $\varphi$ se décompose-t-elle en un produit de deux facteurs linéaires et JDE donne, toujours page 208, cette décomposition de façon très géométrique, que je ne connaissais pas d'ailleurs.
    Il me semble que Pierre a dû nous donner cette décomposition mais je n'arrive pas à retrouver son message!
    J'attends maintenant l'application de cette formule pour nous donner l'équation de la cubique circulaire, lieu des foyers.
    Amicalement
    Pappus
    PS
    Une idée saugrenue qui me vient en tête.
    Quand la cubique, lieu des foyers, se décompose-t-elle en deux composantes, droite + cercle?
    Faire la figure quand les foyers se trouvent sur l'une ou l'autre composante et trouver alors l'enveloppe des cercles principaux.
    J'ai l'intuition que ceci a dû faire l'objet d'un problème au Baccalauréat!

    O tempora, O mores!

    Quelle dégringolade, loin d'être achevée d'ailleurs puisque je prévois qu'avant longtemps les seuls cercles de notre "enseignement" seront ceux qui apparaissent sur nos sens giratoires!
  • Voici la solution
    Soit $F(x,y,z)$ un point du lieu.
    La droite $BF$ a pour équation: $zX -xZ = 0$ et par suite:
    $d(A, BF)^2 = \dfrac{4S^2z^2}{a^2z^2+c^2x^2+(a^2-b^2+c^2)xz}$
    De même la droite $CF$ a pour équation: $yX-xY = 0$ et:
    $d(A, CF)^2 = \dfrac{4S^2y^2}{a^2y^2+b^2x^2+(a^2+b^2-c^2)xy}$
    L'égalité $d(A, BF) = d(A, CF)$ entraine donc:
    $z^2(a^2y^2+b^2x^2+(a^2+b^2-c^2)xy)- y^2(a^2z^2+c^2x^2+(a^2-b^2+c^2)xz)$
    En faisant tout passer dans le second membre, on obtient:
    $x(a^2yz(y-z)-b^2z(y^2+xz+yz)+c^2y(z^2+xy+yz))=0$
    Après élimination de la solution parasite $x=0$, (pourquoi?), on retrouve bien l'équation de la cubique donnée par Pierre.
    Amicalement
    Pappus
    PS
    Il reste à trouver une démonstration élégante, (c'est à dire sans trop de calculs monstrueux), de la formule:
    $d(M, D)^2 = \dfrac{4S^2( ux+vy+wz )^2 }{(x+y+z)^2\varphi(u,v,w)}$
    où: $\varphi(u,v,w) = a^2u^2 + b^2v^2+c^2w^2+(a^2-b^2-c^2)vw+(b^2-c^2-a^2)wu+(c^2-a^2-b^2)uv$ et $S$ désigne l'aire du triangle de référence $ABC$.
  • Prenons maintenant la méthode taupinale traditionnelle.
    Formons l'équation du faisceau des tangentes $\gamma$ issues du foyer $F(x,y,z)$ à la conique $\Gamma$ dont l'équation ponctuelle, donnée par Pierre, est: $\lambda x^2+ 2yz =0$.
    Cette équation est d'après mon message précédent:
    $(\lambda x^2+2yz)(\lambda X^2 + 2YZ) -(\lambda xX +zY+yZ)^2=0$, c'est à dire:
    $2\lambda yzX^2-z^2Y^2-y^2Z^2+2(\lambda x^2+yz)YZ-2\lambda xyZX-2\lambda xz XY = 0$
    Il reste à écrire que cette conique présente les caractères analytiques d'un cercle.

    On a donc à résoudre le petit problème suivant:
    Etant donnée une conique d'équation homogène:
    $AX^2 + BY^2 + CZ^2 + DYZ + EZX + FXY = 0$, quelles relations doivent vérifier ses coefficients $(A, B, C, D, E, F)$ pour que cette conique soit un cercle?
    Amicalement
    Pappus
  • Bonjour pappus

    Si $M_0$ a pour coordonnées barycentriques $(x_0:y_0:z_0)$ et si la droite $L$ a pour équation barycentrique \[ux+vy+wz=0\] alors (sauf erreur de ma part !) et si on pose : \[
    \boxed{W}=\left(\begin{array}{rrr} 0 & 1 & -1\\ -1 & 0 & 1\\ 1 & -1 & 0\end{array}\right)
    \] et en considérant avec les notations de Conway, la matrice $\mathcal{M}$ qui est donnée par~:\[
    \mathcal{M}=\frac{1}{2S}\,\left(\begin{array}{ccc}
    a^{2} & -S_{c} & -S_{b}\\
    -S_{c} & b^{2} & -S_{a}\\
    -S_{b} & -S_{a} & c^{2}\end{array}\right)\] alors \[
    \mathrm{dist}\left(M_0,\,L\right)=\sqrt{2S}\,\frac{L \,.\, M_0}{\mathcal{L}_{\infty}\,.\, M_0}\div\sqrt{L\,.\,\mathcal{M}\,.\,L^{t}}
    \] formule dans laquelle $\mathcal{L}_{\infty}=\left[1,1,1\right]$ décrit la droite de l'infini.
    En l'élevant au carré, on a :
    $d(M_0, L)^2 = \dfrac{4S^2(ux_0 + vy_0 + wz_0)^2}{(x_0+y_0+z_0)^2\varphi(u,v,w)}$
    où $\varphi(u,v,w)= a² u² +b²v² +c²w² +(a²-b²-c²)vw+(b²-c²-a²)wu+(c²-a²-b²)uv$
  • Bonjour,
    Pappus a écrit:
    Etant donnée une conique d'équation homogène:
    $AX^2 + BY^2 + CZ^2 + DYZ + EZX + FXY = 0$,
    quelles relations doivent vérifier ses coefficients $(A, B, C, D, E, F)$ pour que cette conique soit un cercle?
    $B+C \leq D$, $C+A \leq E$ et $A+B \leq F$ ( sans l'égalité pour les $3$ en même temps) ?

    Cordialement,

    Rescassol
  • Mon cher Rescassol
    Ce que tu trouves me semble très bizarre!
    Réfléchis à ce qui se passe quand on munit le plan d'un repère orthonormé.
    Alors la conique d'équation homogène : $AX^2 +2BXY +CY^2 + 2DXT + 2EYT +FT^2 = 0$ sera un cercle si et seulement si: $A= C$ et $B =0$. Cela se traduit par deux équations linéaires.
    Comme les changements de repères se font de façon linéaire, il en sera de même pour les relations donnant les coefficients de l'équation du cercle en coordonnées barycentriques en fonction de ceux de ce même cercle dans un repère orthonormé.
    On doit donc s'attendre à une condition se traduisant par l'annulation de deux formes linéaires en $(A, B, C, D, E, F)$ pour que la conique d'équation $AX^2 + BY^2 + CZ^2 + DYZ + EZX + FXY = 0$ en coordonnées barycentriques homogènes soit un cercle.
    Enfin cette condition doit faire intervenir d'une façon ou d'une autre les longueurs $(a,b,c)$ des côtés du triangle de référence!
    Amicalement
    Pappus
    PS
    Je te rappelle qu'un cercle $\Gamma$ est entièrement déterminé par les puissances $u = \Gamma(A)$, $v = \Gamma(B)$, $w = \Gamma(C)$ des sommets du triangle de référence et qu'une équation de $\Gamma$ est alors:
    $(ux+vy+wz)(x+y+z)-(a^2yz+b^2zx+c^2xy) = 0$.
    Compte tenu de ton amour des complexes, j'aurais pensé que tu t'intéresserais à cet aspect de la théorie des foyers plutôt qu'à la version barycentrique dans laquelle je te sens mal à l'aise!
  • Mon cher Bouzar
    Je te félicite d'utiliser les notations si précieuses de notre ami Pierre!
    Mais comment démontres-tu la relation
    \[
    \mathrm{dist}\left(M_0,\,L\right)=\sqrt{2S}\,\frac{L \,.\, M_0}{\mathcal{L}_{\infty}\,.\, M_0}\div\sqrt{L\,.\,\mathcal{M}\,.\,L^{t}}
    \]
    Peux-tu me rappeler aussi le titre du fil où Pierre a utilisé pour la première fois ces notations.
    A cause de ma mauvaise connexion avec la toile, je ne peux le retrouver!
    Amicalement
    Pappus
    PS
    C'est bizarre que ta matrice \[
    \mathcal{M}=\frac{1}{2S}\,\left(\begin{array}{ccc}
    a^{2} & -S_{b} & -S_{c}\\
    -S_{a} & b^{2} & -S_{c}\\
    -S_{a} & -S_{b} & c^{2}\end{array}\right)\] ne soit pas symétrique!
    N'aurais-tu pas mélangé un peu les symboles de Conway?
  • Bonjour pappus et Rescassol

    Il s'agit du fil extrema. J'ai corrigé la matrice.
  • Mon cher Bouzar
    Merci d'avoir corrigé ta matrice $\mathcal M$ qui est redevenue symétrique à mon grand soulagement!
    Voici ma démonstration à l'ancienne de cette formule qui vaut ce qu'elle vaut, que l'on peut certainement améliorer et qu'il faudrait comparer avec celle de Pierre s'il nous l'a fournie.
    Je pars de la formule suivante:
    $\Sigma(M, P, Q) = \begin{vmatrix}
    x &x_P&x_Q\\
    y&y_P&y_Q\\
    z&z_P&z_Q
    \end{vmatrix}\Sigma(A, B, C)$ où la notation $\Sigma(\bullet, \bullet, \bullet)$ désigne l'aire algébrique d'un triplet de points du plan affine supposé orienté. Quitte à changer d'orientation, on peut toujours supposer que $\Sigma(A, B, C) = S >0$, où $S>0$ est l'aire géométrique du triangle de référence $ABC$.
    Les triplets $(x,y,z)$, $(x_P, y_P, z_P)$, $(x_Q, y_Q, z_Q)$ sont les coordonnées barycentriques respectives des points $M$, $P$, $Q$ dans le repère $\{A, B, C\}$ et à ce titre vérifient les conditions de normalisation:
    $x+y+z = x_P+y_P+z_P = x_Q+y_Q+z_Q = 1$.
    La droite $D$ est donnée par une équation homogène $ux+vy+wz =0$.
    Comme $u(v-w) + v(w-u) + w(u-v) = 0$, on voit que le vecteur $\overrightarrow V = (v-w)A + (w-u)B +(u-v)C$ de composantes barycentriques $(v-w, w-u, u-v)$ est un vecteur directeur de la droite $D$.
    On choisit pour $P$ un point quelconque de la droite $D$ et pour $Q$ le point $Q = P + \overrightarrow V$
    On a donc par définition:
    $x_Q = x_P + v-w$
    $y_Q = y_P +w-u$
    $z_Q = z_P + u-v$
    Ainsi, on a:
    $\Sigma(M, P, Q) = \begin{vmatrix}
    x &x_P&x_P +v-w\\
    y&y_P&y_P+w-u\\
    z&z_P&z_P + u-v
    \end{vmatrix}S
    =
    \begin{vmatrix}
    x &x_P& v-w\\
    y&y_P&w-u\\
    z&z_P& u-v
    \end{vmatrix}S
    $
    On développe par rapport à la première colonne pour obtenir:
    $\Sigma(M, P, Q) = \left([y_P(u-v) -z_P(w-u)]x+[z_P(v-w) -x_P(u-v)]y +[x_P(w-u)-y_P(v-w)]z\right)S$
    Mais $y_P(u-v) -z_P(w-u) = u(y_P+z_P) -vy_P-w_P = u(1-x_P)-vy_P-w_P = u -(ux_P+vy_P+wz_P) = u$ puisque $P \in D$. On montre de même que: $z_P(v-w) -x_P(u-v)=v$ et $x_P(w-u)-y_P(v-w) = w$ et finalement, on obtient:
    $\Sigma(M, P, Q) = (ux+vy+wz)S$
    En passant aux modules, on a:
    $\mid \Sigma(M, P, Q)\mid = \dfrac 1 2 d(M, D) \times \| \overrightarrow V \| = \mid ux+vy+wz \mid S$
    Par suite: $d(M, D)= \dfrac{2S \mid ux+vy+wz \mid }{\| \overrightarrow V \|}$
    En élevant au carré, on trouve:
    $d(M, D)^2 = \dfrac{4S^2(ux+vy+wz)^2}{\| \overrightarrow V \| ^2}$
    Il reste seulement à montrer que:
    $\| \overrightarrow V \| ^2 = \| (v-w)A +(w-u)B + (u-v)C\|^2 = \varphi(u,v,w)$ où $\varphi(u,v,w) = a^2u^2+b^2v^2+c^2w^2+(a^2-b^2-c^2)vw+(b^2-c^2-a^2)wu+(c^2-a^2-b^2)uv$
    C'est en fait la seule partie ennuyeuse de ce calcul de distances mais qui résulte immédiatement des formules de Pierre donnant le carré scalaire du vecteur $\overrightarrow V = xA + y B + z C$ où $x+y+z =0$, à savoir:
    $\| V \|^2 = S_Ax^2 + S_By^2+S_Cz^2$
    Amicalement
    Pappus
  • Mon cher AD
    Peux-tu clore ce fil et en ouvrir un autre: Construction des foyers (suite) sur le même sujet car, vu ma mauvaise connexion avec la toile, je charge de plus en plus difficilement ce fil, sans doute à cause de ses nombreuses figures.
    Merci d'avance
    Très amicalement
    Pappus

    [D'accord, poursuivre sur la discussion suivante. AD]
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,735768
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