Terminale S entre 1998 et 2014

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Réponses

  • FdP, je suppose que tu es en train d'essayer de faire une polémique politique subliminale, mais je vais essayer quand même de répondre sérieusement.

    Tout le monde est d'accord qu'un enseignant poursuit deux buts de nature différente :
    - former les élèves/étudiants à un métier. Il ne faut pas uniquement former aux métiers existants, mais l'enseignement doit être suffisamment généraliste pour qu'il soit adaptable aux métiers qui apparaîtront dans le futur.
    - transmettre la culture.

    De plus, les diverses disciplines sont interdépendantes : les mathématiques servent d'outils dans les autres sciences. La géographie d'un pays influe sur son histoire, et l'histoire d'un pays explique certains aspects de sa géographie humaine. L'histoire permet de comprendre le contenu de certaines oeuvres littéraires et/ou les intentions de leur auteur. On pourrait multiplier les exemples. L'enseignement d'une matière doit aider les enseignants des autres matières à poursuivre les deux buts indiqués.

    Maintenant, lorsqu'on cherche à examiner en détail comment chacun conçoit la finalité de l'Education (Nationale ou pas), on s'aperçoit que les avis divergent.
    - A quels types métiers doit-on former les élèves ? Sur quels secteurs de l'économie/de l'activité humaine doit-on mettre l'accent ?
    - La recherche fondamentale est-elle utile ? Quelle somme d'argent doit-on investir dedans ?
    - L'impôt doit-il servir à financer des fonctionnaires qui transmettent des connaissances inutiles économiquement ?
    - Comment sait-on si ce qui est inutile aujourd'hui ne deviendra pas utile dans 20 ans ?
    - L'instruction doit-elle provenir principalement d'une institution d'Etat ? Les agents économiques (entreprises...) ne pourraient-ils pas former directement leurs employés ?
    - Si on pense que le savoir culturel est important pour former le citoyen, quel pourcentage de la population cela concerne-t-il ? Combien de temps de sa vie doit-il y consacrer ? Doit-on lui inculquer de force cette culture dans le cadre de l'école obligatoire, ou bien le savoir culturel doit-il être enseigné dans des cours optionnels ?
    - S'agissant des maths et des sciences en général, veut-on que la France soit à la pointe de la technologie ? Le progrès technologique est-il une fin en soi ? Rend-il heureux ? Y a-t-il d'autres buts plus importants dans la vie, ou pour la société ? L'un empêche-t-il l'autre ?

    Bref, si on se pose ces questions, on n'a pas fini de débattre.

    Mais si on considère au minimum que la France doit continuer à former des scientifiques et/ou des ingénieurs de haut niveau (et je répète qu'on n'est pas obligé d'être d'accord ave ça), alors on peut admettre que certains enseignants de terminale S considèrent le programme actuel comme insuffisant, et choisissent de faire du hors-programme (en plus du programme obligatoire), si le niveau de leur classe leur permet.
  • Fin de partie tu as été viré pourquoi si ce n'est pas indiscret ?
    Tu ne savais pas tenir tes fauves je présume...?

  • Oui. Et j'imagine que l'éduc' nat' n'avait pas d'assez grands locaux pour qu'on ne m'entende pas hurler (pour rien) partout dans l'établissement :-D
    Je me sentais sous pression de tout côté, quoi que je fasse cela ne marchait jamais et je me retrouvais encore plus en difficulté, deux ans de cauchemar ! (je fais encore parfois de mauvais rêves en relation avec cette période qui date de près de 20 ans pourtant !).
    J'imagine qu'un certain nombre d'enseignants doivent endurer ce que j'ai supporté en ce moment (j'ai une pensée pour eux) et j'imagine que les conditions d'exercice se sont dégradées (formation quasi-inexistente, service plein, crise économique qui s'approfondit, volonté des gouvernants successifs de brader les services publics et donc de les saboter, amplification de la perte de repères liée à l'individualisme triomphant et au consumérisme: le client est le roi et a toujours raison, ségrégation urbaine qui s'amplifie aussi et la liste n'est sans doute pas complète)
  • JLT:
    Bien sûr que mes questions sont hautement politiques mais elles ne sont pas nécessairement partisanes.
    Je connais un certain nombre d'enseignants qui sont militants politiques de mon bord mais quand ils sont dans leur classe ils sont quelqu'un d'autre et agissent et font ce que tous les profs font et j'imagine qu'ils auraient des réponses assez semblables à ce qu'on peut lire ici sur ces questions.

    Apparemment toi, tu relies l'éducation nationale, si j'ai bien compris, à une fonction économique, préparer la main-d'oeuvre de demain au marché de l'emploi*

    PS:
    *Ce point de vue est confortable et ne mange pas de pain dans une période de croissance mais je pense qu'il l'est beaucoup moins de nos jours: il faut que les élèves adhèrent aussi à ce point de vue: cela doit être de plus en plus difficile pour certains.
  • FdP a écrit:
    tu relies l'éducation nationale, si j'ai bien compris, à une fonction économique, préparer la main-d'oeuvre de demain au marché de l'emploi

    Disons que l'emploi est l'une des finalités de l'Education Nationale mais ce n'est pas la seule. Par contre, je suis également conscient qu'un élève n'apprend pas quelque chose pour son utilité, mais parce que ça l'intéresse ou ça l'amuse

  • La deuxième partie de cette phrase mérite d'être développée.
    Par contre, je pense que faire de l'emploi une finalité me semble être, au moins provocateur, sinon de plus en plus difficile à défendre.
  • Pour la deuxième partie de la phrase, j'ai déjà expliqué ce que j'entends par là : l'Education Nationale transmet également une culture, afin que
    - la somme des connaissances de l'humanité se conserve voire augmente (progrès de la science)
    - instruire, éclairer, développer l'être humain.

    Sinon, pour l'emploi, ce n'est pas parce que le chômage est élevé qu'il n'y a pas besoin de personnes bien formées pour travailler dans l'industrie, soigner des malades, etc.

  • Bien sûr mais avant, même si tu ne réussissais pas brillamment tes études, tu pouvais espérer prendre une place et espérer vivre décemment (mes parents sont issus du monde ouvrier), pas certain que cela soit toujours le cas aujourd'hui. Bref, je pense qu'il y a des endroits où les jeunes voient bien que les efforts réalisés par les personnes qui les ont immédiatement précédés sur les bancs de l'école ne les ont pas conduits à trouver une place décente dans notre société quant à la question de l'emploi. Je me demande si on s'intéresse à demander leur sentiment sur ces questions-là aux jeunes encore à l'école pour se rendre compte si le désespoir que je pressens est réel ou fantasmé.
  • Bref, je pense qu'il y a des endroits où les jeunes voient bien que les efforts réalisés par les personnes qui les ont immédiatement précédés sur les bancs de l'école ne les ont pas conduits à trouver une place décente dans notre société quant à la question de l'emploi. Je me demande si on s'intéresse à demander leur sentiment sur ces questions-là aux jeunes encore à l'école pour se rendre compte si le désespoir que je pressens est réel ou fantasmé.

    Le chomage touche majoritairement les gens à faible niveau d'étude, et ce de façon notable :
    http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=584

    Ca devrait, si le monde était logique, les inciter au contraire à redoubler d'effort.

    Alors que si le chomage était inexistant, on pourrait se dire "a quoi ca sert l'école, puisque de toute facon je trouverai un job"
  • Tryss:
    Tu oublies de préciser que puisque l'emploi devient rare, la concurrence devient sévère et toutes les "chances" (avantages?) prennent un relief encore plus important sur la réussite dans l'optention d'un vrai emploi décent.
    Et tu oublies de mentionner que cela ne peut pas se faire sans exacerbation des tensions entre les gens.
    En outre, la qualification scolaire protège de moins en moins du chômage (je ne dis pas que c'est un constat définitif).
    Bien sûr, tout ceci encourage les enseignants à prendre part activement (certains pensent qu'ils sont payés pour cela me semble-t-il) à cette foire d'empoigne et travailler à la sélection demandée implicitement: trier, et mettre au rebut des individus. Dans une compétitition il y a des perdants et je vois que peu de place, peu d'intérêt est témoigné à ceux-ci.
  • On est d'accord qu'un diplôme élevé n'est pas une garantie d'obtenir un emploi stable et bien payé, pas plus que l'absence de diplôme ne condamne à la précarité (certains commerçants gagnent mieux leur vie qu'un ingénieur, par exemple). Mais il y a tout de même une forte corrélation entre
    - niveau d'études d'un individu et revenu
    - niveau d'études moyen dans un pays et richesse du pays.

    Ce qui précède justifie qu'un pays investisse de façon importante dans l'éducation. Par contre, un jeune jusqu'au niveau du collège n'étudie pas parce qu'il pense que ça lui permettra d'obtenir un emploi, mais pour une ou plusieurs des raisons suivantes :
    - il aime apprendre et comprendre, ce qui lui est enseigné l'intéresse ou l'amuse
    - son entourage (famille, amis) valorise la réussite scolaire
    - par imitation de personnes de son entourage.

    Le fait que son niveau d'études l'aide par la suite à obtenir un emploi qualifié lui apparaît comme un "effet secondaire", et non le but initialement recherché.
  • Pour revenir sur le sujet de départ, voici un lien qui compare les programmes dans différentes filières. (comparaison faite par l'académie de Rouen)
  • C'est courageux et honnête de leur part !
  • Oui, enfin, mettre comme nouveauté le calcul de l'espérance d'une loi exponentielle dans le nouveau programme, faut quand même pas pousser mémé dans les orties...Et ce d'autant que "l'IPP n'est pas un attendu du programme" (!).

    D'ailleurs, que peut bien signifier une telle phrase ? Une notion EST ou N'EST PAS au programme, mais dire "pas un attendu" ?...

  • Dans ce sens-là, j'imagine qu'il y a un consensus. Mais combien de gens diplômés restent sur le carreau et ont l'impression de s'être fait avoir: efforts consentis dans les études (ce qui est parallèle à un effort financier) et impression de déclassement: être diplômé et bosser au SMIC quand ils trouvent un emploi. On ne peut pas faire semblant longtemps de ne rien voir et de croire que les gens sont mettre leur amertume et leur colère sur leur responsabilité personnelle.

    Le fil s'est orienté sur les questions d'emploi mais ce n'est pas cet aspect que j'avais en tête forcément même si c'est hautement important.
  • La question de l'emploi est liée à la question "le programme de terminale S de 2014 est-il plus mauvais que celui de 1998 ?".

    Le raisonnement d'un certain nombre de professeurs, indépendamment de toute orientation politique, semble être :

    1. Le programme de terminale S ne prépare pas correctement aux études supérieures. La preuve, des élèves ayant de très bonnes notes au bac ont de grosses difficultés l'année suivante lorsqu'il s'inscrivent dans des filières où les mathématiques sont prépondérantes.

    2. Or, pour former des ingénieurs et des scientifiques, il est nécessaire de former des étudiants à un haut niveau en math.

    3. Donc les programmes de terminale S sont insuffisants.

    Le raisonnement tient debout si prend comme hypothèse que
    - la plupart des élèves qui poursuivent des études scientifiques passent par une terminale S et rien de plus
    - on veut que la France reste à un haut niveau scientifique et technologique.

    Si on remet en cause l'une de ces deux hypothèses, bien d'autres voies sont envisageables, mais pas nécessairement souhaitées par la population :
    - développement de maths périscolaires, dans le cadre de clubs
    - développement de cours privés, voire de lycées privés où le programme d'enseignement est plus approfondi
    - investissement important dans une centaine de lycées publics d'excellence, qui formeront le vivier des futurs scientifiques
    - recours massif à l'immigration d'étudiants de bon niveau (comme cela se fait aux Etats-Unis)
    - abandon de la course à la technologie. Retour à une société plus agricole et plus proche de la nature.

    Dans la pratique, je pense que rien de tout ça va se passer. Par contre, l'affaiblissement de la terminale S va se propager par contagion à la première année du supérieur (si ce n'est déjà fait), et les étudiants vont mettre un an de plus à s'apercevoir qu'ils n'ont aucune base nécessaire pour poursuivre des études de math.
  • Il y a deux "solutions" extrémes :

    - mettre une année de préparation entre le bac et le L1/prepa.
    - arreter de laisser plein de gens faire des "sciences" en première et terminale S et créer d'autres sections pour eux. Bref la S pour les scientifiques.

    J'étais au lycée il y a 20 ans, la première S avait tout : langues, sciences, économies (facultatif, mais obligatoire en seconde). A quoi bon faire autre chose...
    Parmis les 31 éléves cette année là, un est devenu journaliste, un autre patron et une décoratrice d'intérieur!

    Il faut être clair le temps consacré à former (pour pas grand chose) tous ces gens n'est pas bien employé.
    Je suis conscient que les enseignants n'ont pas le choix, il n'y a pas suffisament de filières.
    Le vrai problème c'est l'enseignement général.
    - recours massif à l'immigration d'étudiants de bon niveau (comme cela se fait aux Etats-Unis)
    J'ai toujours croisé au lycée et à la fac des gens qui trouvaient (avec raisons) que je n'avais rien à faire dans l'enseignement scientifique.
    Etant un peu obstiné je suis allé en fac pour faire des maths et finallement de l'informatique (faut bien manger).
    Vu ce qui se passe en France j'envisage de partir. C'est marrant de voir que l'on recherche "à l'étranger" ce que l'on a chez nous.
    Et je ne suis pas le seul avec des compétences qui a fui la fac.
  • JLT a écrit:
    La question de l'emploi est liée à la question \"le programme de terminale S de 2014 est-il plus mauvais que celui de 1998 ?


    Bien sûr que non, tout du moins s'il y a un impact il est négligeable par rapport à la contraction du marché de l'emploi et de l'afflux de nouveaux entrants sur celui-ci.

    De toute façon l'école publique à plusieurs vitesses est déjà une réalité confirmée ici :
    baston labaffe a écrit:
    Pour cette série S (je dis bien : pour cette série S) qui a pour but de former des gens susceptibles de suivre des études scientifiques (aux habituelles exceptions près, seule cette section est habilitée à le faire), mon objectif n'a jamais varié d'un iota : donner aux élèves le bagage nécessaire pour qu'ils puissent aborder le supérieur dans les meilleures conditions.

    Dans d'autres endroits l'objectif de l'optention du bac est déjà un objectif suffisant et qui remplit bien une année scolaire.
    Les recommandations "xxx n'est pas attendu" , dans les programmes de terminale S, est un avertissement adressé à ceux qui préparent leur élèves aux études supérieures pour que leur élèves n'utilisent pas des outils hors-programmes dans leur composition de bac. B-)-
  • soleil vert a écrit:
    Parmi les 31 élèves cette année là, un est devenu journaliste, un autre patron et une décoratrice d'intérieur!

    Il faut être clair le temps consacré à former (pour pas grand chose) tous ces gens n'est pas bien employé.

    Le fait que l'école enseigne des choses non nécessaires à la vie professionnelle ne me dérange pas. Je dirais même qu'une vision 100% utilitariste de l'école serait néfaste.

    Ce qui me dérange plus c'est que, la filière S étant devenue une filière généraliste, le niveau en maths soit abaissé afin que le programme soit accessible au plus grand nombre (=aux faibles en maths qui se sentent obligés de passer quand même un bac S).
    FdP a écrit:
    tout du moins s'il y a un impact il est négligeable par rapport à la contraction du marché de l'emploi et de l'afflux de nouveaux entrants sur celui-ci.

    Ca reste à vérifier. Pour les emplois demandant une qualification "moyenne", ce que tu dis est sans doute vrai, mais j'ai entendu dire que les entreprises ont parfois du mal à recruter des gens ayant un niveau de formation très élevé en maths. Je ne sais pas si c'est vrai, ce n'est qu'une rumeur mais qui mériterait d'être confirmée ou infirmée.
  • Ce qui me dérange plus c'est que, la filière S étant devenue une filière généraliste, le niveau en maths soit abaissé afin que le programme soit accessible au plus grand nombre (=aux faibles en maths qui se sentent obligés de passer quand même un bac S).

    Bof, il y a 20 ans le niveau n'était pas aussi bas et le bac C était déjà la voie royale pour aller faire un prépa littérraire (c'est que l'on me disait à l'époque)!
    Le problème est de savoir pourquoi :
    - on met (on=les conseils de classe) des éléves en S tandis qu'ils n'ont rien à voir avec les sciences "durs".
    - on baisse le niveau des classes scientifiques.*

    Mon ancien camarade devenu patron fut bien embarrassé le jours où la prof de sciences nat (et prof principale) a dit à toute la classe qu'il sera un futur scientifique... j'ai douté sur le coup, il m'a dit qu'il voulait faire HEC mais ne l'a jamais révélé à l'enseignante!
    Il y a quand même un paquet d'idées préconçues chez les profs!

    *il y avait 4 premières S dans mon lycée sur 10/12 classes, 31 éléves dans ma classe, est-ce si différent de nos jours?

  • Quelle importance ce qu'on fait ou qu'on ne fait pas dans certaines classes si le but de l'enseignement est de faire du baby-sitting et que la société garde un oeil sur la jeunesse? :-D
  • Ce qu'il faudrait c'est de la modularité : un tronc commun et des cours complémentaires pour ceux qui voudraient en voir plus, le tout dans le cadre d'une réforme du lycée qui supprimerait les filières puisque 1) les élèves savent rarement ce qu'ils veulent faire en seconde 2) ils filent en majorité vers la filière S.
  • JLT écrivait:
    ---
    >
    > 2. Or, pour former des ingénieurs et des
    > scientifiques, il est nécessaire de former des
    > étudiants à un haut niveau en math.
    >
    >
    Ca reste à prouver ça...des bases "opérationnelles" sans doute...mais après...
    un bon ingénieur est fort en informatique (c'est pas nécessairement des maths !!) , et a un bon carnet d'adresses... le reste pour l'avoir vu de mes yeux je ne suis pas convaincu. C'est un "technicien de luxe" comme me disait l'un d'eux !

    Après pour un chercheur en "théorie", c'est une autre affaire ok.
  • D'ailleurs les USA ont beaucoup moins de réticences que nous à rentabiliser leurs recherches théoriques par de l'appliquée.
  • Je réitère : on se plante parce qu'on ne donne pas de modularité au système. Que ça complique les choses pour ceux qui utilisent le caractère scientifique pour trier les élèves, je n'en ai personnellement rien à cirer. Il vaut mieux que l'élève se taille son propre cursus. Par contre pour ce qui est de l'accès aux diverses spécialisations (math avancées, physique avancée etc), il faudra que l'élève ait réussi les prérequis de la matière et pas comme aujourd'hui où on fait une projection en fin de seconde et où de nombreux élèves suivent une S avec des niveaux minables en math et en physique mais compensent avec la svt et les options. En fin de lycée, l'élève passera le baccalauréat et devra présenter son relevé de notes, qui indiquera les disciplines suivies, à l'établissement post-bac dans lequel il postule.
  • Je suis assez d'accord avec Samuel. Je trouve que le système demande aux gamins de rentrer dans des cases, et après, pour compenser de les avoir forcés à faire des trucs qui ne les intéressaient pas, on a des exigences faibles.
    En ce moment, ma fille ainée semble s'orienter vers une première littéraire.
    Comme les maths y sont une spécialité, elle ne pourra pas faire arts en première. C'est dommage.
    D'autant que même l'option de maths sera je pense un peu light pour elle (elle a entre 17 et 18 en seconde). Mais on ne va pas non plus l'obliger à faire de la bio et de la physique qu'elle n'aime pas, alors qu'elle s'éclate en français et en anglais.
    Là, je pense qu'il y a des modifications à faire sur la filière littéraire qui est trop pointue (8h de philo en term encore quand même). Si elle ne l'était pas autant, il serait plus facile pour des parents d'accepter de voir partir en lettres de très bons élèves en maths, et on aurait moins de hiérarchies des filières.
  • D'autant que même l'option de maths sera je pense un peu light pour elle (elle a entre 17 et 18 en seconde).

    Elle peut faire des maths de S par correspondance.
    la bio et de la physique qu'elle n'aime pas

    Moi non plus je n'amais pas mais en S je n'avais pas trop le choix!
    de nombreux élèves suivent une S avec des niveaux minables en math et en physique mais compensent avec la svt et les options.

    C'est un peu pareil à la fac, j'en ai vu certain arriver en maitrise de math avec un niveau douteux car les unités d'enseignement n'avaient un niveau homogéne dans les notations.

    C'est une tendance grave, pour garder le peu d'éléves on fait beaucoup de compromis.
  • Pour répondre à ceux qui pense que le prof doit tenter de "monter le niveau" tout seul dans sa classe. Il faut quand même préciser qu'on fait ce qu'on peut. Il faut augmenter le niveau des élèves autant que l'on peut, si c'est au-dessus du programme, tant mieux, mais c'est loin d'être toujours le cas.
    Nous (profs et surtout élèves) ne sommes plus seulement victimes des programmes inconsistants, mais aussi des problèmes de recrutement. Lorsqu'on récupère des élèves qui sont passés dans les mains de 1 ou plusieurs pôles emplois, stagiaires recrutés faute de meilleurs candidats; il faut parfois tout rattraper !
    Mon fils en 4ème en est à sa 2ème année pôle emploi en 3 ans de collège (plus 1 prof bisounours qui donne des points verts à toute la classe et traduit ça par un 20 de moyenne); dans un bon collège pourtant. Ses cours de maths sont à pleurer, on a peine à croire ce qu'ils contiennent !
    J'ai cette année une première S dont tous les élèves sont victimes de ce phénomène. Pas un ne connait les identités remarquables (alors pas la peine d'espérer une factorisation), aucun ne peux résoudre une équation du premier degré, ils n'ont jamais entendu parler des vecteurs, ne peuvent pas tracer une droites en fonctions de son équation, etc.... Bref, des élèves qui ne seraient jamais passé en S sans un prof qui leur donne des bonnes notes pour avoir la paix; et qui n'ont concrètement pas le niveau d'un élève de 3ème. J'ai de la chance, je les ai 5 h par semaine, mais pour faire 3 ans en 1, ça reste trop peu; même avec un programme bien light par rapport à ceux des années précédentes. Si déjà j'arrive à finir le programme avec un minimum de compréhension de la part des élèves (et sans faire un burnout, parce que c’est épuisant une classe comme ça !) , ça sera déjà un énorme exploit !

    Heureusement, ce n'est pas le cas pour toutes les classes quand même, et quand les élèves ont été biens préparés, c'est un vrai bonheur !
  • c'est à cause de la crise tout ça.

    non en fait, c'est à cause des autres.

    bon en tout cas, c'est pas ma faute.

    S

  • Pour quoi faire?* Pour se donner des objectifs toujours plus hauts et organiser un "marché" concurrentiel des lycées?

    *: Certains ont l'air de croire que la réponse à cette question est évidente, et bien elle ne l'est pas pour moi.
  • Pour éviter que leurs élèves échouent lamentablement dans leurs études supérieures ? Pour leur donner le maximum d'instruction ?
  • Admettons que tu en "sauves" 4 sur une classe de 30, la fac étant ce qu'elle est ça ne changera pas grand chose pour la génération en question...

    Retour de la question "Pour quoi faire?".
  • Si on arrivait à "sauver" 13% d'une génération de l'échec dans les études supérieures, ce serait très appréciable.

  • Louable action.

    Mais est-ce que les mathématiques sont un axe prioritaire pour donner ce "maximum d'instruction"?
    Je ne le pense pas.
    Sans doute pour aider une partie de ces gens à livrer des pizzas, à mieux accomplir leur emploi de personnel de sécurité. :-D
  • Ne pas enseigner correctement une matière n'aidera pas à mieux enseigner les autres matières, donc autant que les profs de maths enseignent du mieux qu'ils peuvent leur discipline pendant que les profs des autres matières font de même dans leur domaine de compétence.

    Sinon, j'ai déjà dit que les études ne garantissent pas un travail bien rémunéré. Ce n'est pas une raison pour ne pas vouloir augmenter le taux de réussite.
  • Si FDP-HLM aime l'humour noir et le manie avec aisance, il pose la vraie question : quel est le but et quels sont les moyens d'y parvenir?
    Espérer sauver 13% est louable, mais n'est pas une réponse!
  • Tu ne vois pas l'intérêt d'améliorer le taux de réussite des étudiants ? Tu penses qu'il vaut mieux les laisser galérer pendant quelques années à étudier, faire des sacrifices financiers, puis sortir de leurs études sans diplôme ?
  • J'ai du mal avec ce défaitisme. On ne peut pas être prof sans avoir un peu d'optimisme
    Une bonne partie des jeunes français qui ont été à l'école au début du vingtième siècle allaient servir de chair à canon pour le plus grand profit de l'industrie de l'armement. Vu l'état d'esprit revanchard de l'époque, leurs instituteurs, leurs professeurs pouvaient s'en douter. Est-ce que pour autant il ne fallait pas quand même leur apprendre à lire, à écrire, à compter, dans l'espoir d'un autre futur ?
    Le petit Gaston Julia, dont le père était forgeron, ce n'était pas la peine de lui apprendre des maths ?
  • Tu ne vois pas l'intérêt d'améliorer le taux de réussite des étudiants ?

    Dans d'autres pays, le niveau du lycée est "meilleur", il y a de la formation continue...
    Pourquoi se focaliser sur une année de diplome à la fac?(c'est une vraie question)
    De plus les étudiants ont plus besoin de parler anglais (et chinois*) et d'un bon carnet d'adresse/CV de nos jours que d'une soi-disante réussite : il est bien connu que le monde de l'entreprise n'a rien à voir avec la fac!
    Tu penses qu'il vaut mieux les laisser galérer pendant quelques années à étudier, faire des sacrifices financiers, puis sortir de leurs études sans diplôme ?

    J'ai galéré pendant les études de fac (faute de cours qui me plaisaient), je galére toujours pour changer de taf...
    En France sans diplôme bac+5 ingénieur c'est la galére, et petite confidence vu la politique actuelle et les dettes cela ne va pas s'arranger!


    * et on apprend l'espagnol au lycée!
  • Je ne comprends toujours pas ta logique. Bien sûr qu'il faut apprendre les langues étrangères, et d'autres choses. En quoi cela empêche-t-il d'apprendre des maths ? En quoi est-ce que ça rend les maths inutiles ? Et en quoi le fait que les cours que tu as suivis ne te plaisaient pas implique-t-il que les cours actuellement proposés ne plaisent pas aux étudiants ?
  • Et en quoi le fait que les cours que tu as suivis ne te plaisaient pas implique-t-il que les cours actuellement proposés ne plaisent pas aux étudiants ?

    Non rien à voir, je répondais sur la galére, ils galérent, j'ai galéré.
    En quoi cela empêche-t-il d'apprendre des maths ? En quoi est-ce que ça rend les maths inutiles ?
    Mise à part la logique, la rigeur et l'entrainement les maths ne servent pas à grand chose dans la vraie vie, disons 5% seront utilisés sauf à être prof ou à travailler dans le monde scinetifique.
    C'est une réalité, un constat. Comme dit FDP-HLM
    Sans doute pour aider une partie de ces gens à livrer des pizzas, à mieux accomplir leur emploi de personnel de sécurité.

    Je n'empêche personne de faire des maths, comment pourais-je? Avec de menottes?

    Retour de la question "Pour quoi faire?".
  • Qu'est-ce qui sert à quelque chose dans la vraie vie ? Rien, à part peut être lacer ses souliers, mettre un plat au micro-onde...

    L'immense majorité des choses qu'on apprend à l'école ne servent de manière identifiée que très marginalement. Ce n'est pas une spécificité des maths. L'immense majorité des choses ne sert qu'à construire une intelligence, une culture, où il est difficile de discerner le nécessaire de l'accessoire.
    Pour ce qui est de la compréhension profonde d'une discipline, un prof sème plein de petites graines dont très peu vont germer, mais ce petit peu suffit à faire en sorte que la connaissance progresse de génération en génération. Sauf bien sûr si on arrête de semer.
  • Il y a plein de choses qu'on apprend à l'école qui ne servent pas directement dans la vie professionnelle ou dans la vie de tous les jours. N'apprendre que des choses "utiles" conduirait petit à petit l'espèce humaine à sombrer dans l'ignorance.

    Et même du point de vue utilitaire, les études sont une forme de "musculation du cerveau". De même qu'un homme très bien entraîné à la gymnastique sera plus rapidement performant au saut à la perche que quelqu'un qui n'a jamais fait de sport, quelqu'un qui est habitué à apprendre, raisonner et rédiger sa pensée de manière claire a plus de chances d'apprendre rapidement un métier un peu scientifique que quelqu'un qui n'a jamais rien appris en maths.

    En Allemagne, les entreprises n'hésitent pas à embaucher un jeune qui vient d'obtenir un doctorat en maths pures et qui n'a a priori aucune connaissance pratique.

    [Edit : message croisé avec celui d'aléa.]
  • En appliquant le même type de raisonnement, à quoi ça sert d'écrire avec un stylo ? À quoi ça sert d'étudier l'histoire ? À quoi ça sert d'étudier les grands auteurs, le latin ou le grec ? À quoi ça sert d'étudier l'informatique, vu que les 9/10 de la population passe son temps sur Facebook et pas à coder ?

    Je vous conseille de lire certains bouquins, en particulier le dernier de François-Xavier Bellamy : en dépouillant la génération future de connaissances on produit des sauvages faits pour habiter dans les villes...
  • Je vous conseille de lire certains bouquins, en particulier le dernier de François-Xavier Bellamy : en dépouillant la génération future de connaissances on produit des sauvages faits pour habiter dans les villes...
    Voilà une réponse à la question posée, vu comme cela on voit pourquoi l'enseignement a mal tourné depuis plusieurs décennies!
    Merci.
    En Allemagne, les entreprises n'hésitent pas à embaucher un jeune qui vient d'obtenir un doctorat en maths pures et qui n'a a priori aucune connaissance pratique.
    Autre lieu autres moeurs.
    Qu'est-ce qui sert à quelque chose dans la vraie vie ?
    Ce que veut un patron pour vous embaucher! :-D
    Plus ce qu'il ne conçoit pas mais qui sera utile à la société, ce n'est pas ce que l'on apprend qui est utilisé le plus mais ce que l'on a vecu y compris les galéres.

    Même pour un prof le savoir ou le vécu? Qu'est ce qui fait faire les bons choix pédagogiques?
  • Bref tu ne réponds pas vraiment aux arguments et tu restes sur le registre "ça ne m'a servi à rien donc ça doit être inutile collectivement".
  • @FdP : moi je comprends ton aigreur , ton amerture, ta misanthropie et ton humour caustique.
    1 an, un mois, un j d'EN, ça vous change un homme...cas vécu aussi !

    "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui " P Desproges
  • Non moi je ne comprends pas qu'on tienne le monde entier pour responsable de ses échecs personnels.
    Moi non plus je ne suis pas tellement satisfait de ce que le sort m'a réservé, mais je fais avec et je n'emplis pas le ciel de mes clameurs.

  • Ce n'est pas que de l'aigreur, même si je ne peux nier qu'il y en a un peu.
    Moi aussi j'aurais voulu que tout le monde dans cette société ait de bonnes connaissances en mathématiques.
    Mais c'est un souhait égoiste, on peut vivre sa vie en étant une "bille" en mathématiques. D'ailleurs certaines personnes le brandissent comme un trophée et le citoyen lamdba cultivé ne discute pas mathématiques dans son cercle d'amis.
    Il vaut mieux avoir de bonnes connaissances en musique classique, en littérature voire en philosophie si on veut briller en société savante.
    Cette société est plein de dangers et de pièges mais il n'y aucun enseignement d'auto-défense intellectuelle, un tel cours devrait être obligatoire mais bien sûr ce n'est pas le problème de l'école, l'école elle doit faire péter des statistiques à marche forcée parce qu'il y a que cela qui compte en définitive.
    Je n'ai jamais pensé que "rien ne sert à rien", je ne suis pas un nihiliste
    Bien sûr que tu ne peux (veux?) pas comprendre, cette attitude est très confortable somme toute. Avec ce point de vue, la vision du monde devient très simple: d'un côté les gens méritants qui possèdent tout parce qu'ils sont méritants et de l'autre ceux qui ne possèdent pas grand chose même pas de quoi manger parfois et qui ne sont pas méritants. On peut pousser cette logique simplissime encore plus loin: s'ils meurent de faim, c'est dame nature ou un dieu vengeur quelconque qui les punit de leur paresse et parce qu'ils n'ont pas été méritants. Par contre pour les méritants ils sont promis à des félécités célestes pour les récompenser de leur mérite cela va de soi. :-D
  • @Rouletabille: tu es prof en prépa non ? ça pourrait être pire ...?
    Enfin tout est une question d'ambition pour soi...et pour les autres !
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