On touche le fond

L'EDNAT commence à toucher le fond. Il ne faut pas s'étonner du niveau global pitoyable de l'enseignement secondaire en France après lecture de cet article....


http://www.francetvinfo.fr/societe/education/un-journaliste-d-envoye-special-raconte-comment-il-a-reussi-a-devenir-prof-de-maths-apres-un-entretien-de-10-minutes_1903139.html#xtor=CS1-747
Liberté, égalité, choucroute.
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Réponses

  • Article a écrit:
    On a, par ailleurs, décidé de postuler en mathématiques, un domaine où je n'ai vraiment aucune compétence et où je suis très mauvais. Avec mon véritable CV, ça n'a pas abouti. Mais en m'inventant un faux diplôme de commerce, dans une école qui n'existe pas, une académie m'a très vite répondu.

    Par ailleurs, à l'éducation nationale quand on n'est pas titulaire on sort aussi vite qu'on est rentré me semble-t-il;
    tu ne fais pas l'affaire en situation combien de temps arrives tu à te maintenir dans un emploi de professeur si tu n'es pas titulaire? Professeur serait un emploi où il n'y a pas de période d'essai?
  • J'ai vu, l'autre jour, une partie de ce reportage sur le journal de 13h de France 2...et je me suis demandé si, à la place d'un professeur, il s'était agit d'un chirurgien : qu'auraient dit les gens ?

    Il y a effectivement quelque chose qui ne tourne plus rond dans cette éducation nationale !
  • Pour faire de la garderie, le minimum demandé à un enseignant me semble-t-il, nul besoin d'être diplômé et de maîtriser un corpus de connaissances. :-D
  • L' IPR qui a validé l'embauche devrait être révoqué sur le champ...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon:

    Jamais entendu parler de "période d'essai"?
  • À moins que l'IPR ait été recruté de la même manière (:P)(:D
  • Finalement, on se rend compte que l'entretien est uniquement fait pour sauver les apparences aux yeux du public (puisqu'il est clair que peut importe les réponses du candidats, il sera pris de toute façon) : sans eux la supercherie (merde je me mets à parler comme cc) aurait été détecté depuis bien longtemps.

    Sinon, rien de nouveau dans ce reportage pour ceux qui connaissent un peu le fonctionnement de recrutement des contractuels. Malheureusement, ce reportage jette l’opprobre sur tous les contractuels (alors qu'il y en a plein qui sont sérieux) et aussi sur les professeurs titulaires.

    mode coup de gueule :
    Sinon, les iprs perdent toutes crédibilités dans cette histoire : Ils prennent la tête chaque jour aux professeurs titulaires (ou contractuels d'ailleurs) en leur disant ce qu'il faut faire, comment enseigner etc etc mais quand on voit derrière comment ils recrutent certains contractuels, franchement c'est du foutage de gueule !
  • Vous êtes vachement durs. Pour ma part, à une exception près, je me suis fait systématiquement jeter (à une exception près) lorsque j'étais chômdu et que je cherchais à être contractuel.
    Même pour l'Espagnol.

    Y a une sélection, nos chiards ne sont pas livrés à n'importe qui.

    Et puis il y a des jours où je me dis qu'un égoutier ferait aussi bien que moi.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Au lieu de tendre la main aux étudiants qui ont échoué au CAPES par exemple, c'est cela que je ne comprends pas.
  • Dom a écrit:
    Au lieu de tendre la main aux étudiants qui ont échoué au CAPES par exemple, c'est cela que je ne comprends pas.

    Ils peuvent devenir contractuels :-D. Un contractuel est moins bien rémunéré qu'un prof titulaire et son salaire n'augmente pas avec l'ancienneté dans le poste sauf erreur (il n'y a pas de petites économies).
  • Je déjeunais ce midi avec des personnes qui ne sont pas de l'EN et la conversation à porter sur ce reportage (que je n'ai pas vu) ... et rien ne m'a surpris ... étonnant non ? Un des convives a conclu par "le gars qui l'a embauché devrait être viré". Si ça se produit, alors là, je serai vraiment étonné ...
  • J'ai vu le reportage complet hier soir dans Envoyé spécial et une phrase m'a choqué. En effet, après sa première journée en collège en tant que prof de maths, le journaliste est interviewé et explique qu'il se doutait que ça serait difficile de devenir prof de maths en ne révisant qu'une semaine avant rapidement.

    Il n'était donc pas absolument sûr que ça serait difficile. Seulement après avoir été jeté dans le bain, il se rend compte que c'est un vrai métier et qu'il ne suffit pas de réviser vite fait le programme pour être prof.
  • ev a écrit:
    Vous êtes vachement durs. [...] Y a une sélection, nos chiards ne sont pas livrés à n'importe qui.

    ev : as-tu regardé la vidéo ?
  • @fdp
    Oui, évidemment.
    Je ne rentre pas dans le débat sur la précarité.
    Je dis qu'au lieu d'embaucher des "candides", vaut mieux embaucher des gens qui ont un peu de connaissances et un peu envie d'enseigner. Les candidats au CAPES font l'affaire, au lieu de se hasarder ici et là.
    Avec le même statut que ce "faux postulant", j'entends.
    C'est peut-être plus clair. Et les mêmes économies seraient faites.
  • Je viens de voir le reportage en replay ... c'est édifiant !

    Juste un truc ... quand l'IPR parle des notions de collège pendant l'entretien, je crois qu'il dit :

    "...et les puissances, c'est pas des nombres entiers ?"

    Parle-t-il des puissances de 10 ? Rassurez-moi ...
  • Bonsoir,

    J'ai vu le reportage dans son intégralité. C'est édifiant, hallucinant, il n'y a pas de mots trop forts.

    Il faut bien voir que c'est toute L'E.N.qui s'en prend plein la gueule, passez moi l'expression.Que penseront les gens en regardant cette principale faisant des pieds et des mains pour garder coûte que coûte ce faux professeur qu"elle sait incompétent puisque celui-ci le lui a dit? Et ce pitoyable Ipr qui engage le faux prof après un Pythagore foireux ? Le comble est atteint par la MEN : "c'est normal. "

    Honteusement.
  • A l'heure actuelle, ce qui compte c'est de ''s'occuper des jeunes'' (du point de vue des politiques). Si un adulte tient devant des élèves sans faire de vagues et en suivant les chapitres du programme (qui peut être dans son contenu appris facilement par n'importe-quel adulte pour presque toutes les classes (savoir calculer un pourcentage, additionner des fractions, calculer un discriminant etc.)), cet adulte convient à la hiérarchie. Donc ce reportage ne m'étonne pas du tout.
  • @BlueBerry Bonsoir, je crois que bien peu de gens dominent la règle de trois et les pourcentages quand au discriminant n'en parlons même pas il y a trop de lettres dans la formule ;-) En tout cas ceux qui dominent cela sont soit en retraite, soit ont un boulot et aucune raison de devenir prof!!!
  • On touche le fond

    mais non ... par définition du fond, on ne peut pas aller + bas ... alors qu'en fait, si : il reste de la marge à l'éducation nationale ...
  • ezmaths a écrit:
    mais non ... par définition du fond, on ne peut pas aller + bas ... alors qu'en fait, si : il reste de la marge à l'éducation nationale ...

    Et de toute façon, une fois que l'on a touché le fond, il y a encore moyen de d'aller plus bas, il suffit de creuser ... A quand le recrutement des profs de maths sur le maniement de la pelle et du sceau (on sera au moins sûr qu'il seront compétents dans l'activité bac-à-sable) ?
  • J'ai regardé ce documentaire.

    Ce que j'ai noté:

    1) Le journaliste-contractuel-prof n'avait qu'une seule classe de 6ème semble-t-il (?) qui n'avait pas d'enseignant depuis longtemps.

    2) Le journaliste insiste sur son manque de connaissances en mathématiques mais sa gestion de classe ne semble pas être bonne (haut niveau de bruit). Il y a une allusion qui est faite et il y a la réalité de ce qu'il filme dans sa classe.

    3) Le documentaire parle des salaires qui n'encouragent pas à devenir enseignant mais ne questionne pas l'utilité de demander aux candidats aux concours de professeurs d'avoir un diplôme de niveau master.
    (il faut avoir fait un master pour répondre aux question de l'IPR qu'on entend poser dans le documentaire?)

    4) le journaliste se plaint de ne pas recevoir de documents pour faire la classe (programmes etc)
    Je me souviens avoir eu entre les mains il y a 20 ans une plaquette éditée par l'éducation nationale à l'usage des professeurs non titulaires. Cette brochure était surtout, si je me souviens bien, destinée à donner des conseils sur la gestion de classe.
    Personne à l'EN n'a eu l'idée depuis d'éditer une telle brochure? (on apprend dans le documentaire qu'il y a plus de 25 000 contractuels dans l'EN et si je me souviens bien au moins 10% dans l'académie de Créteil) :-D


    5) Le journaliste découvre que personne ne vérifie rien sur les diplômes. C'est un phénomène qui est général renforcé par le fait qu'une copie numérique d'un document a la même valeur que le document original sauf erreur.

    Il semble oublier, qu'à ma connaissance, produire un faux document est passible de poursuites pénales (sera-t-il poursuivi pour avoir produit un faux document?) ou, du moins, est un motif de licenciement et qu'il n'existe pas de base informatique centralisée des diplômes délivrés en France (et des noms des personnes les ayant obtenus) à ma connaissance.

    En France on a une foi quasi-inébranlable dans le diplôme donc si tu produis un faux diplôme tu améliores grandement tes chances d'obtenir l'emploi ciblé. Un type se fait embaucher ,en trichant sur ses diplômes, dans un poste de travail et il considère que c'est une preuve de la légèreté du recrutement. Quid de la période d'essai? B-)-
  • Pour ceux qui critiquent l'attitude la principale de collège ou de l'IPR. Que feriez vous ? Trouvez-leur des profs de maths valables si vous en avez sous la main ! Elles n'attendent que ça.

    Le reportage montre l'affligeante réalité : c'est soit un prof nul, soit personne. Ils choisissent la première option.

    Dans les deux cas, ce sont les élèves qui trinquent, ne l'oublions pas.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Si beaucoup d'IPR perdent encore un peu plus toute crédibilité avec ce reportage, reportage venant après les calamiteuses séances de (dé)formation à la réforme du collège, n'oublions pas que les ipr obéissent au doigt et à l'oeil aux IG.

    Un étudiant en math a raison de ne pas vouloir devenir prof de maths. Il n'enseignera pas les maths car pour être bien vu de la majorité de la caste de l'inspection, il ne faut en rien être un expert disciplinaire, il suffit d'adopter la posture du prof rêvé par #college2016 : mettre ses tables en îlots, utiliser le numérique quand bien même l'activité proposée n'a aucun intérêt, travailler en classe coopérative, réaliser des affiches à exposer au cdi, faire miauler le chat Scratch, ....

    L'inspection générale de mathématiques de par ses choix des maths ludiques à n'importe quel prix est responsable de la situation.

    Il y a eu la réforme Chatel avec un appauvrissement sans précédent du programme de maths, réforme cautionnée par l'IG. Il y a desormais #college2016 tout aussi cautionné par l'IG. Avez-vous entendu un IG s'offusquer de la perte d'1/2 heure de maths en 3e? Avez-vous entendu un IG s'offusquer de la disparition d'1/3 du programme de maths de cycle 4? Il n'en est rien.

    Après le lobbying des stats de notre cher Dacunha-Castelle pour le lycée Chatel, nous avons droit au lobbying informatique. Les collègues de maths sont absolument navrés de découvrir ce qu'ils doivent désormais enseigner.

    Alors étudiants en mathématiques vous avez raison de fuir l'EN.

    L'IG fait le choix imbécile de recruter des informaticiens pour pallier le manque de profs de maths.
    Quel informaticien viendra faire prof pour un salaire 3 ou 4 fois inférieur? Le calcul imbécile qui consiste à croire qu'il va y avoir un afflux massif de profs de maths-Info est complètement aberrant. En même temps, nous n'avons pas à nous étonner, vu les décisions prises par l'IG de maths ces dernières années, il n'y avait rien à espérer.

    Ce qui restera sans doute dans l'histoire, c'est que l'enseignement des mathématiques (tout comme de la physique) a été massacré par sa propre inspection générale, inspection générale noyautée par une frange de pédagos fous.

    Sur le terrain, la plupart des IPR de maths n'accordent aucun intérêt à l'enseignement des maths. Il suffit de voir le nombre de collègues accusés d'être des tortionnaires parce qu'ils osent encore poser un exo de calcul littéral ou une addition de deux fractions sans calculatrice dans un devoir. Ce qui intéressent la plupart des IPR, c'est de voir si tu as encore ta classe en autobus ou pas.

    J'ai tendance à penser, comme de nombreux collègues, que cette destruction de l'enseignement des maths est volontaire. J'attire l'attention que lorsque je parle de destruction de l'enseignement des maths, il s'agit essentiellement pour les corps d'inspection d'imposer dans les Rep+ un enseignement qui relève plus que la soupe qu'autre chose car, ne nous y trompons pas, pendant qu'en Rep+, le petit Kader fera miauler son chat sractch dans une classe cooperative avec des tables en îlots, classe équipée d'un TBI, le petit Charles-henry fera ses exercices de calcul littéral ou autres choses encore désormais si passéistes. En même temps, c'est bien la première depuis 20 ans que je vois des collègues prêts à sacrifier leur carrière pour s'opposer à cette folie. Première fois que je vois une défiance jamais atteinte à l'égard des corps d'inspection. Première fois que je vois des IPR de LC ne plus pouvoir sortir à visage découvert pour leur accompagnement coupable de la mise à mal des humanités. Première fois que je vois des collègues de maths, surtout en Rep+, s'opposer de façon si musclée à la propagande pedago-numérique et à l'abandon de toute exigence.

    Les corps d'inspection sont habitués à revenir d'année en année pour dire l'inverse de ce qu'ils avaient préconisé l'année précédente, mais là, ils devraient y réfléchir à 2 fois car c'est bien la première fois qu'un sentiment de défiance aussi profond à l'égard de nos corps d'inspection a été atteint. Je remercie mes collègues, en particulier de Rep+, qui face à une situation aussi méprisable font le choix de se dire qu'entre leur carrière et leur honneur, il n'y a pas à réfléchir. Je suis fier de mes collègues de Rep+ qui résisteront à cette offensive sans précédent visant à détruire le peu de choses qui fonctionnait encore à peu près dans l'EN.
  • Je n'ai pas eu le temps d'intervenir dans ce fil depuis quelques jours mais de mon téléphone je tiens à dire que je soutiens à 99% ce que dit jnico qui est quelqu'un informé de très près sur les coulisses autant que sur ce qui est publié . J'ai raconte te tout ça déjà 300 fois sur le forum avec un style pas forcément adroit et je regrette de ne pas avoir été assez convaincant (et souvent à devoir répondre à des objections de forme de gens pourtant convaincus)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • quelque part, c'est triste ... si j'ai bien saisi, il n'y a plus moyen de sauver l'écolier français (du moins 98% des écoliers français) ... (faudrait pt'être demander à Spielberg une suite) ...
  • FdP a écrit:
    produire un faux document est passible de poursuites pénales

    C'est pour cela qu'il produit un document (d'une école) qui n'existe pas. Le risque est bien moindre puisqu'il n'y a pas fraude.
    Jnico a écrit:
    Première fois que je vois des IPR de LC (...)

    J'en ai peut-être vu avant toi. J'ai simplement besoin de connaitre le sens de cet acronyme pour le dire...

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • LC pour lettres classiques... Beaucoup de collègues de LC n'ont pas supporté de voir ces IPR de LC cautionner la mise à mort du Latin pour la fumisterie de l'EPI LCA (parfois fait par un prof de techno, svt, math, anglais, sans prof de LC et sans latin).

    La colère et l'écoeurement est peut-être encore un cran au-dessus pour les profs de LC mais pour les profs de maths, on a déjà atteint un point de non retour. Il sera impossible d'oublier ce qui a été cautionné par le corps d'inspection de maths. Seuls quelques IPR ont protégé les collègues de maths, mais 95% se sont comportés de façon inadmissible par pur carriérisme en n'hésitant pas à user des méthodes les plus immondes pour tenter de museler l'opposition.

    Concernant la non titularisation de stagiaires, j'attache un doc diffusé en ce moment comportant quelques appréciations dégueulasses retrouvées sur les dossiers de stagiaires non titularisés. Il y a de quoi vomir...56986
  • En effet, quelle médiocrité intellectuelle et quelle bassesse.
  • Jnico:

    Ces dossiers sont accessibles aux stagiaires concernés?

    Ev:
    Tu prends le législateur pour un crétin?
    Le délit de faux comprend le fait de :
    fabriquer un document entièrement faux : une fausse fiche de paye, un faux diplôme, un faux passeport, un faux arrêt maladie... Imiter une signature est également un cas de faux ;
    ou de modifier frauduleusement un document : augmenter son salaire sur sa fiche de paye, augmenter le nombre de jours d'arrêt maladie... Le document est authentique à la base, mais des modifications contraires à la vérité y ont été apportées.

    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31612

    Avoir inventé un diplôme d'une fausse école a pour seul but dans le documentaire de montrer, à charge, oh combien la sélection est peu sérieuse. Le fait est que si le journaliste n'avait pas présenté ce faux diplôme il n'aurait probablement jamais été appelé pour faire un remplacement en tant que professeur de mathématiques.
    (c'est quasiment impossible de nos jours de savoir si un document est authentique ou pas)
  • Un autre document similaire donne tout plein d'autres citations de rapports d'IPR assez hallucinantes, j'essaierai de le retrouver. Quelques exemples tirés d'une commission paritaire envoyée par le SNALC sur les mails académiques: "esprit revanchard"; "fourbe"; "Mme X n'est encore une adulte dans sa tête et ne peut servir d'adulte référent pour ..."; " aux dires des élèves, ..."; "aux dires des collègues, ..."; "aux dires des parents, ..."; "un cours magistral du début à la fin"; "se montre souvent hypocrite"; "refuse de remonter ses moyennes de classes"; ... :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @fdp: pas toujours, ils sont publiés par les syndicats, de manière anonymisée, qui participent aux commissions paritaires. Et ce ne sont que des extraits. Pour ma part, j'ai vu des rapports faits à des collègues qui sont parfois pires.

    On peut aussi remarquer (plein de collègues m'ont envoyé leur rapport mais ne m'ont pas autorisé formellement à les publier sur internet) que beaucoup se laissent intimider à tort alors qu'ils ont été titularisés et que je leur ai dit qu'ils le seraient (les contenus insultants des rapports les concernant étaient trop attaquables en justice pour que la commission ne titularise pas). D'une certaine manière, ces collègues avaient de la chance de se faire ainsi insulter sans limite car ça leur faisait gagner une titularisation d'office en quelque sorte. Mais c'est anecdotique. Il faut aussi prendre en compte tous ceux qui ont des rapports moins "violents" mais se font du coup licencier pour insoumission à l'invitation à l'escroquerie en vigueur.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1354412,1354810#msg-1354810 le meilleur c'est :
    non assiduité à la cantine
    l'argument objectif par excellence, de bon gout en plus.
  • perso, je trouve le summum en 'se montre souvent hypocrite' ...
  • "n'a pas manifesté son intérêt pour la réforme du collège " comme motif de licenciement, on pourrait l'appliquer aux titulaires, ça ferait faire des économies au gouvernement.

    Sinon, en ce qui concerne le reportage, rien de nouveau sous le soleil, les professionnels de l'éducation n'ont pas appris grand chose.
    Ce qui m'interpelle le plus (pas dans le reportage, mais dans le fonctionnement), c'est quand même les candidats refusés au Capes que l'on embauche comme contractuels ou vacataires :
    "Vous n'êtes pas assez bons pour qu'on vous prenne comme professeurs de l'éducation nationale,mais vous êtes assez quand même assez bons pour qu'on vous fasse faire le même travail en vous payant bien moins cher et sans vous former."
  • Je ne veux pas provoquer des cris scandalisés, mais je "vais défendre l'IPR de manière cynique": il sait (comme tout le monde dans le milieu) que les maths ne sont plus enseignées (en lycée, collège). Il considère donc que le recrutement de n'importe qui pour faire une affiche "on a mis un prof de maths devant vos rejetons" fera l'affaire (et à ce titre il a "à moitié" raison).

    Il est dommage que ce point ne soit pas assez souligné, car il est trop peu connu du grand public. (Evidemment, ça n'exonère pas l'IPR de sa criminalité, puisqu'il fait partie du corps d'état qui a retiré les sciences du secondaire, mais ça permet d'éviter les entourloupes du genre "ils sont tous fous, ils mettent des gens qui n'ont pas le permis au volant des cars scolaires", qui ne manqueront pas de "solutionner" l'émotion suscitée par le reportage chez ses téléspectateurs.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Vais pas me faire des amis.

    Ca me gonfle ces profs qui passent leur temps à gueuler contre l'EN (qui est à vomir, ça va de soi) et ne la quittent pas. En d'autres temps, on les aurait traîté de collabos, fussent-ils critiques. N'est-ce pas là une partie de l'explication de la faillite?
  • Peut-être que quitter le bateau quand il coule ne permet pas de résoudre le problème et d'empêcher son naufrage.

    De plus, en quittant l'institution, on n'a plus aucun moyen de tenter de remédier aux problèmes...tout en faisant penser aux rats qui quittent le navire avant qu'il ne sombre.

    Et enfin, peut-être le plus important : les professeurs qui ont réussi un concours, parfois difficile (et donc ont passé un contrat avec l'état), ne sont, pour la plupart, aucunement responsables de l'échec des différentes réformes et politiques qu'il ont eu à subir tout au long de leur carrière. Ainsi, pourquoi se mettraient-ils en (grande) difficulté dans leur vie personnelle, tout cela à cause de quelques incompétents ayant été incapables de faire correctement leur travail ?
  • depasse a écrit:
    N'est-ce pas là une partie de l'explication de la faillite?

    Non, je ne pense même pas que ça joue un mini-rôle, car ce ne sont pas les mêmes gens. En général, les grincheux redressent le temps qu'ils les ont les niveaux de leurs élèves (mais en partant de où les ont laissé les suivistes, donc c'est sûr, ça va pas loin) et les suivistes redétruisent tout.

    Et puis il y a différentes catégories de grincheux: ceux (Ramon par exemple) qui sont trop concis ("le niveau est nul, c'est un scandale"), ceux qui ne parlent pas de leur matière, ceux qui se plaignent des programmes mais pensent bien faire, etc.

    Une démission de leur part serait inutile je pense.

    On ne lutte pas contre un dysfonctionnement, fut-il criminel en tournant les talons: c'est le meilleur moyen pour perdre sa caméra sur le déroulé du truc.

    [small](Je ne sais pas si je dois être classé dans les grincheux, je ne crois pas, je suis assez neutre dans tout ça, mais par exemple, en ce qui me concerne, c'est purement alimentaire, je ne me demande même pas si le dysfonctionnement doit conduire à ce que je démissionne par désaccord pour le dénoncer. Ca ne me viendrait même pas à l'idée. Par ailleurs, je suis ultrablacklisté (mais un peu protégé) niveau "hiérarchique" (j'ai de plus envoyé des lettres pour leur dire, en les tutoyant et les insultant, ce que je pense de leurs trucs à tous les IPR et IG dont j'estimais qu'ils avaient tenu ou supposé tenu des propos dysfonctionnant, du coup, je ne vais pas en plus démissionner (d'autant que ma situation est un peu délicate: tout chef qui viendrait m'embêter serait considéré de manière flagrante comme se vengeant de la lettre d'insulte officielle que je lui ai envoyée sa démarche ne pourrat donc être légale (conflit d'intérêt)))[/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Depasse a écrit:
    Ca me gonfle ces profs qui passent leur temps à gueuler contre l'EN (qui est à vomir, ça va de soi) et ne la quittent pas.

    Tu n'es pas charitable. Il faut bien payer les factures et avoir des revenus pour vivre. :-D

    De toute façon la plupart du temps les profs qui "gueulent" ne remettent pas en question profondément le système d'enseignement. Ils veulent seulement un changement "cosmétique" qui ne changera rien du tout sur le fond. Pour caricaturer, ils veulent repeindre la façade et ils ne sont même pas d'accord sur la couleur. B-)
  • Il me venait une autre réflexion sur le documentaire dont il est question plus haut.

    Maintenant que la TV a expliqué qu'on recrutait n'importe qui pour devenir prof de mathématiques je n'ose pas imaginer ce que vont penser les gens quand quelqu'un expliquera qu'il n'a pas été titularisé malgré la "réussite" aux épreuves d'admission d'un concours de recrutement de professeurs de mathématiques. :-D
  • depasse a écrit:
    Ca me gonfle ces profs qui passent leur temps à gueuler contre l'EN (qui est à vomir, ça va de soi) et ne la quittent pas. En d'autres temps, on les aurait traîté de collabos, fussent-ils critiques. N'est-ce pas là une partie de l'explication de la faillite?

    Je ne crois pas (à ta question n'est-ce pas là une explication de la faillite). Au contraire. Je précise avant toute chose que je ne suis pas prof dans l'EN (je n'ai jamais enseigné ni dans le secondaire, ni dans le primaire). Je ne suis donc pas en train de parler pour ma pomme.

    Les profs gueulent. Je trouve qu'ils on raison car comme tu le dis, l'EN est à vomir. Tu leur reproche de ne pas la quitter. C'est un peu facile : la plupart d'entre eux, j'imagine, ne peuvent la quitter : faut bien manger et nourrir ta famille. La plupart de ceux qui râlent sont dans l'EN depuis plus de 10 ans et quand ils y sont entrés, ce n'était pas à ce point là ; d'autant plus que quand tu as 22 ans et que tu passes le CAPES ou l'agreg, tu as en tête ce qui se faisait à l'époque où tu étais toi-même élève...
    Ces gens que tu critiques ont donc, pour la plupart d'entre eux, passé un concours qui n'ouvre pas vraiment d'autres portes que celles de l'EN (va trouver un job en France avec un CAPES ou une agreg !). D'autres, qui ont plus de chance sur le plan financier (grâce à leur conjoint ou leurs parents par exemple) quittent effectivement le navire et essaye de se reconvertir. J'en connais quelques-uns : certains se sont tournés vers les écoles privées hors contrats, d'autres ont carrément repris une formation. Mais tout le monde ne peut pas se le permettre.

    Personnellement, j'ai eu la très grande chance de ne jamais (jusqu'à présent) exercer un métier avec les directives duquel j'étais en profond désaccord. Si j'avais eu à le faire et que ma formation ne m'eût pas permis de trouver facilement un autre job, je n'aurais pas démissionné : je n'ai pas envie de me retrouver à la rue, et encore que moins que ma famille y soit.

    Enfin quand je disais "au contraire", je vois aussi que parmi ces profs qui râlent, il y en a qui essayent, tant bien que mal avec le nombre d'heure qui diminue, les programmes absurdes et etc, de faire encore passer des choses telles qu'ils le conçoivent eux. C'est pas facile, mais ils essayent et parfois y arrivent. Et par ailleurs, ils râlent parce qu'ils n'arrivent pas à le faire aussi bien qu'ils le voudraient. Mais ils le font le plus qu'ils peuvent et grâce eux, justement, la faillite n'est pas totale.
    Que ce serait-il passé s'ils avaient tous démissionné et que l'EN avait recruté une très grande majorité de ses profs comme elle recrute ses contractuels au vu du reportage ? Le désastre auquel on assiste aurait été pire (si si c'est possible, on est très très bas, mais on peut encore creuser comme quelqu'un l'a dit).

    Comme dit Christophe (au passage, Christophe, j'ai une question de topologie pour toi, je vais tâcher de la poster dans le week-end, je pense que tu THE personne qui peut y répondre) :
    cc a écrit:
    On ne lutte pas contre un dysfonctionnement, fut-il criminel en tournant les talons.

    EDIT : et d'ailleurs MERCI à ceux qui ne quittent pas le navire et qui chaque jour, dans leurs classes essayent de réellement apprendre quelque-chose à leurs élèves. Merci aussi à eux de continuer à râler et à dénoncer les dérives de l'EN. Je n'ose imaginer ce qui pourrait se passer si tous les profs se mettaient à dire que tout va bien : comme déjà dit, on peut toujours creuser...
  • Sur la même citation de Depasse, je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut par divers intervenants, et j'ai envie d'ajouter que peut-être certains enseignants restent au contraire dévoués à leur idéal d'enseignement public, malgré toutes les crasses que leur font subir les guignoleaux qui sont aux manettes, font preuve en quelque sorte d'abnégation en restant.

    Sieur Christophe, si pour toi c'est purement alimentaire, si tu n'es pas un grincheux mais neutre, indifférent, est-il permis de te demander la raison de tes milliers de posts sur le sujet?
  • cc a écrit:
    Je ne sais pas si je dois être classé dans les grincheux, je ne crois pas, je suis assez neutre dans tout ça

    :-D:-D:-D:-D:-D:-D
    Ça quand même Christophe, c'est la meilleure de l'année !
  • @Shah: la réponse est dans ma signature: je suis trop flemmard pour monter des armées, mais plus je vieillis, plus j'essaie de laisser "de la doc" sur le fonctionnement du monde quand je suis à un endroit où je vois ce qui se produit. Je pense qu'il n'y a qu'une seule âme qui vit toutes les vies de l'univers (les corps, temps et distances n'étant que des sens comme le sont la vue, l'ouie, etc, de cette âme). Je n'ai pas encore trouvé comment épargner aux animaux sensibles (et tous les animaux, s'ils sont tous sensibles) les drames, et surtout la souffrance physique, qui les frappent. Mais quand je peux, je communique.

    Par exemple, sur la suppression de l'accès à la science, en plus orchestrée par l'EN elle-même, par les enfants, c'est me semble-t-il, un truc grave et générateur de souffrances potentielles importantes dans le futur, donc quelque chose que l'on peut combattre. Donc je poste des explications et des messages nombreux et argumentés sur le sujet.

    Mais chez moi, il n'y a pas de haine ni de sentiments partisans ou militants. J'analyse puis j'informe, c'est tout. Ca peut paraitre bizarre, mais dans les vies que je vais (j'utilise le mode futur arbitrairement) avoir (c'est à dire presque toutes) où je serai privé de l'accès au maths (à la compréhension de ce que sont les maths), ça me terrifie (et ça de ma part, c'est très subjectif car il y a plein de gens heureux qui n'ont jamais gouté aux maths), je ne sais pas pourquoi, c'est un peu comme si on me disait que dans mes autres vies j'allais être aveugle en gros (alors que ma chance de comprendre les maths ne me rend pas forcément heureux, enfin bref). Chaque fois que j'assiste à une manifestation un peu "hard" d'une personne qui "n'a pas les maths" dans ses sens, c'est comme si je parlais à un aveugle, c'est irrationnel, mais j'ai un malaise et je fuis vite ce handicap (d'autant plus irrationnel qu'on est combien de matheux dans le monde, peut-être 40 fois 100 = 4000 grand max?).

    Par ailleurs, je suis assez convaincu que raisonner est important (regarde les drames auxquels nous assistons, par exemple, en supposant qu'il ne le fait pas exprès, les cheminements de fdp, etc) pour les sociétés et la suppression des sciences dans le secondaire, je ne me fais pas d'illusion, ce n'est ni totalement prémédité, ni totalement involontaire: en effet, j'ai constaté de plus en plus clairement que ça a permis la réapparition de "maitres à penser", de "gourous", etc. C'est entre autre une des raisons qui fait que l'équipe à l'origine de cette disparition de la démarche scientifique se félicite: une reprise du pouvoir sur les pensées désarmées. C'est un combat millénaire j'ai l'impression (et pour illustrer ça, j'ai encore reçu sur ma boite mail EN aujourd'hui un courrier où sous couvert de développer un soit disant "esprit critique" le ministère nous envoie un kit de "comment bien faire voter les gens pour le PS et comment boire avec amour les propos de Najat". Ce qui est le plus impressionnant, c'est qu'ils ne font même plus semblant, c'est "décomplexé" ; il y a quelques temps, j'avais posté un extrait du programme officiel de la matière économie en première qu idisait "votez Hollande" sans quasiment se cacher)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @omega: :-D Je savais que cette phrase ferait rire!! Mais à bien y regarder j'étais sérieux (évidemment avoir lu tous mes posts avec recul et patience n'est pas non plus une chose intéressante ou facile). En apparence, je peux paraitre grincheux, mais si tu lis bien ce que j'écris, je ne dis jamais "il faut". Je dis toujours "il faut que X POUR Y": je ne suis jamais dans la positionnement (qui m'est étranger) de la morale ou de la dénonciation scandalisée.

    Je tiens même à dire une chose, la disparition des sciences dans le secondaire a rendu le travail complètement reposant, il faut bien l'avouer (tout le monde a son bac avec quasi mention TB, et quand ce n'est pas MTB, c'est dû aux faiblesses irrémédiables du gamin dans ses bases de CE2!!, il n'y a plus rien à enseigner "véritablement", les programmes ayant été vidés et devenus des coquilles vides, tu peux applaudir et faire marrer les classes en criant "bravo" à l'un des meilleurs élèves de la classe qui vient après 45mn de réponses fausses arbitrées et rythmées de trouver que 3/4 = 0.75, etc, etc)

    S'il y avait encore de la science en collège-lycée, il y aurait un travail plus difficile à accomplir puisque les élèves pourraient échouer au bac, il faudrait aussi filer des inspirations pour réussir certains exercices non triviaux, etc. Bref, ce serait nettement plus "fatigant" et "moins drôle"

    Je n'ai pas du tout d'aigreur personnelle face au drame auquel j'assiste: j'essaie juste de le combattre pour améliorer le sort des générations qui viennent, mais ce drame n'a pas d'impact sur le "confort" du métier. Comme l'a dit jnico ***précédemment, "mettre les chaises en îlot, faire des voyages scolaires, organiser des débats, etc" ce n'est pas pour le prof quelque chose de personnellement désagréable.
    jnico a écrit:
    *** mettre ses tables en îlots, utiliser le numérique quand bien même l'activité proposée n'a aucun intérêt, travailler en classe coopérative, réaliser des affiches à exposer au cdi, faire miauler le chat Scratch
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • cc a écrit:
    j'essaie juste de le combattre pour améliorer le sort des générations qui viennent, mais ce drame n'a pas d'impact sur le "confort" du métier. Comme l'a dit jnico ***précédemment, "mettre les chaises en îlot, faire des voyages scolaires, organiser des débats, etc" ce n'est pas pour le prof quelque chose de personnellement désagréable.

    Je sais pas. Perso, ça ne m'attire pas du tout de "mettre les chaises en îlot, utiliser le numérique quand bien même l'activité proposée n'a aucun intérêt, travailler en classe coopérative, réaliser des affiches à exposer au cdi...".
    Autant enseigner les maths telles que je les ai apprises moi-même au collège et au lycée aurait vraiment pu me plaire (c'est en partie pour ça que j'ai passé l'agreg il y a bien longtemps de ça), autant faire "miauler le chat Scratch" et tout ce qui a été déjà cité me ferait gravement, mais vraiment gravement, ch***.
    Donc le confort, je sais pas trop ce que tu veux dire, la fatigue non plus : gérer trente gamins pendant une heure, sans que ça parte dans tous les sens ne me paraît de tout repos, le faire plusieurs heures par jours encore moins...
  • cc a écrit:
    Je n'ai pas encore trouvé comment épargner aux animaux sensibles (et tous les animaux, s'ils sont tous sensibles) les drames, et surtout la souffrance physique, qui les frappent.

    Ne le prends pas mal, mais es-tu végétarien?
    Et ne crois-tu pas qu'une conscience individuelle n'est rien d'autre que le résultat de l'activité materielle d'un cerveau?
  • noix de totos a écrit:
    Peut-être que quitter le bateau quand il coule ne permet pas de résoudre le problème et d'empêcher son naufrage.

    De plus, en quittant l'institution, on n'a plus aucun moyen de tenter de remédier aux problèmes...tout en faisant penser aux rats qui quittent le navire avant qu'il ne sombre.

    Et enfin, peut-être le plus important : les professeurs qui ont réussi un concours, parfois difficile (et donc ont passé un contrat avec l'état), ne sont, pour la plupart, aucunement responsables de l'échec des différentes réformes et politiques qu'il ont eu à subir tout au long de leur carrière. Ainsi, pourquoi se mettraient-ils en (grande) difficulté dans leur vie personnelle, tout cela à cause de quelques incompétents ayant été incapables de faire correctement leur travail ?


    Ton habileté logique ne me déplait pas. Elle ne suffit pas à m'impressionner.
    La comparaison que tu fais du rat et de ma personne est inopportune: le navire a déjà sombré;
    ton affirmation qu'en quittant l'institution on n'a plus aucun moyen de tenter de remédier aux problèmes est erronnée: il suffit de se souvenir de la Résistance ou, pour être moins lyrique ou provocateur, de toute forme de lutte qui a triomphé de la saloperie ambiante. Bien sûr que si tu t'en sors tout seul, tu te feras traîter de rat: je te promets que je n'ai rien fait pour m'en sortir tout seul: j'ai tout fait pour qu'ils se sortent avec moi de cette EN de merde. Sur le fond, ils étaient d'accord. Après, ben, moi tout seul. Ma petite gloire locale: je fais figure de héros! Eh ben, sincèrement, je donnerais beaucoup pour devenir anonyme. Il m'arrive de penser que hélas, je ne sais si j'en dois avoir honte, la capacité (espérons la momentanée) de bouleverser les choses du monde appartient à la race de Lepen ou de Daesh: nous avons perdu tout sens du combat! Putain, tu regardes la rue, tu vois ces mecs qui bouffent pas et tu vas nous faire pleurer parce qu'un mois de grève va te faire passer de 24000 à 22000. Même pas foutus de ce geste élémentaire, les profs. Tout seul, ça sert à rien, of course, le mieux c'est le congé maladie, mais vu que tous (disons très nombreux) en ont plein le bol, que n'arrêtent-ils de travailler?! Qu'on ne me dise pas que c'est pour le bien des élèves! Lutter pour le bien des élèves, c'est précisément refuser les conneries qu'on nous impose et le gouvernent cédera après un mois de grève, surtout en ce moment.
    Ton dernier argument (les chefs sont incompétents, faut pas critiquer les sous-fifres) innocenterait quasiment tout humain. C'est pas sérieux.

    Paul
  • Je peux comprendre ton ras-le-bol concernant cette institution...Mais je ne vais pas sur le même chemin.

    En particulier, ce qui m'a fait intervenir sur ce fil (alors que je n'interviens quasiment jamais sur les sujets "hors-maths"), c'est ta comparaison avec la résistance, totalement inopportune selon moi.

    Mon principal argument est le suivant : la rancoeur que l'on a tous actuellement, et que l'on peut exprimer de différentes manières (voir par exemple les messages de cc), ne doit pas nous faire oublier qui sont réellement les responsables de ce gâchis. À mon sens, ils ne sont pas si nombreux, mais détiennent sans doute les clés du pouvoir. C'est ceux-là qui doivent partir, pas les professeurs qui ne sont coupables de rien.

    J'en connais quelques-uns, en lycée notamment, qui résistent à leur manière : par exemple, un lycée, ou plus exactement l'équipe des profs de maths, a décidé de réécrire localement un programme de mathématiques destiné à palier les fautes professionnelles que le nouveau programme officiel de 2010 a entraîné (perte de l'IPP, des équa. diff., etc). Ils ont argumenté, établi des quotas horaires par niveau (seconde, 1ère S, TS), présenté leur travail à la direction qui l'a accepté et l'a fait passer au conseil d'administration, etc.

    D'autres lycées ont utilisé les "fameuses" AP (Aides Personnalisées) pour faire passer des colles aux élèves de TS, etc.

    Ne t'en déplaise, ça aussi c'est de la résistance, impossible à faire si l'on n'est plus dans la place.
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