Pourquoi il faut supprimer les classes prépas

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Réponses

  • un tel titre pour ce post aurait dû susciter un déluge de commentaires ...

    (je me demande bien qui a les cojones pour lancer la polémique / l'orientation du débat) ... à moins que tout le monde ne soit en train de profiter du temps pourri en ce dimanche sur la capitale :-( ...
  • 1) L'article parle uniquement des prépas littéraires avec des problèmes bien spécifiques.
    2) Le troll est trop gros :-D
  • Il est vrai que dans l'article il y est surtout question des classes littéraires mais je pense que le propos peut être étendu à d'autres disciplines dont les mathématiques.

    C'est rafraichissant de lire autre chose que le nième propos, copie conforme du précédent ou peu s'en faut, du réac' de service qui va t'expliquer qu'il faut remettre au goût du jour, en 2017, l'école d'avant 1968. :-D
  • @ezmath: à Nancy, il fait beau. D'ailleurs, ça me fait penser qu'on n'a pas lu ev depuis longtemps.
  • La seule bonne raison de supprimer les prépas serait d'envoyer les meilleurs dans les universités (comme cela est fait dans le reste du monde) et non vers les grandes écoles.
  • @ Alea.

    Ce n'est pas pour me vanter, mais il fait joliment beau ici en Vendée.

    L'article qui dit que le patient est gravement malade et que le mieux c'est de l'achever au plus vite ?
    J'ai cherché le second degré et j'ai pas trouvé.

    Comme disait Diafoirus en parlant du clystère :

    Dignus, dignus est intrare in nostro docto corpore.

    Je vous ai déjà dit qu'il faisait beau ?

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • L'article qui dit que le patient est gravement malade et que le mieux c'est de l'achever au plus vite ?

    Il dit aussi quelques vérités sur l'université de seconde zone (situation qui semble convenir au plus grand nombre voir même aux intéressés).
  • @omega: merci !

    Vu le titre, j'aurais parié que c'était un papier de François Garçon, mais non.

    Dit comme ça, on est effectivement dans la provocation. Et le paragraphe à la fin sur le CNU, c'est étrange.
    Comme si l'auteur ne s'était pas mis suffisamment de monde à dos avec le début...
    En revanche, un truc qui serait peut être faisable sans déclencher la révolution, c'est de réserver le concours des ENS aux étudiants des universités. Peut être qu'en lettres ce serait synonyme de supression des prépas, mais pas en sciences.
    Que les enseignements de L1 et L2 soient fait très majoritairement par des gens qui n'y ont pas étudié, c'est quand même franchement bizarre.
    Après tout, aujourd'hui, le programme en maths d'un certain nombre d'universités va plus loin que le programme de MP. Ici, on sait les étudiants de chez nous qui ont intégré qui l'ENS Lyon, qui Polytechnique, y ont bien réussi. L'université peut être un lieu dangereux pour les glandeurs, mais les travailleurs s'y portent bien.
  • En revanche, un truc qui serait peut être faisable sans déclencher la révolution, c'est de réserver le concours des ENS aux étudiants des universités. Peut être qu'en lettres ce serait synonyme de supression des prépas, mais pas en sciences.

    Ou simplement faire des licences avec des programmes différents (non prépa compatible) de haut niveau pour créer une concurrence.
    Que les enseignements de L1 et L2 soient fait très majoritairement par des gens qui n'y ont pas étudié, c'est quand même franchement bizarre.

    Tandis que l'on pourrait y mettre les stagiaires de l’agrégation(interne et externe) pendant un an ou deux.
    Voir même envoyer les agrégés faire les Td de facs par roulement.
  • Bonjour,

    J'ai lu l'article.

    Je suis d'accord. Pour corriger le gâchis et améliorer notre système d'enseignement, je suis aussi :
    - pour la suppression pure et simple des classes préparatoires (dans toutes les matières) - tous les étudiants vont à l'université -
    - pour la fusion des Ecoles Normales avec l'université (ce n'est pas très loin de leur suppression)
    - pour la suppression du CAPES et autres agrègues - là c'est une évidence puisque ces concours ne sanctionnent qu'un niveau académique (et non une aptitude pédagogigue), mais ceci est le rôle de l'université.

    Une fois l'objectif énoncé, reste à savoir s'il faut d'abord réformer l'université ou tout de go supprimer le reste.

    Je suis pour d'abord réformer l'université afin de ne pas jeter le seul truc qui marche à peu près : les classes prépas + concours.

    Réformer l'université : sélection à l'entrée, lien avec l'entreprise/ le marché, études payantes (lorsque les études le nécessitent pour avoir le budget de ses ambitions)...
  • Il ne faut surtout pas supprimer les classes prépas.
    Il ne faut surtout pas supprimer capes et agreg.

    Par contre il faut développer dans les universités des filières d'excellences.

    Le problème à l 'université c'est que les enseignants ( maitre de conf , professeur)
    de fac n'ont pas envie de passer beaucoup de temps à enseigner, corriger des centaines de copies
    ,faire passer des colles comme les profs.de prépas.
    Les enseignants à l université préfèrent se consacrer à la recherche.
  • Aaaah le troll du dimanche avec le marronnier anti prépa traditionnel, exhibant une certaine aigreur rituelle et des clichés dix mille fois rebattus (l'étudiant d'université autonome et créatif pourvu de la "vraie intelligence" contre le taupin "formaté").

    Quelques extraits pleins de lyrisme:
    troll a écrit:
    La massification de l’enseignement supérieur au second XXe siècle a ensuite parachevé l’évolution vers un système marqué par la juxtaposition du laxisme et du malthusianisme, et par celle de l’érudition myope et du dilettantisme sophistique.
    Quel lyrisme! Un peu plus loin:
    troll a écrit:
    mais que stérilise chez elle la forma mentis du concours, dont la devise a toujours été qu’il vaut mieux avoir tort avec le jury que raison contre lui.
    Ce genre de gens ne se gênent pas pour décréter les formes obligatoires de l'intelligence de qualité humaine, tout en affirmant dénoncer une telle attitude.
    troll a écrit:
    La disparition du concours comme mode de recrutement des enseignants aura pour conséquence de diminuer la propension de notre système scolaire à fonctionner comme une machine à éliminer, et non à promouvoir.
    Le format des concours complique le recrutement par cooptation, conformisme idéologique, piston, massage californien etc. Un peu plus de souplesse serait la bienvenue.

    Au début je pensais faire quelque chose d'utile pour la fin du week-end mais vous pensez bien que l'incurie a repris le dessus.
    "Mon système ne marche pas? J'exige qu'on détruise celui des autres".


    soleil_vert a écrit:
    La seule bonne raison de supprimer les prépas serait d'envoyer les meilleurs dans les universités (comme cela est fait dans le reste du monde) et non vers les grandes écoles.

    Il importe vraiment de ne pas se laisser abuser par le sens des mots: dans certains pays ce qui est appelé "université" est bien plus proche de ce qu'en France on appelle une "grande école", que de ce qui y est appelé une "université".
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Réformer l'université : sélection à l'entrée, lien avec l'entreprise/ le marché, études payantes (lorsque les études le nécessitent pour avoir le budget de ses ambitions)...

    La sélection oui mais uniquement si il y a une formation équitable avant.
    Pour le paiement des études, en math en tout cas vu que des feuilles, stylos et un ordinateur personnel suffisent il n'y a pas de raison que ce soit plus élevé que maintenant. Pour d'autres sciences c'est autre chose.
    Les enseignants à l université préfèrent se consacrer à la recherche.

    Ou les cours qu'ils donnent dans les grandes écoles.

    @Foys je pensais aux filières théoriques et aux grandes universités, cependant aux US il ne serait pas étonnant que des entreprises appliquent les recherches fondamentales de l'université voisine! Ce serait impensable en France...
  • YvesM a écrit:
    Je suis pour d'abord réformer l'université afin de ne pas jeter le seul truc qui marche à peu près : les classes prépas + concours.

    Pourquoi cela "marche" ? Parce que ces établissements sont taillés sur mesure pour un petit nombre de gens.
    Les enseignements pourraient y être nuls, plus précisément la façon de les dispenser nulle, les gens qui les fréquentent trouveraient une façon de pallier au problème de toute façon.


    Foys a écrit:
    Le format des concours complique le recrutement par cooptation, conformisme idéologique, piston, massage californien etc.
    Sans blagues? Le concours permet la reproduction sociale de s'exercer, les concours ont longtemps été calibrés dans ce sens. (le problème aujourd'hui est, me semble-t-il, que pour des raisons pratiques on ne peut pas décider idéologiquement de prendre 100 personnes quand on a besoin d'en prendre 1000 mais à une certaine époque on pouvait faire ça, il n'y avait pas autant de postes à pourvoir)

    L'auteur de l'article ne fait pas la promotion de la cooptation:
    Il parle de recruter les gens en fonction de leur diplômes (après qu'on ait supprimé les classes prépas') et de titulariser les gens sur leur aptitude à enseigner.

    N'appartiens-tu pas à ce groupe de gens qui pensent que le CAPES de mathématiques, aujourd'hui, est un concours bidon? :-D
    (pardon de poser la question)
  • Bonsoir,

    Citation :
    Pourquoi il faut supprimer les classes prépas ?

    S'il y a bien quelque chose à supprimer ce n'est pas les prépas, mais la prétention de certains matheux d'être meilleur que les autres.

    Vive l'apprentissage et l'excellence !

    Bonne soirée.
  • Fin de partie a écrit:
    N'appartiens-tu pas à ce groupe de gens qui pensent que le CAPES de mathématiques, aujourd'hui, est un concours bidon? grinning smiley
    (pardon de poser la question)
    Je sais pas, ça fait longtemps que je ne fais plus partie de l'EN et je n'ai aucune idée de ce qui se passe au CAPES (on m'a dit qu'il y avait une épreuve d'idéologie assumée comme telle, est-ce vrai?). De toute façon on peut faire prof de maths en se faisant recruter par exemple sur paul emploi et en ayant jamais fait de maths de sa vie !!(vous vous rappelez l'émission avec le journaliste? X:-() C'est vrai qu'avec la possible mauvaise volonté voire la malhonnêteté des différents acteurs on peut considérablement dénaturer un concours. Mais dans le texte l'auteur montre une opposition de principe aux councours ce qui est différent et ouvre la porte à toutes sortes de dérives.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Blueberry l'a déjà dit, mais je me permets de rappeler que l'article que Fabrice Bouthillon parle de l'enseignement des lettres :
    Aussi la triste vérité est-elle qu’il n’existe en France, pour un jeune désireux de s’engager après son bac dans des études de Lettres, aucune bonne solution.
    [...]
    La construction en Lettres d’un système d’enseignement supérieur adapté à notre époque, et non plus aux conséquences de la Révolution, passe donc par la suppression des classes préparatoires littéraires et de l’Ecole normale supérieure, et par la concession aux Facultés des Lettres du droit de ne plus accepter pour étudiant tout titulaire de n’importe quel bac [...].

    Les problèmes qu'il dénonce - le phénomène vase-clos, le formatage en prépa - sont peut-être réels ou au moins beaucoup plus marqués en lettres qu'en sciences.
    Il prend bien garde en tout cas de toujours bien parler des khâgnes et de préciser qu'il parle des Lettres lorsqu'il mentionne l'ENS ou la fac.
  • Foys a écrit:
    Mais dans le texte l'auteur montre une opposition de principe aux councours ce qui est différent et ouvre la porte à toutes sortes de dérives.

    Je ne suis pas tout-à-fait d'accord avec ça. Je pense que, plus qu'une opposition de principe au concours, ce que l'auteur dit c'est que si le niveau des diplômes d'université n'était pas si bas, on n'aurait pas besoin de concours pour savoir si une personne a le niveau requis pour enseigner dans le secondaire.

    Là dessus, je suis d'accord avec lui : une licence de maths devrait indiquer qu'on a le niveau mathématiques nécessaire pour enseigner au collège. Ce n'est clairement pas le cas, mais c'est ça qui est anormal.

    Dans la plupart des autres pays (notamment la Suisse où dans un autre fil les programmes de terminale, hautement plus ambitieux que les nôtres, ont été cités en exemple), un diplôme d'université suffit pour entrer en formation d'enseignant et ce qu'on appelle en France titularisation se fait sur évaluation pédagogique ; il n'y a donc pas de concours, mais je ne crois pas pour autant que les enseignants soient moins compétents dans leur disciplines...

    Enfin, encore une fois il parle des lettres. En sciences, les classes prépa forment majoritairement des étudiants qui entrent en école d'ingénieur. La formation d'ingénieur est différente de la formation universitaire et peut expliquer l'existence des classes prépa. En lettre, il n'y a guère que les ENS, c'est donc une formation strictement parallèle à la formation universitaire au sens où elle destine aux mêmes métiers et délivre les mêmes diplômes. On peut concevoir que la question de l'existence de deux formations parallèles se pose.
  • aléa a écrit:
    En revanche, un truc qui serait peut être faisable sans déclencher la révolution, c'est de réserver le concours des ENS aux étudiants des universités.

    Je ne suis pas convaincu, à la sortie du lycée difficile de savoir si l'on a le niveau et l'envie de faire plutôt une ENS ou une école d'ingénieur. Par contre augmenter le nombre de place aux seconds concours pour les universitaires ça pourrait être une bonne idée, selon moi. À la louche je compte au moins 600 places de normaliens par ans (toutes ens et premiers concours confondus) et seulement 12-13 places réservées aux universitaires (et seulement en science). Ça laisserai presque sous entendre que seuls les nuls vont à la fac après le lycée 8-)
  • Bien sûr, un secteur du système d'enseignement qui tourne, à la satisfaction des professeurs et des élèves, dans le champ de ruines qu'est devenu ce système, ce n'est pas normal, il faut le supprimer.
    Peut-être aussi supprimer les Universités, c'est vrai quoi, un endroit où on apprend des choses que tout le monde y sait pas, c'est pas l'Égalité ça Mâme Michu.

  • Ah, enfin un article rafraîchissant.
    Intêrets des ENS = 0. Elles délivrent les mêmes diplômes que l'université pour un coût très supérieur. Donc à bazarder.

    Je n'ai pas étudié la question en profondeur, mais d'après ce que j'ai vu, seuls certains pays qui ont eu une histoire commune avec la France ont un système de concours pour l'enseignement.

    Dans les autres, il y a une sorte de compagnonnage mis en place lors du recrutement en tant qu'enseignant après avoir été diplômé de l'université.
    Au Japon, pour ceux qui se destinent au professorat, dans leur cursus universitaire, un tiers de la formation universitaire est consacrée à la pédagogie, psychologie de l'enfant, etc....

    Rien à battre de l'analyse complexe, de la topologie algébrique.... pour enseigner dans l'équivalent d'un collège ou d'un lycée
  • C’est marrant, on se pose la question du coût de ceci ou de cela quand ça va toucher le peuple mais jamais quand ça peut toucher les riches.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Le marché mondial est estimé à 2000 milliards par an ( pas en franc CFA...) (ref. Hogon). La référence mondiale est l'université. Le système des grandes écoles n'est pas visible dans ce marché. Si la France veut prendre une part du pognon, elle doit se mettre sur ces standards, c'est-à-dire l'université.
  • Joaopa
    Bah il suffit de rebaptiser les grandes écoles actuelles "universités" dans les documents officiels et le tour est joué.

    [Inutile de recopier le message précédent. AD]
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Joaopa a écrit:
    Si la France veut prendre une part du pognon, elle doit se mettre sur ces standards, c'est-à-dire l'université.

    Elle a commencé à le faire en adoptant il y a près de 10 ans le "système LMD".

    Là où il fallait 2 ans pour obtenir le premier diplôme de l'université, il en faut 3 depuis près de dix ans.
  • Il faudra quand même que l'on m'explique en quoi supprimer les classes préparatoires, le capes et l'agrégation réglera les problèmes de mixité sociale (argument classique pour invoquer leur suppression) que l'on peut constater dans ces concours.

    Toutes ces concours arrivent après le baccalauréat: l'origine sociale a déjà influencé les résultats à l'école primaire et au collège. Ce n'est pas en supprimant ces concours que la situation changera... Les filières sélectives, même si elles sont à l'université, continuerons d'avoir plus d'étudiants issues de classes favorisées.

    Sinon j'ai aussi lu que les concours servent uniquement à vérifier le niveau des candidats, ce qui est faux. Les concours servent à sélectionner les candidats de manière impartiale. S'il n'y avait pas les concours, on verrait sûrement plusieurs cas de professeur choisis par son copain qui est bien placé au rectorat, ce qui n'est pas l'apogée de l'équité.
  • Très bien...supprimez donc les classes prépas et réservez les concours d'entrée à l'ENS aux étudiants de l'université.
    Vous détruisez ainsi ce qui marche encore dans le système éducatif français....et vous inciterez les meilleurs bacheliers à s'expatrier....tels des footballeurs fuyant la Ligue 1 pour le FC Barcelone ou le Real Madrid.....

    Supprimez donc le CAPES et l'agrégation et allez donc recruter des profs contractuels sur Le bon coin....ou chez Uber éducation.

    Vous n'aimez donc pas votre pays pour vouloir la disparition du système qui forme (encore) son élite ???

    PS:
    Voici un résumé du livre de F. Bouthillon dont l'article posté par FDP reprend les propos.
    http://www.lelitteraire.com/?p=27384
    On y apprend notamment qu'il souhaite transformer les professeurs d'université ....en fonctionnaires territoriaux.....avis aux amateurs.
    Encore un cheval de Troie de l'ultralibéralisme probablement.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • MrJ:

    On peut commencer par fusionner l'agrégation et le CAPES et rémunérer les professeurs de l'enseignement secondaire sur la base de la même grille. Ce serait déjà un bon début.
    Deux concours pour faire le même métier, en principe, c'est aberrant.

    PS:
    Ramon Mercader a écrit:
    Vous n'aimez donc pas votre pays pour vouloir la disparition du système qui forme (encore) son élite ???

    Tu pars du principe que la vision des choses, il faut une élite, doit être partagée par tout le monde.
    La seule "élite" qui m'intéresse est celle des gens qui sont en pointe dans des oeuvres humanistes et environnementales.

    Par ailleurs, je ne suis pas sûr que les anglo-saxons ont la même vision de ce que devrait être une élite. J'ai l'impression que ces gens sont moins amateurs de médailles (en chocolat) censées légitimer ton appartenance à une élite.
  • @Fin de partie

    J'ai toujours trouvé ce système de deux concours aberrant.
    Je pense qu'il faut les fusionner ou il faut réserver l'agrégation pour l'enseignement en post-bac (bts, cpge, prag...) et donc en diminuer le nombre de postes.
  • Pour revenir un peu plus sur le débat :
    Mr J a écrit:
    S'il n'y avait pas les concours, on verrait sûrement plusieurs cas de professeur choisis par son copain qui est bien placé au rectorat, ce qui n'est pas l'apogée de l'équité.

    C'est quand même très franco-français de penser que seuls les concours permettent une sélection honnête et juste. Encore une fois, dans la plupart des autres pays (y compris chez nos voisins proches), les concours sont beaucoup moins présents qu'en France, et il ne semble pas que le copinage et la corruption y règnent en maîtres pour autant... Par ailleurs, de ce point de vue là, le système prépas/grandes écoles n'est pas parfait non plus : il semble que le copinage entre anciens d'une même école marche bien dans le privé...

    Bref tout n'est pas tout blanc tout noir. Je vois dire que le système prépa/grandes écoles est le seul qui marche bien en France aujourd'hui. Ce n'est pas faux, mais est-ce vraiment dû à la prétendue équité parfaite des concours ? Je n'en suis pas si sûre, je pense plutôt que cela est dû à

    1) La sélection à l'entrée en prépa

    2) Le fait qu'en prépa on pousse les gens à travailler : devoirs toutes les semaines ou presque (DM et DS confondus), khôlles...

    3) La manière dont l'enseignement est dispensé (en tout cas en maths) : un unique prof par an qui couvre tout le programme, comparé au découpage en UE de plus en plus petites à la fac qui rend difficile de pouvoir montrer l'unité des maths.

    4) Le fait que les entreprises ont une foi quasi aveugle en les grandes écoles et une très mauvaise opinion de la fac.

    Les points 1), 2) et 3) permettent aux gens qui sortent de prépa d'avoir un assez bon niveau de DEUG. Ceci est notamment dû au fait que l'état investit (proportionnellement au nombre d'élève) beaucoup plus d'argent en prépa qu'en fac.

    Le point 4) permet à ces mêmes gens de trouver du travail plus facilement que les faqueux à la sortie de leur école.

    Mais en pratique, le système est devenu très pervers. Il y plusieurs écoles d'ingénieur (et parmi les prestigieuses !) où, du propre aveu des élèves, on ne fait pas grand-chose pendant les trois ans qui suivent... On est un peu jugé à vie sur un concours passé à l'âgé de 20 ans !

    Commencer par supprimer les classes prépa/grandes écoles ne me paraît pas judicieux. Si je suis plus circonspecte quant à la formation délivrée en école d'ingénieur, il est indéniable que la formation délivrée en classe prépa est globalement bonne et ce serait une erreur de la détruire comme on a détruit le bac S à l'époque où c'était le bac qui marchait le mieux.

    Non, ce qu'il faut faire, c'est redonner ses lettres de noblesses à l'université en

    1) lui laissant le droit de sélectionner à l'entrée,

    2) lui donnant plus de moyens financiers (qui lui permettrait d'avoir plus d'enseignants ainsi que de ne pas faire passer systématiquement des gens qui n'ont pas le niveau de peur de se voir couper les crédits),

    3) faisant plus de ponts entre fac et grandes écoles (intégration en deuxième année, voire en troisième année...).
  • En fait, puisqu'on ne peut pas supprimer les classes prépas qui marchent (au pas?) si bien (petits effectifs, beaucoup de pognon, payés même pas ceux dont les enfants n'ont aucune chance d'y entrer) c'est l'université qu'il faudrait supprimer X:-(
  • Fin de partie : pourquoi veux-tu à tout prix supprimer quelque-chose ? Ce qui est souhaité par je pense la majorité des participants de ce forum, c'est de fournir à la fois une école (primaire et secondaire) de qualité et un enseignement supérieur de qualité.

    Le constat actuel est que l'université est en difficulté : baisse d'effectifs, baisse de moyen, diplômes dévalorisés et peu reconnus par le secteur privé.
    C'est quelque-chose de très regrettable car c'est pratiquement le seul lieu en France où d'une part sont formés les enseignants du primaire et du secondaire et où d'autre part se développe une recherche de qualité dans les domaines qui ne concernent pas directement l'industrie (les sciences humaines et sociales, les lettres, les mathématiques, la physique théorique, la biologie végétale et animale et j'en passe...). Il paraît donc important de chercher à redresser l'université.

    Les bonnes questions à se poser ne portent pas sur ce qu'il faut supprimer ou non mais bien sur comment faire en sorte de fournir un enseignement supérieur de qualité. L'auteur de l'article que tu nous a fourni a donné son point de vue concernant l'enseignement des lettres. Ici, on discute sur la pertinence de ce point de vue dans le domaine des sciences et plus spécifiquement des maths.
  • Omega a écrit:
    ? Ce qui est souhaité par je pense la majorité des participants de ce forum, c'est de fournir à la fois une école (primaire et secondaire) de qualité et un enseignement supérieur de qualité.

    [Modéré, charte 3.3.5]

    Par ailleurs, comme tu l'as toi-même fait remarquer la masse d'argent investie pour chaque élève de classe prépa' est bien supérieure à celle qui est investie pour chaque élève à l'université.
    Ceux qui ont fait la preuve qu'ils ont une certaine autonomie pour étudier seuls sont aussi ceux pour lesquels l'éducation nationale offre de travailler en relativement petits groupes encadrés par un seul professeur (en mathématiques) au sein de classes prépas' dans un lycée.
    Et ceux qui sont le moins autonomes se retrouvent dans des amphis à plusieurs centaines parfois. Chercher l'erreur. :-D

    Quand j'écrivais mi-sérieux qu'on devrait supprimer les universités, je pensais que cela voudrait dire, on a le droit de rêver, que chaque étudiant dans l'enseignement supérieur aurait les mêmes conditions d'études tout en conservant un enseignement de masse.
  • Si vous supprimez les classes prépas, cela veut dire que vous mettez dans le même amphi de L1 une future médaille Fields et des "étudiants" incapables de trouver sans calcul les racines de (x-3)(x-2)
    Si on supprime les clases prépas, il faudra instaurer des concours d'entrée à l'université. C'est une question de crédibilité car des universités sérieuses ne peuvent pas être des centres aérés.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Bien sûr, un secteur du système d'enseignement qui tourne, à la satisfaction des professeurs et des élèves, dans le champ de ruines qu'est devenu ce système, ce n'est pas normal, il faut le supprimer.

    Ca arrange bien ce petit monde des prépas que les facs ne fassent pas d'effort pour offrir une formation concurrente!
    Si vous supprimez les classes prépas, cela veut dire que vous mettez dans le même amphi de L1 une future médaille Fields et des "étudiants" incapables de trouver sans calcul les racines de (x-3)(x-2)

    Les bons étudiants de fac ont droit depuis longtemps à ce mélange. Ca ne gêne pas le monde des prépas...
    Pourtant monter le niveaux des facs serait une saine émulation.
    Si on supprime les clases prépas, il faudra instaurer des concours d'entrée à l'université. C'est une question de crédibilité car des universités sérieuses ne peuvent pas être des centres aérés.....

    Mettre un contrôle et un DM obligatoire par semaine de niveau normal suffirait.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Si vous supprimez les classes prépas, cela veut dire que vous mettez dans le même amphi de L1 une future médaille Fields et des "étudiants" incapables de trouver sans calcul les racines de (x-3)(x-2)

    Ce sont les étudiants qui ne savent pas trouver les racines de (x-3)(x-2) qui font cours au futur médaillé FIELDS [Modéré, HS]

    Soleil_Vert a écrit:
    Mettre un contrôle et un DM obligatoire par semaine de niveau normal suffirait.

    Toutes les les universités n'ont pas les moyens de payer pour cette organisation parce que c'est toute une organisation les examens dans une université.
    Et je ne suis pas sûr que tous les enseignants voient d'un bon oeil d'avoir des copies à corriger toutes les semaines.
    (j'imagine qu'un effectif de première année de licence dans une grosse fac' c'est plusieurs centaines d'étudiants).
  • soleil_vert a écrit:
    Mettre un contrôle et un DM obligatoire par semaine de niveau normal suffirait.

    Yaka, yaka, yaka...
    Le DM obligatoire serait pompé...c'est ce que tout le monde fait depuis la 6ème.....
    La fraude lors des examens universitaires est bien connue....le DS hebdomadaire n'échapperait pas à cette vieille tradition.
    soleil_vert a écrit:
    Les bons étudiants de fac ont droit depuis longtemps à ce mélange.

    Ce n'est pas une raison pour que cette situation perdure car elle contribue à décrédibiliser l'université.....
    D'ailleurs depuis le CP, les meilleurs et ceux qui veulent travailler subissent cette hétérogénité néfaste qui n'a JAMAIS crée d'émulation réelle ni incité à travailler
    ceux qui sont inaptes aux études. Il serait temps d'en prendre conscience....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • La différence de moyens entre les universités et les classes prépas fait qu'aucune université ne peut garantir sérieusement qu'il n'y a pas de fraude aux examens et la fraude devient de plus en plus facile du fait de la technologie.
    Une université n'a pas le droit d'utiliser un système de filtrage de téléphones portables dans un examen.


    Une université n'a pas les moyens de disperser les étudiants de première année en groupes d'une cinquantaine par salle pour leur faire passer les examens: il faudrait des locaux et du personnels pour assurer les surveillances d'examens qu'ils n'ont pas.
  • soleil_vert a écrit:
    Ca arrange bien ce petit monde des prépas que les facs ne fassent pas d'effort pour offrir une formation concurrente!

    Ça fait un peu mal au cœur de lire ça. Les facs font ce qu'elles peuvent avec les moyens qu'elles ont, moyens beaucoup plus que ceux des classes prépa... surtout depuis la LRU : le coût moyen d'un étudiant en fac à l'état est autour de 10000 euros par an, celui d'un élève de prépa est de 15000, celui d'un élève en grande école vers les 20000.

    Les contraintes budgétaires imposent aux facs d'avoir un certain nombre d'étudiants pour laisser une filière ouverte. Recaler un trop grand nombre d'étudiants, c'est prendre le risque de voir des filières fermer.

    Comme par ailleurs, les universités sont les seules formations postbac où l'inscription est de droit et non sélective, l'université récolte régulièrement un bon paquet d'étudiants qui s'inscrivent là faute de mieux, parce qu'il faut bien s'inscrire quelque part, mais sans avoir de réel goût pour ce à quoi ils s'inscrivent et encore moins le goût du travail...

    Ramon Mercader a écrit:
    La fraude lors des examens universitaires est bien connue...

    Je ne peux pas laisser dire ça. Ce n'est pas vrai. Attention, je ne dis pas que la fraude n'existe pas, mais c'est archi faux de dire que c'est usuel et monnaie courante.

    Enfin, pour pallier les problèmes de fraudes qui peuvent survenir (car il y a toujours des petits malins), il suffit de donner à l'université plus de moyens.
  • Fin de partie, pour avoir surveillé des examens à la fac l'année dernière, tu es à côté de la plaque.
  • @Fin de partie

    J'ai fais passer des examens à l'université et en classe préparatoire, et cela ne se passe pas du tout comme tu le dis.
    En classe préparatoire les professeurs se répartissent bénévolement à tour de rôle la surveillance des différents écrits.
    À l'université, le personnel administratif se bat pour avoir des enseignants chercheur pour venir surveiller les examens, parce que une grosse part ne veut pas... souvent, cela finit sur les doctorants.
  • Le DM obligatoire serait pompé...c'est ce que tout le monde fait depuis la 6ème.....

    J'imagine qu'ils font pareils en prépa, alors?
    A moins qu'il y ait un truc en prépa une sorte de secret qu'il faudrait partager un jour.
    La fraude lors des examens universitaires est bien connue....le DS hebdomadaire n'échapperait pas à cette vieille tradition.

    Un bon contrôle avec de bons calculs de DL, de dérivée et de décomposition en éléments simples pour une étude de fonction devrait suffire à décourager la grande majorité de ceux qui ne feront jamais d’effort.
    La différence de moyens entre les universités et les classes prépas fait qu'aucune université ne peut garantir sérieusement qu'il n'y a pas de fraude aux examens et la fraude devient de plus en plus facile du fait de la technologie.

    J'ai déjà proposé de mettre les agrégés stagiaires à la fac pour deux ans de stage, en voilà des moyens.
    Une université n'a pas le droit d'utiliser un système de filtrage de téléphones portables dans un examen.

    Depuis quand on ne peut pas changer les règlements?
    moimême a écrit:
    Ca arrange bien ce petit monde des prépas que les facs ne fassent pas d'effort pour offrir une formation concurrente!
    Ça fait un peu mal au cœur de lire ça.

    Tu es trop sensible.
    Les facs font ce qu'elles peuvent avec les moyens qu'elles ont

    Bof : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1413758,1414766#msg-1414766
    Les contraintes budgétaires imposent aux facs d'avoir un certain nombre d'étudiants pour laisser une filière ouverte. Recaler un trop grand nombre d'étudiants, c'est prendre le risque de voir des filières fermer.

    Il faut donc ouvrir des formations pour ces étudiants qui n'ont rien à faire en sciences.
    l'inscription est de droit et non sélective, l'université récolte régulièrement un bon paquet d'étudiants qui s'inscrivent là faute de mieux, parce qu'il faut bien s'inscrire quelque part, mais sans avoir de réel goût pour ce à quoi ils s'inscrivent et encore moins le goût du travail...

    Ce n'est pas la quadrature du cercle, il faut les mettre au travail sauf que si je dis DM, contrôle c'est le tollé :-S
  • >À l'université, le personnel administratif se bat pour avoir des enseignants chercheur pour venir surveiller les examens, parce que une grosse part ne >veut pas

    Ca fait partie des obligations de services. Soit ton université est une université bananière où des prébendes et des passe-droits sont octroyés à qui mieux mieux, soit le président de l'université ne fait pas son travail.

    Dans la mienne, deux PU sont allés en conseil de discipline pour avoir refuser de surveiller. Et ils ont perdu au TA
  • MrJ a écrit:
    J'ai fais passer des examens à l'université et en classe préparatoire, et cela ne se passe pas du tout comme tu le dis.

    Quels sont les effectifs en classes préparatoires pour un devoir sur table?

    La fac' que je connais bien regroupe souvent plus de 200 étudiants de première année pour un examen dans un seul amphi. Il y a une seule place de séparation entre deux étudiants et l'amphi, bien évidemment, est en pente: on ne peut pas toujours laisser une rangée vide par manque de places et à cause du nombre d'étudiants présents.
    Les travées sont tellement larges qu'il n'est pas toujours facile de voir les genoux de ceux qui sont au milieu d'une rangée. :-D
    Et malgré ces conditions exécrables pour assurer qu'il n'y a pas de fraudes, et pour les étudiants eux-mêmes qui sont entassés, on voit des enseignants donner des QCM. (c'est plus vite corrigé j'imagine) :-D

    MrJ a écrit:
    À l'université, le personnel administratif se bat pour avoir des enseignants chercheur pour venir surveiller les examens, parce que une grosse part ne veut pas... souvent, cela finit sur les doctorants.

    C'est ce que je constate aussi.

    Dans certaines fac' les enseignants sont présents dans la salle d'examen mais ne participent pas à la surveillance ou vraiment très peu. Ils prennent place sur la chaire devant deux cents étudiants qui composent et ne vont plus bouger de leur chaise, sauf pour sortir de l'amphi, pendant toute la durée de l'épreuve le nez sur un journal, un livre, leur téléphone portable. S'ils sont deux, ils vont discuter et faire du bruit. :-D
    Dans d'autres endroits, le personnel enseignant fait ça sérieusement mais ils sont trop peu nombreux et dans les conditions décrites ci-dessus bien souvent.
    Lors d'une épreuve il faut souvent deux personnes pour faire signer tous les étudiants
    Quand ils réalisent cette tâche ces deux personnes ne surveillent pas beaucoup.
    Héhéhé a écrit:
    Fin de partie, pour avoir surveillé des examens à la fac l'année dernière, tu es à côté de la plaque.

    Cela fait plus de dix ans que je surveille des examens dans des universités franciliennes (entre autres choses), je pense savoir de quoi je parle même si chaque université a ses us et coutumes dans le domaine (en fonction de ses moyens matériels et financiers essentiellement j'imagine).
    (certaines universités embauchent du personnel extérieur pour aider à cette tâche pour ceux qu'ils l'ignorent)
  • En classe préparatoire les professeurs se répartissent bénévolement à tour de rôle la surveillance des différents écrits.

    Dans les prépas que je connais, et quand j'étais moi-même en prépa, les contrôle avaient lieu pendant les heures de cours. Je sais que certaines prépa le font en dehors mais ce n'est pas le cas de toutes, loin de là !
    (certaines universités embauchent du personnel extérieur pour aider à cette tâche pour ceux qu'ils l'ignorent)

    En région parisienne, j'ai entendu que Dauphine faisait ça, mais je crois que c'est la seule. Il me semble que ni P6, ni P7, ni Orsay le font, ou alors de manière très marginale, ou alors dans d'autres disciplines que les maths...
    Il faut donc ouvrir des formations pour ces étudiants qui n'ont rien à faire en sciences.

    Dans le genre yaka fokon... Des formations de quoi ? Parce qu'il n'y a pas que des sciences à la fac, il y a des lettres, des langues, de l'économie, des sciences humaines, de la psycho.. les étudiants ont le choix et ce sont eux qui ont choisi de venir en sciences, probablement parce que c'est ce qui les rebutaient le moins. Quelles autres formations qui n'existeraient pas déjà voudrais-tu ouvrir ?
    Ce n'est pas la quadrature du cercle, il faut les mettre au travail sauf que si je dis DM, contrôle c'est le tollé

    Toujours dans le genre yaka fokon... Tu crois vraiment qu'il suffit de donner des DM et des interro à des étudiants qui n'ont pas envie de travailler ? Des étudiants qui, lors d'un examen sont le nez en l'air au bout de 5 minutes quand ce n'est pas dès le début et attendent l'autorisation de sortir pour quitter la salle en rendant copie blanche, sans même avoir pris la peine d'essayer plus de 5 minutes de faire quelque-chose alors que le sujet comporte pas mal de questions de niveau lycée comme dériver $x \log x -x$, trouver les solutions de l'inégalité $3x+2\leq 4$, calculer les racines d'un trinôme du second degré, donner le domaine de définition de $x\mapsto \sqrt{x-1}$...

    En l'occurrence, dans la L1 où j'enseignais les deux dernières années, on donnait des DM et des interros qui comptaient dans la note finale. Et bien, à peine deux tiers des étudiants rendaient les DM. Les interros, c'était une cata : même quand on leur annonce qu'il y aura une question de cours, qu'on leur donne une liste de 10 questions de cours à connaître et qu'on leur dit que c'est l'une d'elle qui tombera à l'interro, il y en un bon tiers qui te rendent copie blanche !
  • Gimax:

    Il y a d'autres universités en région parisienne que celles que tu as citées.

    Dans une fac que je connais ils ont un millier d'étudiants inscrits en première année et lors d'un examen tu peux avoir cinq cents étudiants qui composent en même temps (théoriquement, ils sont rarement tous présents). Il faut du monde pour surveiller (si on veut surveiller bien sûr). Il y a des devoirs sur table pour laquelle l'administration ne fournit pas de moyen de surveillance. Tu peux ainsi voir un(e) enseignant(e) seul(e) face à plus d'une centaine d'étudiants dans un amphi surchargé.
  • Omega a écrit:
    Je ne peux pas laisser dire ça. Ce n'est pas vrai. Attention, je ne dis pas que la fraude n'existe pas, mais c'est archi faux de dire que c'est usuel et monnaie courante.

    Je ne prétends pas qu'il y a de la fraude dans toutes les universités. Néanmoins ce phénomène est notoire dans de nombreux établissements de l'enseignement supérieur...
    Il suffit de lire l'ouvrage de François Guénard intitulé La fabrique des tricheurs qui est très édifiant à ce sujet:

    https://books.google.fr/books/about/La_Fabrique_des_tricheurs.html?id=ZGOaGB_gAMYC&redir_esc=y&hl=f

    J'ai quelques exemples personnels à donner:
    Ma femme est architecte et dans son école, la fraude était quasi systématique
    Ma soeur a étudié à l'INALCO où tout le monde avait son cours sur les genoux lors des examens
    Son mari, qui fut étudiant dans une école d'ingénieurs d'une ville du Sud Ouest renommée pour son cassoulet a constaté le même phénomène
    Mon cousin lorsqu'il était étudiant en géographie racontait le même type d'anecdote....
    Par contre, je dois dire que je n'ai jamais constaté de fraude dans l'université où j'ai effectué une partie de mes études.

    Quand je pense qu'en taupe nous avions nos DS le jeudi après midi. Parfois, le prof venait simplement nous distribuer le sujet du DS à 14 heures puis partait.
    Nous étions alors sans la moindre surveillance et PERSONNE ne fraudait durant les 4 heures de devoir...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • gimax a écrit:
    des étudiants qui, lors d'un examen sont le nez en l'air au bout de 5 minutes quand ce n'est pas dès le début et attendent l'autorisation de sortir pour quitter la salle en rendant copie blanche, sans même avoir pris la peine d'essayer plus de 5 minutes de faire quelque-chose alors que le sujet comporte pas mal de questions de niveau lycée comme dériver xlnx-x, trouver les solutions de l'inégalité 3x+2<4, calculer les racines d'un trinôme du second degré....

    La situation est donc encore plus grave que je ne le pensais.....et après cela il existe encore des personnes censées qui souhaiteraient supprimer les classes prépas....Une réforme de l'enseignement supérieur s'impose.
    Gardons les classes prépas et les grandes écoles (c'est le seul type d'enseignement qui marche à peu près en France) et instaurons une sélection drastique à l'université. Il est temps de dire que le Bac S ne prépare plus aux études scientifiques.
    Les étudiants recrutés sur concours seraient en petit effectif, ce qui permettrait de les encadrer efficacement. Leur situation se rapprocherait alors de celle d'étudiants en CPGE. L'ambiance serait studieuse et les examens seraient difficiles tout en restant accessibles à ceux qui auraient travaillé suffisamment.
    Il est temps de consacrer l'argent du contribuable aux étudiants qui le méritent en leur donnant les meilleures conditions possibles pour étudier.
    Et enfin,ne plus faire croire à ceux qui sont inaptes aux études ou qui ne veulent pas travailler qu'ils pourront réussir......
    Les universités ne doivent être ni des dortoirs ni des colonies de vacances....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • La fraude est liée aussi à la pression du chômage, pas de diplôme chômage assuré (et vite fait si tu n'es pas admis(e) à l'année supérieure), et à la facilité de nos jours de tricher.

    La plupart des élèves qui se font prendre le sont parce qu'ils sont trop obéissants. :-D Un professeur, un surveillant d'examen n'a aucun droit de fouiller un élève, il peut juste lui enjoindre de donner le téléphone portable qu'il/elle dissimule sur elle/lui si l'étudiant(e) refuse cela clôt l'affaire immédiatement.
    Une université n'a pas le droit, à ma connaissance, de mettre en service un appareil qui filtre les appels téléphoniques ne laissant passer que les appels d'urgence comme déjà indiqué.

    Je pense que la fraude est largement sous-évaluée. C'est un problème qu'on n'a pas envie de voir (mais on commence à s'y intéresser timidement, je vois des progrès depuis dix ans). Un élève peut écoper de cinq ans d'interdiction de passer un examen si on appliquait à la lettre le règlement sauf erreur de ma part. Dans les faits, un fraudeur risque peu même s'il est attrapé. Les commissions qui statuent sur la fraude au sein des universités sont composées essentiellement de professeurs sauf erreur de ma part, un prof lambda n'a pas envie d'infliger 5 ans d'interdiction d'inscription à un jeune de 20 ans.

    Par ailleurs, dans un examen d'université, il est même très difficile d'être sûr qu'à la fin de l'épreuve que personne ne soit parti avec sa copie. Ce qui serait problématique: l'élève a signé mais sa copie est introuvable. Cela se produit rarement heureusement mais je pressens que cela va se produire de plus en plus souvent dans le futur. On vit dans une société où même au plus haut niveau la seule morale est: pas vu, pas pris.

    Ce sont dans ces situations (mais je suis sûr qu'il y en a beaucoup d'autres) que tu vois que l'université est miséreuse. :-D
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