utilité des mathématiques

Depuis pas mal de temps, le monde mathématique est quasiment dans une politique de justification de présence. Pour embellir la discipline mais surtout pour justifier l'importance que la matière a dans les systèmes scolaires, on est obligé de citer l'impact phénoménal des maths sur le monde des "affaires" les finances quoi ! certains citent plutôt l'inexorable nécessité de la discipline dans la compréhension du monde et donc dans l'avancée de la physique de la biologie etc.
Mais soyons francs. Pourquoi avons nous peur de le dire ? Les maths ça ne sert à rien et on devrait le revendiquer !
Peut être que nos amis physiciens et biologistes usent à souhait des maths dans le cadre de leur travail mais en quoi cela altère notre vision sur les maths .
En realité et ceci n'est que mon ressenti les maths c'est d'une certaine manière comme la littérature. A fortiriori de l'art il y'a une certaine notion d'esthétique (les matheux de l'histoire n'ont pas attendu la cryptographie pour trouver les nombres premiers fascinants )
En outre en lisant des cours d'histoire des mathématiques notamment concernant les pionniers i.e. les babyloniens et les grecs il y'a une notion fondamentale c'est l'inutilité.
Un babylonien qui cherche des racines d'un polynôme pour construire un pont et un babylonien qui le fait sans aucune autre raison apparente que son plaisir il y'a là une difference notable.
Et vous, qu'en pensez-vous ?

Réponses

  • Ottmann a écrit:
    Les maths ça ne sert à rien et on devrait le revendiquer !

    Tu as entièrement raison !!!!
    Les maths sont une discipline à part entière et doivent être enseignées pour ce qu'elles sont. Malheureusement, cette attitude est aujourd'hui très mal vue des autorités (IREM, APMEP, IPR.....).
    D'ailleurs, les problèmes pseudo concrets que l'on rencontre dans les manuels de lycée sont le plus souvent ridicules et ne contribuent certainement pas à donner aux élèves une vision intéressante des mathématiques. Tout se passe comme si les vraies mathématiques étaient devenues une maladie honteuse...
    Je crois que si j'étais lycéen aujourd'hui, je ne me dirigerais certainement pas vers des études de maths après le Bac...(et d'ailleurs ces études connaissent une désaffection inquiétante depuis de nombreuses années: dans un Lycée banal, le nombre de bacheliers S se dirigeant vers une L1 maths se compte le plus souvent sur les doigts d'une main de Django Reinhardt....)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Je pense que c'est un point de vue de mathématicien que de croire que l'on peut motiver des élèves en leur disant "les maths ça ne sert à rien". Je connais un prof qui a enseigné le tronc commun de l'X et a réussi à se faire détester de 3 promos successives justement parce qu'il ne voyait d'utilité de ce qu'il enseignait que pour les maths en elles-même (voulant par exemple justifier les notions qu'il présentait par les problèmes de la fondation Clay.

    Le Babylonien qui cherche des racines pour son plaisir n'avait pas besoin de travailler pour manger.
  • Les maths ça ne sert à rien et on devrait le revendiquer !

    C'est pour cela que le système d'enseignement est du à Monge (l'X, l'ENS) avec un but clairement militaire...
    Je connais un prof qui a enseigné le tronc commun de l'X et a réussi à se faire détester de 3 promos successives

    3 promos de l'X, j'imagine que cela représente plus les grands patrons que les maths.
    il ne voyait d'utilité de ce qu'il enseignait que pour les maths en eux-même

    Son livre à l'air de se vendre cela dit!
  • Peut être que nos amis physiciens et biologistes usent à souhait des maths dans le cadre de leur travail mais en quoi cela altère notre vision sur les maths

    Ben justement, rien que la physique utilise énormément de maths. Donc tu ne peux pas dire que les maths ne servent à rien.

    Un exemple parmi d'autres : la prédiction de l'antimatière par Dirac.
  • Effectivement Arnaud on ne peut pas objectivement dire qu'elles ne servent à rien néanmoins on peut dire qu'on ne les fait pas pour quelque chose.
    Peut-être une jolie image de Grothendieck : j'ai fait les maths comme on fait l'amour.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Malheureusement, cette attitude est aujourd'hui très mal vue des autorités (IREM, APMEP, IPR.....).

    Et de manière générale, tout ce qui sert à rien a tendance à être méprisé.
  • Assez d'accord également à répandre que ça ne sert à rien.

    On trouve plein d'applications, évidemment.

    Mais Les Mathématiques sont une activité avec ses règles, ses principes, sa beauté etc.
    C'est une manière de penser. Le Français aussi, La Philosohie, Les Arts Plastiques, L'Éducation Musicale (où il ne faut surtout pas apprendre le solfège ni au primaire, ni dans le secondaire...d'après les programmes...« Z'êtes pas fous non, à quoi ça sert de savoir lire les notes sur une portée ?! »).

    L'essentiel est de ne pas confondre l'activité mathématique avec les conclusions de quelques théorèmes ("qui servent").
    Allez faire comprendre ça aujourd'hui...

    On a cela quasiment pour toutes les disciplines (qu'on finit par appeler "matières").
    Le prof d'anglais doit justifier "c'est la langue incontournable donc il faut travailler" et envoie l'allemand, l'italien et l'espagnol se trouver des motifs pour avoir envie d'apprendre. Sans parler du grec ancien et du latin.
    Ce sont des disciplines, elles ne servent à rien de manière pragmatique.

    Mais toutes structurent la pensée.
    Mais, "la pensée", à quoi cela sert en 2017, surtout dans l'É.N. ?
  • Bonjour,
    Votre pensée rejoint celle de Dieudonné (cf. « pour l’honneur de l’esprit humain ») : Les maths n’ont pas à servir à quelque chose. Dans l'absolu, comme discipline, c'est vrai. Mais en pratique pour une enseignant, je serai plus nuancé : tout dépend de savoir à quelle classe on s’adresse.

    Dans le tronc commun obligatoire (en gros jusqu’en troisième et malheureusement de plus en plus jusqu’en terminale), il s’agit de former des individus émancipés, en gros des « citoyens responsables ». Dans ce cadre, il est normal que les maths soient enseignées dans l’optique de cet objectif. C’est ce qu’a toujours fait l’enseignement primaire (y compris les « cours complémentaires ») qui n’hésitait pas à parler de prix de revient, de taux d’intérêt, de dessin d’imitation, etc.

    A l’opposé dans la formation professionnelle, y compris tout enseignement après la licence, on enseigne un métier. Il est normal que les maths soient enseignées dans l’optique de ce métier (enseignant-chercheur normalement pour les ENS, « ingénieur » pour les X) Une remarque pour le métier d’ingénieur pour les X, on peut le décrire alors comme tout métier qui mêle la Connaissance scientifique et l’Action. C’est extrêmement vaste et peut justifier une bonne dose de maths, au vu de la carrière ultérieure de nombreux X.

    Entre les deux se trouve la formation « humaniste », qui consiste à donner à ceux qui en ont le goût et la capacité, des éléments de culture au sens le plus large possible. Cela commence dès les dernières années du collège (en théorie) pour les meilleurs élèves et se poursuit jusqu’à l’année de licence. Les maths faisant partie de la culture (n’en déplaise à nos énarques qui les ignorent), on doit les y enseigner, à un public restreint, pour elles-mêmes. Or cette formation « humaniste » est violemment contestée comme étant couteuse et socialement inégalitaire (alors que la tradition française l’ouvrait à tous ceux qui en avaient les capacités, indépendamment de la fortune de leurs parents). Les lettres sont moins attaquées, car la notion de « culture » qu’ont ceux qui nous gouvernent, les aident encore.

    En conclusion, l’enjeu est le maintien d’une formation humaniste de la troisième à la licence, le combat est politique! Ensuite il faut faire accepter que les maths font partie des sciences et que les sciences font partie de la culture (par ex : l’histoire des sciences est au moins aussi importante que l’histoire des arts).

    Cordialement.
  • Bonjour,
    Je m'intéresse actuellement à la biographie de Kepler et d'un autre "Mathematicus" impérial. Au XVIIe siècle, les mathématiques servaient tout bonnement à expliquer (ou "restituer") la mécanique céleste. Après que Kepler a publié ses trois lois sur les mouvements des corps célestes, il a fallu attendre une soixantaine d'années jusqu'à ce que Newton en dégage le principe de la gravitation universelle. Durant cette période, Mathématiques et Physique ont progressé de concert. On remarquera aussi que des grands mathématiciens tels Lagrange ou Gauss étaient également astronomes. L'astronomie n'était pas une application des matématiques, mais l'astronomie a fait les mathématiques de cette période.


    Alors j'ai du mal à adhérer à ce concept des mathématiques inutiles, bien que vers la fin de ma carrière de prof, quand j'ai commencé à fréquenter Les-Mathématiques.net, je me suis demandé si je savais ce que sont les math, en tous cas, j'ai dû constater que je n'en savais que très peu de choses.

    Sur le plan pédagogique, j'ai joué sur les deux tableaux : certains élèves étaient sensibles à la beauté intrinsèque des math et capables de s'extasier à la vue d'un flocon de Koch. J'essayais de motiver les autres (collégiens) par des problèmes tels que des calculs de distances inaccessibles, Vénus-Soleil en est un exemple classique.
    Les math sont-elles inutiles ou vachement utiles ? Je crois qu'on peut tenir les deux discours, pourvu qu'on le professe avec conviction et en respectant les élèves.

    J'ai été marqué en début de carrière par la lecture d'un opuscule "La bosse des math est-elle une maladie mentale" (M.Wolf). Depuis lors, je me suis évertué quand je proposais des math appliquées de coller le plus possible à la situation réelle, car je suis d'accord avec Ramon Mercader sur un point:
    "les problèmes pseudo-concrets que l'on rencontre dans les manuels (..) sont (très) souvent ridicules" et je n'ai cessé de jeter un regard critique sur les exos des manuels qui sont farcis de niaiseries.

    Les mathématiques font partie de la culture générale, c'est indiscutable.
  • A titre personnel, quand je préparais le bac et jusqu'en L2, je trouvais les maths enseignées tellement pourries que j'aimais aussi à clamer que les maths ne doivent servir à rien (et non pas qu'elle ne servent à rien) tout en me documentant sur ce que j'aurais appelé les 'vraies' maths, plus abstraites, plus théoriques.
    Maintenant, quand on voit les vraies applications de la théorie de la mesure ou de la topologie en intelligence artificielle (machine learning) ou quand on lit le cours d'EDO de V. Arnold, je crois qu'on peut se convaincre du fait que les deux types de math sont possibles : les maths pour les maths et les maths appliquées. Ce ne sont que deux approches différentes, qui peut-être sont en train de créer petit à petit un certain clivage, tout comme en philo le clivage philosophie analytique/continentale. Mais comme toute chose, elles ne sont ni bonnes ni mauvaises en elles-mêmes, c'est juste que l'on peut faire des mauvaises ou des bonnes maths théoriques et de même pour les maths appliquéees. Mais avec chacunes leurs propres critères pour en juger.
  • Utilité pour qui? pour quoi? L'utilité ne va pas de soi.

    Par ailleurs, si on met de côté la difficulté des mathématiques l'autre principale critique est que les mathématiques ne servent à rien pour le commun des gens.
    Apprendre à lire n'est pas plus simple mais c'est quasi une question de survie sociale de savoir le faire dans notre société.
    Tandis que d'être incapable de se souvenir du théorème de Pythagore et de l'appliquer, par exemple, n'est pas un vrai facteur d'exclusion sociale à mon humble avis (on a vu un ministre de l'éducation montrer publiquement, dans le passé, qu'il ne savait pas faire une règle de 3, )


    Par ailleurs, l'école a essentiellement des visées utilitaires. A l'école, Il n'y a pas d'horaire pour faire des mots-croisés, des sudokus ou du tricot par exemple. Je doute fort que la conception des mathématiques considérée comme matière autonome triomphe dans un proche avenir. C'est plutôt à un retour en arrière qui a le vent en poupe depuis des années, à une époque où les mathématiciens étaient aussi physiciens, astronomes, voire astrologues (cf Newton) voire même alchimistes (toujours cf Newton).
    Je pense que l'enseignement des mathématiques sera fondu dans un cours de technologie avant la fin de ce siècle.
  • Pour rebondir sur les prédictioons de Fin de partie, de toute façon si une guerre éclate en Europe, QUI va bien pouvoir faire des maths? Les fabriquants d'armes?
  • La guerre est une vieille amie des mathématiques et de la technologie en général.

    (Quand Grothendieck a compris que l'établissement d'enseignement dans lequel il travaillait était, en partie, financé
    par le complexe militaro-industriel, cela a été la touche finale pour sa mise en retrait du monde académique semblerait-il)

    Les grandes écoles d'ingénieurs créées pendant la grande révolution et le règne de Bonaparte avaient pour but, entre autres (surtout?) de former des artilleurs et développer la technologie pour faire la guerre.

    Je crois qu'Archimède était un bon ingénieur militaire à son époque. On lui doit, parait-il, la catapulte.
  • Ne t'inquiète pas s'il y a une guerre qui éclate l'armée va s'empresser de recruter plein de matheux, ne serait-ce pour tout ce qui est cryptographie.
  • Moi je dirais plutôt que les maths au fond c'est comme la philo, il y a un intérêt intrinsèque et des gens qui appliquent cela.
    Genre en philo Marx était un penseur il analysait une société et lui enfin je n'ai pas beaucoup lu Marx mais il y avait une certaine neutralité il écrivait : 'il y a de bonnes chances pour que la révolution arrive' et non 'il faut que ça arrive pour le bien de tous'. Lénine Trotsky etc ont utilisé une théorie socio-philosophique pour l'appliquer au monde sous forme d'une idéologie.
    Bah les maths tu as des théories y a des gens qui travaillent dessus sans autre motivation externe. Et tu as des gens qui usent de ses concepts et les appliquent au monde. Mais la philo c'est pas la révolution bolchevique. La philo c'est la pensée.
    Bah de même on ne devrait pas définir ou même justifier les maths par ce qu'elle engendre dans le monde non mathématique. Mais bel et bien voir les motivations intrinsèques.
  • Ottman a écrit:
    Moi je dirais plutôt que les maths au fond c'est comme la philo, il y a un intérêt intrinsèque et des gens qui appliquent cela.

    Un intérêt pour qui?
    La plupart des acteurs du monde mathématiques sont salariés, ils sont payés pour s'occuper de mathématiques.
    C'est un pan de la connaissance qui est essentiellement subventionné et qui donc s'inscrit dans les processus de l'économie: profit, retour sur investissement . Rien de totalement désintéressé.

    Qu'est-ce que les mathématiques nous apprennent de l'amour, de la vie, de la mort? Rien. C'est sans doute la raison pour laquelle les mathématiques ne captent pas l'intérêt d'un très grand nombre de gens: ils n'y trouvent aucune aide pour vivre.
  • Bonjour,
    A mon sens, la remarque de jacquot est importante : la physique a longtemps fait partie des mathématiques.

    La révolution physique de Galilée s’est d’ailleurs faite au nom des mathématiques, contre la physique « littéraire » tirée d’Aristote, pour lequel en allant de la philosophie à la physique puis aux mathématiques on allait à chaque étape du plus abstrait vers le plus concret.

    Il est très important pour l’histoire de la physique de voir que celle-ci est née des mathématiques et non de l’ancienne physique.

    D’ailleurs vers 1900, on considérait encore dans l’enseignement supérieur français, la mécanique comme faisant partie des maths et non de la physique. (A rebours se trouve l’optique géométrique que l’on devrait considérer selon certains comme partie constitutive des maths).

    La frontière nette actuelle entre les deux est une création du 20ème siècle (on pense à Bourbaki) et s’appuie sur les réflexions du 19ème sur le statut des géométries non euclidiennes. Cela n'empêche pas les maths de se nourrir abondamment de problèmes apportés par les autres disciplines.

    Je ne crois pas qu’il soit souhaitable ni possible de revenir là-dessus.

    De nos jours la frontière à délimiter est celle avec l’informatique et je suis certain qu’elle se clarifiera de même.

    Mais ces frontières entre disciplines, qui servent à bien délimiter le type de problèmes que l’on aborde et la façon de les aborder, ne sont pas nécessairement pertinentes dans l’enseignement élémentaire, où la notion même de ce qui fait les mathématiques (la démonstration) n’est pas encore assimilée.

    Ultérieurement je reste persuadé qu’il n’y a pas de culture générale sans compréhension du propre des mathématiques et sans compréhension de ce qui les sépare de la physique et de l’informatique.


    Pour revenir au sujet du fil, je pense que ceux qui payent les mathématiciens le font parce qu’ils ont une finalité propre extérieure, mais le matheux sait lui que les maths se suffisent à elles-mêmes. Et il en est ainsi de tous les champs du savoir, de toutes les disciplines de l’art ou de la connaissance.

    Cordialement
  • Mathurin a écrit:
    A mon sens, la remarque de @jacquot est importante : la physique a longtemps fait partie des mathématiques.

    ce n'est pas très sérieux d'écrire un truc pareil ...
  • Pas très sérieux, c'est le moins qu'on puisse dire.

    On t'a connu mieux inspiré Mathurin...
  • C'est pourtant vrai.
    Les physiciens du passé (jusqu'à la Révolution en gros) se revendiquaient avant tout comme mathématiciens.
    Cela commence avec Galilée, puis Newton, etc. Certes il y a l'abbé Nollet qui commença pour la France (Desaguliers puis Gray en Angleterre) , la physique expérimentale dés le 18ème siècle, mais cela reste marginal. Alors que d'Alembert, Maupertuis, Lagrange ont d'abord été des matheux.
    Il ne faut pas coller notre vision actuelle des choses sur le passé.

    La physique existait comme sujet d'étude autonome certes, puisqu' Aristote l'avait dit, mais la façon d'en faire était de faire des mathématiques, c'est ce qu'exprime Galilée assez violemment.

    Cordialement
  • Mathurin:

    Je pense que cette distinction entre physique et mathématiques n'avait aucun sens pour tous ces gens.
  • @fin de partie,

    Enfin si quand même un petit peu, puisqu' Aristote les distingue. Mais pour eux faire de la physique cela voulait dire faire des mathématiques (ils auraient peut-être même dit de la géométrie, l'analyse n'étant pas toujours reconnue alors comme un champ à part).
    Il est important de voir qu'à partir de Galilée, la physique s'est développée non pas à partir de l'ancienne physique, mais à partir de méthodes mathématiques (les "expériences" de Galilée n'en seraient pas réellement pour nous aujourd'hui).
    C'est pour cela que j'ai écrit que, de fait, la physique était comme (je rajoute "comme" pour obtenir votre accord B-)) une branche des mathématiques, à cette époque.

    Cordialement
  • Je dirais simplement qu'il y'a une distinction fondamentale entre physique et mathématiques. C'est le fait que l'une est une science l'autre non.
    La physique se caracterise par la notion de verité il y'a une verité suppose existante et unique i.e. le monde réel qu'on se doit d'en decouvrir les rouages.

    En maths il n'ya pas de verité de cette sorte, vous avez des axiomes exprimés dans un langage des regles et des schémas d'inférence qui s'assimilent à des regle du langage nous appellerons vrai ce que engendrent les axiomes.
    Et d'ailleurs le terme me semble approprié les maths c'est un langage ou plutôt des langages. Qui est nettement supérieur au français par exemple car on a en outre du pouvoir d'expression un moyen mécanique d'inference.

    Ici la relation physique maths est je pense moins floue. Avant la physique utilisait un langage i.e. le latin le grec à l'epoque d'aristote. Et la elle a opté pour un langage qui a un pouvoir d'expression plus adapté c'est tout.
    D'ailleurs la physique son usage des maths c'est davantage un but de dire les choses.
    Comment dire que cet objet tourne ... la galère. .. c'est confus
    Avec une equation on le dit.

    Mais de là à dire que maths et physique ont été injustement dans le sens sans argiments séparé on est là dans une différence de definition des maths.

    Alors ducoup maths langage ou science ? La reponse a cette question reponds à beaucoup des problèmes évoqués ici je pense.
  • Ottman a écrit:
    En maths il n'ya pas de verité de cette sorte, vous avez des axiomes exprimés dans un langage des regles et des schémas d'inférence qui s'assimilent à des regle du langage nous appellerons vrai ce que engendrent les axiomes.

    A mon humble avis, tu vas choquer les très nombreux néo-platoniciens qui fréquentent ce forum. B-)
    Ottman a écrit:
    Qui est nettement supérieur au français par exemple car on a en outre du pouvoir d'expression un moyen mécanique d'inference.

    Nettement supérieur pour parler d'amour, pour exprimer des sentiments? B-)-
  • @Ottman,
    Je ne suis pas loin d'être d'accord avec toi. Je crois que la distinction entre maths et physique est réelle et très importante.

    Simplement il s'agit d'un concept moderne. Les hommes du passé n'ont pas toujours pensé ainsi. Si l'on veut les comprendre il faut se mettre dans leur tête.

    Dire que les maths sont un langage, sûrement; rien qu'un langage, cela reste à voir. En tout cas PAS un langage comme les autres. Il n'y a pas de véritable sémantique en maths ou plutôt le rôle de la sémantique est tenu par ... la syntaxe ! (c'est une image grossière, inutile de me taper dessus) On ne peut donc pas les comparer au grec ancien.

    Dire que les maths ne sont pas une science, se discute encore de nos jours. Il y a quand même bien quelque chose qui résiste dans les maths, ce n'est pas une simple construction fantaisiste de l'esprit. Alors ne traitent-elles pas d'une réalité extérieure, non sensible par nos sens certes, mais une réalité tout de même ? Dans ce cas, le statut de "science" devrait leur être accordé. Si la physique est écrite en langage mathématique, ce n'est peut-être pas le fruit d'une contingence historique.
    Je crois que l'évolution des relations maths-informatique, va nous aider à mieux comprendre la nature des mathématiques, domaine encore ouvert de nos jours.
    Cordialement.
  • @Fin de partie : il faut bien comprendre que quand je dit J'aime Sarah le français m'affirme seulement : relation binaire entre sarah et Je.
    La comprehension du sentiment ca se passe pas dans le langage ! Ca se passe en l'homme. Essaye d'expliquer l'amour en français c'est pas simple. Je ne dit pas d'expliquer ce que c'est l'amour mais ce que tu ressens et là la difference c'est quele français c'est beaucoup de suggestif et de sous textes.

    @Mathurin : ici je deviens hautemenr subjectif mais pour moi la notion de verité est entièrement linguistique. Je m'explique tu m'a parlé d'un monde externe sur quoi porte les jugement math cela ne me derange pas.
    Mais ce qu'il faut comprendre c'est que l'adjectif vrai n'est donne que dans un langage
    Et que des objets ou des situations réelles ne sont pas vrai c'est les enonces qui porte dessus qui le sont .
    Pour ceux qui diraient que si la verite est linguistique alors pourquoi les choses ne sont pas autrement si la verité est dans un langage et non intrinsèque aux choses.
    Là je peux repondre que même la chose ne pas etre autrement est une phrase :) qui n'est pas un objet réel :)

    Ps : je m'excuse de mon orthographe plus que douteuse je suis sur tablette :$
  • Bonjour à tous.

    Historiquement, Jacquot et Mathurin n'ont pas tort. Aujourd'hui, même si on ne dit plus que la physique est une partie des maths, les maths restent "la reine des sciences" comme on dit, puisque réglementent toutes les autres sciences. Cela ne veut pas dire que les autres sciences sont subordonnées aux maths.

    L'utilité des maths ne se voit pas au premier coup d’œil, certes, mais elle est quand-même très importante. Par exemple, elles protègent les gens et leur évitent, en partie, de se faire berner par les falsifications ou les tromperies en tout genre. Elles protègent aussi contre les sectes, les religions et les idéologies.

    En partie seulement, et de toute façon, elles protègent une personne à condition que ladite personne les utilise pour recevoir les idées, les pressions, les propagandes, les illusions. Je connais des mathématiciens qui, dès qu'ils ont fermé la porte de leur bureau entrent en transe et redeviennent fous et hystériques. Ils ne font des maths que de 9H à 18H.

    Cela n’empêche pas les extrémismes religieux d'avoir quelques scientifiques dans leur rang. Mais, il me semble que ça fait diminuer leur nombre.

    Je prends un autre exemple tiré de l'actualité. ( passage modéré)

    Pour prendre un autre exemple, peut-être plus vers les sciences expérimentales, les archéologues par exemple, ou certaines branches des historiens sont beaucoup plus affranchis face aux livres sacrés. Par exemple j'ai entendu de nombreux collègues historiens me dire qu'il semble que "le mythe de Jésus christ" avait commencé à laisser de réelles traces matérielles qu'à partir des années 300 (et non pas 0). Je ne sais pas s'ils étaient objectifs ou militaient.

    En résumé, bénéficier d'une aptitude à raisonner avec des outils linguistiques autres que la langue maternelle n'est pas forcément inutile, même pour les gens qui n'utilisent pas les maths dans leur profession
    Bon Week End, Leila
  • lelabekti a écrit:
    L'utilité des maths ne se voit pas au premier coup d’œil, certes, mais elle est quand-même très importante. Par exemple, elles protègent les gens et leur évitent, en partie, de se faire berner par les falsifications ou les tromperies en tout genre. Elles protègent aussi contre les sectes, les religions et les idéologies

    Vu la grosse ideologie politico-religieuse qui suit cette ô combien respectable remarque, peut-on encore te croire sérieuse? B-)-
  • Evitons de faire déraper la discussion
  • Rebonjour,

    Veuillez accepter mes excuses, je ne pensais pas idéologique d'écrire que "savoir compter" ou ne pas compter deux fois un nombre dans une argumentation préserve contre diverses tromperies basées sur la manipulation de nombres. Mais le sujet est effectivement peut-être sensible en ces temps de période électorale et j'ignorais l'engagement du forum, que je respecte.

    Je pensais aussi à signaler l'exemple des prix qu'on voit souvent sous la forme "14 euros 99", où bien des fois, je me suis dit que je suis la première à tomber dans le panneau.
    Leila
  • Je trouve dommage d'avoir enlevé certains éléments factuels du message de lelabekti, notamment sur la nature de ce qu'est une dette (en finance).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Tiens bonjour Foys, j'aimerais bien savoir ce que tu penses à propos de l'utilité des maths ?
  • Bonjour Jesse.

    De mon point de vue, les maths sont une partie du savoir humain, celle qui se consacre à étudier les quantités, ainsi que certaines relations qui peuvent exister entre les objets. A cette fin elles constituent une extension très puissante de la langue courante. Là où on pourrait se contenter d'exprimer les quantités à grand renfort d'addition répétées, on introduit plutôt la notion de multiplication. Pour ne pas avoir à envisager de nombreuses multiplications, on introduit d'autres concepts comme des puissances ou des factorielles. C'est ainsi,en introduisant successivement des concepts construits à partir d'autres, et les résumant comme ça au fur et à mesure, qu'on perfectionne et qu'on affine notre capacité de parler du réel et à comprendre ses aspects les plus subtils.

    Les mathématiques ne "servent" presque jamais directement (je n'achète pas mon pain avec des anneaux commutatifs) mais ont joué un rôle crucial et indispensable dans les autres sciences, notamment la physique (elles ont même été partiellement inventées pour elle: pour quelle raison s'est-on efforcé d'inventer le calcul différentiel et intégral ou les algèbres de Lie ?)
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Lelabekti a écrit:
    L'utilité des maths ne se voit pas au premier coup d’œil, certes, mais elle est quand-même très importante. Par exemple, elles protègent les gens et leur évitent, en partie, de se faire berner par les falsifications ou les tromperies en tout genre. Elles protègent aussi contre les sectes, les religions et les idéologies.

    Vous reprendrez bien une bonne tranche d'idéologie? C'est pour consommer sur place ou à emporter? B-)

    Les êtres humains ne sont pas des petits robots dont le comportement est régi par quelques équations qui rendent prévisibles leur faits et gestes, leur pensées.

    Le mathématicien recherche une vérité mais au jour le jour le citoyen lambda n'a pas l'information suffisante (et je ne sais pas si une information complète est disponible, j'en doute) pour ne pas se tromper alors il fait des choix qu'il regrettera peut-être demain, qui s'avéreront peut-être être des erreurs. C'est ça la condition humaine.

    Peux-tu m'assurer avec certitude que je ne gagnerai pas au loto si je joue cette semaine?
    Tu peux seulement m'assurer que c'est hautement improbable (et des trucs hautement improbables il en arrive chaque jour) Rien de bien dissuasif pour beaucoup de gens qui voient qu'à ce jeu il y a très souvent un ou plusieurs gagnants.
  • @Ottman,

    Bonjour,

    Il me semble que tu changes de sujet passant de la question de la réalité mathématiques (Les objets mathématiques que nous construisons, font-ils référence ou non à des réalités extérieures, qu’ils décrivent à la manière dont une science décrit le réel ?), à la question de la vérité mathématique (En quoi peut-on dire que les propositions mathématiques sont en adéquation avec la réalité mathématique ?).

    Voici ce que je crois avoir compris :

    La question de la Vérité pose d’énormes problèmes et pas seulement en mathématiques. On la définit traditionnellement comme la conformité/correspondance d’un énoncé soit à un méta-énoncé (dans un méta-langage), soit à une réalité.
    Ce qui pose trois questions : Quels énoncés ? Quelles réalités ? Comment juger de cette conformité ?

    Les énoncés sont mieux définis en langage mathématique, qu’en langage courant (où la dénotation pure est difficile à établir).

    Les réalités sont de trois natures possibles : réalité sensible, réalité mentale, réalité théorique conceptuelle, selon les 3 mondes de Popper. Mais pour celui-ci le 3ème monde n’est pas réellement réel (si j’ose dire !). Il faudrait utiliser un « poppérisme platonicien » pour arguer d’une réalité mathématique réelle.

    Passer par les méta-énoncés ne fait que relancer le problème, ou conduit à renoncer à toute idée de vérité absolue.

    La question de la conformité/correspondance avec la réalité ne peut aujourd’hui être résolue sans « transcendance ».

    La question de la Vérité est donc aujourd’hui insoluble et :
    - La vérité mathématique est plutôt en meilleure position que la vérité de sens commun (« il pleut. »)
    - Le recours à une solution purement langagière ne résout rien du tout

    Voilà rapidement « torché » mon sentiment.
    Cordialement.
  • Bonjour Ottman
    les maths c'est comme un mari (ou une épouse)
    il ou elle sert à strictement rien mais l'amour et la logique ce sont deux concepts neuronnellements incablables
  • Salut,

    Si les maths ne servaient à rien je serais le premier à ne plus en faire, il est normal en tant qu'être humain de vouloir être utile, se croire inutile est le début de la dépression ou d'un nihilisme profond et dangereux (car destructeur).

    Je considère pour ma part que les maths est le moyen le plus adapté pour faciliter la vie matérielle des gens.

    Cordialement.
  • (... Passage modéré, voir la charte 4.1 et 4.4. jacquot)
    pourexemple a écrit:
    Je considère pour ma part que les maths est le moyen le plus adapté pour faciliter la vie matérielle des gens.

    Ça n'a pas grand chose à voir. La partie des maths qui trouve une application dans la technologie augmente la puissance de ceux qui s'en servent. Mais cette puissance est neutre, elle peut être utilisée indifféremment pour "faciliter la vie materielle des gens" ou pour rechercher le pouvoir personnel, piller et détruire. Tenter de faire pencher la balance plutôt d'un côté aue de l'autre n'a rien à voir avec les maths. Tu le sais peut-être, mais si tu ne le sais pas je te le dis: Von Neumann, entre autres activités, a calculé l'altitude d'explosion d'une bombe atomique qui maximise les dégâts au sol.
  • Shah d'Ock a écrit:
    Mais cette puissance est neutre, elle peut être utilisée indifféremment pour "faciliter la vie materielle des gens" ou pour rechercher le pouvoir

    J'ai du mal à voir comment les mathématiques des marchés (financiers) pourraient être utilisés pour faciliter la vie matérielle des gens (ou bien, l'expression "des gens" n'a pas le sens dans cette phrase que je croyais qu'elle avait).

    La soit-disant neutralité de la science: sans la guerre, on continuerait sans doute à voler en Zeppelin, à ne pas arroser massivement d'engrais et de produits chimiques la terre (pour recycler les produits chimiques stockés initialement pour produire des gaz de combat), il n'y aurait sans doute pas de centrales nucléaires (indispensables pour produire le plutonium utilisé dans les bombes) etc....

    PS:
    La science n'est pas une chose désincarnée. La science, ce sont des êtres humains qui l'incarnent avec leur besoins, leur soumissions, leur croyances, leur dogmes, leur violence, leur agressivité...

    PS2:
    La neutralité de la science:
    Etre capable de fabriquer des fusées pour envoyer des gens sur la lune c'est aussi (surtout?) être capable de produire des missiles intercontinentaux. Le parallèle est évident quand tu lis ça:
    Wikipedia a écrit:
    Le premier missile balistique intercontinental fut le soviétique R-7 Semiorka (R-7 numéro 7) qui parcourut 6 000 km le 21 août 19571. Le succès du second essai du 7 septembre 1957 dans sa trajectoire ascendante poussa l'Union Soviétique à l'utiliser comme lanceur de satellite, ce qu'elle fit avec la 8K71PS ou R-7 numéro 9, qui emporta le Spoutnik 1 le 4 octobre 1957. Deux suivirent en novembre de la même année, qui envoyèrent en orbite Spoutnik 2 et 3.
  • Les maths appliqués ce n'est pas exclusivement les maths financières. Et je n'ai jamais nié qu'un moteur important si ce n'est principal du progrès technologique c'est l'effort de guerre. Mais tu ne peux nier que la technologie contribue aussi au bien-être de tout un chacun. Et enfin, ne confond pas "neutre" et "désincarné". Si la science a été utilisée pour faire la guerre, le problème n'est pas dans la nature de la science mais dans la nature humaine. La science est neutre mais elle est incarnée par des individus qui ne le sont pas.
  • Fin de partie a écrit:
    La neutralité de la science:
    Etre capable de fabriquer des fusées pour envoyer des gens sur la lune c'est aussi (surtout?) être
    capable de produire des missiles intercontinentaux.
    Et tant mieux!(justement)
    Les soviétiques ont étés les premiers à fabriquer une bombe thermonucléaire,
    qui n'utilise pas des températures ultra basses et donc pouvant armer un missile
    Les russes sont vraiment les seuls actuellement à pouvoir dire merde aux américains
  • ATTENTION.
    Restons dans le sujet de la discussion : "utilité des mathématiques", sans dériver sur des considérations politico-militaire, etc.
    AD
  • Shah d'Ock a écrit:
    Si la science a été utilisée pour faire la guerre, le problème n'est pas dans la nature de la science mais dans la nature humaine.

    La science n'est pas une entité indépendante des êtres humains qui vit sa propre vie. B-)-
    La recherche est essentiellement une affaire de professionnel(le)s avec le corollaire que ceux qui paient influencent le sujet de cette recherche. Ce constat est un des éléments qui font que la science, en pratique, n'a pas de neutralité à mon humble avis. Dans un monde gouverné par l'économie ceux qui paient veulent un retour sur investissement, la science n'est donc pas désintéressée. De là à penser que l'utilité de la science est ce qu'elle rapporte (en monnaie trébuchante) il n'y a qu'un pas à faire. B-)-
  • Bon, tout le malentendu vient du fait qu'on ne donne pas le même sens au mot "science".
  • Quel malentendu? Je suis content qu'on ait inventé les bombes A/H de cette façon on a été obligé de construire plein de centrales nucléaires qui me permettent d'alimenter en courant électrique mon ordinateur pour que je puisse poster des messages dans ce forum. J'ai bon là pour l'utilité de la science ? X:-(
  • Bonjour
    Fin de partie
    Je suis content qu'on ait inventé les bombes A/H de cette façon on a été obligé de construire plein de centrales nucléaires qui me permettent d'alimenter en courant électrique mon ordinateur pour que je puisse poster des messages dans ce forum.
    quelle tristesse :-(
    la bombe H est la plus belle réalisation qu'un peuple puisse s'offrir
    le reste c'est nul
    mais tu n'en a jamais vu exploser en vrai , donc tu n'y es pas sensible
    tu ne sais pas que c'est un truc qui quand tu l'as vu en vrai au moins une fois te remplis d'énergie pour toujours
  • Sacré camarade Fluo !!!
  • Bon. Puisqu'il semble qu'il n'y a plus rien à dire sur l'utilité des mathématiques.
    Je ferme.
    AD
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