Interview du nouveau ministre de l'éducation

L'interview qu'on ne voulait pas que vous lisiez:

http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:blog.soseducation.org/il-faut-avoir-une-vision-systemique/

PS:
Si vous essayez de lire la page actualisée de ce blog, l'interview a disparu.
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Réponses

  • Les déclarations d'intention ne sont pas particulièrement mauvaises. Cela semble quelqu'un de prudent.
    Mettre en avant l'expérimentation et l'évaluation, plutôt que d'imposer partout, ça paraît plutôt une bonne idée.
    Si l'expérimentation et son évaluation sont sérieuses, avec des conditions reproductibles, etc...
    Dans ce qu'il dit, on image facilement des dérives possibles, mais le propos n'est pas délirant.
    On jugera sur pièces.
  • Si tu lis sur internet les commentaires de cet interview, cette réponse:
    Cette confiance dans les acteurs pourrait-elle aller jusqu’à la remise en cause du périmètre institutionnel du système, dans le sens de ce qui a été fait en Angleterre, jusqu’à l’émergence d’une offre scolaire autonome, sur le modèle des écoles à charte, qui viendraient répondre à des besoins scolaires locaux, identifiés ?

    Cette formule en est une parmi d’autres. Le statut associatif permet déjà, en France, de faire beaucoup de choses. On pourrait accompagner des initiatives dans le futur, dès lors qu’elles sont clairement dans le cadre des objectifs de service public. Sans aller vers des logiques de privatisation, on peut aller vers des logiques de délégation, qui permettent d’accomplir mieux le service public en responsabilisant davantage des acteurs. On pourrait avoir des circonscriptions scolaires rendant solidaires les établissements entre eux – c’est mon idée de réseaux d’établissements, qui n’auraient pas forcément le même statut et qui pourraient se compléter.


    Semble considérée comme une déclaration inquiétante.
    La DSP c'est le démantèlement du service public à petit feu.


    et que dire de:
    Mais on voit les conséquences que ça aurait concrètement. Demain, si on évolue vers un système où, par exemple, les chefs d’établissement recrutent et évaluent leur équipe pédagogique, il va y avoir des manifestations gigantesques et le système va se retrouver paralysé. Comment rendre ces propositions acceptables ?

    Il faut simplement une méthodologie de la réforme : il faut d’abord considérer qu’on ne peut pas tout faire, tout de suite et partout. Plusieurs paradoxes sont à prendre en compte : tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut que ça change et tout le monde est conscient que toute réforme, même minime, peut épuiser le système tant ce dernier est à bout. En outre, la réforme semble possible mais aujourd’hui, beaucoup ne souhaitent pas être concernés par elle. La solution passe d’abord par une bonne mesure de l’état des mentalités sur la question. Je pense qu’un certain nombre d’acteurs, qui étaient auparavant peu enclins à la réforme, peuvent aujourd’hui en devenir les porteurs, tant ils voient qu’on est arrivé au bout du système. Pour commencer en douceur, il faut donner de la liberté à certains territoires, à certaines structures, sur la base du volontariat. Il faut faire réussir des initiatives à moindre échelle, avant de les généraliser.

    Si on prend l’exemple de l’établissement autonome, on n’est pas obligé de le faire tout de suite à 100 %. Même en le voulant, de toutes façons, on n’y arriverait pas. Il faut commencer sur une petite base de 5 à 10 % d’établissements volontaires, montrer que c’est un jeu gagnant pour tout le monde, y compris pour les professeurs qui pourront choisir leur lieu de mutation. Par ailleurs, il faut aussi faire saisir qu’il y a des effets de système et que si un élément administratif est modifié, des éléments pédagogiques le seront aussi : si le recrutement des professeurs est modifié, leur formation le sera également, ainsi que le contenu des programmes. Tout se tient : il faut avoir une vision systémique, qui ne soit pas pyramidale et qui fasse confiance aux acteurs.

    ?

    Tout ceci s'inscrit bien dans une logique libérale. Le site qui publie cette interview est un site (ultra)libéral.
    J'imagine qu'ils font la même analyse que moi de l'interview et on bien compris que le ministre de l'éducation nationale fera ses réformes libérales à petits touches et ils ont compris aussi que si tu fais les choses en douceur, l'opposition est moindre (théorie de la grenouille, https://fr.wikipedia.org/wiki/Fable_de_la_grenouille )
  • La fin d'EDNAT et son remplacement par UBER EDUCATION, c'est le chantier de la décennie qui vient....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon:
    Tout à fait d'accord.
    Tu peux compter sur Emmanuel Macron [modéré]. B-)-
  • Ce sont des inquiétudes légitimes. Mais tu auras bien noté que l'interviewer le pousse dans une ligne libérale et qu'il est beaucoup plus prudent dans ses réponses.
  • Aléa:

    Evidemment que cet homme ne va pas dire brutalement:
    Mon objectif est de privatiser le service public de l'éducation. B-)-

    Les histoires de "base du volontariat", le "gagnant-gagnant" ce sont toujours les mêmes grosses ficelles utilisées pour vendre leur soupe libérale.
  • L'ultralibéralisme n'est pas très apprécié en France (y compris à droite). Pour imposer ces idées à la population, il faut avancer masqué....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon:

    C'est la raison de la suppression en ligne de cette interview à mon humble avis.
  • Bon, la délégation de service public dans l'éducation, ça existe déjà, ça s'appelle le privé sous contrat.
    C'était une erreur de créer ça, mais bon courage à qui voudrait revenir en arrière.
  • Aléa:

    Si les gens avaient tous un établissement public dans leur quartier et que la réputation des établissements publics d'enseignement s'améliorait les gens d'eux-mêmes scolariseraient leur enfants dans des établissements publics.
    (je suis persuadé que le nombre de gens qui scolarisent leur enfants pour des raisons religieuses dans un établissement privé confessionnel est faible).
    Cela dit, pour accélérer le démantèlement du service public il faut que celui-ci soit empêché de fonctionner au mieux qu'il le pourrait.
  • FDP a écrit:
    C'est la raison de la suppression en ligne de cette interview à mon humble avis.

    Tu as entièrement raison. Ces gens là n'ont même pas le courage d'assumer leurs idées. Ils sont bien conscients que leur politique entrainera le saccage des services publics et leur vente à la découpe à des intérêts étrangers....
    Les cinq années qui s'annoncent seront terribles. Celui qui affirmait que le peuple allait cracher du sang a probablement raison....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercadier a écrit:
    Ces gens là n'ont même pas le courage d'assumer leurs idées.

    Je pense qu'ils sont soucieux de voir leur projet de société triompher surtout et ils pensent que le nouveau ministre de l'éducation va faire progresser leur cause dans leur sens. Ils ne veulent pas entraver son action, celle-ci, ils l'ont compris , doit rester clandestine pour réussir.
  • Fin de partie a écrit:
    Cela dit, pour accélérer le démantèlement du service public il faut que celui-ci soit empêché de fonctionner au mieux qu'il le pourrait.

    Qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage...
  • Bonjour
    alea a écrit:
    Mettre en avant l'expérimentation et l'évaluation, plutôt que d'imposer partout, ça paraît plutôt une bonne idée.
    Si l'expérimentation et son évaluation sont sérieuses, avec des conditions reproductibles, etc...

    Pleinement d'accord avec ça et toujours surpris que ça paraisse délirant, d'autant plus à des esprits a priori scientifiques, même si peu rompus aux sciences expérimentales.
  • Romyna:

    Tes illustrations sont issues d'un groupement de gens bien connu pour leur orientation ultralibérale.

    La carte de France m'interroge. Il y a plus d'établissements publics d'enseignement que d'établissement privés alors je me demande bien comment on peut faire une comparaison.
    (je ne sais pas si les établissements privés peuvent choisir leurs élèves sur des critères d'"excellence", les établissements publics ne le faisant pas à ma connaissance)
  • 27,5 jours d'absences chez les profs du public ? Ils se foutent de qui franchement, à 5 jours par semaine, on serait en moyenne absents 5 semaines par an ?
  • Balix:

    Tu ne sais pas comment ils obtiennent ce nombre.
    Si tu tiens compte de tous les gens qui sont en arrêt longue maladie et que tu fais une moyenne...
  • Je me doute bien qu'ils ont mis les congés maternités dedans et tout ce qu'ils pouvaient y caser même tiré par les cheveux.
  • Et appeler ça absentéisme est du pur foutage de gueule.
    Pour revenir au coup de l’expérimentation, on nous l’a fait assez, on a compris qu’à chaque fois ça n’est pas évalué sérieusement, ce n’est qu’un pied dans la porte (comme on dit en psychologie) pour imposer le truc.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour @Balix,

    Non, on ne met pas les congés maternité dans l'absentéisme. Il s'agit des statistiques sur l'ensemble des personnels du public et non pas sur les enseignants. Le nombre de 27 jours par an est correct (contre 16 pour le privé). Les plus absents sont les fonctionnaires territoriaux : je pourrais donner des exemples, mais se serait inutilement polémique. Par exemple, des agents techniques territoriaux (électriciens, peintres, ...) qui travaillent au noir en semaine tandis qu'ils sont absents de leur poste - ou le quitte à 14 heures.

    Si le sujet t'intéresse tu peux lire quelques rapports de l'INSEE ou de l'IFRAP.

    Le nombre dans l'absolu importe peu puisqu'il dépend de la définition précise. En revanche, la comparaison est significative entre villes, régions, contractuel versus titulaire, administration, public versus privé...
  • YvesM a écrit:
    Par exemple, des agents techniques territoriaux (électriciens, peintres, ...) qui travaillent au noir en semaine tandis qu'ils sont absents de leur poste - ou le quitte à 14 heures



    Si on compte aussi l'absentéisme qui n'est prévu par la loi (congé maternité, congé maladie,....) alors évidemment tu vas vite trouver des différences. B-)-
  • Déjà, rien que le mot absentéisme me gêne.
    Un absent n'est dans la grande majorité des cas un absentéiste.
  • Bonjour @Balix,

    C'est contestable. Car d'une région à l'autre ou d'une administration à l'autre, on passe du simple au double. On peut supposer que près de la moitié des jours d'absence de certains agents (je rappelle que le double est une moyenne : certains agents sont absents 1 jour sur 3) sont de l'absentéisme pur et dur : travail au noir, repos devant la télé ou dans le jardin, et autres du genre.

    Il ne faut pas penser que tous les agents publics sont absents 27 jours, mais il faut être lucide. La volonté de certains maires de fermer les yeux, notamment sur le travail au noir des agents pendant leurs heures de travail, est compréhensible, mais scandaleuse. C'est de l'argent public et c'est immoral.
  • Et tout mélanger (État, territoriale, hôpital, maladie, syndicat, flemme, stage, etc) dans la même catégorie pour faire une moyenne relève de l’escroquerie.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    Si tu préfères tu peux lire les résultats par région et par adiminstration. Par exemple, dans la territoriale dans le sud de la France, des agents ont pris l'habitude de prendre tous les congés scolaires. Ce genre de comportement, toléré par des maires, pèse sur les statistiques. Ceci dit, je trouve touchant que des agents apprécient passer le plus de temps possible avec leurs enfants (quand ils ont non :-D): c'est beau l'amour parental. Ce n'est pas l'absentéisme en lui qui est gênant, c'est son coût pour la collectivité : à la fois financier et en service non rendu aux administrés.
  • Une absence pour raison syndicale, de stage ou médicale, par exemple, ce n’est pas de l’absentéisme, ce sont des absences, contrairement à ce qu’on entend à droite ou à gauche.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Le ministre vient d'arriver et tout le monde a déjà sorti son bouclier avant même qu'il ne se passe quoi que ce soit. Rien ne va changer, le système va s'enfoncer encore davantage et ce scénario se répétera lors de la nomination du prochain ministère. Le fait qu'il soit de gauche de droite qu'il préfère les moules frites à la sauce barbecue ne change rien à l'affaire.

    Les gens qui râlent le plus sur le système actuel (comme fin de partie ou ramon mercadier) sont les plus virulent pour dénoncer le nouveau ministre. Ça reflète bien le duo on râle mais faut que rien ne bouge de l'esprit français.
  • Héhéhé:

    Les étiquettes politiques ne sont plus de mise, 5 ans de présence du précédent président à l'Elysée ont eu au moins la vertu de nous montrer que c'était un jeu de dupes (pour ceux qui n'avaient pas déjà remarqué)

    Ce qui compte est la feuille de route du gouvernement.
    Essentiellement cela revient à voir la politique économique qui sera menée mais ll me semble que tout est déjà sur la table.
    Au théâtre, quels que soient les acteurs le texte est déjà écrit B-)-. En politique, c'est comme au théâtre, les ministres sont aussi choisis essentiellement en fonction de la "pièce" à interpréter. :-D

    PS:
    Le premier gouvernement d'un président tout juste élu a pour objectif de gagner les élections législatives. Pas étonnant de voir dès lors des nominations spectaculaires de gens improbables au gouvernement. :-D
  • Bonjour Ramon,

    pourquoi ne pas citer les auteurs?
    Ramon Mercader a écrit:
    Celui qui affirmait que le peuple allait cracher du sang a probablement raison....

    C'est Jean-Luc Mélenchon qui a dit ça dans un meeting pour essayer de produire l'effet le plus terrorisant possible
    JL Mélenchon a écrit:
    vous allez cracher du sang

    Pour ma part, je m'étonne que le forum permette une aussi flagrante et nauséabonde propagande cherchant à inventer un ennemi à abattre pour essayer de vendre ton toc vaguement identifié à l'extrême-gauche (et indiscernablement à l'extrême-droite depuis quelques années).

    Si demain, pour une raison ou pour une autre, les hôpitaux publics ne soignaient plus, même une simple angine, il est effectivement probable qu'on se tournerait vers les cliniques privées qui seraient alors les seuls endroits où on pourrait espérer guérir d'une maladie ou d'une blessure.

    Fin de Partie, j'attends que tu nous proposes des stratégies pour tenter de recréer une école publique. Je suis tout autant que toi contre une privatisation de ce qu'était ce grand et indispensable service public quand il existait. Mais c'est très malhonnête de dire qu'il a été détruit par les libéraux. De plus, ses murs et garderies ne risquent pas, en l'état, d'être vendus chers aux repreneurs privés.

    Les centristes aujourd'hui au pouvoir, à court d'idées, envisagent de manière compréhensible, même si ça apparait cruel, de créer des lignes de transferts des blessés et malades vers les cliniques puisqu'il n'y a plus d'hôpitaux. Sont-ce les libéraux qui ont prétendu réformer l'éducation nationale dans le sens de mettre des bonnes notes à tout le monde, de recevoir tout le monde aux examens, de ne pas faire face au bazar dans les collèges et lycées professionnels, et plus généralement dans tous les établissements situés dans des ghettos?

    Mais avant tout, est-il normal de voir sur un forum de maths un familier du lieu publier en toute quiétude sa propagande très connue, par un procédé d'accumulation de sous-entendus (tu n'es jamais direct)? Pense-tu que les lecteurs du présent site qui ne sont pas déjà convaincus d'avance te lisent avec un sentiment de recevoir une réflexion construite?
  • Fin de Partie de manière générale, les politiciens sont tous gentils
    Ils sont incompétents en maths car leurs gentillesses les éloignent de ce monde-là
    C'est ainsi que va le monde
  • Gad gad:

    Tu vois l'état de certains services publics mais il faut s'intéresser au pourquoi on en est arrivé là.
    (je pense que le cas de l'hôpital est une leçon de choses sur une stratégie de démantèlement des services publics).

    En ce qui concerne l'école, on en a souvent discuté ici.
    Chômage de masse couplé à une école de masse cela donne le résultat constaté.

    Je pense que tout le monde s'en rend compte mais la solution à y apporter varie selon les opinions des gens qui te font les préconisations pour une remédiation. B-)
  • Visiblement même 20minutes parle de cette article disparu http://www.20minutes.fr/politique/2071767-20170519-interview-ministre-education-nationale-disparait-mysterieusement ...
    Tes illustrations sont issues d'un groupement de gens bien connu pour leur orientation ultralibérale.

    Cela fait des années que les ultras libéraux sont dénoncés sans leurs porter préjudice tu proposes quoi?
    Et tout mélanger (État, territoriale, hôpital, maladie, syndicat, flemme, stage, etc) dans la même catégorie pour faire une moyenne relève de l’escroquerie.

    Quand même pour faire une moyenne du public (ou du privé) il faut bien mélanger tout le public (ou le privé)!
  • Le SFT existe aussi dans le privé. Et certains collègues du privé semblent indéboulonnables alors que des collègues du public ont été déboulonnés...
  • L'éducation nationale va mal, la France est parmi les derniers (sur les pays évalués) en maths à l'entrée en sixième, on connaît tous des collègues dont tout le monde sait qu'ils ne font pas leur boulot... Mais surtout ne changeons rien... Moi perso je suis prêt à être évalué sur les progrès réalisés par mes élèves en 1 an, je trouverais ça normal et je préviens par avance : je ne suis pas un ultra libéral... Ça fait 30 ans que je me demande pourquoi dans l'éducation nationale aucune pratique n'est évaluée par des méthodes scientifiques pour qu'on nous dise ce qui effectivement marche le mieux. Et ne pas être tributaires de quelques ministres ou autres qui se basent uniquement sur leur croyance ou leur intuition. Je trouve surprenantes certaines réponses données sur ce fil et qui ne sont basées que sur des convictions politiques.
  • L'article de 20mn est passionnant parce qu'il montre à quel point il y a une police et une censure dans notre paysage médiatique. Tout ce qui ne va pas dans le sens de Mélenchon, de nuances dont il a été ces temps récents le champion ou de Libération (qui a été ici appelé par Fin de partie et Ramon) est systématiquement voué à disparaître ou à être maquillé sous peine d'être accusé de "libéralisme" ou de "sympathisant de la fachosphère".

    Onfray lui-même a fait l'objet d'une taille de police ... 100 dans un titre de Libé, cette année ou l'an dernier, je ne sais plus, c'était sublime (la taille de police), si quelqu'un retrouvait un lien...

    C'est vraiment un des mystères de notre temps, cette disparition de la liberté d'expression, non actée par une loi officielle. Le pire dans tout ça est que l'équation est très simple:

    - nous vivons dans un mode capitaliste non par choix, mais par constat

    - un certain nombre de gens, dont une parti est sincère, souhaiteraient un truc mieux, mais ils voudraient ne pas avoir à travailler pour le définir et prouver avant de le réaliser que ça marcherait

    - ces derniers profitent plutôt des malheurs et dérives regrettables du capitalisme et font carrière dans la dénonciation. Pour ce faire, ils essaient de faire croire qu'il s'agit "d'un combat à mener contre un adversaire" (faire croire ça permet de faire passer l'idée que c'est facile de rendre heureux tout le monde parce que ce n'est pas parce qu'on l'a pas trouvé le bon système, c'est juste parce qu'il y a un méchant ennemi égoïste qui l’empêche et qu'il suffit d'abattre"

    - En attendant d'honnêtes gens, ne se prenant pas pour des génies ou des prophètes, essaient "d'aménager à vue" les flux de notre monde. Et oui, c'est triste, mais des fois, quand ça ne marche vraiment pas, ils appellent au secours le privé.

    - Prétexte est alors trouvé pour les autres pour crier fort

    Bon sang, mais une école qui marche, personne n'aura jamais même l'idée de chercher un moyen d'en récupérer une autre, même auprès d'un marchand, j'ai envie de dire. En plus faire fonctionner une école c'est quasiment ce qu'il y a de plus facile au monde (à côté de faire fonctionner une démocratie). Alors faut faire un choix, messieurs Ramon et Fin de partie. Ou bien vous allez vous battre pour ré-animer les écoles, en particulier celles des banlieues difficiles, en réinstallant des vraies examens, des vraies notes, une discipline imposée, ou bien ne venez pas pleurer parce qu'on "vend les murs" et appelle des privés.

    Il n'y a pas tellement, contrairement à ce que tu dis, Fin de partie, d'histoires de bord politique dans cette affaire. A moins d'imaginer que c'est une position politique de prétendre qu'on a l'astuce pour avoir: Et des élèves qui réussissent vraiment dans Et une école qui ne met pas de notes ni ne sélectionne aux examens, Et tout ça dans une école qui n'impose pas par la force la discipline en classe à des petits de 12-13ans. En tout cas, si c'est Pinocchio qui me dit qu'il croit ça, je me recule, pas envie de prendre un coup de nez.
  • Juste un mot à propos de l'absentéisme des profs ( du secondaire ).

    Je me souviens d'un proviseur commençant son discours de rentré par : « en moyenne, chaque professeur de l’établissement a été absent quinze jours l'an dernier. »
    Et il a continué en nous expliquant que, sur ces quinze jours, treize correspondaient aux diverses convocations pour examens et autres obligations.
    Il est bon de savoir que quand on surveille le bac, que l'on fait passer un oral, etc on est considéré comme absent.

    Ce qui n'est sans doute pas le cas dans le privé.

    Ps : je donne les valeurs numériques sans garanties, il s'agit d'ordres de grandeurs. Mais je suis certain que la moyenne des absences hors convocation était inférieure à trois jours, car cette année là, j'avais été malade trois jours et c'était plus que la moyenne.
  • Did63:

    Pardon de te le dire mais tu tombes dans la caricature qui est souvent brandie par les ultralibéraux pour vendre leur projet de société après avoir épuisé toutes les explications pour convaincre du bien fondé de ce projet aux Français (et ailleurs) Leur projet est connu mais il ne rencontre pas une forte adhésion en France (tu vois aussi les trésors d'ingéniosité qui sont déployés pour mener à bien ce projet tout doucement avec le moins de heurts possibles cf l'interview citée)

    Avoir un service public, qui ne fait pas de profits en argent trébuchant, assuré par des fonctionnaires rémunérés par l'Etat ce n'est pas le règne de personne ne fiche rien contrairement à l'amalgame qui est fait par ceux qui veulent la mort du service public.

    Gad gad:
    L'école ne vit pas suspendue au milieu du vide.
    L'école est financée, en particulier (surtout?), pour former de la ressource humaine, qui sera employable par le monde économique.
    Dans un passé, qui devient lointain maintenant, l'école offrait des portes de sortie à tout niveau de diplôme qui permettaient à un(e) jeune de s'intégrer socialement dans la société par le travail mais au cours du temps, la destruction de certains emplois (dits peu qualifiés) et son corollaire le chômage font qu'il y a de moins en moins de portes de sortie.
    Et ses portes de sortie vers l'emploi sont maintenant à des niveaux de diplômes importants.
    Pour l'école, la solution la plus compliquée à mettre en oeuvre est que la société puisse offrir des emplois décents à tout le monde quelque soit son niveau de formation.
    La solution la plus simple (sur le papier probablement) est de revenir sur un enseignement de masse.
    (on ne scolarise plus les jeunes de plus de 16 ans qui n'ont pas été sélectionnés pour avoir un enseignement au delà de leur seizième anniversaire, que fait on des exclus? qu'ils se débrouillent! et on peut lancer un grand projet de construction de prisons pour parer aux problèmes que cela causera inévitablement).

    Et il y a une solution intermédiaire, celle mise en oeuvre depuis longtemps, on ne fait rien et on fait confiance à la population privilégiée pour trouver le bon parcours éducatif pour leur enfants, sachant qu'en France il existe des filières d'"excellence" qui sont réservées à ce public, en fait, elles sont probablement taillées sur mesure pour celui-ci.
    Cette solution a de nombreux avantages :-D (évidemment pas pour les enseignants en charge de mener en pratique cette politique)
    Voilà comment je vois les choses.
  • Je rajoute aux propos de verduin qu'un enseignant peut être :

    en formation,
    à animer une formation,
    de concours,
    de conception de sujets,
    en voyage avec une classe...

    Y a même des enseignants absents qui récupèrent toutes leurs heures de cours par anticipation...

    A titre perso, je cumule en 17 ans, 8 jours d'arrêt de travail, et 1 jour pour me rendre à des obsèques. J'ai moins d'une demi-journée d'arrêt de travail par an de moyenne. Je précise que je fréquente régulièrement les hôpitaux et que je me suis toujours démerdé pour récupérer mes heures de cours. Quitte à être au lit à 20h, à 8h je suis forme ou je fais semblant et je me donne au maximum pour faire mes cours.

    Combien de gars du privé peuvent en dire autant ?
    ,
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • @Did63
    Va voir si ceux qui "font le boulot" à Neuilly savent "faire le boulot" à Gennevilliers.
    Le boulot est fait par les profs sauf rares exceptions.
    Ce sont les gamins qui ne jouent pas le jeu, et évidemment à travers eux...leurs parents.

    L'idéologie arrive quand on commence à pleurer sur le sort des familles (à tort ou à raison, selon la couleur politique) qui « n'y peuvent rien ».

    Le pire c'est quand on entend, dans ce genre de discussion de café, que « les profs devraient être jugés aux résultats ».
    Ça devient alors croustillant de bêtise.
  • Zeitnot:

    Tu n'as pas l'obligation d'être pendant 35 heures à ton poste de travail.
  • « les profs devraient être jugés aux résultats »

    Ce sont surtout les méthodes, les théories, les programmes qui devraient être jugés aux résultats.
  • Dom a écrit:
    Le pire c'est quand on entend, dans ce genre de discussion de café, que « les profs devraient être jugés aux résultats ».
    Ça devient alors croustillant de bêtise.

    C'est encore plus croustillant lorsque tu entends cela en salle des profs ... :-D surtout venant de prof(essionels) de la surnotation.
  • Héhéhé a écrit:
    Le ministre vient d'arriver et tout le monde a déjà sorti son bouclier avant même qu'il ne se passe quoi que ce soit.

    Juste en passant, le nouveau ministre JM Blanquer était le numéro 2 du ministère sous Luc Chatel (2009?-12), donc responsable entre autres de la réforme des lycées de l'époque. Ceci pour dire qu'on n'a pas tellement besoin d'attendre pour savoir ce qu'il compte faire (surtout quand on y ajoute ce qu'il a pu écrire ou dire ces dernières années) et donc que, non, on ne râle pas bêtement sans réfléchir et juste "pour râler" 8-) mais bien parce qu'on sait qu'il va continuer et aggraver la politique délétère qu'on subit depuis si longtemps...
  • Un peu de hors-sujet...mais pas tant que ça : sur des tracts du nouveau Président, on lit que le BAC sera réformé (pourquoi pas) notamment en y incorporant une part de contrôle continu (et là, c'est très critiquable sauf à dire ouvertement que l'on souhaite créer des BAC différents selon les lieux géographiques d'obtention/préparation).
    En effet, un 15/20 n'a pas la même valeur dans un lycée que dans un autre (je reprends Neuilly et Gennevilliers même si c'est stigmatisant et caricatural).

    Quelque chose me dit que le nouveau ministre va engager cette réforme...
  • gad gad a écrit:
    Pour ma part, je m'étonne que le forum permette une aussi flagrante et nauséabonde propagande cherchant à inventer un ennemi à abattre pour essayer de vendre ton toc vaguement identifié à l'extrême-gauche (et indiscernablement à l'extrême-droite depuis quelques années).

    Manifestement, tu fais partie de cette hyperclasse qui regroupe tous les ouineurs de cette mondialisation béate dont on nous fait la promotion depuis au moins 25 ans. Comme tu ne risques pas de perdre ton emploi, tu regardes avec condescendance ce pauvre peuple qui se demande chaque matin si l'usine dans laquelle il trime aura fermé pendant la nuit et se sera délocalisée en Pologne ou au Vietnam. Ce libéralisme sans âme qui plonge les travailleurs dans la misère fait effectivement cracher le sang aux plus faibles....

    Mais attention ! Bientôt cette précarité touchera ceux qui se croient encore à l'abri. Bientôt succèdera au célèbre plombier polonais, l'enseignant bulgare qui prendra bientôt la place de ses homologues français lorsque EDNAT aura été bradé à UBER EDUCATION... Ces travailleurs détachés feront pour 400 euros par mois le travail d'un certifié ou d'un agrégé....
    gad gad a écrit:
    Tout ce qui ne va pas dans le sens de Mélenchon, de nuances dont il a été ces temps récents le champion ou de Libération (qui a été ici appelé par Fin de partie et Ramon) est systématiquement voué à disparaître ou à être maquillé sous peine d'être accusé de "libéralisme" ou de "sympathisant de la fachosphère".

    Tu n'as visiblement RIEN COMPRIS à mes propos sur ce forum. J'exècre cette caste écologauchobobo qui lit Libération et qui est grandement responsable du désastre que connaît le système éducatif français...
    Mes idées sont aux antipodes de celles de ce cher @FDP... Néanmoins je le rejoins dans sa critique des méfaits de l'ultralibéralisme.
    gad gad a écrit:
    Alors faut faire un choix, messieurs Ramon et Fin de partie. Ou bien vous allez vous battre pour ré-animer les écoles, en particulier celles des banlieues difficiles, en réinstallant des vraies examens, des vraies notes, une discipline imposée, ou bien ne venez pas pleurer parce qu'on "vend les murs" et appelle des privés.

    Je te remercie, mais je n'ai pas besoin de tes leçons de morale. Mes propos depuis un an sur ce forum montrent que je suis attaché à un service public de l'éducation. J'ai toujours prôné le retour à la discipline, au mérite, à la reconnaissance de l'effort et à la sélection....Je te conseille de relire mes 400 messages. Le système éducatif français fut l'un des meilleurs au monde jusqu'en 1989 (date de la loi Jospin). Il pourrait le redevenir en tournant le dos aux fariboles pédagogistes qui le gangrènent depuis presque 30 ans.
    Héhéhé a écrit:
    Les gens qui râlent le plus sur le système actuel (comme fin de partie ou ramon mercadier) sont les plus virulent pour dénoncer le nouveau ministre. Ça reflète bien le duo on râle mais faut que rien ne bouge de l'esprit français.

    Je préfère l'esprit français aux méfaits de l'impérialisme anglo-saxon...Pardonne moi d'aimer mon pays....
    did63 a écrit:
    When you talk you're only repeating what you already know.But if you listen you may learn something new. (dalaï lama)

    Je ne savais pas que le Dalai Lama était anglophone....encore une conséquence de la mondialisation béate probablement...
    Dom a écrit:
    Le pire c'est quand on entend, dans ce genre de discussion de café, que « les profs devraient être jugés aux résultats ».
    Ça devient alors croustillant de bêtise.

    Bernard Tapie prônait déjà cela dans les années 80... Un modèle de probité comme chacun sait...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Mais attention ! Bientôt cette précarité touchera ceux qui se croient encore à l'abri. Bientôt succèdera au célèbre plombier polonais, l'enseignant bulgare qui prendra bientôt la place de ses homologues français lorsque EDNAT aura été bradé à UBER EDUCATION... Ces travailleurs détachés feront pour 400 euros par mois le travail d'un certifié ou d'un agrégé....

    Un auto-entrepreneur peut surement recevoir une délégation de service public et tu n'es pas obligé de lui payer plus de deux mois de salaire pendant lesquels il ne donne aucun cours :-D

    Evidemment que cette précarité a pour vocation à être étendue progressivement. On t'explique que pour faire baisser le chômage il faut réformer le marché du travail (grand chantier qui est la pierre angulaire du programme de l'actuel résident à l'Elysée): c'est une forme de multiplication des petits pains (à l'envers). Si tu coupes un pain en deux, tu en as maintenant deux. Magique non? (tu peux aussi le couper en trois, en quatre...., l'effet multiplicateur est encore plus saisissant) :-D
  • Ramon a écrit:
    Mes propos depuis un an sur ce forum montrent que je suis attaché à un service public de l'éducation. [...] Je te conseille de relire mes 400 messages
    Ça on avait compris que tes propos n'étaient pas là pour aider qui que ce soit en maths ...
  • @ Aléa, bien évidemment que ce ne sont pas les profs qui doivent être jugés en fonction de leurs résultats mais si on veut évaluer les méthodes , faire une vaste étude statistique, il va obligatoirement falloir que de nombreux profs acceptent de participer à l’enquête . Je trouve d'ailleurs totalement incompréhensible qu'une telle enquête n'est jamais été mise en place. Selon moi tout le reste ne restera qu'une discussion stérile où s'affronteront des idéologies différentes et qui ne mène à rien.
    Par exemple il serait intéressant de se demander pourquoi la France continue de régresser dans le classement des évaluations Pisa alors que toutes les méthodes qui nous sont plus ou moins imposées avaient pour unique ambition de nous faire avancer dans ce classement....
    A ce propos , je voudrais juste parler de ce qui m'est arrivé dernièrement.
    Je suis toujours de très près les résultats de mes anciens élèves . Je trouvais qu'ils s'en sortait pas mal voire plutôt bien.J' ai été inspecté il y a 4 ans et l'inspecteur m'a dit que je devais faire évoluer mes pratiques , faire plus de tâches complexes et donner moins d’exercices techniques.Deux ans après, j'ai eu l'agrégation et j'ai donc suivi à la lettre les conseils qui m'avaient été donnés.Rapport quasi dithyrambique... Notation 4 points au dessus de la note médiane. Pour moi tout va bien. Mais j'ai constaté que depuis ce changement beaucoup de mes élèves voient leurs résultats s'effondrer en seconde....Alors oui je souhaite une vaste enquête qui évalue de manière indiscutable les résultats obtenus par les élèves en fonction des méthodes utilisées et qui ne soit pas basée sur une mode ou une idéologie
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