Interview du nouveau ministre de l'éducation

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Réponses

  • Did63 a écrit:
    Mais j'ai constaté que depuis ce changement beaucoup de mes élèves voient leurs résultats s'effondrer en seconde

    Il y a eu des mutations et des départs à la retraite parmi les professeurs de mathématiques dans le lycée où vont probablement tous tes anciens élèves? B-)-
  • Par exemple il serait intéressant de se demander pourquoi la France continue de régresser dans le classement des évaluations Pisa alors que toutes les méthodes qui nous sont plus ou moins imposées avaient pour unique ambition de nous faire avancer dans ce classement....

    J'ai trouvé la réponse :
    Rapport quasi dithyrambique... Notation 4 points au dessus de la note médiane. Pour moi tout va bien. Mais j'ai constaté que depuis ce changement beaucoup de mes élèves voient leurs résultats s'effondrer en seconde....
  • Bonjour did63
    did63 a écrit:
    il va obligatoirement falloir que de nombreux profs acceptent de participer à l’enquête

    Je ne sais pas du tout si c'est dans les projets du nouveau ministre d'évaluer les profs, mais en tout cas, si on veut des données numériques, ce n'est pas difficile d'en collecter sans demander l'autorisation à personne: aujourd'hui, tous les établissements sont équipés de serveurs qui enregistrent et centralisent toutes les notes de tous les élèves.

    Le plus difficile est de fournir une idéologie (ça ne peut être que ça, puisqu' aucune science ne permet de trancher) d'interprétation. Il peut y avoir quelques grandes lignes, mais c'est tout. De plus, il faut éliminer tous les outils permettant de tricher. Je prends quelques exemples:

    - ne pas regarder les notes des élèves d'un prof X, l'année où il les a. Plus précisément, ne regarder que les notes des anciens élèves d'un prof X l'année ou c'est un prof Y qui les a avec Y différent de X

    - retirer des enregistrements tout ce qui ressemble de près ou de loin à un contrôle commun. C'est le pire mécanisme qui a été inventé et en moyenne, on constate que plus un prof est mauvais plus les notes de ses classes à des contrôles communs sont bonnes. L'explication est toute simple: comme il se sait (ou croit) mauvais, il triche pour que ça ne se voit pas au ds commun. Pour les mêmes raisons, retirer les notes obtenues au bac des enregistrements (à cause de la nature des épreuves du bac, qui encourage et permet la construction d'apparences)

    - lifter les moyennes de classe pour éviter "le bruit". Calculer des quotients, comme par exemple "math divisée par français", etc

    Bref, il y a déjà beaucoup de travail à faire sur les listes de notes.

    Il peut y avoir une tentation aussi de sonder les élèves, l'entourage professionnel et le chef d'établissement. C'est hélas aussi un groupe d'éléments qu'il faut évidemment retirer avec force des enregistrements. Seul 1 chef d'établissement sur 3 ou 4 environ est compétent, idem pour les IPR, quant aux élèves, ils votent pour Cyril Anouna ou pour les personnels généralement justement les plus nocifs (ceux qui font des goûters, organisent des voyages scolaires, mettent les tables en U, proposent des projets mièvres "allez on va tous se mettre pendant 2 semaines à concevoir une affiche pour le CDI", etc)

    Pour en revenir à l'idée même, je pense que l'article du ministre, récupéré en douce par vingt minutes est avant tout de la bonne grosse langue de bois qui ne veut rien dire. L'état de mort clinique de l'éducation nationale n'est pas cohérent avec des projets aussi superficiels consistant à infléchir le système vers plus de collaboration avec l'extérieur.

    Ca, c'est de la disette insignifiante et ne peut pas se faire en un quinquennat. Un malade en coma profond comme ça, on ne peut le tirer d'affaire qu'en allant au cœur du dispositif, c'est à dire le code de l'éducation, et le soigner en profondeur. Le reste est vraiment superficiel à côté.

    Aucun ministre ne peut espérer réparer l'école sans ouvrir son ventre et travailler dur au niveau microscopique des organes. Pour l'instant, la discussion me parait ressembler à des gens qui devant un gars inanimé allongé par terre dont on ne sent plus le poul se disputent pour savoir si on appelle le bus ou un taxi et dont on a pris la carte d'identité dans la poche pour savoir quelle adresse donner au taxi à qui on le confiera. C'est surréaliste.
  • Faire des statistiques sur un échantillon aussi petit, gad gad ? Tu es sérieux ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Un peu hors sujet,
    mais pour signaler que Villani est sur France 5. Émission politique.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Merci zeitnot.
  • did63 a écrit:
    J' ai été inspecté il y a 4 ans et l'inspecteur m'a dit que je devais faire évoluer mes pratiques , faire plus de tâche complexes et donner moins d’exercices techniques.

    Si l'Adjudant Pédagogique Régional t'a fait des reproches, c'est parce que tu es un très bon prof....tout est normal....
    L'IPR, c'est une boussole qui indique le pôle sud.
    did63 a écrit:
    Deux ans après, j'ai eu l'agrégation et j'ai donc suivi à la lettre les conseils qui m'avaient été donnés.Rapport quasi dithyrambique... Notation 4 points au dessus de la note médiane

    Pourquoi ce retournement de veste ???? Tu ne te préoccupes plus du sort de tes élèves ????
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Je dois avouer être très étonné face aux critiques que reçoit ce nouveau ministre sur le forum.
    Jean-Michel Blanquer est un anti-pédagogiste notoire, célèbre pour ses sorties dans le journal le point. Il devrait au contraire en ravir plus d'un ici !

    Personnellement je ne m'attendais pas du tout à un choix de ce genre.
  • Reçu sur la liste de l'April :

    Le ministre de l'Éducation nouvellement nommé interrogé ce matin par JJ Bourdin à 8 h 30 sur RMC
  • Bonjour alea, et merci pour ton information, ça m'a permis d'écouter intégralement l'interview. Bon, à la fois de la langue de bois qui est de bonne guerre sur ce chantier miné, et des renvois un peu agaçants à la science qui dira la vérité.

    Mais en tout cas, au moins au niveau des intentions, on est quand-même très largement au dessus des prédécesseurs qui n'étaient ni compétents, ni diplômés, et qui en plus étaient malhonnêtes et brandissaient des idéologies du dimanche pour se justifier, sans compter celles et ceux qui étaient capables, contre l'évidence, de prétendre sans rougir après des décisions loufoques et dangereuses qu'ils avaient prises et avaient été terribles que le bilan était positif.

    Dans le cas présent, rien de tout ça. un personnage qui dit essentiellement "je ne suis pas idéologue, je vais consulter, on arrêtera ce qui n'a pas marché, on étudiera les problèmes comme des problèmes techniques.

    Cela dit, on ne voit nulle part poindre la moindre démarche de fond (par exemple, la réécriture complète des BO concernant la discipline et les notations truquées) et par lapsus il laisse échapper des postulats paralysants qui montrent qu'il n'a pas bien cerner la situation, comme par exemple, lorsqu'il fait comme s'il ne fallait pas virer manu militari les parents du systèmes ou comme si les chefs d'établissements étaient un corps de métier sur lequel on puisse s'appuyer sérieusement.

    Il faut aussi dire que Jean-Jacques Bourdin ne lui a rien demandé qui fâche ni qui est sensible, donc le ministre aurait eu du mal à introduire les problématiques non évoquées par le journaliste.
  • Gad gad a écrit:
    Dans le cas présent, rien de tout ça. un personnage qui dit essentiellement "je ne suis pas idéologue, je vais consulter, on arrêtera ce qui n'a pas marché, on étudiera les problèmes comme des problèmes techniques.

    S'il a vraiment dit ça, alors il a commencé par dire un mensonge.B-)-
    Ce type est dans un gouvernement qui a été mis en place par l'élection d'un président qui porte une idéologie.
    La moindre des choses qu'on puisse attendre des ministres cooptés est qu'ils croient à cette idéologie.

    Par ailleurs, la consultation c'est bien mais si tout le monde avait la même vision des choses et les mêmes préconisations alors les solutions s'imposeraient d'elles-mêmes par consensus ce qui est rarement le cas, cela laisse toute latitude pour ceux qui doivent décider, de décider ce qu'ils veulent à la fin :-D.

    On a bien vu la tactique mise en place pendant les élections présidentielles d'Emmanuel Macron: éviter de donner trop de détails sur son programme. Il semble que ce soit aussi la tactique reprise par son gouvernement: on va consulter, on va écouter tout le monde, et à la fin seront prises les mesures dictées par l'idéologie que portent
    ces gens. :-D

    On jugera l'action de ce gouvernement sur les mesures prises. Rendez-vous déjà après les élections législatives. B-)-
  • Je ne sais pas si c'est ce que FdP sous-entend mais notre cher président a explicitement mentionné qu'il voulait inclure les parents et les enfants dans les prises de décisions. Aux USA, dans les universités lambda, ça génère un grand n'importe quoi. Les enseignants sont évalués chaque année par leurs élèves et au premier avis négatif, ils sont convoqués et doivent se justifier. Les versions données par les étudiants sont très souvent tronquées/biaisées, mais ça n'empêche pas les décisionnaires de leur accorder beaucoup de crédit. Il faut dire que chaque étudiant représente un paquet d'argent, et la mentalité est trop souvent: je paye donc j'obtiens mon diplôme avec les honneurs.
  • Samuel DM:

    C'est bien ce que je disais. Tu créées du "mouvement" et tu peux l'utiliser comme bon te semble: écran de fumée, prétexte etc. La plupart des politiciens confondent communication et concertation (ils en ont plein la bouche du mot participatif)

    Tu t'aperçois dans les faits que les concertations-communications ne concernent que des sujets à la marge, pour le coeur de la politique (l'organisation économique de la société c'est à dire qui va s'en mettre plein les poches et qui va être sacrifié) la partition est déjà écrite et ton avis tu peux le remballer. :-D

    PS:

    Samuel DM:
    Le client est le roi, tout le monde sait ça.
  • Cyrano a écrit:
    Jean-Michel Blanquer est un anti-pédagogiste notoire, célèbre pour ses sorties dans le journal le point. Il devrait au contraire en ravir plus d'un ici !

    Il était DGESCO de Luc Chatel....ce qui veut dire qu'il cautionné la désastreuse "réforme du lycée".....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • http://www.bfmtv.com/politique/macron-et-blanquer-veulent-un-nouveau-bac-plus-muscle-1169216.html

    C'est quoi un bac musclé? :-D

    (ou bien j'ai mal compris ce n'est pas musclé mais musqué X:-( )

    J'entends aussi beaucoup "contrôle continu".
    (Un bon début pour mettre fin au bac national)
  • Fin de partie a écrit:
    Un bon début pour mettre fin au bac national

    Quand tu dis ça, on pourrait croire que tu prétends qu'il existe encore, même si tu ne fais que le sous-entendre.
  • Il y a bien un examen national qui s'appelle BAC. En France métropolitaine tout le monde passe les mêmes épreuves écrites pour une section de BAC donnée.

    L'autonomie des établissements scolaires qui me semble être une préoccupation de l'actuel gouvernement entraînera à terme l'autonomie des examens/diplômes. Des épreuves de BAC nationales est surement vécu comme une contrainte insupportable, contraire à la liberté, pour ces gens-là. :-D
  • @ Ramon,
    Je me préoccupe bien évidemment du sort de mes élèves mais comme je l'ai plusieurs fois signifié, je ne suis pas sûr de détenir la vérité, donc je me remets en cause et j'écoute les conseils qui peuvent m'être donnés.Et , en même temps, je mets également en doute leur véracité. Donc avec tout ça , j'essaie de faire de mon mieux.
    Cette année , j'ai opté pour un enseignement qui n'est "ni de droite, ni de gauche".....Des cours magistraux, pour tout ce qui est technique, de rares séances de "classes inversée" pour tout ce qui est remobilisation de connaissances antérieures, des activités de découvertes pour ce qui concerne la découverte des théorèmes de géométrie, des exercices qui permettent aux élèves de travailler les techniques de calcul, des problèmes ouverts quelquefois, des activités informatiques et un EPI par classe sur lequel je ne passe pas plus de 7 ou 8 heures.Je ne sais pas si ça sera bénéfique à mes élèves mais , en tout cas, moi je ne m'ennuie pas car je varie les plaisirs. Et je verrais, avec une base de données gigantesque de 20 élèves qui vont aller en seconde ,ce que ça va donner
  • did63 a écrit:
    Je me préoccupe bien évidemment du sort de mes élèves

    Je n'en doute pas une seconde. Ma remarque a pu te sembler ironique mais elle vise en réalité une corporation (les IPR) pour laquelle je n'éprouve pas une sympathie immodérée.....
    Bonne continuation à toi !
    Liberté, égalité, choucroute.
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