Constitution comité pour être MCF

Bonjour,

Je crée un sujet ici faute de sous-forum plus adapté. Je m'intéresse au cas pratique suivant : nous supposons qu'il y a dans le comité de recrutement d'un candidat qu'on appelera X, le directeur de thèse dudit X. L'heureux X est recruté.
Cette situation est-elle normale ? Si je lis ce document qui date de 2015
https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/pdf/comite_selection/guideCOMSEC2015.pdf
en page 15, il est stipulé "qu'un directeur de thèse ne pourra pas non plus se prononcer sur le dossier du ou des candidats dont il aura encadré les travaux". En pratique, cela constitue t-il une interdiction pour un directeur de thèse de participer à un comité dans lequel l'un de ses élèves serait auditionné ou doit-il seulement ne pas se prononcer sur le cas de son élève ?
Y-a-t'il des recours possibles au cas où un candidat Y se sentirait lésé ?

Réponses

  • Bonjour,

    1ère chose, la situation que tu décris ne me choque pas. D'expérience quand un membre du comité est trop proche d'un candidat ça le désavantage plutôt.

    J'ai participé à un Comité (il y a longtemps) où l'on a fait sortir le directeur pour décider si on auditionnait ou pas son étudiant. Et au comité final il n'est pas intervenu pour parler de son étudiant (il n'a pas été recruté).

    Ceci dit c'est vrai que le texte est un peu ambigu, d'autant qu'il semble donner des règles très différentes pour le directeur/trice de Thèse et pour les co-auteurs.
  • @Lucas,
    D'accord ; la présence du directeur de thèse dans le comité ne serait donc pas interdite. Je posais la question parce que si on suit ce qui est dit au lien suivant
    http://academia.hypotheses.org/3193
    il semble que ça ait déjà été sanctionné. Je suis donc très intéressé de connaître ce qui est la pratique standard pour les gens participant à des comités.
  • On pourra aussi consulter cet avis du Conseil d'Etat https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?oldAction=rechJuriAdmin&idTexte=CETATEXT000033255616&fastReqId=170114229&fastPos=1 C'est le même genre de cas de figure, mais dans une discipline « rare ». La décision du Conseil d'Etat appuie l'idée qu'un directeur de thèse ne devrait pas participer à un comité de sélection où l'un de ses élèves est candidat, voire même les co-auteurs, même si sa décision finale va ici à l'inverse. M'enfin, c'est du juridisme, c'est soumis à appréciation.
  • Généralement, quand les comités sont constitués, on ne connaît pas la liste des candidats.
  • Certes, mais un directeur de thèse peut quand même avoir une petite idée si son poulain ou sa pouliche va concourir avant d'accepter d'être membre, non ? Par ailleurs, est-ce vraiment utile d'être membre d'un cds et de ne pouvoir participer aux débats du tout (ce qui est la direction indiquée par le Conseil d'Etat) ?
  • @aléa et remarque : merci pour les informations.
  • Melchior a écrit:
    Y-a-t'il des recours possibles au cas où un candidat Y se sentirait lésé ?

    Pas la moindre idée de l'aspect juridique de la chose dans ce cas d'exemple précis. Mais je pense que si un candidat demande l'annulation d'un classement parce qu'il y a eu un vice de procédure avéré, il ne peut à mon avis se passer que deux choses :

    1) rien
    2) la procédure est annulée, X perd son poste et personne n'a le poste car dans ce cas, c'est la décision du jury dans son ensemble qui est annulée, c'est-à-dire l'ensemble du classement, donc si Y ou Z est deuxième il n'a pas le poste pour autant.

    Dans le cas 2), ça fait alors un poste de perdu. Si le labo veut vraiment de X il le recrutera l'année suivant en prenant garde de ne pas faire de vice de procédure. En revanche, je crains que Y se fasse très mal voir de la communauté mathématique et n'augmente pas ses chances de recrutement l'année suivante...

    Il faut préciser qu'un vice de procédure avéré ça peut être assez fréquent en section 25 : le non respect du quota de femmes dans les comités est un vice de procédure.
    Pour les mcf, il est de 40 % et j'avais vu l'an dernier que le nombre de comités de section 25 qui ne le respectaient pas était loin d'être nul. Cependant, quand les postes sont fléchés, vaut-il mieux ne pas respecter le nombre de femme, ou respecter le nombre de femme quitte à faire venir des chercheuses d'un autre domaine qui feront juste de la figuration faute de ne pas être du domaine et de ne pas pouvoir avoir une opinion pertinente ?

    J'ajouterai que s'estimer lésé quand on est candidat c'est un peu se croire plus compétent que le comité pour juger les candidats, autrement dit c'est assez présomptueux d'où le fait d'être mal vu après dans la communauté...
  • remarque a écrit:
    Certes, mais un directeur de thèse peut quand même avoir une petite idée si son poulain ou sa pouliche va concourir avant d'accepter d'être membre, non ?

    Certes, mais avec la chute du nombre de poste on voit des candidats qui postulent pendant 4, 5, 6, 7, 8 ans maintenant (l'année dernière, j'avais vu des candidats qui en étaient effectivement à leur huitième candidature).
    Donc à l'époque où le candidat lambda était sur le marché pendant un à trois ans, ce que tu dis est très raisonnable, mais de nos jours, faut-il refuser d'être dans des comités pendant 4 ans voire 6 ou 8 ?
  • Faut-il, je ne sais pas, mais mis à part pour profiter du gueuleton offert (en supposant que ce ne soient pas des plateaux-repas), je ne vois pas l'intérêt de se déplacer pour participer à des réunions sans pouvoir s'exprimer. En supposant qu'il s'agisse d'un endroit où l'on prend les avis du Conseil d'Etat au sérieux, ce qui est peut-être une hypothèse forte. :-D
  • Ce que je voulais dire c'est qu'à force il risque de ne plus y avoir grand monde dans les comités si dès qu'on a dirigé une thèse, on ne participe plus aux comités pendant 5 ans...

    Mais dans le fond, je suis d'accord avec toi, je pense juste que c'est plus compliqué qu'avant.
  • @omega : merci pour ces précisions. Bien sûr, je n'imaginais pas qu'un éventuel recours serait sans conséquence pour Y.
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