Le mystère du code Pi

Arte a écrit:
Dans les années 1980, l’économiste américain Martin Armstrong a mis au point un modèle informatique prédisant avec une redoutable précision les crises et tournants de l’économie mondiale pour les décennies à venir. En s’appuyant sur le nombre pi et des théories liées aux cycles, il a pu prévoir, entre autres, le krach d'octobre 1987, l’éclatement de la bulle Internet de 2000 ou encore la crise de 2007(...)

https://www.arte.tv/fr/videos/048032-000-A/le-mystere-du-code-pi/

Malheureusement on ne peut plus visualiser ce film sur Arte+7 .

Réponses

  • Cela s'appelle le biais du survivant. Je te laisse te renseigner ;-)
  • Merci pour l'information mais je n'ai pas compris pourquoi tu associes "le biais du survivant" à ce documentaire.
    Je ne sais rien de ce qui est raconté dans ce documentaire mais quand j'ai lu le résumé j'ai pensé que ce type était une sorte d'astrologue qui ne lit pas l'avenir dans les étoiles mais dans les nombres pour dire le moins et que les mathématiques pouvaient servir à n'importe quelle manipulation (les chiffres ne sauraient mentir...)
  • Ah ben on est d'accord :-D

    Le biais du survivant c'est dire qu'en gros plein de gens prédisent plein de trucs, et que forcément un finira bien par avoir raison, au moins en partie, et donc on parle de lui alors qu'il a eu raison par simple hasard. C'est le biais du survivant.

    Ça puise son origine de la finance. Les fonds qui ne rapportent pas assez sont fermés. Quand on analyse la rentabilité des fonds il ne reste que les fonds qui performent bien et cela introduit un biais sur la capacité des gérants à réellement être capable de battre le marché.
  • "Le biais du survivant c'est dire qu'en gros plein de gens prédisent plein de trucs, et que forcément un finira bien par avoir raison, au moins en partie, et donc on parle de lui alors qu'il a eu raison par simple hasard."

    Pas convaincu par cette formulation. Ça voudrait dire que toute la physique procède d'un "biais du survivant" : plein de physiciens ont formulé des hypothèses plus ou moins farfelues pour expliquer les lois de la nature, et par chance, on a réussi à en trouver certaines qui marchaient mieux que d'autres !

    Si l'auteur prédit (à définir) avec une certaine justesse (à quantifier) des phénomènes du futur, c'est peut-être simplement qu'il a trouvé un modèle plutôt bon pour les phénomènes qu'il étudie et non, forcément, que ses prédictions sont dues au hasard.
    On pourrait parler de biais du survivant s'il écartait (volontairement ou non) des prédictions erronées et ne retenait que les bonnes, mais si ce n'est pas le cas, on ne peut pas conclure à la supercherie aussi rapidement...
  • Que tu sois convaincu ou non c'est comme ça que ça s'appelle ^^

    La grande différence avec les physiciens c'est que eux ont réussi à faire des nouvelles prédictions. Ce n'est pas le cas avec le survivant. D'ailleurs il suffit de voir les meilleurs fonds financiers de la décennie, il n'y aura quasiment aucune chance qu'ils réussissent aussi la prochaine décennie.

    Comme je le disais ce biais est typique de la finance, son nom vient de là, et le sujet de ce fil tourne autour de la finance.
  • Alors je vais le redire mieux ;-) : tu appliques un nom à quelque chose que tu ne connais pas (sauf si tu as vu le documentaire en question, mais ce n'est pas ce qui ressort des premiers échanges) tout simplement parce que ça "ressemble" à ce que tu connais dans un domaine connexe.
    Je ne nie pas pour les fonds de pension, par contre je nie qu'il suffit de lire le filet d'Arte décrivant le reportage pour expédier celui-ci dans une case estampillée : "C'est de la m...". Que ce soit le cas ou non, c'est une autre chose, mais pour le savoir, il faut regarder d'un peu plus près comme je l'ai indiqué ci-dessus. C'est un procédé élémentaire en sciences.
  • J'imagine que Martin Armstrong est milliardaire ? Parce que réussir à prédire deux crises de cette ampleur suffit à le devenir avec un capital assez réduit.
  • Fais gaffe, tu risques de tomber dans un des (très nombreux) biais qui existent ;-) ! (C'est ça qui fait que c'est très difficile de débattre sur les forums scientifiques de sujets qui ne sont pas strictement scientifiques et qui font je n'aime pas ces pseudos-joutes intellectuelles : il y a un biais pour presque tout ! Et soit on garde une certaine humanité, auquel cas l'approximation et ces biais pointent tout de suite le bout de leur nez, ou bien on se comporte en robot dénué de sentiment... :-()

    Plus sérieusement, je pense que ce n'est pas si simple. Combien de Zuckerberg ou de Franklin arrivés trop tôt et qui n'ont pas été pris au sérieux ?
    Ceci dit, cette voie est à explorer : a-t-il été capable de profiter de ses prévisions, si elles étaient vraiment si bonnes que ça ? Voilà une question intéressante pour tenter d'y voir plus clair, même si ça ne va probablement pas donner de réponse sûre.
    Bon, je retourne à Wedderburn dont Wikipedia (la référence en matière scientifique :-D) ne dit pas s'il a fait fortune avec son théorème...
  • Skyffer a écrit:
    J'imagine que Martin Armstrong est milliardaire ?

    Je lui demanderai la prochaine fois que j'irai jouer au golf avec lui.
    Selon sa fiche Wikipedia il était aussi adepte de pyramide de Ponzi si j'ai bien lu.
  • Pour revenir au sujet initial, tu n'as aucun regret à avoir. J'ai vu ce documentaire, c'était long, très peu clair et même un peu complaisant vis-à-vis de Armstrong.
  • La petite présentation d'Arte que FdP nous cite est quelque peu tendancieuse. On a l'impression qu'il a prédit tout cela des années à l'avance. Mais dans une interview trouvée sur le net un journaliste dit qu'il a annoncé diverses crises, qu'il cite, un mois à l'avance, et l'intéressé ne dément pas.
    Pour les subprimes, des économiste sérieux, dont le FMI, s'inquiétaient des encours atteints par ces prêts extrêmement risqués plus d'un an avant leur éclatement. Le FMI avait commencé à chiffrer les pertes potentielles à 100 milliards de dollars, ce qui n'est pas rien. Puis à 300 milliards de dollars. Ce fut encore plus.
    En septembre 2015, il a prédit pour le 1er octobre suivant l'éclatement des dettes souveraines, l'impossibilité de servir leurs intérêts, puis la plus grave crise économique de l'histoire, et dans la foulée des guerres très destructrices. Avez-vous souvenir d'avoir constaté tous ces évènements ?
    Le code pi : selon lui, les crises financières, depuis plusieurs siècles, se suivent avec une périodicité moyenne de 3 141 jours, soit 1 000 fois pi.
    Mais nous savons tous qu'une moyenne ne possède que peu de signification si elle n'est accompagnée d'un indicateur de dispersion. Entre le krach boursier d'octobre 1987 et la crise des devises asiatiques de 1997, 3 141 jours ? (Mais on n'en est pas extrêmement éloigné).
    Entre 1997 et l'éclatement de la bulle internet de 2000, 3 141 jours ? (et, ici, on en est loin !).
    On peut constater en gros un krach par décennie. Mais ils peuvent se suivre nettement plus proches ou plus éloignés.
    Il n'est donc pas difficile de prédire un krach, il suffit de répéter encore et toujours qu'il va advenir, jusqu'à ce qu'enfin ce soit le cas.
    Le dernier remonte à 9 ans. Comme la Bourse américaine est au plus haut et visiblement objectivement surévaluée de 10 à 20 %, qu'aucune des promesses électorales de Donald Trump n'est à ce jour tenue ni en passe de l'être (baisse "phénoménale" d'impôts, vaste programme d'investissements publics en vue de doper l'économie), que l'agitation nord-coréenne est susceptible de dégénérer à tout moment, un "prophète" ne prendrait aujourd'hui guère de risque à "prédire" un krach. D'autant que les capitaux volatils sont en constante croissance et hors de toute mesure.

    [edit : 3 161 corrigé en 3 141]
  • Félix:

    En lisant la présentation faite par Arte je me suis dit immédiatement que ce type était un charlatan, un astrologue moderne. Mais cela illustre bien, jusqu'à la caricature, une attitude répandue: Si les mathématiques, les chiffres, le disent alors c'est que cela doit être vrai, les nombres ne sauraient mentir (se rappeler aussi de la fièvre Maya qui s'est emparée d'un certain nombre de gens vers 2012: https://fr.wikipedia.org/wiki/Prédictions_pour_décembre_2012 )
  • Cela rappelle aussi l'histoire de Bernard Madoff. Il disait avoir développé un logiciel révolutionnaire pour gagner en bourse. Du moment qu'on dit ces mots, tout le monde ou quasi est béat. Mais à un banquier que Madoff tentait de faire investir dans son fond, il a refusé de donner les codes sources. Celui-ci lui a répondu qu'il ne pouvait investir dans une boîte noire et qu'aucun gourou, aucun logiciel, ne pouvait garantir de gagner sur les marchés mois après mois, sans exception, comme Madoff s'en targuait. Au passage, même année après année, c'est impossible. En conséquence, il n'a pas donné suite. Peu sont capables de ce bon sens et de ne pas succomber au mot magique "logiciel".
    Il semble à se sujet que notre homme, Armstrong, ait promis de mettre gratuitement son logiciel sur internet, afin que chacun puisse faire ses propres "prophéties".
  • Je suis étonné qu'Arte tombe dans de tels racolages.
    Cela dit, la normalité de $\displaystyle \pi$ fait que le film des crises économiques passées, présentes et futures s'y trouvent. Emile Borel l'avait dit mieux que moi.
    Il y a aussi dans $\displaystyle \pi$, le film de vos dernières vacances à la Grande Motte.
    Et il y a, expliqué noir sur blanc, le pourquoi du comment de tout ça.
    ...
  • On a prouvé que $\pi$ était normal ???
  • @skyffer: Non. En plus je voulais dire "nombre-univers"... toute suite finie de chiffres s'y trouve. Ce qui n'est pas plus prouvé que l'équipartition des décimales (ou normalité) je crois.


    P.S: en réalité, j'ai prouvé la normalité de $\displaystyle \pi$. Mais j'ai la flemme de traduire ma preuve en LateX !
    ...
  • J'ai vu ce documentaire. C'est un panégyrique à la gloire de ce type (qui m'a l'air d'être un sacré raconteur d'histoires énormes pour dire le moins). A la fin, il est développé une thèse de complot.
    Cela dit, ce type a fait 11 ans de prison (il est présenté au tout début du reportage dans un très bref extrait d'une émission tv comme un escroc à la pyramide de Ponzi) là où Madoff a été condamné à 150 ans.

    PS:
    Ce documentaire est visionnable ici:
  • Bonsoir,

    Merci pour ce bon documentaire que j'ai visionné. Il me laisse de M. Armstrong le souvenir d'un excellent homme d'affaires au cœur tendre, victime de mafieux en col blanc et certainement détenteur d'un savoir particulier, que des services secrets cherchent à lui confisquer, sur la logique des crises économiques.
  • N'est-ce pas l'idée de base du film de Darren Aronofsky ?
  • Pardon Sylvain, je ne connais pas ce film...En tout cas, la réalité dépasse sûrement la fiction - et l'inspire peut-être souvent plus que l'inverse.
  • Ltav:

    J'espère que c'était du second degré.
    C'est un truc qu'aurait pu facilement projeter RTL tv et qui aurait été très apprécié par le public de cette chaîne.
    Ce documentaire est plus que complaisant. On rencontre toute la famille de ce type dans leur maison, aucun recul.
    La première scène si je me souviens bien montre ce type se faire tirer les cartes.
    La scène où il parle des ordinateurs de son entreprise où étaient détenus le "précieux" code Pi vaut son pesant de cacahuètes...C'est à regarder au deuxième degré.
  • Fin de Partie : j'ai justement l'habitude de regarder ce genre de reportage au "second degré". Et c'est à ce niveau d'analyse, en accord avec ma propre subjectivité, que je devine la plus-que-fidélité de ce documentaire à la réalité de certains milieux financiers et étatiques actuels. A partir de là, cette complaisance bien affichée des reporters pour la cause de M. Armstrong peut s'expliquer par l'injustice qu'il a subie. Les différents témoignages, leur émotion, la précision des informations, dégagent selon moi des accents authentiques de sincérité. La séance du tarot (dont on apprend qu'elle était un cadeau offert par ses amis à Armstrong pour fêter sa sortie de prison) au début et à la fin du documentaire a peut-être été voulue comme un face-à-face symbolique (afin de marquer affinité et contraste) entre un "voyant" du monde financier et économique (en tout cas perçu comme tel par de nombreux observateurs) et un autre genre plus occulte de voyant. Le mystère du code Pi n'a finalement de mystère que celui d'un secret d'entreprise bien gardé (malgré les assauts de services bien plus ténébreux et énigmatiques).
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